Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
26.12.2025
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Il y a beaucoup de pétrole à exploiter en Libye et les grandes puissances se font la guerre pour y mettre la main. La Turquie, en tant que puissance régionale, ne veut pas être laissée pour compte au moment du règlement politique, lorsque les vainqueurs se partageront le gâteau.
Erdogan veut le gaz de la Méditerranée orientale et sa part du pétrole de Libye. Pour parvenir à ses fins, il tente l'aventure d'une intervention militaire, du côté des alliés et amis des Frères musulmans. Mais celle-ci comportera plus de risques que pour l'occupation d'une "bande de sécurité" au nord de la Syrie. Ne parlez pas d'énergies renouvelables à Erdogan...
Les camps en présence ne sont pas le reflet de la géopolitique habituelle:
- GNA (Sarraj): Qatar, Turquie, Maroc, Italie, Royaume-Uni... + "communauté internationale"
- ANL (Haftar): Arabie saoudite, UAE, Egypte, Russie, Israël, Grèce (qui vient d'expulser l'ambassadeur de Libye)... France.
L'Algérie, pays frontalier, ayant pour principe de ne jamais intervenir en dehors de ses frontières, c'est la Russie qui défend ses intérêts.
Les USA, qui soutenaient le GNA, ont changé leur position il y a quelques mois et se sont rapprochés de Haftar, mais sans afficher de soutien officiel clair.
L'Allemagne, qui entretient des liens économiques forts tant avec la Turquie qu'avec la Russie, tente de jouer un rôle de "médiatrice".
La Tunisie est aussi en positon de médiatrice, appelant au "dialogue" et à la "paix". Mais c'est surtout parce que'elle craint pour sa sécurité.
Les tentatives de médiation de la France et de l'Italie (toutes deux souhaitant des élections alors que le pays est en plein chaos !) ont échoué en raison de leurs liens avec l'un ou l'autre camp.
Libye: Les forces du maréchal Haftar disent avoir arraisonné un cargo turc
AFP, Atlas info - 22 dec 2019
https://www.atlasinfo.fr/Libye-les-forces-du-marechal-Haftar-disent-avoir-arraisonne-un-cargo-turc_a106506.html
Les forces du maréchal Khalifa Haftar ont annoncé samedi soir avoir arraisonné un cargo turc battant pavillon de la Grenade, au large de l'est de la Libye, pour le fouiller, selon elles. Cette annonce coïncide avec l'approbation par le parlement turc d'un accord de coopération militaire et sécuritaire avec le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) dont le siège est à Tripoli, qui fait face depuis avril à une offensive du maréchal Haftar contre la capitale.
Le navire turc a été conduit au port de Ras al-Helal, près de Derna (est) "pour le fouiller et vérifier sa cargaison", a expliqué Ahmad al-Mesmari, le porte-parole des forces de Haftar dans un bref communiqué. Sur sa page Facebook, le porte-parole a publié une vidéo montrant l'interception du navire et des copies des passeports des trois membres de l'équipage, tous turcs.
Le GNA, reconnu par l'ONU, a annoncé jeudi la "mise en oeuvre" de l'accord de coopération militaire signé fin novembre avec la Turquie, ouvrant la voie à une intervention plus directe d'Ankara en Libye. La Turquie soutient déjà le GNA dans sa guerre contre les troupes du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est libyen, qui tente de puis le 4 avril de s'emparer de la capitale libyenne. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est allé jusqu'à promettre le 10 décembre l'envoi de troupes pour soutenir le GNA de Fayez al-Sarraj si ce dernier le demande, aux termes de l'accord signé entre les deux parties, exacerbant davantage les tensions dans la région.
Les forces du maréchal Haftar sont appuyées notamment par les Emirats arabes unis et l'Egypte, deux rivaux régionaux d'Ankara. Le maréchal Haftar avait déjà menacé fin juin de s'en prendre aux intérêts turcs en Libye, accusant Ankara de soutenir militairement ses rivaux.
Les enjeux d’une intervention turque en Libye
par Élie Saïkaji
L'Orient-Le Jour (OLJ) - 21 dec 2019
https://www.lorientlejour.com/article/1199474/les-enjeux-dune-intervention-turque-en-libye.html
Bientôt des troupes turques en Libye ? En plein conflit avec les forces du maréchal Khalifa Haftar – homme fort de l’est du pays et commandant des forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) –, le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, siégeant à Tripoli et dirigé par Fayez el-Sarraj, a officiellement « mis en œuvre » jeudi le mémorandum d’accord militaire signé avec Ankara le 27 novembre dernier.
Ledit accord, en plus de délimiter les frontières maritimes turco-libyennes en Méditerranée – offrant à la Turquie l’opportunité d’accroître son entreprise de forages gaziers au large de Chypre –, prévoit l’envoi d’une force de réaction rapide turque en territoire libyen si le GNA en fait la demande. Il permet notamment toutes sortes de transferts d’armes, d’aide militaire, de formation, de soutien technique, d’exercices conjoints et de partage de renseignements entre les deux pays, y compris le déploiement de troupes turques sur place pendant trois ans.
Le GNA n’a pour l’instant pas appelé Ankara à la rescousse, mais a tenu à assurer ses arrières en faisant parvenir hier à cinq pays « amis », dont la Turquie, des lettres visant à signer des « accords sécuritaires bilatéraux » pour l’aider à repousser l’offensive du maréchal Khalifa Haftar. Les quatre autres pays « amis » sont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Algérie. Le but est de contrer « l’agression de tout groupe opérant hors de la légitimité de l’État, pour maintenir la paix sociale et parvenir à la stabilité de la Libye », selon un communiqué du GNA. M. Sarraj a appelé les cinq pays « à coopérer et se coordonner » avec le GNA dans la lutte contre « les organisations terroristes, notamment l’État islamique et el-Qaëda ».
La Turquie et dans une moindre mesure le Qatar soutiennent activement le GNA. Le maréchal Haftar peut de son côté compter sur les appuis de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et de la Russie. Ces derniers mois, sans le reconnaître officiellement, les autorités turques ont multiplié les livraisons d’armes aux forces du GNA, notamment des tanks et des drones armés. Début novembre, un rapport confidentiel d’experts de l’ONU accusait la Turquie de violer l’embargo sur les armes, imposé depuis 2011 à la Libye.
Le GNA n’a toutefois pas donné de détails sur les termes de l’accord signé avec Ankara ou la nature de l’aide qu’Ankara pourrait lui fournir en plus des drones et blindés qu’il a déjà livrés ces derniers mois, selon l’ONU, aux forces anti-Haftar. Les analystes semblent cependant sceptiques concernant le type d’interventions qu’Ankara peut effectuer en Libye. « La Turquie ne déploiera probablement pas d’importantes forces militaires en Libye », explique Nicholas Heras, spécialiste des questions sécuritaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au Center for a New American Security (CNAS), contacté par L’OLJ. « Mais ce qui est le plus susceptible de se produire, c’est l’envoi de forces spéciales, de drones de guerre et de reconnaissance (…), la fourniture d’outils de surveillance et de renseignement au GNA », ajoute-t-il, précisant que « cela est un moyen de démontrer la détermination de la Turquie à soutenir ses partenaires libyens ».
Une éventuelle intervention militaire turque en Libye pourrait dans le même temps augmenter le risque de confrontations directes entre Turcs d’un côté, et Émiratis, Égyptiens, Saoudiens et dans une moindre mesure Russes – notamment avec des mercenaires appartenant à la société privée Wagner – de l’autre. Une délégation turque doit par ailleurs se rendre prochainement en Russie afin de discuter de ce dossier.Pourtant « ni les Turcs ni les Russes ne veulent risquer un choc frontal en Libye, tant qu’ils sont impliqués dans leur valse délicate en Syrie », explique Nicholas Heras, ajoutant que de leur côté, « les Émiratis seront prudents car ils ne disposent que d’un personnel limité qu’ils peuvent utiliser pour leur sphère d’influence dans la mer Rouge et la Corne de l’Afrique et dans d’autres parties du grand Moyen-Orient ».
La Turquie aurait par ailleurs un handicap par rapport à ses « adversaires » en cas d’intervention militaire. Les forces pro-Haftar, qui contrôlent l’est du pays, n’auraient aucun mal à se doter d’armes venant d’Égypte. Pour livrer ses armements, Ankara devrait recourir à des bateaux qui traverseraient plus de 2.500 km jusqu’à atteindre les côtes libyennes. Ces navires pourraient être directement pris pour cibles par l’artillerie des forces pro-Haftar. Ces derniers n’avaient pas hésité à menacer directement des bateaux turcs au large des côtes libyennes cet été.
Vient ensuite la question de la réaction de la Communauté internationale. Bien que dominant totalement l’est de la Libye, le maréchal Haftar n’a pas de légitimité à l’égard des instances internationales, contrairement à Fayez el-Sarraj. Une éventuelle intervention directe de la Turquie, au nom de la défense du GNA, pourrait faire perdre à ce dernier sa légitimité politique aux yeux du monde. « Les forces libyennes alliées à la Turquie tentent de démontrer leur légitimité dans le cadre du processus des Nations unies pour mettre fin à la guerre civile libyenne », note Nicholas Heras, précisant toutefois qu’une escalade « du GNA sans résolution de l’ONU est peu probable (…). Siégeant au Conseil de sécurité et opposé à la Turquie en Libye, la Russie ne le permettra certainement pas ».
Comment Ankara et Moscou vont-ils cohabiter en Libye ?
par Julie Kebbi
L'Orient-Le Jour - 19 dec 2019
https://www.lorientlejour.com/article/1199183/comment-ankara-et-moscou-vont-ils-cohabiter-en-libye-.html
La relation turco-russe en Syrie pourrait-elle s’étendre à la Libye ? Le renforcement de la présence de ces deux puissances dans ce pays au cours de ces derniers mois fait craindre un risque de confrontation, mais ouvre en même temps la voie à une coopération approfondie entre elles. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé hier « l’accélération du processus entre la Turquie et la Libye ». « Nous leur avons dit que nous étions prêts à aider s’ils en ont besoin. D’une coopération militaire et sécuritaire à la prise de mesures en lien avec nos droits maritimes – nous sommes prêts », a-t-il déclaré, cité par la chaîne turque NTV. Ankara soutient activement avec le Qatar le GNA à Tripoli, reconnu par la communauté internationale et dirigé par Fayez el-Sarraj, contre l’ANL menée par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par la Russie, les Émirats arabes unis, l’Égypte et, dans une certaine mesure, la France.
Faisant l’objet d’une sanglante bataille de pouvoirs entre les différents acteurs locaux depuis la chute du « guide » libyen Mouammar Kadhafi en 2011, le terrain libyen est donc au cœur des velléités des puissances régionales. Et les déclarations du président turc pourraient ajouter un peu plus d’huile sur le feu. « Le fait nouveau est qu›Erdogan, pour des raisons nationalistes, idéologiques, militaires, a dit ouvertement qu’il allait peut-être envoyer des troupes officiellement en Libye », relève pour L’OLJ Jalel Harchaoui, chercheur à Clingendael, un think tank indépendant basé aux Pays-Bas. « Les tensions seraient déjà élevées entre Ankara et Moscou. Le récent appel entre Erdogan et (le président russe Vladimir) Poutine ne s’était pas bien passé », rappelle pour sa part Mohammad Eljarh, analyste et directeur général de Libya Outlook. Les deux hommes ont discuté mardi de la situation en Libye lors d’une conversation téléphonique au cours de laquelle ils se sont déclarés prêts à aider à établir des contacts entre les parties belligérantes et ont exprimé leur soutien aux efforts de médiation des Nations unies et de l’Allemagne, a rapporté un communiqué cité par l’Associated Press.
Si l’approche d’Ankara n’est pas nouvelle, « la Turquie s’est certainement impliquée davantage dans le dossier libyen au cours de ces derniers mois », note Claudia Gazzani, analyste sur la Libye à l’International Crisis Group, contactée par L’OLJ. La Turquie et le GNA ont signé deux mémorandums à la fin du mois de novembre, l’un portant sur une « coopération militaire et sécuritaire » plus approfondie entre eux et l’autre traitant des frontières maritimes en mer Méditerranée. Cette dernière initiative a notamment suscité une levée de boucliers du côté de la Grèce qui considérait qu’elle viole le droit international maritime. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a indiqué lundi que cet accord bilatéral a été soumis au Parlement, pavant la voie à une possible intervention turque en Libye et appuyant les déclarations du président Erdogan selon lesquelles la Turquie était prête à envoyer ses troupes dans le cadre de l’accord militaire récemment conclu. Le président Erdogan a par ailleurs reçu Fayez el-Sarraj au palais de Dolmabahçe à Istanbul dimanche dernier pour une rencontre à huis clos – sans que plus de détails ne soient fournis par la présidence turque. « Si la Turquie réussit à déployer ses troupes sur le terrain avec succès, à la lumière du mémorandum récemment signé, il est très possible que les Turcs fassent pencher la balance des pouvoirs en faveur du GNA, à moins que les soutiens étrangers de Haftar, dont la Russie, n’augmentent leur soutien à ce dernier en réponse », souligne Mohammad Eljarh.
Bien qu’Ankara multiplie les gestes en vue d’intensifier sa présence en Libye, Moscou n’est pas en reste. Selon des officiels libyens et des diplomates occidentaux, la Russie y a renforcé sa présence à travers des snipers en faisant appel au Groupe Wagner, a rapporté le New York Times au début du mois de novembre. Les mercenaires de cette société privée russe, qui entretient des liens étroits avec le Kremlin, ont également fourni leurs services sur différents terrains à l’instar de l’Ukraine et de la Syrie. Selon le journal américain, ces snipers feraient partie d’une troupe de 200 combattants russes arrivés entre octobre et novembre derniers pour prêter main forte aux hommes du maréchal Haftar. « Les mercenaires russes sont sur le sol libyen depuis 2017, sauf que la différence est qu’ils étaient plutôt discrets et concentrés dans l’Est libyen », rapporte Jalal Harchaoui. « Ce qu’il s’est passé de vraiment nouveau est le fait que Haftar ait décidé, une décision d’ailleurs douloureuse, d’autoriser le passage des combattants russes aux alentours de Tripoli », précise-t-il.
En novembre dernier, le secrétaire d’État adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker, a dénoncé « l’ingérence militaire de la Russie », l’accusant d’« exploiter le conflit au détriment du peuple libyen ». « Les autorités russes nient leur présence en Libye, balayent (les accusations) en les qualifiant de bêtises médiatiques ou disent que c’est une exagération des Américains », observe Claudia Gazzani. « Mais l’on sait qu’il y a un certain nombre d’experts militaires » sur place, nuance-t-elle.
Des conditions propices à provoquer des étincelles sur le terrain et qui pourraient être alimentées par l’annonce jeudi dernier du maréchal Haftar du lancement d’une nouvelle « bataille décisive » sur Tripoli. Les forces du gouvernement dit de Tobrouk mènent les combats pour la prise de la capitale libyenne depuis avril dernier, qui sont désormais dans l’impasse. Une nouvelle offensive rendrait donc possible une confrontation en toile de fond entre les forces turques et russes qui se retrouveraient seulement à quelques kilomètres les unes des autres.
Toutefois, « il est peu probable que les deux cherchent une confrontation sur le sol libyen » pour soutenir leurs alliés respectifs, indique Claudia Gazzani. « Je crois qu’Erdogan et Poutine ont intérêt à régler les choses en Libye comme ils l’ont fait en Syrie », estime pour sa part Mohammad Eljarh. En ce sens, la scène libyenne présente de fortes ressemblances avec la Syrie où Moscou et Ankara disposent d’une présence physique et diplomatique. Leur partenariat en Syrie, malgré leurs divergences d’intérêts, devraient les amener à reproduire le même modèle en Libye, pour ne pas risquer de mettre en péril leur « amitié » qui dépend notamment de leur hostilité commune à l’égard des États-Unis.
Ce scénario est d’autant plus envisageable que les Américains sont justement très en retrait de la scène libyenne, qu’ils délèguent à leurs alliés régionaux, Émirats arabes unis en tête. La présence des autres acteurs régionaux dans l’équation, à savoir l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Qatar ou encore l’Arabie saoudite, pourrait toutefois compliquer la donne, même si la Russie excelle à se positionner en tant qu’arbitre entre les puissances régionales. « La question demeure de savoir ce qu’il va se passer si la Turquie accroît son implication et si l’on assiste à une réponse de l’Égypte », note Claudia Gazzani. « Pour l’instant, cela reste hors de question, mais l’on va continuer de voir Le Caire se positionner fermement pour fournir une couverture militaire et un soutien aux forces de Haftar, surtout maintenant que la Turquie semble être plus proche du gouvernement basé à Tripoli », conclut-elle.
02/01/2020 >> Le parlement turc donne son feu vert à une intervention militaire en Libye.
EDIT (11 janvier 2020)
Ankara donnerait la nationalité turque à ses mercenaires syriens en Libye
RFI - 11 jan 2020
http://www.rfi.fr/afrique/20200111-ankara-donnerait-nationalite-turque-mercenaires-syriens-libye
Certains doivent attendre pour obtenir leur nationalité turque, d'autres l'obtiennent d'emblée. C'est le cas des chefs de l'ASL (Armée syrienne libre) qui reçoivent leur sésame avant leur transfert en Libye. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, un homme s'exprimant en syrien sans apparaître à l'image montre sa carte d'identité turque fraîchement fournie. En fond, le logo de Ghaziantep apparaît, la ville où les autorités turques rassemblent les candidats au départ vers la Libye.
Selon plusieurs sources travaillant sur le dossier comme Elizabeth Tsurkov, chercheuse au Foreign Policy Research Institute, ainsi qu'Oussama Abderrahmane, directeur de l'OSDH et des acteurs de la société civile en Syrie, tous contactés par RFI, le sort des simples soldats est plus compliqué. Ils doivent combattre pendant 6 mois avant d'acquérir ce droit. S'ils meurent, leur famille percevra 30.000 $ en guise de compensation.
Par ailleurs, l'OSDH, ainsi que des partis kurdes syriens, ont révélé que la Turquie a libéré des dizaines de prisonniers appartenant à l'organisation État islamique et à différents groupes jihadistes dans les zones sous son contrôle en Syrie, pour les envoyer à Tripoli. L'OSDH estime à 1.260 le nombre de Syriens déjà transférés en Libye. Près de 2.300 attendent leur tour pour aller combattre aux côtés des forces islamistes du GNA.
13/01/2020 >> Sarraj et Haftar sont attendus à Moscou pour signer un accord de cessez-le-feu obtenu sous la pression de la Russie (allié de Haftar) et de la Turquie (allié de Sarraj)... mais cet accord ne devrait pas tenir longtemps. Chaque camp menace en effet de riposter à la moindre attaque venant du camp adverse... et la paix n'est pas la raison d'être des milices. >> Finalement Haftar repart de Moscou le lendemain sans rien avoir signé.
05/10/2022 >> La signature, à Tripoli, d’un mémorandum entre la Libye et la Turquie pour la prospection d'hydrocarbures en Méditerranée orientale provoque des réactions de mécontentement en Libye comme au niveau régional. L'Egypte et la Grèce ont affirmé que le gouvernement Dbeibah étant caduc, il n'avait « pas le droit de signer des mémorandums avec un pays tiers ».
25/10/2022 >> La Libye (gouvernement Dbeibah) et la Turquie signent deux accords militaires.
Le premier accord porte sur l'entretien et la réparation des avions de chasse de Tripoli par des experts turcs et la formation d'aviateurs libyens sur différents types d'avions. Il est aussi question de fournir du matériel et des appareils militaires modernes. Le second accord comprend plusieurs conventions de mise en œuvre des accords signés en 2019 par le gouvernement Sarraj.