Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
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Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Dernière mise à jour : 09.09.2025
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* Etoiles * comètes * galaxies * et trous noirs (2019-2020)

Publié le 06/12/2020 à 23:55 par monde-antigone

 
Une sonde japonaise rapporte des échantillons d’astéroïde
ATS, 20minutes - 05 dec 2020
https://www.20min.ch/fr/story/une-sonde-japonaise-rapporte-des-echantillons-dasteroide-611775976176


Une sonde japonaise a largué sur terre dans la nuit de samedi à dimanche de précieux échantillons recueillis sur un astéroide situé à quelque 300 millions de kilomètres de distance. La sonde Hayabusa-2, de la taille d’un réfrigérateur, avait été lancée en décembre 2014. Elle a déposé une centaine de milligrammes de particules de l’astéroïde Ryugu – "le palais du dragon" en japonais. Les scientifiques espèrent qu’ils fourniront des indices sur le système solaire à sa naissance il y a 4,6 milliards d’années.

La capsule contenant les échantillons a pénétré dans l’atmosphère terrestre peu avant 2h30 du matin dimanche heure du Japon, créant une boule de feu semblable à la trace d’une étoile filante. « Elle est enfin de retour après six années », a déclaré un commentateur de l’agence spatiale japonaise (JAXA) tandis que des responsables de l’agence filmés en direct manifestaient bruyamment leur joie. La capsule a touché terre dans le désert dans le sud de l’Australie, où elle sera récupérée dans une zone couvrant quelque 100 km² grâce au signal émis par ses balises.

Protégés de la lumière du soleil et des radiations à l’intérieur de la capsule, les échantillons seront récupérés, traités puis envoyés par avion au Japon. La moitié de la matière sera partagée entre la Jaxa, la Nasa et des organisations internationales, et le reste sera conservé pour des études futures au fur et à mesure des progrès de la technologie analytique.

Après cette livraison expresse, le travail de la sonde n’est pas terminé: les scientifiques de l’agence spatiale japonaise prévoient de prolonger sa mission de plus de 10 ans en ciblant deux nouveaux astéroïdes. Hayabusa-2 effectuera d’abord une série d’orbites autour du soleil pendant environ 6 ans pour enregistrer des données sur la poussière dans l’espace interplanétaire et observer des exoplanètes. La sonde s’approchera ensuite de sa première cible en juillet 2026. Tout en restant à une certaine distance de l’astéroïde 2001 CC21, les scientifiques espèrent néanmoins qu’elle pourra le photographier « en passant à grande vitesse ».

Hayabusa-2 se dirigera ensuite vers sa cible principale, 1998 KY26, un astéroïde sphérique d’un diamètre de seulement 30 m. Lorsque la sonde l’atteindra en juillet 2031, elle sera à environ 300 millions de kilomètres de la Terre. La prolongation de sa mission comporte des risques, notamment celui de voir l’équipement de la sonde se dégrader dans l’espace profond.


Une galaxie perd sa matière noire sous l'influence d'une autre, selon une étude
AFP, France24 - 26 nov 2020
https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20201126-une-galaxie-perd-sa-matière-noire-sous-l-influence-d-une-autre-selon-une-étude


Des astronomes ont établi pour la première fois que la matière noire manquante d'une galaxie était arrachée par les forces gravitationnelles d'une autre plus grande, selon une étude citée sur le site du télescope spatial Hubble. “Cette découverte réconcilie notre connaissance actuelle de la formation et de l'évolution des galaxies avec le modèle cosmologique le plus courant", a dit la Dr. Mireia Montes, astronome à l'Université australienne de Nouvelle-Galles du Sud, principale auteure de l'étude publiée dans Astrophysical Journal.

Les astrophysiciens étaient confrontés à un défi depuis 2018, année de la découverte d'une première galaxie, NGC 1052-DF2, dépourvue de matière noire. Comment expliquer son existence sans cet élément invisible et mystérieux, qui est censé agir comme une sorte de "colle" par sa force gravitationnelle pour assurer sa cohésion ? Identifiée théoriquement, la matière noire doit son nom au fait que personne ne l'a observée ni décrite. Elle formerait plus de 25 % de l'Univers.

En 2019, les astronomes ont découvert une deuxième galaxie, NGC1052-DF4, elle aussi presque complètement dépourvue de matière noire. L'équipe du Dr Montes a utilisé le télescope spatial Hubble pour détailler le contenu de la galaxie, et notamment ses amas globulaires, des groupes très denses d'étoiles orbitant en son centre. Elle a aussi eu recours au GTC, le grand télescope espagnol des Canaries pour analyser la lumière de NGC1052-DF4, située à 45 millions d'années-lumière de notre Terre. L'équipe en a conclu que "l'absence de matière noire peut s'expliquer par l'effet d'une force de marée". C'est-à-dire que les forces gravitationnelles d'une proche galaxie massive, NGC 1035, sont en train de disloquer sa voisine plus petite.

Les scientifiques dressent cette conclusion en observant que les amas globulaires sont "arrachés" à leur galaxie hôte et qu'on identifie des queues de marée, des sortes de filaments d'étoiles et de gaz stellaire, caractéristique de cette dislocation. "A terme, NGC1052-DF4 sera cannibalisée par le grand système entourant NGC1035, avec au moins certaines de ses étoiles flottant librement dans l'espace lointain", a dit Ignacio Trujillo, co-auteur de l'étude, de l'Institut d'astrophysique des Canaries, cité dans le communiqué.


Un trou noir supermassif venu des âges reculés de l'Univers
AFP, France24 - 01 oct 2020
https://www.france24.com/fr/20201001-un-trou-noir-supermassif-venu-des-âges-reculés-de-l-univers


Des astronomes ont détecté un amas de galaxies avec, en son centre, un trou noir supermassif datant des premiers âges de l'Univers, une découverte qui aide à mieux comprendre la formation de ces énigmatiques monstres cosmiques, selon une étude parue jeudi.

La scène, vue par l'Observatoire européen austral (ESO), se déroule alors que l'Univers n'avait même pas un milliard d'années, soit 10 % de son âge actuel (13,8 milliards d'années): 6 galaxies sont piégées dans des filaments cosmiques semblables à une toile d'araignée, happés par un gigantesque trou noir d'un milliard de masses solaires, tapi au cœur de la structure.

Ces tout premiers trous noirs, qui seraient nés de l'effondrement des premières étoiles, sont "l'un des objets astronomiques les plus difficiles à comprendre", commente Marco Mignoli, de l'Institut d'astrophysique de Bologne (Italie), auteur principal de l'étude parue dans la revue Astronomy & Astrophysics. "Avant, on pensait qu'ils étaient petits et qu'ils croissaient au fil du temps, sur 13 milliards d'années. Mais le fait d'en trouver aussi tôt dans l'histoire de l'Univers montre qu'ils ont évolué beaucoup plus rapidement", explique à l'AFP l'astrophysicienne Françoise Combes, du laboratoire LERMA de l'Observatoire de Paris-PSL.

Comment cette croissance si rapide est-elle possible ? L'étude suggère que l'immense toile de filaments et les galaxies qui s'y amassent contiennent suffisamment de gaz pour fournir le "carburant" dont le trou noir a besoin: en dévorant le gaz des filaments de la galaxie principale - celle qui en possède le plus - au cœur de laquelle il se loge, il se transforme en géant cosmique en accéléré.

"Aux débuts de l'Univers, il y avait beaucoup plus de gaz et une densité bien plus forte qu'aujourd'hui", décrit Françoise Combes, médaillée d'or 2020 du CNRS. C'est dans ces régions "surdenses", les filaments, où tout se passait plus vite, qu'ont pu se former de tels objets. Avec l'expansion de l'Univers, le gaz s'est écarté, les filaments se sont dilués. La Voie lactée se trouve dans une région bien moins dense, que la chercheuse compare "à la campagne" - son trou noir central ne fait "que" 4 millions de masses solaires - par rapport aux "grosses agglomérations" que sont les amas de galaxies.

C'est grâce au Très grand télescope de l'ESO au Chili (VLT) et son instrument MUSE que ces galaxies, parmi les plus difficilement repérables, ont pu être observées. "Nous pensons n'avoir vu que la partie émergée de l'iceberg, et que ces quelques galaxies découvertes autour du trou noir ne sont que les plus brillantes", conclut Barbara Balmaverde, co-auteur de l'étude.


Cheops dévoile une des planètes les plus extrêmes connues
AFP, France24 - 01 oct 2020
https://www.france24.com/fr/20201001-cheops-dévoile-une-des-planètes-les-plus-extrêmes-connues


Le jeune télescope spatial d'observation des exoplanètes, Cheops, a révélé le visage d'une des plus extrêmes connues, avec notamment une température de surface de 3.200°C, selon une étude parue récemment. Il ne mesure qu'1m50, mais depuis son poste d'observation, en orbite autour de la Terre depuis décembre dernier, CHEOPS voit loin. En l’occurrence, l'exoplanète WASP-189b, qui tourne autour de l'étoile HD 133112, bien loin de notre système solaire, à 322 années-lumière de distance, dans la constellation de la Balance. Tout est hors norme dans ce couple qui appartient à la tribu des plus de 4.000 exoplanètes répertoriées à ce jour, des corps célestes orbitant autour d'une étoile autre que le soleil, identifiées depuis la première en 1995.

WASP-189b est une géante gazeuse, de type Jupiter ultra-chaud. Elle est 20 fois plus proche de son astre que nous ne le sommes du nôtre. Avec pour conséquence d'en faire le tour en moins de 3 jours, contre une année pour la planète bleue. La proximité avec son soleil n'est pas sans conséquence sur sa température. Car son étoile-hôte est "très grande, beaucoup plus massive et brûlante que notre soleil", autour de 7.700°C, dit à l'AFP Monika Lendl, de l'Observatoire de Genève, qui a coordonné l'étude, parue le 23 septembre dans Astronomy & Astrophysics. "Nous aimerions comprendre comment il est possible que des planètes existent à une telle proximité de leur étoile et ce qui leur arrive dans des circonstances extrêmes", ajoute la scientifique.

Lancé en décembre dernier, CHEOPS a pour tâche une première caractérisation des exoplanètes. "Il doit étudier des systèmes déjà connus, pour lesquels on sait qu'il existe un transit", c'est à dire un passage de la planète devant son étoile, explique Jacques Laskar, directeur de l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), à l'Observatoire de Paris. Fruit d'un partenariat entre l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Suisse, bénéficiant de la coopération d'une centaine d'ingénieurs et scientifiques de 11 Etats européens, le télescope est équipé d'un appareil de photométrie mesurant précisément le rayonnement lumineux émis par un astre, et le cas échéant celui réfléchi par son exoplanète.

"Nous ne pouvons pas voir à proprement parler WASP-189b, car elle est très proche de son étoile-hôte, qui est très brillante", explique Mme Lendl. Un peu comme un lapin ébloui par des phares qui ne peut voir une voiture. Mais CHEOPS peut mesurer les différences de lumière émise entre les moments où l'exoplanète passe devant, puis à côté, et finalement derrière son étoile. On peut en déduire la distance qui l'en sépare, et le temps qu'il lui faut pour en faire le tour. "Ce qui nous permet de calculer avec précision la taille de la planète, mais aussi la quantité de lumière qu'elle réfléchit", explique Mde Lendl. Ces mesures ont aussi permis de déterminer que l'étoile-hôte se déforme sous l'effet d'une rotation très rapide. Avec l'aide d'autres instruments, comme SOPHIE, le spectrographe de l'Observatoire de Grasse, dont le télescope a permis la découverte de la première exoplanète, on peut mesurer sa masse. "Le tout permet de dire si une planète est rocheuse ou gazeuse, et de la classer", explique le Pr. Laskar.

L'étude de WASP-189b n'est que la première d'une moisson attendue avec l'examen en cours d'une trentaine d'autres systèmes, dont certains multi-planétaires, que CHEOPS examine depuis son lancement. Ses scientifiques n'en sont pas à chercher un endroit habitable. Pour cela, il faudra attendre l'aide d'autres instruments, qui permettront de classer plus précisément les systèmes explorés par CHEOPS.

Comme le télescope spatial James Webb, successeur de Hubble qui doit être lancé en 2021, qui pourra étudier la composition moléculaire de l'atmosphère d'un candidat à des explorations plus poussées. Ensuite, la mission Plato de l'ESA, étudiera des planètes terrestres orbitant un soleil dans une zone habitable. Avec un lancement prévu après 2025. Sans oublier Gaia, le satellite cartographiant les étoiles de notre galaxie depuis 2014, dont la 3e livraison de données, attendue début décembre, permettra d’enrichir le catalogue des exoplanètes proches de notre système solaire.


Un trou noir d'un nouveau type découvert par ondes gravitationnelles
AFP, Sciences & Avenir - 03 sep 2020
https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/un-trou-noir-d-un-nouveau-type-decouvert-par-ondes-gravitationnelles_147141


Il a mis 7 milliards d'années-lumière à nous parvenir: un trou noir de masse inédite, issu de la fusion de deux trous noirs, a été directement observé pour la première fois grâce aux ondes gravitationnelles, une découverte majeure pour la compréhension de l'univers. "C'est une porte qui s'ouvre sur un nouveau paysage cosmique. Tout un monde nouveau !", s'est félicité lors d'une conférence de presse Stavros Katsanevas, le directeur de Virgo, l'un des deux détecteurs d'ondes gravitationnelles qui a capté les signaux de ce nouveau trou noir.

Il s'agit de la première preuve directe de l'existence de trous noirs de masse intermédiaire (entre 100 et 100.000 fois plus massifs que le Soleil), qui pourrait expliquer l'une des énigmes de la cosmologie: la formation des trous noirs supermassifs, ces monstres cosmiques tapis au coeur de certaines galaxies, dont la Voie lactée. L'objet mystérieux, décrit dans Physical Review Letters et Astrophysical Journal Letters par une équipe internationale de plus de 1.500 scientifiques, s'appelle "GW190521". Issu très probablement de la fusion de deux trous noirs, il fait 142 fois la masse du soleil et forme le trou noir le plus massif jamais détecté par ondes gravitationnelles (les supermassifs, des milliards de fois plus gros, sont détectés autrement).

Prédites par Albert Einstein en 1915 dans sa théorie de la relativité générale et observées directement un siècle plus tard, les ondes gravitationnelles sont d'infimes déformations de l'espace-temps, semblables à des ondulations de l'eau à la surface d'un étang. Elles naissent sous l'effet de phénomènes cosmiques violents, tels que la collision de deux trous noirs qui émet une quantité d'énergie phénoménale.

L'onde gravitationnelle de GW190521 a mis 7 milliards d'années à nous atteindre: c'est le trou noir le plus distant, et donc le plus ancien, jamais découvert. Le signal a été enregistré le 21 mai 2019 par les instruments américain Ligo et européen Virgo, qui signent "la plus grosse prise de leur tableau de chasse" depuis leurs premières découvertes en 2015 et 2017, détaille le CNRS, dont plusieurs chercheurs ont contribué aux études. Ce signal était ultra-court (1/10 de seconde) et de très basse fréquence (plus on remonte dans le passé, plus les fréquences diminuent): "Un défi pour l'analyser", a souligné Nelson Christensen, pour la collaboration Ligo. Jusqu'à ce jour, seules des preuves indirectes, par observations électromagnétiques, laissaient présager l'existence de cette population de trous noirs intermédiaires.

Plus lourds que les trous noirs issus de l'effondrement d'étoiles, mais bien plus légers que les monstres supermassifs, ils pourraient être "la clé d'une des énigmes de l'astrophysique et de la cosmologie: l'origine des trous noirs supermassifs", selon le CNRS. L'une des hypothèses expliquant la naissance de ces derniers serait, justement, la fusion à répétition de trous noirs de masse intermédiaire.

Autre phénomène intriguant: d'où viennent les deux trous noirs qui ont fusionné ? D'après les théories actuelles, l'effondrement d'une étoile ne peut pas donner naissance à des trous noirs de 60 à 120 fois la masse du Soleil, soit précisément la taille des deux objets qui ont fusionné. Y aurait-il un trou noir primordial formé lors du Big Bang, il y a 13,8 milliards d'années ? Ou sont-ils eux-mêmes le résultat d'une fusion ? La détection de GW190521 pose de nouvelles questions. Confirmant "qu'il existe un vaste pan de l'univers qui est resté invisible pour nous", a commenté l'astrophysicien Karan Jani, pour Ligo.


Face à SpaceX, Moscou cible Vénus avec une fusée au méthane
AFP, 20minutes - 07 aot 2020
https://www.20min.ch/fr/story/face-a-spacex-moscou-cible-venus-avec-une-fusee-au-methane-412210630304


L'agence spatiale russe Roskosmos, malmenée par la concurrence de la société SpaceX d'Elon Musk, a annoncé vendredi qu'elle envisageait de ramener des échantillons du sol de Vénus et de développer un engin spatial réutilisable pour une centaine de lancements. « Pour remplacer l'actuel fusée Soyouz-2, nous élaborons une fusée au méthane. Elle sera développée dès le départ comme un ensemble réutilisable. Pas semi-réutilisable comme chez Space-X, mais réutilisable, le premier étage sera réutilisable plus d'une centaine de fois », a affirmé le patron de Roskosmos, Dmitri Rogozine dans un entretien à l'agence Ria Novosti.

SpaceX vient de réussir son premier lancement et retour sur Terre d'un vaisseau Crew Dragon avec deux astronautes à bord pour le compte de la Nasa. Sa fusée Falcon 9 est partiellement réutilisable, tout comme la capsule habitée, de quoi réduire les coûts. « Nos ingénieurs (...) ne veulent pas répéter ce que leurs collègues de SpaceX font, mais les surpasser», a ajouté M. Rogozine. Il a par ailleurs moqué l'amerrissage « grossier » de Crew Dragon, estimant que seule une arrivée sur la « terre ferme » est « comme il faut », utilisant l'expression française. L'entreprise du milliardaire Elon Musk, qui a pour ambition de coloniser Mars un jour, a porté un coup au secteur spatial russe, déjà miné par les scandales et la corruption, en mettant fin au monopole des vols habités vers la Station spatiale internationale, détenu pendant près de 10 ans par Moscou.

Autre priorité russe, selon M. Rogozine, retourner sur Vénus, planète où seules des sondes soviétiques se sont posées. L'objectif serait d'en ramener des échantillons et d'étudier et comprendre son atmosphère où l'effet de serre est considérable, à l'heure où la Terre est menacée par le changement climatique. « Vénus est plus intéressante que Mars (...) si nous n'y comprenons pas les processus (climatiques), comment comprendre, comment empêcher une tel scénario sur notre planète ? », a dit le chef de Roskosmos. Selon lui, il ne faut pas se contenter « de poser un appareil sur Vénus mais aussi ramener des échantillons de son sol sur Terre. Ce serait une vraie percée ». « Nous savons comment le faire », a soutenu M. Rogozine. Il a jugé préférable d'agir « indépendamment » plutôt que dans le cadre d'une coopération avec les Etats-Unis.

Bémol, Dmitri Rogozine a cependant relevé que les coupes budgétaires menacent ses ambitions. Le ministère des Finances prévoit de réduire de 60 milliards de roubles (690 millions d'euros) le budget spatial russe, ce qui s'ajoute à des coupes précédentes plus importantes encore. « Je ne comprends pas comment on pourrait travailler dans de telles conditions », a déclaré M. Rogozine, relevant que « le montant final ne peut être déterminé que par le président » Vladimir Poutine.


L'Univers s'affiche en 3D dans la plus grande carte jamais publiée
AFP, France24 - 20 jul 2020
https://www.france24.com/fr/20200720-l-univers-s-affiche-en-3d-dans-la-plus-grande-carte-jamais-publiée-1


GENEVE - Des astrophysiciens du monde entier ont publié lundi la plus grande carte en 3D de l'Univers jamais réalisée, résultant de l'analyse de plus de 4 millions de galaxies et de quasars, objets ultralumineux émettant une énergie colossale. "Ce travail nous offre tout simplement l'histoire de l'expansion de l'Univers la plus complète à ce jour", a souligné un des chercheurs, Will Percival, de l'Université de Waterloo. La carte, fruit d'une collaboration de plus de 20 ans de centaines de scientifiques issus d'une trentaine d'institutions différentes de par le monde, a été dressée à partir du dernier sondage cosmologique du SDSS (Sloan Digital Sky Survey), nommé "The extended Baryon Oscillation Spectroscopic Survey" (eBOSS), autour d'un télescope situé au Nouveau-Mexique (USA).

Grâce aux nombreux travaux théoriques menés au fil du temps sur le Big Bang, ainsi qu'à l'observation du fond diffus cosmologique (un faible rayonnement lumineux laissé par le Big Bang), les premiers instants de l'Univers sont relativement bien connus des chercheurs. Les études réalisées sur les galaxies et les mesures de distance avaient également donné une bonne compréhension de l'expansion de l'Univers qui s'est produite au cours de ces derniers milliards d'années. "Il restait toutefois un manque de données entre le début de l'Univers et la période actuelle", a expliqué Kyle Dawson, de l'Université de l'Utah et l'un des meneurs du projet. "En 2012, j'ai lancé le projet eBOSS avec l'idée de produire une cartographie 3D de l'Univers la plus complète, en utilisant pour la première fois de nouveaux traceurs que sont les galaxies formant activement des étoiles et les quasars", a indiqué Jean-Paul Kneib, astrophysicien à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Pour la partie de la carte relative à l'Univers d'il y a 6 milliards d'années dans le passé, les chercheurs ont observé les galaxies les plus anciennes et les plus rouges. Pour les époques plus lointaines, ils se sont concentrés sur les galaxies les plus jeunes, bleues. Pour remontrer au plus loin, c'est-à-dire jusqu'à 11 milliards d'années, ils ont utilisé des quasars - des galaxies dont le trou noir supermassif, en leur centre, est rendu extrêmement lumineux par la matière qui y est engloutie. La carte montre qu'à un certain moment l'expansion de l'Univers s'est accélérée et a, depuis, continué à le faire. Cette accélération semble être due, selon les chercheurs, à la présence d'énergie noire, un élément invisible qui s'intègre à la théorie générale de la relativité d'Einstein mais dont l'origine n'est pas encore comprise.

Les astrophysiciens savent depuis plusieurs années que l'univers s'étend mais ils tentent depuis de mesurer la vitesse exacte de cette expansion. En comparant les observations faites par le programme eBOSS aux études menées jusqu'à présent sur les premiers temps de l'Univers, les chercheurs ont constaté un décalage entre les vitesses. Celle communément admise actuellement, appelée "constante de Hubble", s'est révélé être 10 % plus lente que la valeur calculée, a détaillé l'EPFL, en notant qu'il n'y a, à ce jour, pas d'explication.


Solar Orbiter révèle des images inédites du Soleil et ses "feux de camp"
AFP, Sciences & Avenir - 16 jul 2020
https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/solar-orbiter-revele-des-images-inedites-du-soleil-et-ses-feux-de-camp_146036


La sonde euro-américaine Solar Orbiter a livré jeudi les images les plus rapprochées jamais prises du Soleil, dévoilant des éruptions miniatures appelées "feux de camp", qui pourraient expliquer le chauffage de la couronne solaire, l'un des phénomènes les plus mystérieux de notre étoile. (...) "Jamais le Soleil n'avait été pris d'aussi près !", s'est félicitée auprès de l'AFP Anne Pacros, responsable mission et charge utile.

A 77 millions de kilomètres de l'astre (environ la moitié de la distance Terre-Soleil), les premières images rapprochées ont mis en évidence un phénomène nouveau: des "feux de camps", mini-éruptions solaires omniprésentes proches de la surface, a détaillé l'ESA lors d'une conférence de presse. Ces "feux de camps", qui n'étaient jusqu'ici pas visibles en détail, "sont petits comparés aux éruptions solaires géantes que nous pouvons observer depuis la Terre, des millions ou des milliards de fois plus petits", a expliqué David Berghmans de l'Observatoire royal de Belgique, investigateur principal de l'instrument de télédétection "Extreme Ultraviolet Imager" (EUI), qui a pris des images dans le rayonnement ultraviolet extrême. "Le Soleil semble peut-être calme à première vue, mais quand nous regardons en détail nous pouvons voir ces éruptions miniatures partout où nous regardons", a-t-il ajouté.

Les scientifiques ignorent encore si ces "feux de camp" sont une simple version miniature des grosses éruptions, ou le résultat de mécanismes différents. Mais des théories affirment déjà qu'ils "pourraient contribuer au chauffage de la couronne solaire", phénomène jusqu'ici inexpliqué, explique l'ESA.La couronne solaire, la couche la plus extrême de l'atmosphère du Soleil qui s'étend sur des millions de kilomètres dans l'espace, dépasse en effet le million de degrés alors que la surface du Soleil atteint "seulement" 5.500 degrés: cet écart gigantesque défie les lois de la nature, qui voudraient que plus on s'éloigne d'une source de chaleur, plus la température baisse. Comprendre ces mécanismes est considéré comme le "Graal" de la physique solaire, souligne l'ESA.


Une mystérieuse boule de feu bleue strie au-dessus de l’Australie-Occidentale
FR24 news, d'après Science - 17 jun 2020
https://www.fr24news.com/fr/a/2020/06/une-mysterieuse-boule-de-feu-bleue-strie-au-dessus-de-laustralie-occidentale-des-astronomes-deroutants.html


Une traînée de lumière bleue qui a traversé le ciel lundi a surpris les oiseaux de nuit de l’ouest de l’Australie et embrouillé la communauté astronomique. La boule de feu bleue a été vue à 1h, heure locale, le 15 juin, selon ABC News Pilbara. « C’était vraiment une observation spectaculaire », a déclaré à l’agence de presse Glen Nagle, responsable de l’éducation et de la sensibilisation à la station de suivi CSIRO-NASA à Canberra. Des observations ont été signalées dans la région reculée de Pilbara ainsi que dans le Territoire du Nord du pays et en Australie-Méridionale, a déclaré Nagle. De nombreux observateurs ont filmé le phénomène en vidéo. La boule de feu traverse régulièrement le ciel. Au début, il apparaît orange ou jaune, avec une queue courte coulant derrière. Après quelques secondes, la majeure partie de la boule de feu s’allume en bleu.

Selon ABC News, les scientifiques ne savent pas exactement quel objet a brûlé dans l’atmosphère pour créer un spectacle de lumière brillant. Certains astronomes amateurs ont émis l’hypothèse que l’objet pourrait être des débris d’origine humaine, peut-être d’un récent lancement de fusée. Mais cela semble peu probable, a déclaré à l’agence de presse Renae Sayers, ambassadrice de la recherche au Space Science and Technology Center de l’Université Curtin. Lorsque des déchets spatiaux rentrent dans l’atmosphère, « ce que nous avons tendance à voir est un peu comme des crépitements et des étincelles », a déclaré Sayers. « Cela est dû au fait qu’il y a des choses qui brûlent – donc vous avez des panneaux solaires partout, vous avez des morceaux de métal qui se déplacent ».

La boule de feu au-dessus de Pilbara, d’autre part, glissait doucement dans le ciel. Cela le rend plus susceptible d’être un objet spatial naturel. La couleur bleue, selon Nagle, indique une forte teneur en fer. Beaucoup météorites – les roches spatiales qui survivent à leur voyage enflammé dans l’atmosphère terrestre – sont riches en fer. Certains peuvent être le noyau d’anciens astéroïdes, selon le Musée d’histoire naturelle au Royaume-Uni. Sayers a déclaré que la boule de feu ressemblait à un autre météore spectaculaire aperçu en Australie en 2017. Cette boule de feu 2017 a sifflé dans le ciel, mais au lieu de toucher le sol ou de brûler dans l’atmosphère, elle rebondi dans l’espace. La boule de feu du 15 juin a peut-être été une autre rencontre de pâturage, a-t-elle déclaré à ABC News.

Les météores suffisamment brillants pour être classés comme des boules de feu sont rares, mais les rencontres avec des roches spatiales sont courantes. Selon la NASA, environ 48,5 tonnes de météores tombent sur Terre tous les jours. La plupart des roches spatiales se désintègrent entièrement ou ont la taille d’un caillou lorsqu’elles traversent l’atmosphère terrestre.


Découverte d'un trou noir "proche" de la Terre
AFP, Sciences & Avenir - 06 mai 2020
https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/decouverte-d-un-trou-noir-proche-de-la-terre_144121


"Seulement" 1.000 années-lumière nous en séparent: des astronomes de l'Observatoire européen austral (ESO) ont découvert un nouveau trou noir, le plus proche de la Terre jamais détecté, situé dans un système stellaire visible à l'œil nu, selon une étude publiée mercredi.

Il s'agit d'un trou noir stellaire, issu de l'effondrement d'une étoile massive sur elle-même, gros comme au moins 4 fois le Soleil. Contrairement aux trous noirs supermassifs, celui-ci est "silencieux" car il "n'interagit pas violemment avec son environnement" (il n'absorbe pas de matière): il est donc "vraiment noir" et caché dans le système stellaire "HR 6819", précise l'ESO dans un communiqué.

L'équipe de l'ESO s'était intéressée au départ à HR 6819 en tant que système d'étoiles binaires, qui comprend une variété d'étoiles plus massives et brillantes que le Soleil. Grâce au spectrographe (instrument qui permet de mesurer la vitesse radiale d'un objet) "FEROS", situé à l'observatoire de La Silla (Chili), les astronomes se sont aperçus que l'une des deux étoiles bougeait plus vite que l'autre, et orbitait de manière inhabituelle, tous les quarante jours, autour d'un objet invisible.

En étudiant cette trajectoire, ils ont pu détecter la présence du trou noir, et en calculer la masse. "Un objet invisible avec une masse d'au moins 4 fois le Soleil ne peut être qu'un trou noir", explique l'astrophysicien Thomas Rivinius, auteur principal de l'étude parue dans la revue Astronomy & Astrophysics. "Ce système stellaire contient le trou noir le plus proche de la Terre que l'on connaît", souligne-t-il. "Nous avons été totalement surpris quand nous avons réalisé qu'il s'agissait du premier système stellaire visible à l'oeil nu avec un trou noir ", complète Petr Hadrava, de l'Académie des sciences de Prague, co-auteur de l'étude.

Pour l'heure, rappelle l'étude, seuls deux douzaines de trous noirs ont été détectés dans notre galaxie, qui comprend en son centre un trou noir supermassif. "On connaît peu de trous noirs stellaires dans la Voie lactée, mais on pense qu'il y en a énormément, car ce sont des produits naturels de l'évolution des étoiles massives", commente Pierre Kervella, astronome de l'Observatoire de Paris - PSL, interrogé par l'AFP. "Tant qu'ils sont calmes, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'accrétion de matière, ces objets sont difficiles à détecter. S'ils ne sont pas dans un système, on ne peut les voir", poursuit-il.

Le trou noir de HR 6819 a pu ainsi être détecté via "l'attraction gravitationnelle qu'il imprime à l'étoile", décrypte l'astronome, selon lequel cette étude est une "brique supplémentaire pour comprendre les sources d'ondes gravitationnelles", détectées en 2016. L'objet découvert se situe à 1.000 années-lumière (plusieurs dizaines de millions de milliards de kilomètres), soit "à peu près 200 fois plus loin que l'étoile la plus proche de nous, Alpha du Centaure; ce qui, à l'échelle stellaire, n'est pas loin", analyse Pierre Kervella.


La mission Solar Orbiter a décollé, direction le Soleil
AFP, L'Express - 10 fev 2020
https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-mission-solar-orbiter-a-decolle-direction-le-soleil_2117767.html


La sonde euro-américaine Solar Orbiter a décollé dans la nuit de dimanche à lundi de Floride vers le Soleil, dont elle étudiera pendant la prochaine décennie ces tempêtes chargées de particules qui peuvent provoquer des pannes sur Terre. La sonde de l'ESA) s'est élancée avec succès à 23h03 de Cap Canaveral en Floride, lancée par une fusée américaine dans le cadre d'un partenariat avec la Nasa. A son bord: dix instruments scientifiques (209 kg de charge utile) pour une mission à 1,5 milliard d'euros. Après un passage par l'orbite de Vénus, puis celle de Mercure, le satellite, dont la vitesse maximale atteindra 245 000 km/h, s'approchera à 42 millions de kilomètres du Soleil, soit moins d'un tiers de la distance Soleil-Terre. (...)

Solar Orbiter "aura la capacité de regarder le Soleil directement", explique Matthieu Berthomier, chercheur CNRS au laboratoire de physique des plasmas de l'école Polytechnique. La sonde sera la plus proche du Soleil tous les 6 mois, à seulement 42 millions de kilomètres, c'est-à-dire plus proche du Soleil que Mercure. Elle est protégée par un bouclier thermique, car il fera très chaud, de l'ordre de 600°C. "Quand on est aussi proche du Soleil, on n'a pas de problème d'énergie, mais on a un problème de température", a expliqué vendredi depuis le centre spatial Kennedy Ian Walters, chef du projet chez Airbus, qui a construit l'appareil.

Les nouvelles données recueillies viendront compléter celles de la sonde Parker de la Nasa, lancée en 2018, qui s'est approchée bien davantage de la surface de l'astre (7 à 8 millions de kilomètres), mais sans technologie d'observation directe, la chaleur étant trop intense. Avec six instruments imageurs (télédétection), la sonde européenne pourra, elle, "voir" l'astre à une distance encore jamais égalée. Et révéler les pôles du Soleil, dont on ne connaît actuellement que les régions équatoriales. Quatre autres instruments de mesures "in situ" serviront à sonder l'environnement autour du Soleil. Objectif principal de la mission: "comprendre comment le Soleil crée et contrôle l'héliosphère", la bulle de matière entourant tout le système solaire, résume Anne Pacros, responsable mission et charge utile de l'ESA.

Cette bulle baigne dans un flot permanent de particules, appelé vent solaire, qui varie beaucoup, de façon mystérieuse. Les vents sont parfois perturbés par des tempêtes, provoquées par des éruptions qui éjectent un nuage de champ magnétique et de particules chargées se propageant dans l'espace. Ces tempêtes sont difficiles à prévoir. Elles ont pourtant un impact direct sur notre planète: lorsqu'elles viennent frapper la magnétosphère de la Terre, cela provoque de jolies et inoffensives aurores boréales, mais peut s'avérer plus dangereux. "Cela perturbe notre environnement électromagnétique. C'est ce qu'on appelle la météorologie de l'espace, qui peut affecter notre vie quotidienne", décrypte Matthieu Berthomier.

La plus grande tempête solaire connue de l'humanité, dite "événement de Carrington", survint en 1859: le réseau des télégraphes aux Etats-Unis fut détruit, des agents reçurent des décharges, du papier brûla dans les stations, et la lumière boréale fut visible à des latitudes inédites (jusqu'en Amérique centrale). En 1989 au Québec, la modification du champ magnétique de la Terre créa un courant électrique à très grande échelle qui, par effet domino, fit disjoncter les circuits électriques, provoquant un gigantesque black-out. Les éruptions peuvent également perturber les radars dans l'espace aérien (comme en 2015 dans le ciel scandinave), les fréquences radio, et endommager des satellites.

"Imaginez la moitié des satellites en orbite détruits, ce serait une catastrophe pour l'humanité !", avance Matthieu Berthomier. En observant les régions solaires qui sont directement liées aux sources des vents, les mesures de Solar Orbiter "vont permettre d'élaborer des modèles pour affiner les prédictions", espère Anne Pacros. Le voyage de la sonde durera 2 ans, sa mission scientifique entre 5 et 9 ans. Mais Cesar Garcia, chef du projet à l'ESA, a dit vendredi qu'au bout de 10 ans, la sonde aurait encore assez de carburant pour continuer son travail, si tout va bien.


Des poussières d'étoiles vieilles de 7 milliards d'années dans une météorite
AFP, Franceinfo: - 13 jan 2020
https://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/des-poussieres-d-etoiles-vieilles-de-7-milliards-d-annees-datees-dans-une-meteorite_3783509.html


WASHINGTON - Les scientifiques du Field Museum, à Chicago, possèdent depuis 5 décennies un morceau d'une grosse météorite, tombée en septembre 1969 à Murchison, en Australie. En 1987, des micrograins d'un type inédit, alors impossible à dater, avaient été découverts. Lundi 13 janvier, une étude publiée dans la revue scientifique PNAS explique comment la science a enfin pu déterminer l'âge de ces poussières d'étoiles: jusqu'à 7 milliards d'années.

La nouvelle datation par cette équipe de chercheurs confirme ainsi une théorie astronomique qui prédisait un baby boom d'étoiles avant la formation de notre Soleil, au lieu d'un rythme de naissances stellaires constant. C'est ainsi qu'il y a 7 milliards d'années, avant l'existence du Soleil, des étoiles sont nées. Deux milliards d'années plus tard, elles sont mortes, et des poussières de ces étoiles, agrégées dans un bloc, ont fini par tomber il y a 50 ans dans un village australien.

Le conservateur des météorites du musée de Chicago, Philipp Heck, a utilisé avec des collègues une méthode nouvelle pour dater ces micrograins, formés de carbure de silicium, le premier minéral qui se forme quand une étoile se refroidit. Pour distinguer les grains anciens des plus jeunes, les scientifiques ont réduit en poudre un morceau de la météorite, puis ils ont dissous les fragments dans de l'acide, une opération qui a fait apparaître les grains présolaires, soit de plus de 4,6 milliards d'années.

C'est comme brûler la meule de foin pour trouver l'aiguille, a expliqué Jennika Greer, l'étudiante coautrice de l'étude. Quand une poussière est dans l'espace, elle est exposée aux rayons cosmiques, ce qui change lentement sa composition. Plus le grain a reçu de rayons cosmiques, plus les éléments qui le composent changent, ce qui permet de le dater. Alors que seuls 20 grains de cette météorite avaient été datés par une autre méthode il y a dix ans, les chercheurs ont réussi à dater 40 micrograins, dont la plupart avaient entre 4,6 et 4,9 milliards d'années. Ces âges correspondent au moment où les étoiles ont commencé à se désagréger. Ce type d'étoiles ayant une durée de vie d'environ 2 à 2,5 milliards d'années, on remonte ainsi à 7 milliards d'années.


Un adolescent découvre une planète après trois jours de stage à la Nasa
Courrier international - 12 jan 2020
https://www.courrierinternational.com/article/astronomie-un-adolescent-decouvre-une-planete-apres-trois-jours-de-stage-la-nasa


C’est ce qu’on appelle apprendre vite. Il n’a pas fallu plus de trois jours de stage à Wolf Cukier, un lycéen de 17 ans, pour découvrir une nouvelle planète au Centre spatial Goddard de la Nasa. Sa découverte a été saluée cette semaine par la Société américaine d’astronomie, réunie à Hawaii. Pas de rapport de stage, pour Wolk Cukier, mais un article scientifique co-écrit avec des astronomes de la Nasa et soumis à révision scientifique avant une éventuelle publication, pour décrire sa découverte: la planète TOI1338b. Une planète “près de 7 fois plus grande que la Terre, tournant autour de deux étoiles – l’une 10 % plus massive que notre soleil, l’autre 3 fois moins grande et moins lumineuse”, raconte le Washington Post.

À son arrivée au centre, son tuteur, le chercheur Veselin Kostov, lui a présenté les grandes lignes son activité. “Il a tout appris tout seul et il a vraiment appris très vite”, témoigne le scientifique. C’est en analysant les données du satellite TESS, le “chasseur de planètes” de la Nasa, que l’adolescent a découvert quelque chose de “suspect”, selon ses propres mots. Alerté, M. Kostov s’est penché sur la découverte du jeune homme, et confirmé qu’il avait probablement déniché une nouvelle planète. “Cela a clairement eu un effet sur le reste de mon stage”, déclare le jeune homme. “Je n’étais plus seulement là pour trouver de nouvelles planètes, mais j’apprenais le processus complet de vérification”, explique-t-il. Aujourd’hui en dernière année de lycée, Wolf Cukier vise des universités comme Princeton, Stanford ou le MIT, où il se verrait bien étudier la physique ou l’astrophysique. Mais il n’a pas encore décidé où il fera son prochain stage d’été.


La Nasa découvre une autre planète de la taille de la Terre dans une "zone habitable"
Belga, RTBF - 07 jan 2020
https://www.rtbf.be/info/monde/detail_la-nasa-decouvre-une-autre-planete-de-la-taille-de-la-terre-dans-une-zone-habitable?id=10401418


WASHINGTON - La Nasa a annoncé lundi que son satellite TESS, chasseur de planètes, avait permis de découvrir une nouvelle planète de la taille de la Terre et à une distance ni trop proche, ni trop éloignée de son étoile pour que de l'eau liquide y soit présente (peut-être). La planète est baptisée "TOI 700 d" et est relativement proche de nous: à 100 années-lumière, a annoncé le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa lors de la conférence hivernale de la société américaine d'astronomie à Honolulu, à Hawaï. "TESS a été conçu et lancé spécifiquement pour trouver des planètes de la taille de la Terre et en orbite autour d'étoiles proches", a déclaré Paul Hertz, directeur de la division d'astrophysique de la Nasa.

Le système a failli être raté par TESS, mais plusieurs astronomes amateurs, dont un lycéen du nom d'Alton Spencer et salué par la Nasa, ont découvert une erreur de classification initiale, ce qui a permis de comprendre la vraie nature du système. La découverte a ensuite été confirmée par le télescope spatial Spitzer. Quelques autres planètes de type similaire ont été découvertes auparavant, notamment par l'ancien télescope spatial Kepler, mais c'est la première par TESS, lancé en 2018. TESS fixe une partie du ciel pour détecter si des objets - des planètes - passent devant des étoiles, ce qui cause une baisse temporaire de luminosité de l'étoile. Cela permet à TESS d'inférer la présence d'une planète, sa taille, son orbite, etc.

L'étoile TOI 700 est petite, environ 40 % la taille et la masse de notre Soleil, avec une température de surface inférieure de moitié. TESS a découvert trois planètes autour de cette étoile, nommées TOI 700 b, c, et d. Seule la "d" est dans la zone dite habitable. Elle fait presque la taille de la Terre (20 % de plus), et fait le tour de son étoile en 37 jours. Elle reçoit 86 % de l'énergie fournie par le Soleil à la Terre. Reste à savoir de quoi elle est composée. Les chercheurs ont généré des modèles à partir de la taille et du type de l'étoile, afin de prédire la composition de l'atmosphère et la température de surface.


La mission Cheops va partir faire la lumière sur les exoplanètes
AFP, Boursorama - 14 dec 2019
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/la-mission-cheops-va-partir-faire-la-lumiere-sur-les-exoplanetes-8f424d980702fe8655de8c0a63885de3


Y a-t-il une vie possible par-delà notre système solaire ? Le télescope spatial Cheops s'envolera mardi de Kourou pour tenter de comprendre de quoi sont faites les exoplanètes, un pas dans la longue quête de conditions de formes de vie extraterrestre, mais aussi des origines de la Terre.

Près de 4.000 exoplanètes - orbitant autour d'une étoile autre que le Soleil - ont été détectées depuis la découverte de la première, 51 Pegasi b, il y a 24 ans. "Nous savons depuis qu'il y a des planètes partout, qu'environ une étoile sur deux possède son cortège de planètes. Maintenant, nous voulons dépasser la statistique et les étudier en détail", explique à l'AFP David Ehrenreich, responsable scientifique de la mission dirigée par la Suisse et l'ESA.

L'objectif de Cheops (CHaracterising ExOPlanet Satellite) n'est donc pas d'aller débusquer de nouvelles planètes, mais d'analyser celles déjà identifiées. Embarqué dans un satellite, le télescope orbitera à 700 km au-dessus de la Terre pour ne pas subir les perturbations de l'atmosphère, et accèdera à tout le ciel, Soleil dans le dos. Sa cible: Proxima du Centaure, 55 Cancri, Koro 1... au moins 400 systèmes planétaires, distants de quelques centaines d'années-lumière - la "banlieue proche" du Soleil à l'échelle de la Voie lactée.

Les planètes étant trop éloignées pour être visibles, c'est la puissante brillance de leur étoile qui servira de jauge, grâce à la méthode des transits: Cheops récoltera les variations infimes de luminosité provoquées par le passage d'une planète devant son étoile hôte, telle une micro-éclipse.

En comparant la lumière émise par l'étoile avant, pendant et après le transit, les astrophysiciens parviendront à déduire la taille et le rayon de la planète, avec une précision inédite. Ces nouvelles données sur le rayon, combinées à des informations récoltées par les télescopes au sol sur la masse, permettront de mesurer la densité, paramètre essentiel pour déterminer la composition de la planète. Et ce dernier critère est fondamental pour définir la probabilité qu'une planète puisse héberger la vie.

On sait déjà que certaines planètes se situent dans la zone habitable de leur étoile, c'est-à-dire juste là où la température permet à l'eau d'exister à l'état liquide et où la vie, telle qu'on la connaît, pourrait se développer. L'intérêt de Cheops est de pouvoir différencier deux planètes de masse identique qui se trouvent dans cette zone habitable: "si la densité de la première est élevée, ça veut dire qu'elle est essentiellement composée de roches, avec une fine atmosphère solide. Si la densité de la seconde est faible, ce sera une planète composée de gaz, avec une atmosphère extrêmement épaisse", anticipe David Ehrenreich.

La présence d'eau liquide ne sera possible que sur la première. "Donc si le but est d'aller chercher des traces de vie, Cheops va me dire que c'est sur sur celle-ci que je vais focaliser" les télescopes plus puissants comme le futur James-Webb, complète-t-il. "Cheops nous sera utile pour faire le tri. Nous n'irons pas sonder au hasard", abonde Pierre Ferruit, en charge de la mission James Webb à l'ESA, qui se félicite d'une "brique" dans la "longue quête de conditions pour la vie dans l'Univers".

Mais la mission étudiera aussi les planètes "non-habitables", pour comprendre toute leur diversité. "En observant les exoplanètes, on s'aperçoit que le système solaire est complètement atypique", relève Francis Rocard, planétologue au CNES: ailleurs, il y a "partout" des objets qui n'existent pas chez nous, des mini-Neptune, des super-Terre avec des grosses enveloppes de gaz, des "Jupiter chauds".... Comprendre l'architecture de ces systèmes, "même si on ne pourra jamais y aller, c'est une manière de savoir d'où l'on vient. Pourquoi on a trouvé des Jupiter chauds par exemple ? C'est important car si Jupiter s'était rapprochée du Soleil, la Terre aurait été éjectée du système solaire et nous ne serions pas là", analyse David Ehrenreich.

Cheops décollera de Kourou, en Guyane française, à bord d'une fusée Soyouz [mardi 17] à 5h54 heure locale. Durée de la mission: 3,5 ans.


Des scientifiques découvrent un énorme trou noir dans la Voie Lactée
AFP, Sciences & Avenir - 28 nov 2019
https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/des-scientifiques-decouvrent-un-enorme-trou-noir-dans-la-voie-lactee_139346


PEKIN - Des astronomes ont découvert un énorme trou noir dans la Voie lactée, si important qu'il remet en question les théories existantes de l'évolution des étoiles, ont affirmé jeudi des scientifiques. Le LB-1, un trou noir stellaire situé à 15.000 années-lumière de la Terre, que la revue Nature décrit pour la première fois, a une masse 70 fois supérieure à celle du Soleil.

"Des trous noirs d'une telle masse ne devraient même pas exister dans notre galaxie, selon la plupart des théories actuelles d'évolution stellaire", a déclaré Liu Jifeng, un professeur de l'Observatoire astronomique national chinois, à la tête de l'équipe de chercheurs qui a étudié LB-1. "Nous pensions que les étoiles très massives, dont la composition chimique est typique de notre galaxie, devaient répandre la majeure partie de leur gaz dans de puissants vents stellaires lorsqu'elles approchent de la fin de leur vie", et donc ne pas laisser derrière elles un trou noir aussi massif, a souligné Liu Jifeng.

Alors que la Voie lactée, dont notre système solaire fait partie, contiendrait quelques 100 millions de trous noirs stellaires, le LB-1 a une masse 2 fois plus importante que ce que les scientifiques pensaient possible. "Maintenant, les théoriciens vont devoir relever le défi d'expliquer comment il s'est formé", a précisé Liu Jifeng dans un communiqué.

Pour le chercheur David Reitze, du California Institute of Technology, qui n'a pas été impliqué dans les travaux concernant LB-1, les astronomes "commencent tout juste à comprendre l'abondance des trous noirs et les mécanismes de leur formation". "En général, les trous noirs stellaires apparaissent après les explosions de supernova, mais selon les théories en vigueur, ils ont une masse inférieure à 50 à 60 fois celle du soleil", a-t-il dit à l'AFP. La masse plus large de LB-1 indiquerait donc que le trou noir ne peut pas avoir été produit par une supernova. "Cela signifie que nous avons affaire à un nouveau type de trou noir, créé par un autre mécanisme physique", a insisté David Reitze.

Le LB-1 a été découvert à l'aide du télescope chinois LAMOST (Télescope spectroscopique multi-objets à fibres optiques grand champ), par une équipe internationale comprenant des scientifiques chinois, américains et européens. D'autres images des plus grands télescopes optiques du monde - le télescope espagnol Gran Telescopio Canarias et le télescope Keck I aux États-Unis - ont confirmé la taille du LB-1, que le National Astronomical Observatory of China a qualifié dans un communiqué de "rien moins que fantastique".


Une énergie record détectée dans le cosmos
AFP, Sciences & Avenir - 20 nov 2019
https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/une-energie-record-detectee-dans-le-cosmos_139168


Des astronomes ont détecté, après des explosions cosmiques extrêmement violentes, des rayonnements à des niveaux d'énergie encore jamais observés, selon des études publiées mercredi dans la revue Nature.

Tout a commencé en juillet 2018, quand les télescopes spatiaux de la Nasa Fermi Gamma-ray et Swift détectent une explosion cosmique. Rebelote, en janvier 2019. Ces explosions, qui libèrent en quelques secondes plus d'énergie que notre Soleil en 10 milliards d'années, donnent naissance à ce que l'on appelle des sursauts gamma, des jets de photons. Depuis la révélation de leur détection tout à fait fortuite, par deux satellites américains chargés de surveiller l'application du traité d'interdiction des essais nucléaires dans l'atmosphère, en 1967, les sursauts gamma constituent un des plus grands mystères de l'astrophysique.

Aussitôt après les détections en 2018 et 2019, des alertes furent lancées aux astronomes du monde entier. Résultats: en juillet 2018, les télescopes du "High Energy Stereoscopic System" en Namibie détectent des photons d'une énergie de l'ordre de 0,1 à 0,4 Tev (tera électron volt), 10 heures après l'explosion initiale. Puis en janvier 2019, des particules à des énergies encore plus fortes, entre 0,2 et 1 TeV, "soit l'équivalent de l'énergie libérée par les collisions de protons dans le Grand collisionneur de hadrons, l'accélérateur de particules le plus puissant sur Terre", sont captées par les télescopes Magic, situés aux Canaries.

"Ce sont de loin les photons les plus énergétiques jamais découverts à partir d'un sursaut gamma", explique Elisa Bernardini, une des responsables des télescopes Magic. Du jamais vu. "Un triomphe", pour Bing Zhang de l’Université du Nevada aux Etats-Unis qui publie un commentaire avec les trois études. Ces particules n'ont pas été détectées au moment de l'explosion mais "une minute après", précise à l'AFP Razmik Mirzoyan du Max-Planck-Institute for Physics en Allemagne. "Ces photons n'ont probablement pas été générés directement par l'explosion", explique Gemma Anderson de l'International Centre for Radio Astronomy Research en Australie, coauteur des travaux, qui évoque plutôt un choc entre la matière produite par l'explosion et le milieu interstellaire.