Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
20.11.2025
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C'est assez rare qu'un gouvernement décrète 3 jours de deuil national après la mort d'un footballeur. Mais le football occupe une place bien particulière en Argentine, et Maradona avait une histoire bien à lui.
Insouciant, ne sachant pas dire non, répondant à toutes les sollicitations sans s'entourer d'une garde prétorienne, et exploité jusqu'à la corde par les médias, les sponsors, les mafieux, le public, pour la valeur qu'il représentait. Tel était Maradona.
Le jour de ses obsèques, le public a été autorisé à lui rendre hommage à l'intérieur du palais présidentiel. Les gens masqués devaient passer devant le cercueil sans s'arrêter, en file indienne, à une allure constante. Chacun tenait à témoigner son attachement pour celui qui incarnait, selon eux, une adolescence rebelle, magnifiée par le temps.
La télévision s'est attardée longuement sur ce défilé. C'était une séquence étonnante.
Mais ce qui était encore plus étonnant, c'est qu'à une écrasante majorité, c'étaient des jeunes, dont un bon nombre de filles. Ils n'étaient pas nés au moment de ses exploits. Ils ne le connaissaient qu'à travers les images d'archives et la marionnette de légende qu'il était devenu quand il apparaissait à la tv, obèse, pas coiffé, pas rasé, en débardeur, baggy, claquettes. Mais pendant la seconde qui leur a été accordée, ils lui ont lancé leur maillot, une banderole, un bouquet, des baisers; ils lui ont crié leur amour, scandé des slogans et l'ont remercié ("gracias por todo"), faisant le signe de croix, applaudissant bruyamment ou passant silencieusement le poing levé... C'était le défilé d'une jeunesse privée depuis des mois de football, de sorties et de liberté, et venue faire le deuil de ce qu'elle a été.
Aujourd'hui, les plus grands footballeurs sont inapprochables. Les contacts sont filtrés, les selfies sous contrôle. Les joueurs sont en permanence accompagnés de garde-du corps pour tous leurs déplacements, comme des rock stars. Leur vie de palace est gérée par des agents aux ordres des dirigeants de clubs, des actionnaires, des assureurs. Ce n'était pas encore le cas à l'époque de Maradona.
Lui, il a brulé la chandelle de la vie par tous les bouts. Pour son médécin traitant, il était "ingérable", s'empressant de faire ce qu'on lui défendait dès qu'on avait le dos tourné. D'après le médecin légiste, à 60 ans, il avait le coeur d'un homme de 90 ans...
Maradona, l’éternel adolescent
par Fernando Arturo Munoz Pace, professeur de journalisme, Université de Palerme
traduit de l’espagnol par Anne-Laure Martin et M. André, pour Fast ForWord.
The Conversation - 26 nov 2020
https://theconversation.com/maradona-leternel-adolescent-150977
Le 26 avril 1991, il entamait une descente aux enfers. Pour la première fois, la police argentine l’arrêtait en possession de cocaïne dans un appartement du quartier de Caballito. Les trottoirs étaient bondés. La foule sautait en scandant: « Marado ! Marado ! » C’étaient, pour la plupart, des adolescents accourus depuis un collège des environs, presque aussi rebelles que l’idole qu’ils étaient venus soutenir contre vents et marées.
La vie de Diego Maradona, rongée par la drogue et pleine de contradictions, laisse cependant apparaître un fil conducteur: la rébellion typique d’un adolescent. Plus précisément, celle d’un homme né dans un quartier très modeste qui conquit le monde avec ses buts inoubliables, comme les deux qu’il infligea aux Anglais en quart de finale du Mondial de 1986: le « but du siècle » et la non moins fameuse « main de Dieu ».
Sa rébellion n’épargnait quasiment rien. En Italie, avant sa brève détention pour possession de drogue (il a passé une nuit en prison, payé une caution de 20.000 $ et n’a été contraint qu’à suivre une cure de désintoxication), il avait déjà refusé de payer ses impôts. Le fisc lui réclamait près de 40 millions d’euros.
Lors du Mondial de 1994, sous les yeux du monde entier, il a été contrôlé positif après le match Argentine-Nigeria. Une fois de plus, la drogue, en l’occurrence l’éphédrine; et, une fois de plus, la rébellion, digne d’un jeune de 19 ans. Comme celui qui avait gagné la Coupe du monde de football des moins de 20 ans en 1979 et fut félicité par Jorge Rafael Videla en pleine dictature militaire.
En matière de politique, Maradona a toujours louvoyé. Certes, Videla l’a appelé mais le footballeur n’a pas fait preuve de constance dans ses sympathies pour le régime dictatorial. En 1986, après le triomphe argentin lors du Mondial au Mexique, il est apparu sur le balcon de la Casa Rosada au côté du président Raul Alfonsín. La politique le prenait de nouveau par la main.
L’année suivante, il fit la connaissance de Fidel Castro à Cuba. Le joueur apparaissait comme un personnage de plus en plus rebelle, au sens latino-américain du terme, c’est-à-dire révolutionnaire. Il exprima son admiration pour Che Guevara, dont il se fit tatouer le visage. Mais, en 1989, la rébellion revint, au sens courant cette fois. Maradona manifesta son soutien à Carlos Menem, un péroniste néolibéral qui le déclara ambassadeur sportif de l’Argentine. L’idylle ne dura pas, car le joueur alla jusqu’à accuser le péronisme d’avoir organisé la perquisition de 1991.
En 2000, il afficha ses sympathies pour le président Fernando de la Rúa. Une fois encore, l’idylle fut brève. Maradona ne tarda pas à le critiquer. Un président plus rebelle, du moins en public, ne tarderait pas à arriver au pouvoir. Cette fois, Maradona serait enfin cohérent avec lui-même.
En 2005, lors du Sommet des Amériques, Maradona s’illustra par son soutien actif à Néstor Kirchner et Hugo Chavez. Son tatouage du Che sur le bras le montrait, une fois encore, sous un jour d’adolescent idéaliste. Politiquement, en revanche, il avait mûri. Il s’engagea ainsi publiquement en faveur de Cristina Kirchner (présidente de 2007 à 2015) et critiqua sévèrement son successeur Mauricio Macri. Les derniers mois, il portait aux nues Alberto Fernández, qui l’avait reçu à la Casa Rosada pour rejouer le salut au balcon de 1986.
Le joueur expliqua un jour ses sympathies politiques: « Ceux qui ne m’aiment pas répètent à qui veut l’entendre que j’ai soutenu tous les partis politiques au pouvoir en Argentine. […] Mais ce n’est pas moi qui ai frappé à leur porte pour leur demander de poser pour une photo. C’est eux qui m’ont invité ».
En plus d’une vie marquée par la drogue et les internements successifs, le rebelle, le transgresseur permanent, eut aussi une vie privée assez mouvementée. Il divorça de son amour de jeunesse, Claudia Villafañe, puis s’installa avec Veronica Ojeda, puis Rocío Oliva. Quoi qu’il en soit, les séparations et les réconciliations confirmèrent son incapacité à se stabiliser bien que, dans les pires moments, il a toujours pu compter sur l’aide des femmes de sa vie. Il était célibataire depuis 2018.
Sa rébellion, qui se manifestait par une transgression quasi permanente, était une vertu autant qu’une souffrance, écrit Carlos Gustavo Motta dans un article intitulé « Qu’est-ce que la rébellion ? », qui la considère comme un feu intérieur, une constante explosion, dont le combustible serait la drogue. Shakespeare disait que la jeunesse trouve la révolte en elle-même, quand elle ne la trouve pas près d’elle.
Carlos Motta ajoute que la souffrance peut intervenir « lorsqu’on tente d’imposer un nouvel ordre construit sur des promesses et porté par un discours monolithique, hostile, insupportable, intolérable et odieux. Une voix unique et tyrannique qui ne gouverne qu’au travers de ses caprices inaltérables à long terme ».
J.A. Miller explique dans Comment se rebeller que « la rébellion, en tant que telle, n’a pas de foi, ne spécule pas sur l’avenir, et ne brille que dans le moment présent. Elle se livre intégralement dans la rencontre de ce qui nous est insupportable et dans la décision, l’acte qui suit immédiatement, sans temps mort. […] Ce voyage de l’extase vous saisit comme un tout condensé dans l’unité de votre être et de celui-ci, vers et pour la mort ».
Mais, dans le cas de Maradona, cette rébellion, cette transgression quasi constante nous ramène encore à Shakespeare, qui disait que celui qui se révolte reste jeune toute sa vie. Comme l’explique Carlos Motta, la rébellion arrête le temps. Comme cela arrive aujourd’hui à beaucoup de gens dans le monde.
Diego Armando Maradona, un héros profondément humain
par Christian Bromberger, anthropologue, professeur émérite, Aix-Marseille Université (AMU)
The Conversation - 29 nov 2020
https://theconversation.com/diego-armando-maradona-un-heros-profondement-humain-151008
Si la mort de Diego Maradona suscite tant d’émotion à travers le monde, c’est bien sûr en raison de la qualité de ses exploits sur les terrains de football mais aussi en raison d’une trajectoire exemplaire (du moins jusqu’en 1990) qui l’avait mené de la misère à la gloire et à la fortune. Maradona est demeuré le symbole d’un joueur issu du peuple, n’oubliant pas ses origines et fier de représenter les couches les moins fortunées de la population.
Revenons sur les principales étapes de son itinéraire et sur ce que celles-ci nous disent de la force évocatrice du champion.
Enfance pauvre et ascension fulgurante — Diego a passé son enfance à Villa Fiorito, une banlieue pauvre de Buenos Aires, au sein d’une famille nombreuse (huit enfants). Son père, ancien batelier, était devenu travailleur de force pour nourrir les siens, et, cependant, il n’y avait pas l’eau courante à la maison. Passionné par le football, plus que par les études, Diego intègre, dès ses 9 ans le club d’Argentinos Juniors, gravit rapidement tous les échelons et dispute son premier match en première division en 1976 (il n’a pas encore tout à fait 16 ans).
L’année suivante est marquée par deux événements fastes: sa rencontre avec Claudia, du même milieu que lui, dont il aura deux filles, sa première sélection en équipe nationale, après avoir participé à seulement 11 matchs en première division. Cependant il n’est pas retenu dans l’équipe qui gagne la Coupe du monde en 1978 en Argentine.
C’est une cruelle déception mais aussi la consolation de ne pas avoir contribué à la reconnaissance du régime des colonels qui dirige alors le pays. « Des types comme Videla, dira-t-il plus tard, salissent le nom de l’Argentine, à l’inverse le nom du Che devrait la remplir d’orgueil ». La même année, il marque son premier but en équipe nationale senior et, en 1980, son 100e but dans le championnat argentin de 1ère division.
La vie a changé. Le voici qui emmène sa famille à Disneyland aux États-Unis. En quatre ans, il est passé de Fiorito à Disneyland. Le succès ne s’arrête pas là. Il est transféré en 1981 à Boca Juniors, l’un des deux plus grands clubs de Buenos Aires, le club populaire par excellence. Boca est célèbre par ses titres, ses joueurs et son stade, la Bombonera; l’autre grand club de la capitale, plus aristocratique, c’est River Plate et les matchs entre ces deux clubs donnent lieu à des derbies enflammés, ce que l’on appelle le classico.
Dans la famille de Diego, pas de doute, on était supporter de Boca et, même si les offres de River étaient plus alléchantes, notre jeune prodige opta, en 1980-1981, pour son club favori, vainquit, à cette occasion, River et devint champion d’Argentine avec son équipe au terme de la saison. Mais la situation économique de l’Argentine était devenue catastrophique. Il est transféré à Barcelone en 1982 pour 8 millions de dollars.
Si dans la capitale catalane les conditions de vie sont bonnes, l’ambiance sur le terrain comme dans la ville ne convient pas à l’enfant des faubourgs. Le football que prône l’entraîneur est très physique (« courir, courir, courir ») et l’artiste du ballon rond ne s’y adapte pas. Les défenseurs adverses sont brutaux (l’un d’entre eux, un Basque, brise la cheville du champion). Mais surtout la mentalité, « l’idiosyncrasie des Catalans », dit Maradona, le rebutent.
Virtuose, facétieux voire roublard, amateur de coups d’éclat, se déplaçant avec sa famille et ses amis (ce que l’on appelait à Barcelone « le clan argentin »), menant une vie nocturne tapageuse, el pibe s’adapta donc mal au style de jeu « géométrique » du Barça où l’on a longtemps préféré les joueurs d’Europe du nord aux Sud-Américains, et au style de vie, un tantinet guindé que l’on prise dans la capitale catalane. Ce séjour à Barcelone fut « une période difficile, un désastre », selon ses propres mots.
La naissance de la légende et le symbole d’une communauté — Au terme de cet épisode, la légende de Maradona se créa en deux temps: au Mexique lors de la Coupe du Monde 1986 et à Naples (de 1984 à 1991).
Dans un cas comme dans l’autre, Diego contribua à rétablir l’honneur, blessé, de la collectivité qu’il représentait. En cette année 1986, l’image de l’Argentine demeure déplorable, souillée qu’elle est par la dictature militaire (1976-1983) et par la désastreuse défaite lors de la guerre des Malouines (1982). La victoire de l’Argentine au Championnat du monde rétablit cette fierté nationale refoulée, en particulier grâce aux exploits de Maradona lors du quart de finale contre l’Angleterre qui avait administré une leçon militaire lors de l’épisode des Malouines.
Maradona berna les Anglais en réalisant deux buts extraordinaires. Le premier fut une revanche de la roublardise populaire sur le fair-play aristocratique dont sont héritiers les Anglais. Ne pouvant atteindre le ballon de la tête, Maradona s’aida de la main pour tromper le gardien adverse. Commentant cette action, il déclara: « J’ai mis la tête et Dieu la main ». Le second but ne dut rien à la roublardise. Parti de la moitié de terrain de son équipe, Maradona dribbla cinq joueurs, y compris, pour terminer, le gardien de but. Cet exploit, tout en finesse et en virtuosité, fut qualifié unanimement de « but du siècle ».
L’adhésion populaire, la rédemption d’une collectivité décriée furent aussi particulièrement sensibles à Naples dont le "pibe d’oro" devint l’emblème. Revenons sur cet épisode si caractéristique des vertus sportives et extrasportives de Maradona.
Au terme de ses deux saisons difficiles à Barcelone, la seule offre intéressante vient du Napoli, un club alors modeste de la première division italienne. D’autres clubs plus prestigieux n’ont pas manifesté d’intérêt au recrutement de Diego. Le président de la célèbre Juventus de Turin a considéré qu’il était trop petit; il est vrai que le pibe d’oro mesure 1m 67 et pèse 70 kg, des qualités physiques bien insuffisantes à une époque où l’on valorise la corpulence et la robustesse.
À Naples, Maradona est accueilli avec un enthousiasme extraordinaire: 70 à 80.000 personnes assistent à sa "présentation" au stade San Paolo le 4 juillet 1984. L’osmose avec la population napolitaine est totale. Devenu riche, Maradona a conservé une culture de pauvre.
Voici comment le présentait un chroniqueur: « Avec ses courtes pattes, son torse bombé, sa gueule de voyou et son diam dans l’oreille, Diego était devenu pour nous un vrai Napolitain. Son amour des belles filles et de la bonne bouffe, sa folie des bolides […] et, en même temps son côté église et famille sacrée […], son sale caractère, capricieux, exubérant, indiscipliné, tout cela faisait de lui un vrai fils légitime de la cité ».
L’identification était telle qu’on lui attribuait volontiers des origines napolitaines, certifiées, disait-on par un œil malicieux rappelant celui des scugnizi (enfants) des quartiers populaires de la ville. Sans doute la famille Maradona a-t-elle des origines amérindienne et italienne (mais rien n’indique que Naples en fut le berceau) mais l’identification de la ville à Diego était réciproque.
Voici ce que déclarait notre champion: « Je veux devenir l’idole des enfants pauvres de Naples parce qu’ils sont comme j’étais quand je vivais à Buenos Aires ». Le parallèle que l’on peut faire entre Platini et la Juventus, d’une part, et Maradona et le Napoli, de l’autre, illustre le contraste entre une Italie prospère et hautaine et un Sud pauvre et méprisé mais aussi entre la rigueur septentrionale – la devise de La Juve est "Serieta, sobrieta, semplicita" (sérieux, sobriété, simplicité) – et la fantaisie méridionale.
La stigmatisation de la cité par les habitants du nord de l’Italie (« Benvenuti in Italia », scandent les supporters des clubs septentrionaux à l’adresse de l’équipe napolitaine) rappelle à Maradona le mépris à l’égard des pauvres qu’il a éprouvé dans sa jeunesse.
Les installations sportives du centre où les joueurs s’entraînent réveillent le souvenir du cadre où il a grandi: les murs des vestiaires s’effritent comme ceux de la maison paternelle. Bref l’identification à double sens est totale au point que des supporters napolitains n’hésitent pas à écrire sur les murs avec l’emphase humoristique qui caractérise le style de la ville: « Diego, ti amo più dei miei figli » (Diego, je t’aime plus que mes fils).
Pour atteindre une telle popularité, il a fallu que les exploits sportifs soient au rendez-vous. Grâce à Maradona, le Napoli est champion d’Italie pour la première fois de son histoire en 1987, vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1989 et remporte de nouveau le titre national en 1990, ce qui suscite une liesse extraordinaire.
Ces victoires sont vécues comme des revanches sur une histoire difficile, comme des pieds de nez envers ceux qui brocardent habituellement la ville et ses habitants. De Naples brocardée, conspuée, voire honnie, Diego a fait une cité victorieuse. Ces hauts faits font de Maradona une idole. [Le stade San Paolo de Naples a d'ailleurs été officiellement rebaptisé vendredi du nom de "Diego Armando Maradona"; ndc]
On lui dresse des autels, on compose des prières à son intention, comme ce Notre Père parodique où le nom de Maradona remplace celui du Seigneur:
« Notre Maradona
Toi qui descends sur le terrain
Nous avons sanctifié ton nom
Naples est ton royaume
Ne lui apporte pas d’illusion
Mais conduis-nous à la victoire en championnat »
C’est ce personnage de légende, bienfaiteur de la ville, que commémorent encore aujourd’hui les Napolitains. L’année de son départ, des intellectuels composèrent un Te Diegum. Aujourd’hui c’est toujours dans la ville la référence majeure; quand on le mentionne, on n’emploie pas son nom mais le pronom personnel de la troisième personne qui lui est réservé ("lui" en italien ou "isso" en napolitain).
On continue de vanter son comportement et ses apparitions au stade San Paolo sont, dit-on, porteuses de bonne fortune, de victoire pour l’équipe.
Signe de cette dévotion, les objets qu’il a touchés sont pieusement conservés. Le fils de l’ancien gardien des vestiaires du stade a consacré un musée à l’idole dans le sous-sol de l’immeuble où il vit, dans un quartier populaire de Naples. Y figure en bonne place la cafetière qu’utilisait l’épouse du gardien, la mère de notre collectionneur, pour préparer le café de Maradona. Symbole encore plus coruscant de ce culte dont la parodie n’est pas absente: installé dans un bar du centre-ville, un autel à la gloire de Maradona, comportant une relique (un cheveu prélevé sur le dossier d’un avion). La fusion entre Naples et Maradona demeure donc totale.
Si Diego jouit à travers le monde d’une telle popularité, c’est qu’il incarne, à sa façon, les rêves de notre temps; parti de rien, il est arrivé au sommet par son propre mérite, sans l’aide de parents bien placés. C’est la leçon que nous livrent la plupart des champions sportifs, emblèmes des sociétés mérito-démocratiques. Il est, au demeurant, symptomatique que les compétitions aient pris corps dans des sociétés de ce type: dans la Grèce antique (où, comme le note Hegel, se lèvent les principes d’égalité et d’individualité), dans l’Angleterre du XIXe siècle, là même où la compétition sociale, la remise en cause des hiérarchies sont désormais pensables.
L’idée même de ces championnats, auxquels chacun est invité à participer, n’a pu émerger que dans des sociétés qui font de l’égalité un idéal, sinon une réalité. Imagine-t-on des serfs participant à un tournoi de chevaliers ?
Pour réussir dans nos sociétés, il faut aussi de la chance, un coup de pouce du destin, ce que reconnaissait Maradona après la victoire, de mauvais augure, de l’Argentine sur l’Italie, aux tirs au but, lors du Mondial de 1990. Il faut aussi parfois s’aider d’une discrète tricherie (un coup d’œil sur la copie du voisin lors d’un examen, une irrégularité quand l’arbitre tourne le dos), ce que fit Maradona, en particulier à l’occasion de son premier but contre l’Angleterre en 1986. Cette friponnerie face à des puissants, et son compte rendu facétieux (« Et Dieu la main »), accrut la popularité de Maradona chez les sceptiques et les rieurs. La réussite par ses propres mérites, un peu de chance et de filouterie sur ce chemin campent le héros de notre temps.
Proche du peuple et légende noire — Mais il y a plus. Beaucoup de grands joueurs, partis de rien, ne durent leur réussite qu’à leurs qualités personnelles. Maradona, devenu une icône, sut – comme naguère Garrincha "la joie du peuple" au Brésil – rester proche de ses supporters. Rien à voir avec ces champions, jaloux de leur tranquillité, toisant leurs admirateurs avec quelques gestes distants et accrochés à leurs écouteurs.
Diego resta proche du peuple, répondant aux sollicitations des uns et des autres, exprimant sa joie comme sa rage avec les mots de tous les jours, sans cette "langue de bois" si caractéristique des sportifs d’aujourd’hui. Maradona riait, versait des larmes, donnait libre cours à ses émotions alors que notre époque prescrit la retenue.
Mais, dira-t-on, comment une telle popularité peut-elle se combiner avec la légende noire de l’ange déchu qui prend le relais de cette légende dorée à partir de 1991 ?
À vrai dire, dès son séjour à Barcelone des soupçons pèsent sur Maradona; il se droguerait à la cocaïne. Ces soupçons se confirment à Naples où il est "contrôlé positif", au début de l’année 1991, et disqualifié pour tout match officiel pendant 15 mois. Cette sanction est, selon lui, la rançon de la défaite qu’a infligée l’Argentine à l’Italie lors du Championnat du monde de 1990. On l’accuse également, et ces faits sont attestés, de relations suspectes avec le clan camorriste Giuliano, d’un usage abondant du téléphone rose et d’une paternité illégitime.
Maradona regagne, penaud, l’Argentine où il est arrêté pour usage de la cocaïne et où il ne peut participer, en raison de sa suspension, qu’à des matchs de bienfaisance. Après avoir purgé sa peine, il est recruté par le club de Séville où, accusé, entre autres, de mener une vie nocturne débridée, il se brouille avec les dirigeants tout comme avec ceux du club argentin de Newells Old Boys qu’il rejoint après avoir quitté l’Andalousie en 1993.
Il mène cure sur cure pour retrouver le poids qui lui convient mais c’est un joueur au corps et aux traits grossis qui participe au Championnat du monde aux États-Unis en 1994. Au terme d’un match contre la Grèce (où il marque un superbe but), il est, à nouveau, "contrôlé positif", cette fois-ci à l’éphédrine. Il est suspendu, une nouvelle fois, pour 15 mois.
À défaut de pouvoir jouer, il devient directeur technique d’un club mais se fâche rapidement avec son président. Son comportement, notamment vis-à-vis de la presse, est de plus en plus violent et si le héros est toujours récompensé pour ses exploits passés (Ballon d’or de France Football, invitation à Oxford…), il est de plus en plus stigmatisé pour ses écarts de conduite.
Il rejoint en 1995 le club de Boca mais il déçoit les supporters qui l’avaient acclamé et en viennent à le siffler. Il tente de mettre fin à sa dépendance à la drogue dans une clinique suisse mais rien n’y fait. En août 1997, à 37 ans, au terme du match qui oppose Boca Juniors à Argentinos Juniors, il est de nouveau "contrôlé positif", ce qui sonne le glas de sa carrière de joueur.
La suite sera, à quelques nuances près, une dégringolade personnelle et professionnelle continue. Maradona grossit, subit des cures de désintoxication dans une clinique de La Havane, à l’invitation de son ami Fidel Castro (il se dit "Fidelista"). Il est victime d’un malaise cardiaque en 2004, année où il divorce d’avec Claudia. L’histoire romantique s’achève donc aussi.
Diego se remariera, divorcera de nouveau, aura des liaisons et, au terme de son parcours sentimental, huit enfants lui seront en tout attribués. L’alcool, les cigares, la boulimie seront à l’origine d’un nouveau grave malaise en 2007. Sa nomination, fin 2008, comme sélectionneur de l’équipe nationale d’Argentine en 2008 semble inaugurer un cycle moins calamiteux. Il n’en est rien. En cette même année, il est poursuivi par le fisc italien qui lui réclame 37 millions d’euros.
Sous sa houlette, l’Argentine parvient cependant à se qualifier pour le Championnat du monde de 2010 en Afrique du Sud mais Maradona se signale une nouvelle fois par son comportement outrancier. Lors d’une conférence de presse, il insulte les journalistes en utilisant des termes grossiers si bien que la FIFA le suspend de ses fonctions pour deux mois.
Quant à la fédération argentine, elle le limoge en juillet 2010, au terme d’un Mondial décevant de l’équipe nationale. Le voici ensuite entraîneur de clubs des Emirats arabes, puis biélorusse. Ses retours en Amérique du Sud pour des exhibitions sont scandés par des pugilats et des scènes de violence. Sur son corps, devenu obèse, sont tatoués des portraits du Che et d’autres leaders révolutionnaires. C’est néanmoins en Argentine qu’il effectue son ultime mission d’entraîneur, auprès du club de Gimnasia y esgrima la Plata.
Comment une telle popularité peut-elle s’accommoder de tant d’épisodes sinistres et dégradants où l’antihéros se substitue au héros ?
Si Maradona est un modèle d’identification, c’est que sa vie, comme celle de tout un chacun, est faite d’une alternance d’épisodes heureux et tragiques. À la gloire succède la déchéance, aux victoires du Napoli les revers des clubs émiratis qu’il entraîne. Chacun ne connaît pas de tels renversements du haut vers le bas mais la légende noire de Maradona illustre au superlatif comment le malheur peut succéder au bonheur. On est loin de l’image lisse offerte par bien des champions dont la vie est « un long fleuve tranquille », faite de victoires et de récompenses.
Par tous ces aspects, Maradona est un champion hors norme, suscitant l’admiration, le sourire complice, la proximité mais aussi la commisération. Un condensé hyperbolique d’humanité en somme.
Pagina12 a consacré son édition du 26 novembre à la mort de Maradona, avec, en première page, une photo du footballeur de dos face au stade, déclamant comme au théâtre: « Yo no quiero esta pena en mi corazon » (je ne veux pas de cette pénalité qui me touche en plein cœur), une phrase qu'il aurait prononcée dans un match où il contestait une faute retenue contre lui, et qui résume ce qu'il y avait de passionnel dans le personnage.
El antihéroe de Fiorito
par Sandra Russo
traduit de l’espagnol par Estelle et Carlos Debiasi
Pagina12 - 26 nov 2020
Article original: https://www.pagina12.com.ar/307998-el-antiheroe-de-fiorito
http://www.elcorreo.eu.org/Diego-Armando-Maradona-l-anti-heros-de-Fiorito
BUENOS AIRES - Il avait un de ces dons qui ne peut être ni appris, étudié ou manipulé. Il n’a eu qu’un seul amour incontestable et incontesté tout au long de sa vie, celui qui lui a donné la stabilité que rien ni personne ne lui a donné: sa relation avec le ballon, pas même avec le football, avec le ballon. Entre ses jambes, peu importait si c’était dans une équipe de la ligue ou le souvenir éternel de la première balle qu’il a touchée avec ses pieds sur un terrain de boue quand à Fiorito et au même moment, il réalisé que sa mère mourait de faim pour qu’il puisse manger.
Diego Maradona était un autre genre de Gardel argentin: peut-être sera-t-il bientôt le Gardel des autres générations. Une métaphore de ce qui est grand, de l’inégalable, du meilleur. Et il était le meilleur car il a mis son lien inégalable avec le ballon, au fil des années, au service de causes qui lui semblaient justes.
Il était le meilleur, et plus, car bien que sa vie ait traversé des luxes inimaginables pour chacun de nous, mais aussi son cauchemar de renommée tonitruante et d’opportunistes, de pic assiettes et arrivistes, d’enfants non reconnus ou tardivement reconnus, de drogues répandues par un environnement dont il n’a jamais su se mettre à l’abri, des faiblesses profondes et douloureuses telles que des fractures exposées, des crises existentielles et des luttes contre son instabilité émotionnelle, Maradona est resté Maradona et si vous regardez son ascension et sa chute dans la vie, ce qui le caractérisait était qu’il n’a jamais abandonné cette première balle qu’il a rencontrée à l’origine.
Ainsi sont les mythes et il est déjà entré dans le panthéon des grands mythes argentins, ceux que le marketing est incapable d’inventer et que le coach ignore comment produire. L’amour populaire pour Maradona n’est pas un cadeau: il l’a mérité en gonflant sa poitrine, en admettant devant des millions de personnes ses échecs et ses erreurs et en résumant, son meilleur drapeau, sa seule bible et sa feuille de route: le ballon ne se tache pas.
Rares sont ceux qui sont encouragés à ce type de fidélité dès lors qu’ils ont l’usage de la raison jusqu’à leur mort. Il n’était pas parfait, ni simplement le meilleur joueur de football, ni le plus aimé, ni celui qui a donné le plus de joie au cœur de ses compatriotes. Il s’agit d’un phénomène né du pli de la faim et du manque, et il a enduré les défis d’une telle réussite du mieux qu’il pouvait. À sa manière, il s’est enrôlé parmi ceux qui échouent dans le triomphe, peut-être parce que certains se préparent dès la naissance au succès, mais il est venu de là où les enfants sont formés pour résister aux intempéries.
Maradona était jusqu’à la fin un homme qui savait d’où il venait. Plusieurs fois, il semblait ne pas savoir où il allait, emporté par les disputes et les jalousies et les ambitions de la cour des faux miracles qui l’entouraient. Mais il savait toujours d’où il venait, alors même que l’or coulait dans les tréfonds de son âme. Sa relation poétique avec le ballon et sa conscience de l’origine le rendaient unique. Un anti-héros argentin qui semblait immortel est décédé. Je ne sais pas qui le monde pleure. En Argentine, nous pleurons la mort du gamin qui venait de Fiorito.
Maradona, footballeur prodige des bidonvilles de Buenos Aires, est resté fidèle à son club des quartiers populaires de La Boca. Victime de sa gloire, il a succombé à ses excès, à l'attraction de la Camora, son addiction à la drogue et à l'alcool qui ne le lâchait plus depuis son passage à Naples il y a une trentaine d'années, malgré de multiples cures de désintoxication. Il souffrait de troubles rénaux, cardiovasculaires et hépatiques, rien que ça !
Alors que dans le foot business d'aujourd'hui, les footballeurs, tirés à quatre épingles, sont devenus des gravures de mode, Maradona semblait venir d'un autre monde. Ses engagements populistes, patriotiques et ses propos à l'emporte-pièce sont un peu passés au second plan au lendemain de son décès, écrasés par les hagiographies...
De Castro à Chavez en passant par Morales, le cœur à gauche de Maradona
par Romain Houeix
AFP, France 24 - 25 nov 2020
https://www.france24.com/fr/sports/20201125-de-castro-à-chavez-en-passant-par-morales-le-cœur-à-gauche-de-maradona
La vie et la mort sont parfois faits de curieux hasards. Diego Maradona est parti mercredi 25 novembre, soit 4 ans jour pour jour après la mort de Fidel Castro. Il considérait l'ancien dirigeant de Cuba comme un "second père", lui le voyait comme un "Che du sport". Tout au long de sa carrière, que ce soit par son soutien au Vénézuélien Hugo Chavez, à l'Argentin Nestor Kirchner ou encore par ses positions anti-américaines, Diego Maradona n'a jamais caché son engagement politique très à gauche, le plus souvent à coup de formules-chocs, ce qui détonne dans le monde souvent très lisse du football. Il faut dire que "El Pibe de Oro", le gamin en or des bidonvilles de Buenos Aires, n'a jamais oublié ses racines ou caché ses idéaux. À des années-lumière de son rival au titre de plus grand joueur de l'Histoire, le Brésilien Pelé, qui fut ministre dans son pays et jugé proche des institutions, dont la FIFA [Il a même voulu créer au milieu des années 90 un syndicat international des joueurs pour s'opposer à la FIFA quand elle était dirigée par Joao Havelange, un Brésilien dont on a appris, après sa mort et après les JO de Rio, qu'il était impliqué dans de nombreux scandales de corruption. Maradona sera rejoint par Cantona, le journaliste Didier Roustan et quelques "guévaristes". Son projet n'ira pas loin; ndc].
En 1987, un an après "la Main de Dieu" et son sacre mondial, Maradona rend visite pour la première fois à Fidel Castro, à Cuba. Quand il tutoie la mort en 2000 et 2004, souffrant d'addiction à la cocaïne et d'obésité depuis la fin de sa carrière en 1997, c'est sur l'île qu'il va se faire soigner. En 2005, devenu animateur de télé à succès, il interviewe Castro à La Havane dans son émission "La noche del Diez". Leur relation est aussi épistolaire, et c'est par une lettre à Maradona que l'ancien chef d'État cubain le rassure sur son état de santé, en 2015. Un an plus tard, à l'annonce de la mort de Castro , Maradona déplorera la perte d'un "second père" et pleure: "Je me sens cubain". Un lien qu'il a jusque dans la peau: au mollet gauche, l'ancien sélectionneur argentin est tatoué de l'effigie de Castro. Autre figure de la révolution cubaine, l'Argentin Che Guevara l'accompagne à l'épaule droite.
En 2005, le président vénézuélien Hugo Chavez appelle à la tribune l'ancien joueur de football lors du Sommet des Amériques de Mar del Plata. Le président américain George W. Bush est alors présent pour défendre un projet de zone de libre-échange continentale. Diego Maradona appelle alors la foule à "virer" Bush d'Argentine. Ovation assurée. Il faut dire que Maradona avait préparé le terrain, demandant à "rejeter cette ordure humaine qu'est Bush", dans le train qui le menait à Mar del Plata aux côtés de 150 personnalités, dont le futur président bolivien Evo Morales et le réalisateur Emir Kusturica, qui en tirera un documentaire. (...) Un combat contre l'impérialisme qu'il portait déjà joueur. À propos de son match mythique contre l'Angleterre lors du mondial victorieux de 1986, il expliquera dans son livre "Mi Mundial, mi verdad" (Mon mondial, ma vérité) qu'il voulait "rendre honneur à la mémoire des morts" de la guerre des Malouines de 1982.
"Moi j'aime les femmes, mais je suis sorti complètement amoureux (du déjeuner) parce que je connaissais Fidel Castro, (le président libyen) Mouammar Khadafi et maintenant je connais un géant comme Chavez", lance l'ancien footballeur en 2005, après sa rencontre avec le président vénézuélien. "Avec Fidel Castro, Chavez (et les présidents du Brésil et d'Argentine) Luiz Inacio Lula da Silva et Nestor Kirchner (...), je crois que l'on peut former une bonne alliance contre la pauvreté, la corruption et rompre la relation filiale avec les États-Unis", dit-il, affirmant que l'émotion d'avoir connu Chavez avait été "peut-être plus forte" qu'une victoire en Coupe du monde. En 2013 puis 2018, Maradona se présente comme un "soldat" du successeur de Chavez, Nicolas Maduro, et assiste à ses meetings de campagne. (...)
Il soutient également Evo Morales en novembre 2019, à la suite de la contestation de sa réélection à un 4e mandat parlant d'un "coup d’État orchestré". Logique, les deux hommes ont une longue amitié et ont même disputé un match de charité face-à-face en 2008 à La Paz: "Je regrette le coup d’État orchestré en Bolivie. Surtout pour le peuple bolivien, et pour Evo Morales, une bonne personne qui a toujours travaillé pour les plus pauvres", avait écrit l’ancien capitaine et numéro 10 mythique de l’équipe nationale argentine sur son Instagram. Chez lui aussi, en Argentine, Maradona embrasse le pouvoir, quand il est à gauche. Il dira, à la mort de Nestor Kirchner en 2010, que "l'Argentine a perdu un gladiateur" et, en 2015, enverra des roses à Cristina Kirchner pour la fin de son mandat, 8 ans après qu'elle a pris la suite de son mari.
30/04/2021 >> La commission médicale chargée d'enquêter à la demande de la justice sur la mort de Maradona estime que celui-ci a enduré une "période d'agonie prolongée". L'équipe soignante qui l'entourait peu avant sa mort, lui aurait prodigué un traitement "inadéquat, déficient et imprudent" conduisant, selon ce rapport, à une lente agonie.
20/05/2021 >> L'équipe soignante est accusée d'homicide involontaire avec circonstances aggravantes.