Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
>> Toutes les rubriques <<
· 37 - Lointains échos dictatures africain (399)
· 00 - Archivage des brèves (780)
· .[Ec1] Le capitalisme en soins intensifs (550)
· 40 - Planète / Sciences (386)
· 10 - M-O. Monde arabe (383)
· . Histoires et théories du passé (220)
· 20 - Japon, Fukushima (237)
· .[Ec2] Métaux, énergies, commerce (253)
· 24 - USA (304)
· 19 - Chine [+ Hong Kong, Taïwan] (320)
Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
06.12.2025
8661 articles
Un journaliste saoudien dissident entre dans un consulat, entier. Il en ressort quelques heures plus tard, découpé en morceaux, à l'intérieur de valises diplomatiques. C'est le roman noir qui fait fureur en ce moment dans les salles de rédaction, la dernière adaptation de "L'auberge rouge".
Christine Lagarde, qui a pris connaissance des "bonnes feuilles", s'est dite "horrifiée"... Et pourtant le FMI en a du sang sur les mains !
Les scénaristes du palais royal planchent désespérément sur un retournement de situation, un happy end, une explication un tout petit peu crédible, quelque chose d'autre que le déni ou la version aussi officielle que laconique: "Khashoggi a quitté le bâtiment". Mais il est impossible de redonner vie à un personnage qu'on a fait sortir du feuilleton.
Il semble que MBS a été dépassé, et qu'en organisant ce get-apens, en s'assurant les services d'une quinzaine d'experts du couteau à désosser et du débit de carcasses, la faction des religieux les plus opposés à la libéralisation de la société voulue par le prince ait voulu placer celui-ci dans une situation embarrassante vis à vis de la Turquie et de l'allié américain et ralentir les réformes en cours.
Dimanche, après la menace de Trump d'infliger un « sévère chatiment » à l'Arabie saoudite, la Bourse de Ryad a perdu 5 %, plongeant même de 7 % en séance, effaçant en quelques minutes ses gains de 2018. La disparition de Khashoggi a provoqué la suspension de plusieurs projets d'investissement.
L'Arabie saoudite a tout de suite fait savoir, par le canal de son agence officielle, qu'elle rejetterait « toute menace ou tentative de l'affaiblir, que ce soit via des menaces d'imposer des sanctions économiques ou l'usage de pression politique », ajoutant (pour être certaine d'être reçue 5/5) que « l'économie du royaume a un rôle vital et d'influence pour l'économie mondiale » (comprenez: le prix du pétrole). Ryad semble vouloir régler l'affaire en interne. Des règlements de comptes sont à attendre au sommet de l'Etat...
La Turquie et l'Arabie saoudite ont des accords de coopération militaire, mais la part prise par les Frères musulmans pendant les Printemps arabes, puis la guerre en Syrie, l'accord sur le nucléaire iranien et la rupture des relations diplomatiques entre les monarchies du Golfe et le Qatar les ont placées dans des camps opposés.
Voici une compilaton d'articles de ces derniers jours.
>> Interrogé dans les jardins de la Maison-Blanche au sujet de cette affaire, Trump a évoqué une issue possible: « Je ne veux pas spéculer à sa place [MBS] mais il m'a semblé que, peut-être, cela pourrait être le fait d'éléments incontrôlables. Qui sait ? » Ben voilà ! On s'énerve un peu, l'autre se braque, un excès de zèle, un dérapage, et ça part... Une bavure, quoi !
La disparition très mystérieuse d’un journaliste saoudien en Turquie
SudOuest, avec AFP - 09 oct 2018
https://www.sudouest.fr/2018/10/09/la-disparition-tres-mysterieuse-d-un-journaliste-saoudien-en-turquie-5463940-4803.php
Voilà une semaine que Jamal Khashoggi est introuvable. La dernière fois que ce journaliste écrivant notamment pour le Washington Post a été aperçu, il se rendait au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, en Turquie le 2 octobre, pour des démarches administratives. Selon la police turque, il n’en est jamais ressorti. L’éditorialiste saoudien est l’un des principaux critiques du pouvoir de Ryad, et sa disparition fait craindre un véritable assassinat.
Dans un entretien vendredi à l’agence Bloomberg, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a affirmé que Jamal Khashoggi était effectivement "entré" au consulat mais qu’il en était sorti peu après. Il a lui-même invité les autorités turques à "fouiller" le consulat. Ce mardi, les autorités saoudiennes ont d’ailleurs fait savoir qu’elles étaient prêtes à coopérer et qu’une fouille pourrait avoir lieu au consulat. Une bonne semaine après l’étrange disparition du journaliste, donc. Largement de quoi effacer toute trace compromettante.
Selon des responsables turcs, selon les premiers éléments de l’enquête, Jamal Khashoggi, 59 ans, a été tué dans le consulat, des informations qualifiées de "dénuées de fondement" par Ryad. Citant un responsable américain briefé sur la question par ses homologues turcs, le Washington Post a affirmé que "le corps de Khashoggi a été probablement découpé et mis dans des caisses avant d’être transféré par avion hors du pays".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui n’est pas le plus fervent défenseur de la liberté de la presse, a affirmé attendre les résultats de l’enquête pour s’exprimer, et a assuré que les entrées et sorties du consulat, ainsi que les allers et venues à l’aéroport étaient en train d’être examinées de près. Il a toutefois appelé les autorités saoudiennes à "prouver" que Jamal Khashoggi a bien quitté le consulat comme elles l’affirment. La chaîne publique turque en langue anglaise TRT World a rapporté mardi que les autorités turques soupçonnaient un groupe de Saoudiens venus à Istanbul le jour de la disparition du journaliste d’être repartis avec les images de vidéosurveillance du consulat.
Selon des informations du quotidien progouvernemental Sabah, deux avions privés appartenant à une entreprise proche du pouvoir saoudien ont atterri à Istanbul le 2 octobre et en sont repartis le même jour, l’un vers Dubaï aux Emirats, l’autre vers l’Egypte, deux pays alliés de l’Arabie Saoudite. Six véhicules ont également été vus sortir du consulat 2 heures et demie après l’entrée de Khashoggi, ajoute le quotidien turc, qui évoque également la possibilité que le journaliste n’ait pas été tué, mais transporté à bord d’un de ces avions. Sabah affirme également que les employés turcs de la résidence du consul, située à 200 m du consulat et où certains véhicules sont également entrés et sortis au cours de la journée, se sont vu accorder "précipitamment" un jour de congé pour le 2 octobre.
Disparition d'un journaliste saoudien: Voici les éléments dont disposent la Turquie pour accuser Riyad
Europe1, JDD - 10 oct 2018
https://www.lejdd.fr/International/disparition-dun-journaliste-saoudien-voici-les-elements-dont-disposent-la-turquie-pour-accuser-riyad-3775667
Selon les autorités turques, il ne fait aucun doute que l'Arabie saoudite est derrière la disparition du journaliste d'opposition Jamal Khashoggi, il y a une semaine au consulat saoudien d'Istanbul. Des images de vidéosurveillance à l'entrée du bâtiment et à l'aéroport de la ville turque diffusées par les médias turques montreraient selon eux les responsables.
Voilà plusieurs jours que la Turquie enquête sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qu'il s'agisse de la police ou des médias. L'affaire provoque un vif émoi dans ce pays, en même temps qu'une crise ouverte entre Ankara et Riyad. Les révélations successives accréditeraient en effet, selon Ankara, le scénario d'un enlèvement ou d'un assassinat prémédité de cet homme de 59 ans, un critique du pouvoir du royaume qui s'était exilé en 2017 aux Etats-Unis et écrivait notamment pour le Washington Post, par un groupe de Saoudiens. Mardi 2 octobre, il s'était rendu au consulat saoudien d'Istanbul pour effectuer des démarches administratives en vue de son prochain mariage. Et n'a plus été aperçu depuis.
Mercredi, de nouveaux éléments diffusés par la presse et la télévision turque entendent prouver l'existence de cette funeste équipée:
- Le quotidien pro-gouvernemental Sabah a publié les noms, l'âge et les photographies de quinze hommes présentés comme l'"équipe d'assassinat" dépêchée par Riyad. Parmi elles, le nom de Salah Muhammed Al-Tubaigy, qui correspond à celui d'un lieutenant-colonel du département de la médecine légale saoudien.
- La veille, le même journal avait révélé que deux avions privés étaient arrivés d'Arabie saoudite à Istanbul ce jour-là et que les personnes à leur bord avaient des chambres réservées dans des hôtels proches du consulat mais qu'ils n'y avaient pas passé la nuit. 24TV et d'autres chaînes de télévision ont aussi diffusé des images qui seraient celles des membres de ce groupe arrivant à l'aéroport d'Istanbul puis à leur hôtel. Selon ces sources, ils ont quitté l'hôtel dans la matinée pour se rendre au consulat puis sont repartis dans la soirée. La police turque avait déjà révélé samedi qu'un groupe de 15 Saoudiens avait fait l'aller et retour à Istanbul et au consulat le jour de la disparition du journaliste.
- Des télévisions turques ont par ailleurs diffusé des images de vidéosurveillance montrant notamment l'entrée au consulat saoudien d'Istanbul de Jamal Khashoggi puis de l'équipe soupçonnée d'être responsable de sa disparition. Sur les images, le journaliste apparaît, entrant dans le consulat à 13h14 tandis qu'un van noir est visible, garé à proximité. D'autres images diffusées par la chaîne 24TV montrent ce van entrer dans le consulat puis en ressortir et se rendre à 15h08 à la résidence du consul toute proche.
- Selon le rédacteur en chef du quotidien Aksam, Murat Kelkitlioglu, s'exprimant sur 24TV lors de la présentation des images, il est "certain" que Jamal Khashoggi est transporté dans ce van, mort ou vivant. Des sources turques avaient affirmé durant le weekend que l'homme avait été assassiné dans le consulat mais certains médias, mardi, ont évoqué la possibilité qu'il ait été enlevé et emmené en Arabie saoudite.
Bien sûr, l'Arabie saoudite a fermement démenti la thèse de l'assassinat, ou même de sa disparition, indiquant que le journaliste était bien ressorti du consulat. Riyad a autorisé mardi les autorités turques à fouiller le bâtiment, ce qui n'a pas encore eu lieu. En outre, le Washington Post a affirmé, citant une source informée, que les services de renseignement américains avaient intercepté avant la disparition du journaliste des communications entre responsables saoudiens évoquant son enlèvement. La fiancée du journaliste, Hatice Cengiz, a demandé mardi dans le quotidien américain l'aide du président américain Donald Trump pour "faire la lumière" sur cette affaire. Le président des Etats-Unis a indiqué mercredi avoir parlé de cette affaire "au plus haut niveau" avec les Saoudiens, après s'être dit lundi "préoccupé" par le sort de cet homme.
Un enregistrement prouverait que Jamal Khashoggi a été tué dans l'ambassade saoudienne
20minutes - 12 oct 2018
https://www.20minutes.fr/monde/2353135-20181012-video-enregistrement-prouverait-jamal-khashoggi-tue-ambassade-saoudienne
C’est désormais presque une certitude. Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui n'a plus donné de signe de vie depuis son entrée le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, a sans doute été tué. La Turquie a indiqué à des responsables américains qu’elle disposait d’enregistrements audio et vidéo le prouvant, selon le Washington Post.
« L’enregistrement des voix à l’intérieur de l’ambassade détaille ce qui s’est passé. On peut entendre sa voix [de Khashoggi] et celles de plusieurs hommes parlant arabe. On entend qu’il est interrogé, torturé puis tué », affirme un reponsable officiel. Selon lui, la Turquie hésite à divulguer l’enregistrement car cela prouverait qu’elle espionne les autres nations dans les ambassades sur le sol turc.
Selon une source de Reuters, Jamal Khashoggi, qui s’est rendu à l’ambassade pour obtenir un document pour se marier avec sa fiancée turque, aurait été tué puis démembré afin de pouvoir faire disparaître son cadavre discrètement. Les messages WhatsApp envoyés par un ami sont restés sans réponse et sans accusé de lecture. (...)
Guet-apens, commando et "scie à os": le scénario terrifiant du probable assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi
Franceinfo: - 12 oct 2018
https://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/guet-apens-commando-et-scie-a-os-le-scenario-terrifiant-du-probable-assassinat-du-journaliste-saoudien-jamal-khashoggi_2982313.html
(...) Franceinfo revient sur les derniers éléments de l'enquête qui accréditent la thèse d'un assassinat minutieusement organisé.
Ce 2 octobre à 13h14, Jamal Khashoggi a rendez-vous au consulat saoudien à Istanbul. Il vient récupérer "un document saoudien certifiant qu'il n'est pas déjà marié", selon sa fiancée turque, Hatice Cengiz. Sur les images de vidéosurveillance, que la police turque a fait fuiter, on aperçoit l'homme de 59 ans, veste sombre et pantalon gris, franchir la massive porte grise décorée des deux cimeterres dorés, emblème de l'Arabie saoudite. C'est la dernière preuve de vie du journaliste. Que s'est-il passé ensuite exactement ? Mystère. Sa fiancée, qui l'attendait à l'extérieur, ne l'a jamais revu. De leur côté, les autorités saoudiennes affirment que Jamal Khashoggi est ressorti libre de ce bâtiment hyper sécurisé du quartier d'affaires de Levent.
Pourtant, le scénario du guet-apens prend de jour en jour de l'épaisseur. Il y a d'abord cet étrange commando, arrivé au même moment à Istanbul. Selon les autorités turques, 15 hommes ont débarqué de deux avions différents à l'aéroport Atatürk et seraient repartis dans la journée. Logés dans un hôtel proche du consulat, ils auraient même apporté avec eux une "scie à os" pour découper le corps du journaliste, rapporte le New York Times [1]. Un scénario confirmé par une source au Washington Post: ”Le corps de Khashoggi a été probablement découpé et mis dans des caisses avant d'être transféré par avion hors du pays”.
Une thèse renforcée par d'autres images de vidéosurveillance montrant un étrange van, un Mercedes Vito noir muni de plaques d'immatriculation diplomatiques et aux vitres teintées, franchir les barrières du consulat le jour de la disparition du journaliste, avant de repartir un peu plus tard en direction de la résidence du consul. Qui est au volant et qui est à l'arrière ? Mystère, là encore. Mais le quotidien turc Daily Sabah [2] a diffusé les photos des membres de ce qu'il surnomme "la brigade d'assassins" et leur identité. Parmi eux, des officiers de l'armée saoudienne et un médecin légiste. Enfin, d’après le Washington Post, les services de renseignement américains ont également intercepté, quelques jours avant la disparition du journaliste, des communications entre des responsables saoudiens évoquant un plan pour son enlèvement [Voir l'article qui suit; ndc].
Ces méthodes rappellent d'autres disparitions listées par The Guardian [3]. Ainsi, le prince Sultan Ben Turki a été enlevé dans sa suite de l’hôtel Intercontinental à Genève en 2003, se souvient Le Temps [4]. Selon ses propres dires, il aurait été battu, puis menotté, avant qu'on lui injecte des tranquillisants. Il a été retrouvé deux semaines plus tard dans un lit d’hôpital à Riyad. Un autre prince saoudien a également disparu des radars. Turki Ben Bandar a été jeté en prison après une querelle familiale autour d'une question d'héritage, raconte Slate [5]. A sa libération, il se précipite à Paris. De 2012 à 2015, il poste des vidéos critiquant le régime saoudien sur YouTube. Puis, fin 2015, il se volatilise. Personne ne l'a jamais revu.
[1] https://www.nytimes.com/2018/10/09/world/europe/jamal-khashoggi-turkey-saudi-arabia.html?
[2] https://www.dailysabah.com/investigations/2018/10/10/15-member-saudi-intel-squad-sent-to-target-wps-khashoggi-identified
[3] https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/oct/08/saudi-journalist-jamal-khashoggi-istanbul
[4] https://www.letemps.ch/monde/un-prince-saoudien-disparaissait-geneve
[5] http://www.slate.fr/story/149940/arabie-saoudite-princes-disparus
Washington aurait eu connaissance de projets d'arrestation du journaliste saoudien
AFP, Franceinfo: - 11 oct 2018
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/washington-aurait-eu-connaissance-de-projets-d-arrestation-du-journaliste-saoudien_2980467.html
C'est ce qu'affirme le Washington Post mercredi. Le journaliste a disparu depuis plus d'une semaine après s'être rendu au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Les services de renseignement américains avaient connaissance d'un projet saoudien, impliquant le prince héritier Mohammed Ben Salmane, consistant à attirer le journaliste Jamal Khashoggi dans un piège pour l'arrêter, affirme mercredi 10 octobre le Washington Post. (...)
Capture ou meurtre ? Des sources gouvernementales turques ont indiqué avoir des éléments accréditant la thèse d'une capture ou même d'un meurtre. Selon le Washington Post, le journaliste de 59 ans, qui avait choisi de vivre aux Etats-Unis, avait fait part à plusieurs de ses amis de sa méfiance à l'égard de propositions qui lui auraient été faites par des responsables saoudiens. Il se serait vu offrir une protection ou même un emploi de haut niveau.
Le journal souligne qu'une implication personnelle de Mohammed Ben Salmane, homme fort du régime saoudien, pourrait se révéler embarrassante pour l'administration Trump si elle était confirmée. Le prince héritier entretient des liens étroits avec de hauts responsables américains, au premier rang desquels Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump. Interrogé par les journalistes, le porte-parole adjoint du département d'Etat Robert Palladino a affirmé mercredi que les Etats-Unis n'étaient pas informés de menaces pesant sur Jamal Khashoggi.
Qui est Jamal Khashoggi ?
[Who is Jamal Khashoggi ?] (traduction Avic)
par Alison Tahmizian Meuse
Asia Times (10/10/2018), rapporté par Réseau international - 11 oct 2018
Article original: http://www.atimes.com/article/who-is-jamal-khashoggi/
https://reseauinternational.net/qui-est-jamal-khashoggi/
Le journaliste saoudien a disparu après être entré au consulat saoudien d’Istanbul, quelques jours après avoir dit à la BBC qu’il craignait de retourner dans le royaume. Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi n’a jamais voulu être considéré comme un opposant au gouvernement saoudien. C’était un écrivain qui voulait un espace pour s’exprimer librement, un ancien homme de l’intérieur, homme du sérail à Riyad (NDT: un agent, si vous préférez) qui avait beaucoup à dire depuis son exil qu’il s’était imposé, et un critique véhément du Prince héritier Mohammed bin Salman.
Le journaliste, âgé de 59 ans, a disparu mardi dernier à Istanbul, après avoir été vu pour la dernière fois dans le consulat d’Arabie Saoudite. Les autorités turques ont révélé que Khashoggi avait été assassiné sur les lieux. Les Saoudiens ont nié toute implication dans sa disparition et ont insisté pour que Khashoggi quitte le consulat. Une enquête turque est en cours. Des militants saoudiens en exil affirment que cette disparition s’inscrit dans le cadre d’un schéma de répression de la part du régime. Toutefois, Khashoggi est peut-être la cible la plus en vue et celle qui court le plus de risques à ce jour.
Jamal Khashoggi, 59 ans, est né dans la ville saoudienne de Medina, qui abrite l’un des sites les plus sacrés de l’islam. Comme beaucoup de Saoudiens partis à l’étranger pour leurs études supérieures, Khashoggi a choisi les États-Unis et a obtenu son diplôme à l’Indiana State University en 1983. Il s’est ensuite plongé dans le monde du journalisme, couvrant l’invasion soviétique de l’Afghanistan et la résistance des moudjahidin. Il a interrogé son compatriote saoudien Oussama ben Laden à plusieurs reprises et a suivi sa trajectoire de l’Afghanistan au Soudan. Il a été nommé rédacteur en chef du journal saoudien Al Watan en 2003, mais a été licencié après seulement deux mois pour avoir publié des articles critiques à l’égard de l’establishment religieux saoudien, d’après un profil de la BBC.
Dans une interview accordée à Der Spiegel en 2011, pendant les jours grisants des soulèvements arabes, Khashoggi a déclaré qu’il partageait depuis longtemps le point de vue de ben Laden selon lequel il n’y avait « que deux moyens de libérer le monde arabe de ses régimes corrompus : en infiltrant le système politique par le biais de ses institutions ou en renversant par la violence les cliques dirigeantes dépravées ». « La démocratie » n’était pas une option à l’époque « , avait-il déclaré à l’hebdomadaire allemand. Mais ses points de vue ont évolué et des mouvements populaires, de Bahreïn à la Syrie renforceront son soutien à la démocratie.
« La monarchie absolue est obsolète, a déclaré Khashoggi à Der Spiegel dans cette interview. « La démocratie est la seule solution. » L’interviewer a noté dans son article que « d’autres personnes en Arabie Saoudite auraient subi des interrogatoires et auraient été enfermées pour de tels propos ». Elle se référait, bien sûr, à la stature de Khashoggi en tant qu’homme du sérail du palais et ancien conseiller des membres de la famille royale. Au cours de cet entretien de 2011, il a parlé depuis la Kingdom Tower, où il travaillait avec le milliardaire saoudien Prince Al-Waleed bin Talal pour lancer une nouvelle station satellite arabe qui serait modelée sur l’audacieuse Al-Jazeera. Après son lancement en 2015, la station a duré moins de 24 heures avant d’être mise hors antenne.
La montée en puissance de Mohammed bin Salman et la mise à l’écart de la vieille garde marquent le début d’un resserrement de l’espace du discours politique en Arabie Saoudite. Le nouvel héritier du trône, qui s’est hissé tout en haut dans la ligne de succession en juin 2017, avait l’intention de cimenter son emprise sur le pouvoir. Dans les mois qui ont suivi, il a d’abord fait une rafle des ecclésiastiques, puis des centaines de princes et de magnats du monde des affaires, y compris le non-conformiste Al-Waleed, les faisant tomber et donnant le ton à un régime absolu. Les militantes des droits des femmes n’ont pas échappé à la répression et un groupe de pionnières éminentes a été jeté en prison un mois à peine avant la levée de l’interdiction de conduire pour les femmes.
Khashoggi a été clairvoyant et a quitté le royaume pour l’exil aux Etats-Unis. Il y a un an, Khashoggi a commencé à écrire une chronique dans le Washington Post, une tribune qui lui a permis d’exprimer son point de vue critique sur la politiques du prince héritier, de la guerre au Yémen à l’enlèvement du premier ministre libanais et à l’emprisonnement des militants des droits des femmes. Il est même allé jusqu’à accuser Mohammed bin Salman de colporter une histoire révisionniste du passé de l’Arabie Saoudite. Il savait que ses écrits le mettaient en danger.
Dans une interview accordée à la BBC à peine trois jours avant sa disparition, il avait déclaré qu’il vivait entre Istanbul, la maison de sa fiancée turco-omanaise, et Washington, DC. Quand on lui a demandé s’il revenait à l’occasion dans le royaume pour tester l’ambiance, il a avoué qu’il ne se voyait pas retourner en Arabie Saoudite de sitôt. « J’ai entendu parler de l’arrestation d’un ami qui n’a rien fait qui mérite d’être arrêté. Cela m’a fait sentir que je ne devrais pas y aller. Moi, j’exprime mes opinions, mais cet ami qui a été arrêté ne parlait même pas. Peut-être qu’il parlait de façon critique à propos d’un sujet lors d’un dîner. « C’est ce que nous sommes en train de devenir en Arabie Saoudite. Nous ne sommes pas habitués à cela », a-t-il déclaré.
Jamal Khashoggi, visage de la complexité de l’histoire récente de l’Arabie Saoudite
par Philippe Pétriat, maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne
Libération — 10 oct 2018
https://www.liberation.fr/planete/2018/10/10/jamal-khashoggi-visage-de-la-complexite-de-l-histoire-recente-de-l-arabie-saoudite_1684525
C’est une étrange histoire dont la médiatisation pourrait surprendre s’il n’y avait pas possible mort d’homme. La disparition de Jamal Ahmad Khashoggi le 2 octobre doit d’abord son écho à la carrière d’un homme qui résume la complexité de l’histoire récente de l’Arabie Saoudite. Produit du « réveil » islamiste qui a touché le royaume dans les années 70, Jamal Khashoggi est passé du militantisme islamiste au journalisme international à l’époque où les capitaux saoudiens prenaient le contrôle de la presse régionale. Il est resté célèbre pour avoir suivi et interviewé non sans admiration les moudjahidin arabes dans l’Afghanistan des années 80.
Ses activités de conseiller officieux et parfois officiel de membres de la famille royale ne l’ont pas empêché de fustiger les institutions religieuses et politiques de l’Arabie Saoudite. Si elles lui ont valu des déboires dans les années 2000, ses critiques ont aussi fait la renommée d’un journaliste qui n’a pas cessé d’être sollicité dans son pays et reçu à l’étranger comme un « libéral » offrant un autre visage de l’Arabie Saoudite.
En dénonçant la couverture médiatique donnée à l’« affaire » par la chaîne qatarie Al-Jezira, la famille de Jamal Khashoggi ne refuse pas seulement son instrumentalisation. Tandis que la presse en Turquie prend soin d’utiliser la forme turque de son nom (« Kasikçi »: le « marchand » ou le « fabricant de cuillères ») pour rappeler l’origine ottomane de la famille et souligner l’attachement de Jamal à la Turquie, les Khashoggi font assaut de patriotisme auprès des organes de presse saoudiens. De cette famille célèbre installée au Hedjaz (dans la province de Médine) depuis plus d’un siècle, les Saoudiens connaissent Muhammad, le grand-père de Jamal, et l’un des médecins favoris du roi Ibn Saoud.
D’autres Khashoggi ont marqué l’histoire récente du royaume, comme l’homme d’affaires Adnan et ses deux sœurs écrivaines. Comme Jamal, ces membres illustres ont vécu à cheval entre l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis, l’Europe et le reste du Moyen-Orient. L’affirmation patriotique des Khashoggi sollicitée par la presse saoudienne est en phase avec l’atmosphère qu’entretient le changement de pouvoir en cours en Arabie Saoudite et que le journaliste a récemment dénoncée. Si sa disparition prête à tant de controverses, c’est enfin parce que Jamal Khashoggi fournit un exutoire aux tensions diplomatiques entre Istanbul et Riyad.
Pour les Turcs comme pour les Saoudiens, il ne s’agit pas seulement de tenter de reprendre la main sur un scénario qui leur échappe et de montrer l’efficacité de leur police. Les fuites dans l’enquête savamment dosées par la police turque et les commentaires réguliers du président Erdogan répondent aux dénégations et aux propositions saoudiennes d’ouvrir le consulat aux enquêteurs et d’organiser une enquête internationale. Le suspense est entretenu par les révélations faites aux organes de presse turcs et Al-Jezira. La disparition d’un journaliste très critique de l’action de son pays dans le Golfe et au Yémen fournit aux deux Etats un affrontement qui réplique leurs désaccords sur la résolution des conflits au Moyen-Orient.
EDIT (16 octobre 2018)
Riyad pourrait admettre que Jamal Khashoggi a été tué par accident au consulat
par Anne Corpet
RFI - 16 oct 2018
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181016-pompeo-visite-arabie-saoudite-mort-khashoggi-trump
Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a quitté Washington ce lundi 15 octobre à la demande du président américain pour aller rendre visite au souverain Salman. (...) Selon la chaîne américaine de télévision CNN le royaume s'apprêterait à reconnaître la mort du journaliste saoudien. La chaîne CNN cite deux sources différentes et l'affirme: l'Arabie saoudite va finalement reconnaître que Jamal Khashoggi est bien mort dans les locaux de son consulat à Istanbul, à l'issue d'un interrogatoire qui aurait mal tourné. Selon la nouvelle version des faits en cours d'élaboration à Riyad et livrée par CNN, les auteurs du meurtre seraient des hommes de main dépêchés en Turquie sans l'autorisation des plus hautes autorités du royaume. En somme, la famille royale reconnaîtrait les faits, mais pas son implication.
Dans la matinée de lundi, avant de monter à bord de son hélicoptère, le président américain a lui-même évoqué cette hypothèse de tueurs crapuleux, et ce, après avoir eu le roi Salman au téléphone. « Le roi a fermement nié être au courant de quoi que ce soit. Il me semble que cela pourrait être des tueurs voyous. Qui sait ? On va tenter d'en savoir plus très vite, mais c'était un ferme démenti ». (...)
Selon Stéphane Lacroix, professeur et chercheur à Sciences-Po, la visite de Mike Pompeo à Riyad révèle la stratégie des Américains: s’adresser au roi Salman plutôt qu’à son fils Mohammed Ben Salman "MBS", pour essayer de régler sa crise. Car « le roi Salman est représentant de la vieille Arabie, celle qui était dans la diplomatie, le consensus, et dans une manière très différente de faire de la politique étrangère », rappelle ce spécialiste des monarchies du Golfe. Néanmoins, reste à savoir si cette stratégie va porter ses fruits. D’abord en raison de l’état du roi, âgé de plus 80 ans. « Il n’est pas en capacité de gouverner », explique le chercheur. Et si son état de santé n’est pas clair, il est en tout cas « déconnecté de ce qu’il se passe dans le pays ou dans la région ». Ce qui en fait un interlocuteur qui, certes, a « une autorité symbolique » mais « pas de prise sur les évènements ».
Anonyme, le 16/10/2018
Terrible, terrible ! Cette affaire va enfin nous donner la vraie image de ce pays, ses combines et ses magouilles. Ce pays ne mérite pas de conserver les lieux saints de l'Islam, le roi et ses 5000 princes et princesses; dehors.
Antigone, le 16/10/2018
Les lieux saints de l'islam sont surtout une énorme source de revenus. L'islam est un business. Les princes et princesses, en revanche (je crois que la famille compte entre 10.000 à 12.000 membres), coûtent beaucoup d'argent... Je ne serais pas surpris si MBS entreprenait de réduire drastiquement sa famille de parasites. Il a déjà demandé au Trésor de cesser de payer leurs frais domestiques.
EDIT (17 octobre 2018)
Khashoggi "décapité", affirme un quotidien turc citant un enregistrement sonore
AFP, Romandie news - 17 oct 2018
https://www.romandie.com/news/Khashoggi-d-capit--affirme-un-quotidien-turc-citant-un-enregistrement-sonore_RP/962850.rom
(.../...) Selon Yeni Safak [quotidien turc], le consul saoudien Mohammad Al-Otaibi peut être entendu sur l'un des enregistrements, disant: "faites ça dehors, vous allez m'attirer des problèmes". Ce à quoi un individu non identifié lui répond: "si tu veux vivre quand tu reviens en Arabie saoudite, tais toi". M. Al-Otaibi a quitté Istanbul mardi.
Le site d'informations en ligne Middle East Eye raconte, citant une source qui a eu accès à l'enregistrement sonore des derniers moments du journaliste, que M. Khashoggi a été emmené dans le bureau du consul. Selon cette source, "il n'y a pas eu de tentative d'interrogatoire. Ils étaient venus le tuer" et le consul lui-même a été sorti de la pièce.
Un médecin légiste, identifié comme Salah al-Tubaigy et qui faisait partie de la quinzaine de Saoudiens dépêchés par Ryad à Istanbul ce jour-là selon plusieurs médias, a ensuite commencé à découper le corps de M. Khashoggi encore vivant, d'après la source de Middle East Eye. Pendant qu'il faisait cela, M. Tubaigy a commencé à écouter de la musique à l'aide d'écouteurs. "Quand je fais ce travail, j'écoute de la musique. Vous devriez (le) faire aussi", l'entend-on dire sur l'enregistrement, selon la même source. L'assassinat a duré 7 minutes, affirme Middle East Eye. (...)
EDIT (18 octobre 2018)
Le chef du commando, un proche du prince héritier
AFP, 24heures - 18 oct 2018
https://www.24heures.ch/monde/chef-commando-prince-mbs/story/19796582
La presse turque a publié jeudi des images retraçant les mouvements à Istanbul d'un officier des services de sécurité proche du prince héritier et présenté comme le chef de « l'équipe d'exécution » soupçonnée d'avoir assassiné le journaliste Jamal Khashoggi. La publication de ces nouvelles images tirées des caméras de vidéosurveillance survient au moment où la pression monte sur Ryad pour dévoiler le sort du journaliste critique, porté disparu depuis qu'il s'est rendu au consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre.
Le New York Times avait affirmé mardi que l'homme en question, Maher Abdulaziz Mutreb, qui avait été identifié par les autorités turques comme l'un des membres d'une équipe de 15 agents envoyée par Ryad pour « assassiner » le journaliste, faisait partie de l'entourage du prince héritier et homme fort d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS". Selon le journal, qui a publié plusieurs photos pour appuyer ses dires, Maher Abdulaziz Mutreb a notamment accompagné le prince lors de déplacements aux Etats-Unis en mars 2018 ainsi qu'à Madrid et à Paris en avril 2018.
Sur les nouvelles images publiées jeudi par le quotidien progouvernemental turc Sabah sous le titre de « Voici le chef de l'équipe d'exécution », on peut voir un homme présenté comme étant Mutreb arriver à 06H55 GMT au consulat saoudien, et à 13H53 devant la résidence du consul. M. Khashoggi était entré au consulat autour de 10H15 GMT et n'en est jamais sorti. Mutreb peut ensuite être vu sur les images quittant un hôtel d'Istanbul muni d'une « grande valise » et accompagné d'un groupe d'hommes à 14H15 GMT. Il arrive 45 mn plus tard à l'aéroport d'Istanbul pour prendre un vol. La présence de Mutreb, ainsi que d'autres membres de services de sécurité rattachés à ben Salmane, parmi le commando saoudien présent à Istanbul le 2 octobre met à mal la version officielle de Ryad affirmant tout ignorer du sort du collaborateur du Washington Post. (...)
Signe de la complexité du dossier pour les Etats-Unis, Donald Trump a souligné les énormes intérêts stratégiques qui lient les Etats-Unis à l'Arabie saoudite, notamment dans la lutte contre le terrorisme et l'influence de l'Iran chiite ainsi que la coopération militaire et sa dimension économique.
Le Washington Post a publié mercredi ce qu'il présente comme la dernière contribution de Jamal Khashoggi, un texte dans lequel le journaliste évoque le manque de liberté de la presse dans le monde arabe. « Hélas, cette situation ne changera probablement pas », déplore le journaliste dans cet éditorial transmis au quotidien par son traducteur au lendemain de sa disparition. (...)
19/10/2018 >> L'Arabie saoudite reconnaît, en se fondant sur les résultats préliminaires de son enquête interne, que le Jamal Khashoggi a été tué lors d'une "bagarre" au consulat d'Istanbul. Riyad annonce l'arrestation de 18 ressortissants saoudiens dans le cadre de cette affaire ainsi que le limogeage de trois responsables du service général de renseignement, dont le chef adjoint, le général Ahmad al-Assir, et de deux conseillers de haut rang à la cour royale dont le responsable "médias", Saoud al-Qahtani. Pour certains analystes, il s'agit de désigner des boucs émissaires et de protéger le prince.
23/10/2018 >> Erdogan s'exprime au parlement sur l'affaire Khashoggi.
La Turquie est en concurrence avec l'Arabie saoudite pour "guider" le monde islamique sunnite. Il exploite à son profit toute faiblesse ou erreur à Ryad. Il paraît évident depuis le début de cette affaire que Erdogan cherche à redorer l'image internationale de la Turquie et à gagner en crédibilité vis à vis des grandes puissances occidentales. Il s'agit de faire oublier l'autoritarisme du régime, les milliers d'arrestations, les journalistes emprisonnés, les Kurdes bombardés, etc. Pour Erdogan, l'enjeu est stratégique. Il s'est emparé de l'enquête sur l'assassinat de Khashoggi pour donner à la Turquie l'occasion d'apparaître par rapport aux autres régimes de la région comme un "Etat de droit" ayant des services de renseignement compétents, capables d'apporter rapidement des éléments fiables et précis à une enquête impliquant une "puissance étrangère". Erdogan envoie aux USA le message qu'ils peuvent compter sur lui.
25/10/2018 >> Le procureur général d'Arabie saoudite déclare que les suspects du meurtre de Jamal Khashoggi ont commis un acte "prémédité".
Terrible, terrible ! Cette affaire va enfin nous donner la vraie image de ce pays, ses combines et ses magouilles. Ce pays ne mérite pas de conserver les lieux saint de l'Islam, le roi et ses 5000 princes et princesses; dehors.Ecrire un commentaire