Le Monde d'Antigone

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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour : 25.11.2025
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Epstein files: un dossier toxique

Publié le 24/11/2025 à 00:06 par monde-antigone

 

Ce qui est déjà public, les noms cités, ce qui doit encore être dévoilé: Tout comprendre au dossier Epstein en 5 questions

par Daphné Van Ossel

RTBF - 23 nov 2025

https://www.rtbf.be/article/ce-qui-est-deja-public-les-noms-cites-ce-qui-doit-encore-etre-devoile-tout-comprendre-au-dossier-epstein-en-5-questions-11636404

 

Donald Trump a fini par céder sous la pression de sa base: les documents relatifs à l’affaire Epstein seront bien publiés. Le Congrès a voté en ce sens ce 19 novembre, et le président américain a promulgué le texte dans la foulée. De quoi s’agit-il précisément ? D’autres documents étaient déjà sortis, mettant au grand jour des noms comme celui du Prince Andrew, ou de Trump lui-même. Lesquels ? A quoi s’attendre cette fois ? Tous les documents seront-ils rendus publics ? Les réponses en 5 questions.

C’est le sparadrap du 2e mandat de Donald Trump. Difficile de s’en débarrasser. Durant sa campagne, le président américain avait promis de divulguer les dossiers Epstein, du nom de ce financier, proche des élites, mort en prison avant d’avoir été jugé pour exploitation sexuelle de mineures. Mais une fois élu, il a tout fait pour empêcher leur divulgation, qualifiant l’affaire de “canular” instrumentalisé par ses adversaires démocrates.

Il avait lui-même alimenté les théories conspirationnistes de ses fidèles, avant que cela ne se retourne contre lui. Sa base a fini par faire pression pour plus de transparence dans cette affaire. Les membres républicains du Congrès ont voté avec les démocrates pour la publication des documents.

Que sont les dossiers Epstein ?

Ce sont les documents réunis par la justice dans le cadre de ses enquêtes criminelles concernant Jeffrey Epstein. Il a déjà fait l’objet d’investigations en 2008, en Floride. Il avait alors échappé à une longue peine de prison en plaidant coupable pour le seul chef d’avoir sollicité les services de prostituées mineures.

En 2019, il est à nouveau dans le viseur de la justice, qui le soupçonne d’être à la tête d’un réseau de prostitution de mineures. Il sera retrouvé mort dans sa cellule un mois après son arrestation, avant d’avoir été jugé. En 2021, sonex-compagne, Ghislaine Maxwell est condamnée à 20 ans de prison pour avoir recruté des jeunes mineures afin que Jeffrey Epstein les exploite sexuellement.

Les documents collectés incluent des mails, des transcriptions d’interrogatoires, des rapports des agents du FBI, des plans de vols et liste de passagers de ses véhicules, et des éléments saisis lors de perquisitions dans ses propriétés, comme des photos ou des vidéos, etc.

Que s’est-il passé ces 18 et 19 novembre ?

Les démocrates, aidés par quelques rares républicains, dont Marjorie Taylor Greene, ont réussi à forcer un vote à la Chambre des Représentants. Le texte soumis ce mardi 18 novembre donne un mois au ministère de la Justice pour rendre disponible l’intégralité des documents non classifiés en sa possession sur Jeffrey Epstein, sa complice Ghislaine Maxwell, et toutes les personnes impliquées dans les procédures judiciaires, et ce dans un “format consultable et téléchargeable”. Il a été voté à la quasi-unanimité: 427 voix pour, une seule voix contre, celle d’une députée républicaine. Le Sénat l’a ensuite adopté à son tour le même jour, à l’unanimité.

Restait au président américain à promulguer la loi, ce qu’il a fait ce mercredi 19 novembre. Le dimanche précédent, quand il était devenu évident que le projet de loi serait adopté, il avait fait volte-face et appelé les élus républicains à voter pour, après les avoir longtemps exhortés à empêcher le vote. "Peut-être que la vérité sur ces démocrates, et leurs liens avec Jeffrey Epstein, sera bientôt révélée, car JE VIENS TOUT JUSTE DE SIGNER LE PROJET DE LOI POUR RENDRE PUBLICS LES DOSSIERS EPSTEIN !", a-t-il écrit sur son réseau social, Truth Social.

Une série de documents ont déjà été publiés : lesquels, quand ?

Une série de documents ont déjà été publiés:

 - Janvier 2024: La justice fédérale de New York rend publics 950 pages de documents sur l’affaire Epstein. Elle dévoile la liste d’une centaine de noms de victimes, d’amis ou d’associés du financier mentionnés dans les dépositions de témoins.

 - Février 2025: Peu après l’entrée en fonction de Donald Trump, la ministre de la Justice Pam Bondi, assurant vouloir "lever le voile sur les actes répugnants de Jeffrey Epstein et de ses complices" a rendu publics une série de documents, dont des listes de contacts ou des plans de vol de Ghislaine Maxwell, qui ne contenaient aucune révélation majeure.

 - Juillet 2025: Un mémorandum conjoint du ministère de la Justice et du FBI stipule qu’après examen de plus de 300 gigas de données, aucun élément nouveau n’a été découvert, qui justifierait la publication de documents supplémentaires. Cette déclaration met le feu aux poudres dans le camp MAGA.

 - Septembre 2025: Un recueil de mots écrits à l’occasion de l’anniversaire d’Epstein en 2003 est publié. Quelques lignes, aux tonalités lubriques, sont signées Donald Trump, mais ce dernier nie en être l’auteur.

 - 12 novembre 2025: La semaine précédant le vote au Congrès, des parlementaires démocrates ont rendu publics 23.000 documents liés à l’affaire Epstein. Pour les rendre plus accessibles, deux informaticiens vedettes américains ont cloné la plateforme de messagerie Gmail, enJmail, une version interactive permettant de les parcourir librement.

Que nous ont appris ces documents déjà publiés ? Qui est cité ?

La liste dévoilée en janvier 2024 mentionne les noms de personnalités qui étaient en contact avec Jeffrey Epstein. Citons Bill Clinton, le Prince Andrew (qui, déchu de son titre à cause de ses liens avec Epstein, se nomme désormais Monsieur Mountbatten-Windsor), Michael Jackson ou encore Donald Trump lui-même. Mais ces noms étaient déjà sortis dans la presse, et rien dans les documents ne prouve qu’ils ont profité du réseau de mineurs du financier. "Bill Clinton et le membre de la famille royale britannique nient tous deux avoir eu connaissance des crimes d’Epstein", rappelle la BBC. La dernière vague de publication, le 12 novembre, a mis une nouvelle fois en évidence les liens qui unissaient Donald Trump et Jeffrey Epstein, qui faisaient tous les deux parties de la jet-set new yorkaise.

CNN a plongé dans les 20.000 pages rendues publiques, pour en extraire quelques citations. Donald Trump "savait pour les filles", écrit le financier dans un e-mail en 2019, l’année de sa mort en prison. En 2011, il écrit à Ghislaine Maxwell qu’une victime (dont le nom n’a pas été publié) "a passé des heures dans sa maison" avec Trump. "Je sais à quel point Donald est sale", écrit-il aussi dans un mail de 2018, en référence, selon CNN, à d’éventuels scandales concernant Trump.

La Maison Blanche a balayé ces mails, estimant qu’ils ne prouvent rien. Donald Trump, qui n’a jamais été accusé par la justice dans cette affaire, affirmait encore récemment qu’il n’avait "rien à voir avec Jeffrey Epstein", assurant qu’il avait "viré" le financier de Mar-a-Lago, son luxueux club en Floride, parce que c’était "un pervers malade". D’autres noms sont mentionnés dans ces documents, sans que cela ne prouve rien d’autre que leur relation plus ou moins suivie avec le financier new yorkais: celui du linguiste Noam Chomsky, du journaliste américain Michael Wolff, de Larry Summers, éminente figure du Parti démocrate et ancien ministre états-unien [américain] des Finances qui a depuis annoncé son retrait de la vie politique, ou encore le milliardaire Peter Thiel.

Qu’attendre des documents qui seront publiés suite au vote au Congrès ?

La ministre de la Justice, Pam Bondi, doit publier tous les documents en sa possession pour le mois de décembre (soit 30 jours après la signature de la loi par Trump).

La proposition de loi votée mardi interdit expressément toute rétention de documents au motif du tort que leur publication pourrait causer à qui que ce soit "responsable gouvernemental, personnalité publique ou dignitaire étranger", ou de leur "caractère politiquement sensible".

Mais elle autorise le ministère de la Justice à retenir les documents ou masquer des informations dans certaines conditions, notamment pour préserver l’intimité des victimes ou pour protéger "une enquête ou des poursuites fédérales en cours", du moment que ces restrictions sont provisoires et strictement encadrées.

Or, juste avant de marquer son accord pour un vote au Congrès, Donald Trump a ordonné à sa ministre de la Justice d’ouvrir une enquête sur la relation entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates, dont l’ex-président Bill Clinton. Cela pourrait donc lui permettre de ralentir ou de limiter la publication de certains documents.

 

Lâchée par Donald Trump, une élue icône du mouvement MAGA démissionne du Congrès américain

RTS - 22 nov 2025

https://www.rts.ch/info/monde/2025/article/marjorie-taylor-greene-demissionne-du-congres-americain-apres-sa-brouille-avec-donald-trump-29066679.html

 

Marjorie Taylor Greene, ancienne alliée de Donald Trump et figure de la droite radicale, a annoncé vendredi qu'elle démissionnait de son siège à la Chambre des représentants, après avoir ouvertement critiqué la gestion de l'affaire Epstein par le président américain.

"Je démissionnerai de mes fonctions le 5 janvier 2026", a déclaré l'élue de Géorgie dans un communiqué sur le réseau social X, ajoutant que "défendre les femmes américaines qui ont été violées à l'âge de 14 ans, victimes de trafic et exploitées par des hommes riches et puissants ne devrait pas m'exposer à être qualifiée de traître et être menacée par le président des Etats-Unis, pour lequel je me suis battue". Dans une vidéo publiée en ligne, elle a également déclaré, entre autres, qu'elle avait "toujours été méprisée à Washington et ne s'était jamais intégrée".

Donald Trump a rompu publiquement avec cette alliée de longue date et figure du mouvement MAGA, la qualifiant de "Marjorie 'la Traître' Greene" et "Maggie 'la Dingue'", après des critiques de l'élue sur sa gestion de l'affaire Epstein, du nom du financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.

Sur cette affaire, la position de Donald Trump, qui a fréquenté le financier, a semé la division dans le camp républicain, habituellement loyal. Après s'y être longtemps opposé, le locataire de la Maison Blanche a promulgué une loi qui contraint son gouvernement à rendre public les documents dans l'affaire Epstein.

Le flou demeure cependant sur l'étendue des révélations à attendre. Le président américain a toujours démenti avoir connaissance du comportement criminel de celui avec qui il fut proche avant de se brouiller dans les années 2000, affirmant que leur dispute avait eu lieu des années avant que ces crimes n'éclatent au grand jour.

 

Donald Trump rompt avec Marjorie Taylor Greene figure de la sphère MAGA

RFI avec AFP - 15 nov 2025

https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20251115-%C3%A9tats-unis-donald-trump-rompt-avec-marjorie-taylor-greene-figure-de-la-sph%C3%A8re-maga

 

Un séisme dans les rangs de la droite dure aux États-Unis. Donald Trump a rompu publiquement avec l'élue de Géorgie, Marjorie Taylor Greene, une alliée de longue date et figure du mouvement MAGA. « Je retire mon soutien à l'élue Marjorie Taylor Greene », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, ajoutant: « Maggie "la Dingue" ne fait que SE PLAINDRE, SE PLAINDRE, SE PLAINDRE » à propos de la représentante de Géorgie. Il s'agit de la première rupture notable au sein du camp MAGA depuis le début du second mandat Trump, qui a jusqu'ici été marqué, contrairement au premier, par une discipline très forte autour du président américain.

Marjorie Taylor Greene a critiqué publiquement la politique économique du président américain, en lui reprochant de ne pas se concentrer assez sur la question du pouvoir d'achat. Elle a surtout condamné sa gestion de la très sensible affaire Jeffrey Epstein, à quelques jours d'un vote à la Chambre des représentants visant à forcer la publication, par l'administration Trump, de dossiers relatifs à ce délinquant sexuel au spectaculaire carnet d'adresses. Donald Trump « s'en prend à moi avec force pour faire un exemple et faire peur aux autres Républicains avant le vote de la semaine prochaine », a réagi Marjorie Taylor Greene sur X. Elle a jugé « stupéfiant de voir à quel point il se bat » pour empêcher une publication. Dans son message sur Truth Social, Donald Trump se dit prêt à soutenir un autre candidat ou une autre candidate de droite qui défierait Marjorie Taylor Greene lors d'une primaire.

La menace est lancée à un an environ des élections législatives de mi-mandat, lors desquelles tous les sièges de la Chambre des représentants, dont celui de l'élue de Géorgie, sont remis en jeu. Cette mère de famille de 51 ans est chrétienne, anti-avortement etpro-armes. Le profil idéal de la « trumpiste ». Jusque-là, elle soutenait le président, elle était même pressentie pour devenir sa vice-présidente, en 2024. Ces dernières années elle a surtout flirté avec le complotisme d'extrême droite à la fois climatosceptique et antisémite. Elle avait déclaré que les incendies de 2018 en Californie étaient le fait de « rayons lasers spatiaux juifs secrets ». 

Le Parti républicain a subi de lourds revers lors de récentes élections locales et des voix se sont élevées dans son camp pour l'encourager à se pencher davantage sur le coût de la vie, préoccupation principale des ménages. Par ailleurs, l'affaire Epstein fait de forts remous au sein du camp MAGA, qui la suit de très près. Donald Trump, qui a lui-même fréquenté cet ancien financier, avait promis des révélations pendant sa campagne, mais fait tout, depuis son retour à la Maison Blanche, pour clore le dossier. Le président américain a assuré ce 14 novembre qu'il ne « savait rien » des agissements de Jeffrey Epstein, qui s'est suicidé en prison avant son procès pour exploitation sexuelle. L'affaire a été relancée cette semaine par la publication de courriers électroniques de Jeffrey Epstein et la presse américaine assure que de nombreux républicains voteront la semaine prochaine en faveur d'une publication des documents du ministère de la Justice.