Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
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Juste pour faire le point.
Gaz et pétrole de schiste, un phénomène qui secoue la planète
AFP, France24 - 23 sep 2013
http://www.france24.com/fr/20130923-gaz-petrole-schiste-phenomene-secoue-planete
PARIS - Après avoir bouleversé la donne aux Etats-Unis, gaz et pétrole de schiste commencent à modifier le paysage énergétique mondial, avec des effets de plus en plus visibles même si leurs ramifications sont encore incertaines. Un des exemples les plus frappants est que le charbon américain, désormais boudé par les électriciens locaux qui préfèrent utiliser du gaz de schiste meilleur marché, est du coup exporté à bas prix en Europe et en Asie. Cela relance l'attrait des centrales électriques à charbon sur le Vieux continent, au détriment des centrales à gaz et malgré des émissions de CO2 accrues.
En outre, les professionnels du secteur s'attendent à ce que du gaz américain commence à être exporté d'ici quelques années en Asie et en Europe, sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Trois projets de terminaux d'exportation (plus un 4e ce mois-ci, ndlr) ont déjà reçu les autorisations nécessaires (...) et en 2016, du GNL commencera à être exporté, ce qui modifiera les relations entre les marchés du gaz de chaque continent, a souligné Tim Gould, analyste de l'AIE, lors d'une conférence début septembre. Les Etats-Unis n'exporteront pas massivement de gaz, car ils chercheront à maintenir un niveau de prix domestique le plus bas possible, mais il y aura sans doute à terme plus d'une dizaine de terminaux d'exportation tournés vers l'Europe et l'Asie, prédit de son côté Jérôme Ferrier, président de l'Union internationale du gaz.
Le marché pétrolier commence aussi à être affecté par l'extraction en Amérique du Nord à la fois du gaz de schiste (qui contient souvent du pétrole associé), mais aussi des gisements de pétrole de schiste ou compact (tight oil, également extractible par fracturation). Avec ce pétrole non conventionnel, les Etats-Unis retrouvent la production pétrolière qu'ils avaient il y a 25 ans, à plus de 7 millions de barils par jour au rythme actuel, souligne Olivier Appert, président de l'IFPEN (ex-Institut français du pétrole). Si l'on additionne les productions américaine et canadienne, l'Amérique du Nord est proche de l'autonomie pétrolière et gazière, et le fait que les Etats-Unis devraient devenir d'ici 2020 les premiers producteurs de pétrole devant l'Arabie Saoudite change beaucoup de choses, prévient-il.
Même si l'ampleur et la durée de ce phénomène fait débat, cela devrait changer au moins temporairement la carte des échanges commerciaux, en rendant l'Amérique du Nord moins dépendante du pétrole moyen-oriental. La Chine, aux besoins en hydrocarbures colossaux, devrait prendre le relais et lui ravir tôt ou tard le titre de 1er importateur de pétrole. Le cabinet WoodMackenzie a ainsi calculé en août que la Chine deviendrait le 1er importateur d'or noir en 2017, et verrait sa facture pétrolière flamber à 500 milliards de dollars en 2020. Parallèlement, celle des Etats-Unis tomberait d'un pic de 335 milliards en 2008 à 160 milliards au même horizon. Un nouvel équilibre que nul n'aurait prédit il y a encore quelques années et qui désarçonne les producteurs traditionnels.
Face au pétrole de schiste, l'Arabie saoudite a eu au départ un peu la même attitude que Gazprom face au gaz de schiste, en disant que les schistes étaient une bulle spéculative sur le point d'éclater. Mais aujourd'hui cela devient pour eux une problématique importante, à tel point que l'Opep a lancé en juin un groupe d'étude sur cette question, estime M. Appert. Il ne pense pas pour autant que les Etats-Unis se désengageront du Moyen-Orient, ni que la Chine voudra les remplacer comme gendarme du monde, leurs diplomaties étant guidées par des intérêts plus larges.
Parallèlement, des projets d'exploration d'hydrocarbures de schiste se développent sur tous les continents. La révolution américaine du gaz de schiste ne semble toutefois pas en voie de se reproduire ailleurs, en tout cas pas avec la même ampleur, notamment du fait des craintes environnementales et des risques liés à la fracturation, qui nourrissent de forts mouvements de contestation un peu partout. Les Etats-Unis sont atypiques car les propriétaires des terrains sont détenteurs du sous-sol, et en dépit de toutes les protestations locales, ils sont incités à forer. On voit bien qu'en Pologne, en Roumanie, au Royaume-Uni, cela ne se passe pas aussi facilement, reconnaît M. Ferrier.
La Chine, qui disposerait des plus grandes réserves mondiales de gaz de schiste avec l'Argentine, selon des estimations américaines très spéculatives, s'ouvre tout juste à l'exploration, avec des résultats initiaux décevants. Cependant, les enjeux énergétiques en Chine sont tels que le pays a besoin de toutes les ressources exploitables, et s'il y a du gaz de schiste là-bas, il sera probablement exploité. Mais le problème sera de trouver l'eau pour pouvoir fracturer, avance M. Ferrier.
La problématique n'est pas mince non plus en Europe, très dépendante du gaz russe, alors que les gisements de la mer du Nord s'épuisent. Si l'UE a échoué pour l'instant à adopter une stratégie commune à Bruxelles on considère ce dossier comme hautement stratégique. Je suis sûr que l'option du gaz de schiste est un bon instrument dans nos négociations à long terme avec Gazprom et la Russie, avait lancé en mai le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger.
De plus en plus de pays tentés par les hydrocarbures de schiste
AFP, Romandie news - 23 sep 2013
http://www.romandie.com/news/n/_De_plus_en_plus_de_pays_tentes_par_les_hydrocarbures_de_schiste49230920131005.asp
PARIS - S'ils ne sont pour l'instant exploités industriellement qu'en Amérique du Nord, de plus en plus de pays aux profils très différents s'ouvrent à l'exploration du gaz ou du pétrole de schiste, laissant les Etats réfractaires, comme la France, de plus en plus isolés. Comme le soulignait dans une étude en juin l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), actuellement, seuls les États-Unis et le Canada produisent du pétrole et du gaz de schiste en quantités commerciales, mais plusieurs nations ont commencé à évaluer et tester l'exploitation potentielle, à des stades plus ou moins avancés.
- LES PAYS QUI SE LANCENT DANS L'EXPLORATION
La POLOGNE est l'une des têtes de pont du gaz de schiste en Europe. Une quinzaine de groupes internationaux prospectent avec plusieurs dizaines de forages déjà réalisés, mais avec des résultats jusqu'ici inférieurs aux attentes des industriels. Des tests de production ont commencé sur certains puits en vue d'une exploitation qui pourrait démarrer l'an prochain.
Au ROYAUME-UNI, le gouvernement soutient l'exploration des hydrocarbures de schiste, et une campagne de forages vient de démarrer dans le sud de l'Angleterre. La société Cuadrilla avait dû interrompre ses premiers forages dans le nord-est de l'Angleterre en 2011 après l'enregistrement de légères secousses telluriques, mais en décembre 2012, le gouvernement Cameron lui a donné l'autorisation de reprendre ses activités avec des contrôles renforcés.
Le DANEMARK a accordé deux licences d'exploration (co-détenues par Total), mais les forages qui auraient du démarrer cette année ont été repoussés sans doute à l'an prochain afin de réaliser des études environnementales.
L'UKRAINE a conclu en janvier un contrat d'exploration avec Shell.
L'ESPAGNE ou encore la ROUMANIE viennent également d'attribuer des permis d'exploration.
L'ARGENTINE, qui présenterait l'un des plus grands potentiels mondiaux d'après l'EIA, cherche à développer ses ressources de pétrole et de gaz de schiste. La compagnie nationale YPF a déjà foré des dizaines de puits de pétrole de schiste sur le plateau de Vaca Muerta, région la plus prometteuse, et a signé un accord avec Chevron en juillet pour développer la production de pétrole de schiste.
La RUSSIE serait assise sur les plus grosses réserves mondiales de pétrole de schiste, toujours d'après l'EIA, ce qui suscite un intérêt croissant des compagnies pétrolières, dont Total et Shell, laquelle a signé en avril un accord avec une filiale de Gazprom afin d'extraire du pétrole de schiste dans la région de Khanty-Mansiïsk (Sibérie centrale).
Autre pays qui disposerait de grosses réserves, la CHINE encourage la prospection. Des forages ont déjà commencé mais avec des résultats pour le moment inférieurs aux espoirs des industriels.
En AUSTRALIE, au potentiel là encore important selon l'EIA, des compagnies ont commencé à prospecter.
En outre, au CANADA, où l'extraction du pétrole de schiste se développe déjà dans la province de l'Alberta, le Québec, tout en imposant un moratoire sur le gaz de schiste, a laissé la porte ouverte à l'extraction du pétrole de schiste dans le Golfe du Saint-Laurent. Des forages vont bientôt démarrer.
- CEUX QUI Y SONGENT
La LITUANIE est sur le point de signer un accord d'exploration des hydrocarbures de schiste avec Chevron, en négociation depuis des mois.
En ALLEMAGNE, le gouvernement Merkel avait proposé en février d'autoriser de manière très encadrée l'extraction du gaz de schiste, mais face à de vives oppositions y compris au sein de la majorité, le projet de loi a été provisoirement enterré, en attendant notamment l'issue des législatives qui viennent de se dérouler.
L'ALGERIE, producteur majeur de gaz naturel, et qui détiendrait d'importantes ressources potentielles de gaz de schiste, a révisé cette année sa loi sur les hydrocarbures en vue de favoriser l'exploration et la production du pétrole et du gaz non conventionnels, dont le gaz de schiste.
L'AFRIQUE DU SUD, après avoir imposé un moratoire, envisage d'autoriser l'exploration du gaz de schiste avant des élections prévues en avril 2014.
- CEUX QUI RESISTENT
La FRANCE a interdit mi-2011 l'emploi de la fracturation hydraulique (quelle que soit la composition du fluide utilisé), fermant de fait la porte à l'extraction du gaz et du pétrole du schiste sur son territoire. L'interdiction a été confirmée l'an dernier par la nouvelle majorité de gauche et plusieurs permis soupçonnés de viser des hydrocarbures de schiste ont été annulés ou rejetés dans la foulée.
La BULGARIE et la REPUBLIQUE TCHEQUE ont mis en place des moratoires l'an dernier.
Les PAYS-BAS avaient accordé deux permis d'exploration mais ont bloqué les projets de forages en attendant des études.
22/09/2013 >> FRANCE - Des militants se sont enchaînés aux installations d'une plateforme de forage du pétrolier américain Hess Oil à Jouarre près de Paris. Les manifestants soupçonnent la compagnie de se positionner dans l'attente d'une éventuelle autorisation d'exploitation des hydrocarbures de schiste en France. Le porte-parole de Hess avait reconnu jeudi 19: « Avec les forages exploratoires réalisés depuis la mi-juillet, nous allons obtenir des informations sur des hydrocarbures que l'on ne pourra pas produire sans fracturation, mais aussi sur du pétrole conventionnel ». Le groupe a réalisé deux autres forages verticaux à Chartronges (Seine-et-Marne) et à Huiron (Marne).
Le schiste, une menace pour le pétrole du Golfe
AFP, Romandie news - 23 sep 2013
http://www.romandie.com/news/n/_Le_schiste_une_menace_pour_le_petrole_du_Golfe70230920131001.asp
DUBAI - L'exploitation de pétrole et gaz de schiste, en plein développement, représente une menace pour les pays exportateurs de pétrole du Golfe en termes de parts de marché et d'influence géopolitique, estiment des experts. Un influent prince saoudien, le milliardaire Al-Walid ben Talal, a tiré la sonnette d'alarme en soulignant en juillet que la demande mondiale sur le brut était en baisse continue et évoquant la menace présentée par les hydrocarbures de schiste.
Mais le pétrole du Golfe ne semble pas menacé à moyen terme avec le maintien de la croissance en Asie qui dope la demande sur l'énergie. A moyen terme, l'Arabie saoudite maintiendra une position centrale sur le marché pétrolier mondial qui sera déterminée à la fois par l'offre et la demande, a noté le FMI dans une récente note sur le royaume. Mais l'institution internationale a averti que la révolution du schiste en Amérique du Nord pourrait réduire la demande sur les produits pétroliers après avoir détourné de la consommation du charbon.
Mettant à profit leurs larges richesses énergétiques, les monarchies du Golfe en ont fait un puissant levier pour leur politique régionale, conforté par divers programmes d'aide. L'Arabie saoudite jouit notamment d'un statut de producteur d'appoint, en mesure d'augmenter ou de réduire la production, affectant ainsi l'équilibre et les cours sur les marchés. L'expert pétrolier koweïtien, Kamil Harami, voit en revanche la menace du schiste se matérialiser rapidement pour les pays arabes pétroliers, y compris l'Irak, qui détiennent 40 % des réserves mondiales. Les producteurs du Golfe vont être affectés à court terme plutôt qu'à moyen terme, a affirmé à l'AFP cet expert, les Etats-Unis devant devenir le premier exportateur mondial de pétrole en 2017 et atteindre l'indépendance énergétique d'ici 2030.
L'exploitation du schiste s'est développée rapidement aux Etats-Unis dont les réserves de pétrole de schiste atteignent 58 milliards de barils, selon l'US Energy Information Administration. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) place les réserves américaines de pétrole de schiste au 2e rang mondial après celles de la Russie (75 milliards de barils). Les Etats-Unis détiennent aussi 665.000 milliards de pieds cubes de gaz de schiste techniquement exploitables, selon l'AIE, ce qui les place au 4e rang mondial derrière la Chine, l'Argentine et l'Algérie.
Près du tiers de la production de gaz du Qatar allait aux Etats-Unis mais cela s'est arrêté en raison de l'essor de la production locale, souligne M. Harami. Le Qatar est devenu en 2010 le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), avec une capacité de production de 77 millions de tonnes par an.
Kamil Harami relève dans le même contexte la décision de l'Arabie saoudite de surseoir à porter sa capacité de production de brut à 15 millions de barils par jour (mbj) contre 12 mbj actuellement. La production de brut des Etats-Unis a atteint les 7 mbj grâce au pétrole de schiste alors que ses importations ont baissé au dessus de 8 millions de barils par jour, selon l'AIE. L'Arabie saoudite a exporté pendant les 10 premiers mois de 2012 environ 1,4 mbj de brut aux Etats-Unis, soit 16 % des importations de ce pays dont le premier fournisseur est le Canada. En 2012, les pays asiatiques ont absorbé 54 % des 7,5 mbj de brut exportés par l'Arabie saoudite.
La demande sur le pétrole saoudien et du Golfe restera probablement forte à moyen terme en raison de la croissance asiatique, estime Monica Malik, chef économiste de la banque d'investissement EFG-Hermes Emirates. Mais la dépendance d'une seule région comporte des risques en cas de ralentissement économique, prévient-elle. La production de pétrole et gaz de schiste est coûteuse et n'est pas rentable en cas de baisse, à un certain niveau, des prix du brut, ajoute Mme Malik. M. Harami note également que certains pays comme la Chine envisagent d'exploiter leurs réserves de schiste.
Les pays arabes du Golfe font face à un autre défi: l'accroissement de leur propre consommation d'énergie. Le prince Al-Walid, selon qui les recettes du budget saoudien proviennent à hauteur de 92 % des revenus du pétrole, prône le développement de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables pour réduire au plus tôt la consommation interne de brut. En Arabie saoudite, la consommation de produits pétroliers augmente de 8 à 10 % par an, selon M. Harami qui l'estime à 4 mbj par jour actuellement. Cet expert conseille aux pays du Golfe de lever les subventions sur les produits pétroliers pour rationaliser la consommation au lieu de se lancer dans les énergies nouvelles coûteuses et l'énergie nucléaire à risques.
(27 septembre 2013)
Le rêve américain de Vallourec tarde à porter ses fruits
AFP, Romandie news - 27 sep 2013
http://www.romandie.com/news/n/_Le_reve_americain_de_Vallourec_tarde_a_porter_ses_fruits52270920131211.asp
PARIS - Le rêve américain de Vallourec, qui a investi ces dernières années 2 milliards d'euros dans de nouvelles usines au Brésil et aux Etats-Unis, tarde à se concrétiser, sous l'effet de la chute du réal et de l'effondrement des prix du gaz de schiste. Le président du directoire Philippe Crouzet l'a reconnu lors d'une conférence d'analystes tenue jeudi soir à Pittsburgh (Etats-Unis), à proximité de la nouvelle usine du groupe inaugurée en grande pompe en juin à Youngstown (Ohio), où il produit des tubes sans soudure pour l'exploration du gaz et du pétrole de schiste. " L'amélioration de la performance de Vallourec sera freinée par l'affaiblissement de la parité du réal brésilien contre les autres devises et un ajustement temporaire de la demande en tubes destinés à l'équipement de nouveaux puits au Brésil", a-t-il admis, cité dans un communiqué.
Le coût de construction des nouvelles usines américaines et brésiliennes, qui avait dépassé les budget prévu, avait pesé sur les résultats du groupe ces dernières années. Vallourec misait sur leur entrée en fonctionnement pour enfin profiter de l'explosion de l'exploration du pétrole off-shore au Brésil et du gaz de schiste aux Etats-Unis. Mais des difficultés qualifiées de conjoncturelles contrarient désormais ses ambitions. Elles sont susceptibles d'affecter également le début de l'exercice 2014, a prévenu le groupe, qui confirme toutefois ses objectifs pour cette année: progression des volumes et du chiffre d'affaires, et amélioration du taux de marge d'exploitation. "Des objectifs suffisamment flous et lâches pour permettre cette rhétorique sans procéder à leur révision", note Tangi Le Liboux, stratégiste d'Aurel BGC. Mais à la Bourse de Paris, le titre perdait 9,7 % à 11H00 (09H00 GMT), à 44,65 €.
Au Brésil, la faiblesse du réal donne du fil à retordre au groupe avec une dégradation qui a atteint près de 16 % par rapport au dollar depuis le début de l'année. L'affaiblissement du réal brésilien contre les autres devises constaté cet été aura un effet conversion négatif sur les résultats du second semestre, a indiqué Vallourec, l'un des premiers groupes français à reconnaître un impact sur ses comptes de la chute de la devise brésilienne.
Le fabricant de tubes a beaucoup misé sur le Brésil ces dernières années: il a inauguré il y a deux ans une nouvelle usine à proximité de Belo Horizonte, dans l'Etat du Minas Gerais, où il a investi un milliard d'euros, en partenariat avec le groupe japonais Sumitomo, afin de fournir Petrobras, son plus gros client. Or, le géant pétrolier a revu sa stratégie. Petrobras met la priorité sur la génération de trésorerie et augmente sa production de pétrole à court terme, explique Vallourec. Une réorientation de la demande, que le groupe qualifie de temporaire, et qui se traduira par une baisse du tonnage de tubes livrés sur le marché brésilien.
Mais le groupe voit un motif d'espérer pour 2014: un maintien de la parité du réal à ses bas niveaux actuels aurait un impact positif sur la compétitivité des entités brésiliennes, a-t-il souligné. En d'autres termes, la chute de la devise favorisera les exportations. Aux Etats-Unis, comme il l'avait déjà fait en juillet lors de la présentation des résultats semestriels, Vallourec reconnaît que l'activité de forage du gaz de schiste ne montre pas de signe de reprise, 3 mois à peine après l'inauguration de son usine de Youngstown. Même si le groupe tire parti du niveau élevé de l'activité de forage de pétrole de schiste, il admet que cette situation évolue vers davantage de connexions semi-premium à plus faibles marges, en d'autres termes des tubes qui ne sont pas haut de gamme et donc moins chers que ceux utilisés dans l'exploration du gaz.
Il s'attend cependant à une reprise de la production de gaz de schiste, dont les besoins seront portés par la consommation résidentielle, la substitution du charbon par le gaz pour la production d'électricité, la relocalisation de certaines industries pétrochimiques et enfin par les exportations envisagées de gaz naturel liquéfié.
EDIT (3 octobre 2013)
Gaz de schiste: Les coûts 50 à 100 % plus élevés au Royaume-Uni qu'aux Etats-Unis
AFP, France24 - 03 oct 2013
http://www.france24.com/fr/20131003-gaz-schiste-couts-50-a-100-plus-eleves-royaume-uni-quaux-etats-unis
Les coûts d'exploitation du gaz de schiste au Royaume-Uni seront "50 à 100%" plus élevés qu'aux Etats-Unis, en raison notamment d'une industrie du forage moins développée et du prix plus élevé des terrains, selon une étude présentée jeudi. Le gaz de schiste y a "un potentiel significatif" mais son exploitation ne devrait pas entraîner une chute de la facture d'énergie britannique comme cela a été le cas outre-Atlantique, selon Bloomberg New Energy Finance (BNEF), branche de l'agence financière spécialisée dans les études énergétiques. Selon les estimations de BNEF, le coût de revient des gisements britanniques devrait être compris entre 7 et 12 $ par million de BTU, l'unité de référence des marchés gaziers, ce qui est relativement proche des prix de marché européens actuels, d'environ 10-11 $. Aux Etats-Unis, le coût de revient des gisements est davantage situé entre 4 et 5 $, même s'il peut descendre jusqu'à 2 $ sur certains gisements, selon des données présentés par BNEF à Paris.
Même si les conditions géologiques d'exploitation étaient aussi bonnes au Royaume-Uni qu'aux Etats-Unis - ce qui reste à prouver, la prospection en étant encore à un stade préliminaire - d'autres facteurs alourdissent la facture. Ces facteurs incluent "une disponibilité limitée de fournisseurs de service de forage au Royaume-Uni, des coûts d'acquisition plus élevés et le manque d'infrastructure gazière", en l'occurrence de gazoducs, selon BNEF. "Dans le Lancashire, vous ne pouvez pas passer un simple coup de téléphone pour faire venir une plateforme de forage, comme dans l'Oklahoma", a souligné le directeur général de BNEF, Michael Liebreich, lors d'une conférence de presse à Paris. La densité de population britannique pose également d'importants problèmes d'acceptation locale, dans un pays où même les parcs d'éoliennes terrestres peinent à voir le jour.
Malgré des manifestations d'opposants inquiets de l'impact environnemental, le gouvernement britannique de David Cameron a affiché son soutien à l'exploitation des gaz de schiste, alors que les gisements britanniques en mer du Nord déclinent rapidement et que le pays est importateur de gaz depuis 2005.
11/10/2013 >> Le Conseil constitutionnel confirme l'interdiction de l'exploitation du gaz de schiste en France.