Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
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Rassembler des foules sous un même drapeau
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Le mouvement des Coquelicots, futur contre-pouvoir bio ?

Publié le 07/07/2019 à 05:58 par monde-antigone

 
Un mouvement contre les pesticides... de synthèse, comme il en existe contre le plastique, les micro-particules, les OGM, les perturbateurs endocriniens... La liste est longue des luttes parcellaires.
Un mouvement de plus qui s'en prend à un aspect du capitalisme, à un dérapage, à un dérèglement amplifié par la cupidité et la recherche du profit, mais pas à sa globalité, le productivisme, l'économie marchande.
Un mouvement de plus constitué de "gens" simples, des "citoyens" animés par de nobles sentiments, qui vivent souvent leur première expérience militante... mais piloté par de vieux routiers de l'agitation "radicale" et de la "convergence des luttes" qui utilisent leur faisceau de relations à la gauche du PS tissées dans les municipalités. En fait, des adeptes d'un capitalisme "bio".

Les Coquelicots apparaissent comme une déclinaison écolo, en rouge, de gauche, des "gilets jaunes". Créé à peu près au même moment, ce mouvement avait pour ambition de réunir 5 millions de soutiens en 2 ans, "en France" (ils ne parlent pas de l'Europe, de la planète, non, en France). En somme, l'organisation d'abord: ça on connait !
Un après, il semble être encore loin d'atteindre cet objectif. Il y a peu de monde sur les "places de village" (pour changer des ronds points) le premier vendredi soir de chaque mois. Et je dois dire que je n'en ai pas rencontré un(e) seul(e)... mais je ne leur cours pas après.

Un mouvement social ne se décrète pas. Mais est-ce là leur objectif ? N'est-ce pas plutôt d'être un jour reconnu comme un contre-pouvoir à l'industrie du Bio en plein développement ? Devenir une structure établie, avoir accès au CESE, "interpeller les gouvernants", être considéré par l'Etat comme un "partenaire", être consulté régulièrement par le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation, jouir d'un statut comparable aux associations de consommateurs... ?

Le magazine 60 Millions de consommateurs, justement, dans son hors-série de juillet-août, met en garde contre les idées recues sur les produits bio. Certains contiennent du PCB, ou sont cultivés sur des terrains contaminés, ou proviennent de surfaces déboisés, etc.
Dans le système économique actuel, une industrie, pour qu'elle soit viable et se développe, doit être rentable, générer du profit, même celle qui se dit "éthique", "équitable", responsable, bla-bla-bla. Ca, c'est de la com' qui permet de vendre plus cher.


Le mouvement des Coquelicots, un « lobby heureux » pour un monde débarrassé des pesticides
par Nolwenn Weiler, Sophie Chapelle
Basta! - 05 jul 2019
https://www.bastamag.net/appel-mouvement-coquelicots-interdiction-pesticides-glyphosate-agriculture-Nicolino


Pour eux, c’en est fini des appels sans lendemain et des rassemblements sans autre horizon qu’une indignation symbolique. Comme des dizaines de milliers d’autres, Anne, Christian, Emmanuelle, Nathan, ou Pauline, veulent en finir avec les pesticides qui, lentement, distillent leur poison, des paysans retraités jusqu’aux générations futures. Des Alpes-Maritimes au Finistère, ils se sont fédérés au sein du mouvement des Coquelicots. Partout, ils et elles sèment pour l’avenir.

« Un lobby heureux qui permet de lutter concrètement contre la crise écologique ». C’est ainsi que Emmanuelle, Christian et Pauline résument le mouvement des Coquelicots qu’ils ont rejoint, à Besançon, dès son lancement aux premiers jours de l’automne. « Mi-septembre, j’ai entendu Fabrice Nicolino (co-initiateur de l’appel, ndlr) à la radio, décrit Emmanuelle, 52 ans. Nicolas Hulot venait de démissionner, je me posais beaucoup de questions sur ce qu’on allait bien pouvoir faire. La proposition de se mobiliser sur la question des pesticides, j’ai trouvé cela très concret, possible à faire. Je suis allée voir le site et j’ai déclaré le premier rassemblement de Besançon ». Soutenu par des personnalités publiques et signé, à ce jour, par plus de 740.000 personnes, l’appel « Nous voulons des coquelicots » exige « l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France ».

Armée de la vieille sono d’un copain, et d’un texte qu’elle avait elle-même rédigé, Emmanuelle s’est rendue sur la place de la mairie. Elle y a retrouvé des membres de France nature environnement (FNE) et du mouvement sur le climat Alternatiba. Depuis, ils sont entre 150 et 200 chaque semaine, qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il vente, dans une ville qui compte un peu plus de 100.000 habitants. « A chaque fois, on a un tiers de nouveaux à peu près. Ça se renouvelle beaucoup », constate Emmanuelle. « Il y a des personnes de tous les âges, ajoutent Pauline et Christian. C’est réjouissant de discuter ensemble, d’imaginer un autre monde ».

Plus de 600 rassemblements chaque mois [Ça ne fait que 150 par vendredi; ndc]
Lancé le 12 septembre 2018, l’appel des coquelicots n’a pas été lancé dans le vide, loin de là. Des groupes locaux ont fleuri, partout. Les rassemblements du premier vendredi de chaque mois, à 18h30 devant les mairies ou sur les places principales des communes, ont essaimé. Le collectif en recensait 530 en octobre 2018, 647 en novembre, 830 en décembre. Entre janvier et juin, de 600 à 750 rassemblements se sont tenus chaque mois.

A Neuville-sur-Saône, 8.000 habitants, au nord de la région lyonnaise, le premier rassemblement s’est tenu à l’initiative de Anne D., ingénieure informatique de 53 ans. Comme beaucoup d’autres, Anne s’est sentie touchée par cet appel « pour les générations futures » et pour sa fille âgée de 15 ans. « Je ne peux pas, moralement, lui laisser ce monde là. » En plus des rassemblements mensuels, les « coquelicots » arpentent les marchés et vont rencontrer les élus pour leur demander de soutenir l’interdiction des pesticides.

Après 30 ans de militantisme, Anne D. était un peu désabusée. Mais elle sourit à l’évocation « des jeunes qui reprennent le flambeau, comme Nathan ». Tout juste sorti des épreuves du bac, Nathan Gil, 17 ans, a impulsé le collectif à Mouans-Sartoux, commune des Alpes-Maritimes, connue pour sa cantine scolaire 100 % bio. C’est en participant au festival du livre de la ville en septembre 2018 qu’il découvre les coquelicots. « Edgar Morin était devant 300 personnes pour présenter l’appel et il y avait une ambiance assez incroyable », se remémore le lycéen qui aspire à travailler dans la préservation de la faune sauvage. Ils seront une trentaine pour le premier rassemblement. Depuis, le quotidien de Nathan est rythmé par les tenues de stands, les réunions de préparation et les collectes de signatures. « Les gens sont plutôt réceptifs. On est empoisonnés et on ne peut pas continuer comme ça. Il faut se bouger un max pour soutenir l’élan lancé ! »

L’impact du mouvement se mesure aux prises de position de municipalités. Une cinquantaine ont manifesté leur soutien au mouvement. Certaines, comme Villeurbanne ou Brest, ont voté des délibérations demandant l’interdiction au plus vite des pesticides de synthèse. D’autres comme Langoüet en Ille-et-Vilaine ont pris des arrêtés interdisant l’utilisation de pesticides à moins de 150 m des habitations ou locaux professionnels. « Cela répond à l’exigence de protection des populations, et est en phase avec ce que l’on demande » souligne Anne, la coordinatrice nationale des coquelicots. « En mai, le maire de la commune bretonne de Tréguier (2.500 habitants) est venu nous trouver sur le rassemblement et nous a demandé de lui remettre un dossier d’informations sur le mouvement. Depuis, son conseil municipal a voté pour signer l’appel », décrit Nathalie.

A Paris, la ville a offert au mouvement des milliers de mètres-carrés pour semer des graines de coquelicots et d’orge. Une initiative similaire a été organisée du côté de Mouans-Sartoux, où plusieurs membres de l’équipe municipale sont très régulièrement présents lors des rassemblements. « On a vraiment aucun souci avec la mairie », confirme Anne D., à Neuville-sur-Saône. « Il y a six ans, la question des pesticides était plus identifiée à gauche. Aujourd’hui, elle dépasse le clivage gauche-droite ». Inspiré par l’initiative prise par le maire de Langoüet, son collectif a décidé de rencontrer tous les maires du canton pour leur proposer de signer des arrêtés anti-pesticides.

« Quand on manifeste pour le climat, on a parfois l’impression de tenir une banderole pour demander qu’il fasse beau, ironise Christian, qui participe régulièrement aux marches du mouvement climatique. Avec les coquelicots, l’objectif est plus précis ». Une dimension qui participe sans doute au succès du mouvement. « Depuis des années, il n’y a que des belles promesses mais en attendant, l’utilisation des pesticides continue d’augmenter. Il faut donc poser l’interdiction des pesticides dans la loi, c’est indispensable, sinon il ne se passera rien ! », insiste Anne D.

« Il y a un cadre qui est très clair, mais à l’intérieur duquel on peut se mouvoir très librement, remarque Emmanuelle. J’apprécie cette liberté dans la mobilisation. On bricole ensemble une autre façon de faire de la politique. Tout est à inventer. Personne ne sait mieux que les autres ». Nombre de coquelicots ont l’impression qu’une telle liberté est impossible au sein des syndicats ou des partis politiques. Ceux et celles qui se mobilisent ne sont pas tous des militants écolos âgés, loin s’en faut. Si Anne D., de Neuville, s’intéresse à la question depuis qu’elle a 15 ans, Emmanuelle rapporte qu’elle connaissait très mal la question. Elle a lu, beaucoup, pour comprendre de quoi il s’agissait. Francis Talec, figure de la lutte des salariés irradiés de L’Île Longue dans le Finistère, et coquelicot très actif, évoque lui aussi de nombreuses lectures. Dont celle de Printemps silencieux, de la biologiste américaine Rachel Carson, qui évoque dès 1962 les ravages des pesticides sur la biodiversité.

Des actions communes avec des gilets jaunes ou des militants du climat
Au fil des semaines, le mouvement s’enracine partout. Alors que des centaines de feuilles noircies de signatures arrivent chaque jour dans la boite postale dédiée, un objectif voit le jour: atteindre 5 millions de soutiens d’ici octobre 2020. Avec son collectif à Neuville-sur-Saône, Anne D. a collecté lors d’une foire près de 1.200 signatures... en une seule journée ! « On a essuyé aucun refus. On ne parle pas de pétition. En revanche, on juxtapose deux mots clé: "contre" et "pesticide", et les gens signent. Ils n’en veulent plus et c’est bien ancré ! »

Anne D. évoque l’"affaire des bébés sans bras", dans l’Ain, qui a marqué la région. Même si les causes ne sont pour l’heure pas établies, certains pensent que les pesticides ont pu jouer un rôle dans ce drame. « Ça fait peur aux gens, ils nous disent qu’ils ne veulent plus manger "de la merde" et en même temps, qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter bio. La prochaine étape, c’est d’informer sur la manière de manger moins et mieux ».

Les échanges avec d’autres organisations peuvent provoquer ces discussions. Les coquelicots de Besançon ont ainsi passé une journée avec les gilets jaunes d’un village proche, qui organisaient un ramassage de déchets. Et quand les collégiens sont descendus dans la rue pour le climat, ils sont allés les soutenir et rassurer les parents, parfois inquiets de voir leurs enfants faire grève. Nathan, de Mouans Sartoux, a participé à plusieurs marches pour le climat. « Ça crée une synergie globale », dit-il, évoquant des actions communes avec le mouvement Extinction Rebellion. « Les liens avec les autres organisations, c’est toujours un dilemme, avertissent Christian, Emmanuelle et Pauline. Il ne faut pas qu’on se disperse. Il ne faut pas qu’on soit récupérés et que l’on se coupe, du coup, d’un tas de gens qui sont intéressés par la démarche militante des coquelicots, foisonnante et éminemment libre ».

Anne D. est convaincue d’une chose: « Il faut être présent là où on ne s’attend pas à nous trouver, et pas seulement dans les foires bio où les gens ont a priori déjà signé. » L’équipe de Besançon prévoit d’aller à la rencontre du monde agricole. « On ne veut plus de pesticides mais on veut des agriculteurs », dit Pauline. L’une d’eux, en conversion AB et qui pratique l’agriculture de conservation (avec peu de labours et un usage réduit des pesticides), est venue à leur rencontre et leur a dit combien c’était difficile pour eux. « Ils ont l’impression d’être les méchants de l’histoire, et se sentent incompris. C’est pourquoi il est vraiment important que l’on puisse discuter ».

Nathan confie de son côté avoir été particulièrement marqué par l’agression, fin mai, d’une militante des coquelicots dans le Lot-et-Garonne, par des agriculteurs. « On pense œuvrer pour le bien commun, et on est agressés parce qu’on veut simplement mieux vivre. Cela prouve la nécessité d’ouvrir le dialogue avec les agriculteurs ». « Le seul accro, je l’ai eu avec un agriculteur dit "conventionnel", qui m’a demandé de cesser de les stigmatiser », illustre Anne D. Qui s’en défend: « On n’est pas contre les agriculteurs, mais contre certaines de leurs pratiques ».

Accusé de renforcer la défiance envers la profession et de verser dans l’"agribashing", le mouvement aurait pourtant pu s’appeler « Nous voulons des paysans », souligne Anne, coordinatrice nationale. « Il en faut en effet bien davantage pour que revivent nos campagnes ». Et pour cause: la moitié des paysans vont partir à la retraite dans les dix ans qui arrivent. « Sans pesticide, un agriculteur n’arrivera pas à gérer 300 hectares en désherbage mécanique. On a donc besoin d’un plan massif dans l’agriculture pour installer des paysans ».

L’interdiction des pesticides, un combat touchant au cœur du modèle agricole
« Si on abroge les pesticides, on règle plusieurs problèmes d’un coup, pense Pauline. Celui de la diminution de la biodiversité, celui de la détérioration de la santé, et celui d’un modèle agricole à bout de souffle. En déroulant ce sujet là, on en déroule beaucoup d’autres ». « Ce qui m’intéresse, ajoute Emmanuelle, c’est de penser à un autre modèle de société qui se cache derrière un monde sans pesticides. En empoignant ce sujet, on touche toute la question du politique. On peut faire évoluer notre modèle productiviste, notre modèle social. Changer le monde ». « 5 millions de signatures, c’est un levier qui peut enfoncer la porte et créer une ouverture, appuie Nathan. C’est un appel à la mobilisation générale ».

Alors que les rassemblements devant les mairies commencent à légèrement s’essouffler, l’heure est à l’inventivité. « Jusque là, on posait la banderole "Nous voulons des coquelicots" devant la mairie, et une équipe partait en maraude avec des feuilles de signatures dans la ville », souligne Anne D. « À partir de septembre, on projette de changer de commune, pour mailler le canton. On a aussi aidé un collectif à démarrer à Quincieux (à 7 km de Neuville, ndlr), et on aimerait continuer à essaimer ».

« Nous allons poursuivre nos rassemblements malgré la période estivale, qui va éclaircir nos troupes, rapporte Nathalie, de Tréguier, en Bretagne. D’aucuns pensent faire une tournée de signatures sur les plages et il est possible que nous soyons présents sur quelques fêtes locales. A la rentrée, nous allons contacter nos médecins traitants pour tenter de les convaincre de faire signer l’appel à leurs patients, ainsi que des pharmacies ». Pour Michel Besnard, du collectif de soutien aux victimes de pesticides de l’Ouest, la vitalité des coquelicots, comme la multiplication des collectifs de salariés et de riverains qui luttent contre les pesticides, révèlent « une bascule » qui est en train d’opérer chez les Français. « Les politiques et autorités administratives, dit-il, sont totalement décalés par rapport à cette prise de conscience ».


Appel national « Nous voulons des coquelicots »
Générations futures - 12 sep 2018
https://www.generations-futures.fr/actualites/appel-national-voulons-coquelicots/


Pourquoi cet Appel ?
L’heure n’est plus à compter les oiseaux, les abeilles, les papillons morts et les humains malades. Le constat a été fait tant de fois, au travers de centaines d’études scientifiques rigoureuses, que discuter encore n’a plus de sens. Notre pays ["Notre pays" d'abord ?; ndc] est devenu méconnaissable à cause des pesticides. Toutes les politiques ont échoué.

Nous lançons ce 12 septembre 2018 un immense Appel [Carrément !; ndc] qui doit provoquer un soulèvement pacifique de la société française [Encore du bleu-blanc-rouge !; ndc]. Il pourrait durer deux ans et vise à mobiliser au moins 5 millions de soutiens. C’est ambitieux, mais l’objectif l’est, car il s’agit d’obtenir l’interdiction de tous les pesticides (de synthèse) en France [Pas ailleurs ?; ndc].

Il faut donc relever la tête, unir toutes les forces disponibles, agir toute de suite. Le pari repose sur l’espoir que la société française [Ça pue le PCF...; ndc] reste vivante. Un pays libre garde le droit de refuser ce qu’il ne supporte plus et de l’imposer à ses dirigeants, quels qu’ils soient [Il y a trop de mots à corriger. Cette phrase est insupportable !; ndc]. N’oublions jamais qu’en vingt ans, des millions de consommateurs se sont détournés, au moins en partie, de l’alimentation farcie de pesticides. C’est sur eux que nous comptons.


Qui sommes-nous ?

Un groupe de bénévoles sans argent, composé d’une quinzaine de personnes, parmi lesquelles une directrice de crèche (retraitée), des décorateurs, une étudiante, une céramiste, deux paysans, une enseignante, une psychanalyste, des membres d’ONG, deux journalistes. Nous avons créé dans l’urgence une association, Nous voulons des coquelicots, dont le président est Fabrice Nicolino [Journaliste. Il a collaboré au Canard enchaîné, à Politis et à Charlie hebdo entre autres; ndc].
Cet Appel est soutenu par de multiples personnalités et associations.


Que proposons-nous ?

Comme les 100 premiers signataires « anonymes », nous invitons toutes celles et tous ceux qui comme nous se sentent indignés par les effets de ces polluants sur notre environnement à:
- signer et relayer l’Appel
- afficher son soutien en portant le symbole de cet Appel soit en fabricant sa cocarde soit en l’achetant en ligne sur le site des Coquelicots ou auprès de Générations Futures
- diffuser et relayer les outils
- se procurer le livre manifeste qui vous donne les arguments forts pour défendre les idées présentées dans l’Appel
- organiser des événements partout en France autour de ce sujet

Bref d’agir ! Aujourd’hui, maintenant et intensément pendant les 2 prochaines années – temps de la campagne – pour « exiger de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes.

« En bref nous vous proposons d’agir ! Aujourd’hui, maintenant et intensément pendant les 2 prochaines années – temps de la campagne – pour « exiger de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France [Seulement en France ?; ndc]. Assez de discours, des actes.

« Ainsi, pendant toute la durée de l’Appel – deux ans – tous les 1ers vendredis de chaque mois à 18h, nous invitons les signataires à se retrouver le même jour et à la même heure sur les places des villes et des villages des lieux où ils habitent. Pendant tout ce temps, à la manière d’un téléthon, nous souhaitons que des milliers d’événements de toute taille et de tous ordres aient lieu en France [Seulement en France ??; ndc], pour défendre l’espoir d’un pays [pas d'une planète ?; ndc] enfin débarrassé de ces terribles poisons. Nous mettrons régulièrement à jour la liste, déjà importante, des groupes, associations et personnalités qui soutiennent notre grand mouvement démocratique [Ah ? Déjà démocratique avant même de se constituer ?; ndc]. Nous n’avons sollicité aucun politique, car c’est désormais la société qui parle [Les "gilets jaunes" disent le "peuple"; ndc].

Ainsi loin d’être un point d’arrivée, l’Appel n’est jamais qu’un départ. Car ce n’est pas une pétition, oubliée aussitôt que signée. Il oblige, et veut transformer des milliers de signataires en autant d’acteurs sociaux dont le but sera d’œuvrer à la victoire.


Les aliments bio touchés par la pollution
par Christelle Pangrazzi
60 millions de consommateurs - 05 jun 2019
https://www.60millions-mag.com/2019/06/05/les-aliments-bio-touches-par-la-pollution-14218


Dans le nouveau hors-série de 60 Millions de consommateurs, Le meilleur du bio, nous avons passé au crible 130 produits bio dans 14 catégories alimentaires: œufs, laits, céréales, huiles d’olive, gâteaux, pâtes à tartiner, pizzas, plats préparés, charcuteries, chips, pommes, bananes, yaourts et jus de fruits. Si les pommes et les bananes bio analysées n’ont pas révélé de traces de pesticides, nous avons pu, en revanche, constater des résultats plus problématiques dans les laits, les œufs, mais aussi les huiles d’olive biologiques.

Certains laits et œufs bio se sont, en effet, révélés plus chargés en dioxines et PCB que des laits ou œufs dits conventionnels. Les dioxines sont des molécules issues de rejets industriels, notamment des incinérateurs.  Quant aux PCB, leur fabrication est interdite en France depuis 1987, mais ces produits chimiques ont la propriété de s’accumuler dans les sols et d’y persister pendant des années. Ils sont cancérogènes et perturbateurs endocriniens pour l’homme. Les laits et œufs bio contiennent plus de PCB et de dioxines que les autres, car les animaux sont plus souvent à l’extérieur que dans l’élevage conventionnel. Une bonne chose en termes de bien-être animal, certes. Mais ce constat pointe des failles dans le label "Agriculture biologique". En effet, les sols ne sont pas contrôlés sur ces polluants avant l’installation d’un élevage ou d’une culture biologique. Et l’agriculteur peut convertir son champ en bio, même si ce dernier est situé à proximité d’une installation polluante.

Notre étude a également relevé la présence de phtalates – des plastifiants – dans certaines huiles d’olive bio. À l’inverse, certaines huiles "conventionnelles" en contenaient moins ou pas du tout. Nous avons pu constater qu’une origine géographique, la Tunisie, était particulièrement en cause dans nos résultats; c’était déjà le cas lors de nos précédentes analyses de produits bio. Pesticides, cultures intensives, élevages surpeuplés… Depuis la massification de sa production, l’agriculture biologique n’est plus toujours synonyme d’éthique, de pratiques vertueuses pour l’environnement ou encore de commerce équitable. Ces dérives doivent être comblées au plus vite.

Bio ne veut pas dire diététique. Comme leurs homologues non bio, les jus de fruits biologiques et les gâteaux sont très sucrés. Une consommation régulière de ces produits peut conduire à développer des maladies comme le diabète de type 2 ou encore la stéatose hépatique, la "maladie du foie gras", liée en réalité à un excès de sucre que le corps ne parvient pas à gérer et qu’il va transformer en graisse. À l’instar des chips non bio, les chips bio (et en particulier les chips de légumes) recèlent de l’acrylamide. Enfin, nombre de charcuteries biologiques contiennent des nitrites de sodium, des conservateurs cancérogènes.


Bio: Montée en puissance de l’engagement de l’industrie agroalimentaire
par Céline
Agromedia - 18 avr 2018
http://www.agro-media.fr/dossier/bio-montee-en-puissance-de-lengagement-de-lindustrie-agroalimentaire-28726.html


Au 31 décembre 2017, 53 940 entreprises étaient engagées en agriculture biologique, soit + 14,5 % en un an indique l’agence BIO. Parmi ces opérateurs: 36.664 sont des producteurs (4.400 producteurs de plus en un an, soit + 13,6 % par rapport à 2016), portant la part des exploitations françaises engagées dans le bio à 8,3 %. A noter que la part des producteurs se désengageant de l’agriculture biologique a fortement régressé et atteint 3,2 % des producteurs bio de 2016; 17 276 sont des transformateurs, distributeurs, importateurs ou exportateurs (+ 16 % par rapport au 31 décembre 2016). Les surfaces agricoles engagées en bio sont estimées à 1,77 millions d’hectares en 2017, soit une croissance d’environ 15 % en un an, avec près de 520.000 ha en conversion. Ainsi, 6,5 % de la surface agricole utile des exploitations seraient conduits selon le mode de production biologique.

Les fermes Bio se développent sur le territoire. On observe deux tendances significatives, les principales régions bio poursuivent leur développement avec des croissances d’environ + 13 % en phase avec la moyenne nationale. La région Occitanie dépasse les 8.100 producteurs bio et les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine en dénombrent chacune plus de 5 300. ?Dans les régions comptant le moins d’agriculteurs bio, l’accroissement des fermes engagées en bio est élevé. C’est le cas pour les Hauts-de- France (+ 21 %), l’Outre-Mer (notamment Réunion et Guadeloupe), la Corse et l’Ile-de-France.

Toutes les filières progressent. Selon les données déclarées à l’Agence Bio dans le cadre de la notification des opérateurs, toutes les filières progressent. La production des fruits se développe essentiellement dans la moitié Sud et aussi en Normandie. De la même façon, les productions légumières progressent essentiellement dans la moitié Sud, a priori à la faveur des légumes sous serre et primeurs, et dans une moindre mesure en Bretagne qui se consacre prioritairement aux productions de plein champ. L’engagement des filières fruits et légumes progresse aussi à La Réunion. Dans les productions animales, l’agriculture biologique gagne également du terrain au niveau de la production de volailles (filières chair et œufs), en Bretagne et Pays de la Loire, et, dans des zones de grandes cultures, en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

L’année 2017 a été marquée par une croissance très forte des engagements en bio des entreprises de transformation et de distribution, de l’ordre de + 16 %. Une telle augmentation ne s’était pas produite depuis 2011. Ce dynamisme s’inscrit de paire avec l’augmentation de la fréquence d’achats des produits et le développement du marché. 12 238 transformateurs étaient engagés en bio au 31 décembre 2017, plus de 15 % en un an. Le nombre de nouveaux engagés est 2 fois plus élevé en 2017 qu’en 2016 (1.638 contre 836). 4.752 distributeurs étaient engagés en bio au 31 décembre 2017 dont 735 nouveaux au cours de 2017, soit une progression de +18 % par rapport à fin 2016.

Cette augmentation est plus importante qu’en 2016 où, sur la même période, 412 nouveaux distributeurs s’étaient engagés. Les 5 régions comptant le plus de transformateurs (notamment des boulangers et des points chauds) et de distributeurs certifiés bio (essentiellement des magasins spécialisés et des grossistes ou négociants) sont l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie, l’Ile-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les opérateurs bio des Hauts-de-France, alors qu’il s’agit de la 3e région par sa population, sont beaucoup moins nombreux.

La région Ile-de-France est celle qui montre la plus forte dynamique d’engagement des opérateurs de l’aval, suivie de l’Auvergne Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur qui affichent des évolutions assez proches. Comme pour la production agricole, les régions avec le plus d’entreprises certifiées bio sont celles où les opérateurs s’engagent le plus en 2017. Entre 2011 et 2016, le nombre de producteurs bio a progressé de 40 % (soit 9 132 exploitations supplémentaires), les transformateurs et distributeurs de 22,3 % (+ 2 704 entreprises certifiées).

Sur la même période, les surfaces biologiques engagées en bio ont gagné 563.000 ha, soit une croissance de + 60 %. La part de la surface agricole utile des exploitations françaises conduite en bio est ainsi passée de 3,6 % à 5,7 %. Les surfaces de grandes cultures bio ont largement contribué à cette évolution en augmentant de + 89 %. Les surfaces dédiées aux fourrages, aux fruits et légumes, et aux plantes à parfum, aromatiques et médicinales ont chacune augmenté d’environ + 50 %. La vigne avec + 16 % a aussi progressé, mais plus faiblement. Les cheptels d’animaux élevés selon le cahier des charges de l’agriculture biologique ont évolué rapidement notamment en ce qui concerne les ruminants (+ 55 %) et les poules pondeuses (+ 46 %).

Des contrastes entre les régions. L’engagement des producteurs en agriculture biologique a évolué significativement dans l’ensemble du territoire: + 40 % en moyenne entre 2011 et 2016. Ces évolutions varient entre + 29 % et + 72 %, attestant de contrastes entre les régions. Les hausses les plus fortes ont été observées dans les régions ayant peu de producteurs bio (départements et régions d’outre-mer, principalement La Réunion, Hauts-de-France et Ile-de-France) mais aussi en Occitanie qui conforte son avance.
La plupart des autres régions montrent des progressions moyennes, autour de + 40 %. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la part des surfaces biologiques dans la surface agricole utile dépasse 18 %, la Corse et la région Centre-Val de Loire font exception en indiquant des croissances d’environ + 30 %. (Source: Agence BIO)


Bio: Des consommateurs prêts à dépenser plus
par Celine
Agromedia - 17 avr 2018
http://www.agro-media.fr/dossier/bio-des-consommateurs-prets-a-depenser-plus-28718.html 


Depuis trois ans, la hausse régulière de la fréquence de consommation des produits biologiques est constatée par l’ensemble des professionnels de la distribution. A la question, avez-vous consommé des produits biologiques au cours des 12 derniers mois, 73 % des consommateurs affirment l’avoir fait au moins une fois par mois en 2017, contre 40 % en 2011.

En 2017, plus de 9 Français sur 10 (92 %) déclarent avoir consommé des produits biologiques et près des 3/4 (73 %) consomment bio régulièrement (au moins une fois par mois), 16 % en consomment même tous les jours selon le Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France CSA/Agence BIO. Ainsi, 4 Français sur 10 trouvent normal qu’un produit biologique coûte plus cher qu’un produit qui ne l’est pas. Ils sont même prêts à payer 15 % de plus en moyenne.
Auprès des acheteurs, le budget consacré aux dépenses alimentaires bio est une fois encore en progression (pour 42 % des répondants contre 35 % en 2015 et 27 % en 2014). Enfin, la part de ce budget augmente avec près de 20 % des acheteurs de produits biologiques qui y accordent au moins 25 % de leur budget en produits alimentaires. 97 % des Français connaissent le logo AB. Lancé plus récemment, le logo bio européen, est désormais reconnu par 6 Français sur 10 (contre 48 % en 2016).

Des consommateurs attentifs aux principes fondamentaux du bio. Les Français sont ainsi 64 % à savoir que l’agriculture biologique est encadrée par une réglementation européenne et 48 % par une réglementation française. Une très grande majorité des Français connaissent les grands principes fondamentaux de l’agriculture biologique. 89 % des Français savent que la bio interdit l’utilisation des OGM et qu’elle n’emploie ni colorants ni arômes artificiels (74 %). Les consommateurs s’accordent toujours à dire qu’elle suit un cahier des charges public précis (89 %) et qu’elle est soumise à des contrôles annuels systématiques (82 %). 85 % d’entre eux savent que la bio a des exigences pour le bien-être animal et l’alimentation des animaux.

8 Français sur 10 ont confiance dans l’agriculture biologique. 82 % des Français ont confiance envers les produits issus de l’agriculture biologique et 85 % d’entre eux déclarent qu’il est important de développer l’agriculture biologique. Ces derniers estiment que l’agriculture biologique contribue notamment à préserver l’environnement (91 %), que les produits bio sont meilleurs pour la santé (89 %), plus naturels en raison de leur culture sans produits chimiques de synthèse (88 %) et source d’emplois (75 %). Pour plus de la moitié des Français, le goût est le premier critère de choix des produits bio, suivi du prix (49 %) et de l’origine française (49 %) et locale (47 %).

Des consommateurs plus responsables et plus demandeurs. Toujours selon le Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, plus de 9 Français sur 10 privilégient les produits respectueux de l’environnement et/ou des principes du développement durable dans leurs actes d’achat (94 %). Et ils sont plus nombreux à déclarer « avoir acheté des produits bio en dehors de l’alimentation » (73 % vs 67 % en 2016) au cours de l’année dont des produits d’entretien ménager bio (54 % contre 49 % en 2016); des produits cosmétiques et d’hygiène bio?(45% des Français, dans les mêmes proportions qu’en 2016); des produits de jardinage utilisables en agriculture biologique (39 % contre 32 %) ou encore du textile bio (24 % contre 20 %).

Plus demandeurs, les consommateurs veulent donc accéder à plus de produits bio sur leurs lieux d’achat à savoir les grandes et moyennes surfaces (65 %), le marché (52 %), les artisans (46 %), les supérettes et épiceries de proximité (37%), la ferme (35%), les magasins spécialisés en produits bio (26 %) mais aussi le Drive (20 %) ou encore Internet (19 %). Autre information intéressante, les Français se disent intéressés par une offre croisée bio ET française (83 % dont 38 % de très intéressés).


Qui sont ces consommateurs Bio ?

Selon le baromètre Agence BIO/CSA 2018, 5 profils de consommateurs bio se dessineraient. Il y aurait tout d’abord les Vigilants, en effet 78 % consomment bio pour leur santé et celle de leurs enfants (dont 31 % principalement pour cette raison en particulier pour les 50-64 ans, 38 %). Les Sélectifs, eux, 67 %, consomment des produits bio bien particuliers (dont 23 % en premier notamment auprès des 35-49 ans, 33 %). Il y a également les Pragmatiques, 60 % d’entre eux consomment des produits bio quand ils en trouvent (dont 23 % en principale raison, plutôt auprès des 65 ans et plus, 35 %). On retrouve bien sûr les Engagés, 53 % le font pour soutenir l’agriculture bio (dont 14 % en principale raison, en particulier chez les moins de 35 ans) et les Hédonistes, pour 41 % qui le font par plaisir, raison plus importante chez les 35-49 ans.

La consommation de produits bio ne cesse d’impacter les habitudes d’achats. En effet, 57 % des consommateurs bio ont fait évoluer leurs achats quand ils étaient déjà 49 % en 2016. Ils favorisent désormais les produits de saison (66 %) et frais (62%). Plus de la moitié (55 %) achètent davantage de produits biologiques ou évitent le gaspillage, 42 % n’achètent pas les mêmes produits qu’avant ou cuisinent davantage. Enfin, certains évoquent également la diversification des lieux d’achats (36 %) et une dépense croissante dans l’alimentation (31 %) ou l’achat de produits en vrac (31 %).

Les fruits et légumes bio restent consommés par une très large majorité (81 %) de consommateurs bio, et ce quels que soient les profils. Ils sont d’ailleurs majoritairement consommés frais. Viennent ensuite les produits laitiers bio cités par 71% des consommateurs; plus spécifiquement 45 % citent le lait, 39 % les autres produits laitiers et 36 % le fromage. Largement consommés également, les œufs bio sont cités par près de 2/3 des consommateurs (63 %). 52 % consomment de l’épicerie bio au travers de pâtes et riz (36 %), d’autres produits d’épicerie (28 %) et d’huiles (26 %). 48 % citent les boissons bio portées par les jus de fruits (39 %) et le vin (18 %) — 42 % n’achètent pas les mêmes produits qu’avant ou cuisinent davantage. 43 % consomment de la viande bio, en baisse significative cette année, imputable à la baisse de la consommation déclarée de volaille (30 % vs. 38 % en 2016), première viande consommée en bio. Enfin, sont également consommés bio le pain, le café et le thé, les produits de petit déjeuner et les produits à base de soja (de 32 à 22 %). De façon plus marginale, les poissons/coquillages/ crustacés et les compléments alimentaires (respectivement 14 % et 7 %).


Production, distribution, consommation: La Bio se prépare à l’avenir
par Céline
Agromédia - 16 avr 2018
http://www.agro-media.fr/dossier/production-distribution-consommation-le-bio-se-prepare-a-lavenir-28715.html


L’Agence BIO l’affirme lorsqu’elle évoque l’avenir du bio: « Tous les signaux sont au vert: les professionnels sont en ordre de marche et les chiffres de la consommation des produits biologiques sont très positifs » et ne cessent de se renforcer. En effet, en 2017, le marché des produits alimentaires biologiques dépasse 8 Mds €, incluant la restauration hors domicile, soit une augmentation de plus de 16 % par rapport à 2016.

De son côté, avec le nouveau programme "Ambition Bio 2022", Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture [Il a été remplacé à cette fonction par Didier Guillaume qui continue la même politique; ndc], confirme 1,1 Md € de crédits sur la période 2018-2022, contre 0,7 Md € sur la période précédente (2013-2017), soit une augmentation de + 62 %. L’objectif gouvernemental étant d’atteindre 15 % de surface agricole utile en agriculture biologique ou en cours de conversion à horizon 2022 Le programme Ambition Bio 2022 entend renforcer les moyens consacrés aux aides à la conversion, avec 630 M € de fonds FEADER (aides européennes du second pilier) et près de 200 M € de crédits d’Etat, auxquels s’ajouteront les autres financements publics; doubler le fonds de structuration "avenir bio" géré par l’Agence bio, porté progressivement de 4 à 8 M € par an et prolonger le crédit d’impôt bio, revalorisé de 2.500 à 3 500 €, d’ores et déjà assurée sur la période de programmation budgétaire 2018-2020. « Les attentes en matière de productions biologiques sont fortes. Si la concertation sur le nouveau programme peut s’ouvrir aujourd’hui, c’est que le Gouvernement a sécurisé le budget qui va permettre d’accélérer les conversions agricoles. A présent, il importe que tous les acteurs unissent leurs forces pour atteindre l’objectif de 15 % de SAU [Surface agricole utile; ndc] en production bio en 2022 » a souligné Stéphane Travert.

Le secteur bio demeure ainsi le facteur de croissance majeur du secteur alimentaire. 85 % des Français estiment important de développer l’agriculture biologique, d’abord parce qu’elle contribue à préserver l’environnement (91 %) et qu’elle est meilleure pour la santé (89 %). Ensuite parce que les produits qui en sont issus sont plus naturels, sans produits chimiques de synthèse (88 %), que leurs qualités nutritionnelles sont mieux préservées (81 %) et autre point fort, que les produits ont un meilleur goût (73 %). Enfin parce que le bio est source d’emploi (75 %).

L’Agence BIO propose un plan sur 5 ans
Alors que le gouvernement souhaite développer un programme en faveur du développement de l’agriculture biologique, fixant un objectif de 15 % de surface agricole utile en 2022 et un engagement de 50 % de produits bio en restauration collective, l’Agence BIO, représentée par Florent Guhl, Gérard Michaut, respectivement directeur et président de l’Agence BIO, souhaite de son côté bâtir un programme afin d’assurer d’une part un développement équilibré des filières bio françaises dans les territoires et d’autre part, de satisfaire la demande croissante des produits bio français.
Etalé sur 5 ans, ce plan a pour ambition de maintenir et développer des outils pour financer le changement des pratiques agricoles et les services environnementaux. Il souhaite atteindre au moins 20 % de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective et les cantines scolaires. L’Agence BIO souhaite également développer les projets de filières dans les territoires par le doublement du fonds Avenir Bio ainsi qu’en orientant les outils de financement privés vers l’agriculture biologique française pour la structuration de ses filières.