Le Monde d'Antigone

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Dégâts et impacts de l'extraction du sable

Publié le 25/05/2019 à 00:18 par monde-antigone

 
Surexploitation de sable: L'ONU tire la sonnette d’alarme
par Lucile Meunier
Uzbek & Rica - 15 mai 2019
https://usbeketrica.com/article/onu-tire-sonnette-alarme-sur-surexploitation-sable-erosion-plages


Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié le mardi 7 mai 2019 un rapport alarmant sur les conséquences environnementales de l'extraction de sable.

C’est la 2e ressource la plus utilisée après l’eau [Non, la 3e après l'air et l'eau. C'est la matière minérale la plus exploitée; ndc]. Chaque année, ce sont 40 à 50 millions de tonnes de sable qui sont extraites pour construire des routes, des bâtiments ou du verre. Les usages du sable sont même de plus en plus variés, puisqu'ils concernent même le secteur de la cosmétique, le traitement de l’eau potable ou la construction de microprocesseurs et de panneaux photovoltaïques. Ces transformations expliquent en partie l'accroissement de la demande de sable, qui a triplé en seulement 20 ans. Pour alerter sur les conséquences environnementales d’une telle exploitation, l’ONU a publié le 7 mai dernier un rapport intitulé "Sable et durabilité: trouver de nouvelles solutions pour une gouvernance environnementale sur les ressources mondiales de sable".

Il est difficile d'imaginer une pénurie de sable, tant cette matière semble être disponible en abondance dans les déserts et sur les plages. Pourtant, seule une faible proportion de ce sable est exploitable à des fins industrielles, ce qui en fait une ressource rare. Par exemple, il faut des grains suffisamment épais pour faire du béton et peu contaminés en oxyde de fer pour aboutir à du verre transparent. Le sable des déserts n'est donc pas concerné, puisque ses grains sont trop fins.

Le rapport alerte surtout sur les conséquences environnementales désastreuses de l'extraction de sable: « Le fait de prendre du sable sur la plage enlève les défenses naturelles que l’on a contre les vagues de tempêtes. Cela a un impact sur les inondations côtières », a commenté pour RFI Pascal Peduzzi, du PNUE. « Quand vous extrayez du sable sur les rivières, si vous creusez le fond, la dynamique de la rivière va changer. Il peut y avoir soit des ralentissements, soit des accélérations, donnant lieu soit à des inondations plus fréquentes ou plus intenses, soit à des sécheresses », explique-t-il. Sur le plan de la biodiversité, ces extractions déstabilisent la chaîne alimentaire marine et fragilisent la faune et la flore des zones littorales. Et certaines plages risquent à terme de disparaître définitivement, notamment en Indonésie et aux États-Unis.

Parmi les plus importants consommateurs de sable, on compte beaucoup de pays asiatiques et africains. En premier lieu la Chine, dont la population en constante augmentation génère un besoin croissant d'infrastructures - donc de sable. S'ajoutent à ces raisons les ambitions géopolitiques du régime chinois, qui utilise beaucoup de sable pour construire des bases militaires en mer de Chine. Viennent ensuite l'Inde et les États-Unis. Mais aussi Singapour, qui est le plus gros consommateur de sable si on ramène ce chiffre au nombre d'habitants. En effet, la péninsule a étendu son territoire sur la mer de 20 % depuis 1973, avec des constructions qui nécessiteraient environ 1,2 milliard de tonnes de sable par an. (...)

Dans une optique de durabilité, le rapport incite grandement à investir dans des matériaux comme le béton ou le verre recyclé, et à réfléchir à des alternatives au sable naturel dans le secteur de la construction. Plus généralement, les chercheurs nous incitent à réduire la construction d'infrastructures. Un objectif difficile à tenir, dans la mesure où les pays émergents continuent de s'urbaniser. La moitié des mégalopoles seront situées dans les pays émergents d'ici 2030.


Les plages du Maroc dépouillées par des "mafias du sable"
par Mehdi Mahmoud
Telquel - 13 mai 2019
https://telquel.ma/2019/05/13/au-maroc-les-plages-depouilles-par-des-mafias-du-sable_1638203


Dans un récent rapport, le PNUE s’est penché sur les mafias et contrebandiers qui dépouillent illégalement les plages marocaines de leur sable. Dans le royaume, la moitié du sable utilisé dans les constructions proviendrait de l’extraction illégale.

Une ressource de plus en plus rare, qui fait la richesse des contrebandiers. Dans un récent rapport des Nations unies, sur l’exploitation du sable dans le monde, un encadré cite le Maroc comme l’un des pays étant les plus impactés par l’extraction illégale de sable. Un passage qui insiste sur le fait que la moitié du sable utilisée au Maroc, soit quelque 10 millions de m3 par an, serait issue de l’extraction illégale dans les zones côtières. Intitulé "Mafias du sable, extraction de sable illégale et contrebande au Maroc", l’encadré explique que le sable est « souvent retiré des plages » afin de permettre la construction d’infrastructures touristiques et balnéaires.

Sur la bande littorale entre Safi et Essaouira, le rapport pointe que l’extraction est telle, que les trafiquants ont fini par transformer une grande plage en un paysage rocheux. Cet été déjà, les parlementaires s’inquiétaient de la situation, alors qu’était estimé à 55 % le sable vendu sur le marché national provenant de filières clandestines. Une information révélée par Aujourd’hui Le Maroc, en juin dernier, qui détaillait que le sable issu des oueds représentait 16 % des quantités qui circulent sur le marché national, alors que le sable issu du concassage ne dépasse guère les 7,25 %. Le sable dunaire « ne dépasserait pas de son côté les 14,49 % ». Interrogé par le quotidien, un parlementaire déplorait que « le manque à gagner que ce soit pour l’État ou bien les collectivités locales devienne beaucoup trop important puisque les taxes inhérentes aux opérations d’exploitation ne sont tout simplement pas payées ».

Au-delà, les conséquences sont catastrophiques d’un point de vue écologique. « Dans certains endroits, la poursuite de la construction risque de conduire à une situation non durable et à la destruction de la principale attraction naturelle des visiteurs: les plages elles-mêmes », poursuit l’encadré relatif à la situation marocaine dans le rapport onusien. Au Maroc, certaines plages ont disparu à cause de ce trafic de sable, au commerce qui en est fait, mais aussi à la balnéarisation de certaines côtes. Dans le rapport, le cas d’Assilah évoqué. La ville du nord a subi une grave érosion de ses côtes « en raison de problèmes de réglementation et de pressions liés au tourisme ».

Souvent retiré des plages, le sable sert à la construction d’infrastructures touristiques — principalement au Maroc, où le boom du BTP de ces dernières années a fait oublier ces préoccupations environnementales. Assilah a vu, entre 2012 et 2014, l’extraction de sable être à son point fort, lorsque la cité côtière a été le théâtre d’une augmentation de construction d’appartements, de maisons, d’hôtels et de centres de villégiature en tirant parti d’un marché immobilier favorable. Le sable avoisinant constituait la ressource idoine pour les groupes de BTP. Pourtant, « de nombreuses structures proches de la côte sont maintenant menacées par l’érosion qui les a créées », pointe le rapport. Des similarités que l’on retrouve dans d’autres villes du littoral comme Larache, voire Kenitra.

Pourtant, le 23 novembre 2017, le gouvernement marocain avait adopté le décret d’application de la loi 81-12 relative au littoral qui visait à la préservation « des équilibres biologiques et écologiques, du patrimoine naturel » et censé interdire le prélèvement du sable dans les dunes maritimes, au risque de 5 ans de prison. Une loi peu appliquée sur le terrain d’après différentes sources médiatiques.

Le sable reste une ressource rare, loin d’être aussi inépuisable que l’on pourrait le croire. Au point qu’on le qualifie désormais d’or jaune. S’il est présent en grande quantité, seule une infime partie est exploitable. Dans le même temps, le rapport des Nations unies relève que la demande mondiale sur le sable et le gravier avoisine 50 milliards de tonnes par an. Soit 3 fois plus qu’il y a 20 ans. « Le sable est présent partout dans la construction et la production industrielle parce qu’il est bon marché, polyvalent et facile à acheter », note le rapport qui rappelle que ces matériaux sont les plus exploités par l’homme au monde derrière… l’eau.

Pourtant, « l’extraction d’agrégats dans les rivières et les côtes a entraîné une pollution, des inondations, une baisse rapide des aquifères et une aggravation de la sécheresse dans le monde ». Les pays les plus affectés se trouvent en Asie et en Afrique. À l’instar du Maroc, d’autres pays comme le Sénégal ou l’Inde sont victimes du pillage clandestin des plages. Des actes aux conséquences désastreuses tant pour le littoral que la biodiversité. La disparition des plages mettrait en danger la faune et la flore, mais causerait surtout, à terme, la destruction d’un rempart naturelle contre la montée des eaux.


Quand l'extraction menace les plages africaines
par Filila Gbadamassi
France Télévisions, Franceinfo - 27 jun 2017
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/tunisie/sable-quand-l-extraction-menace-les-plages-africaines_3060385.html


(...)  A l'instar de nombreux pays dans le monde, les Etats africains ont fini par légiféré pour protéger les littoraux. Mais cela n'a pas pour autant mis fin à l'extraction illégale ni à la détérioration des écosystèmes.

Au Sénégal, par exemple, l'extraction dans la carrière publique de sable de mer à Mbeubeuss dans la commune de Malika (située sur le littoral au nord de la capitale sénégalaise, Dakar) est interdite depuis le 8 juin 2009.  Cependant, des années d'exploitation, qui se poursuit encore de façon illégale au grand dam des populations, ont fragilisé des plages qui souffrent aujourd'hui de l'érosion côtière.

Au Cap-Vert voisin, l'exploitation illégale de sable bat aussi son plein. "Les voleuses de sable", c'est ainsi qu'ont été baptisées les nombreuses Cap-Verdiennes qui prélèvent du sable sur les plages du pays pour subvenir aux besoins de leur famille. Début février 2017, rapporte la radio internationale allemande Deutsche Welle, une loi a interdit l’extraction de sable sur toutes les plages de la petite île.

De même, depuis janvier 2017, l'archipel semi-autonome de Tanzanie, Zanzibar, a décidé d'importer du sable pour réserver les 14,7 hectares de sable qu'il lui reste désormais. "Nous n’avons plus de sable pour construire parce que les ressources se sont amenuisées de façon drastique ces dix dernières années", a indiqué Hamad Rashid Mohamed, le ministre de l’Agriculture. L’archipel interdit désormais l’extraction de sable, souvent prélevé sur les côtes maritimes et donc sur ses sublimes plages, en attendant de trouver "une alternative aux matériaux non-renouvelables".

"Au Maroc, l'exploitation de sable sur les plages pose (aussi) problème, explique Pascal Peduzzi, auteur du rapport du PNUE sur la raréfaction du sable. Il faut des milliers d'années pour constituer une plage. Mais en quelques jours, elle peut être détruite ne laissant que la roche mère. Auquel cas la plage est perdue et avec elle tous les services qu'elle offre: tourisme, habitat naturel, protection contre les ondes de tempête...". "Quand le sable est extrait des fonds marins, ajoute Pascal Peduzzi, c'est l'équilibre de la chaîne trophique (chaîne alimentaire, NDLR) qui est bousculé, car c'est dans les fonds marins que se trouve la nourriture des petits poissons, affectant ainsi les plus gros poissons et par conséquent la biodiversité et la pêche".

En Tunisie, l'extraction du sable sur les plages a provoqué d'autres types de dégâts environnementaux. "Certaines personnes ont prélevé du sable pour construire sur l'archipel de Kerkennah (côte est de la Tunisie). Ils n'ont pas forcément beaucoup d'options non plus [...]. Mais comment les personnes peuvent se développer sans se tirer une balle dans le pied, sans se rendre plus vulnérables par rapport à la hausse du niveau des mers, à la salinisation de leurs sols ?" Et Pascal Peduzzi de conclure: "La question du sable est complexe. Cependant, on ne peut pas extraire 30 milliards de tonnes par an sans occasionner des impacts importants".

"Le développement de l'Afrique ne doit pas s'inspirer des mauvais exemples qui ont généré tous les problèmes climatiques que l'on connaît actuellement, estime le directeur du GRID-Genève. Il faut que les pays africains se dotent d'une législation et d'une gouvernance environnementale qui préserve la santé des populations et leurs écosystèmes. Il est encore temps pour beaucoup de pays africains de prendre un départ harmonieux".


Inde: Meurtre d'un journaliste qui enquêtait sur la "mafia du sable"
AFP, Sciences & Avenir - 28 mar 2018
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/inde-meurtre-d-un-journaliste-qui-enquetait-sur-la-mafia-du-sable_122499


Un journaliste indien enquêtant sur "la mafia du sable", a été retrouvé mort lundi 26 mars 2018. La police a annoncé, mardi 27 mars 2018, l'arrestation d'un chauffeur soupçonné d'avoir renversé délibérément et tué un journaliste qui enquêtait sur "la mafia du sable". Sandeep Sharma, journaliste de télévision, a été tué par un camion alors qu'il roulait à moto lundi 26 mars 2018, à Bhind, dans l’État central de Madhya Pradesh. D'après la presse, le journaliste avait fait savoir aux autorités locales qu'il craignait d'être la cible des gangs qui trafiquent le sable pour l'industrie du BTP.

"L'or indien", comme est aussi surnommé le sable, est prélevé illégalement pour nourrir l'industrie du bâtiment. Cette industrie est en pleine croissance du fait de l'augmentation de la population urbaine. Très vite, un marché noir est né, les réseaux criminels prélevant illégalement du sable sur les côtes, dans des réserves marines et de la faune sauvage, provoquant souvent des dégâts environnementaux importants.

Reporters sans Frontières a relevé que les journalistes traitant de ce sujet "sont souvent les victimes de violentes représailles", en particulier dans l'État septentrional d'Uttar Pradesh. "La manière choquante dont Sandeep Sharma a été tué représente un avertissement terrible aux journalistes qui enquêtent sur la mafia qui extrait le sable", a dit l'association dans un communiqué. D'après RSF, deux journalistes couvrant ce sujet ont été tués en 2016 dans cet État.


La recherche de solutions pour l'extraction de sable durable a débuté
UN Environnement - 03 jan 2019
https://www.unenvironment.org/fr/news-and-stories/recit/la-recherche-de-solutions-pour-lextraction-de-sable-durable-debute


(...) 50 milliards de tonnes de sable et de gravier sont consommées chaque année dans le monde. Cela équivaut à un mur de 35 m de hauteur sur 35 m de large le long de l'équateur. La plupart du sable est utilisée pour la production de ciment pour le béton (composé de ciment, d'eau, de sable et de gravier). Le ciment, un élément clé du béton, le matériau de construction le plus largement utilisé dans le monde, est une source majeure de gaz à effet de serre et représente environ 8 % des émissions de dioxyde de carbone, selon un récent rapport de Chatham House.

Le sable est essentiellement constitué de minuscules grains de roche. Il sert également à reconstituer les plages qui se retirent et à étendre des territoires, en construisant par exemple des îles artificielles (comme Palm Islands et The World, à Dubaï) ou en renforçant les côtes (comme à Singapour). Le sable est extrait des rivières, des plages et du fond de l'océan. Le sable du désert, en raison de sa finesse, ne peut pas servir à la production du béton.

L’extraction de sable, si elle n'est pas gérée correctement dans les zones où les écosystèmes sont fragiles peut avoir des effets négatifs sur l’environnement. L'extraction de sable à partir d'une plage peut, par exemple, non seulement conduire à la destruction de la biodiversité locale, mais peut aussi réduire les possibilités de tourisme. De plus, la demande énorme en sable peut entraîner l'extraction illégale de sable, elle devient en effet un problème dans de nombreux endroits. Les "mafias du sable" en Inde, par exemple, menacent les communautés locales et leurs moyens de subsistance, ainsi que l'environnement.

« Le sable est utilisé par tout le monde. Nous ne sommes pas ici pour mettre un frein au secteur, mais pour collaborer avec toutes les parties prenantes afin de trouver des solutions durables », a déclaré Pascal Peduzzi, directeur de GRID-Genève à ONU Environnement, qui a d'abord soulevé la question du sable dans un rapport daté de 2014 intitulé "Sand, rarer than one thinks".

Cependant, des solutions novatrices sont en train d'être testées pour remplacer le sable dans la construction de routes et de bâtiments. Le plastique recyclé, la terre, le bambou, le bois, la paille et d’autres matériaux peuvent être utilisés comme matériaux de construction de remplacement. La clé semble être de mélanger d’autres matériaux avec le béton afin de donner au mélange la stabilité nécessaire au bâtiment. Plusieurs pays ont déjà expérimenté les routes en composite de plastique. La première piste cyclable entièrement construite en plastique recyclé a été ouverte à Zwolle, aux Pays-Bas, en septembre 2018.

Le plastique recyclé pourrait devenir une alternative sérieuse au sable dans la construction de routes. On estime que les routes en plastique sont trois fois plus durables que les routes en asphalte traditionnelles. Cependant, elles sont encore en phase de test, car leur longévité et leurs conséquences sur l'environnement doivent encore être étudiés: de petites particules de plastique pourraient éventuellement s'infiltrer dans le sol et l'eau en cas de forte chaleur, d'usure et de ruissellement.

Bien qu'il n'y ait pas de solution miracle, la réunion organisée à Genève a permis de convenir qu'il était important de sensibiliser le public au fait que le sable n'est pas une ressource illimitée et que l'extraction du sable peut comporter des effets négatifs. Les bonnes pratiques doivent être partagées et le déficit de communication entre les décideurs et les consommateurs doit être comblé.

Le PNUE-GRID (base de données sur les ressources mondiales du PNUE) collabore avec l'Université de Genève afin de sensibiliser le public. « Nous travaillons à la recherche de solutions novatrices pour encourager l'utilisation durable des ressources et nous menons des activités de sensibilisation significatives en parallèle », a déclaré Anna Cinelli de l'Université de Genève. Rebecca Jimenez, sa collègue, a ajouté: « En fin de compte, il s’agit de trouver des solutions durables, viables et acceptées par la société dans son ensemble ».


EDIT (24 août 2019)


Victime de vols de sable, une plage de Sardaigne inaugure des "gardiens du sable"
AFP, Sciences & Avenir - 24 aot 2019
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/victime-de-vols-de-sable-une-plage-de-sardaigne-inaugure-des-gardiens-du-sable_136576


Victime d'une série de vols de sable, la ville italienne de Cabras, en Sardaigne, connue pour son immense plage immaculée, a lancé samedi un système de "gardiens du sable" chargés de signaler les tentatives de collecte illégale et toute dégradation. Ces "gardiens du sable", des civils qui porteront un t-shirt permettant de les reconnaître, sont rattachés à la Direction de la zone marine protégée de la Péninsule du Sinis et viendront en renfort des surveillants de baignade et de la police de Cabras.

Ces opérateurs seront chargés de surveiller, informer les touristes et signaler d'éventuels vols de sable. Ils feront aussi respecter l'interdiction de fumer et de laisser des déchets sur les plages. Ils devront en outre récupérer le sable accumulé sur les passerelles d'accès aux plages, vider les cendriers et nettoyer les zones réservées aux fumeurs.

"Il n'est pas toujours facile pour les usagers de signaler (à la police) ou d'indiquer la position exacte d'une personne en train de voler du sable ou de fumer sous un parasol", en zone interdite, a expliqué à l'agence Agi, le maire de Cabras (ouest de la Sardaigne), Andrea Abis. C'est pour cela que les autorités ont décidé de créer ce groupe de "personnes qui opèrent directement sur la plage et pourront être plus efficaces".

Ces derniers jours, 200 kg de précieux sable de quartz blanc ont été saisis à l'aéroport d'Elmas par les services de sécurité qui l'ont indiqué sur leur page Facebook "Sardegna rubata e depredata" (Sardaigne volée et dégradée). A la suite de la création de cette page, des internautes avaient été jusqu'à proposer un numerus clausus pour l'accès à la fameuse plage Is Aruta de Cabras, ce à quoi le maire de la localité s'est opposé, évoquant un risque de "militarisation" du littoral.

Un couple de Français avait été interpellé en Sardaigne, le 20 août avec 40 kg de sable dans sa voiture, alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer sur un ferry entre Porto Torres et Toulon. Le sable prélevé sur la plage de Chia, dans le sud de la grande île centrale d'Italie, avait été placé dans 14 bouteilles de plastique. Ils avaient indiqué à la police qu'ils ignoraient que c'était interdit, alors que la collecte de sable, de coquillages ou de galets, est passible d'1 à 6 ans de prison en Italie. En France, les amendes peuvent grimper jusqu'à 1.500 € pour le prélèvement de sable ou coquillages.


03/03/2020 >> Le changement climatique et la hausse du niveau des océans pourraient faire disparaître la moitié des plages de sable dans le monde d'ici à 2100, selon une étude parue le 02/03 dans la revue Nature Climate Change. Même si l'humanité réduit fortement les émissions de gaz à effet de serre, plus d'un tiers des littoraux sablonneux resteront menacés, selon cette étude.