Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
05.10.2025
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L'Arabie saoudite se lance sur la voie de la modernité sociale sous l'influence du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, alias "MBS". Les signes de libéralisation se multiplient et se précisent depuis quelque temps. Des restrictions ont été assouplies. Le droit de vote a été reconnu récemment aux femmes pour les élections municipales. Samedi, des femmes ont pu se rendre pour la première fois à l'intérieur d'un stade à l'occasion des célébrations de la fête nationale. Hier, avec le décret autorisant les femmes à conduire, une étape de plus, encore plus symbolique, a été franchie. Mais il reste encore de nombreuses barrières à faire tomber comme l'abolition du tutorat mâle, la fin de l'apartheid sexuel et de l'obligation à porter le voile avant de pouvoir commencer à parler d'égalité entre les femmes et les hommes...
Mais déjà, dans les faits, les femmes et les hommes se cotoient, s'affranchissent du contrôle social étouffant en se retrouvant dans le désert, à l'abri des investigations de la police religieuse. Sur les lieux de travail, dans les grandes entreprises, femmes et hommes sont bien obligés de se parler, de communiquer, les femmes étant souvent plus diplômées que les hommes. Ainsi, le carcan de la société saoudienne se desserre et les mentalités s'adaptent. Lentement, le royaume se résoud à admette que le potentiel économique des femmes ne peut être tenu à l'écart de la société.
D'autant que, depuis que le pétrole s'est effondré à 50 $ le baril, l'Arabie connaît une crise économique inédite et de graves difficultés budgétaires. Les pélerinages à La Mecque ne suffisent plus à remplir les caisses de l'Etat. La mauvaise passe se prolongeant, le royaume a été contraint d'adopter de sévères mesures d'austérité. Fini le train de vie dispendieux du temps où le pétrole se négociait à plus de 120 $. Aujourd'hui, les familles n'ont plus les moyens de consacrer 900 $ par mois pour s'offrir les services d'un chauffeur (immigré). Cela coûterait, dit-on, des milliards de dollars à l'économie saoudienne en temps perdu inutilement à "accompagner".
Mais il ne faut pas seulement prendre en compte ce "coût économique". L'Arabie a aussi besoin d'attirer des investisseurs étrangers, de développer une industrie du tourisme, de loisirs... Comment une telle évolution pourrait-elle être possible dans une société qui interdit, entre autre, la photo, la musique, qui présente un visage aussi rétrograde et archaïque ? Il y a quelques jours, on a annoncé l'ouverture prochaine sur la mer Rouge d'une station balnéaire de luxe où les femmes pourront porter des bikinis, mais oui !
Encore une fois, l'économie apparaît comme le facteur clé de l'évolution. « It is the economy, stupid ! » pourrait-on dire, en reprenant la célèbre réplique d'un conseiller de Bill Clinton. Tout cela, MBS l'a bien compris quand il a présenté l'année dernière son plan de réformes économiques et sociales "Visions 2030". Il doit compter cependant sur le poids écrasant des religieux ultra rigoristes et des résistances au sein de sa famille. Mais quelque chose est en train de changer, c'est évident.
La semaine dernière, un dignitaire religieux a déclaré que les femmes, qui n'avaient normalement que "la moitié du cerveau" d'un homme, n'en avaient plus qu'un "quart" quand elles allaient faire du shopping, en conséquence de quoi ce serait une folie de les autoriser à conduire un véhicule. Il y a encore peu de temps, ce genre de fadaise serait passée presqu'inaperçue dans cet océan de conservatisme. Aujourd'hui, cela soulève une tempête d'indignation sur les réseaux sociaux, qui ne sont, certes, qu'un reflet moderniste de la société saoudienne. Mais l'abruti a été suspendu. L'affaire n'a pas trainé. Il y a encore peu de temps, les femmes qui bravaient l'interdit et osaient prendre le volant, étaient insultées, traitées de "traînées" et même emprisonnées pour "terrorisme" ! Lentement, l'Arabie change...
Le roi d'Arabie signe un décret autorisant les femmes à conduire
par Stephen Kalin
Reuters, Yahoo! actualités - 26 sep 2017
https://fr.news.yahoo.com/le-roi-darabie-signe-un-decret-autorisant-les-212517528.html
RYAD - Le roi Salman d'Arabie saoudite a signé un décret autorisant les femmes à conduire, annonce mardi la presse officielle. Le texte ordonne la formation d'un organe ministériel consultatif dont l'avis sera rendu dans les 30 jours et précise que la mesure entrera en vigueur en juin 2018, selon l'agence de presse SPA. Cette décision, approuvée par le Conseil suprême des oulémas, doit "s'appliquer conformément aux préceptes de la loi islamique", est-il écrit sans plus de précisions.
Selon le prince Khaled ben Salman, ambassadeur aux Etats-Unis, qui s'est adressé à la presse à Washington, les Saoudiennes n'auront pas besoin d'obtenir l'accord de leur tuteur légal pour passer leur permis et la présence de ce dernier ne sera pas nécessaire lorsqu'elles seront au volant. L'Arabie saoudite est l'unique pays où les femmes ont l'interdiction de conduire. La règle qui les contraint à être chaperonnées par un homme ans presque tous les actes de la vie sociale a été assouplie en mai.
Révolution en Arabie saoudite: les Saoudiennes autorisées à conduire
par Anuj Chopra
AFP, Yahoo! actualités - 27 sep 2017
https://fr.news.yahoo.com/larabie-saoudite-va-autoriser-femmes-a-conduire-192449211.html
RYAD - Décision historique en Arabie saoudite: le seul pays au monde qui interdisait aux femmes de conduire, va finalement les autoriser à prendre le volant, selon un décret royal dévoilé mardi. Le roi Salmane a ordonné "de permettre de délivrer des permis indifféremment aux hommes et aux femmes", indique ce texte publié par l'agence officielle SPA. Cette mesure, que réclamaient des militantes qui ont même été emprisonnées pour avoir osé défier l'interdiction, doit entrer en vigueur à partir de juin 2018 dans ce royaume ultraconservateur du Golfe.
"Je suis sous le choc, je ressens une très grande joie", s'est exclamé à Ryad Haya Rakyane, une employée de banque âgée de 30 ans. "Je ne m'attendais pas à une telle décision avant 10 ou 20 ans", a-t-elle déclaré à l'AFP. "C'est un jour très heureux ! Je n'y crois pas encore, je n'y croirai pas avant de le voir de mes propres yeux", affirme pour sa part à l'AFP Chatha Dousri, employée de la compagnie pétrolière Aramco à Dahran (est) qui dit avoir conduit à l'intérieur du complexe résidentiel fermé où elle habite mais jamais sur la voie publique. De nombreuses femmes de l'élite saoudienne qui pouvaient conduire à Londres ou à Dubaï mais pas à Ryad avaient tenté de braver cette interdiction en Arabie saoudite mais avaient été systématiquement arrêtées.
Dans le cadre d'un ambitieux plan de réformes économiques et sociales à l'horizon 2030 pour limiter sa dépendance au pétrole, Ryad semble assouplir certaines des restrictions imposées aux femmes dans ce pays où elles sont soumises à la tutelle d'un homme de leur famille - généralement le père, le mari ou le frère - pour faire des études ou voyager.
La décision de lever l'interdiction de conduire faite aux femmes survient après que les Saoudiennes ont été autorisées à célébrer la fête nationale samedi dans un stade, une première dans le pays. Hommes et femmes ont dansé dans la rue au rythme de percussions et de musique électronique, des scènes inédites dans un pays connu pour la ségrégation des sexes dans l'espace public et une vision austère de l'islam. Ryad tente prudemment de promouvoir des formes de divertissement malgré l'opposition des ultraconservateurs, dans un pays où la moitié de la population a moins de 25 ans.
En novembre dernier, le prince et milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, connu pour son franc-parler, avait lui lancé un vibrant appel pour que les femmes obtiennent enfin le droit de conduire. Il avait déploré le "coût économique" découlant du fait que les femmes en Arabie saoudite dépendent, pour se déplacer, de chauffeurs privés "étrangers" ou de taxis. Et si un mari trouve le temps de conduire son épouse, cela suppose qu'il s'absente de son travail, réduisant sa productivité, avait-il regretté. Autoriser les femmes à conduire est désormais "une demande sociale urgente que la conjoncture économique justifie", soulignait-il en référence aux difficultés budgétaires que connaît son pays en raison de la baisse de ses recettes pétrolières, consécutive à l'effondrement des cours du brut. Le recours à des chauffeurs étrangers coûte des milliards de dollars à l'économie saoudienne, selon lui.
Avant d'abolir l'interdiction de conduire, le souverain saoudien a pesé les "inconvénients de l'interdiction et ses avantages", précise le décret. Selon lui, "la majorité des grands oulémas (les docteurs de la foi) était en faveur d'une mesure permettant aux femmes de conduire". Les tentatives d'alléger les restrictions sociales, qui jusque-là n'ont pas été traduites en davantage de droits civils et politiques, visent à repousser les critiques à propos d'une récente campagne de répression, estiment des analystes. Les autorités ont arrêté ce mois-ci une vingtaine de personnes, dont des prédicateurs influents et des intellectuels, dans le cadre d'une "campagne coordonnée", selon des militants.
Des analystes affirment que nombre de ces dissidents critiquaient la politique étrangère musclée du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane (32 ans), comme le boycott du Qatar, ainsi que certaines réformes comme la privatisation d'entreprises publiques et la réduction des subventions de l'Etat. (...)
En conduisant, les Saoudiennes vont bouleverser l'économie
par Katie Paul et Andrew Torchia, avec Celine Aswad, Rania El Gamal, et Nawied Jabarkhyl à Dubai
Reuters, Yahoo! actualités - 27 sep 2017
https://fr.news.yahoo.com/en-conduisant-les-saoudiennes-vont-bouleverser-leconomie-171703097--sector.html
RIYAD/ DUBAI - En autorisant les femmes à conduire, le décret signé mardi par le roi Salman d'Arabie saoudite permettra à la population d'économiser des milliards de dollars, de stimuler le secteur automobile tout en rassurant les investisseurs sur la volonté de réforme du royaume. De plus en plus de femmes devraient pouvoir rejoindre la population active et améliorer la productivité de l'économie, même si certains analystes estiment que, dans un premier temps, les effets sur la croissance seront modestes.
Pour la main d'oeuvre étrangère, en revanche, le décret royal aura des conséquences négatives puisque des centaines de milliers de chauffeurs, en grande majorité originaires de l'Asie du Sud-Est et des Philippines, perdront leur emploi. Dès lors, ils ne rapatrieront plus leurs salaires, ce qui améliorera la balance des paiements saoudienne tout en pénalisant les rentrées de leurs pays d'origine.
Actuellement, 10 millions de femmes sont âgées de plus de 20 ans, étrangères comprises, en Arabie saoudite. Plus de 1,4 million d'étrangers sont quant à eux employés comme chauffeurs domestiques pour un salaire moyen de 500 $ auquel il faut ajouter le coût de l'hébergement et de l'alimentation, soit 8,8 milliards de dollars chaque année, selon une étude de Monica Malik, chef économiste à l'Abu Dhabi Commercial Bank. "En supprimant cette nécessité d'avoir un chauffeur domestique, même lorsque les femmes ne travaillent pas, on dope le salaire réel des familles à moyen et bas revenu", explique-t-elle.
Le secteur automobile pourrait quant à lui bénéficier d'un effet d'aubaine à la faveur des achats et des locations de véhicules, de même que celui des assurances. L'ampleur de la vague des licenciements de chauffeurs et leur retour dans leur pays d'origine pourrait en revanche pénaliser la demande en Arabie saoudite, déjà mise à mal par la faiblesse des cours du pétrole, et limiter la hausse de la croissance saoudienne à quelques dizaines de points de pourcentage, dans les premières années du moins.
A plus long terme, l'impact de la réforme pourrait toutefois s'avérer spectaculaire car elle lèvera l'un des obstacles qui entravent l'accès au travail des Saoudiennes. Les réformes lancées l'année dernière par le prince héritier Mohamed Ben Salman ont pour ambition de porter à 30 % la part des femmes dans la population active d'ici 2030 contre 22 % actuellement.
A moyen terme, d'autres obstacles pourraient progressivement être levés, comme la tutelle masculine qui oblige chaque femme à demander à un homme, époux ou parent, l'autorisation de voyager à l'étranger, se marier, ou même bénéficier de soins médicaux et confère à la femme saoudienne un statut légal s'apparentant à celui d'un mineur. "Les bouleversements économiques seront sans doute progressifs, en raison notamment de la fragilité du climat de l'économie, mais l'impact social sera considérable", dit Monica Malik.
Selon Khalid Alkhudair, directeur général de Glowork, une agence de placement à destination des femmes, il y a actuellement 400.000 à 450.000 postes ouverts aux femmes dans le secteur saoudien de la distribution mais ils ne sont pas pourvus, faute pour les candidates de pouvoir s'offrir les services d'un chauffeur. "Cette loi va encourager la mobilité de centaines de milliers de femmes. Le principal obstacle auquel nous sommes confrontés est celui du transports, c'est donc une formidable réforme".
EDIT (24 octobre 2017)
Le prince héritier promet une Arabie saoudite "modérée et tolérante"
AFP, France24 - 24 oct 2017
http://www.france24.com/fr/20171024-le-prince-heritier-promet-une-arabie-saoudite-moderee-tolerante
RYAD - Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a affirmé mardi que son pays, réputé ultraconservateur, allait renouer avec un islam "modéré et tolérant" et a promis de "détruire l'extrémisme très bientôt". "Nous ne ferons que retourner à un islam modéré, tolérant et ouvert sur le monde et toutes les autres religions", a déclaré le prince, âgé de 32 ans, lors d'une conférence économique à Ryad en présence de 2.500 délégués, dont des investisseurs étrangers.
Il a estimé que l'Arabie saoudite avait abandonné la modération en 1979 avec la montée en puissance de courants religieux extrémistes. "Nous n'allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d'idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant", a-t-il assuré. "Nous allons détruire l'extrémisme très bientôt", a insisté le jeune prince, dont les propos ont été ponctués par de francs applaudissements. Cette intervention apparaît comme l'attaque la plus directe adressée par un haut responsable saoudien aux milieux religieux conservateurs du royaume. [Ils ne se laisseront pas faire...; ndc].
Depuis sa nomination le 21 juin au poste de prince héritier, Mohammed ben Salmane s'est attaché à desserrer le carcan des milieux religieux sur la société saoudienne. Il est considéré comme l'inspirateur de la décision en septembre de lever l'interdiction qui était faite aux femmes de conduire.
EDIT (26 octobre 2017)
Arabie saoudite : NEOM, le rêve à 500 milliards de dollars de Mohammed ben Salmane
6Medias, Le Point - 26 oct 2017
http://www.lepoint.fr/monde/arabie-saoudite-neom-le-reve-a-500-milliards-de-dollars-de-mohammed-ben-salmane-26-10-2017-2167588_24.php
"Seuls les rêveurs sont les bienvenus", proclame Mohammed ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite. Mardi 24 octobre, il a dévoilé son projet pharaonique: Neom. Une mégalopole de 26 000 km² sur les rives de la mer Rouge, où elle côtoiera l'Égypte et la Jordanie. Un projet à 500 milliards de dollars qui ambitionne de faire du royaume un "hub" tant géographique que culturel, explique le communiqué qui annonce ce projet. Dans la vidéo promotionnelle de cette ville du futur, on voit en effet des femmes vêtues à l'occidentale travaillant à côté d'hommes. Une révolution qui répond aux vœux du prince héritier, chantre d'une nouvelle Arabie saoudite "modérée et ouverte", en rupture avec l'ultraconservatisme religieux.
Neom pourra aussi s'enorgueillir de sa situation géographique et de ses ressources naturelles, notamment la possibilité de se fournir facilement en énergie solaire ou éolienne. Cette ville du futur devrait axer son développement autour de 9 secteurs: l'énergie, l'eau, la mobilité, les biotechnologies, l'alimentation, les technologies digitales, les médias, le divertissement et les nouveaux processus manufacturiers. "L'accent mis sur ces secteurs stimulera la croissance économique et la diversification (...) la création d'emplois et la croissance du PIB dans le royaume", explique Mohammed ben Salmane.
Dans la mégalopole, l'Internet sans fil à haut débit, considéré comme de "l'air numérique", sera gratuit, de même que l'éducation en ligne "de classe mondiale". La ville administrée par une "e-gouvernance" offira une environnement parfaitement sécurisé, assurent également les promoteurs du projet. Grâce à l'automatisation des services et des processus, "Neom aspire a être la ville la plus sûre, la plus efficace, la plus orientée vers le futur et simplement le meilleur endroit au monde pour vivre et travailler". À la sortie de la conférence de presse de présentation du projet, un dirigeant français cité par Les Échos résumait le projet: "On vient de voir Bienvenue à Gattaca", ce film de 1998 qui décrivait un monde parfait, au prix d'un contrôle absolu des individus.
L'Arabie saoudite investit 1 milliard de dollars dans le tourisme spatial
AFP, BFM Business - 26 oct 2017
http://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/l-arabie-saoudite-investit-1-milliard-de-dollars-dans-le-tourisme-spatial-1287365.html
Le Fonds public d'investissements saoudien a annoncé jeudi qu'il allait investir un milliard de dollars dans Virgin Galactic, la compagnie de tourisme spatial du milliardaire britannique Richard Branson. "Cet investissement va nous permettre de développer la prochaine génération de lancement de satellite et accélérer notre programme (...) de navigation spatiale supersonique", a souligné Richard Branson, en marge d'un forum économique international qui s'est achevé jeudi à Ryad. Le milliardaire a ajouté que l'envoi de personnes dans l'espace par Virgin Galactic était seulement "qu'une question de mois".
Cette société avait dévoilé en 2016 une nouvelle version de son avion suborbital SpaceShipTwo, tout en soulignant que la commercialisation de vols dans l'espace ne serait envisageable que lorsque la sécurité serait garantie. Elle avait connu un sérieux revers en 2014 lorsque la première version de cet engin spatial s'était disloquée en vol à la suite d'une erreur de l'équipage.
L'annonce de l'investissement saoudien dans Virgin Galactic intervient près d'un mois après une visite de Richard Branson en Arabie saoudite au cours de laquelle il s'était engagé à investir dans un grand projet touristique sur la mer Rouge. Sous l'impulsion du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, le royaume met en place depuis 2016 un vaste plan de réformes économiques baptisé Vision 2030 qui doit lui permettre de diversifier son économie trop dépendante du pétrole.
Jeudi à Ryad, Richard Branson a loué les récentes réformes économiques et sociales entreprises par le royaume ultraconservateur musulman. "La dernière fois, je regardais le public et je ne voyais que des hommes. Maintenant je vois des hommes et des femmes assis l'un à côté de l'autre", a déclaré le milliardaire britannique. D.L.
29/10/2017 >> Les femmes seront autorisées en 2018 à assister à des événements sportifs dans des espaces spécifiques.
11/12/2017 >> L'Arabie saoudite autorisera l'ouverture de salles de cinéma dès 2018, levant une interdiction en vigueur depuis plus de 35 ans.
18/02/2018 >> Les femmes pourront désormais créer leurs propres entreprises en avoir besoin de l'autorisation d'un tuteur.
27/03/2019 >> Loujain al-Hathloul, Hatoon al-Fassi, Aziza al-Yousef et au moins 7 autres femmes, arrêtées en mai 2018, figurent parmi les accusés à la Cour pénale de Riyad. Elles sont accusées de collaboration avec des services secrets étrangers, notamment avec le Qatar et l’Iran, mais selon HRW, elles sont uniquement poursuivies pour avoir partagé des informations avec des journalistes accrédités à Riyad, avec des diplomates et des ONG telles qu’Amnesty International et HRW. Entretenir des contacts avec ces personnes ou ces organisations relèverait de l’offense criminelle.
EDIT (23 juin 2022)
De plus en plus actives, les Saoudiennes adoptent la coupe "à la garçonne"
AFP, Boursorama - 23 jun 2022
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/de-plus-en-plus-actives-les-saoudiennes-adoptent-la-coupe-a-la-garconne-9b80634d4d98b925c8e570768ac8654a
Lorsque Safi a commencé son nouvel emploi dans un hôpital de Ryad, elle a décidé d'opter, outre sa blouse blanche et ses baskets, pour une coiffure autrefois inimaginable en Arabie saoudite: les cheveux courts. Cette médecin de 26 ans s'est rendue dans un salon de coiffure pour couper ses longs cheveux ondulés, et adopter un style de plus en plus en vogue chez les jeunes femmes saoudiennes. La coupe "à la garçonne", connue localement sous le mot anglais "boy", se voit de plus en plus dans les rues de la capitale de ce royaume du Golfe très conservateur. Certaines femmes ont même retiré leur voile, encouragées par les changements sociétaux impulsés ces dernières années par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Les femmes sont appelées à être de plus en plus actives, dans le cadre d'une diversification et d'une modernisation de l'économie pour la rendre moins dépendante du pétrole. Et elles décrivent cette nouvelle coupe à la mode comme plus pratique. Safi, qui a demandé à être identifiée par un pseudonyme, souligne que ce nouveau look est également une manière d’être protégée contre les regards masculins indésirables. "Les gens aiment voir la féminité chez une femme", fait-elle remarquer. "Ce style, c'est comme un bouclier qui me protège des gens et me donne de la force", dit-elle à l'AFP.
Dans un salon du centre de Ryad, la coupe "à la garçonne" a gagné en popularité, avec presque un tiers des clientes qui la réclament, assure Lamis, une coiffeuse. "La demande a augmenté, surtout depuis l'arrivée des femmes sur le marché du travail", explique-t-elle à l'AFP, ne souhaitant pas divulguer son nom de famille. "Le fait que de nombreuses femmes ne portent pas le voile a accentué sa popularité", incitant encore plus de clientes à l'essayer, notamment les plus jeunes, ajoute-t-elle.
L'influence de la police religieuse, qui jadis imposait des règles strictes comme l'obligation de porter le voile, a été largement marginalisée avec l'ascension ces cinq dernières années du prince Mohammed, dirigeant de facto du pays aujourd’hui âgé de 36 ans. Les Saoudiennes peuvent désormais assister aux concerts ou compétitions sportives aux côtés des hommes et conduire et voyager sans la permission d'un proche masculin. Ces réformes se sont toutefois accompagnées d'une répression féroce des voix discordantes, notamment les militantes des droits des femmes, dans un pays qui évolue certes mais reste encore considéré comme particulièrement autoritaire par les ONG internationales.
Le gouvernement espérait initialement que les femmes représentent 30 % du marché du travail d'ici 2030, mais la proportion a déjà atteint 36 %, s'est félicité la princesse Haifa Al-Saoud, ministre adjointe du Tourisme, lors du Forum économique mondial de Davos le mois dernier. "Nous voyons aujourd'hui des femmes dans tous les types d'emploi", a-t-elle assuré, soulignant que 42 % des petites et moyennes entreprises (PME) sont détenues par des femmes. Parmi elles, Abir Mohammed, qui se décrit comme "une femme pragmatique". "Je n'ai pas le temps de prendre soin de mes cheveux", dit à l'AFP cette femme de 41 ans qui gère un magasin de vêtements pour hommes. "Mes cheveux sont bouclés. S'ils poussent trop long, je vais devoir y consacrer beaucoup de temps que je n'ai pas le matin", explique cette mère de deux enfants.
L'Arabie saoudite interdit traditionnellement aux hommes d'"imiter les femmes" ou de porter des vêtements féminins, et vice versa. Mais Rose, 29 ans, vendeuse de chaussures dans un centre commercial, considère que ses cheveux courts sont un moyen d'affirmer son indépendance vis-à-vis des hommes, et non de les imiter. "Cela me donne de la force et de la confiance en moi. Je me sens différente, et capable de faire ce que je veux sans la tutelle de personne", dit à l'AFP la jeune femme qui n'a pas souhaité donner son nom complet. "Au début, ma famille a rejeté ce look, mais avec le temps, elle s'y est habituée", raconte-t-elle. Nouf, qui travaille dans un magasin de cosmétiques, voit aussi dans la coupe "à la garçonne" une manière de s'affirmer. "Nous voulons dire que nous existons, que notre rôle dans la société ne diffère pas beaucoup de celui des hommes", confie-t-elle à l'AFP, sans donner son nom de famille. Pour elle, les cheveux courts sont "une démonstration de la force des femmes".