Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
29.10.2025
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En panne de naissances, la Chine n'est peut-être déjà plus le pays le plus peuplé au monde
par Pierre-Antoine Donnet
Asialyst - 05 mai 2021
https://asialyst.com/fr/2021/05/05/chine-vieillissement-panne-naissances-peut-etre-plus-pays-plus-peuple-monde/
La rumeur se fait de plus en plus insistante à Pékin. L’annonce repoussée des chiffres du Bureau national des statistiques l’alimente. La natalité est en berne et la Chine n’est peut-être déjà plus le pays le plus peuplé du monde, supplanté par l’Inde. Cette situation inédite a toute son importance car si elle se vérifie, elle confirmerait ce que l’on soupçonnait depuis quelque temps: la Chine ne sera plus en mesure de payer les retraites. Ce phénomène rebat les cartes sur le plan géostratégique: le « rêve chinois » de Xi Jinping sera-t-il compromis ?
Les autorités chinoises avaient promis de révéler le 10 avril les résultats très attendus du recensement national conduit en 2020. Comme tous les 10 ans, les chiffres devaient préciser la population de la 2e puissance économique mondiale. Or rien n’est venu. D’où le soupçon sur le fait que ces chiffres sont probablement plus calamiteux qu’attendus. Après des semaines de spéculations, le BNS a une nouvelle fois retardé l’échéance, nourrissant encore l’hypothèse d’une crise démographique plus profonde qu’anticipée, aux lourdes implications sociales, économiques et géopolitiques pour la Chine renaissante du président Xi Jinping, déjà vieille avant d’être riche. « Ça veut dire que les chiffres sont très moches. Et le bureau des statistiques a besoin de temps pour les retravailler », persiflent des internautes sur Weibo, le Twitter chinois, cités par le Figaro.
La population chinoise a continué de progresser en 2020, affirmait le South China Morning Post le 29 avril. Le quotidien hongkongais cite le BNS, qui nie ainsi un premier recul depuis 60 ans. Ce démenti est une réplique à un article explosif du Financial Times du 27 avril. Selon le quotidien britannique, la population chinoise a déjà commencé à se réduire comme peau de chagrin, une première depuis la grande famine causée par le Grand Bond en avant de l’ère maoïste, qui avait coûté la vie à 40 millions de Chinois.
Malgré les dénégations de Pékin, le déclin semble bien réel puisque « la sévérité de la crise démographique en Chine dépasse l’imagination, et les perspectives économiques sont bien plus sombres que l’ont prédit les économistes », juge Yi Fuxian, chercheur à l’université du Wisconsin à Madison, cité par [Le Figaro]. Pour le démographe, la population est en recul depuis 2018: elle est déjà sous la barre de 1,28 milliard d’habitants, bien loin du 1,4 milliard mis en avant par le pouvoir et relayé par les organisations internationales.
En brûlant les étapes, « l’usine du monde » s’expose à de lourds défis qui menacent le « rêve chinois » de renaissance du président Xi, souligne Le Figaro. Les pays développés ont généralement atteint le stade du grand âge lorsqu’ils avaient des revenus élevés tournant autour de 30.000 $ par habitant. En Chine, il n’est que de 10.000 $, soit 4 fois moins qu’en France, pour faire face à une hausse à venir des maladies du grand âge, dans un système où l’État-providence reste rudimentaire.
L’inéluctable repli démographique est également lourd d’enjeu géopolitique à l’heure où Pékin affirme ses ambitions mondiales sous la houlette de Xi, champion d’un nationalisme décomplexé. Ces statistiques de déclin sont en contradiction avec l’image d’une Chine en pleine ascension projetée par le pouvoir, et qui use de la taille de son marché pour séduire les investisseurs, et parfois intimider les chancelleries.
L’ascension de la Chine stoppée ? Tout le monde n’est cependant pas d’accord sur la signification de ce déclin démographique. À l’instar de Gideon Rachman, qui réagissait ce lundi 3 mai dans le Financial Times à la polémique sur l’état de la démographie chinoise. Pour le journaliste britannique, ce qui était vrai pour les grandes puissances jusqu’au XXe siècle ne l’est plus au XXIe siècle. La guerre devient de plus en plus technologique, fondée sur des drones sans pilote, et ne nécessite plus autant de troupes conventionnelles qu’auparavant, ce qui donnait un avantage stratégique aux pays ayant connu un boom démographique.
La Chine est en train – si ce n’est déjà fait – de céder sa couronne de nation la plus peuplée au monde au profit de l’Inde. D’ici la fin du siècle, le pays de Narendra Modi devrait compter, selon les projections de l’ONU, près de 1,5 milliards d’habitants, contre 1 milliard en Chine – certaines études parlent même de 800 millions. « Mais l’économie indienne représente seulement 20 % de l’économie chinoise, argumente Gideon Rachman. Donc le fossé de richesse et de puissance ne sera pas comblé rapidement. » Finalement, la Chine connaît la même trajectoire démographique que les puissances d’Asie du Nord-Est: le Japon a atteint son pic démographique en 2010 avec 128,5 millions d’âmes. Depuis, sa population est en baisse continue et pourrait atteindre les 75 millions d’ici la fin du siècle, toujours selon les experts onusiens. Les tendances sont similaires en Corée du Sud.
Par ailleurs, poursuit Gideon Rachman, « c’est la structure plus que la taille de la population chinoise qui sera le vrai défi ». D’ici 2040, autour de 30 % du pays aura plus de 60 ans. Davantage de personnes âgées devront être soutenues par une population active plus petite, ce qui ralentira la croissance économique, reconnaît le journaliste. « La Chine n’atteindra sans doute jamais les niveaux de revenus par habitant aux États-Unis. Mais même si la richesse du Chinois moyen représente la moitié de celle de l’Américain moyen, l’économie de la Chine dépassera quand même en taille celle de l’Amérique », souligne-t-il.
Il n’empêche, le vieillissement accéléré de la Chine angoisse notoirement la banque centrale [PBoC] à Pékin, remarque le South China Morning Post. Comment le système des retraites pourra-t-il supporter ce déclin ? Se faisant l’écho de l’institution financière chinoise, le très officiel Global Times tire lui aussi la sonnette d’alarme: il est urgent de supprimer la politique de limitation des naissances et d’encourager pleinement les Chinois à faire des enfants ! La fin de la politique de l’enfant unique en 2015 n’a en effet pas permis de provoquer un boom des naissances.
« Avec ses fausses données démographiques, la Chine a trompé les pays étrangers et les investisseurs, faisant passer un vieux chat malade pour un lion plein de vigueur », insiste Yi Fuxian. Le problème de fond est que les Chinois ne veulent plus faire d’enfant. « La plupart des jeunes, filles ou garçons, ne veulent qu’un seul enfant, ou pas du tout », relève le démographe. Une révolution illustrée par l’augmentation de l’âge du mariage en une décennie, passé de 23 ans à 28 ans entre 2010 et 2020, et marqué par un télescopage entre les rites traditionnels et l’envolée des coûts de la vie. « En Chine, acheter un appartement et une voiture est une condition préalable au mariage. Mais les prix immobiliers et la pression sociale découragent les jeunes », analyse encore Yi Fuxian. Or dans une société encore traditionnelle comme la Chine, le concubinage est mal vu.
Ces dernières semaines, plusieurs des grandes voix du féminisme en Chine se sont vues réduites au silence, avec la fermeture en cascade de plusieurs de leurs comptes sur les réseaux sociaux chinois. En cause: certains groupes féministes rejettent le mariage et la procréation. Ce qui est inacceptable aux yeux du gouvernement chinois, pour qui l’union hétérosexuelle reste le fer de lance de la natalité, à l’heure du déclin de sa population.
Premières alertes de la crise démographique annoncée
par Jean-Paul Yacine
Questions Chine - 01 mai 2021
https://www.questionchine.net/premieres-alertes-de-la-crise-demographique-annoncee
Le Bureau National des Statistiques tarde à reconnaître que l’indice de fertilité des femmes chinoises est tombé très en-dessous du taux de 1,8. La tendance qui se confirme menace tout l’équilibre social du pays.
Le 29 avril, une courte déclaration du Bureau National des Statistiques démentait un article du Financial Times qui évoquait une baisse de la natalité durant les trois dernières années. « Selon un recensement montrant que la population a atteint un pic, la crise démographique se profile, plus grave et plus rapidement que prévu ». Sans donner de précision, le BNS affirmait cependant que la population chinoise avait continué à croître en 2020. Pour autant, le Financial Times se référait précisément aux statistiques officielles de janvier 2020, montrant une chute continue de la natalité, répertoriée par le BNS lui-même et confirmée par d’autres sources officielles.
Le nombre des naissances en 2019 – 14,6 millions - était en baisse de 4 % par rapport à 2018. Il s’agissait du chiffre le plus faible depuis 1961, la dernière année des grandes famines où seulement 11,8 millions de nouveaux nés avaient été enregistrés. La tendance est confirmée par le Ministère de la sécurité publique. Elle s’aggrave. Selon une note du 8 février dernier, en 2020, le chiffre des naissances était de 10,03 millions, soit un déficit de 30 % par rapport à 2019. La baisse de la natalité et l’allongement de la durée de vie déterminent le rythme du vieillissement. Des indices indiquent que ce dernier s’accélère, à l’origine des inquiétudes des chercheurs de l’Académie des Sciences sociale dont certains n’hésitent pas à parler de « désastre ».
La perspective de la chute de la natalité et son corollaire le vieillissement sont, on le sait, envisagés depuis longtemps par les démographes chinois. Mais jusqu’à l’année dernière, ils n’avaient pas envisagé le pic démographique avant 2027. En réalité le nombre des naissances baisse depuis 2017, après une hausse en 2016, année à laquelle le pouvoir avait mis fin à la politique de l’enfant unique. L’espoir qu’à la suite, les naissances se redresseraient ne s’est pas concrétisé. Il s’est au contraire produit l’inverse. La chute de la natalité a varié de 9 à 32,6 % dans certaines métropoles à Canton, Wenzhou dans le Zhejiang et à Hefei dans l’Anhui.
Pour expliquer le déclin de la natalité, les sociologues chinois avancent l’augmentation rapide des coûts de l’éducation des enfants et la plus grande indépendance des femmes. En réalité la crise fermente depuis longtemps. Produisant un déséquilibre entre le nombre de retraités et une main d’œuvre jeune moins abondante, elle est aussi la conséquence directe de la politique de l’enfant unique appliquée avec férocité de 1979 à 2015, période pendant laquelle nombre de femmes furent contraintes à des avortements forcés.
La lapidaire mise au point du BNS contredisant le Financial Times est en tous cas démenti par des voix internes exprimant une inquiétude. C’est le cas à Pékin du Centre Chinois pour la globalisation qui craint l’impact désastreux d’une accélération du vieillissement. Ou encore d’une note de la Banque Centrale [PBoC] publiée le mois dernier qui estimait que le taux moyen de fertilité des femmes chinoises était inférieur à 1,5, très inférieur au 1,8 des statistiques officielles.
En réalité la chute de la natalité traduit une crise de confiance en même temps qu’un durcissement des conditions sociales: « une génération sans revenus, sans accès à la propriété et n’ayant aucune garantie d’un partage équitable du temps de travail et de loisirs ne veut pas se marier » écrivait Jiayun Feng dans Supchina en mars dernier. Alors qu’aujourd’hui le BNS tente d’escamoter l’évidence, il y a 3 ans, il reconnaissait qu’en 2018 le nombre des naissances en Chine continentale avait chuté de 2 millions, pour la 2e année consécutive malgré la fin de la politique de l’enfant unique en 2016. A l’horizon pointe un des plus considérables défis à venir pour le pouvoir chinois, l’assèchement de la caisse des retraites qu’un rapport de l’Académie des Sciences Sociale datant de 2019 annonce pour 2035. On y lit que les ressources dont la caisse disposera commenceront à décliner rapidement après 2027.
« En Chine, le gouvernement prépare les esprits à un report de l'âge de la retraite »
par Frédéric Lemaitre
Le Monde - 16 fev 2021
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/16/en-chine-le-gouvernement-prepare-les-esprits-a-un-report-de-l-age-de-la-retraite_6070081_3232.html
PEKIN - L’espérance de vie en Chine a-t-elle, pour la première fois, dépassé celle des Etats-Unis en 2020 ? Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus mais l’hypothèse est réaliste. L’espérance de vie en Chine, qui s’élevait à 77,3 ans en 2019, selon la commission nationale de la santé, pourrait atteindre 77,6 ans en 2020. Or, dans le même temps, l’espérance de vie aux Etats-Unis, qui était de 78,6 ans en 2019, aurait baissé de 1,13 point en 2020 en raison du Covid-19, selon une estimation publiée par des chercheurs de l’Académie nationale des sciences en janvier. Résultat: la Chine et les Etats-Unis se retrouveraient quasiment à égalité. Pour mémoire, en 1980, 7 ans séparaient les deux pays, un écart réduit à 2,5 ans en 2000. Et, depuis 2016, un Chinois vit en bonne santé plus longtemps qu’un Américain, selon l’OMS.
Mais pour la Chine, cette nouvelle en cache une autre: la diminution continue du nombre de naissances. Seules 10 millions ont été enregistrées en Chine en 2020, selon le ministère de la sécurité publique. Généralement, 80 % des naissances sont déclarées. On pense donc que le nombre réel des naissances – qui sera rendu public en avril – tournera autour de 12,5 millions. Bien que les Chinois aient l’autorisation depuis 2016 d’avoir un deuxième enfant – ce qui n’était plus le cas depuis 1979 –, on ne constate aucun baby-boom dans le pays, bien au contraire. (...)
Chine: La réforme des retraites suscite déjà la grogne
par Sébastien Falletti
Le Figaro - 04 mai 2021
https://www.lefigaro.fr/international/chine-la-reforme-des-retraites-suscite-deja-la-grogne-20210504
Les milléniaux redoutent de devoir payer la facture du vieillissement accéléré du pays, en plein atterrissage économique, après plusieurs décennies de croissance galopante.
L’information est enfouie dans l’épais nouveau plan quinquennal dévoilé ce printemps à l’Assemblée suprême du peuple, mais elle a suffi à déclencher la grogne dans l’usine du monde. « La Chine va graduellement relever l’âge du départ à la retraite », pour assurer « un plein usage des ressources humaines », dans le contexte démographique marqué par « l’allongement de l’espérance de vie, et le vieillissement », affirme, dans un langage technocratique la feuille de route des mandarins rouges de la seconde économie mondiale, pour la période 2021-2025.
Aussitôt, les critiques ont fusé sur Weibo, la messagerie en ligne surnommée "le Twitter chinois". « La plupart des voix sont contre cette mesure, mais Le Quotidien du Peuple entend-il la voix du peuple ? », interpelle un internaute, alors que le thème de discussion en ligne a été vu plus de 300 millions de fois. (...)
31/05/2021 >> L'agence officielle XinHua annonce que la limite de 2 enfants par couple va être supprimée et que les familles seront autorisées à avoir jusqu'à 3 enfants. Cette décision fait suite à la publication il y a quelques jours des résultats du dernier recensement décennal qui avait fait apparaître une forte baisse du taux de natalité.
12/08/2022 >> Hong Kong: baisse record de la population, émigration massive - Selon des estimations, la population de Hong Kong s'élève à 7.291.600 habitants, soit une baisse de 1,6 % par rapport à la même période l'année précédente. La population du territoire a commencé à diminuer en 2020 et la baisse ne montre aucun signe d'arrêt. Les chiffres du gouvernement font état d'une fuite nette de 113.200 résidents entre la mi-2021 et la mi-2022, un record sur une période de 12 mois depuis le premier recensement en 1961. Cette situation s'explique en partie par les restrictions mises en place aux frontières pour lutter contre la pandémie. Au plus fort de l'épidémie, les départs par les airs dépassaient souvent 2.000 personnes par jour. Le déclin de la population s'inscrit également dans une tendance plus générale d'exode des Hongkongais. Beaucoup choisissent de s'installer à l'étranger en réaction à la répression de la dissidence. Le gouvernement minimise ces départs, affirmant que beaucoup reviendront un jour ou pourront être remplacés par des résidents venus de Chine continentale. (AFP)
EDIT (19 août 2022)
Chine: « À l’horizon 2050, le pays va perdre plus de 200 millions de personnes actives »
Entretien avec Isabelle Attané, sinologue à l’Institut national d’études démographiques.
propos recueillis par Zhifan Liu
RFI - 18 août 2022
https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20220818-chine-%C3%A0-l-horizon-2050-le-pays-va-perdre-plus-de-200-millions-de-personnes-actives
Alors que la Chine devrait observer une baisse de sa population en 2025, le gouvernement a lancé de nouvelles mesures pour relancer une natalité au plus bas et inciter des Chinois, échaudés par le coût exorbitant de la vie et de l’éducation, à procréer.
Les provinces chinoises ont été sommées de développer les structures de gardes d’enfants d’ici la fin de l’année. Dans un pays où les grands-parents sont souvent mis à contribution, ce manque d’infrastructures peut-elle être un frein à l’envie des parents chinois de procréer ?
Bien sûr, cela peut constituer un frein, car cela peut entraver les possibilités d’emplois pour la mère qui est souvent celle qui reste à la maison pour garder les enfants quand aucune infrastructure de garde n’est disponible à des tarifs accessibles. La solution employée en Chine, c’est le recours aux grands-parents. Mais aujourd’hui, avec le développement de la migration interne, les enfants n’habitent plus à proximité de leurs parents et cela complique la possibilité des grands-parents de garder les enfants.
Autres mesures avancées par le gouvernement chinois, celle de démocratiser le recours aux méthodes de procréation médicalement assistée comme la fécondation in vitro.
La fécondation in vitro est destinée aux couples qui ont des problèmes à avoir des enfants, donc très marginalement cela peut permettre à des femmes qui ne peuvent pas physiologiquement avoir des enfants d’en avoir tout de même. Le taux d’infécondité des couples est supérieur en Chine à celui observé dans d’autres pays, mais quoi qu'il en soit, développer l’accès à ces méthodes ne pourra relancer la fécondité que de manière très marginale. Comme le gouvernement chinois a pratiqué une politique de contrôle très stricte des naissances pendant pratiquement un demi-siècle, aujourd'hui, il y a un pourcentage assez élevé de femmes chinoises qui ont subi une ligature des trompes, une stérilisation, ça peut être un moyen de permettre aux femmes qui ne sont plus fécondes d'avoir des enfants.
Le pouvoir chinois a également annoncé vouloir « réduire les avortements qui ne sont pas nécessaires médicalement » et « prévenir les grossesses non désirées ». Ce n’est pas la première fois que Pékin veut s’attaquer aux avortements.
Il faut quand même savoir que jusqu'à l'année dernière, la Chine était quasiment le seul pays au monde dans lequel il n'y avait aucune restriction concernant les pratiques des avortements. On pouvait même pratiquer des avortements très tardifs après plusieurs semaines, voire plusieurs mois de grossesses. Il n'y avait pas du tout de réglementation autour de l'avortement, donc c'est bien qu'il y ait des réglementations, c'est souhaitable. Mais ce que je crains, c'est qu'il y ait une très forte régression de l'accès à l'avortement pour les couples qui ne veulent pas d'enfants. Cela peut être assez inquiétant. Le gouvernement chinois peut passer à une législation qui serait totalement à l'opposé de celle qui existe actuellement et qui constituerait à interdire tout avortement en dehors de ceux qui sont médicalement nécessaires. Et cela effectivement est une source d'inquiétude.
En 2021, la Chine a enregistré 10,62 millions de naissances, un niveau au plus bas depuis au moins 1978, selon les données officielles. La population chinoise devrait baisser dès 2025, quels sont les enjeux de ce vieillissement de la population ?
Les enjeux sont la même pour la Chine que pour tous les autres pays du monde qui vieillissent. La particularité chinoise est que la vieillesse va être très rapide, car la baisse du taux de la fécondité a été très rapide. L’un des principaux défis sera la réduction de sa population en âge de travailler. À l’horizon 2050, elle va perdre plus de 200 millions de personnes actives. Le défi va être de réussir à prendre en charge une population âgée en très forte hausse par une population active qui elle va être en diminution. Cette transition va être délicate puisque l’enjeu sera de payer des retraites à une population âgée de plus en plus nombreuse alors que les actifs seront de moins en moins nombreux.
04/01/2023 >> Longtemps pays le plus peuplé du monde, la Chine est au bord du déclin démographique. 10,6 millions de bébés sont nés en 2022, presque moitié moins qu'il y a 10 ans. D'ici la fin du siècle, la population pourrait être divisée par 2.
Le nombre de mariages s'effondre également, avec un minimum historique de 7,6 millions en 2022. Malgré la pression sociale, de plus en plus de jeunes femmes revendiquent leur indépendance.
17/01/2023 >> La population chinoise baisse pour la première fois depuis la famine de 1959. En 2022, le nombre de naissances a été de 9,56 millions, selon le Bureau national des statistiques (BNS), contre 10,41 millions de décès. La différence est de 850.000 personnes. Le taux de fécondité s'est écroulé à 1,15 enfant par femme en 2021, très en deça du seuil de renouvellement des générations (2,1).
Pour les démographes, cette baisse, conjuguée avec le vieillissement de la population, devrait se prolonger jusqu'à la fin du siècle, ce qui ne manquera pas d'affecter l'économie et le système de retraites, la baisse de la population active étant synonyme de coût du travail plus élevé. Selon une étude de l'Académie des sciences sociales de Shanghai, si la population chinoise continue de décliner en moyenne de 1,1 % par an, la Chine pourrait n'avoir que 587 millions d'habitants en 2100, soit moins de la moitié qu'aujourd'hui, selon les projections les plus pessimistes.