Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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19.12.2025
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26/06/2025 >> Une étude publiée dans la revue Science Advances, révèle que le réchauffement des zones tropicales pousse les tortues marines à migrer vers des eaux plus fraîches proches des pôles, dans des couloirs maritimes mondiaux fréquentés par les bateaux, là où les risques sont plus élevés et la protection plus faible. En tant qu’espèces clés, les tortues marines jouent un rôle vital dans la santé des écosystèmes marins. Leur déclin pourrait avoir des impacts écologiques et socioéconomiques majeurs sur les écosystèmes dont dépendent des millions de personnes.
19/06/2025 >> La France connaît depuis le 18 juin sa première vague de chaleur de la saison. Dans les prochains jours, des températures caniculaires vont s'abattre sur une large partie ouest du pays atteignant jusqu'à 38°C. Ces épisodes se répètent d'année en année, plus précoces, plus fréquents, plus longs, plus intenses...
Changement climatique: Une dizaine d'indicateurs dans le rouge, alertent des scientifiques de référence
AFP, Sciences & Avenir - 19 jun 2025
Gaz à effet de serre, élévation du niveau de la mer, seuil de 1,5°C de réchauffement: une dizaine d'indicateurs climatiques clefs sont dans le rouge, alertent une soixantaine de chercheurs de renom dans une vaste étude mondiale parue jeudi. "Le réchauffement d'origine humaine a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,27°C par décennie sur 2015-2024", concluent les scientifiques issus d'institutions prestigieuses. Les émissions de gaz à effet de serre, issus notamment de l'utilisation des énergies fossiles, ont en effet atteint un nouveau record en 2024, à 53 milliards de tonnes de CO2 chaque année en moyenne sur la dernière décennie. Les particules polluantes dans l'air, qui ont un effet refroidissant, ont par ailleurs diminué. Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de chercheurs provenant de 17 pays, qui s'appuient sur les méthodes du GIEC, le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, auquel la plupart appartiennent ou ont appartenu. L'intérêt de l'étude est de fournir des indicateurs mis à jour annuellement à partir du rapport du GIEC, sans attendre le prochain dans plusieurs années.
Pour l'année 2024, le réchauffement observé par rapport à l'ère pré-industrielle a atteint 1,52°C, dont 1,36°C attribuable à la seule activité humaine. L'écart témoigne de la variabilité naturelle du climat, à commencer par le phénomène naturel El Niño. C'est un niveau record mais "attendu" compte tenu du réchauffement d'origine humaine, auquel s'ajoutent ponctuellement ces phénomènes naturels, souligne Christophe Cassou, du CNRS. "Ce n'est pas une année exceptionnelle ou surprenante en tant que telle pour les climatologues", affirme-t-il. Cela ne signifie pas que la planète a déjà franchi le seuil le plus ambitieux de l'accord de Paris (réchauffement limité à 1,5°C), qui s'entend sur une période de plusieurs décennies.
Mais la fenêtre se referme toujours plus. Le budget carbone résiduel - la marge de manœuvre, exprimée en quantité totale de CO2 qui pourrait encore être émise tout en gardant 50 % de chance de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C - est en train de fondre. Ce "budget" n'est plus que de l'ordre de 130 milliards de tonnes au début de 2025, un peu plus de 3 ans d'émissions au rythme actuel, contre encore quelque 200 milliards il y a un an. "Le dépassement du seuil de 1,5°C est désormais inéluctable", juge l'un des auteurs, Pierre Friedlingstein, du CNRS. "J'ai tendance à être une personne optimiste", affirme l'auteur principal de l'étude, Piers Forster, de l'université de Leeds. "Mais si on regarde la publication de cette année, tout va dans la mauvaise direction".
Les auteurs ont inclus cette année deux nouveaux indicateurs, dont l'un concerne la montée du niveau de la mer, qui se dilate sous l'effet du réchauffement et reçoit des volumes d'eau douce avec la fonte des glaces. Le rythme a plus que doublé avec une hausse de quelque 26 mm entre 2019 et 2024, alors que la moyenne était de moins de 2 mm par an depuis le début du XXe siècle. Au total, le niveau des océans est monté de 22,8 cm depuis le début du siècle dernier, de quoi renforcer le pouvoir destructeur des tempêtes et menacer l'existence de certains États insulaires. Cette montée, qui obéit à des phénomènes complexes, est soumise à une forte inertie et se poursuivra même si les émissions cessaient immédiatement. Mais l'humanité n'est pas pour autant démunie. "Que peut on faire pour limiter la vitesse et l'ampleur de la montée du niveau de la mer ? Réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible", souligne la climatologue Valérie Masson-Delmotte.
A moins de 6 mois de la COP30 au Brésil, les politiques en faveur du climat sont pourtant fragilisées par le retrait des Etats-Unis de Donald Trump de l'accord de Paris. "Tout changement dans la trajectoire ou en termes de politiques publiques susceptible d'augmenter ou de maintenir des émissions qui auraient autrement été réduites, aura une implication sur le climat et le niveau de réchauffement dans les années à venir", rappelle Aurélien Ribes, du Centre national de recherches météorologiques.
11/06/2025 >> Le mois de mai a été le 2e mois le plus chaud jamais enregistré au monde, avec une température moyenne de 15,79 °C, moins chaud de 0,12°C par rapport au record de l'année dernière, mais plus chaud que mai 2020 classé 3e..
28/05/2025 >> L'OMM (Organisation météorologique mondiale) estime à 70 % la probabilité d'un réchauffement moyen de la planète de plus de 1,5°C sur la période 2025-2029.
Le nord de l'Europe frappé par une sécheresse jamais vue depuis des décennies
AFP, RFI - 23 mai 2025
Une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe depuis plusieurs semaines une partie du nord de l'Europe, allant de l'Écosse aux Pays-Bas, ce qui pourrait, si elle se prolongeait, réduire les futurs rendements des cultures que les agriculteurs sont en train de semer.
Il a plu beaucoup moins que la normale au printemps dans le nord de la France, en Belgique ou au Royaume-Uni, et les sols sont secs, au point d'être poussiéreux par endroits. Dans les champs, les semis de printemps n'ont pas encore germé à cause du temps exceptionnellement sec.
Luke Abblitt, agriculteur de l'est de l'Angleterre, « prie pour que la pluie » tombe alors que le Royaume-Uni connaît jusqu'ici son printemps le plus sec depuis plus d'un siècle et demi. « Nous passons d'un extrême à l'autre : il pleut beaucoup en hiver, et moins au printemps et en été », dit l'agriculteur. Il se résigne désormais à adapter ses méthodes de culture ou « explorer de nouvelles variétés » résistantes. Mais dans le nord de l'Angleterre, les niveaux des réservoirs d'eau « sont particulièrement, voire exceptionnellement bas », selon l'Agence de l'Environnement. Certains agriculteurs ont commencé à irriguer plus tôt, a rapporté le principal syndicat agricole NFU, qui réclame des investissements pour installer des cuves de stockage directement sur les exploitations. Aux Pays-Bas, il n'avait jamais aussi peu plu depuis le début des relevés en 1906.
Au Danemark, l'institut météorologique a prévenu début mai que les trois derniers mois avaient été exceptionnellement secs, avec moins de 63 mm de pluie enregistrés. « Depuis 1874, il n'est arrivé que sept fois que la période de février à avril ait moins de précipitations », a-t-il relevé. À cela s'ajoutent un ensoleillement et des températures supérieurs à la normale pour le Danemark. Depuis le 15 mai, l'indice de sécheresse est supérieur ou égal à 9 sur une échelle de 1 à 10, ce qui n'est jamais arrivé aussi tôt depuis que cet indice a été établi en 2005, a souligné l'institut. En Suède, il est encore « trop tôt pour dire quel sera l'impact sur l'agriculture cet été », estime la Fédération des agriculteurs. Elle conseille quand même aux exploitants de revoir leur planification en matière d'eau.
Contraste nord/sud - En France, les nappes phréatiques, en sous-sol, sont bien remplies, mais les plantes ont besoin d'eau en surface pour pousser, et donc de pluie. Or le Nord est placé en vigilance sécheresse depuis lundi: le département a reçu, entre février et début mai, la quantité de pluie qui tombe habituellement en un mois, et le vent du Nord-Est a accentué l'assèchement des sols. Cette sécheresse intense dans une partie du nord de l'Europe contraste avec celle du sud du continent, et notamment de l'Espagne et du Portugal où l'on a mesuré jusqu'au double des quantités de pluie habituelles sur cette période.
Le gouvernement Trump congédie les auteurs d'un rapport crucial sur le climat
AFP, Sciences & Avenir - 29 avr 2025
L'administration du président Donald Trump a congédié cette semaine les auteurs d'un rapport scientifique utilisé depuis plus de 25 ans pour élaborer les politiques de réponse au réchauffement climatique aux Etats-Unis. Dans un email lundi aux contributeurs de la 6e évaluation nationale du climat (NCA6), le gouvernement fédéral a annoncé que la "portée" du rapport était en train d'être "réévaluée" et que les auteurs étaient "libérés de leurs fonctions". Cette décision fait suite aux licenciements massifs survenus début avril au sein du Programme américain de recherche sur le changement climatique (USGCRP), l'organisme fédéral chargé de superviser ce rapport qui, de par la loi, doit être remis au Congrès et au président.
Des centaines de chercheurs participent à l'élaboration de ce document sur l'impact du changement climatique dans tous les domaines, en principe publié tous les 5 ans. La prochaine édition était prévue pour 2027. Bien qu'ils ne soient pas contraignants, ces rapports sont des outils essentiels pour les législateurs, les entreprises et les gouvernements locaux dans la planification de mesures de résilience climatique. Leur objectif est d'"informer le public des dernières connaissances scientifiques, de la façon dont les populations pourraient être affectées, et des options possibles pour faire face au changement climatique", détaille mardi auprès de l'AFP Abby Frazier, climatologue à Clark University.
"Je suis dévastée par cette nouvelle", confie cette experte qui devait rédiger un chapitre de ce rapport sur les effets du dérèglement climatique à Hawaï et dans les territoires américains situés dans le Pacifique. "L'administration Trump a sabré de façon insensée un rapport scientifique américain crucial et complet sur le climat en renvoyant ses auteurs sans motif", avait protesté plus tôt dans un communiqué Rachel Cleetus, autrice d'un autre chapitre du rapport. "Essayer d'enterrer ce rapport ne changera en rien les faits scientifiques, mais sans ces informations, notre pays risque de naviguer à l'aveugle dans un monde rendu plus dangereux par le changement climatique causé par l'Homme", avait-elle dénoncé.
Donald Trump, notoirement climatosceptique, mène depuis son retour au pouvoir fin janvier une refonte massive des institutions fédérales, licenciant des milliers de fonctionnaires dont des climatologues, et a enclenché une marche arrière toute dans la lutte contre le dérèglement climatique. Son gouvernement a ainsi confirmé vendredi la suppression du bureau américain chargé de la diplomatie climatique, trois mois après l'annonce retentissante du nouveau retrait des Etats-Unis, premier pollueur historique mondial, de l'accord de Paris sur le climat.
Autant de mesures mettant en péril les efforts mondiaux pour freiner le dérèglement climatique, au moment où la planète entame une 3e année d'affilée avec des températures historiquement élevées, après que 2024 est devenue l'année la plus chaude jamais mesurée, battant le record de 2023.
La chaleur mondiale toujours aux sommets en mars
AFP, Sciences & Avenir - 08 avr 2025
Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant près de 2 ans de chaleur extraordinaire sur la planète, dans la fourchette haute des prévisions scientifiques sur le réchauffement climatique. En Europe, le mois de mars a été, de loin, le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel de l'observatoire Copernicus publié mardi.
Sur le Vieux Continent, celui qui se réchauffe le plus vite, cette anomalie exceptionnelle a épargné le mois dernier la péninsule ibérique et le sud de la France. Et elle s'est accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d'autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l'Allemagne. Dans le reste du monde, des études du réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA) ont conclu que le changement climatique avait accentué une vague de chaleur intense dans toute l'Asie centrale et favorisé les précipitations à l'origine d'inondations meurtrières en Argentine.
Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le 2e plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023. Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l'ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi d'expliquer cette longue série hors normes. "Le fait que (mars 2025 soit) encore 1,6°C au-dessus de l'ère préindustrielle est vraiment impressionnant", estime Friederike Otto, climatologue de l'Imperial College de Londres, jointe par l'AFP. "Nous voilà fermement pris dans l'étau du changement climatique causé par l'humanité" et sa combustion massive des énergies fossiles, dit-elle.
"On reste sur des températures extrêmement élevées", constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du GIEC, les experts mandatés par l'ONU. "C'est une situation exceptionnelle", assure-t-il à l'AFP, "car normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño", ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et dont le dernier épisode remonte à 2023-2024. Mars 2025, avec 14,06°C en moyenne, est ainsi seulement 0,08°C plus froid que le record de mars 2024 et à peine plus chaud qu'en 2016, selon Copernicus. Sauf que ces deux extrêmes précédents avaient été observés lors d'un fort épisode d'El Niño tandis que 2025 flirte avec La Niña, la phase inverse du cycle, synonyme d'influence rafraîchissante.
Néanmoins, "l'augmentation des températures reste dans la partie haute des projections mais pas en dehors", souligne le haut-responsable du GIEC. "Il faut éviter de surréagir à des fluctuations ou absences de fluctuations, et attendre les explications" sur les phénomènes qui ont pu "se superposer" au réchauffement provoqué par l'humanité, prévient Robert Vautard, car les températures sont "soumises à d'importantes variations naturelles interannuelles ou décennales".
L'année 2024 a tout de même été la première année calendaire à dépasser le seuil de 1,5°C, soit la limite de réchauffement la plus sûre adoptée par la quasi-totalité des pays du monde dans l'accord de Paris. Mais l'actuel record va vite se banaliser: "Vu la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, la probabilité d'une telle anomalie est décennale", explique à l'AFP Christophe Cassou, auteur du GIEC et directeur de recherche au CNRS. Dans une année avec El Niño, comme ce fut le cas en 2024, la probabilité de rencontrer une telle température annuelle mondiale monte à "une fois tous les 4 ou 5 ans", a calculé le climatologue en faisant tourner les modèles numériques de référence.
Selon le GIEC, le monde est en route pour franchir durablement le seuil de 1,5°C au début des années 2030. Voire avant la fin de cette décennie, selon des études récentes. Chaque fraction de degré de réchauffement compte car elle augmente de plus en plus l'intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes (canicules, violentes précipitations ou sécheresses). Les relevés annuels de températures mondiales remontent jusqu'en 1850. Mais les carottes de glace, les sédiments au fond de l'océan et d'autres "archives climatiques" permettent d'établir que le climat actuel est sans précédent depuis au moins 120.000 ans.
28/02/2025 >> Le cyclone Garance frappe la façade nord de La Réunion, secouée par de fortes pluies et d'importantes rafales de vent, dépassant 210 km/h.
18/02/2025 >> BRESIL - Jusqu'à 44°C sont enregistrés à Rio. Le Brésil est touché par une canicule inhabituelle avec des températures dépassant 40°C à travers le pays. Le précédent record à Rio datait du 18 novembre 2023 avec 43,8°C.
Janvier 2025 le plus chaud jamais mesuré dans le monde, nouveau record "surprenant", selon Copernicus
AFP, Sciences & Avenir - 06 fev 2025
Janvier 2025 a été le mois de janvier le plus chaud jamais mesuré dans le monde, selon l'observatoire européen Copernicus. (...) Avec une température moyenne de 13,23°C selon Copernicus, "janvier 2025 a dépassé de 1,75°C le niveau préindustriel" (...). Les scientifiques s'attendaient à ce que la série de records des années 2023 et 2024, les deux plus chaudes jamais mesurées, s'interrompe avec la fin du phénomène naturel réchauffant El Niño et l'arrivée de son opposé, La Niña."C'est ce qui est un peu surprenant... on ne voit pas cet effet de refroidissement, ou du moins de frein temporaire, sur la température mondiale que l'on s'attendait à voir", a déclaré à l'AFP Julien Nicolas, un climatologue de Copernicus. Copernicus relève même des signes "d'un ralentissement ou d'un arrêt de l'évolution vers des conditions La Niña", qui pourrait disparaître complètement d'ici mars, selon le climatologue.
Les températures mondiales, dont la hausse a alimenté sécheresses, canicules ou inondations dévastatrices, sont fortement dépendantes de celles des mers. Or les températures à la surface des océans, régulateurs primordiaux du climat qui couvrent plus de 70% du globe, se maintiennent à des niveaux jamais vus avant avril 2023. Pour la surface des océans, janvier 2025 se classe toutefois 2e mois le plus chaud derrière le record absolu de janvier 2024. En Arctique, où l'hiver est très anormalement chaud, la banquise a atteint sa plus faible étendue pour un mois de janvier, pratiquement égale à 2018, selon Copernicus.
Avec ce record de température, janvier 2025 devient "le 18e des 19 derniers mois pour lequel la température moyenne de l'air à la surface du globe a dépassé de plus de 1,5°C le niveau préindustriel", note encore l'observatoire européen. Soit davantage que la barre symbolique des +1,5°C, correspondant à la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris de 2015, qui vise à contenir le réchauffement bien en dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C. Cet accord fait toutefois référence à des tendances de long terme: une telle moyenne de réchauffement devra être observée sur au moins 20 ans pour considérer la limite franchie.
En prenant ce critère, le climat est actuellement réchauffé d'environ 1,3°C. Le GIEC estime que la barre d'1,5°C sera probablement atteinte entre 2030 et 2035. Et ce, quelle que soit l'évolution des émissions de gaz à effet de serre de l'humanité, aujourd'hui proches du pic mais pas encore en déclin. Si la plupart des climatologues estiment que ces records successifs n'invalident pas les projections, tout en se situant dans la fourchette haute de leurs estimations, certains scientifiques à la marge formulent l'hypothèse que le climat se réchauffe plus vite sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine.
"Est-ce qu'on arrive à discerner une réponse du climat plus forte ? Pour l'instant il y a quelques éléments, mais pas encore je dirais de constat, de démonstration, d'une réponse plus forte que celle attendue", résume Valérie Masson-Delmotte, éminente climatologue. Les études sont en cours pour se prononcer, mais quoiqu'il en soit, "dans un climat où on continue à ajouter des gaz à effet de serre, il ne faut pas être surpris qu'on batte des records de chaud", rappelle cette ancienne haut responsable du GIEC.
L'objectif de maintien du réchauffement sous 2°C "est mort", selon un éminent climatologue
AFP, Sciences & Avenir - 05 fev 2025
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-objectif-de-maintien-du-rechauffement-sous-2-c-est-mort-selon-un-eminent-climatologue_183869
WASHINGTON – L'objectif de maintien à long-terme du réchauffement climatique sous le seuil des + 2°C par rapport à la période préindustrielle, la limite haute fixée par l'accord de Paris, "est mort", a estimé mardi un éminent climatologue américain. James Hansen, ancien chef climatologue de la NASA, publie cette semaine avec plusieurs scientifiques une étude concluant que certains phénomènes qui sous-tendent le changement climatique ont été sous-estimés. Selon leur analyse de la situation actuelle et leurs projections, "l'objectif des 2°C est mort", a déclaré mardi M. Hansen lors d'une présentation.
L'un des scénarios ambitieux du GIEC - le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU -, tablant sur une nette diminution des émissions de gaz à effets de serre permettant possiblement de contenir le réchauffement sous ce seuil, est "aujourd'hui impossible", a-t-il estimé. En cause, explique-t-il, la consommation énergétique mondiale qui "augmente et continuera d'augmenter", avec une "majeure partie de l'énergie provenant encore des combustibles fossiles", principaux émetteurs de GES. En plus de cette transition énergétique trop lente, le scientifique et son équipe pointent dans leur étude "un manque de réalisme dans l'évaluation du climat", estimant que ce dernier est plus sensible aux émissions de GES que ce qui est envisagé aujourd'hui.
Dans leur analyse, M. Hansen et ses collègues se sont également penchés sur le rôle d'un changement de régulation dans le secteur maritime en 2020, dont les effets sur le climat auraient selon eux été minimisés. Ce changement s'est traduit par une réduction des émissions de soufre, qui réfléchissaient la lumière du soleil vers l'espace et participaient ainsi à refroidir l'atmosphère.
Les chercheurs évaluent par ailleurs que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (Amoc), un système de courants marins jouant un rôle majeur dans la régulation du climat, devrait cesser "au cours des 20 à 30 prochaines années" du fait notamment de la fonte des glaces. Une telle disparition entraînerait "des problèmes majeurs, notamment une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres", préviennent-ils, parlant d'un "point de non-retour". Selon leurs prévisions, les températures moyennes mondiales devraient rester égales ou supérieures à + 1,5 °C par rapport à celles préindustrielles dans les années à venir, avant d'atteindre le seuil des + 2°C d'ici à 2045.
Adopté il y a près de 10 ans par la quasi-totalité des pays, l'accord de Paris dont Washington a récemment annoncé se retirer pour la deuxième fois, vise à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale "bien en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C. Cela dans l'objectif de limiter significativement les conséquences les plus catastrophiques du réchauffement climatique. Le monde s'est déjà réchauffé de 1,3°C en moyenne et le seuil des 1,5°C a été dépassé pour la première fois ces deux dernières années selon l'OMM.
Comment l’UE se débarrasse en douce du Pacte vert
Courrier international - 04 fev 2025
L’hebdomadaire conservateur polonais “Wprost” consacre la une de son édition datée du 3 janvier 2025 à l’Union européenne, qui, à bas bruit, est en train de diluer son Pacte vert sur fond de guerres commerciales et de menace russe.
Finies ces fameuses contraintes européennes en matière d’environnement du Pacte vert (Green Deal), qui avaient notamment provoqué l’ire des agriculteurs aux quatre coins de l’Europe ces derniers mois ? C’est en tout cas ce qu’affirme l’hebdomadaire conservateur polonais Wprost dans sa dernière une particulièrement éloquente. On y voit un panache de fumée noire s’échapper d’une cheminée industrielle, repeint aussitôt en vert par deux ouvriers en bleu de travail floqué des étoiles du drapeau européen, se tenant sur un échafaudage.
“La Commission européenne se prépare à abandonner le lourd Pacte vert, le déguisant en un ajustement politique imposé par la menace de guerre et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis”, explique dans un éditorial Jakub Mielnik, l’un des journalistes phares de Wprost. Le journaliste en veut pour preuve la “boussole de compétitivité” de l’Union européenne, présentée fin janvier, et qualifiée par Ursula von der Leyen d’“étoile polaire qui guidera la Commission pour cinq ans”. En pratique, le dispositif impliquera très “probablement un retrait silencieux des réglementations écologiques les plus exagérées”, avance Wprost.
L’hebdomadaire estime ainsi que “les ambitions excessives de réduction des émissions de certains secteurs clés de l’économie” vont sauter et qu’il s’agira également “de reporter, au moins de quelques années, l’introduction de taxes punitives pour les productions industrielles ayant une empreinte carbone trop importante”.
Le Pacte vert n’est pas officiellement mis à l’index, prévient la publication, mais son importance a diminué en faveur du “pacte industriel propre”. Et le magazine s’en réjouit, car face “à la menace d’une guerre russe à l’est”, nécessitant de relancer l’industrie de l’armement, mais aussi à l’heure des guerres commerciales avec le président américain, Donald Trump, se retirant “des accords climatiques”, il devenait difficile de maintenir cette “extravagance écologique”.
Enfin, Wprost voit une raison supplémentaire pour orienter différemment la boussole de l’UE: le mécontentement de la population européenne face à l’énergie chère, risquant d’amener les électeurs à se détourner des partis ayant mis en place le Pacte vert. “Poursuivre dans cette direction” équivaudrait à voir s’emparer du pouvoir des partis d’extrême droite “anti-européens”, comme l’AFD en Allemagne ou le RN en France, “pour qui le Green Deal est le mal incarné”. [Aux élections européennes, les Verts ont perdu 1/4 de leurs élus, lors d'un scrutin marqué par une progression de l'extrême droite; ndc]
24/01/2025 >> ILES BRITANNIQUES - La tempête Eowyn frappe frappe l'Irlande et l'Ecosse avec des "vents destructeurs" d'une puissance inédite atteignant 138 km/h dans le sud de l'Ecosse, et jusqu'à 183 km/h près de Galway, sur la côte nord-irlandaise,, selon le Met Office et le Met Eireann. Il s'agit de la 5e tempête frappant l'Europe cette saison. La précédente, Darragh, avait causé début décembre d'importantes perturbations en France ainsi qu'au Royaume-Uni
Climat: 2023-2024 a dépassé le seuil de 1,5°C de réchauffement
par Julien Mivielle & Nick Perry
AFP, Sciences & Avenir - 10 jan 2025
Les deux dernières années ont dépassé en moyenne la limite de 1,5°C de réchauffement fixée par l'accord de Paris, signe d'une hausse des températures continue et inédite dans l'histoire moderne, a annoncé vendredi l'observatoire européen Copernicus.
Comme pressenti depuis des mois, et désormais confirmé par l'ensemble des températures jusqu'au 31 décembre, 2024 a bel et bien été l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des statistiques en 1850, a confirmé le Service changement climatique (C3S) de Copernicus. 2025 ne s'annonce pas record mais l'Office météorologique britannique a pour sa part prévenu que l'année devrait être l'une des trois plus chaudes enregistrées sur la planète.
En 2025, année marquée par le retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, les pays doivent aussi annoncer leurs nouvelles feuilles de route climatiques, remises à jour tous les cinq ans dans le cadre de l'accord de Paris. Mais la réduction des gaz à effet de serre marque le pas dans certains pays riches: seulement - 0,2 % aux Etats-Unis l'an dernier, selon un rapport indépendant. Selon Copernicus, la seule année 2024 mais aussi la moyenne des deux années 2023-2024 a dépassé 1,5°C de réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle, avant que l'utilisation massive du charbon, du pétrole et du gaz fossile ne modifie en profondeur le climat.
Cela ne signifie pas pour autant que la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris - observée sur au moins 20 ans - a été franchie, rappelle Copernicus. Mais "cela souligne le fait que les températures mondiales grimpent au-delà de ce que les humains modernes ont connu". En effet, le réchauffement du climat actuel est inédit depuis au moins 120.000 ans, selon les scientifiques. C'est un "sérieux avertissement", juge Johan Rockström, directeur de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat (PIK). "Nous avons eu un avant-goût d'un monde à 1,5°C, avec des souffrances et des coûts économiques sans précédent pour les gens et l'économie mondiale, en raison d'événements extrêmes renforcés par l'activité humaine comme les sécheresses, les inondations, les incendies et tempêtes", dit-il à l'AFP.
Derrière ces chiffres se cache déjà une série de catastrophes exacerbées par le changement climatique: 1.300 morts en juin lors de chaleurs extrêmes pendant le pèlerinage de La Mecque, inondations historiques en Afrique de l'Ouest et centrale, ouragans violents aux Etats-Unis et Caraïbes... Et aujourd'hui les incendies de Los Angeles, "les plus dévastateurs" de l'histoire de Californie, selon les mots du président Joe Biden. Sur le plan économique, les catastrophes naturelles ont causé 320 milliards de dollars de pertes dans le monde l'an dernier, selon le réassureur Munich Re.
Contenir le réchauffement à 1,5°C plutôt qu'à 2°C - la limite haute de l'accord de Paris - permettrait de limiter significativement ses conséquences les plus catastrophiques, selon le GIEC, les experts du climat mandatés par l'ONU. "Chaque année de la dernière décennie est l'une des 10 plus chaudes jamais enregistrée", alerte Samantha Burgess, directrice adjointe du C3S de Copernicus. Les océans, qui absorbent 90 % de l'excès de chaleur provoqué par l'humanité, ont aussi poursuivi leur surchauffe. La moyenne annuelle de leurs températures de surface - hors zones polaires - a atteint le niveau inédit de 20,87°C, battant le record de 2023.
Outre les impacts immédiats des canicules marines sur les coraux ou les poissons, cette surchauffe durable des océans, principal régulateur du climat terrestre, affecte les courants marins et atmosphériques. Des mers plus chaudes libèrent davantage de vapeur d'eau dans l'atmosphère, fournissant de l'énergie supplémentaire aux typhons, ouragans ou tempêtes. Copernicus signale ainsi que le niveau de la vapeur d'eau dans l'atmosphère a atteint un niveau record en 2024, s'établissant environ 5% au-dessus de la moyenne 1991-2020.
L'année passée a pourtant vu la fin du phénomène naturel El Niño, qui induit un réchauffement planétaire et une augmentation de certains événements extrêmes, et une transition vers des conditions neutres ou le phénomène inverse, La Niña. L'OMM (Organisation météorologique mondiale) a déjà prévenu en décembre que ce dernier serait "court et de faible intensité" et insuffisant pour compenser les effets du réchauffement. "Le futur est entre nos mains - une action rapide et décisive peut toujours dévier la trajectoire de notre climat futur", souligne le directeur du service de Copernicus sur le changement climatique, Carlo Buontempo.
La COP29 de Bakou, la dernière grande conférence de l'ONU sur le climat, a difficilement accouché en novembre d'un nouvel objectif pour la finance climatique mais était restée quasi-muette sur les ambitions de baisse des gaz à effet de serre, et en particulier la sortie des énergies fossiles.
Les incendies dévorent Los Angeles
AFP, Sciences & Avenir - 08 jan 2025
Plus de 130.000 personnes ont fui les multiples incendies qui font rage à la faveur de vents violents dans la deuxième plus grande ville des Etats-Unis. (...) Ces vents ont "la force d'un ouragan" et alimentent les incendies à cause "des conditions de sécheresse extrême", a expliqué la maire Karen Bass, lors d'un point presse mercredi soir [L'incendie est attisé par de forts vents chauds habituels à cette saison... mais les sols sont anormalement secs en hiver, sans pluie depuis des mois; ndc]. Les rafales, soufflant jusqu'à 160 km/h, baissent en intensité jeudi matin mais devraient reprendre de plus belle dans la soirée, ont averti les services météorologiques américains (NWS). Les flammes qui se propagent depuis mardi à la vitesse de l'éclair mangent le quartier huppé de Pacific Palisades, qui abrite les villas de nombreuses célébrités, et où 6.500 hectares ont été calcinés et plus d'un millier de bâtiments détruits. (...)
Les foyers se sont multipliés dans les banlieues au nord de Los Angeles, explosant souvent en l'espace de quelques minutes et faisant redouter d'autres morts. "Nous n'avons pas assez de pompiers dans le comté de Los Angeles pour faire face à cette situation", a déploré mercredi Anthony Marrone, le chef des pompiers du comté de Los Angeles. "Plus de 7.500" soldats du feu, parfois venus d'autres Etats américains, mènent le combat contre ces "incendies sans précédent à Los Angeles", a déclaré le gouverneur de Californie Gavin Newsom.
Les Californiens ont été invités par les autorités à économiser l'eau, car trois réservoirs alimentant des bouches d'incendie ont été vidés par le combat contre les flammes à Pacific Palisades. Le président élu Donald Trump a répandu de fausses informations sur son réseau Truth Social, en affirmant que la Californie manquait d'eau à cause des politiques environnementales démocrates qui détourneraient l'eau de pluie pour protéger un "poisson inutile". En réalité, la plupart de l'eau utilisée par Los Angeles provient du fleuve Colorado, et est utilisée en priorité par l'industrie agricole. (...)
Dans la ville du divertissement, les incendies perturbent l'industrie du cinéma: plusieurs tournages de films et séries ont été arrêtés, et le parc d'attractions Universal Studios Hollywood a fermé. Les nominations aux Oscars ont été repoussées de deux jours au 19 janvier. Plusieurs célébrités hollywoodiennes figurent parmi les dizaines de milliers de personnes ayant reçu l'ordre d'évacuer.
Les vents de Santa Ana qui soufflent actuellement sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais cette semaine, ils ont atteint une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologistes. Un véritable cauchemar pour les pompiers, car la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont créé une végétation luxuriante, désormais asséchée par un hiver anormalement sec. Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.