Le Monde d'Antigone

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L'ISS, la Lune et Mars au carrefour des ambitions spatiales

Publié le 26/02/2018 à 03:41 par monde-antigone

 
Privatiser la Station spatiale internationale ? L’administration Trump y réfléchit
par Julien Lausson
Numérama - 12 fev 2018
https://www.numerama.com/sciences/328582-privatiser-la-station-spatiale-internationale-ladministration-trump-y-reflechit.html


La Station spatiale internationale (ISS) pourrait-elle être privatisée ? C'est une éventualité pour laquelle la Maison-Blanche a engagé une réflexion, car Washington souhaite que la Nasa se concentre sur d'autres programmes. Mais les USA ne sont pas les seuls dans cette aventure.

Avec l’assemblage des premiers modules à la fin de l’année 1998, l'ISS fêtera dans quelques mois ses 20 ans d’existence. Bien qu’elle soit toujours en cours de construction — l’ISS doit accueillir le laboratoire russe Nauka et un bras télémanipulateur européen avant 2019 –, la question du devenir de cette superstructure a commencé à se poser.

En effet, il n’est pas prévu de faire fonctionner l’ISS ad vitam æternam: il arrivera un jour où il faudra procéder à son désorbitage contrôlé, à la manière de ce qui avait été fait avec Mir, la station russe. Or, à ce moment-là, ce ne sont peut-être plus les États, via leurs agences spatiales, qui géreront ce programme mais peut-être des sociétés privées. C’est en tout cas une réflexion qui existe à la Maison-Blanche.

Selon les informations du Washington Post, l’administration Trump demanderait 150 millions de dollars « pour permettre le développement et la maturation d’entités et de capacités commerciales qui assureront que les successeurs privés qui prendront le relais de l’ISS – y compris éventuellement des éléments de l’ISS – seront prêts lorsqu’il sera nécessaire de faire appel à eux ».

L’idée d’un retrait américain, plus exactement de la Nasa, de la Station spatiale n’est pas neuve. Lorsque l’administration Obama était encore en poste fin 2015, William Gerstenmaier, l’administrateur adjoint responsable du programme d’exploration spatiale habitée, expliquait que l’agence devait se désengager progressivement de l’ISS pour se concentrer sur d’autres programmes.

Aussi entend-on depuis quelques années une petite musique consistant à dire que la Nasa est prête à confier le destin de l’ISS, ou à tout le moins sa participation, à une société, ou à faciliter la participation d’entreprises aux opérations courantes, ce qui est déjà le cas avec SpaceX et et Orbital ATK, qui s’occupent de ravitailler la station, et Bigalow Aerospace, qui a greffé son propre module. Même l’emblématique Buzz Aldrin pense qu’il est temps de tourner la page afin de pouvoir se concentrer sur des missions vers la Lune et Mars.

« La décision de mettre fin au soutien fédéral direct pour l’ISS en 2025 ne signifie pas que la plate-forme elle-même sera désorbitée à ce moment-là — il est possible que l’industrie puisse continuer à exploiter certains éléments ou certaines capacités de l’ISS dans le cadre d’une future plate-forme commerciale », indique le Washington Post, en citant un document interne de la Nasa.

Si les États-Unis occupent un rôle de nation-cadre pour la gestion et la coordination de l’ISS, ils n’ont pas la possibilité de décider unilatéralement de son sort — même si leur retrait scellerait sans doute le destin de la station, dans la mesure où les USA en sont les premiers contributeurs. En effet, il existe un cadre juridique, signé en 1998, qui organise ce programme.

Signé par Washington, mais aussi par Moscou, Tokyo, Ottawa et plusieurs capitales européennes, dont Paris, l’accord intergouvernemental permet par exemple à un État membre de se retirer de l’accord. Mais pour ce qui est de l’accession de partenaires privés, il faudrait certainement trouver un consensus entre les membres actuels, voire compléter ou remplacer le traité actuel. Il ne paraît donc pas vraisemblable d’une privatisation complète de l’ISS à court et moyen terme, même si la Nasa a légitimement envie de réorienter différemment ses crédits.

Et cela, même si certaines opérations sont, de facto, déjà sous-traitées par des tiers privés, via des contrats signés de longue date ou dans le cadre d’expérimentations en vue de futures missions (c’est typiquement le cas de Bigalow: sa participation vise à tester un module gonflable qui pourrait servir dans diverses circonstances). La tendance va même s’accentuer, avec Boeing voire même Blue Origin.

Par ailleurs, à moyen terme, l’avenir de l’ISS est balisé: la station a déjà bénéficié de deux prolongements successifs de 4 ans chacun, pour durer jusqu’en 2024. Or, au départ, il était question de cesser de s’en servir en 2016. Il est possible que d’autres reports aient lieu, au regard de la contribution majeure de la station dans le domaine scientifique — il y a eu des milliers d’expériences réalisées en 20 ans.


Au-delà de la performance de SpaceX, le risque d'accaparement de l'espace par le privé
par Chisato Goya
Capital - 12 fev 2018
https://www.capital.fr/lifestyle/le-lancement-reussi-de-falcon-heavy-par-spacex-fragilise-un-principe-cle-qui-regit-la-conquete-spatiale-depuis-plus-de-50-ans-explique-un-juriste-1271527


SpaceX et Elon Musk ont réussi le pari presque fou de lancer la Falcon Heavy, la fusée la plus puissante au monde avec à son bord la voiture décapotable Roaster personnelle du fondateur de l'entreprise spatiale. Médias et experts de l'industrie spatiale ont applaudi cet exploit, qui ouvre de nouvelles perspectives de conquête spatiale. Même le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Jan Wörner, a tenu à féliciter Elon Musk, via un message sur Twitter.

Mais Lionel Maurel, chargé de mission pour la valorisation de l'information scientifique et technique à l'Université de Nanterre et juriste de formation, a estimé dans The Conversation France, que le lancement de la Falcon Heavy est avant tout "le signe d'une certaine forme de privatisation de l'espace". Selon cet observateur, cette question se pose car "le statut juridique des ressources spatiales connaît depuis quelques années un changement profond ouvrant la porte à une appropriation par des entreprises privées, dont Space X n'est que la représentante la plus visible".

Rappelant que l'espace est considéré, juridiquement, comme "une chose commune", selon le Traité de l'Espace adopté en 1967 sous l'égide des Nations Unies, Lionel Maurel cite plusieurs événements qui montrent que ce principe est de plus en plus bousculé — voire remis en cause:
 - Le Traité sur la Lune de 1979, qui stipulait que ce satellite de la Terre appartenait au "patrimoine commun de l'Humanité", n'a pas été ratifié par les grands pays spatiaux comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou encore la France.
 - Le Space Act de 2015, sous la présidence de Barack Obama, "exploite l'une des failles du Traité de l'espace de 1967", d'après Lionel Maurel. Ce texte dit que les ressources que les entreprises privées telles que SpaceX pourraient extraire via leurs engins spatiaux leur appartiennent.
 - En 2016, les Emirats arabes unis adoptent un texte de loi similaire aux Etats-Unis, avec comme but à peine voilé l'extraction de ressources énergétiques dans l'espace.
 - En 2017, le Luxembourg se dote d'une législation permettant d'accorder des permis d'extraction dans l'espace.

Le dernier signe qui pourrait confirmer la thèse d'une privatisation de l'espace vient des Etats-Unis et concerne la Station spatiale internationale (ISS), fruit d'une collaboration étroite entre Etats. Le Washington Post a révélé ce weekend que les Etats-Unis pensaient à privatiser l'ISS, qu'ils ont financé à ce jour à hauteur de 100 milliards de dollars. Selon les documents consultés par le quotidien américain, le gouvernement américain devrait provisionner dans son budget 2019 150 millions de dollars "pour rendre possible le développement et la maturation d'entités et de capacités commerciales qui vont s'assurer que ceux qui prendront le relais de l’ISS [...] soient opérationnels" en temps voulu.  Il est ensuite précisé: "La décision de mettre fin au soutien fédéral direct à l'ISS en 2025 ne signifie pas que la plateforme elle-même sera retirée de l'orbite à ce moment-là — il est possible que l'industrie puisse continuer à faire fonctionner certains éléments ou capacités de l'ISS dans le cadre d'une future plateforme commerciale". (...)


Dans 50 ans, l'ISS deviendra un vaisseau de recherche scientifique pour les entreprises privées, affirme un astronaute belge
par Chisato Goya
Capital - 04 jan 2017
http://www.businessinsider.fr/dans-50-ans-liss-deviendra-un-vaisseau-de-recherche-scientifique-pour-les-entreprises-privees-affirme-un-astronaute-belge/


L'ESA a débloqué le mois dernier environ 1,4 milliard d'euros pour prolonger l'utilisation de l'ISS jusqu'en 2024 et pour poursuivre l'exploration de la planète Mars. Le spationaute belge Frank De Winne, qui a effectué deux missions sur l'ISS, a déclaré au journal belge L'Echo qu'il semble évident que l'ISS — techniquement certifiée jusqu'en 2028 — ne pourra pas être maintenue encore 50 ans et qu'elle "finira donc par devoir être détruite" pour "construire quelque chose de neuf".

Selon lui, au-delà de cette période, l'ISS se transformera en une sorte de campus où les entreprises privées effectueront de la recherche scientifique, explique-t-il à L'Echo: "Il y a une volonté des partenaires de l'ISS d'évoluer vers une utilisation plus commerciale de l'orbite basse, plutôt que d'être propriétaire ou manager du programme. Le schéma actuel, c'est que les États sont responsables: des cahiers de charges, de la construction, de l'exploitation… On voudrait évoluer vers une situation où les agences ne seraient plus responsables, mais pourraient acquérir un service de la part d'entreprises privées qui mettront en œuvre la station pour faire de la recherche".

Ainsi, Frank De Winne, aujourd'hui responsable de la formation des astronautes européens à l'EAC à Cologne, indique que ces nouveaux acteurs devront aussi chercher d'autres firmes — y compris non spatiales — intéressées pour utiliser l'ISS, comme par exemple "des compagnies pharmaceutiques qui souhaiteraient exploiter de nouveaux médicaments", détaille-t-il à L'Echo. D'après l'astronaute belge, il s'agira au départ d'un marché subventionné, "un peu comme l'énergie renouvelable", précisant que "les États membres de l'Agence spatiale européenne ont décidé qu'ils étaient prêts à donner jusqu’à 30 % de leurs ressources pour développer le marché".


Privatiser la Station spatiale internationale ne serait pas une mauvaise idée, loin de là
par Benjamin Burel
France24 (Mashable) - 12 fev 2018
http://mashable.france24.com/monde/20180212-station-spatiale-internationale-lune-cnes-nasa-trump


(.../...)
"Cette idée d’un abandon graduel de l’ISS au profit d’activités d’exploration habitées, c’est quelque chose sur lequel les agences spatiales – le CNES en particulier – travaillent depuis une petite dizaine d’années", explique François Spiero, responsable de la stratégie et expert des vols habités au CNES, à Mashable. "L’ISS est un magnifique joujou conçu dans la fin des années 1980 et les années 1990. Avec les technologies, les méthodes de travail et les schémas de pensée de l’époque. On approche de 2020 et le monde a changé radicalement. Petit à petit, le modèle de l’ISS devient vieillissant. D’un point de vue des technologies à bord, en terme de mode de gestion ou même des objectifs scientifiques et technologiques".

Sans une station internationale, où serait la place de la recherche ? On le sait, la Station spatiale internationale est principalement un lieu de recherche en microgravité. C’est un synonyme de la collaboration internationale dans la recherche scientifique. Dans un monde où la sphère privée prend une place de plus en plus prépondérante, où se situerait la place de la recherche ?

Il faut noter que la Station spatiale internationale ne sera bientôt plus la seule dans le paysage de l’obite terrestre. "Il y aura dans quelques années une Station spatiale chinoise. Le CNES développe une collaboration avec la Chine pour travailler ensemble sur cette Station, en particulier pour la recherche scientifique. On peut d’ailleurs noter que Thomas Pesquet apprend le chinois", note à nouveau François Spiero. "Il y aura certainement d’autres stations spatiales qui seront privées ou le fruit d'un partenariat public-privé. Elles offriront des capacités, nous achèteront un service comme, par exemple, un nombre d'heures à bord d'une station pour faire des expériences en microgravité." En somme, la fin de l’ISS comme nous la connaissons ne signifierait pas certainement pas la fin de la recherche en microgravité [mais il faudra mettre le prix; ndc].

Par ailleurs, si les informations du Washington Post sont confirmées, cela ne ferait qu’entériner la présence de nouveaux challengers dans le monde de l’astronautique qui, s’ils reprennent les reines de la Station, pourraient par exemple mener des recherches à financement privé (boîtes pharmaceutiques, industrie de la dermatologie), travailler les métaux ou faire fructifier le business du tourisme spatial. Le champ des possibles est ouvert.

Du côté des agences spatiales publiques, la fin de la Station spatiale internationale – du moins sa cession à des entreprises privées – permettrait de se tourner vers de nouveaux horizons, encore plus lointain. Selon François Spiero, c'est l'un des sujets qui anime l'ISECG (International Space Exploration Coordination Group), un groupe de 15 agences spatiales internationales qui réfléchit à comment coordonner, ensemble, l'exploration humaine dans l'espace. "L’un des sujets sur lequel nous avons beaucoup travaillé, c’est précisément l’abandon progressif de la banlieue de la Terre – car l’ISS, à 400 km de la Terre, est une banlieue – que nous connaissons désormais, pour concentrer les financements publics vers ces nouveaux mondes, la Lune et Mars essentiellement", affirme-t-il à Mashable.


La Chine dévoile ses ambitions spatiales
par Rémy Decourt
Futura Sciences - 23 nov 2017
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronautique-chine-devoile-ambitions-spatiales-35713/


La Chine a rendu publique une feuille de route montrant l'étendue de ses ambitions spatiales. Celle-ci est cohérente avec la maturité croissante des activités du pays en la matière. À l'horizon 2040, l'espace ne sera plus vraiment une frontière pour la Chine. L'empire du Milieu pourrait bientôt devenir l'une des deux premières puissances spatiales du monde.

Pour accompagner son programme d'exploration habitée et d'utilisation de l'espace et de ses ressources, la Chine a rendu publique une feuille de route allant jusqu'aux années 2040. Rédigée par la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) et publiée par un journal proche du pouvoir (Global Times), celle-ci se veut très ambitieuse. Le pays y dévoile sa vision du transport spatial et fixe également toute une série d'objectifs en termes de technologies, de sciences et d'applications spatiales, pour une période allant de 2017 à 2045. [La Chine prévoit de ramener des échantillons de Mars dans le courant de la décennie 2030, avant d'envoyer des sondes à destination de Jupiter et Ganymède en 2036 et d'Uranus pour la décennie 2040. Mais dès cette année, les missions Chang'e4 et Chang'e5 se sont fixées pour objectif de se poser sur la face cachée de la Lune et d'en ramener des échantillons. Il y a une dizaine d'années, les dirigeants chinois ont eu pour projet de faire marcher des hommes sur la Lune le jour du 70e anniversaire de la création de la République populaire, le 1er octobre 2019; ndc]

La phase de rattrapage technologique de la Chine est aujourd'hui terminée, même si certaines technologies spatiales chinoises n'ont pas encore atteint le niveau de développement occidental. Elle lui a permis de devenir une des trois premières puissances spatiales. Aujourd'hui, la Chine veut renforcer sa capacité d'accès à l'espace, en réduire les coûts et se doter d'une infrastructure et d'une économie spatiales, grâce à l'exploitation minière des astéroïdes. Elle a aussi annoncé un projet de centrale solaire installée dans l'espace. Pour cela, la Chine prévoit une large gamme d'engins spatiaux et s'inspire de ce qui se fait ailleurs, notamment aux États-Unis. Elle planifie donc de nombreux systèmes réutilisables comme des étages, des systèmes de lancement et des avions spatiaux, dont au moins un sera dédié au tourisme spatial.

Seule surprise, et de taille: l'annonce d'une navette spatiale à propulsion nucléaire pour des missions lointaines. Ce véhicule ne décollera pas de Terre, car cela est interdit. En revanche, d'ici sa mise en service, la Chine aura établi une permanence humaine dans l'espace et sera allée sur la Lune et sur Mars. Très vraisemblablement, elle aura débuté l'exploitation des ressources naturelles des astéroïdes. Dans ce contexte, elle aura besoin d'un véhicule capable de multiples rotations interplanétaires et de liaisons inter-orbitales pour relier ses colonies et autres bases avancées. L'utilisation de la propulsion nucléaire se justifie pour raccourcir les temps de trajets interplanétaires ou à destination d'astéroïdes.

Enfin, pour combler sa gamme de familles de lanceurs, la Chine prévoit d'ici 2020 la mise en service d'un modèle low cost (Longue Marche 8), d'un lanceur de 5,5 tonnes de performance en orbite de transfert géostationnaire (Longue Marche 7) et d'un lanceur capable d'envoyer quelque 13 tonnes, également en GTO (Longue Marche 5). À cela, s'ajoutera, à l'horizon 2030, un lanceur lourd de nouvelle génération avec une capacité de 100 tonnes en orbite basse et capable d'envoyer des Hommes sur la Lune.


EDIT (15 août 2018)


L'Inde enverra un homme ou une femme dans l'espace en 2022
AFP, Romandie news - 15 aot 2018
https://www.romandie.com/news/L-Inde-enverra-un-homme-ou-une-femme-dans-l-espace-en-2022/945461.rom


L'Inde enverra une mission habitée dans l'espace en 2022, a annoncé mercredi le Premier ministre indien Narendra Modi (...). "L'Inde enverra dans l'espace un homme ou une femme en 2022, et avant cela si possible", a déclaré M. Modi dans un discours fleuve au Fort Rouge de New Delhi, à l'occasion du Jour de l'indépendance. Le Premier ministre conservateur a indiqué que son pays serait le 4e - après la Russie, les Etats-Unis et la Chine - à réaliser cet exploit scientifique et technologique seul. L'Organisation indienne pour la recherche spatiale (Isro) a annoncé la semaine dernière qu'elle comptait envoyer en janvier 2019 une mission non habitée sur la Lune.

L'Inde a considérablement augmenté ces 10 dernières années ses investissements dans son programme spatial, qui avait été lancé dans les années 1960. Le programme spatial indien a attiré l'attention du monde entier en réussissant à placer en orbite autour de Mars en 2014 une sonde qui est toujours opérationnelle. En février 2017, l'Isro était rentrée dans les annales du secteur en réussissant la mise en orbite de 104 satellites avec une seule fusée, un record.


EDIT (7 juin 2019)


La Nasa va louer la Station spatiale internationale à des touristes
AFP, France24 - 07 jun 2019
https://www.france24.com/fr/20190607-nasa-va-louer-station-spatiale-internationale-a-touristes


WASHINGTON - 20 ans après la Russie, la Nasa veut se faire rémunérer dès 2020 pour accueillir des touristes de l'espace et des entreprises dans la Station spatiale internationale (ISS), dont elle cherche à se désengager financièrement. "La Nasa ouvre la Station spatiale internationale aux opportunités commerciales", a annoncé Jeff DeWit, le directeur financier de l'agence spatiale américaine, au Nasdaq à New York. "La Nasa autorisera jusqu'à deux missions courtes d'astronautes privés par an", a précisé Robyn Gatens, une responsable de la Nasa gérant l'ISS. Soit des séjours jusqu'à 30 jours, a précisé la Nasa. Potentiellement, jusqu'à une douzaine de personnes pourraient ainsi séjourner à bord de l'ISS par an... Mais pas effectuer de sortie, dans le vide spatial. Ils pourront être de n'importe quelle nationalité.

Mais ces astronautes privés, comme la Nasa préfère les appeler, devront être transportés exclusivement par les deux sociétés américaines qui développent en ce moment des véhicules pour la Nasa: SpaceX, avec la capsule Crew Dragon, et Boeing, qui construit la capsule Starliner. Ces sociétés choisiront les clients et leur factureront le voyage, qui sera la partie la plus coûteuse de l'aventure: de l'ordre de 58 millions de dollars par aller-retour, soit le tarif moyen facturé à la Nasa par ces deux sociétés pour transporter ses propres astronautes. Ni Dragon ni Starliner ne sont encore prêtes. En théorie, les capsules concurrentes doivent être opérationnelles à la fin de 2019, mais le calendrier dépend encore de la réussite de plusieurs tests. 2020 sera donc le plus tôt pour ces missions privées.

Les touristes paieront la Nasa pour le séjour en orbite: la nourriture, l'eau, les toilettes et tout le système de support de la vie à bord, développé depuis des décennies par les contribuables américains. Le coût facturé: environ 35.000 $ par nuit et par astronaute, selon Jeff DeWit. L'internet ne sera pas inclus: 50 $ par gigaoctet. L'ISS n'appartient pas à la Nasa: la station a été construite avec la Russie depuis 1998, et d'autres nations participent et envoient des astronautes. Mais les Etats-Unis ont financé et contrôlent la majorité des modules.

Ces touristes de l'espace ne seront pas les premiers: l'homme d'affaires américain Dennis Tito fut le premier, en 2001. Il avait payé la Russie environ 20 millions de dollars à l'époque. Quelques autres l'avaient suivi, jusqu'au Canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, en 2009. Depuis 2011, les fusées Soyouz sont le seul taxi humain vers l'ISS, et ont exclusivement acheminé des astronautes d'agences spatiales (en plus des cosmonautes russes). Il y a en permanence entre 3 et 6 membres d'équipage à bord: en ce moment, trois Américains, deux Russes et un Canadien s'y trouvent. La Russie prévoit d'ailleurs de reprendre ces vols de touristes fin 2021.

Le changement de politique annoncé vendredi inclut aussi l'ouverture des parties américaines de la station à des entreprises privées pour des "activités commerciales et marketing". Cela inclut les start-ups qui développent la fabrication de matériaux en apesanteur, par exemple. Les fibres optiques sont d'une qualité inégalée lorsqu'elles sont fabriquées en apesanteur. La Nasa a publié une première grille de prix vendredi, par kilogramme de fret.

L'idée est de développer l'économie de l'espace dans l'espoir de voir le secteur privé reprendre un jour l'ISS, que les Etats-Unis devraient arrêter de financer à la fin des années 2020. "Nous voulons devenir locataire, et non plus propriétaire", avait expliqué Jim Bridenstine, administrateur de la Nasa, en avril à des journalistes. L'agence spatiale veut dégager des moyens financiers pour la mission Artémis de retour sur la Lune en 2024, et l'envoi des premiers humains sur Mars, peut-être dans la décennie suivante. Mais la rentabilité d'activités commerciales en orbite terrestre reste à prouver, en raison du coût encore très élevé du transport. Pour l'agence spatiale, nécessité semble faire loi. Lorsque la Russie avait annoncé l'envoi de Dennis Tito, la Nasa s'était initialement opposée... et avait fini par présenter une facture aux Russes.