Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
27.12.2025
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Depuis la reconnaissance de la R.P. de Chine par le CIO en 1979, le sport chinois progresse par paliers. Dans un premier temps, la Chine s'est installée en haut de la hiérarchie dans ses sports traditionnels: gymnastique, tennis de table.
Puis c'est l'explosion en 2008 avec les JO d'été de Pékin. En 2011, premier titre à Roland-Garros d'une joueuse chinoise, Li Na. Puis en 2022, une multiplication d'infrastructures proposant des sports de neige et de glace (notamment le patinage) avec les JO d'hiver à Pékin... Et il y a quelques jours, le titre olympique de la joueuse de tennis, Zheng Qinwen. A chaque étape, le sport chinois s'est développé, tant en densité qu'en qualité.
L'industrie a suivi, drainant une masse croissante de consommateurs, proposant une gamme vaiée de produits. De sorte que le marché de la formation des jeunes au tennis est aujourd'hui en pleine expansion. De nombreux centres de formation ont vu le jour. L’Association chinoise de tennis s'est alignée sur les normes internationales de l’ITF et le nombre de joueurs et joueuses faisant partie des 150 meilleurs mondiaux augmentent.
Les entreprises d'équipement et de vêtement de sport chinois ne pouvaient pas espérer meilleure publicité pour leurs affaires que la victoire de Zheng Qinwen au tournoi olympique de Paris. Sa valeur commerciale a explosé. En début d'année, elle avait été finaliste à l'Open d'Australie, mais en Chine, il n'y a que la victoire qui compte.
D'après le site chinois Shine: « Zheng a au moins 10 parrainages de marques majeures, couvrant les produits de luxe, les grandes marques de sport, les cosmétiques haut de gamme, la finance et l’alimentation. L’esprit positif des athlètes, composé de travail acharné, d’autodiscipline et de concentration, peut facilement permettre aux grandes marques de trouver des valeurs qui correspondent aux leurs. [...] Après avoir remporté la médaille d’or olympique, les revenus de Zheng pourraient dépasser ceux de la championne olympique Gu Ailing [ski acrobatique; ndc], ou même de Li Na à son apogée ».
Depuis sa victoire, c'est la folie. La classe moyenne chinoise veut plus que jamais consommer du sport, et du tennis en particulier. Elle a découvert que le tennis exigeait des qualités de gestuelle, de concentration et de contrôle des émotions qui correspondent à ce que les enfants apprennent à l'école dès le plus jeune âge. Le tennis pourrait venir prochainement concurrencer le tennis de table et le badminton.
La prochaine étape sera sans doute le golf qui n'est pratiqué que par la classe sociale supérieure. La Chine est en retard sur le Japon et la Corée...
La folie Zheng Qinwen déferle dans les clubs de tennis en Chine
AFP, TV5 Monde - 16 aot 2024
PEKIN – L'or olympique remporté à Paris par Zheng Qinwen, 21 ans, vient couronner la popularité croissante du tennis en Chine, une victoire historique qui suscite ces derniers jours à Pékin un engouement renouvelé pour ce sport. La 7e joueuse mondiale a obtenu dans la capitale française la 2e médaille d'or de l'histoire des JO pour le tennis chinois, et la première en simple. La jeune femme a salué cette victoire comme un moment de "fierté" pour elle et son pays, qui avait déjà connu pareil élan populaire en 2011 lorsque Li Na était devenue la première Chinoise à remporter Roland-Garros.
Cette semaine à Pékin, les écoles de tennis visitées par l'AFP étaient remplies d'enfants et d'adultes, les directeurs de clubs faisant état d'un regain d'intérêt après le titre de Zheng Qinwen (prononcer "Djeng-Tsine-Ouène"). "C'est vraiment amusant le tennis, j'y joue depuis trois ans", s'enthousiasme Zhang Xinghao, 14 ans, rencontré à l'Académie internationale de tennis. "J'aime vraiment ce sport", souligne-t-il. L'adolescent dit être rentré la veille d'un séjour éducatif aux Etats-Unis où, à son grand regret, il n'avait pas l'occasion de jouer au tennis. Mais malgré les effets du décalage horaire, il est déjà de retour sur les courts. A côté, un entraîneur prend en main la raquette d'un élève pour l'accompagner dans son mouvement avant de frapper la balle jaune. D'autres enfants écoutent attentivement les remarques, tandis que certains ont les yeux fixés sur le filet, prêts à effectuer un coup droit.
Cet engouement pour la balle jaune est perceptible dans d'autres établissements de la capitale chinoise, à l'image de l'Open Star Tennis Club où le nombre de joueurs a plus que doublé ces derniers jours, depuis le sacre olympique de Zheng Qinwen. La joueuse "est au sommet et sa victoire a eu un impact énorme" sur les nouvelles inscriptions, indique à l'AFP Liu Yingjun, le propriétaire du club, qui y voit "une aubaine".
Le tennis a longtemps été considéré en Chine comme un sport d'élite réservé aux familles les plus riches. Ce sport était même condamné comme un péché de la petite bourgeoisie pendant les convulsions de la Révolution culturelle (1966-1976). Mais le rattrapage économique à partir à la fin des années 1970 a fait évoluer les mentalités, à mesure que la population s'enrichissait et qu'une classe moyenne a pu émerger.
En 2000, seuls 4 % des Chinois vivant en ville étaient considérés comme appartenant à la classe moyenne. Ce taux est estimé aujourd'hui à 30 %, soit plus de 400 millions de personnes sur 1,4 milliard d'habitants que compte le géant asiatique. Le nombre de joueurs de tennis a lui été multiplié par 10 en l'espace de 15 ans. Avec près de 20 millions de joueurs recensés en 2021, la Chine était le 2e pays derrière les Etats-Unis en nombre de pratiquants.
Ces dernières années, une "tennismania" déferle sur la Chine, selon Adam Zhang, un expert du marketing sportif qui réside à Pékin. Et de souligner que davantage de familles payent des cours de tennis pour leurs enfants. Les entreprises, elles, sont désormais prêtes à beaucoup dépenser pour du sponsoring. "Lorsque des sportifs réussissent dans leur discipline, par exemple en remportant [...] les Jeux olympiques, ils deviennent des idoles pour les jeunes", souligne M. Zhang. Sur les plateformes de commerce en ligne, l'or olympique de Zheng Qinwen ne passe pas inaperçu: les ventes de la raquette de marque Wilson utilisée par la joueuse ont été multipliées par 20.
Pour certains parents chinois, le tennis est un moyen d'aider leurs enfants à se démarquer en vue d'une admission dans des établissements scolaires, où la concurrence est rude. "J'espère que ses compétences en tennis seront un point fort dans son dossier de candidature lorsqu'il ira au collège ou étudiera à l'étranger", déclare à l'AFP Qiu Jingchong, pendant que son fils s'entraîne. Les parents chinois espèrent aussi qu'avec le tennis, leurs enfants "aient un loisir commun avec d'autres lorsqu'ils seront aux Etats-Unis pour étudier", relève Aaron Cao, le patron de l'Académie internationale de tennis de Pékin. "Ça ne marcherait pas avec le ping-pong", souligne-t-il.
- Le groupe Anta Sports, créé en 1994, a une capitalisation qui s'élève à plus de 160 milliards de dollars. En Europe, il s'est payé Wilson (raquettes de tennis), Fila (sportswear), Atomic et Salomon (skis). Dans le marché des vêtements et accessoires de sport, il figure désormais parmi les leaders mondiaux. Son logo s'inspire un peu de Nike et Amazon. Il s'affichait sur les survêtements de l'équipe nationale chinoise aux JO de Paris.
- Li Ning Company Limited a été fondée en 1990 par le gymnaste Li Ning, vainqueur de 6 médailles d'or aux JO de Los Angeles en 1984. La société, qui pèse pour 50 Mds $, connaît actuellement des difficultés en raison du ralentissement économique, et est à la recherche d'investisseurs.
Anta Sports enregistre un chiffre d’affaires en hausse de 16,2 % en 2023
Fibre2Fashion, traduit par Clémentine Martin
Fashion Network - 29 mar 2024
Le géant chinois du sportswear Anta Sports vient de publier ses résultats annuels pour l’exercice 2023. Avec 62,36 milliards de yuans (8 Mds €), son chiffre d’affaires a bondi de 16,2 % sur un an. L’entreprise a enregistré une augmentation de sa marge d’exploitation, qui a progressé de 3,7 % par rapport à l’exercice précédent pour atteindre 24,6 %. Si l’on décompose les performances par marque, le label Anta a connu une croissance des revenus de 9,3 % d’une année sur l’autre à 30,31 milliards de yuans (3,89 Ms €). Sa marge d’exploitation a augmenté de 0,8 %, s’établissant à 22,2 %.
La marque Fila, parmi les plus rentables du portefeuille d’Anta Sports, a dépassé les attentes du groupe avec une hausse de 16,6 % de ses revenus à 25,10 milliards de yuans (3,22 Mds €). Là encore, la marge d’exploitation a connu une forte progression, avec + 7,6 % à 27,6 %. Quant au reste des marques du conglomérat, elles ont enregistré une hausse de leurs revenus de 57,7 % d’une année sur l’autre, générant des ventes de 6,95 milliards de yuans (890 m€). Leur marge d’exploitation s'inscrit à 27,1 % (+ 6,5 % en un an). Amer Sports, une filiale d’Anta Sports, a également largement contribué aux performances du groupe avec une hausse de 30,1 % de ses revenus à 31,25 milliards de yuans (4,01 Mds €) et un Ebitda en augmentation de 45,4 % à 3,75 milliards de yuans (480 m €).
Anta et Li Ning, le duo chinois qui veut bousculer Nike et Adidas
par Pierre Demoux
Les Echos - 11 dec 2019
Nées dans les années 1990, les deux marques profitent de l'engouement pour le sport en Chine et d'un regain de patriotisme des consommateurs chinois pour marcher sur les pieds de Nike et Adidas. S'ils sont encore peu présents hors de leur pays, le plus gros de ces faux jumeaux, Anta, vient de racheter le spécialiste des sports de montagne Salomon et les raquettes de tennis Wilson.
Si la Bourse était une course, les sprinteurs les plus rapides de l'année dans la compétition mondiale du sport ne seraient pas les habituels Nike, Adidas ou Puma. Ni même le challenger américain Under Armour, le dernier à avoir réussi à bousculer l'hégémonie des marques historiques. Non, les deux cracks de 2019 porteraient un maillot chinois. Leurs noms: Li Ning et Anta. A la Bourse de Hong Kong, le premier a accéléré de plus de 200 % et le second de 110 % [en 2019]. Li Ning s'affiche même parmi les valeurs les plus performantes du MSCI AC Asia Pacific Index, tous secteurs confondus.
Cet élan boursier est le reflet de leur prise de poids sur la balance mondiale du secteur. Les ventes d'Anta, le plus musclé du duo, ont grossi de 80 % en 2 ans et demi et sont attendues à 32 milliards de yuans cette année, un peu plus de 4 Mds €. Insuffisant pour boxer dans la même catégorie que les poids lourds Nike et Adidas, mais cela le place dans le Top 5 des plus gros équipementiers sportifs, au côté de Puma par exemple.
Puissants en Chine, inconnus ailleurs
Pourtant, il est peu probable que vous ayez déjà croisé leurs chaussures et vêtements, destinés autant aux sportifs réguliers qu'à ceux qui s'habillent en sportswear au quotidien. Normal: les deux marques se vendent essentiellement en Chine et leur puissance provient de l'extension de leur domaine domestique, appelé à devenir le premier lieu de consommation de biens sportifs. Avec 15 % de part d'un marché chinois estimé à 43 Mds $ par Euromonitor, Anta occupe la 3e marche du podium, sur les talons d'Adidas (20 %) et Nike (23 %). En retrait, Li Ning dispose de 6 %. Bloomberg estime que, dans 5 ans, Anta pourrait dépasser Nike dans le pays…
Comment ont-elles réussi à piétiner les plates-bandes des puissances occidentales ? En jouant justement sur ce qui les pénalisait autrefois dans la comparaison: leur nationalité. Si les groupes étrangers ont longtemps bénéficié d'une image supérieure aux yeux des Chinois, la tendance est en train de s'inverser. « Les consommateurs sont sensibles au coup de jeune des marques locales, tandis que les tensions commerciales avec les Etats-Unis ont attisé la fierté nationale et permis aux marques affichant des symboles chinois de gagner en popularité », explique Edward Lui, analyste chez Bocom International.
L'avantage de jouer à domicile
La fibre patriotique s'avère effectivement une corde sensible en Chine (demandez à la NBA, la ligue de basket-ball américaine). Dans une étude du cabinet Brunswick publiée en juin, plus de la moitié des sondés disaient boycotter les produits américains. Ajoutez à cela que les Chinois se mettent de plus en plus au sport, érigé en grande cause nationale par le président Xi Jinping, et qu'ils se convertissent à la mode globalisée qui a transformé les sneakers en nouvelles chaussures de tous les jours, et vous obtenez les ferments du succès d'Anta et Li Ning.
« Mais il serait trop facile de réduire leur réussite à ce sentiment de préférence nationale. La principale explication tient à la montée en qualité de leurs produits, proche de celle des grands noms », souligne Pascal Martin, partner chez OC&C Strategy Consultants à Hong Kong et ancien dirigeant d'Adidas Japon. « Elles ont aussi l'avantage d'être chez elles dans le très spécifique environnement digital chinois, où se réalisent un quart des ventes de mode. C'est un avantage fondamental pour s'adapter aux technologies d'Alibaba, Tencent et consorts, comparé aux groupes étrangers. Par ailleurs, comme la plupart des usines du secteur sont installées en Chine, les marques chinoises bénéficient de cycles de production courts qui leur permettent de réagir vite aux tendances, sur le modèle des spécialistes de la fast-fashion comme Zara ».
La trajectoire de Li Ning et Anta illustre la mutation des sociétés chinoises : nées au début des années 1990, elles ont d'abord proposé des imitations des modèles venus d'Occident, alternatives à bas coût pour la classe moyenne chinoise naissante. L'inspiration était plus ou moins subtile: le logo de Li Ning possède de faux airs du Swoosh de Nike… Au fur et à mesure que le pays devenait l'atelier du monde et gagnait en compétences, les groupes locaux montaient en gamme. Jusqu'à devenir des concurrents sérieux. Et à afficher désormais des ambitions internationales. « Passer de la compétition sur les prix à la compétition sur la valeur et l'innovation est le moyen pour les marques chinoises de devenir globales. En proposant des produits plus professionnels, plus internationalisés et à haute valeur ajoutée, notre entreprise peut passer de "marque abordable" à "marque désirable" », professait Ding Shizhong, le cofondateur d'Anta, en juin dernier. Soit le chemin suivi par Huawei dans les smartphones par exemple.
Apprendre à faire rêver
Le prochain défi pour jouer à armes égales: faire rêver. Détenir cette capacité à susciter de l'émotion, un lien avec les consommateurs qui fait le succès des acteurs historiques et leur permet de vendre (cher) leurs chaussures et vêtements. Définir les tendances à venir plutôt que suivre le rythme. Des savoir-faire dans lesquels excellent Nike et Adidas.
Li Ning, le fondateur de la marque éponyme surnommé "le Petit Prince de la gymnastique", possède une immense cote de popularité en Chine, grâce à une large collection de médailles olympiques glanées dans les années 1980. A sa retraite de gymnaste, il lance la première véritable marque de sport grand public du pays. Mais, depuis une douzaine d'années, le groupe enchaîne les montagnes russes, accumulant erreurs stratégiques et paris perdus (changement de slogan, mauvaise stratégie de prix, magasins pléthoriques…). Après avoir été mis sur la touche, Li Ning a repris les manettes de la société fin 2014. Afin de se rendre désirable, la marque sponsorise des stars du sport chinois, participe aux Fashion Weeks… « C'est actuellement la plus représentative des marques locales mêlant sport et fashion avec des symboles chinois », estime JP Morgan.
"Le LVMH du sport"
Dans un autre registre, les frères Ding, fondateurs de Anta, sont eux aussi des célébrités. Shizong et Shijia comptent parmi les patrons stars du pays et viennent d'intégrer son Top 100 des milliardaires. Un rapport de McKinsey vient de classer leur groupe parmi les 20 sociétés les plus rentables de la mode, aux côtés des LVMH, Inditex (Zara), Kering, Hermès… ou encore Adidas et Nike. L'ambition des Ding a été résumée ainsi par le président de la marque Anta, James Zheng, débauché chez Reebok: « Bâtir le "LVMH du sport" ». Autrement dit, constituer une galaxie de griffes sportives. Son catalogue affiche plusieurs acteurs spécialisés dans différentes activités, en plus des droits de distribution en Chine de Fila - une machine à cash depuis son retour au premier plan.
Au printemps [2019], Anta a frappé un grand coup en rachetant pour 5,2 milliards de dollars le finlandais Amer Sports, propriétaire des spécialistes de la montagne Salomon, Atomic et Arc'teryx, et des raquettes de tennis Wilson… devenant ainsi le leader mondial des équipements de sports d'hiver. « Je pense que c'est une erreur stratégique car le matériel et le lifestyle sont deux activités très différentes, avec peu de synergies possibles. Nike et Adidas ont d'ailleurs tous deux revendu leur portefeuille d'équipements », juge Pascal Martin, chez OC&C Strategy. « Mais cela va faire grandir l'entreprise et la présence de ces sociétés étrangères dans le groupe va lui permettre d'apprendre à gérer son internationalisation ». (...)
Ski et tennis. Les marques de sport Salomon, Atomic et Wilson sous pavillon chinois
AFP, Ouest-France - 10 mar 2019
Considéré comme le n1 mondial de l’équipement de sport hors textile et chaussures, le groupe finlandais Amer Sports vient de passer sous pavillon chinois pour un montant de 4,6 Mds €, avec ses marques de skis Salomon et Atomic et de tennis Wilson. A l’origine de cette offre publique de rachat, initiée en décembre et bouclée jeudi, se trouve le consortium Mascot Bidco Oy, mené par Anta Sports, puissant groupe chinois de vêtements sportifs de marque, dont la valeur est estimée à 12,5 Mds $.
Sont associés à cette opération le géant technologique chinois Tencent, le fonds d’investissement asiatique FountainVest Partners et le milliardaire canadien Chip Wilson, fondateur de la marque de textile sport Lululemon, via sa société d’investissement, Anamered Investments. Le consortium a décidé de payer le prix fort, soit 40 € par action, pour s’offrir le fleuron finlandais qui était valorisé 4,4 Mds € à la fin de l’année 2018. [Amer Sports, devenue filiale chinoise d’Anta Group, est entrée en bourse à Wall Street en janvier dernier; ndc]
Outre les skis Salomon et Atomic, les raquettes de tennis Wilson, près d’une dizaine de marques sportives prestigieuses internationales tombent ainsi dans l’escarcelle du consortium comme (...) les montres de plongée Suunto, les vêtements et équipements de fitness Precor ou encore les battes de baseball Demarini et Louisville Slugger. Cette coûteuse offre de rachat, dans l’air depuis septembre 2018, vise des retombées juteuses. Selon les analystes chinois, elle tombait à point nommé pour profiter de l’engouement pour les sports d’hiver à l’approche des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, en 2022.
Anta, sponsor officiel des vêtements de l’équipe nationale chinoise aux JO de Rio, s’est également positionné comme sponsor des Jeux à Pékin. Pour améliorer sa visibilité, le groupe chinois soutient aussi d’autres équipes ou des sportifs comme le légendaire boxeur philippin Manny Pacquiao. Anta Sports, dont le siège est situé à Jinjiang dans la province de Fujian dans le sud-est de la Chine, a multiplié les initiatives pour acquérir de grandes marques étrangères. (...)
Le groupe confirme également que désormais le consortium Mascot Bidco Oy détient 94,38 % de participation et de ses droits de vote. Considéré comme le n°1 mondial du matériel de sport hors textile et chaussures, Amer Sports, fondé en 1950 et à l’origine présent dans l’industrie du tabac, s’était diversifié dès le début des années 2000 dans le matériel sportif. Il s’était lancé dans une série d’acquisitions dont celle du groupe français Salomon en 2005 ou du spécialiste du fitness Precor. Le groupe détient également les marques Arc’teryx, Peak Performance, Armada et Enve Composites.