Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
05.09.2025
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L'impeachment est une procédure exceptionnelle qui permet au pouvoir législatif américain de destituer un haut fonctionnaire, membre du gouvernement (dont le président lui-même) ou juge fédéral. Elle se passe en 2 étapes: un vote à la majorité simple à la Chambre des représentants, puis un procès devant le Senat. La majorité des 2/3 est alors nécessaire pour obtenir la destitution du président des USA. De plus, les deux chambres sont contrôlées par les Républicains. D'après l'article 2 de la Constitution, le président peut être destitué "sur mise en accusation et condamnation pour trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs".
Depuis l'élection du premier président en 1789, cette procédure n'a été lancée qu'en 3 occasions: en 1868 contre Andrew Johnson à propos de l'abandon d'une loi sur les droits civiques (il a été acquitté pour une voix), en 1974 contre Richard Nixon pour l'affaire du Watergate (il a préféré démissionner), et en 1998 contre Bill Clinton pour l'affaire Monica Lewinsky (il a été acquitté). Au final, aucune procédure n'est allée à son terme, jusqu'à l'impeachment.
Une éventuelle destitution de Trump est donc loin d'être acquise tant il existe de fusibles, tant les preuves formelles de sa "trahison" et de ses liens directs avec "l'ennemi" russe avant son investiture seront difficiles à réunir. De toute façon, s'il était destitué, Mike Pence deviendrait président...
Le dossier est, désormais et officiellement, ouvert depuis le limogeage du directeur du FBI. Le feuilleton ne fait que commencer. J'ai compilé quelques pièces du dossier...
Donald Trump limoge le patron du FBI
par Jerome Cartillier
AFP, Yahoo! actualités - 10 mai 2017
https://fr.news.yahoo.com/donald-trump-limoge-patron-fbi-james-comey-215826149.html
WASHINGTON - Le président des Etats-Unis Donald Trump a limogé mardi James Comey, patron du FBI, la police fédérale américaine, une décision surprise qui a provoqué une onde de choc à Washington. Le FBI est en particulier en charge de l'enquête sur les liens éventuels entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. "Le FBI est l'une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd'hui marquera un nouveau départ pour l'agence-phare de notre appareil judiciaire", a indiqué M. Trump dans un communiqué. La recherche d'un nouveau directeur du FBI débute "immédiatement", a précisé la Maison Blanche.
La raison avancée par l'exécutif américain pour ce limogeage est la façon dont M. Comey a géré, au cours des mois écoulés, le dossier des emails de l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton, rivale de M. Trump durant la campagne de 2016. Dans un courrier adressé à James Comey, et rendu public par la Maison Blanche, Donald Trump lui signifie qu'il met fin à ses fonctions "avec effet immédiat". "Si j'ai apprécié que vous m'ayez informé, en trois occasions distinctes, du fait que je ne faisais pas l'objet d'une enquête, je suis cependant d'accord avec l'analyse du ministère de la Justice selon lequel vous n'êtes pas capable de diriger de manière efficace le Bureau", ajoute-t-il. Fin octobre, James Comey avait bouleversé la campagne en révélant la relance des investigations dans l'enquête sur les emails d'Hillary Clinton.
Ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice, James Comey, 56 ans, a longtemps été encarté chez les Républicains mais il avait été nommé par l'ancien président démocrate Barack Obama à son poste actuel. A son arrivée au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump lui avait demandé de rester en fonction. Fin mars, lors d'une rare audition publique devant le Congrès, M. Comey avait infligé un double revers au milliardaire.
Il avait d'une part confirmé le lancement fin juillet 2016 d'investigations sur une éventuelle "coordination" entre des membres de son équipe de campagne et le gouvernement russe. Une affaire qui est régulièrement reléguée au rang de "fake news" ("fausse information") par le président américain, qui nie toute collusion avec Moscou contre Hillary Clinton. (...). James Comey avait été nommé pour 10 ans en juillet 2013. Le Sénat avait confirmé ce choix de manière écrasante, avec 93 voix pour et 1 contre.
Limogeage de Comey: l'invraisemblable légèreté de Donald Trump
par Hélène Vissière
Le Point - 11 mai 2017
http://www.lepoint.fr/monde/le-journal-de-trump/limogeage-de-comey-l-invraisemblable-legerete-de-donald-trump-11-05-2017-2126711_3241.php
Mardi soir, alors que Donald Trump s'est retiré dans son appartement privé pour dîner, il regarde comme tous les soirs la télévision. Et ce qu'il voit le rend fou de rage. Apparemment, ni lui ni ses conseillers n'avaient anticipé l'énorme tollé que le limogeage brutal et totalement inattendu de James Comey allait provoquer. L'équipe du président s'imaginait que les Démocrates seraient plutôt contents: n'appelaient-ils pas à la démission du patron du FBI depuis des mois, à la suite du scandale sur les e-mails d'Hillary Clinton ? Raté !
Le renvoi de James Comey est présenté sur les chaînes d'info comme une obstruction à la justice et un remake du Watergate. Prise de court devant l'émoi, la Maison-Blanche n'a pas mis en place de stratégie de com. Aucun porte-parole de l'administration n'est sur les plateaux pour défendre la décision. Et Donald Trump reste tout seul à fulminer devant sa télé.
Cette incroyable légèreté est entièrement imputable à Donald Trump lui-même. Il n'a pas prévenu ses conseillers com. Il n'a pas anticipé la réaction de l'opposition démocrate, ce qui montre une méconnaissance effrayante de Washington. Il n'a pas plus anticipé la comparaison ignominieuse avec le Watergate. Sans doute parce que, comme il le dit, il ne « [s]'intéresse pas au passé, ce qui [l']intéresse, c'est le présent ». Mercredi, alors que le scandale enfle, Donald Trump reçoit à la Maison-Blanche le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, mais aussi Henry Kissinger, l'ex-secrétaire d'État de... Richard Nixon !
Si le président Trump espérait que le départ de James Comey ferait oublier l'affaire de l'ingérence des Russes dans les élections et les liens troublants d'un certain nombre de membres de son équipe avec Moscou, c'est un loupé monumental. Au contraire, les médias ne parlent plus que de cela, les démocrates se déchaînent… et l'affaire menace de paralyser un peu plus le Congrès et de remettre aux calendes grecques tout le programme de réformes sur la santé, le Code des impôts et les infrastructures qui a déjà pris beaucoup de retard.
Donald Trump a promis de nommer rapidement un remplaçant à James Comey. Mais il doit être confirmé par le Sénat, ce qui va donner lieu à une bataille féroce et faire perdre de nouveau un temps précieux. Les Démocrates demandent un procureur indépendant, estimant que l'on ne peut pas faire confiance au ministère de la Justice pour gérer l'enquête. « Le Sénat doit tenir bon. Nous confirmerons seulement un directeur du FBI qui promet une enquête rigoureuse sur l'interférence et les connexions russes », tonne le sénateur démocrate Michael Bennet, sur Twitter. (...)
Les Républicains jusqu'ici ont freiné des quatre fers sur l'enquête sur le scandale russe. Mais le limogeage de James Comey peut fissurer l'unité du parti et rendre encore plus difficile le vote de réformes. Il y a déjà des divisions entre les différentes factions sur la réforme de la santé, et surtout sur celle du Code des impôts. « Chaque fois que vous avez une controverse de ce genre, c'est un obstacle pour avancer des législations », admet dans Politico le Républicain Pete King, qui siège à la chambre des Représentants. « Hier, tout le monde parlait de la réforme de la santé. Aujourd'hui, tout le monde parle de Comey, du FBI et de la Russie ». (...)
Climat explosif à Washington au lendemain du congédiement du patron du FBI
Radio-Canada avec AFP, Associated Press, The New York Times, The Washington Post et CNN - 09 mai 2017
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1032926/washington-congediement-directeur-comey-fbi-reaction-trump-enquete-russie-lavrov
(...) Questionné mercredi sur les raisons pour lesquelles e président américain avait forcé le départ de James Comey, il a répondu qu'il « ne faisait pas du bon travail, tout simplement ». De plus, Donald Trump écrit sur Twitter: « Quand les choses se seront calmées, ils vont me remercier ! » Dans une lettre envoyée à M. Comey, le président avait dit que son congédiement était nécessaire pour rétablir « la confiance du public » envers le FBI. (...)
L'enquête du FBI sur cette possible collusion se poursuit, malgré le départ de James Comey. Il appartiendra à son successeur de recommander, ou pas, d'intenter des poursuites. Le sénateur républicain de l'Arizona, John McCain, s'est dit « désappointé de la décision du président » de limoger James Comey. Selon M. McCain, il importe désormais de confier à un « comité spécial du Congrès d'enquêter sur l'interférence de la Russie dans l'élection de 2016 ». « Je suis troublé par le moment choisi et par le raisonnement entourant la résiliation de James Comey », a pour sa part déclaré le sénateur républicain Richard M. Burr, qui préside un comité du Sénat enquêtant sur la présumée interférence russe. (...)
Parmi les anciens conseillers du président Trump maintenant visés par une enquête figurent le président de sa campagne, Paul Manafort, et Roger Stone, un confident de longue date. Mercredi, il a été révélé par le New York Times que M. Comey avait réclamé la semaine dernière au ministère de la Justice des moyens supplémentaires pour renforcer l'enquête de ses agents. (...)
Ce "Kremlingate" qui empoisonne le président
par Cathy Macherel
24heures - 10 mai 2017
http://www.24heures.ch/monde/ameriques/kremlingate-empoisonne-president/story/20436895
Des hackers russes se sont-ils immiscés dans l’élection électorale américaine avec la complicité de l’équipe de campagne de Donald Trump ? Et, question corollaire, Moscou se serait-il donné les moyens de s’ingérer, par la compromission de certains personnages de l’entourage du président, au sein du pouvoir américain ? A ces interrogations sur lesquelles ses services enquêtaient, le patron du FBI James Comey, limogé jeudi par Donald Trump, n’aura donc pas eu le temps de répondre. Mais politiquement, toute l’affaire du "Kremlingate" a déjà fait sa part de dégâts dans le clan Trump.
Pour rappel, les services du renseignement américain avaient officiellement conclu en décembre 2016 que des hackers russes se sont introduits dans les e-mails du Comité national démocrate. Le 29 du même mois, Barack Obama ancrait l’idée que le Kremlin était derrière cette opération afin d’influencer l’élection, et expulsait en guise de représailles 35 diplomates russes. C’est sur cette trame que s’est greffée la question spécifique des liens entre l’équipe de campagne de Donald Trump, voire Trump lui-même, avec les brouilleurs de cartes russes.
Premier coup sévère pour le nouveau président: le 12 janvier 2017, à 8 jours de l’investiture, le Washington Post affirmait que l’ex-général Michael Flynn, nommé conseiller à la sécurité nationale par Trump, avait eu plusieurs échanges téléphoniques avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Sergueï Kisliak, le 29 décembre, soit le jour même où Obama expulsait les diplomates russes. Des coups de fil illégaux, car encore menés sous la gouvernance démocrate, et qui plus est avec un Etat sous sanctions américaines. Une enquête est ouverte qui vaut à Michael Flynn le soupçon d’être qualifié par la procureure générale par intérim Sally Yates de « potentiellement vulnérable à un chantage russe », puis sa démission contrainte le 13 février.
Des coups de fil avec la Russie, il en aurait été question durant toute la campagne électorale de Trump, selon le New York Times du 14 février. Des enregistrements téléphoniques du FBI auraient permis d’établir que des contacts ont en effet eu lieu entre les renseignements russes et des proches de Donald Trump. Les noms sortent, nouvel embarras pour le président qui crie au complot: le FBI s’est intéressé à Michael Flynn, mais aussi à son ex-conseiller James Carter, ou encore à Paul Manafort, son ex-directeur de campagne qui avait démissionné pour ses liens révélés avec l’ex-président ukrainien prorusse Ianoukovitch.
Plus gênant encore pour Donald Trump, le "Kremlingate" remonte jusqu’au sommet du pouvoir. Début mars, le procureur général Jeff Sessions a dû reconnaître avoir rencontré lui aussi, à deux reprises, l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, en été 2016. Sous pression, il a été contraint de se récuser de l’enquête du FBI sur le "Kremlingate".
La Maison Blanche en crise après de nouvelles révélations dans l'affaire russe
par Ivan Couronne
AFP, Yahoo! actiualités - 15 fev 2017
https://fr.news.yahoo.com/etats-unis-demission-flynn-conseiller-a-securite-nationale-051149492.html
WASHINGTON - Washington était secouée mercredi par de nouvelles révélations sur des contacts répétés entre des proches de Donald Trump et le renseignement russe l'an dernier, accentuant la pression politique sur le président américain, qui a dénoncé un autre "scandale": les fuites dans la presse. "Le vrai scandale est que des informations classifiées soient distribuées illégalement par le "renseignement" comme des bonbons. Très anti-américain!", a dénoncé Donald Trump sur Twitter. Dans un autre message, il a pointé du doigt le FBI et la NSA, le service d'écoutes, comme les sources éventuelles du New York Times et du Washington Post.
Le quotidien new-yorkais a révélé, citant quatre responsables ou ex-responsables américains, que les services étaient en possession de relevés et d'écoutes téléphoniques entre des membres de l'équipe de campagne du candidat républicain, non identifiés sauf un, l'ancien directeur de campagne Paul Manafort, et de hauts responsables du renseignement russe. Le contenu des conversations reste à ce stade un mystère pour le grand public mais ne révèle pas de coopération, selon les sources du journal. Paul Manafort a démenti avoir "jamais parlé en connaissance de cause à des agents du renseignement", soulignant que les espions ne portaient pas de badge. Le Kremlin, de son côté, a dénoncé une "intox".
L'enquête du FBI était née du piratage du parti démocrate en 2015 et 2016, attribué aux Russes par Washington. Les Américains se sont aperçus que des personnes de l'orbite Trump communiquaient régulièrement avec des personnages proches du Kremlin. Les écoutes similaires de l'ambassadeur russe à Washington, Sergey Kislyak, ont également révélé que l'homme choisi par le président élu pour diriger le conseil de sécurité nationale, Michael Flynn, lui avait parlé des sanctions américaines imposées le 29 décembre dernier par Barack Obama, laissant entendre qu'elles pourraient être suspendues quand M. Trump arriverait à la Maison Blanche. Après avoir nié, le conseiller a été poussé à la démission lundi soir.
En janvier, l'administration sortante a publiquement accusé le gouvernement russe d'avoir fomenté le piratage du parti démocrate, et notamment d'un très proche conseiller d'Hillary Clinton, dans le but de l'empêcher d'être élue à la Maison Blanche. L'opposition démocrate évoque désormais ouvertement le scénario d'une collusion entre Moscou et le candidat Trump, qui a régulièrement exprimé son admiration pour Vladimir Poutine, et louait encore "l'intelligence" du dirigeant russe en décembre. "Quand nous sonnions l'alarme à l'automne dernier, tout le monde se moquait de nous", a affirmé mercredi l'ancien porte-parole d'Hillary Clinton, Brian Fallon, sur CNN. "Aujourd'hui ils disent qu'ils ne parlaient pas des piratages. Ce sera peut-être la prochaine révélation".
Outre les investigations du FBI sur les interférences russes dans la campagne électorale et les contacts éventuels entre la Trump Tower et Moscou, plusieurs enquêtes parlementaires ont été lancées au Congrès, contrôlé par les républicains. Les démocrates et plusieurs républicains exigent la convocation de Michael Flynn, pour qu'il s'explique sur la nature de ses liens avec Moscou, et réponde à la question sur toutes les lèvres: avait-il reçu pour mission du président-élu d'envoyer un message aux Russes sur une éventuelle levée des sanctions imposées par son prédécesseur ?
La Maison Blanche, mardi, a absolument nié l'existence d'un tel marché. Et le président américain s'est efforcé de prouver sa fermeté face à la Russie. Cette histoire de "connexion avec la Russie est une absurdité, c'est seulement une tentative pour couvrir les nombreuses erreurs commises par la campagne perdante d'Hillary Clinton", a-t-il écrit mercredi, rappelant le bilan de son prédécesseur: "La Crimée a été PRISE par la Russie sous l'administration Obama. Obama a-t-il été trop mou avec la Russie ?"
Le dilemme, pour le milliardaire, est de se prononcer sur les sanctions supplémentaires que beaucoup parmi sa majorité veulent imposer contre la Russie en représailles aux interférences durant la campagne. "Ce n'est pas un secret, la Russie a tenté d'interférer dans les élections, et c'est pourquoi je suis favorable à des sanctions", a déclaré mercredi le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, sur MSNBC. Croit-il que la main tendue de Donald Trump à son homologue russe puisse faire fléchir Moscou ? "Je ne crois pas que ces gens soient capables de changer", a lâché Paul Ryan.
Des espions britanniques ont établi des liens entre Trump et la Russie dès 2015
L'Express, d'après The Guardian - 14 avr 2017
https://fr.news.yahoo.com/espions-britanniques-etabli-liens-entre-103600920.html
C'était en décembre dernier. Peu avant la fin du mandat de Barack Obama, Washington accuse Moscou d'ingérence pendant l'élection présidentielle américaine. Ces soupçons trouvent en fait leur origine en 2015, quand les services secrets britanniques ont découvert des liens entre des proches de Donald Trump et des agents russes, rapporte, ce vendredi, The Guardian. "Les services secrets britanniques sont les principaux dénonciateurs", souligne une source des services secrets britanniques au Guardian.
Peu après, d'autres agences européennes, dont la DGSE française, vont alerter les Etats-Unis sur de possibles liens entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et des espions russes présumés. Puis c'est au tour de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande d'arriver aux mêmes conclusions. Toutes ces agences vont établir des liens clairs qui accusent les mêmes personnes, aux mêmes dates.
A ce moment-là, le sujet est très sensible outre-Atlantique. Si bien que ces informations échangées sont mal accueillies. "Les agences européennes ont expliqué [aux services de renseignements américains] 'nous avons établi des contacts entre des personnes proches de Donald Trump et ce que nous pensons être des espions russes. Vous devriez être prudents sur cette question'. La réponse a été: 'faites attention à vous. Il n'y a aucun problème ici'", rapporte une source des services secrets britanniques au Guardian. "Il semblerait que les agences américaines se soient endormies". Aujourd'hui, le FBI comme la CIA se défendent de toute lenteur, renvoyant à des textes de loi longs à mettre en application.
Des preuves tangibles sont alors envoyées à John Brennan, le chef de la CIA, pendant l'été 2016. Selon les espions britanniques, il apparaît alors que le Kremlin tente d'aider Donald Trump à accéder à la Maison Blanche. C'est à ce moment-là que John Brennan prend initiative de lancer une vaste enquête, menée par les deux agences (FBI et CIA). Durant l'automne, cette investigation apporte de nouvelles preuves.
Après la victoire de Trump, il est devenu encore plus évident que les liens étaient établis au plus haut niveau de l'administration américaine, continue The Guardian. Mi-octobre, une nouvelle enquête a donc finalement été lancée. Deux banques suspectées d'appartenir à des proches du Kremlin sont alors visées. "Aujourd'hui, les enquêteurs ont des preuves concrètes et qui corroborent sur des liens de collusion. Elles portent sur des personnes de l'équipe de campagne de Donald Trump et des agents russes influents, et concerne l'utilisation de matériel piraté", conclut la source du Guardian.
La CIA savait depuis l'été que Moscou aidait Trump
ATS, 24heures - 07 avr 2017
http://www.24heures.ch/monde/ameriques/cia-savait-moscou-aidait-trump/story/22288611
La CIA savait que la Russie interférait dans l'élection présidentielle américaine pour aider à l'élection de Donald Trump plus tôt qu'on ne le pensait jusqu'à présent, affirme jeudi le New York Times. Elle en avait informé des élus dès l'été 2016. L'ingérence de la Russie n'a été rendue publique qu'après l'élection de Donald Trump le 8 novembre, quand le renseignement américain a dénoncé publiquement la main de Moscou, dans les conclusions d'une enquête diligentée par Barack Obama.
Selon le New York Times, qui cite d'anciens responsables gouvernementaux, les briefings classés secrets de ces élus ont aussi révélé la divergence d'analyse entre la CIA et le FBI, chargée du contre-espionnage. Pour des hauts responsables de la police fédérale, les piratages informatiques auxquels se sont livrés les services russes avec le parti démocrate n'avaient d'autre but que de perturber l'élection, et non de faire élire le milliardaire. Le FBI est venu plus tard à la même conclusion que la CIA.
John Brennan, qui était alors le patron de la CIA, a informé à la fin août, soit 10 semaines avant l'élection, les élus habilités à recevoir les informations les plus secrètes que la CIA avait détecté de possibles signes de collusion entre l'entourage de Donald Trump et les Russes. Au début mars, le directeur du FBI, James Comey, a solennellement révélé lors d'une audience publique au congrès que ses services enquêtaient sur le sujet. Les deux commissions du renseignement du congrès ont, elles aussi, lancé une enquête sur cette affaire. Le président Donald Trump a toujours dénoncé avec véhémence ces accusations de collusion et pour l'heure aucune preuve n'a été avancée publiquement.
Michael Flynn veut l’immunité pour témoigner
RFI - 31 mar 2017
http://www.rfi.fr/ameriques/20170331-etats-unis-michael-flynn-veut-immunite-temoigner
L'ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, a proposé au FBI et aux parlementaires enquêtant sur les liens de proches du président américain avec la Russie d'être entendu en échange d'une immunité, a rapporté jeudi 30 mars le Wall Street Journal.
La Russie, Michael Flynn la connaît bien. C’est justement pour avoir caché ses contacts répétés avec l’ambassadeur russe à Washington, quand Barack Obama imposait des sanctions contre Moscou, qu’il a dû démissionner le mois dernier de son poste de Conseiller à la sécurité nationale, qu’il occupait depuis le mois de janvier. Auparavant, il conseillait Donald Trump pendant sa campagne, ce qui intéresse le FBI et les deux commissions d’enquête de la Chambre des représentants et du Sénat.
Cela tombe bien, « le général Flynn a une histoire à raconter, et il aimerait pouvoir la dire si les circonstances le permettent », a expliqué jeudi son avocat. Michael Flynn désire l’immunité pour parler. Une immunité sur laquelle l’ancien général s’était prononcé en septembre dernier, mais à propos de l’affaire des e-mails d’Hillary Clinton: « Lorsque l’on vous donne l’immunité, c’est que vous avez probablement commis un crime ». La presse américaine s’est fait un plaisir de lui rappeler cette phrase ce vendredi. Selon le New York Times, l’offre du général Flynn n’a pas pour le moment été acceptée: les enquêteurs attendent d’avoir avancé dans leur enquête pour voir ce qu’il peut éventuellement leur offrir.
Trump marche-t-il dans les pas de Nixon, tombé deux ans après le "Watergate" ?
par Andres Allemand
24heures - 10 mai 2017
http://www.24heures.ch/monde/ameriques/trump-marchetil-nixon-tombe-deux-ans-watergate/story/18629287
« C’est un Watergate ! » Aux Etats-Unis, ce nom est devenu synonyme de « scandale capable d’entraîner la chute du président ». Il est sur toutes les bouches depuis que Donald Trump a renvoyé le chef du FBI, James Comey, qui supervisait l'enquête sur de possibles liens coupables entre la Maison-Blanche et le Kremlin. A l'origine, bien sûr, le "Watergate" est l'affaire qui a fait tomber le républicain Richard Nixon, qui a démissionné le 9 août 1974 pour s’éviter l’humiliation d’une destitution.
L’affaire démarre deux ans plus tôt, le 17 juin 1972, alors que le président fait campagne pour sa réélection. Cinq hommes entrés par effraction dans les bureaux du Parti démocrate sont arrêtés par la police. Ils s’apprêtaient à poser des mouchards dans le faux plafond et à photographier nombre de documents. Ces locaux étaient situés dans le Watergate Hotel, à Washington. Dans le quartier de Foggy Bottom - "Fond brumeux". Ça ne s’invente pas.
Très vite, deux journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward, établissent un lien entre ces hommes et le Parti républicain, puis avec la Maison-Blanche. Leurs articles documentent par ailleurs l’existence d’une unité de « plombiers » chargés d’empêcher toute « fuite » pouvant nuire au président, et d’une caisse noire utilisée par le Ministère de la justice pour espionner des démocrates et fabriquer de faux documents. Le 15 septembre 1972, les cinq hommes arrêtés au Watergate sont inculpés, de même que les deux commanditaires présumés: Howard Hunt et Gordon Libby. Tous seront reconnus coupables en janvier 1973 par le juge John Sirica.
Mais entre-temps, le président Nixon a été réélu haut la main le 7 novembre 1972, par plus de 60 % des votants. Grâce à son bilan économique, il a remporté presque tous les Etats. Par contre, les deux Chambres du Congrès restent à majorité démocrate. Cela dit, le Sénat vote à l’unanimité la création d’une commission d’investigation le 7 février 1973. Le second mandat de Richard Nixon démarre sur fond de licenciements et de démissions des membres de son entourage suspectés d’avoir tenté d’étouffer l’affaire. Parmi eux, le chef du FBI et le ministre de la Justice. En mai 1973, le nouveau ministre de la Justice nomme Archibald Cox procureur spécial en charge d’enquêter sur les liens possibles entre Nixon et le "Watergate". En juillet, il réclame des copies des enregistrements de conversations à la Maison-Blanche. Cela lui est refusé.
En octobre, la Cour suprême ordonne à Nixon d’obéir. Résultat: le 20 octobre, il ordonne le licenciement du procureur spécial Archibald Cox. Le ministre de la Justice refuse et jette l’éponge. Son adjoint aussi. C’est le fameux "Saturday Night Massacre". Tollé général. En deux jours, le Congrès reçoit 150.000 télégrammes outrés. Des journaux républicains réclament la démission. Pour calmer le jeu, Nixon nomme un nouveau procureur spécial. Le 27 juillet 1974, la procédure de destitution est lancée. Le 9 août, Nixon démissionne. C’en est fini de « Tricky Dick ».
Les bookmakers croient plus que jamais à une destitution de Donald Trump
AFP, France info - 11 mai 2017
http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/etats-unis-les-bookmakers-croient-plus-que-jamais-a-une-destitution-de-donald-trump_2185409.html
L'éviction surprise du patron du FBI, James Comey, n'a pas simplement soulevé une onde de choc à Washington. Elle a également provoqué une flambée des paris sur une éventuelle destitution de Donald Trump. Selon les bookmakers, la probabilité de voir le président américain visé par une procédure parlementaire d'impeachment avait quasiment doublé, mercredi 10 mai, passant de 33 % à 60 %, a affirmé Lewis Davey, porte-parole de la société irlandaise de paris en ligne Paddy Power.
L'impeachment ("destitution") est une procédure qui permet au pouvoir législatif de destituer un haut fonctionnaire, notamment le président. La procédure doit être votée par la Chambre des représentants à la majorité simple. L'impeachment trial ("procès") se tient devant le Sénat américain.
Donald Trump fait face à une pluie de critiques depuis qu'il a limogé James Comey, le patron du FBI, qui supervisait notamment l'enquête sur une possible collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire républicain et les autorités russes. Cette éviction a réveillé le souvenir de la décision prise en 1973 par le président Richard Nixon de révoquer le procureur spécial en charge de l'enquête sur le scandale du Watergate. Un an plus tard, Richard Nixon avait démissionné face à la certitude d'être destitué par le Congrès. Le parallèle n'a pas échappé à certains parieurs. L'un d'eux était ainsi prêt à miser 129 000 $ sur une démission forcée de Donald Trump cette année, même si son pari n'a pas trouvé preneur, a indiqué Naomi Totten, du site britannique Betfair.
La phrase du jour: « James Comey ferait bien d'espérer qu'il n'existe pas d'"enregistrements" de nos conversations avant qu'il ne commence à faire des révélations à la presse ! » (tweet de Donald Trump, le 12 mai 2017). Ce tweet en forme de menace rappelle le procédé mis en place par Nixon qui enregistrait ses conversations à l'insu de ses interlocuteurs. Cet usage s'était retourné contre lui quand la Justice américaine s'était servie de ces bandes à charge dans le scandale du Watergate.
Autre similitude: en 1973 Nixon avait viré le procureur Cox chargé de l'enquête.
EDIT (16 mai 2017) Après avoir démenti dans un premier temps avoir révélé à la Russie des informations classées sur la Syrie, Trump a écrit en deux fois sur Twitter avoir le "droit" de partager des informations avec Moscou: « En tant que président je voulais partager avec la Russie (lors d'une réunion à la Maison Blanche publiquement connue), comme j'en ai absolument le droit, des faits concernant (...) le terrorisme et la sécurité aérienne. Pour des raisons humanitaires, et je veux en plus que la Russie accélère nettement sa lutte contre l’Etat islamique et le terrorisme ».
Trump a révélé des informations classifiées au chef de la diplomatie russe
AFP, Romandie news - 16 mai 2017
https://www.romandie.com/news/ZOOM-Trump-a-revele-des-informations-classifiees-au-chef-de-la-diplomatie-russe-medias/796099.rom
Le président américain Donald Trump a révélé des informations hautement classifiées au chef de la diplomatie russe Serguie Lavrov lors d'une récente rencontre à la Maison Blanche, affirme lundi le Washington Post. Ces révélations interviennent au moment où le rôle joué par Moscou dans la campagne présidentielle américaine fait l'objet d'une attention renouvelée après le limogeage du patron du FBI James Comey, dont les services enquêtent sur l'éventuelle collusion entre l'équipe de Donald Trump et la Russie.
Selon le général H.R. McMaster, qui dirige le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, MM. Tump et Lavrov ont "passé en revue les menaces posées par des organisations terroristes y compris les menaces pesant sur l'aviation". "A aucun moment, des méthodes de renseignement ou des sources n'ont été évoquées", a-t-il précisé dans un communiqué, ajoutant que "aucune opération militaire qui n'était pas déjà connue n'a été abordée". [The New York Times Times rapporte qu'Israël serait à la source de l'information secrète divulguée par Trump à Lavrov ... Les commentateurs s'interrogent sur les conséquences que l'affaire pourrait avoir pour la coopération sécuritaire USA/ Israël; ndc]
Les informations partagées par le président américain avec M. Lavrov et l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis Sergueï Kisliak concernaient le groupe Etat islamique et avaient été communiquées par un partenaire des Etats-Unis qui n'avait pas donné l'autorisation à Washington de les partager avec Moscou, affirme le Washington Post. Le président américain "a révélé plus d'informations à l'ambassadeur russe que nous n'en avons partagé avec nos propres alliés", a indiqué, sous couvert d'anonymat, un responsable américain cité par le quotidien. Selon la même source, il s'agissait d'informations ayant l'un des degrés de classification les plus élevés utilisé par les agences de renseignement américaines.
Selon le Washington Post, Donald Trump "a commencé à décrire les détails d'une menace terroriste posée par le groupe EI et liée à l'utilisation d'ordinateurs portables dans des avions". Le quotidien précise qu'il a décidé de ne pas publier plus de détails sur ce projet terroriste à la demande expresse de responsables américains. (...) Le Washington Post rappelle cependant que le président des Etats-Unis dispose d'une grande marge de manoeuvre pour déclassifier des documents et qu'il est donc peu probable qu'il ait enfreint la loi.
Donald Trump a reçu mercredi dans le Bureau ovale le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et l'ambassadeur russe à Washington Sergueï Kisliak. Moscou avait diffusé rapidement des photos de cette rencontre fermée à la presse. Cette rencontre est intervenue au lendemain du limogeage surprise par le président américain du patron du FBI.
EDIT (17 mai 2017) Constatant le comportement "irresponsable" de Trump, certains experts pensent les agences de renseignement n'auront pas d'autre choix que de lui cacher les informations les plus sensibles.
Trump accusé d'avoir demandé au patron du FBI de classer une enquête
AFP, Romandie news - 17 mai 2017
https://www.romandie.com/news/ZOOM-Trump-accuse-d-avoir-demande-au-patron-du-FBI-de-classer-une-enquete/796430.rom
La situation de Donald Trump devient chaque jour plus inconfortable: déjà accusé d'avoir été trop bavard avec des diplomates russes, le président des Etats-Unis est désormais soupçonné d'avoir tenté de mettre fin à une enquête du FBI. Moins de 4 mois après son arrivée au pouvoir et à quelques jours de son départ pour son premier grand voyage à l'étranger, ces révélations explosives en cascade placent le locataire de la Maison Blanche dans une position difficile.
Selon un article du New York Times publié mardi soir, M. Trump a demandé mi-février au directeur du FBI James Comey, qu'il a limogé avec fracas la semaine dernière, de mettre un terme aux investigations visant Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale. Détail accablant: M. Comey a relaté cette conversation dans une note écrite, citée par le quotidien "C'est quelqu'un de bien. J'espère que vous pourrez laisser tomber", aurait affirmé M. Trump selon cette note rédigée par le patron du puissant Federal Bureau of Investigation. La Maison Blanche a catégoriquement contesté cette version des faits, qui pourrait constituer une possible obstruction à la justice, affirmant que le président n'avait "jamais demandé à M. Comey ou qui que ce soit d'autre de clore aucune enquête".
18/05/2017 >> Le ministre adjoint de la Justice, Rod Rosenstein, nomme Robert Mueller, ancien directeur du FBI de 2001 à 2013, procureur spécial pour garantir l'indépendance de l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans la campagne électorale.
EDIT (7 juin 2017)
Comey confirme que Trump lui a demandé d'abandonner l'enquête sur Flynn
AFP, Romandie news - 07 jun 2017
https://www.romandie.com/news/Comey-confirme-que-Trump-lui-a-demande-d-abandonner-l-enquete-sur-Flynn-temoignage-au-Congres/803272.rom
WASHINGTON - James Comey, ancien directeur du FBI, a confirmé dans une déclaration écrite au Congrès, publiée mercredi, que Donald Trump lui a demandé d'abandonner l'enquête sur Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale mêlé à l'affaire de l'ingérence russe dans l'élection. Racontant une rencontre en tête à tête le 14 février dernier dans le Bureau ovale, M. Comey écrit que M. Trump lui a parlé de l'enquête sur Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité nationale, et déclaré: "J'espère que vous pourrez trouver une façon d'abandonner cela, de lâcher Flynn. C'est un homme bien".
Selon M. Comey, cette requête concernait toute investigation relative aux "fausses déclarations de M. Flynn concernant ses conversations avec l'ambassadeur russe en décembre", et non l'enquête plus large sur l'éventuelle collusion entre la Russie et la campagne du républicain. "C'était toutefois très inquiétant, étant donné le rôle du FBI comme service d'investigations indépendant", écrit M. Comey. Il raconte aussi en détails un dîner à la Maison Blanche du 27 janvier, lors duquel Donald Trump lui aurait dit: "J'ai besoin de loyauté, je m'attends à de la loyauté". "Je n'ai pas bougé, parlé ou changé l'expression de mon visage", écrit l'ancien grand policier, décrivant "un silence gênant". Et quand le président, en fin de repas, l'a relancé sur la question de la loyauté, M. Comey a répondu qu'il "aurait toujours de l'honnêteté de sa part", acceptant ensuite la demande de M. Trump d'une "honnêteté loyale".
Cette déclaration écrite de 7 pages a été publiée par la commission du Renseignement du Sénat, l'ancien chef du FBI témoignera lors d'une audition publique jeudi matin. Il y confirme également qu'il a consigné dans des notes le contenu de ses conversations avec le président américain, comme l'avait rapporté plusieurs médias.
11/07/2017 >> D. Trump Jr publie des courriels qui révèlent qu'il avait pris contact en juin 2016 avec l'avocate russe Natalia Veselnitskaya afin d'obtenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton. >> Confirmé par le président, lui-même, par tweet, le 05/08/ 2018.
EDIT (15 juillet 2017)
La rencontre entre Donald Trump Jr et l'avocate russe sent de plus en plus mauvais
par Philippe Berry
20minutes - 15 jul 2017
http://www.20minutes.fr/monde/2104859-20170715-rencontre-entre-donald-trump-jr-avocate-russe-sent-plus-plus-mauvais
Des révélations en cascade façon poupées russes. Au total, ce ne sont pas quatre mais 8 personnes qui ont participé au meeting entre Donald Trump Jr et l’avocate russe proche du Kremlin Natalia Veselnitskaya, en juin 2016, ont révélé les médias américains vendredi. Et la présence d’un lobbyiste russo-américain formé au contre-espionnage dans l’armée soviétique n’arrange pas vraiment les affaires du fils du président américain ni de son gendre, Jared Kushner, lâché vendredi par l’un de ses avocats.
Voici les nouveaux éléments de l’affaire:
- Le lobbyiste russo-américain Rinat Akhmetshin a confirmé à l’agence AP qu’il était présent à la rencontre de juin 2016. A Washington, il participe à des efforts pour faire annuler des sanctions financières qui frappent la Russie. Akhmetshin n’a jamais été un espion pour Moscou, jure-t-il, mais il confirme avoir été formé au contre-espionnage dans l’armée soviétique dans les années 80.
- Selon Akhmetshin, l’avocate, qui avait promis par un intermédiaire des informations « compromettantes » sur Hillary Clinton, aurait apporté des documents relatifs à un fonds d’investissement américain ayant des liens avec la Russie et le parti démocrate. Elle aurait laissé une pochette plastique à la réunion, selon le lobbyiste.
- Au total, 8 personnes ont participé à la rencontre: Donald Trump Jr, le gendre du président, Jared Kushner, le directeur de campagne Paul Manafort, l’avocate Natalia Veselnitskaya, le lobbyiste Rinat Akhmetshin, l’intermédiaire Rob Goldstone, un traducteur, et une mystérieuse 8e personne, qui pourrait être un représentant de la famille Agalarov (qui a contacté Donald Trump Jr via l’agent Rob Goldstone).
Donald Trump était-il au courant ? C’est la question centrale. Le président américain a indiqué à Reuters qu’il avait été mis au courant de la rencontre « deux ou trois jours » avant la publication de l’article du New York Times, la semaine dernière. Mais en route pour Paris, à bord d’Air Force One, il a changé sa version, affirmant que le meeting avait « peut-être » été mentionné avant, sans qu’il soit au courant que des informations compromettantes sur Clinton aient été proposées.
Le doute est permis. Quelques heures après que la rencontre a été confirmée par email, Donald Trump promet un discours « pour la semaine prochaine, sans doute lundi, où on va discuter de tout ce qui se passe avec les Clinton », notamment des accusations de corruption contre leur fondation. « Hillary a fait du département d’Etat en son propre hedge funds », accuse Trump. Mais selon Donald Trump Jr, le meeting « n’a rien donné ». Et la conférence de presse promise n’a jamais eu lieu. En revanche, 6 jours plus tard, Guccifer 2.0 – un alias regroupant des hackers employés par le Kremlin, selon la CIA – publie un document financier volé sur les serveurs du parti démocrate. Une coïncidence n’est pas exclue, mais la chronologie, et les versions qui n’arrêtent pas de changer, devraient sans doute intéresser le procureur spécial Robert Mueller.
22/07/2017 >> The Washington Post révèle que les services de renseignement ont intercepté des conversations dans lesquelles l'ambassadeur de Russie, Sergueï Kisliak, dit avoir eu des contacts avec Jeff Sessions pendant la campagne électorale. Lors de son audition devant le Sénat, Sessions avait nié toute ingérence.
01/08/2017 >> Le Washington Post affirme que Trump aurait dicté à son fils Jr. le récit qu'il a livré de sa rencontre avec l'avocate Natalia Veselnitskaya.
30/10/2017 >> Paul Manafort, l’ancien directeur de campagne de Trump entre avril et août 2016, et un associé, Rick Gates, sont inculpés pour "complot contre les Etats-Unis", blanchiment d'argent, fausse déclaraion, non déclaration de comptes à l'étranger et diverses infractions financières. Selon The New York Times, le nom de Rick Gates apparaît sur des documents de sociétés domiciliées à Chypre par lesquelles Manafort aurait reçu des paiements en provenance d'Europe de l'Est.
Un troisième est impliqué: George Papadopoulos, chargé des questions de politique étrangère au sein de l'équipe Trump. Celui-ci reconnaît avoir menti aux enquêteurs du FBI et plaide coupable pour avoir tenté de cacher des contacts avec des intermédiaires russes détenteurs d'informations compromettantes sur Hillary Clinton. On lui aurait promis une remise de peine, voire l'amnistie, en échange d'une totale collaboration.
04/11/2017 >> Carter Page, un ex-conseiller de Trump en politique étrangère, admet, contrairement à ce qu'il avait affirmé jusque-là, avoir avoir eu un "bref" contact avec un vice-Premier ministre russe, Arkadi Dvorkovitch, durant un voyage "privé" à Moscou en juillet 2016.
01/12/2017 >> Michael Flynn est inculpé pour avoir menti au FBI dans l'affaire russe. Il plaide coupable et accepte de coopérer avec la justice.