Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
29.09.2025
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Suite de L'effondrement du Venezuela (2018-2019) qui relatait les événements survenus entre août 2018 et mars 2019. J'attends l'épilogue du bras de fer Guaido-Maduro avant la fin de ce topic.
Le FMI prévoit une chute du PIB de 25 % en 2019 au Venezuela, ainsi qu'une hyper-inflation de 10.000.000 % et un taux de chômage supérieur à 44 %. Selon l'ONU, 2,7 millions de personnes ont fui le pays depuis 2015, poussées par les pénuries de biens de première nécessité et de médicaments.
Venezuela: Lente sortie de l'hyperinflation, mais le panier de la ménagère reste léger
par Barbara Agelvis
AFP, France24 - 15 jan 2022
https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220115-venezuela-lente-sortie-de-l-hyperinflation-mais-le-panier-de-la-m%C3%A9nag%C3%A8re-reste-l%C3%A9ger
CARACAS – "On dit que l'hyperinflation est terminée, mais chez moi, elle est toujours là", affirme Humberto Reco, retraité de 75 ans, en faisant ses courses au marché populaire de Caracas. Il affirme que les prix continuent de monter dans une économie qui s'est dollarisée.
Après 4 années d'hyperinflation, le Venezuela a enregistré une inflation cumulée de 686,4 % en 2021, avec un taux mensuel qui n'a jamais dépassé les 50 %, la limite de certains économistes pour parler d'hyperinflation selon la référence dans le domaine, Phillip Cagan, décédé en 2012.
“Selon les chiffres de Cagan, nous sommes en train sortir de l'hyper-inflation. Selon les théories de (Carmen) Reinhart et (Kenneth) Rogoff (économistes américains, ndlr) nous n'y sommes pas encore. Mais, il s'en faut de peu", explique le professeur d'économie de l'Université Métropolitaine Hermes Perez. Selon les chiffres de la Banque centrale du Venezuela, l'indice des prix a augmenté de 46,6% en janvier et 33,8% en février 2021, mais "seulement" de 7,6 % en décembre. La tendance est donc à un ralentissement des hausses.
L'hyperfinflation a commencé en 2017 avec 862 % puis a explosé avec... 130.000 % en 2018, puis un peu moins de 10.00 0% en 2019 et 3.000 % en 2020. Humberto Reco lui "ne ressent pas les améliorations" des indicateurs mais subit l'augmentation permanente des prix. "Ca reste le chiffre (d'inflation) le plus élevé du monde", souligne Hermes Perez, qui précise que le Venezuela est le seul pays d'Amérique latine avec une inflation à trois chiffres.
Pour survivre face à cette hyperinflation, les Vénézuéliens se sont mis à utiliser le dollar. Et, cette dollarisation de l'économie, avec un Bolivar de moins en moins utilisé, a ralenti l'inflation. Le gouvernement d'inspiration socialiste a lâché du lest sur le dollar, autorisant la circulation du billet vert, symbole de l'impérialisme américain honni. Il a aussi fait des efforts quant à la réduction du déficit budgétaire ou en assouplissant les taux de change en 2018, ce qui a permis de faire quasiment disparaître l'écart entre le taux officiel et celui au noir.
Toutefois, il faut des réformes plus profondes, estiment la plupart des experts. M. Perez, qui a notamment été en charge du bureau de change de la Banque centrale du Venezuela (BCV), souligne que la BCV doit cesser d'émettre de l'argent pour financer le géant pétrolier public Petroleos de Venezuela (PDVSA) en pleine restructuration après une chute de la production pétrolière.
Plusieurs experts, estiment que le Venezuela pourrait clôturer 2022 avec une inflation comprise entre 120 % et 300 %, ce qui serait une amélioration mais resterait encore très élevé. Mais pour le particulier, ces données macro-économiques, semblent hors réalité. Reco souligne que l’inflation des prix touche aussi les prix en dollars. "Les gens disent que chaque jour qui passe la vie est de plus en plus dure. Je dis non ! A chaque minute c'est plus dur avec un grand D", plaisante Manuel Quijada, vendeur de légumes de 67 ans, affirmant qu'il doit réajuster ses prix à la hausse chaque semaine.
Selon plusieurs témoins, les prix augmentent même chaque jour sur certains marchés. L'économiste et directeur du cabinet de conseil Ecoanalitica, Asdrubal Oliveros, estime que le Venezuela enregistre des hausses de prix en dollars supérieures aux normes internationales. Selon ses études, le coûts des devises a augmenté de 40 % en 2021, par rapport à 2020.
Malgré les difficultés, Marina Dusei, retraitée de 62 ans, explique que la situation s'est améliorée les six derniers mois avec un dollar qui est resté dans une fourchette de 4 à 5 bolivars, alors que par le passé le bolivar pouvait dégringoler en quelques heures. Elle dit qu'il est désormais plus facile d'organiser son budget et de faire des prévisions. Mais comme beaucoup d'habitants de ce pays pétrolier, la crise sans précédent, qui a fait chuter le pouvoir d'achat et le PIB par habitant place désormais le pays au même niveau que Haïti. "On ne sort plus pour acheter ce qu'on aime mais ce dont on a besoin", dit-elle, avec l'espoir "que les choses vont continuer à s'améliorer".
09 janvier 2022 - Victoire du candidat de l'opposition, Sergio Garrido, lors de l'élection du gouverneur de l'Etat du Barinas, poste tenu depuis 1998 par la famille d'Hugo Chavez, père et frères. Le Barrinas est une région clé avec ses plaines agricoles, ses réserves pétrolières et sa proximité avec la frontière colombienne où sévissent guérillas et narcotrafiquants.
22 novembre 2021 - Le parti de Maduro (PCV) remporte une victoire écrasante aux élections régionales, en gagnant 20 des 23 postes de gouverneur et la mairie de Caracas. L'opposition divisée qui participait pour la première fois à un scrutin depuis 2017, remporte 3 Etats: l'île de Nueva Esparta, Cojedes et surtout le Zulia, Etat pétrolier le plus peuplé du pays dont la capitale Maracaïbo est la 2e ville du pays. Le taux de participation est de 41,8 %, la grande partie de la population étant plus préoccupée par sa survie que par les enjeux politiques. Ces élections étaient importantes pour le pouvoir qui voulait que ce scrutin apporte la preuve de sa légitimité afin de faire lever les sanctions économiques, notamment celles sur le pétrole.
1er octobre - Le nouveau bolivar a 6 zéros en moins. Le Venezuela dévalue à nouveau sa monnaie. C'est la 3e fois que le pays la dévalue en 13 ans. Depuis 2008, ce sont pas moins de 14 zéros qui ont été supprimés. Un nouveau bolivar est désormais égal à 100 millions de milliards de bolivars de 2007 ! 94,5 % des foyers vivent sous le seuil de pauvreté, selon une récente étude universitaire.
13 août - Le gouvernement et l'opposition entament des négociations dans l'espoir d'organiser des élections présidentielles et lever les sanctions qui pèsent sur le pays. Ces négociations se tiennent au Musée national d'anthropologie de Mexico, sous la médiation de la Norvège et sous les auspices du gouvernement mexicain. Elles font suite à l'échec des discussions à la Barbade en 2019 et en République dominicaine en 2018.
Un "mémorandum d'accord" aurait été signé par Jorge Rodríguez, au nom du gouvernement Maduro, et Gerardo Blayde de la "Plataforma Unitaria", au nom de l'opposition, mais son contenu n'a pas été communiqué. Les parties ont convenu de se retrouver le 30 août, même endroit, même heure, pour discuter d'un agenda en 7 points qui n'envisage toutefois pas le départ du pouvoir de Maduro.
5 août - La Banque centrale venezuelienne annonce que le bolivar va perdre 6 zéros le 1er octobre en raison de l'hyperinflation.
L'économie vénézulienne s'est presque totalement dollarisée. La plupart des transactions se font en monnaie américaine alors que l'inflation a été de plus de 250 % entre janvier et mai. La plupart des échanges qui ne se font pas en dollars se font de manière numérique (paiements par carte, virement ou transfert bancaire). L'hyper-inflation a atteint 400.000 % en 2018, près de 10.000 % en 2019 et 3.000 % en 2020. Le PIB du Venezuela a chuté de 80 % depuis 2013 et 65 % des ménages vivent dans la pauvreté.
Venezuela: Face à l'inflation de 3.000 %, des billets d'1 million de bolivars
AFP, France24 - 06 mar 2021
https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210306-venezuela-face-à-l-inflation-de-3-000-des-billets-d-1-million-de-bolivars
CARACAS - La Banque centrale du Venezuela a annoncé vendredi qu'elle allait élargir son système monétaire, avec l'émission de trois nouveaux billets dont un d'1 million de bolivars, dans un contexte d'hyperinflation galopante. Ces billets de 200.000, 500.000 et 1 million de bolivars "commenceront à circuler progressivement à partir du 8 mars 2021" afin de "répondre aux besoins de l'économie nationale", a déclaré l'entité émettrice dans un communiqué. Additionnées, ces trois billets ne représentent même pas l'équivalent d'un dollar américain, qui s'échange actuellement contre 1,88 million de bolivars.
Un kg de tomates, 8 petits pains, un soda de 250 ml ou un savon de mauvaise qualité coûtent environ 1 million de bolivars, dans une économie vénézuélienne marquée par une 4e année d'hyperinflation, laquelle a atteint près de 3.000 % en 2020. "Le problème dans un cycle hyperinflationniste est que la vitesse à la Banque centrale actualise le système monétaire n'est jamais assez rapide", a commenté auprès de l'AFP l'économiste Asdrubal Oliveros.
Le bolivar est dans la pratique remplacé par le dollar, qui est devenu la monnaie de facto au Venezuela. Dans les magasins, les prix sont affichés en dollars et les paiements effectués en devises étrangères. Pour payer en monnaie locale, les habitants utilisent généralement une carte de débit ou effectuent un virement bancaire. Les bolivars en papier sont majoritairement utilisés dans les transports publics. Le système monétaire avait précédemment été élargi en juin 2019.
23 janvier - L'UE ne reconnaît plus Guaido comme président légitime du Venezuela.
26 décembre 2020 - Guaido tente d'exister à travers une assemblée parallèle dépourvue de fondement constitutionnel. C'est le dernier moyen qu'il a de continuer à recevoir un soutien international.
6 décembre - Maduro reprend le contrôle de l'Assemblée nationale, dernier levier de pouvoir qui lui échappait, lors d'élections législatives que boycottait presque toute l'opposition, et marquées par une abstention record de 69 %, la plus élevée depuis 1958. Mais ce chiffre résulte davantage d'une méfiance à l'égard de la politique que d’un ralliement au boycott.
Le Grand pôle patriotique (PSUV et ses alliés) obtient 67,7 % des 5,2 millions de suffrages exprimés; la fraction de l'opposition qui participait au scrutin obtient 18 % des voix. De nombreux pays avaient annoncé qu'ils ne reconnaitraient pas la validité du résultat.
Guaido, qui est contesté dans l'opposition et dont la popularité s'est fortement érodée, appelle la population à participer à une consultation parallèle qui se tiendra toute la semaine sur une application mobile et puis physiquement samedi, en différents points du pays, pour rejeter ces législatives et proroger son mandat.
L'opposition avait déjà organisé une consultation indépendante en juillet 2017 contre l'Assemblée constituante, recueillant 7,5 millions de voix. Cette Assemblée constituante aux mains des chavistes s'est substituée à l'Assemblée nationale, annulant toutes ses décisions.
29 novembre - Juan Guaido affirme avoir approché Joe Biden par l'entremise de représentants au Congrès. Les conseillers de Biden affirment cependant que les contacts directs avec Maduro seront privilégiés.
25 octobre - Arrivée à Madrid de l'opposant Leopoldo Lopez, fondateur du parti centriste Voluntad Popular. Il était réfugié depuis 18 mois dans la résidence de l'ambassadeur d'Espagne à Caracas.
7 octobre - L'inflation a atteint 844 % entre janvier et septembre, selon les données publiées par la Banque centrale (BCV). L'inflation cumulée depuis le début de l'année est estimée à 1.079 % par le parlement (contrôlé pour peu de temps encore par l'opposition) et à 3.078 %, selon l'Assemblée nationale qui publie depuis 2017 ses propres statistiques pour compenser l'absence de chiffres publiés par le gouvernement. Mais à un tel niveau, ça ne veut plus rien dire du tout.
Malgré la dernière hausse, de 77,7 % en avril, du revenu minimum (salaire minimum + bons alimentaires), le salaire minimum (1,8 $ / mois) ne suffit plus pour se procurer un kilo de viande (3,4 $).
2 août - 27 partis de l'opposition annoncent leur boycott des élections législatives du 6 décembre qu'ils dénoncent comme une "farce" électorale. L'Assemblée nationale, présidée par Juan Guaido, était le seul lieu de pouvoir que contrôlait l'opposition.
16 juin - Alors que le Venezuela est en proie à de graves pénuries d'essence, le président mexicain, Lopez Obrador, se dit prêt à lui vendre du pétrole pour raisons "humanitaires", si le Venezuela en faisait la demande. L'Iran a déjà envoyé cinq bateaux-citerne de combustibles au Venezuela. Si le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, il ne produit plus qu'environ 600.000 barils/jour, soit 1/5e de son volume d'il y a 10 ans, selon l'OPEP.
L'hyperinflation du Venezuela décélère... à + 3.684 % sur un an
T.L. avec AFP, BFM Business - 12 jun 2020
https://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/l-hyperinflation-du-venezuela-decelere-a-3684percent-sur-un-an-1930351.html
Le taux d'inflation annuel du Venezuela a quelque peu décéléré en mai, atteignant tout de même 3.684 %, alors que l'inflation mensuelle s'est établie à 15,3 %, a annoncé mardi le Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition au président Nicolas Maduro. Entre avril 2019 et avril 2020, les prix avaient connu une augmentation de 4.210 % et de 80 % entre mars et avril 2020, selon les chiffres du pouvoir législatif. [Le Venezuela a terminé l'année 2019 avec une inflation de 9.585,5 %, selon la Banque centrale; ndc.]
D'après le député d'opposition Rafael Guzman, la décélération observée au mois de mai est due à une "chute de la consommation" des Vénézuéliens, affectés par la pire crise économique et sociale de l'histoire récente de leur pays. Les 30 millions de Vénézuéliens "ont chaque jour moins de moyens" financiers pour vivre, a affirmé l'élu lors d'une téléconférence. La Banque centrale du Venezuela a, elle, indiqué lundi que l'inflation mensuelle s'était montée à 38,6 % entre avril et mai et avait donc accéléré par rapport à la période précédente où elle s'était établie à 27,5 %.
La devise nationale, le bolivar, perd chaque jour un peu plus de sa valeur, entamant d'autant le pouvoir d'achat des Vénézuéliens qui n'ont pas accès au dollar, de plus en plus présent dans les transactions commerciales.Fin avril, Nicolas Maduro a décrété une hausse de 77,7 % du salaire minimum qui équivaut désormais à 4 $, à peine de quoi acheter un kilo de viande.
Selon le député Rafael Guzman, les Vénézuéliens doivent également encaisser une baisse des "remesas", les envois de devises de proches installés à l'étranger, à cause des mesures de confinement prises pour tenter d'enrayer la propagation du nouveau coronavirus dans le monde. Le cabinet d'analyses Ecoanalitica estime entre 3,5 et 4 milliards de dollars le volume total des "remesas" envoyés l'an dernier vers le Venezuela. Ce chiffre pourrait fondre de 40 % cette année en raison de la crise économique, selon les projections d'Ecoanalitica. (...)
4 juin - Le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza affirme que Juan Guaido se trouve à l'ambassade de France à Caracas. La France dément mais reconnaît que depuis le 2 mai, la résidence, gardée par des policiers vénézuéliens, est privée d'eau et d'électricité.
30 mai - Maduro annonce une une augmentation du prix de l'essence à partir du 1er juin, alors que, jusqu'ici, l'essence était presque gratuite.
28 mai - Washington annonce l'envoi de forces spéciales et de "conseillers militaires" en Colombie, dans des régions fontalières du Venezuela. Officiellement, les USA veulent renforcer leur coopération avec la Colombie dans la lutte contre les cartels et empêcher la drogue de transiter par le Venezuela avant d’arriver aux États-Unis. Mais il pourrait s'agir d'une position avancée pouvant éventuellement servir à préparer des opérations militaires en territoire vénézuélien, sous couvert de lutte contre le narcotrafic.
4 mai - Maduro annonce l'arrestation de 15 personnes pour "tentative d'invasion" par la mer. Parmi eux, Aaron Berry et Luke Denman, deux employés de Silvercorp, une société de sécurité basée en Floride. Washington rejette toute implication.
21 avril - Ils sont des milliers à fuir l'Equateur et d'autres pays andins, franchissant clandestinement des frontières fermées, ou profitant de l'ouverture de corridors, pour retourner au Venezuela après s'être trouvés sans ressources à cause du confinement, par peur de la contagion, ou de crainte d'être victimes de la xénophobie. Plus de 35.000 ressortissants vénézuéliens, venant de Colombie, auraient déjà traversé la frontière.
31 mars - Les USA lâchent Juan Guaido qu'ils estiment ne plus être l'homme de la situation. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo demande à Maduro et à Guaido de se retirer en vue de nouvelles élections organisées par un « Conseil d'Etat » constitué par les deux camps. Ainsi, pour la première fois, Maduro et Guaido sont renvoyés dosà dos par les Etats-Unis.
Par ailleurs, le procureur général Tarek William Saab a annoncé que Guaido était cité à comparaître par le ministère public dans le cadre d'une enquête pour "tentative de coup d'Etat" et "tentative de magnicide" contre Maduro.
26 mars - Le ministre américain de la Justice, Bill Barr, indique que des poursuites visant Maduro et d'autres hauts responsables vénézuéliens accusés d'être liés à des cartels de stupéfiants, vont être engagées.
18 mars - Le FMI rejette la demande d'aide de 5 milliards de dollars du Venezuela.
16 mars - L'épidémie de Coronavirus touche le Venezuela. Le pays et sa capitale Caracas sont placés sous "quarantaine totale".
5 février - D'après la Banque centrale, l'inflation a atteint 9.585 % en 2019.
14 janvier - Maduro décrète que la compagnie PDVSA devra désormais facturer en "pétro" son carburant aux compagnies qui desservent des destinations internationales. La cryptomonnaie créée par Maduro est qualifiée d'"arnaque" par les principales plateformes d'échanges.
5-7 janvier - Bataille de chiffonniers pour devenir le chef d'une assemblée sans pouvoir. Finalement, mardi, Guaido parvient à forcer le passage que lui bloquait une haie de forces de l'ordre devant le Parlement, à s'extraire de la mêlée, puis à se frayer un chemin jusqu'au perchoir pour à prêter serment comme président du Parlement. L'opposition à Maduro apparaît impuissante et en pleine déliquescence.
Au Venezuela, deux présidents pour un Parlement
RFI - 05 jan 2020
http://www.rfi.fr/ameriques/20200105-venezuela-rival-guaido-s-autoproclame-president-parlement
C'est dans les locaux du journal El Nacional que Juan Guaido a été réélu président du Parlement (...) après que 100 élus lui ont apporté leurs suffrages lors d'un scrutin auquel ont participé plusieurs députés poursuivis par la justice dans le cadre de ce que l'opposition qualifie de « persécution politique ».
Voilà donc le Parlement vénézuélien avec deux présidents. Quelques heures plus tôt, en effet, c'est un autre opposant, Luis Parra, qui s'est unilatéralement proclamé nouveau chef de l'hémicycle à l'issue d'une séance mouvementée à laquelle Juan Guaido et de nombreux députés de l'opposition n'ont pas pu assister, retenus à l'extérieur du bâtiment par de longs contrôles policiers.
L'opposition fidèle à Juan Guaido, qu'une cinquantaine de pays reconnaissent comme président par intérim du Venezuela, a affirmé dans un communiqué que l'élu avait effectué ce geste « sans vote, ni quorum » et évoqué un « coup d'État parlementaire ». (...) Le président Nicolas Maduro, lui, a reconnu Luis Parra comme nouveau président du Parlement.
Luis Parra avait été exclu du parti d'opposition Primero Justicia après qu'un site internet d'informations l'a accusé en décembre d'avoir reçu des pots-de-vin en échange de son soutien à un entrepreneur colombien qui aurait trempé dans une affaire de corruption liée à des importations de nourriture. Malgré son exclusion, Luis Parra affirme être toujours dans l'opposition à Nicolas Maduro. Mégaphone en main, il a même déclaré incarner une troisième voie entre l’opposition traditionnelle et le président. « Aucun des deux ne mérite d’être au Parlement ! Il y a eu 21 ans de confrontation, 21 ans de disputes, et quel est le résultat ? Tout est pire qu’avant ! »
En préambule à la séance tumultueuse de dimanche, Juan Guaido avait affirmé disposer des votes nécessaires pour être réélu à la tête du Parlement, la seule institution contrôlée par l'opposition, et donc continuer à se prévaloir du statut de président par intérim. Mais dès le début de la matinée, le quartier autour du palais législatif a été bouclé par les forces de l'ordre. Quelques députés et journalistes ont pu rentrer au compte-gouttes, ce qui ne fut pas le cas de plusieurs dizaines d'élus, dont Juan Guaido.
À l'intérieur du bâtiment, la minorité chaviste, qui a pu entrer sans difficulté, a demandé que la séance s'ouvre sans attendre et qu'un nouveau président soit élu, détaille notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille. Ils ont été rapidement rejoints par toute une faction dissidente de l'opposition, qui a proposé le député Luis Parra comme alternative à Juan Guaido qu'ils accusent d'avoir échoué à renverser le gouvernement. Des députés d'opposition pro et anti-Guaido en sont alors venus aux mains et c'est au milieu de ce chaos qu'un vote à main levée a été lancé pour élire Luis Parra.
Dehors, Juan Guaido a tenté de forcer les barrages policiers avant d'être violemment repoussé. « Aujourd'hui, ceux qui empêchent la légitime installation du Parlement vénézuélien se rendent complices de la dictature et de ceux qui oppriment le peuple vénézuélien », a-t-il déclaré sur Twitter. (...)
16 novembre 2019 - Encouragé par le départ de Morales en Bolivie, Guaido appelle ses partisans à manifester massivement... mais c'est un fiasco.
13 septembre - Une enquête est ouverte contre Juan Guaido pour des "liens" avec Los Rastrojos, un gang de narcotrafiquants colombiens qui l'aurait aidé à passer illégalement en Colombie en février. Le procureur général a présenté à la télévision des clichés qui montrent Guaido posant en compagnie de Jhon Jairo Duran Contreras (alias "el Costeno" ou "el Menor"), et Albeiro Lobo Quintero (alias "el Brother"). Les USA ont prévenu que son arrestation serait "l'ultime erreur".
11 septembre - 150.000 soldats sont déployés à la frontière avec la Colombie pour des manœuvres.
8 août - Maduro suspend la participation de son régime aux pourparlers engagés avec l'opposition.
22 juillet - Nouvelle panne d'électricité à Caracas et dans de nombreuses régions. Selon le gouvernement, elle serait liée à... "une attaque électromagnétique" !.
12 juillet - La médiation norvégienne annonce qu'une "plateforme" a été mise en place entre le gouvernement et l'opposition "afin d'arriver à une solution négociée". Il s'agissait, à la Barbade, du 3e round de pourparlers depuis le mois de mai.
L’OU dénonce les "exécutions extrajudiciaires présumées" au Venezuela
AFP, France24 - 05 jul 2019
https://www.france24.com/fr/20190705-venezuela-rapport-onu-executions-extrajudiciaires-guaido-faes-opposition
Les forces spéciales vénézuéliennes (FAES) sont dans le collimateur de l’ONU pour leur rôle dans la répression de l’opposition, du fait notamment de leurs recours à des exécutions en dehors de tout processus judiciaire. Le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro a mis en oeuvre une stratégie "visant à neutraliser, réprimer et incriminer les opposants politiques et les personnes critiquant le gouvernement" au cours des dix dernières années, et surtout depuis 2016, accuse Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, dans un rapport publié jeudi 4 juillet, qui fait suite à sa visite à Caracas le mois dernier. (...)
Dans son rapport, Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, appelle à la "dissolution" des FAES, responsables selon son rapport de nombreuses exactions. Les FAES sont un corps d'"élite" de la police nationale créé en 2017 "pour combattre la criminalité". De noir vêtus, surentraînés et surarmés, ses agents sont redoutés par les Vénézuéliens. L'organisation de défense des droits de l'homme PROVEA dénonce leurs descentes "violentes", notamment dans les quartiers les plus pauvres.
Le rapport indique qu'en 2018, 5.287 personnes ont été tuées pour "résistance à l'autorité" au cours de ces opérations de sécurité, selon des chiffres "fournis par le gouvernement" vénézuélien. Entre le 1er janvier et le 19 mai de cette année, 1.569 autres personnes ont été tuées, toujours selon Caracas. "Le nombre de ces décès est anormalement élevé" [Sous quel seuil ce chiffre deviendrait "normal" ?; ndc], note le rapport, qui souligne que d'après ses informations, "nombre de ces exécutions pourraient constituer des exécutions extrajudiciaires". (...)
Le Haut-Commissariat (...) souligne qu'"une série de lois, de politiques et de pratiques ont restreint l'espace démocratique, démantelé les contre-pouvoirs institutionnels et donné libre cours à des schémas de violations graves". "Des groupes civils armés progouvernementaux, appelés colectivos, ont contribué à la détérioration de la situation en exerçant un contrôle social et en aidant à réprimer les manifestations", explique l'organe onusien, qui a recensé 66 morts lors de manifestations entre janvier et mai 2019, dont 52 attribuables aux forces de sécurité gouvernementales ou aux "colectivos". (...)
29 juin - Un soldat décède des suites d'actes de torture. Le capitaine de corvette Rafael Acosta Arevalo avait été détenu pendant quelques jours par la Direction du contre-espionnage militaire. Il était accusé, avec 12 autres personnes arrêtées dans la semaine, de participation au projet de coup d'Etat avorté contre Maduro. Il se trouvait en fauteuil roulant et présentait déjà de graves signes de torture quand il a été présenté devant un tribunal militaire le lendemain de son arrestation.
7 juin - Maduro ordonne la réouverture de la frontière entre le Venezuela et la Colombie, dans l'Etat de Tachira. Cette frontière est traversée tous les jours illégalement par de nombreux Vénézuéliens pour s'approvisionner en produits de première nécéssité.
Le 10 mai, Maduro avait déjà décidé de rouvrir la frontière terrestre avec le Brésil et la voie maritime avec Aruba.
28 mai - L'inflation en 2018 a été de 130.060 %
21 mai - Entre 3.000 et 5.000 personnes quittent le Venezuela chaque jour, selon le HCR. Ils sont 3 millions à avoir émigré depuis 2015.
8 mai - La Cour suprême inculpe une dizaine de députés de haute trahison, conspiration et rébellion civile pour leur soutien à la tentative d'insurrection menée par Guaido. L'un d'eux, Edgar Zambrano, vice-président de l'Assemblée nationale, arrêté par le Sebin, le service de renseignement a tweeté: "Comme nous avons refusé de sortir de notre véhicule, ils ont utilisé une grue pour nous emmener de force directement à l'Helicoïde", le bâtiment du siège des services secrets.
2 mai - Après l'échec du soulèvement militaire, Guaido semble jouer son va-tout alors que cela fait plus de 3 mois (depuis le 23 janvier) qu'il tente de s'imposer comme président. En lançant son appel à la grève, il prend le risque de voir cette mobilisation s'émousser au fil des jours car il y a eu d'autres grèves et aucune n'a fait partir Maduro.
Face à cette impasse, la déclaration du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo sonne comme un avertissement: « Une intervention militaire est possible. Si c'est nécessaire, c'est que ce feront les États-Unis. [...] Nous préférerions une transition pacifique au pouvoir, avec le départ de Maduro et la tenue de nouvelles élections, mais le président (Trump) a clairement fait savoir qu'à un certain moment, il faut savoir prendre des décisions. Il est prêt à faire ce qui s'impose ».
Guaido appelle à la grève, Maduro jure de châtier les "traîtres"
par Esteban Rojas et Alexander Martinez
AFP, 24Matins - 02 mai 2019
https://www.24matins.fr/topnews/une/au-venezuela-un-1er-mai-sous-tension-apres-lechec-du-soulevement-militaire-1013626
L’opposant Juan Guaido a appelé mercredi à une grève générale et à une poursuite des manifestations au Venezuela dans l’espoir de chasser du pouvoir le président Nicolas Maduro, lequel a promis de châtier les “traîtres” responsables du soulèvement militaire raté de mardi.
Une manifestante de 27 ans, Jurubith Rausseo, a été tuée d’une balle dans la tête pendant une manifestation contre M. Maduro mercredi à Caracas, a affirmé l’Observatoire vénézuélien des conflits sociaux, proche de l’opposition. Les services sanitaires du quartier de Chacao à Caracas, contrôlé par l’opposition, ont par ailleurs fait état de 46 blessés, dont 2 par arme à feu, dans de nouvelles échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants, en marge d’un défilé des partisans de Juan Guaido dans la capitale. La veille, des affrontements avaient déjà fait au moins 1 mort et des dizaines de blessés, selon le gouvernement et l’opposition.
Jets de pavés et cocktails Molotov, barricades incendiées: près de la base militaire aérienne de La Carlota, d’où Juan Guaido avait assuré mardi avoir le soutien d’un groupe de soldats, des dizaines de protestataires au visage couvert ont fait face mercredi aux forces de l’ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène. Après plusieurs heures d’affrontements, une trentaine de protestataires ont mis le feu à une camionette et l’ont lancée contre les grilles de la base, selon des journalistes de l’AFP sur place. Un manifestant a tiré en direction des militaires, et ces derniers ont riposté de plusieurs rafales. (...)
Si les habitants de Caracas sont sortis en masse en soutien à M. Guaido, ce dernier ne semble pas avoir réussi son pari de faire de cette journée du 1er-Mai la “plus grande manifestation de l’histoire du Venezuela”. “Demain, nous allons accompagner la proposition de grève tournante (faite par les travailleurs) pour arriver à la grève générale”, a déclaré devant des milliers de partisans l’opposant de 35 ans, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis. “On va continuer dans la rue jusqu’à obtenir la liberté”, a assuré M. Guaido, chemise blanche aux manches retroussées, juché sur un véhicule équipé d’enceintes. La veille, il avait appelé l’armée à se soulever contre le pouvoir. Mais cette tentative d’insurrection s’est dégonflée au fur et à mesure que les principaux chefs militaires réaffirmaient leur soutien au socialiste Nicolas Maduro.
Devant plusieurs milliers de ses partisans rassemblés pour la Fête du travail devant le palais présidentiel de Miraflores, M. Maduro a averti qu’il n’aurait “aucune hésitation” à “mettre derrière les barreaux les responsables de ce coup d’Etat criminel”, orchestré selon lui par John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump. “Hier (mardi), une poignée de traîtres happés par la droite putschiste a voulu s’imposer (…) Ils ont fui d’ambassade en ambassade, la justice les recherche et bientôt ils iront en prison pour payer leur trahison et leurs délits”, a affirmé le chef de l’Etat. Mardi, après l’échec du soulèvement, un groupe d’insurgés avait demandé l’asile à l’ambassade du Brésil. Une des figures de l’opposition, Leopoldo Lopez, qui était assigné à résidence depuis 2017 et était apparu aux côtés de M. Guaido et des militaires insurgés, s’était pour sa part réfugié dans l’ambassade du Chili, puis dans celle d’Espagne.
A Washington, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a prévenu qu’“une intervention militaire (était) possible. Si c’est nécessaire, c’est ce que feront les Etats-Unis”. Lors d’un entretien téléphonique mercredi avec son homologue russe Serguei Lavrov, Mike Pompeo a accusé Moscou de “déstabiliser” le Venezuela, et de nouveau demandé à la Russie de cesser de soutenir Nicolas Maduro. M. Lavrov a rétorqué que “l’ingérence de Washington dans les affaires du Venezuela est une violation flagrante du droit international” et que “cette influence destructrice n’a rien à voir avec la démocratie”. (...) “Pour les Etats-Unis, la politique (américaine) au Venezuela est très risquée. Il n’y a aucune garantie de succès, à court ou moyen terme. La plupart des décisions semblent guidées par des idées fausses plutôt que par une stratégie”, déclare à l’AFP Michael Shifter du centre de réflexion Inter-American Dialogue, basé à Washington, en qualifiant le geste de mardi de Guaido d’“audacieux”.
30 avril - La tentative de renversement par Guaido a échoué. Les militaires mutinés et l'opposant Leopoldo Lopez ont trouvé refuge aux ambassades du Brésil et du Chili. Ils misaient sur un effet d'entraînement dans l'armée qui ne s'est pas produit.
Une quarantaine de militaires (d'après France24) s'étaient mutinés aux premières heures du jour sur une base à proximité de Caracas et avaient apporté leur soutien à Guaido. Leopoldo Lopez avait été libéré par des éléments de l'armée. Pendant la journée, les télévisions ont montré les forces de l'ordre tirant des grenades de gaz lacrymogène sur des manifestants qui avaient envahi un échangeur d'autoroute. On a vu des véhicules blindés foncer sur la foule. Maduro avait demandé à ses partisans à se rassembler devant la présidence pour s'opposer à la "tentative de coup d'Etat". L'opposition appelle demain à une grande manifestation pour, dit-elle, "prendre le pouvoir".
Des militaires se soulèvent contre Nicolas Maduro
AFP, La Libre - 30 avr 2019
https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/venezuela-des-militaires-se-soulevent-contre-nicolas-maduro-5cc8717b9978e25347ca098e
CARACAS - Un groupe de militaires vénézuéliens s'est soulevé mardi en soutien à l'opposant Juan Guaido, engagé depuis trois mois dans un bras-de-fer avec le président Nicolas Maduro, ce que le gouvernement a dénoncé comme une tentative de "coup d'Etat". (...)
Pneus enflammés sur la chaussée, jets de pierres, nuages de gaz lacrymogènes: la situation était très confuse mardi matin à Caracas, a constaté l'AFP. Des échauffourées entre forces de l'ordre loyalistes et quelque 3.000 manifestants ont éclaté aux abords de la base militaire de La Carlota, à Caracas, où se trouvait Juan Guaido. (...) Des soldats arborant un ruban bleu, signe de ralliement à Juan Guaido, se positionnaient également, armes à la main, autour de cette zone. "Le ruban bleu identifie les Vénézuéliens en uniforme ou non qui se mobilisent pour mettre fin à l'usurpation", a expliqué sur Twitter Carlos Vecchio, représentant de l'opposant aux Etats-Unis.
"Plus de retour en arrière" pour faire chuter Nicolas Maduro, a lancé Juan Guaido sur Twitter. A l'aube, dans une vidéo tournée depuis la base militaire de La Carlota, il a annoncé sur les réseaux sociaux avoir le soutien d'un groupe de "soldats courageux". "Aujourd'hui, des soldats courageux, des patriotes courageux, des hommes courageux attachés à la Constitution ont répondu à notre appel, nous avons répondu aussi à l'appel et nous nous sommes retrouvés dans les rues du Venezuela", a-t-il dit, accompagné d'un petit groupe d'hommes en uniforme. Il est apparu au côté d'une autre figure de l'opposition, Leopoldo Lopez, qui a dit avoir été "libéré" par des militaires pro-Guaido alors qu'il se trouvait assigné à résidence depuis 2017. Lopez, membre du même parti que Guaido, Volonté populaire, est accusé par le gouvernement d'avoir encouragé les manifestations de 2014 qui avaient fait 43 morts.
En réponse, Nicolas Maduro a affirmé sur Twitter avoir "l'entière loyauté" des chefs de l'armée, tandis que son ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, a assuré que la situation était "normale" dans les casernes. "Nous sommes en train d'affronter et de neutraliser un groupe réduit de traîtres au sein des effectifs militaires, qui se sont positionnés sur l'échangeur d'Altamira pour promouvoir un coup d'Etat", avait expliqué le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, peu après l'annonce de Juan Guaido. Il a évoqué une "tentative" de coup d'Etat et accusé la "droite putschiste".
De son côté, le n°2 du pouvoir vénézuélien, Diosdado Cabello, a appelé les partisans de Nicolas Maduro à un rassemblement au palais présidentiel de Miraflores à Caracas. "Ils ne vont pas y arriver. Nous sommes déjà déployés et lançons un appel à tout le peuple de Caracas: venez à Miraflores. Nous verrons ce qu'ils sont capables de faire contre notre peuple", a déclaré Diosdado Cabello, président de l'Assemblée constituante dominée par le camp chaviste, sur la chaîne de télévision publique VTV. (...)
28 avril - Entrée en vigueur de l'embargo sur le pétrole vénézuélien. Il interdit à toute entreprise américaine d'acheter du pétrole à la compagnie PDVSA ou l'une de ses filiales, et à toute entité étrangère d'utiliser le système bancaire américain pour se fournir en pétrole vénézuélien.
2 avril - L'Assemblée constituante lève l'immunité parlementaire de Guaido. Il est accusé d'avoir usurpé les fonctions présidentielles.
31 mars - Maduro annonce l’entrée en vigueur d’un plan de rationnement de l’électricité d’une durée de 30 jours en raison de l’aggravation des coupures d’électricité qui affectent le pays depuis le 7 mars. A cette fin, la journée de travail dans les administrations se termine désormais à 14h. Les mesures envisagées, concernant principalement la distribution de l'eau, sont les mêmes que celles qui sont appliqués dans l’Etat pétrolier de Zulia (ouest) qui connaît des pannes de courant depuis une dizaine d’années. C'est une forme d'aveu indiquant qu'ils ont renoncé à réparer. C'est un sparadrap sur une jambe de bois. Certains rassemblements spontanés contre ces coupures sont réprimés par des groupes armés civils agissant au nom du gouvernement.
28 mars - Dernière tracasserie ourdie par Maduro. Le contrôleur général Amoroso révoque Guaido de son poste de président du parlement et le déclare inéligible pour 15 ans. Guaido est soupçonné d'incohérences fiscales. Selon Amoroso, il ne peut justifier avec son salaire les frais des voyages qu’il a effectués.
21 mars - Arrestation de Roberto Marreno, "chef de cabinet" de Guaido, lors d'une opération des services de renseignement à son domicile. Il est accusé de détention d'armes.
Venezuela: Après 6 jours sans courant, l'or noir en chute libre
AFP, Boursorama - 15 mar 2019
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/venezuela-apres-six-jours-sans-courant-l-or-noir-en-chute-libre-410563675d183538c9dd7be13b48d114
La gigantesque panne de courant qui a plongé le Venezuela dans le noir va précipiter l'effondrement de la production pétrolière, déjà minée par la crise et les sanctions américaines qui lui feront bientôt perdre son marché principal. Après 6 jours sans lumière et avec le pompage à l'arrêt, l'horizon est plus que sombre pour cette ressource essentielle à l'économie du pays et pour la compagnie publique d'exploitation PDVSA.
A partir du 28 avril, les citoyens et entreprises nord-américains seront interdits de vendre ou d'acheter le brut vénézuélien qui rapporte 96 % de ses recettes au pays, et dont les réserves sont les plus importantes au monde. Même si les exportations étaient déjà en chute libre, c'est un mauvais coup de plus porté au gouvernement de Nicolas Maduro car les Etats-Unis assurent 75 % de la trésorerie de PDSVA. Sekon le président Maduro, les sanctions des Etats-Unis, avec lesquels les relations diplomatiques sont rompues, ont déjà coûté 30 milliards de dollars.
La paralysie que vient de subir le Venezuela a encore impacté ce secteur affaibli. "Pas un seul baril n'est sorti pendant toute la durée de la panne", affirme à l'AFP l'expert Luis Oliveros, en prévoyant "une détérioration bien pire encore à venir". Une situation qui préoccupe aussi l'AIE. "La semaine dernière, les opérations du secteur (pétrolier vénézuélien ont été sérieusement perturbées et les pertes actuelles à grande échelle pourraient représenter une difficulté pour le marché", note-t-elle dans son rapport mensuel sur le pétrole. L'AIE prévient aussi que "la dégradation du système électrique est telle que nous ne pouvons pas être certains que les réparations seront durables".
La production de brut vénézuélien a commencé sa descente aux enfers en février de l'année passée, stagnant autour d'un peu plus du million de barils par jour, soit 142.000 de moins que la moyenne du mois précédent, selon des sources proches de l'OPEP. Il y a 10 ans, les exportations atteignaient 3,2 millions de barils/jour. Avec les dégâts causés aux installations, le volume pourrait chuter à 500.000 cette année, prévient l'économiste Asdrubal Oliveros, directeur de l'Institut Ecoanalitica. PDVSA n'a pas encore présenté le bilan de la panne. Pendant la coupure, la compagnie nationale s'est bornée à annoncer qu'elle assurerait les livraisons d'essence à l'intérieur du pays, quand de longues files ont commencé à se former devant les stations-services. "Nous n'avons pas arrêté les opérations et elles ne vont pas s'arrêter!", a martelé la compagnie.
Mercredi soir, trois citernes de stockage appartenant à la compagnie ont été incendiées dans l'Etat d'Anzoategui (nord-est): comme pour la panne, le gouvernement a incriminé les Etats-Unis et l'opposition qui auraient selon lui commandité une "action terroriste". Relancer les installations ne sera pas chose facile parce qu'elles auront forcément subi des dommages. "Dans certains cas, les dégâts causés aux puits peuvent être irréversibles, dans d'autres ils nécessiteront de lourds investissements pour redevenir opérationnels. Mais les conséquences vont être très sévères", avertit Luis Oliveros.
Le nombre de puits réellement en fonction était déjà en chute libre en raison d'un manque de maintenance et d'investissements et de la corruption. Selon le prestataire de services pétroliers Baker Hughes, 26 plateformes fonctionnaient encore au Venezuela fin février, contre 47 un an auparavant. Et 74 en février 2014. M. Maduro a accusé une "cyber-attaque" contre la principale centrale du pays d'avoir causé la panne du 7 mars. Mais des experts interrogés par l'AFP ont rappelé la fréquence des pannes. "Les infrastructures du pays ne cessent de se dégrader", relève Luis Oliveros.
L'administration Trump a gelé les fonds et les actifs de PDVSA aux Etats-Unis et ceux de CITGO, sa filiale, confiant leur contrôle au leader de l'opposition Juan Guaido, reconnu comme président intérimaire par une cinquantaine de pays. Dès la fin 2017, Washington avait interdit à ses ressortissants et à ses entreprises de négocier de nouvelles obligations de la dette du pays et de PDVSA, soit environ 150.000 millions de dollars. M. Trump étend désormais ces mesures aux partenaires de la compagnie nationale. Selon le cabinet-conseil Eurasia Group, Washington veut encore étendre ces sanctions à des tiers afin de "miner davantage le financement" du gouvernement Maduro. Cette semaine, le département du Trésor a sanctionné une banque russe, Evrofinance Mosnarbank, pour avoir "assisté, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique" à PDVSA.