00 - Archivage des brèves

 
France24 baisse en qualité. Sa couverture des grands événements (l'Ukraine notamment) est devenue décevante (encore plus institutionnelle), superficielle (multiplication des formules magazines), ronronnante (énonçant des banalités et enfonçant des portes ouvertes).
Sa directrice avait reconnu il y a 2 ans qu'il y avait "un malaise" au sein de la rédaction, et regretté "un manque de moyens". Mais au-delà de la forme veillotte, il y a le fond...

Aussi depuis quelques semaines, j'essaie de compenser ces carences en allant chercher les informations ailleurs, dans des articles de la presse extra-européenne en accès libre, tirés de:
Reuters, Associated Press, CNN, Washington Post, Al Jazeera, Radio Free Asia, The Times of Israël, Mail & Guardian, O Globo, Pagina12, NHK, Asahi Shinbun, South China Morning Post, Hindustan Times, ABC Australia, etc. en plus des sites francophones habituels
Je m'inspire du travail de traductions que Fausto Giudice avait fait pour Tlaxcala jusqu'à avril 2021. Sauf que je ne suis pas zapatiste...

Allemagne: La hausse des manifestations d’extrême droite, conséquence d’un "ras-le-bol", 18/08
Colombie: L’opposition manifeste dans tout le pays contre le président Petro, 17/08
Allemagne: Le gouvernement donne son feu vert à la légalisation du cannabis récréatif, 16/08
De meilleures martyres: la montée des femmes dans les mouvements d'extrême droite, 15/08

Dimanche 20 ------

Les chiffres de l'éco du dimanche:

€/$: 1,0894 / $/¥: 145,41 / US$ index: 103,32
OR: 1889,40 $ / Cuivre: 8.200,70 $ / Blé: 7,33 $ / Pétrole WTI: 81,34; Brent: 84,83 $ (écart: 3,5 $)
Indice CRB (matières premières): 307,31 (- 5)
Indice Baltic (frets maritimes): 1237 (+ 6, + 31, + 67, + 14, - 10)
Taux obligataires à 10 ans: JP: 0,61 % (la BoJ ne parvient pas à maintenir le taux sous 0,40 %) / CH: 1,00 % / DE: 2,62 % / NL: 2,97 % / FR: 3,16 % / BE: 3,28 % /
ES: 3,67 % / CA: 3,74 % / IT: 4,31 % / UK: 4,72 % / /// US: 4,25 %; Ecart 2Y-10Y: - 69 pts !!
ZA: 10,47 % / BR: 11,21 % / RU: 11,59 % / TU: 19,18 %.
Le Japon est le seul Etat qui emprunte encore à taux négatifs (à 1 ans)

Wall Street a accueilli avec désappointement la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed. Les "Minutes" indiquent que « la plupart des participants continuent de voir d'importants risques à la hausse sur l'inflation, ce qui pourrait nécessiter un nouveau resserrement de la politique monétaire ». Bref, on n'en a pas fini avec les hausses de taux. Les taux américains devraient rester plus élevés plus longtemps. Avec une inflation encore bien supérieure à l'objectif de la Fed (2 %) et un marché du travail "tendu", les économistes pronostiquent un ralentissement de la croissance économique américaine (mais pas de récession) et une augmentation du chômage en 2024. De plus, l'état de santé du secteur bancaire est suivi de près depuis la dégradation des notes d'une dizaine de banques régionales au début du mois. C'est assez pour plonger les investisseurs dans la consternation et les pousser à prendre leurs gains.
A l'instar du dollar qui se renforce, les valeurs refuge étaient recherchées en fin de semaine, notamment les titres obligataires, ce qui a eu pour conséquence de faire baisser leurs valeurs et de faire monter le rendement des bons du Trésor américain à leur niveau le plus élevé depuis 2007. Par effet de balancier, les actions baignaient dans le rouge pour la 3e semaine consécutive. Les indices reculent nettement mais ne s'effondrent pas (encore): - 2,2 % pour le Dow Jones à 34.500 pts; - 2,1 % pour le S&P500 à 4.369 pts; - 2,6 % pour le Nasdaq à 13.290 pts.
Wall Street s'inquiète aussi de la faiblesse de l'économie chinoise... qui serait dans un état "pire que ce que l'on pensait". Le secteur immobilier est au bord de la faillite. La banque centrale chinoise (PBoC) a été obligée d'abaisser son taux de référence à 2,50 % pour rendre le crédit moins cher alors que la production industrielle marque le pas. Les marchés asiatiques enregistrent une 3e semaine de baisse à - 3 %. L’indice MSCI qui réunit les actions Asie-Pacifique, sauf le Japon, a chuté de 7 % depuis le début du mois.
La semaine prochaine, les regards seront tournés vers Jackson Hole où se tiendra la traditionnelle surboum des banquiers centraux (les "universités d'été" de la finance mondiale) avec, vendredi, les discours attendus de Powell (Fed) et Lagarde (BCE).

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Samedi 19 ---------

CANADA - Etat d'urgence dans la province de Colombie-Britannique où les feux de forêt se sont intensifiés. Le nombre de personnes sous ordre d’évacuation a doublé par rapport à la veille, passant à 35.000, et 30.000 autres sont sous alerte d’évacuation. Les autorités prévoient "des jours difficiles".

Vendredi 18 -------

CHINE - Le géant de l'immobilier chinois Evergrande s'est placé sous procédure de faillite. Le groupe est aux abois depuis 2021, avec un endettement de plus de 300 Mds $. C'est le symbole de la crise de l'immobilier chinois confronté à des projets laissés en plan et au refus des petits propriétaires de rembourser leur prêt. Un autre géant du secteur, Country Garden, est lui aussi quasiment en cessation de paiement, avec une dette supérieure à 150 Mds $. On s'attend à ce que ces problèmes d'endettement s'aggravent à mesure que l'économie chinoise générera moins de croissance, donc mois de revenus pour les entreprises et promoteurs.

Allemagne: La hausse des manifestations d’extrême droite, conséquence d’un "ras-le-bol"
Entretien avec Patrick Moreau, politologue spécialiste des extrémismes dans les pays germaniques.
RFI - 17 aot 2023
https://www.rfi.fr/fr/europe/20230817-allemagne-la-hausse-des-manifestations-d-extr%C3%AAme-droite-cons%C3%A9quence-d-un-ras-le-bol 

Mercredi 16 août, le ministère fédéral de l’Intérieur allemand a publié un rapport montrant une hausse très nette des défilés d’extrême droite dans le pays. Leur nombre a triplé au premier semestre 2023, en comparaison avec la même période l’année précédente, passant de 35 à 110.

En 2015, la crise de l’accueil des réfugiés avait permis une poussée du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD). Y a-t-il un parallèle à tirer avec aujourd’hui ?
Une certaine partie de la population ressent un ras-le-bol par rapport à la politique migratoire actuelle. D’abord, il y a eu l’arrivée de 400.000 Afghans [consécutive à la prise de pouvoir du pays par les talibans en août 2021, NDLR]. Et plus récemment, de très nombreux Turcs sont arrivés en Allemagne après le tremblement de terre de février dernier. Sans oublier les Ukrainiens qui fuient la guerre. Or, les Länder d’ex-Allemagne de l’Est, qui sont en première ligne, sont très sensibles aux discours pro-russes et donc les Ukrainiens sont très mal vus. Il y a une crise économique qui touche ces États de l’Est, et donc les étrangers, qui représentent une concurrence.

Cette hausse des manifestations d’extrême droite se concentre plutôt dans l’ex-RDA ?
Oui, pour plusieurs raisons. Déjà, parce qu’en Allemagne de l’Ouest, les groupes d’extrême gauche auraient empêché les néonazis de défiler dans les rues. Ils n’existent que très peu dans les Länder de l’Est. Et il y a des raisons de fond en plus de la crise économique. Il existe un sentiment d’abandon de la part des partis traditionnels. La coalition en place ne satisfait pas, les partis qui la composent communiquent mal entre eux, la droite conservatrice est faible, et Die Linke, ancien parti communiste, se délite. Donc l’AfD récupère ces déçus. Au sommet de l’État fédéral, les Allemands de l’Est sont aussi très peu représentés. Cette crise politique favorise l’extrême droite.

Quel est le profil des personnes qui composent ces cortèges ?
Il y a beaucoup de jeunes radicalisés. Les analyses sociologiques récentes montrent que beaucoup viennent de familles ayant vécu en RDA. Les jeunes qui arrivent sur le marché politique ont vécu au travers des récits de parents évoquant une société de plein emploi, vivant en communauté heureuse. Dans ses idéaux, l'AfD surfe sur cette nostalgie, se montre rassembleuse, avec des idées socialisantes. Et alors qu'historiquement les hommes étaient majoritaires, il y a de plus en plus de femmes jeunes qui rejoignent ces mouvements. Ce que j'ai aussi observé, c'est que derrière ces jeunes qui mènent les cortèges, en queue de peloton, il y a des plus vieux, d'anciens socialistes antiracistes qui basculent du côté du national populisme. Et je ne les vois pas de nouveau changer de bord.

Jeudi 17 ------------

CANADA - Les 20.000 habitants de Yellowknife, la plus grande ville du Nord canadien, ont reçu l'ordre d’évacuer, par les airs ou par la route, pour se protéger des feux qui continuent d'avancer.

EQUATEUR - L'agence de notation Fitch a abaissé la note de l'Équateur de "B-" à "CCC+" (ou "junk"), citant les risques de financement. "Les contraintes de liquidité ont entraîné une augmentation considérable des arriérés depuis l'année 2022", a justifié l'agence. Compte tenu de l'augmentation du risque politique et des problèmes de gouvernance, Fitch ne prévoit pas de progrès significatifs pour résoudre les problèmes budgétaires et financiers du pays au cours des 18 prochains mois.

Colombie: L’opposition manifeste dans tout le pays contre le président Petro
d'après la correspondance de Najet Benrabaa à Medelin
RFI - 16 aot 2023
https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20230816-colombie-l-opposition-manifeste-dans-tout-le-pays-contre-le-pr%C3%A9sident-petro 

Des Colombiens se sont mobilisés mercredi 16 août dans des manifestations à travers le pays contre Gustavo Petro, répondant à l'appel national de l’opposition. Des défilés ont eu lieu dans 13 villes pour exprimer leur mécontentement, après le scandale de blanchiment d’argent visant le fils aîné du président, sur fond d'insécurité dans le pays. [Petro tente vainement de désarmer les guérillas et groupes armés responsables de 168 morts au 1er semestre, en hausse de 11 % par rapport à la même période l'an dernier, selon un rapport de l'ONU et malgré des trêves; ndc].

La capitale Bogota, mais aussi à Medellin, Cali, Pereira, Ibagué et bien d’autres: toutes ces villes ont organisé leur défilé sur fond de grogne politique. Depuis déjà plusieurs mois, les manifestations de l’opposition se multiplient, la plupart du temps pour protester contre la série de réformes du gouvernement de gauche, et donc du président Gustavo Petro. Mais cette fois-ci, il y a aussi des reproches concernant des scandales politiques comme celui impliquant le fils ainé du président. Il est question de blanchiment d’argent, d’enrichissement illicite et, selon les accusations, une partie de l’argent aurait pu servir à financer la campagne du candidat Gustavo Petro en 2022.

Les vidéos et photos envahissent les réseaux sociaux, mais le succès de ces manifestations de l’opposition était moins évident sur la côte caribéenne par exemple, où le défilé n’a pas eu lieu à Santa Marta. Pourtant, d’autres manifestations s’y sont déroulées au cours des derniers mois. Dans la ville voisine, Barranquilla, la mobilisation était prévue pour être un simple "sit-in". Normal pour cette région: la côte caribéenne a majoritairement voté pour Gustavo Petro l’an dernier. Jusqu’ici, le président appelait ses partisans à une contre-manifestation la veille ou le lendemain de chaque manifestation de l’opposition. Cette fois-ci, aucun appel n’a été lancé.

Mercredi 16 -------

Allemagne: Le gouvernement donne son feu vert à la légalisation du cannabis récréatif
AFP, Franceinfo - 16 aot 2023
https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/cannabis/allemagne-le-gouvernement-donne-son-feut-vert-a-la-legalisation-du-cannabis-recreatif_6009272.html 

Vers une légalisation du cannabis à des fins récréatives en Allemagne. Le pays a franchi mercredi 16 août une étape supplémentaire avec l'adoption en conseil des ministres du projet de loi, qui sera accompagné d'une campagne de prévention visant les jeunes. Selon le texte, qui doit encore être débattu et voté par le Parlement, il sera possible, à partir de 18 ans, d'acheter et de posséder jusqu'à 25 g de cannabis, mais aussi de cultiver jusqu'à trois plants pour son propre usage. L'Allemagne se dotera ainsi d'une des législations les plus libérales d'Europe, emboîtant le pas à Malte et au Luxembourg, qui ont légalisé le cannabis récréatif respectivement en 2021 et en 2023.

La coalition du social-démocrate d'Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux a fait de cette légalisation un projet phare de son mandat, même si le plan initial allait beaucoup plus loin. Face aux réserves de l'UE, Berlin a dû revoir sa copie. La réforme suscite également des critiques de l'opposition, de syndicats de policiers ou de juges qui estiment qu'elle ne mettra pas fin aux trafics, alors que c'est l'un des objectifs.

La nouvelle législation prévoit la création d'associations à but non lucratif dont les membres adultes (500 maximum) pourront cultiver la plante pour leur seule consommation, sous la surveillance des pouvoirs publics. Ces "Cannabis Social Clubs", comme ils se sont baptisés eux-mêmes, auront une activité réglementée : ils ne pourront approvisionner que leurs membres et à raison de 25 g par jour avec un maximum de 50 g par mois. Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans, ce sera un peu moins: 30 g par mois. Ces clubs feront l'objet de contrôles par les pouvoirs publics.

La consommation de cannabis devra se faire à l'extérieur de ces clubs et sera interdite à moins de 200 m de ces lieux, ainsi que des écoles, aires de jeux, terrains de sport et associations pour les jeunes. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, prévoit par ailleurs le lancement d'une grande campagne de sensibilisation à l'intention des jeunes sur les dangers du cannabis pour le cerveau, "particulièrement néfaste quand celui-ci est encore en période de croissance". "Pour les jeunes (en dessous de 18 ans, ndlr), la consommation reste interdite et pour les jeunes adultes (jusqu'à 21 ans), elle est limitée", a-t-il rappelé dans un communiqué.

Mardi 15 -----------

RUSSIE - Pour tenter d'endiguer la dégringolade du rouble (à son plus bas depuis mars 2022) et l'inflation qui en découle, la Banque centrale de Russie a relevé son taux directeur de 8,5 % à 12 %.

CHINE - La Chine a suspendu la publication des chiffres sur le chômage des jeunes, après la forte augmentation de ces derniers mois (21 % chez les moins de 24 ans) et une nouvelle série d'indicateurs économiques "décevants" pour juillet.
Ces mauvais chiffres conjugués aux dettes du secteur immobilier et à l'entrée en déflation de l'économie vont probablement pousser les dirigeants de Pékin à mettre sur pied un vaste plan de relance, soit le même remède désastreux que le Japon applique depuis 30 ans à son économie.

USA - Trump est inculpé de tentative de manipulation de la présidentielle 2020 en Géorgie, en faisant pression sur des responsables du scrutin pour qu'ils inversent le score. La Justice s'appuie sur un enregistrement d'un échange téléphonique dans lequel Trump demandait au secrétaire de cet État de « lui trouver les 11.780 votes ». La procureure espère recourir à une loi locale utilisée contre le crime organisé et prévoyant jusqu’à 20 ans de prison. 
Chaque fois qu'il est inculpé, Trump récolte des sommes folles et grimpe dans les sondages.

 
De meilleures martyres: la montée des femmes dans les mouvements d'extrême droite
par Léa Polverini
Slate — 13 aot 2023
https://www.slate.fr/story/251767/meilleures-martyres-montee-femmes-mouvements-extreme-droite-alt-right-etats-unis 

Aux États-Unis, l'image de l'extrême droite s'est largement féminisée au cours des dernières années. L'on retrouve en tête d'affiche des combats les plus réactionnaires de l'alt-right de nombreuses femmes, qui capitalisent sur leur image de "femmes traditionnelles", de "mères protectrices" ou de "mamans blogueuses engagées pour la liberté" [Elles sont de plus en plus nombreuses à capitaliser aussi sur leur image "sexy" très cosmétique, très éloignée de l'image conservatrice, guindée en brushing, de la génération Thatcher; ndc]. Ces personnalités mises en avant dans les médias les plus conservateurs et qui font un tabac sur les réseaux sociaux présentent ce que la professeure de philosophie à l'Université du Connecticut Tracy Llanera appelle « les visages acceptables de la propagande conservatrice ».

Parmi elles, la commentatrice politique de la chaîne états-unienne Fox News Tomi Lahren, ou la YouTubeuse canadienne Lauren Southern, qui engrangent des audiences à plusieurs millions, et des bénéfices à l'avenant. Sur les réseaux sociaux comme Instagram ou TikTok, la mode des "Tradwifes" ("épouses tradi"), qui s'est développée depuis l'accession de Donald Trump au pouvoir en 2017, est devenue une vitrine de l'alt-right, où des influenceuses comme Estee Williams promeuvent un mode de vie ultra-conservateur selon lequel les femmes doivent tenir le rôle d'épouses soumises à Dieu et leur mari.

Lors de l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021, les femmes d'extrême droite ont joué un rôle de premier plan, que ce soit à travers le groupe d'influence Moms for Liberty, l'organisation Women for America First qui a coordonné le rassemblement devant la Maison Blanche, la milice Oath Keepers, fondée par Jessica Watkins (depuis condamnée à 8 ans et demi de prison) et qui a envahi le Capitole, ou des personnalités politiques, comme Marjorie Taylor Greene, élue républicaine de Géorgie à la Chambre des représentants, fidèle de Trump et soutien de la mouvance conspirationniste QAnon, accusée d'avoir encouragé les émeutiers.

« Les femmes font de meilleurs martyrs pour l'alt-right », estime Sandra Jeppesen, professeure de médias et de communications à l'Université Lakehead en Ontario, qui en veut pour exemple Ashli Babbitt, militante d'extrême droite tuée par la police lors de l'assaut du Capitole, dont l'image est depuis largement utilisée par les groupuscules extrémistes sur les réseaux sociaux ou lors de rassemblements. La figure des mères conservatrices est par ailleurs devenue très porteuse dans les débats de société, notamment en ce qui concerne l'éducation: les Moms for Liberty ont ainsi largement investi et orienté les débats sur l'interdiction de certains livres dans les écoles (allant d'ouvrages traitant de l'esclavage et du racisme aux questions LGBT+).

Pour Iowyth Ulthiin, doctorant en culture et médias à l'Université métropolitaine de Toronto et chercheur à l'Université Lakehead, les groupes d'extrême droite se servent volontiers des questions liées à la sécurité des enfants pour diffuser leurs idées: « Qui n'aime pas les enfants et ne veut pas qu'ils soient en sécurité ? » La rengaine des enfants à protéger à tout prix face à des dangers omniprésents, tout comme l'image de mères au foyer à la vie parfaite, deviennent un terrain propice pour faire fructifier les théories complotistes, jouant sur le sentiment anti-gouvernemental et l'angoisse sécuritaire. [On les voit aussi en première ligne des mouvements anti-avortement; ndc]

Lundi 14 -----------

USA - Une juge du Montana donne raison aux jeunes qui accusaient leur Etat d'enfreindre leur droit constitutionnel à un "environnement propre et sain" en favorisant l'industrie des énergies fossiles. Le texte de loi est donc déclaré anticonstitutionnel. C'était le premier procès mettant en cause le climat des Etats-Unis.

NIGER - La junte déclare avoir réuni les preuves pour poursuivre Bazoum et ses "complices locaux et étrangers" pour "haute trahison". Ces "preuves" seraient les "échanges" que Bazoum continue d'entretenir dans sa résidence avec des "nationaux", des "chefs d'Etat étrangers" et des "responsables d'organisations internationales", qui porteraient atteinte à "la sûreté du pays".
Par ailleurs, la junte dénonce les "sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la CEDEAO, qui vont jusqu'à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires" et "de fourniture en courant électrique".

ARGENTINE - Les traditionnelles "Primaires ouvertes, simultanées et obligatoires" ou PASO ont rendu leur verdict. L'élection présidentielle se jouera le 22 octobre entre le populiste "antisystème" aux allures de rocker, Javier Milei en tête avec 32 % des voix, l'ancienne ministre de la Sécurité de Macri, Patricia Bullrich (27 %), et l'actuel ministre de l'Économie, Sergio Massa (25 %). La participation est en baisse à 67 % contre 76 % en 2019.
L'économie de l'Argentine s'enfonce de plus en plus: 115 % d'inflation et une dette colossale qui livre le pays au FMI. Les inégalités s'accroissent et la pauvreté explose. C'est sur ce terrain que prospèrent les idées trumpistes de Milei: permettre aux pauvres de vendre leurs organes, libéraliser la vente d'armes, interdire l'avortement, supprimer la Banque centrale...s
Le comportement surexcité de Milei dans ses meetings fait penser à celui d'une rock-star accro à la cocaïne. Ce qui le distingue de Trump, c'est que son électorat est jeune, donc peu stable.