Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
19.12.2025
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A mettre en rapport avec cet article Fatigués du "996", des jeunes Chinois préfèrent "la planche" du 07/06/2021, publié en rubrique Chine
"Grande démission": 4,5 millions d'Américains ont quitté leur emploi en mars, un chiffre record
par Jérémy Bruno
BFM Business - 04 mai 2022
https://www.bfmtv.com/economie/emploi/grande-demission-4-5-millions-d-americains-ont-quitte-leur-emploi-en-mars-un-chiffre-record_AV-202205040378.html
Le "Big Quit" continue aux Etats-Unis. De l'autre côté de l'Atlantique, 4,5 millions de travailleurs ont quitté leur emploi en mars, selon les dernières données du Bureau of Labor Statistics, institut public de statistiques rattaché au département du Travail. La plus forte hausse du nombre de démissions a été enregistrée dans le secteur des services professionnels et des services aux entreprises, mais aussi dans le secteur de la construction, rapporte CNN.
La tendance du "Big Quit", que l'on peut traduire en français par "la grande démission", a émergé pendant l'épidémie de Covid-19 et s'est poursuivie: la volonté d'avoir un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle et la généralisation du télétravail poussent de plus en plus de salariés américains à changer d'employeur ou à se reconvertir, entraînant une vague de démissions massives dans le pays.
Un phénomène porté par un marché de l'emploi très favorable aux Etats-Unis: le chômage est au plus bas et les tensions de recrutement sont fortes dans de nombreux secteurs. Selon les chiffres du Bureau of Labor Statistics, pas moins de 11,5 millions d'emplois étaient disponibles au mois de mars, le niveau le plus élevé depuis décembre 2000. Rapporté aux chiffres du chômage, il y avait 1,9 offre d'emploi disponible pour chaque chômeur le mois dernier.
La grande démission aux Etats-Unis, symbole d'un nouveau rapport au travail
par Marina Fabre Soundron
Novethic - 10 jan 2022
https://www.novethic.fr/actualite/social/conditions-de-travail/isr-rse/la-grande-demission-aux-etats-unis-symbole-d-un-nouveau-rapport-au-travail-150473.html
Plus de 4,5 millions d'Américains ont quitté leur travail au mois de novembre, un record. Ce phénomène, baptisé "The Great Resignation", qui s'exerce depuis la pandémie, est devenu viral sur les réseaux sociaux. Il exprime à la fois le ras-le-bol et la quête de sens de millions de travailleurs. Si en France un tel phénomène n'est pas visible, le boom des ruptures conventionnelles et la pénurie de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs peuvent être des signes avant-coureurs.
C’est un phénomène inédit aux États-Unis. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le pays connaît un taux de démissions croissant. Au mois de novembre, plus de 4,5 millions d’Américains ont ainsi quitté leur emploi, selon les chiffres publiés par le Bureau américain des statistiques du travail. Du jamais vu en deux décennies. La puissance américaine est ainsi passée de "You’re Fired" ("Vous êtes virés"), à "I quit" ("Je démissionne"). Ce phénomène est même devenu viral sur les réseaux sociaux.
Le mouvement a été lancé par Shana Blackwell, jeune employée d’un supermarché Walmart qui a publiquement annoncé - dans le haut-parleur du magasin - qu’elle démissionnait. Sur TikTok, la vidéo est devenue virale, générant des dizaines de millions de vues et un hashtag qui reflète une vraie tendance "#quitmyjob". "Il y a un aspect sociétal, social, voire psychologique", décrypte l’économiste Philippe Crevel. "Pendant la pandémie, certains salariés ont pris conscience que leurs conditions de vie n’étaient pas bonnes et qu’ils souhaitaient avoir un travail en phase avec leurs envies et leurs valeurs", ajoute-t-il.
Les PDG aussi concernés
Au début, les secteurs des services étaient les plus touchés par le phénomène. Mais la tendance s’est généralisée et concerne toutes les professions, catégories et âges. Même les PDG sont touchés. Une étude réalisée par le cabinet de conseil Heidrick & Struggles a ainsi révélé que le nombre de démissions de PDG au premier semestre 2021 était monté en flèche, soulignant que les CEO [Chief executive officer; PDG en français; ndc] n’étaient pas "immunisés" contre l’épuisement et le stress. "Les motifs de démission diffèrent généralement selon la catégorie socio-professionnelle", avance Philippe Crevel.
De fait, si les caissières de supermarchés, aides-soignantes, femmes de ménages ont massivement démissionné, c’est pour exprimer un ras-le-bol. "Maintenant que la reprise économique est là, ces travailleurs se rendent compte qu’il n’y a pas de raisons qu’ils continuent à être sous-payés, après avoir été mis sous pression pendant près d’un an alors qu’il y a de plus en plus d’opportunités de trouver un autre emploi", écrit le Wall Street Journal. Les CSP+ [catégories socio-professionnelles supérieures; ndc], eux, ont profité du télétravail et ont eu une prise de conscience. "Certains ont déménagé des grandes villes comme Los Angeles ou San Francisco pour rejoindre l’intérieur des terres, en quête de calme", explique Philippe Crevel.
Revalorisation des bas salaires
Les répercussions de ce phénomène sont multiples. Les entreprises doivent rivaliser d’efforts pour attirer et garder leurs salariés dans un contexte de vieillissement de la population. Plusieurs grandes enseignes ont ainsi revalorisé le salaire minimum à 15 $ contre 12 ou 10 pour certaines. Goldman Sachs rapporte qu’au dernier trimestre 2021, le niveau des bas salaires a augmenté de 6 %. "Les travailleurs veulent de meilleurs salaires et avantages, bien sûr, mais ils exigent également de l'autonomie et de la flexibilité, notamment dans leurs horaires de travail. Et les employeurs - grands et petits - doivent simplement réagir", estime l’économiste en chef de Linkedin, Karin Kimbrough qui constate un boom des offres.
Ce phénomène, qui est surtout visible aux États-Unis pourrait s’exporter. L’économiste Philippe Crevel note deux signaux marquants en France: la hausse des ruptures conventionnelles "qui témoigne d'une volonté de changement" et une hausse des emplois vacants dans l’hôtellerie, le bâtiment ou encore le nettoyage. Fin novembre, plusieurs grands groupes comme Decathlon et Leroy Merlin ont d’ailleurs fait l’objet de grèves. Face à une pénurie de main d’œuvre, le rapport de force a changé et les "bas salaires" réclament une augmentation.
La grande démission est-elle une grande illusion ?
chronique de Romuald Cetkovic (Maisons du Monde)
JDN - 21 jun 2022
https://www.journaldunet.com/management/emploi-cadres/1512599-la-grande-demission-est-elle-une-grande-illusion/
La grande démission touche le marché de l'emploi aux USA et se propage au reste des pays occidentaux depuis quelques mois. Quels sont les risques et opportunités liés à cette tendance ?
La grande démission touche le marché de l’emploi aux États-Unis depuis le printemps 2021 et se propage au reste des pays occidentaux depuis quelques mois. Le phénomène est apparu lorsque les économies sont sorties de la léthargie de la pandémie et que l’activité économique a explosé suite à de nombreux mois de ralentissement. Le besoin de main d’œuvre ayant soudainement explosé, les entreprises ont rapidement été en concurrence pour attirer les talents.
Le phénomène a été exacerbé par le rattrapage des démissions qui auraient normalement dû se produire, mais repoussées en raison de la crise sanitaire, et par l’explosion des cas de burnout... mais pas seulement ! Il y a ceux qui ne souhaitent pas reprendre leur vie professionnelle après des mois en télétravail et qui souhaitent désormais réinventer leur vie. L’inflation des prix, une croyance d’un "mieux ailleurs" et un rapport de force qui s’inverse entre salariés et employeurs, finissent de conforter cette tendance qui devrait s‘installer dans la durée.
Quelques chiffres récents sur ce phénomène aux États-Unis (source : Willis Towers Watson's 2022 Global Benefits Attitudes Survey) :
- Plus de 4 millions de personnes / mois quittent leur emploi aux USA depuis début 2022 et presque 48 millions d’américains ont franchi le cap en 2021 et démissionné (un record !)
- 44 % des employés Américain sont en recherche active de poste. Plus de la moitié de ces salariés évoquent la rémunération comme principal critère de motivation
En France, selon une récente étude OpinionWay, 35 % des personnes sondées envisagent de quitter leur poste dont 42 % pour les moins de 35 ans. Le volume des ruptures conventionnelles au nombre de 121.200 (hausse de 6,7 %, par rapport à 2019) et des démissions enregistrées au 3e trimestre 2021 au nombre de 445.000 (hausse de + 14,1 % par rapport à la même période en 2019) sont en nette progression, mais restent sans commune mesure pour le moment, avec les États-Unis.
Est-ce que parce que nous avons toujours travaillé de cette façon qu’il faut continuer ? Évidemment que non ! Il faut transformer notre rapport au travail: non seulement travailler différemment mais travailler mieux. Il faut cependant nuancer l’euphorie qui entoure le phénomène, car d’importantes étapes restent encore à franchir pour que cette grande démission dans la forme que nous vivons actuellement ne devienne pas juste une grande illusion.
- Tout d’abord n’oublions pas que cette transformation s’appuie principalement sur la mise en place du télétravail. Les salariés n’y voient pour le moment que des avantages. Mais est-ce vraiment à raison ? La transformation se doit d’être réfléchie et accompagnée. Les risques à moyen terme d’isolement social et de développement de troubles psychologiques sont importants et souvent sous-estimés
- Les employeurs de leur côté y voient une opportunité pour optimiser leur structure de coût en basculant les collaborateurs en télétravail et/ou en flex office. Plus besoin de locaux aussi grands, voir plus besoin de locaux du tout. Mais outre l’argument économique, est-ce vraiment une bonne initiative ? comment créer une dynamique de groupe ou partager une culture d’entreprise sans jamais se croiser ? Comment créer un lien de confiance et une unité, un esprit de cohésion et d’équipe ?
- Le premier risque sous-jacent qui découle des deux premiers est celui de l’Uberisation de pans entiers de fonctions intégrées aujourd’hui dans les entreprises. De nombreux salariés qui s’inscrivent dans le mouvement de la grande démission font le choix de l’entreprenariat en créant des structures à un salarié sans réelle formation et sans accompagnement au risque de se retrouver dans quelques mois en grande difficulté financière
- Le second risque sous-jacent, est celui de la délocalisation internationale des collaborateurs. Si je ne partage jamais de moment en présentiel avec mes collaborateurs qui sont 100 % en télétravail pourquoi n’optimiserais-je pas mes coûts en recrutant des compétences dans un pays à faible coût de main d’œuvre ? Citons l’exemple de PayFit (gestion de paie en ligne), dont les salariés sont en télétravail à 100 % en France. L’entreprise a ouvert, en mai dernier, un second site à Barcelone où 500 nouveaux postes sont à pourvoir en 2022. A Barcelone, ils sont sous contrat et rémunération espagnols. A ce titre, les pouvoirs publics devraient se préoccuper rapidement du phénomène, car l’impact sur les masses salariales et les finances publiques nationales seront sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusque-là. Dans ce cadre, la question de la réglementation et du droit du travail pour les salariés travaillant de l’étranger grâce aux technologies numériques va vite devenir un challenge pour les états à forts coûts salariaux.
- Enfin de nombreux salariés se sont autorisés à rejoindre ce mouvement de grande démission en espérant subvenir à leurs besoins par une utopique éternelle croissance des marchés financiers (pour les USA) ou encore par le matelas économique du chômage en France. Mais qu’en sera-t-il lorsque le contexte économique sera moins favorable et qu’une crise économique de type de celle de 2008 surviendra ?
Alors, cette aspiration au changement au travers de la grande démission n’est-elle pas une phase intermédiaire en attendant de poser sereinement les bases d’un nouveau monde du travail ?
La pandémie a montré qu’une autre organisation du travail était possible. De nombreuses entreprises testent la mise en place de la semaine de 4 jours, par exemple. L’Islande, qui l’a expérimentée auprès de 2.000 salariés entre 2015 et 2019, a récemment présenté des résultats encourageants. L’Espagne va elle aussi, dès cette année, lancer un test grandeur nature sur la semaine de 4 jours. Le changement est donc en marche, et toute résistance ou tentative de marche arrière est désormais inconcevable. Les prochaines années vont être les années de la grande réinvention du travail. (...)
02/06/2023 >> FRANCE - L'absentéisme a progressé de 12 points par rapport à 2021. Le baromètre de Malakoff Humanis révèle une nette augmentation des arrêts-maladie multiples et précise que les troubles psychologiques constituent le premier motif des arrêts longs, de plus de 30 jours. Selon une dernière étude d'Axa, la moitié des salariés du secteur privé a été arrêtée au moins une fois en 2022, ce qui est une proportion jamais atteinte depuis la première édition de ce baromètre, en 2016
20/06/2023 >> Une enquête conduite par PwC auprès de plus de 52.000 travailleurs à travers le monde, indique que 1 employé sur 5 a l’intention de quitter son emploi dans les 12 prochains mois, contre 19 % l'an dernier.