Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
06.12.2025
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On se demandait il y a quelques jours si l'on n'était pas à la veille d'un nouveau conflit au Liban. Il est vrai qu'avec la fin de la guerre en Syrie, on voit revenir les combattants du Hezbollah. Mais il reste au Yémen un foyer de confrontation indirecte entre l'Iran et l'Arabie saoudite, et tant que celui-ci durera, on peut penser que le conflit entre les deux puissances régionales ne s'étendra pas... Cela n'exlut pas des accès de tension sporadiques.
Au Liban, en gros, deux camps se font face :
- le bloc du 14-Mars, date de la mobilisation qui avait réclamé en 2005 la vérité sur l’assassinat du Premier ministre Rafiq Hariri un mois plus tôt, et qui avait contraint l'armée syrienne à se retirer du pays. Il est placé sous influence saoudienne et occidentale;
- et l'alliance du 8-Mars, date d'une autre mobilisation organisée en 2005 en soutien à la Syrie. Ce mouvement a été porté au pouvoir entre 2011 et 2013 sous le gouvernement Mikati. Le Hezbollah qui sert les intérêts régionaux de l'Iran en serait la branche armée depuis qu'il a supplanté Amal.
La Syrie (depuis l'intervention militaire de juin 1976) et l'Iran (à partir des années 90) exercent une forte influence sur la vie politique libanaise. Cependant, le Liban étant un Etat multiconfessionnel à tendance mafieuse, le clivage n'est pas forcément d'ordre religieux, et parfois les apparences sont trompeuses. Dans les deux camps, on trouve des sunnites, des chrétiens maronites, des nationalistes laïcs... et autant de formations de gauche que de droite. On sait qu'au Liban, les changements d'alliances sont courants et les chefs de clan qui se tiennent en dehors du gouvernement jouent parfois double jeu, ce qui leur permet au passage de se remplir les poches. Ainsi Michel Aoun, un chrétien maronite fondateur de la principale tendance du 14-Mars (le Courant patriotique libre), est présenté aujourd'hui comme proche du Hezbollah. C'est ce qui lui aurait valu, dit-on, de se faire élire à la présidence.
En dépit de l'instrumentalisation de la religion qui monte chiites et sunnites les uns contre les autres, le fonctionnement de l'Etat repose sur des équilibres tacites et fragiles que personne n'a intérêt à voir remis en question. L'influence qu'exerce l'Arabie saoudite dans les administrations est à peine contestée par le Hezbollah qui se contente toujours d'un ou deux strapontins ministériels. Dans la mosaïque politique libanaise, c'est suffisant pour faire figure de faiseur de roi et.entretenir un pouvoir de nuisance. Mais, fondamentalement, la stratégie du Hezbollah trouve son débouché naturel sur le terrain social, en dénonçant la corruption des fonctionnaires sunnites et les inégalités criantes dans les régions rurales où la pauvreté cotoie la richesse insolente des grandes familles. C'est là que le mouvement recrute.
En cherchant à imposer son autorité dans le royaume et dans la région, le prince héritier saoudien a été le catalyseur de la crise au moment où le régime de Damas bénéficie d'un rapport de force plus favorable. Le ton est vite monté. Il se peut que derrière la vraie fausse démission de Saad Hariri, il y ait une forme de chantage exercé sur les soutiens occidentaux (USA et France) pour les forcer à relever quelque peu leur aide et à appuyer plus volontiers la politique de Riyad face à l'Iran et au Qatar. Mais quand MBS fait croire que le l'Etat libanais est "Hezbollisé" (le néologisme est de moi), noyauté de l'intérieur par Téhéran, il n'est pas certain que ce message corresponde à la réalité, ni qu'on le prenne au sérieux dans les chancelleries.
On verra bien comment Nasrallah, le chef du Hezbollah, y répondra maintenant que Hariri est de retour à Beyrouth. Mais si l'Iran poussait le Hezbollah à engager un nouveau conflit avec Israël après celui de 2006, ce serait le meilleur moyen de précipiter une alliance israelo-saoudienne. Or, on a cru comprendre dans les propos de Netanyahou qu'Israël n'avait aucune envie de devenir le bras armé de Riyad.
La tension monte d’un cran entre l’Arabie saoudite et l’Iran
par Bassem Aboualabass
AFP, Le Devoir - 20 nov 2017
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/513443/moyen-orient-la-tension-monte-d-un-cran-entre-l-arabie-saoudite-et-l-iran
Lors d’une réunion extraordinaire de la Ligue arabe au Caire, tenue à la demande de Riyad, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a lancé une attaque en règle contre l’Iran et ses « agents », dans une allusion au Hezbollah libanais et aux rebelles Houthis au Yémen.
L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, dont les relations diplomatiques sont rompues depuis janvier 2016, s’opposent sur plusieurs conflits dans la région, dont les guerres au Yémen et en Syrie, ainsi que sur le dossier libanais. « L’Arabie saoudite ne restera pas les bras croisés face aux agressions de l’Iran et n’épargnera aucun effort pour défendre sa sécurité nationale », a dit M. Jubeir dans un discours en séance plénière. « Garder le silence sur les agressions iraniennes à travers ses agents dans la région ne mettra aucune capitale arabe à l’abri des missiles balistiques », a-t-il ajouté. Le 4 novembre, l’armée saoudienne a intercepté au-dessus de l’aéroport de Riyad un missile tiré par les rebelles du Yémen. Les autorités saoudiennes affirment que ce missile est de fabrication iranienne, ce que Téhéran a démenti.
Dans un registre tout aussi virulent, cheikh Khaled ben Ahmad Al-Khalifa, ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, pays allié de Riyad, a estimé que le Liban est sous le « contrôle total » du Hezbollah. « Ce parti terroriste ne conduit pas seulement des opérations à l’intérieur des frontières du pays, mais il traverse toutes les frontières de nos nations. C’est une menace pour la sécurité nationale arabe », a-t-il martelé.
Dans un communiqué final au terme de la réunion, la Ligue arabe a condamné le « tir de missile balistique de fabrication iranienne depuis le Yémen », et dénoncé une « agression flagrante ». La Ligue arabe rejoint ainsi la position de Riyad, comme l’avait dit plus tôt son secrétaire général Ahmed Aboul Gheit: « les capitales arabes sont dans la ligne de mire des missiles balistiques de Téhéran ». Le communiqué final affirme aussi le droit de Riyad et de Manama à la « légitime défense » de leurs territoires. Il accuse en outre « le Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens de financer et d’entraîner des groupes terroristes à Bahreïn » et « fait assumer au Hezbollah, un partenaire dans le gouvernement libanais, la responsabilité de fournir aux groupes terroristes dans les pays arabes des armes sophistiquées et des missiles balistiques ».
L’Iran, lui, dément être à l’origine des troubles dans la région, pointant au contraire « le rôle destructeur » de son rival saoudien. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer lundi un discours sur la crise politique libanaise et les tensions irano-saoudiennes. Après le tir du missile le 4 novembre, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a accusé Téhéran d’être derrière cette « agression militaire directe », qui « pourrait être considérée comme un acte de guerre contre le royaume ». L’Iran a ensuite appelé Riyad à ne pas jouer avec le feu. De leur côté, les autorités de Bahreïn ont accusé l’Iran d’être responsable de l’incendie qui a interrompu momentanément le 11 novembre l’approvisionnement de ce royaume du Golfe en pétrole saoudien. Là aussi, Téhéran a démenti toute implication.
Arabie: La rupture des liens diplomatiques avec le Liban est une option, selon Jubeir
L'Orient-Le Jour - 10 nov 2017
https://www.lorientlejour.com/article/1083254/arabie-la-rupture-des-liens-diplomatiques-avec-le-liban-est-une-option-selon-jubeir.html
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Jubeir, a indiqué vendredi que la rupture des relations diplomatiques avec le Liban était une option étudiée par Riyad, reprochant au Hezbollah d'utiliser le pays pour ses attaques contre le royaume. "Nous étudions actuellement plusieurs options et nous consultons nos amis et nos alliés à travers le monde pour décider de la meilleure façon de traiter avec le Hezbollah", a déclaré M. Jubeir, interrogé lors d'une interview diffusée par la chaîne américaine CNBC sur la possibilité que Riyad rompe ses relations diplomatiques avec Beyrouth.
"Un très grand nombre de pays, à l'exception de l'Iran, s'opposent aux activités terroristes du Hezbollah qui prend en otage l'Etat libanais. Il ne peut pas y avoir de milice armée hors du contrôle du gouvernement", a ajouté le chef de la diplomatie saoudienne, soulignant que "le Hezbollah a fait obstacle à toutes les initiatives que M. Hariri a tenté de mettre en place". Riyad "ne peut pas laisser le Liban devenir une base-arrière d'attaques contre le royaume", a-t-il dit, appelant le gouvernement libanais à agir fermement et résolument contre le parti chiite. Plus tard en soirée, Adel Jubeir a affirmé que le Hezbollah participait à "des activités criminelles, notamment le trafic de drogues et le blanchiment d'argent". Il a également accusé le parti chiite de "trafic d'armes vers le Bahreïn".
Jeudi, l'Arabie saoudite et le Koweït avaient appelé leurs ressortissants à quitter le Liban. Le Bahreïn avait fait le même appel dimanche dernier. De leur côté, les Emirats arabes unis avaient appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre en territoire libanais. Ces appels interviennent quelques jours après l'annonce depuis Riyad de la démission surprise de Saad Hariri du poste de Premier ministre libanais. Il avait accusé le Hezbollah et l'Iran de "mainmise" sur le Liban, disant craindre pour sa vie.
En début de semaine, le ministre saoudien des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhane, qui avait multiplié les déclarations incendiaires contre le Hezbollah ces derniers mois sur son compte Twitter, avait affirmé que le gouvernement libanais sera "traité comme un gouvernement qui a déclaré la guerre à l'Arabie saoudite".
Ces événements interviennent dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, qui apporte un très large appui au Hezbollah. Les deux puissances régionales sont farouchement opposées sur des questions comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps adverses.
Choc et effroi dans les médias arabes: le maillon faible libanais
par Yves Gonzalez-Quijano
Culture & Politique arabes - 18 nov 2017
http://cpa.hypotheses.org/6446
Le royaume d’Arabie saoudite est-il en train de trembler sur ses bases ? Une chose est certaine, la stratégie du « choc et de l’effroi », imaginée par les stratèges étasuniens et mise en œuvre avec les résultats que l’on sait durant la 3ème guerre du Golfe en 2003, semble inspirer le très fougueux héritier du trône, Mohamed ben Salman. Sans coup férir, celui-ci a fait interpeller une bonne partie des plus grosses fortunes de ce très riche pays, ainsi qu’une belle brochette de cousins, oncles et neveux susceptibles d’être autant de rivaux potentiels dans ce nouvel épisode saoudien de Game of Thrones (Game of thobes, du nom de la robe masculine locale, comme on dit sur Al-Jazeera).
Combien y a-t-il de pensionnaires, dont certains seraient interrogés sans ménagements selon certaines sources, dans cette prison dorée qu’est devenu le Ritz Carlton de Riyadh, réquisitionné par les autorités jusqu’au début de l’année prochaine pour les besoins de cette très opportune campagne contre la corruption ? Deux semaines après le début des opérations, les autorités se refusent à rendre publique la moindre liste. On parle de plusieurs centaines de prévenus, uniquement des hommes, la seule exception connue étant la fille du milliardaire al-Walid bin Talal, le propriétaire, entre autres investissements, du groupe médiatique Rotana (on a souvent parlé de lui dans ces chroniques, notamment pour ses investissements dans Twitter et pour le lancement de la chaîne d’information Al-Arab, un des plus beaux fiascos de l’histoire des médias puisqu’elle n’aura émis, en tout et pour tout, que quelques heures !) Avec le prince al-Walid bin Talal se trouvent deux autres gros poissons des médias arabes: le premier se nomme Walid al-Ibrahim, beau-frère, par une de ses sœurs, de feu le roi Fahd, il est le propriétaire de la MBC, qui reste, depuis sa création au début des années 1990, une des plus importantes chaînes généralistes arabes; quand au second, Saleh (Abdullah) Kamel, c’est un homme de très grosses affaires parmi lesquelles on trouve la chaîne Art, surtout active en Egypte.
Après avoir été dans le secret des bonnes affaires des années durant, les donneurs d’ordre sont, pour une durée encore indéterminée, tenus au secret. On imagine les répercussions de cette rafle princière sur l’économie du pays ! D’autant qu’il apparaît de plus en plus clairement que les arrestations se conjuguent avec le gel des comptes, locaux et internationaux, des intéressés. Depuis quelques jours, on évoque de plus en plus des saisies, contre une libération, de liquidités ou de portefeuilles financiers sur un mode qui relève davantage de la rançon que de la transaction financière puisqu’on parle dans certains cas d’une ponction allant jusqu’à 70 % des avoirs. Dans le secteur des médias, en proie à la crise depuis le début de la chute des cours du pétrole et la chute des revenus des publicités, les conséquences de cette purge viennent s’ajouter aux nombreuses menaces qui pèsent sur le paysage médiatique local depuis le déclenchement, tout aussi soudain, de la violente brouille en juin dernier entre les deux géants locaux du secteur, d’un côté le Qatar d’Al-Jazeera et de BeIn, de l’autre l’Arabie saoudite d’Al-Arabiyya et de sa constellation médiatique.
Maillon faible dans la chaîne de la production médiatique régionale pour laquelle il est un important fournisseur de prestataires et de prestations, le Liban est particulièrement atteint par une crise qui s’est aggravée avec l’affaire du vrai-faux enlèvement de Saad Hariri dans le cadre d’une guerre ouvertement déclarée contre le Hezbollah et ses parrains iraniens. En témoigne par exemple la crise qui frappe le quotidien Al-Hayat, symbole par excellence des investissements des Saoudiens – et plus largement des fortunes du Golfe – dans les médias régionaux à partir des dernières décennies du siècle dernier. Il se chuchote en effet que son propriétaire, Khaled bin Sultan, apparemment lui aussi parmi ceux qu’on soupçonne de corruption, aurait « cédé » une partie de ses actions à l’héritier du trône saoudien. Après avoir accepté depuis plusieurs mois que leurs salaires soient amputés de moitié, les journalistes de la rédaction à Beyrouth semblent se résigner désormais à la fermeture de leurs bureaux, une décision qui ne fera qu’ajouter au chômage de la profession au Liban et qui viendra renforcer la branche installée à Dubaï, en remplacement de l’historique implantation londonienne.
Toujours au Liban, les conséquences de l’actuelle « campagne contre la corruption » se conjuguent avec la crise qui oppose le royaume saoudien depuis juin dernier au Qatar. Alors que son propriétaire, Walid al-Ibrahim est toujours retenu pour les besoins de l’enquête dans les salons du Ritz Carlton de Riyadh, il apparaît que l’avenir de The Voice, une des émissions phare de la chaîne MBC, est de plus en plus compromis. Tourné dans des studios de la banlieue nord de Beyrouth, ce concours pour chanteurs amateurs met aux prises des candidats venus de toute la région, et donc bien évidemment des pays du Golfe dont les citoyens sont désormais instamment priés de ne plus se rendre au pays du Hezbollah et de l’ingérence iranienne dans les affaires arabes ! On pourrait penser qu’il suffirait que la production retienne d’autres studios, et ceux de Dubaï feraient parfaitement l’affaire, sauf que cette solution aurait pour conséquence de multiplier les coûts par 3, à un moment où l’industrie médiatique peine à rentrer dans ses frais…
Mais de toute manière, ce n’est pas le seul problème que vont devoir résoudre les producteurs de The Voice. En effet, la chanteuse émirienne Ahlam, une très bonne cliente pour ce type d’émission par ailleurs, vient d’être brutalement évincée du jury. Non seulement la malheureuse est-elle mariée à un Qatari mais, de plus, elle se montre outrageusement critique de la campagne médiatique lancée contre le pays de son mari, et en particulier de l’offensive musicale lancée par les autorités de son pays natal. Au moment de la sortie d’une nouvelle vidéo dans laquelle différentes vedettes de la chanson s’en prennent au voisin qatari, elle s’est confiée aux réseaux sociaux pour souhaiter « le retour de la chanson de qualité ». Ce crime impardonnable de lèse-majesté, d’autant plus qu’elle aurait décliné la proposition de participer à ce clip, a donc provoqué son renvoi immédiat au profit, pour faire bonne mesure, de sa principale rivale la Koweïtienne Nawal, bien moins susceptible de faire grimer l’audimat. Et pour compliquer les choses, la MBC doit trouver une solution pour recommencer de zéro tout le tournage de l’émission, avec des centaines de candidats, alors que tout doit être diffusé dans quelques mois seulement, avant ramadan et sa programmation particulière. La seule solution passe en réalité par le retour d’Ahlam, une décision malheureusement impossible car sa disgrâce a été prononcée « au plus haut niveau » saoudien !
Les péripéties de The Voice ne sont pas si anecdotiques qu’on pourrait le croire car elles traduisent les questions qui se posent aujourd’hui quant à l’évolution du système médiatique arabe. Ainsi, les malheurs de la MBC avec The Voice font-ils le bonheur de sa principale rivale sur ce segment du marché, la chaîne Dubai TV. Mais surtout, les luttes pas vraiment feutrées qui se trament dans les couloirs du Ritz Carlton vont inévitablement se traduire par une réorganisation du secteur: les professionnels libanais vont-ils faire les frais d’un grand nettoyage sous prétexte de « saoudisation » de l’économie ? Jusqu’à quel point les logiques financières et professionnelles peuvent-elles freiner l’hubris de MbS et de sa garde rapprochée ? En principe il y a tout de même un moment dans l’industrie de l’information et des loisirs où le public des consommateurs fait entendre sa voix, comme cela s’est d’ailleurs produit avec Al-Jazeera lorsque celle-ci s’est trop résolument écartée de ce qui faisait son succès. Dans le secteur de l’audiovisuel, les échéances vont arriver très vite car on est déjà dans la période de préparation des programmes de ramadan qui commenceront cette année aux alentours du 15 mai…