Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Le coup d'Etat par procuration de Campaoré

Publié le 17/09/2015 à 18:42 par monde-antigone


17 septembre - Les putschistes du RSP démettent le président de transition; le gouvernement est dissous.
- Le général Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de Compaoré, est placé à la tête d'une junte qui se fait appeler Conseil national pour la démocratie (humour africain). Il a annoncé un couvre-feu et la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans une déclaration télévisée, son porte-parole en treillis a promis "la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections libres et apaisées".
- Le général Diendéré est l'homme de confiance de Campaoré. Il est soupçonné d'avoir dirigé le commando qui a abattu le capitaine Sankara lors du coup d'Etat qui avait porté Compaoré au pouvoir en octobre 1987. Auparavant, il avait participé au putsch de 1983.
- Le coup de force semble avoir pour but de replacer le parti de Campaoré (le CDP) dans le jeu politique. Des proches de l'ancien président s'étaient vus empêchés de se présenter aux élections.
- Des tirs nourris ont été entendus au cours de la journée dans plusieurs quartiers de la capitale quadrillée par les militaires du RSP. On ne connait pas la situation en province.

- Le Balai citoyen et les partis politiques appellent à la résistance et à la désobéissance civile. Un ordre de grève générale a été lancé sur tout le territoire. Mais les manifestations sont loin d'être massives. Jusqu'à présent elles ont été dispersées par des "tirs de semonce".


Coup d’Etat au Burkina: Les violences ont fait au moins 10 morts et 113 blessés (hôpital)
AFP, aouaga.com - 19 sep 2015 [Actualisé]
http://news.aouaga.com/h/75553.html


OUAGADOUGOU - Les violences qui ont accompagné le coup d'Etat militaire commis jeudi au Burkina Faso ont fait au moins 10 morts et 113 blessés, a-t-on appris samedi de source hospitalière. Le dernier bilan fourni par le Centre Hospitalier Universitaire-Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou faisait état de six morts. Dans un communiqué diffusé samedi, les syndicats burkinabè évoquent quant à eux "au moins une vingtaine de morts par balles". [AFP]


16 septembre - Coup de force à Ouagadougou où des membres de la garde présidentielle (RSP) ont arrêté les responsables de la transition (président et ministres) à quelques jours des élections.
- Des coups de feu ont été entendus aux abords du palais présidentiel. Les programmes de la radio sont interrompus.
- La Commission des réformes avait recommandé lundi la dissolution de ce corps d'élite fidèle à l'ancien président Compaoré (Voir l'article juste en dessous et daté de la veille). Le putsch serait une réaction à la menace d'être mis sur la touche.
"L'ensemble du gouvernement, dont le Premier ministre, et le président, sont prisonniers d'un groupe de soldats de la garde présidentielle", a dit une source militaire. "Pour le moment, ils n'ont rien exigé", a-t-elle aussi ajouté. [AFP]


15 septembre

Burkina: La dissolution de la garde prétorienne de l'ex-président recommandée
AFP, La Voix de l'Amérique - 15 sep 2015
http://www.voaafrique.com/content/burkina-dissolution-garde-pretorienne-ex-president-recommandee/2964210.html


La Commission nationale de réconciliation et des réformes (CRNR) a recommandé lundi la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir fin octobre 2014 par la rue. La CRNR a aussi préconisé un référendum sur une nouvelle Constitution. "Nous recommandons de dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dans le cadre de la refondation de l'armée", a déclaré Mgr Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso lors de la présentation du rapport après 6 mois de travail de la CRNR, qui avait été mise en place après l'insurrection anti-Compaoré. La commission demande de confier désormais la protection du chef de l'Etat à une "unité d'élite" de la gendarmerie et de la police.

Le RSP, garde prétorienne de quelques 1.300 hommes, considéré comme la troupe la mieux formée de l'armée burkinabè, était considéré comme le bras séculier de l'ex-dirigeant. Fin juin, le RSP avait provoqué une brève crise politique en exigeant la démission du Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, également n°2 de ce régiment, dont il avait demandé publiquement la dissolution "pure et simple" avant d'y renoncer. Une partie de la société civile réclame sa dissolution depuis plusieurs mois.

La CRNR est aussi favorable à la convocation d'un référendum le 31 janvier en même temps que les élections municipales en vue d'adopter une nouvelle Constitution qui supprimerait la peine de mort et rendrait obligatoire le service militaire. Cette Constitution devrait également rendre imprescriptibles les crimes environnementaux, limiter les membres du gouvernement à 25 ministres et étendre la compétence des juridictions de droit commun aux crimes et délits commis par le chef de l'Etat et ses ministres dans l'exercice de leurs fonctions. Elle devrait également supprimer l'amnistie accordée aux anciens chefs d'Etat.

Dans son rapport de 142 pages, la Commission, soulignant une "ineffectivité" de l'indépendance de la Justice, a notamment "répertorié 145 personnes tuées depuis 1960 soit dans l'exécution des coups d'Etat, d'assassinats politiques, de décès suite à des bavures ou actes de tortures, de disparus suite à des enlèvements ou à des interpellations ou de morts suspectes". Le Burkina Faso est dirigé depuis la chute de Blaise Compaoré par des autorités intérimaires, constituées du président Michel Kafando et du Premier ministre Zida. Elles doivent rendre le pouvoir à l'issue d'élections présidentielle et législatives le 11 octobre.


EDIT (20 septembre 2015)


Burkina Faso: Les jeunes ouagalais prêts à la résistance
RFI - 20 sep 2015
http://www.rfi.fr/afrique/20150920-burkina-faso-jeunes-ouagalais-prets-resistance-manifestation-sankara-rsp


Alors qu’à l’hôtel Laico se jouent les transactions politiques, les actions des jeunes se préparent dans la rue et dans les maquis. Les jeunes de Ouagadougou ne semblent pas prêts à accepter ce coup d’Etat. Ils réfléchissent à différents types d’actions même si la police tire à balles réelles.

La déclaration du chef d’état-major qui prend ses distances avec les putschistes n’a pas laissé les Ouagalais indifférents. Au bord des rues ou dans les maquis, ils sont nombreux a appelé l’armée régulière à réagir. « Nous appelons les responsables de l’armée burkinabé à prendre leurs responsabilités, à prendre des engagements parce qu’ils ont prêté serment de protéger la population. L’occasion est là, ils n’ont qu’à nous montrer qu’ils nous défendent » harangue ce premier. Le sankarisme en bandoulière, certains veulent croire que l’armée ralliera le peuple contre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). « Ceux qui ont tué notre père, le père de la révolution Thomas Sankara, qu’ils sachent que les enfants de Thomas Sankara ont grandi. Donc tout ce qu’ils font, ça ne passera pas », prévient ce second avec tout autant de ferveur.

Dans le quartier des 1.200 logements au bord de la route des jeunes sont attablés à l’ombre d’un maquis. Garçons et filles commentent la situation. Ici, personne ne soutient le général Diendéré désigné ennemi public n°1. « C’est vraiment l’anarchie que monsieur Gilbert Diendéré veut. On ne va pas nous soumettre à ses désirs. C’est un criminel de guerre, nous le savons. Il a soutenu Blaise Compaoré que nous avons chassé. Si dans son propre village, sa maison a été brulée, je ne pense pas qu’il pourra soumettre le Burkina Faso. Vraiment, qu’il s’en aille ».

Fasse aux armes et à la répression les jeunes sont prudents. Mais s’il est parfois difficile de manifester, il leur reste d’autres options. « La solution c’est de suivre les mots d’ordre des partis politiques sur internet, on arrive un peu à suivre ce qu’ils disent. On va essayer de lutter à notre manière pour essayer de lutter à notre manière pour ne pas leur rendre la tâche facile. C’est tout ce qu’on peut faire. On va paralyser le pays et je ne pense pas qu’ils tiendront longtemps », explique ce jeune homme.

Les rues du quartier sont jonchées de pierres et de pneus brûlés parfois de barricades de branchages où paissent quelques chèvres. Les jeunes sont déterminés malgré les tirs à balles réelles et malgré les morts. « Ce n’est plus une histoire de peur, c’est une histoire de courage. Pour l’instant nous on n’a plus peur on va manifester. Ils ont les armes, nous on a le peuple avec nous. Nous on va les affronter. » La mobilisation continue donc. « La patrie ou la mort, nous vaincrons », affirme l’un d’entre eux.

20/09/2015 >> Les médiateurs de la Cédéao proposent la restauration des institutions de transition et le retour du président Kafando en échange de l'amnistie pour les putschistes. Le projet d'accord préconise de poursuivre le processus électoral et de valider les cadidatures des proches de Campaoré aux élections qui pourraient avoir lieu le 22 novembre.

23/09/2015 >> La phrase du jour: « Le putsch est terminé, on n'en parle plus » (Gilbert Diendéré, général putschiste)
Les putschistes se retirent de Ouagadougou. Kafando retrouve son fauteuil de président.

25/09/2015 >> La garde présidentielle est dissoute par les autorités de transition tout juste rétablies.

29/11/2015 >> Le Burkina ne tourne pas la page des années Campaoré. Roch Kaboré, ancien dauphin et cacique du régime  est élu dès le 1er tour de la présidentielle. Il a été Premier ministre de 1994 à 1996 puis président de l'Assemblée nationale de 2002 à 2012.

30/12/2015 >>
Salif Diallo, ex-bras droit de Compaoré, est élu président de la nouvelle assemblée nationale du Burkina. Il devient la 2ème personnalité de l'Etat.