Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Dernière mise à jour : 24.10.2025
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Brèves de la semaine du 5 au 11 décembre 2022

Publié le 05/12/2022 à 06:00 par monde-antigone

 
Le "marchand de mort" Viktor Bout, un Russe libre grâce à Moscou, 09/12
Le Royaume-Uni va vers une crise alimentaire, avertissent les agriculteurs, 07/12
Indonésie: Le Parlement criminalise les relations sexuelles hors mariage, 06/12
États-Unis: La Cour suprême pourrait autoriser des commerces à discriminer les clients LGBT, 06/12


Dimanche 11 ----------


Les chiffres de l'éco du dimanche:


€/$: 1,0534 / $/¥: 136,43 / US$ index: 104.90
OR: 1797 $ / Cuivre: 8.537 $ / Blé: 8,64 $ / Pétrole WTI: 71,02 ; Brent: 76,10 $ (écart: 5 $)
Indice CRB (matières premières): 288,26 (- 14)
Indice Baltic (frets maritimes): 1386 (- 1; + 17; + 33; + 12; + 1 )
Taux obligataires à 10 ans: JP: 0,24 % / CH: 1,12 % / DE: 1,93 % / NL: 2,22 % / FR: 2,39 % / BE: 2,49 % /
CA: 2,90 % / ES: 2,94 % / UK: 3,20 % / IT: 3,82 % /// US: 3,58 %; Ecart 2Y-10Y: - 76 pts !!!
RU: 10,10 % / ZA: 10,47 % / TU: 10,98 % manipulé / BR: 12,98 % /
Le Japon est le seul Etat qui emprunte encore à taux négatifs (à 2 ans) + la Suisse sur 24h


Wall Street n'entrevoit pas de rallye de fin d'année. Sur un an, l'inflation aux Etats-Unis monte à 7,4 %, moins que les 8,1 % d'octobre, mais plus les 7,2 % anticipés par le marché. L'inflation ralentit, mais pas aussi vite que le souhaiteraient les investisseurs. Ceux-ci espèrent que la Fed s'en tiendra mercredi à une hausse des taux de 50 pts de base. Pour atteindre les 5 % dans un an, la Fed devra continuer à relever son taux directeur au cours de l'année 2023, jusqu'à plus de 5 % en juin prochain. Mais le marché craint surtout une dégradation plus marquée de l'économie, voire une récession, comme l'augure l'inversion actuelle de la courbe des taux; les taux courts s'affichant nettement au-dessus des taux à moyen et long terme. Le PDG de JPMorgan a averti cette semaine que les mesures prises par la Fed pour contrer l'inflation "pourraient bien faire dérailler l'économie et provoquer une récession modérée ou sévère". Un avis que beaucoup partagent compte tenu des licenciements qui commencent à être annoncés, et plus seulement dans le secteur technologique.
Le Dow Jones a terminé la semaine à 33.476 pts (- 2,7 %), le S&P500 enregistre une 9e séance de baisse sur 11, à 3.934 pts (- 0,3 %). Le Nasdaq recule plus nettement de 4,3 % à 11.004 pts.


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Samedi 10 -------------


PEROU - De nombreuses manifestations et blocages de route ont lieu à Lima et dans plusieurs villes du pays, notamment les régions andines où Castillo a le plus grand nombre de partisans. Ils réclament la libération de Castillo, la fermeture du congrès et de nouvelles élections. La présidente par intérim Dina Boluarte, qui a peu de soutien au parlement, n'exclut pas de nouvelles élections à condition que les manifestations cessent.


Vendredi 9 -------------


Le "marchand de mort" Viktor Bout, un Russe libre grâce à Moscou
par Marc Daou
AFP, France24 - 08 dec 2022
https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20221208-le-marchand-de-mort-viktor-bout-un-homme-libre-gr%C3%A2ce-%C3%A0-moscou 


Son histoire aurait inspiré le personnage interprété par Nicolas Cage dans le film "Lord of War". Viktor Bout, ancien pilote de l'armée soviétique emprisonné depuis 10 ans aux États-Unis, a été libéré le 8 décembre dans le cadre d’un échange de prisonniers avec la star américaine du basket Brittney Griner, détenue en Russie depuis 9 mois.

Condamné en 2012 à 25 ans de prison, ce moustachu charismatique faisait l'objet de négociations depuis des années entre Moscou et Washington. Le trafiquant d'armes présumé avait été arrêté dans un hôtel à Bangkok en mars 2008, au terme d'une opération menée conjointement par les forces thaïlandaises et des agents américains qui s'étaient fait passer pour des acheteurs potentiels agissant au nom des FARC. Piégé, Viktor Bout est alors incarcéré dans une prison de haute sécurité en Thaïlande. En 2010, il est extradé de Thaïlande dans un jet spécialement affrété par les États-Unis pour être jugé. Reconnu coupable en novembre 2011 de trafic d'armes, il a été condamné en avril 2012 à New York à 25 ans de prison.

Viktor Bout, né en 1967 au Tadjikistan, a suivi des études à l'Institut militaire des langues étrangères. Ce polyglotte, qui a "occupé à une époque un poste important au KGB, peut-être même celui de sous-directeur" selon l’ONU, aurait profité de l'effondrement de l'URSS au début des années 1990 pour mettre la main sur une flotte d'avions cargo obsolètes, mais surtout sur le colossal stock de matériel militaire du bloc de l’Est. D'après le New York Times, il bénéficiait, à la fin des années 1990, de la plus grande flotte privée au monde qui servait à convoyer toutes sortes d’armes comme les célèbres fusils mitrailleurs Kalachnikov, des lance-roquettes RPG, des tonnes de munitions, mais aussi des chars d’assaut et des hélicoptères d’attaque, notamment à destination de l’Asie, de l’Amérique du Sud, ou encore de pays africains sous embargo.

Explicitement nommé dans plusieurs rapports de l'ONU, Viktor Anatolievitch Bout, "détenteur d'au moins cinq passeports différents" et connu sous au moins sept pseudonymes, est accusé d'avoir joué un rôle non négligeable dans l’embrasement des conflits en Sierra Leone, au Libéria, en Angola, au Rwanda, en Somalie et en RD Congo. C'est d'ailleurs de là que provient ce surnom de "marchand de mort". Bout est par exemple soupçonné d'avoir organisé, en s'appuyant sur les flottes de ses nombreuses compagnies aériennes, pas moins de 38 livraisons illégales d’armes en Afrique. On peut, par exemple, mentionner, au compte de ses méfaits présumés et contradictoires, la livraison d'armes aux rebelles de l'UNITA, mais aussi au gouvernement de Luanda.

En Afghanistan, il aurait reproduit le même schéma en armant, d’une part, les forces du commandant Massoud et, d'autre part, ses ennemis, les Taliban. Selon plusieurs médias, son profil de trafiquant d’armes sans vergogne n'a pas empêché l'administration américaine de faire appel à ses services lors de l'invasion de l'Irak pour livrer des armes aux troupes américaines et à leurs alliés en 2004. Il aurait, selon ses dires, également transporté des soldats français au Rwanda et aidé au déploiement de Casques bleus au Timor-Oriental.

Face à des accusations américaines multiples et répétées, le Russe a toujours affirmé s'être contenté de développer une activité de transport cargo tout à fait légale. "Je ne suis pas coupable, je n'ai jamais eu l'intention de tuer qui que ce soit, je n'ai jamais eu l'intention de vendre des armes à qui que ce soit, Dieu sait la vérité", lancera-t-il avant l'énoncé du verdict. Le ministère russe des Affaires étrangères promettra alors de tout faire pour obtenir son retour en Russie, qualifiant le verdict de "politique". Moscou n'a eu de cesse, depuis, de fustiger son incarcération, signe, pour certains observateurs, que monsieur Bout a pu agir avec le consentement, au moins tacite, de responsables russes.


Jeudi 8 ------------------


IRAN - Un manifestant accusé d'avoir blessé un paramilitaire a été exécuté. C'est le premier depuis le début de la contestation, mais ce ne sera probablement pas le dernier compte tenu du nombre de prisonniers condamnés ou en attente de jugement.


Mercredi 7 -------------


CHINE - La Chine annonce un allègement général des règles sanitaires contre le Covid-19, autorisant certains cas positifs à effectuer leur quarantaine à domicile et réduisant son recours aux tests PCR. Il est désormais possible de voyager d'une province à l'autre sans avoir à présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures, et aucun test n'est exigé à l'arrivée.


Le Royaume-Uni va vers une crise alimentaire, avertissent les agriculteurs
AFP, Le Matin - 06 dec 2022
https://www.lematin.ch/story/le-royaume-uni-va-vers-une-crise-alimentaire-avertissent-les-agriculteurs-959407793497 


Après des pénuries d’œufs, les tomates et les poires pourraient venir à manquer: frappé par une envolée des coûts, le Royaume-Uni se dirige tout droit vers une crise d’approvisionnement alimentaire, a prévenu, mardi, son principal syndicat agricole. À terme, « le danger est que nous produisions toujours moins de notre alimentation ici et que nous dépendions toujours plus des importations », a affirmé, à Londres, Minette Batters, présidente de la National Farmers’ Union (NFU), ajoutant que le pays avait notamment « trop compté sur l’Espagne par le passé ».

Selon le syndicat, les agriculteurs britanniques sont dans « une situation d’urgence », frappés par l’envolée des coûts des engrais, des aliments pour animaux, du carburant et de l’énergie, conséquences de la perturbation des chaînes d’approvisionnement liées à la pandémie et de la guerre en Ukraine. Les œufs sont déjà devenus plus rares et chers, à cause de ces surcoûts, auxquels s’est ajoutée une épidémie locale de grippe aviaire. De nombreux supermarchés britanniques en sont réduits à les rationner. Et les cultures sous serre, comme les tomates, les concombres, les laitues ou le céleri, très gourmandes en énergie, sont particulièrement touchées. Certaines verront cette année leurs niveaux de production les plus faibles depuis 1985, le début des statistiques en la matière.

Face à cette situation, il faut partager les risques liés aux coûts avec les entreprises intermédiaires, notamment chargées de l’emballage ou les distributeurs, selon le syndicat, qui demande « davantage d’équité » dans la chaîne d’approvisionnement. Le NFU affirme qu’il y a 7.000 entreprises agricoles de moins dans le pays qu’en 2019 – une baisse de près de 5 % –, alors que les engrais azotés ont par exemple augmenté de 240 % et que le gaz vendu en gros a subi une hausse massive de 650 % sur cette période de 3 ans. Le NFU a aussi critiqué, mardi, la volonté du gouvernement conservateur de signer des accords commerciaux tous azimuts depuis le Brexit, comme avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui exposent les agriculteurs britanniques à une concurrence accrue.

Au Royaume-Uni, comme ailleurs sur la planète, la production alimentaire est en outre confrontée au changement climatique et à la perte de biodiversité. À la veille de l’ouverture de la COP15 biodiversité au Canada, l’Office national des statistiques a pointé, mardi, que seule une poignée d’entreprises au Royaume-Uni surveillent leur impact sur la nature et la biodiversité, des chiffres qui n’incluent toutefois pas les entreprises agricoles. Mais le pays a « un degré élevé de sécurité alimentaire », a affirmé le gouvernement, assurant être en contact avec les secteurs concernés « pour garantir qu’ils sont bien préparés à toute une gamme de scénarios ».

Au-delà des questions de coûts, qui flambent partout dans le monde, les agriculteurs d’outre-Manche souffrent aussi des conséquences du Brexit, qui a compliqué l’embauche de travailleurs européens sur lesquels s’appuyait le secteur. Le NFU demande au gouvernement d’accorder davantage de visas de travailleurs saisonniers, alors que certains producteurs ont vu, cette année, certaines de leurs cultures pourrir sur pied, faute de bras pour les récolter. En décembre dernier, le gouvernement britannique avait étendu jusqu’à la fin 2024 la possibilité de recourir aux travailleurs saisonniers agricoles étrangers – avec au total 40.000 visas en 2022. Trop peu, selon la NFU: « Nous voulons 55.000 saisonniers par an sur une période continue de cinq ans », a martelé Minette Batters.


Mardi 6 -----------------


Indonésie: Le Parlement criminalise les relations sexuelles hors mariage
AFP, France24 - 06 dec 2022
https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20221206-indon%C3%A9sie-le-parlement-criminalise-les-relations-sexuelles-hors-mariage 


Le Parlement indonésien a approuvé mardi 6 décembre un texte criminalisant le sexe hors mariage, dénoncé par les défenseurs des droits humains comme un recul des libertés et un glissement vers le fondamentalisme dans le pays à majorité musulmane le plus peuplé du monde. Cette réforme du code pénal, lequel date de l'époque coloniale néerlandaise, a été adoptée à la majorité des députés. Elle punit notamment les relations sexuelles extra-maritales ainsi que la cohabitation des couples non-mariés.

Selon le texte consulté par l'AFP, la cohabitation illégale sera passible de 6 mois d'emprisonnement, et les relations sexuelles hors mariage d'un an de prison. "Nous avons fait de notre mieux pour tenir compte des questions importantes et des différentes opinions qui ont été débattues", a déclaré devant le Parlement le ministre de la Justice, Yasonna Laoly. "Cependant, il est temps pour nous de prendre une décision historique sur l'amendement du code pénal, et de laisser derrière nous le code pénal colonial dont nous avons hérité" lors de l'indépendance du pays en 1949, a-t-il ajouté. Un porte-parole du comité chargé d'élaborer le projet au ministère de la Justice, Albert Aries, a affirmé que la réforme protégera l'institution du mariage. Il a souligné que les actes sexuels prémaritaux et extra-maritaux ne pourront être signalés que par le conjoint, les parents ou les enfants, ce qui limite de facto la portée du texte. Mais les détracteurs de la nouvelle loi l'ont dénoncée comme instituant une atteinte à la liberté des mœurs.

Selon les groupes de défense des droits humains, les nouveaux amendements soulignent un glissement croissant vers le fondamentalisme dans un pays longtemps salué pour sa tolérance religieuse et où la laïcité est inscrite dans la Constitution. Les nouvelles règles pourraient également avoir un impact majeur sur la communauté LGBTQ en Indonésie, où le mariage entre personnes du même sexe n'est pas autorisé. "Nous reculons... les lois répressives auraient dû être abolies. Mais le projet de loi montre que les arguments des universitaires étrangers sont vrais, que notre démocratie est indiscutablement en déclin", a déclaré à l'AFP Usman Hamid, directeur d'Amnesty International Indonésie.

Une centaine de personnes qui protestaient contre le projet de loi avaient déployé lundi à Jakarta une banderole jaune sur laquelle on pouvait lire: "Rejetez l'adoption de la révision du code pénal". Certaines ont déposé des pétales de fleurs sur la banderole comme on le fait pour des funérailles. Selon Abdul Ghofar, militant du groupe environnemental indonésien WALHI, ces actes symboliques traduisaient le "chagrin" du public face à l'adoption imminente de la révision. Une autre manifestation pour rejeter la nouvelle loi était prévue mardi devant le siège du Parlement. Le texte voté, qui doit encore être signé par le président, sera applicable dans trois ans. Bambang Wuryanto, le chef de la commission parlementaire qui a supervisé les délibérations sur le texte, a reconnu que "c'est un produit humain et qu'il ne sera donc jamais parfait". Mais il a invité les critiques à "déposer un recours judiciaire auprès de la cour constitutionnelle" au lieu de manifester.


États-Unis: La Cour suprême pourrait autoriser des commerces à discriminer les clients LGBT
AFP, France24 - 06 dec 2022
https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20221206-%C3%A9tats-unis-la-cour-supr%C3%AAme-pourrait-autoriser-des-commerces-%C3%A0-discriminer-les-clients-lgbt 


La majorité conservatrice à la Cour suprême américaine a semblé réceptive, lundi, aux arguments d'une créatrice de sites Internet qui refuse d'en concevoir pour des mariages homosexuels car elle ne veut pas "promouvoir des idées contraires à sa foi. "Pour la première fois de son histoire", la Cour pourrait autoriser une entreprise "à refuser de servir un client sur des critères raciaux, de sexe, ou de religion", a relevé avec émoi la juge Sonia Sotomayor. Avec ses deux consœurs progressistes, la magistrate a mis en garde pendant l'audience contre un tel arrêt, susceptible selon elles d'ouvrir la porte à des discriminations en tout genre.

Mais les six juges conservateurs de la Cour ont semblé davantage réceptifs aux arguments de Lorie Smith, la patronne de l'entreprise "303 creative" située dans le Colorado. "Je veux créer des sites uniques pour célébrer la beauté du mariage entre un homme et une femme", a-t-elle déclaré depuis les marches de la Cour. Mais "le Colorado essaie de me forcer à (...) promouvoir des idées contraires à ma foi". Cet État de l'Ouest américain interdit depuis 2008 aux commerçants de discriminer leurs clients sur la base de leur orientation sexuelle, sous peine d'amende. Lorie Smith n'a pas été sollicitée par un couple gay, ni poursuivie par les autorités, mais elle a porté plainte contre la loi à titre préventif. Après avoir perdu devant une cour d'appel, elle s'est tournée vers la Cour suprême.

Ce n'est pas la première fois que la haute juridiction, qui a reconnu le droit au mariage entre personnes de même sexe en 2015, est appelée à arbitrer entre les minorités sexuelles et des commerçants chrétiens. En 2018, elle avait donné raison à un pâtissier qui refusait de faire un gâteau de mariage pour un couple gay. Mais elle avait fondé sa décision sur des motifs annexes sans édicter de grands principes. Depuis, Donald Trump a consolidé sa majorité conservatrice et la Cour pourrait rendre, d'ici au 30 juin, un arrêt à la portée plus large. La Maison Blanche l'a appelée à la retenue. "Il n'y a aucune raison de changer l'équilibre" actuel, a déclaré sa porte-parole Karine Jean-Pierre lors d'un point-presse. L'administration démocrate pense que tous les Américains "ont le droit à un accès égal à la société, ce qui implique aux produits et aux services" en vente dans le pays, a-t-elle ajouté.

Pendant l'audience, l'avocate de Lorie Smith a soutenu qu'il ne s'agissait pas de discrimination homophobe, mais de défendre la liberté d'expression d'une "artiste". "Mme Smith a des clients LGBT", a plaidé Kristen Waggoner, par ailleurs présidente du groupe juridique chrétien "Alliance Defending Freedom". Mais elle ne veut pas être contrainte à "transmettre un message" contraire à ses valeurs.La loi ne porte pas sur le contenu des produits, mais oblige à les offrir à tous les clients, a rétorqué l'avocat du Colorado, Eric Olson. Pour lui, Lorie Smith pourrait très bien décorer ses sites web avec des messages bibliques sur le mariage "entre un homme et une femme", mais ne peut pas refuser de les vendre à des couples homosexuels.

La juge conservatrice Amy Coney Barrett n'a pas été convaincue. Lorie Smith refuse de produire des sites de mariage pour des hétérosexuels divorcés ou ayant commis des adultères donc "c'est le message, pas l'orientation sexuelle du couple qui compte", a déclaré la magistrate. Son confrère Samuel Alito a pour sa part défendu "les gens honorables qui s'opposent au mariage entre personnes de même sexe", refusant de les comparer à ceux qui s'opposaient dans le passé au mariage entre Américains noirs et blancs.

"Historiquement, l'opposition aux mariages interraciaux et à l'intégration a souvent été justifiée par des principes religieux", a rétorqué la juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson. Et de demander si un photographe de centre commercial, soucieux de recréer l'ambiance des années 50, pourrait être autorisé à refuser d'asseoir des enfants noirs sur les genoux du Père Noël ? "Et si quelqu'un pense que des personnes handicapées ne doivent pas se marier ? Où est la limite ?" a renchéri Sonia Sotomayor. "Les coiffeurs, jardiniers, plombiers (...) ne peuvent pas invoquer le premier Amendement pour décliner les mariages gays, mais c'est différent pour les artistes", a répondu conciliant le juge conservateur Brett Kavanaugh. Pour lui, la Cour pourrait donc se contenter de répondre à une question limitée: "Les concepteurs de sites sont-ils comme des restaurateurs ou des éditeurs ?"


RDC - Le gouvernement de Kinshasa estime à environ 300 morts, dont 17 enfants, le massacre dans le village de Kishishe le 29 novembre, imputé au M23. Les nouveaux chiffres s'appuient sur les recensements faits par une organisation qui regroupe toutes les communautés de la région. Le M23 a conquis ces derniers mois de larges portions de territoire jusqu'à s'approcher de Goma, capitale du Nord-Kivu. Un accord a été conclu le 23 novembre pour ordonner un cessez-le-feu suivi d'un retrait du M23 des positions qu'il occupe, mais aucun retrait n'a été observé à ce jour.


Lundi 5 -----------------


TCHAD - A l'issue d'un procès de masse à huis clos, sans avocats ni médias indépendants, le tribunal de Koro Toro (en plein désert) condamne 262 personnes à des peines de 2 à 3 ans de prison après les manifestations qui avaient fait une cinquantaine de morts le 20 octobre.

SOUDAN - Un accord cadre est convenu sur la transition vers un gouvernement civil dans 24 mois, avec l'élaboration d'une nouvelle constitution. Il prévoit des négociations sur "plusieurs points en suspens": la responsabilité et la justice transitionnelle, le démantèlement de l'ancien régime, la révision de l'accord de paix de Juba et la réforme de la sécurité. Les partis signataires sont les Forces pour la liberté et le changement (FFC), le Front révolutionnaire soudanais (de Al Hadi Idris), le Parti du congrès du peuple, le Parti unioniste démocratique et des groupes professionnels et de la société civile. Les principaux dissidents et certains groupes réformistes restent toutefois en dehors de l’accord. L'autorité de transition, y compris le cabinet et le Conseil souverain, sera entièrement composée de civils. Mais l’armée fera partie d’un nouveau "conseil de sécurité et de défense" placé sous la direction du Premier ministre. Les mouvements islamistes ont rejeté cet accord.