Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Grèce, chronique d'un effondrement (2016-2019)

Publié le 07/07/2019 à 23:55 par monde-antigone


Compilation de notes sur la Grèce au jour le jour

 
7 juillet 2019 - Résultats des législatives (%)  >> sièges / Majorité 151 sièges
Nouvelle Démocratie (droite):  39,8 %  >> 108 + 50 (bonus) = 158
Syriza (gauche déradicalisée):  31,5 %  >> 86
KINAL (social-démocrate, ex PASOK):  8,1 %  >> 22
KKE (PC stalinien):  5,3 %   >> 15
Solution grecque (nationaliste):  3,7 %  >> 10
DIEM25 (pan-européen, Varoufakis):  3,4 %  >> 9
Aube dorée (néo-nazi):  2,9 %  >> pas de siège
Abstention: 42,7 %

Jour d'élections. La Grèce n'est pas sortie de la crise et n'est pas prête d'en sortir. Sa croissance est anémique, toujours sous surveillance stricte des créanciers. Son taux de chômage de 18 % est le plus élevé de l'UE, atteignant même 40 % chez les jeunes, malgré les bas salaires qui étaient censés attirer les investisseurs. Sa dette publique est supérieure à 180 % du PIB, à un niveau sensiblement plus élevé qu'au début de la crise, quand la troika et ses "hommes en noir" juraient que les programmes d'"aide" allaient la réduire de moitié.

C'était la 3e fois depuis les élections européennes du 26 mai qu'on votait en Grèce. L'abstention (pourtant interdite) s'était élevée à 58 % lors du 2e tour des régionales début juin. Elle est restée relativement stable pour ce scrutin. Syriza ne séduit plus. L'abandon de la cravate s'est même étendu à ses adversaires. Depuis 2010, toutes les formations, exceptés les staliniens et les néo-nazis, ont conduit les programmes d'austérité.

Le recul d'Aube dorée est contrebalancé par l'arrivée au parlement d'un nouveau parti ultra-nationaliste pro-russe, la Solution Grecque, dirigé par un ancien journaliste Kyriakos Velopoulos, qui capitalise sur la base de son opposition au nouveau nom de la Macédoine du Nord.

Le nouveau Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, le leader de la droite (Nouvelle démocratie), est le fils de l’ancien Premier ministre Konstantinos Mitsotakis (1990-1993). Sa sœur, Dora Bakoyanni, a été maire d’Athènes, et son neveu a toutes les chances de le devenir à son tour en septembre. C'est le retour au pouvoir des grandes familles.
Parmi les Premiers ministres de ces 30 dernières années, presque tous étaient issus de l’une de ces trois grandes dynasties familiales: Caramanlis, Papandreou et Mitsotakis qui ont détourné l'argent de l'UE, maquiller les comptes, jusqu'à faire plonger le pays dans la ruine. Des familles où la politique et les affaires sont étroitement liées. Les électeurs ont la mémoire courte.

A présent qu'Alexis Tsipras a fait le sale boulot que lui demandait l'UE, la droite peut revenir installer l'ordre. Le programme de Mitsotakis n'a rien de novateur: réduire les impôts pour attirer les investisseurs. Moins de rentrées fiscales... compensé comment ? C'est là que le bât blesse. Mitsotakis veut renégocier l'ensemble des engagements de l'Etat. L'UE n'est pas disposée à laisser faire. L'état de grâce sera de courte durée.

 
26 mai - Après la défaite de Syriza (25 %) contre la Nouvelle Démocratie (33 %) aux élections européennes, Tsipras annonce des législatives anticipées. Les mesures gouvernementales prises à la dernière minute qui visaient à alléger la pression fiscale et venir en aide aux retraités n'a visiblement pas suffi pour séduire un électorat lassé de la politique de rigueur.

14 janvier - Le parti souverainiste ANEL quitte le gouvernement pour protester contre le changement de nom de la Macédoine.

28 novembre 2018 - Nouvelle grève générale de 24h, à l’appel des syndicats staliniens GSEE (Fédération des travailleurs du privé) et PAME, contre la poursuite des politiques d'austérité: baisses des dépenses publiques et hausse de la fiscalité. Des perturbations ont affecté les transports en commun à Athènes ainsi que les liaisons ferroviaires et maritimes.

20 août - La Grèce quitte officiellement la tutelle de ses créanciers... mais elle reste soumise jusqu'en 2022 à une "surveillance renforcée", le nouveau vocable pour parler d'austérité.
Entre 2008 et 2018, les retraites ont baissé de 45 %, les salaires de 35 %. Sa dette est toujours aussi colossale. Elle s'élève à 178 % du PIB alors que les "aides" de la Troïka était censée lui permettre de l'épurer, ou au moins la réduire. Sans l'effacement en 2012 d'une partie de la dette privée, ce montant serait nettement supérieur à 200 %.
Rien n'a été résolu. La Grèce doit toujours 274 Mds € à ses créanciers. Elle devrait commencer à rembourser à partir de 2032. Ce sera impossible avec une croissance de 1,5 % et une démographie la plus basse de l'UE. Par ailleurs, la situation a encore le temps de se dégrader d'ici là, et la population n'aura peut-être pas la patience d'attendre et la jeunesse de grandir dans de telles conditions...

6 août - La Grèce reçoit un décaissement du Mécanisme européen de stabilité de 15 milliards € destinés à couvrir ses besoins de financement pendant 22 mois: 9,5 Mds pour la constitution de la réserve de trésorerie + 5,5 Mds au service de la dette. Après cette opération, la réserve de la trésorerie s'élèvera à 24 milliards €.

20 juin - Les créanciers entendent instaurer une surveillance étroite des finances du pays afin de parer à tout dérapage. Il s'agit en réalité d'un 4e programme d'austérité, sans, cette fois, le versement d'une "aide". Le 12 juin, le directeur général du MES, Klaus Regling, en visite à Athènes, a prévenu que ce programme de surveillance serait "plus serré et complet" que ceux qui ont été imposés à d'autres pays, en raison des prêts à rembourser.
Le FMI "s'inquiète" de la capacité de la Grèce à rembourser en respectant sur le long terme ses engagements concernant les excédents primaires (hors service de la dette) prévus par l'accord jusqu'en 2060, soit 3,5 % du PIB jusqu'en 2022 et 2,2 % du PIB entre 2022 et 2060. Seuls 5 pays européens ont réussi à avoir depuis 1945 une moyenne d'excédent primaire supérieure à 1,5% du PIB pendant plus de 10 ans. Et seule l'Italie y est parvenue dans un contexte de taux de chômage à 2 chiffres.

30 mai - Grève générale contre la mise en œuvre prévue en 2019 et 2020 de nouvelles coupes dans les retraites et de nouvelles hausses d'impôts. La veille, les taux à 10 ans grecs étaient brutalement remontés de 4,40 jusqu'à 4,95 %, en raison du coup de fièvre sur la dette italienne, avant de se stabiliser à 4,60 %

22 avril - Selon de hauts fonctionnaires de l'UE, la zone euro réfléchirait à un plan d'allègement de la dette de la Grèce tout en l'incitant à s'en tenir à une "trajectoire budgétaire prudente". Comment ? Plusieurs pistes sont évoquées.
La zone euro pourrait employer le reliquat non utilisé du dernier plan, le substituer aux prêts du FMI, ce qui aurait l'avantage d'être moins coûteux. La Grèce pourrait aussi se voir rétrocéder les bénéfices engrangés par les banques centrales de la zone euro sur leurs avoirs en dette grecque, tout en bénéficiant d'une prolongation des échéances de remboursement. Mais pour libérer la Grèce de toute forme de surveillance, les créanciers seraient tentés de lui demander de mettre en œuvre 88 réformes "définitives", un dernier memorandum pour la route... Ce serait cynique, mais ils en sont capables.
En théorie, une fois sortie de la procédure que lui a imposé la troïka depuis 10 ans, ce qui est prévu à partir du 20 août prochain après confirmation de l'eurogroupe le 20 juin, la Grèce pourra conduire sa propre politique économique et revenir se financer elle-même sur le marché obligataire. Elle sera néanmoins tenue de dégager des excédents primaires (qui ne tiennent pas compte du service de la dette - le paiement des intérêts) de 3,5 % du PIB, au moins jusqu'en 2022.
 
15 janvier - Le parlement entérine un projet de loi qui prévoit des réformes budgétaires, touchant à divers domaines (énergie, travail...), qui avaient été réclamées par les créanciers en échange du déblocage de nouvelles tranches d'"aide financière".

14 décembre 2017 - Le parlement adopte une loi qui restreint le droit de grève. Grâce aux "garanties" apportées par le dernier train de mesures d'austérité, la Grèce emprunte à moins de 2 % à 2 ans.

10 octobre - Les bénéfices réalisés depuis 2012 dans le cadre des rachats de dette grecque ont permis à la BCE de gagner 8 milliards d'euros.

30 septembre -  Selon des chiffres présentés par le ministère du Tourisme, la Grèce dépassera cette année les 30 millions de touristes, soit au moins 9 % de plus qu'en 2016, qui constituait déjà un record. Ah ! Le charme d'un pays pauvre !

25 septembre - L'UE met un terme à la procédure disciplinaire pour déficit excessif de la Grèce.

10 septembre - Tsipras déclare que la Grèce, en attirant de plus en plus d'investisseurs étrangers, est passée du "Grexit" au "Grinvest". C'est effectivement le résultat de la misère et des salaires faibles.

30 août - Le gouvernement grec présente un plan sur 3 ans de réforme de l'administration publique portant sur la réduction des effectifs et des coûts de fonctionnement.

18 août - Emportée par un élan d'optimisme, Fitch relève la note de la Grèce de "CCC" à "B-". Elle dit s'attendre à des mesures d'allègement de la dette par l'UE en 2018...

25 juillet - Pour la première fois depuis 2014, la Grèce émet des obligations afin, selon le ministère des Finances, de tester le marché avant son retour espéré en 2018, une fois que le programme UE-BCE-FMI aura pris fin. L'État grec avait chargé les banques BNP, Bank of America, Merrill Lynch, Citigroup, Deutsche Bank et HSBC de procéder à l'émission d'une obligation à 5 ans à un taux d'intérêt de 4,75 %, inférieur à celle effectuée par le gouvernement Samaras à 4,95 %. Finalement 3 milliards € de titres ont été soucrits à 4,625 %. Cette adjudication intervient après que S&P a annoncé le relèvement prochain de la perspective de la note d'emprunt de la Grèce.

15 mai - D'après l'Autorité des Statistiques Elstat, le PIB de la Grèce a reculé de 0,1 % par rapport au précédent trimestre, et de 0,5 % par rapport au 1er trimestre 2016. La croissance avait été nulle en 2016. C'est un revers pour le gouvernement Tsipras qui avait promis la reprise de la croissance pour... le 2e semestre 2016.
Le énième plan d'austérité (ou "4e memorandum") réclamé par les créanciers augmentera un peu plus le poids d'une dette insoutenable depuis longtemps et qui ne sera jamais remboursé (malgré les efforts de Tsipras pour obtenir son allègement). Le FMI, dont les projections sont toujours portées par l'optimisme, prévoit que l'endettement atteindra bientôt 200 % du PIB. Ce plan finira d'enfoncer la Grèce dans la misère en étouffant une demande intérieure dejà réduite à presque rien.

1er mai - Le gouvernement Tsipras accepte de légiférer pour 3,6 milliards € d'économies supplémentaires pour 2019, et 2020. Ces mesures consistent en une 14e diminution des retraites, de 9 % en moyenne, et une énième hausse d'impôts, y compris sur les très faibles revenus, par l'abaissement du seuil d'imposition annuel à 5.900 €. Ce nouveau plan d'austérité permettra, en débloquant le versement d'une nouvelle tranche des prêts consentis en 2015, d'écarter tout risque de défaut en juillet quand Athènes devra rembourser plus de 7 milliards € de créances. Tsipras s'est engagé publiquement, dans la perspective des législatives de 2019, à ne pas mettre en œuvre ces mesures sans avoir obtenu, en échange de sa "bonne volonté", une feuille de route pour un allègement de la dette de la Grèce.

20 février - Pour se conformer à la demande des créanciers qui réclament un excédent primaire (hors dette) de 3,5 % (!!) pour 2018 et 2019, le gouvernement grec s'engage à réaliser des nouvelles "réformes" qui concerneront les retraites, les impôts et le marché du travail. D'après le commissaire européen Pierre Moscovici, les "efforts" à réaliser correspondront à 2 % du PIB.

9 février - L'état des lieux de l'économie grecque que dresse le FMI dans son dernier rapport est si inquiétant que les membres contributeurs du Fonds deviennent réticents à participer au plan d'"aide" de 86 milliards d'euros sur 3 ans (2015-2018).

29 janvier - Le groupe de presse Lambakis (DOL), dans l'impossibilité d'assurer le remboursement de sa dette de 99 millions €, annonce l'arrêt de parution du quotidien Ta Nea (le plus gros tirage du pays) et de l'hebdo To Vima.

28 janvier - « La dette grecque est totalement intenable. Même avec une application pleine et entière des réformes approuvées dans le cadre du programme[d'aide], la dette publique et les besoins de financement vont devenir explosifs sur le long terme », écrit le FMI dans un rapport obtenu vendredi 27 janvier par l'AFP. La dette du pays atteint désormais 176 % du PIB.

14 décembre 2016 - Les mesures d'allègement de la dette grecque sont  suspendues après l'annonce par le Premier ministre Tsipras de mesures sociales sur les petites retraites (13e mois) et un report de la hausse de la TVA dans les îles où s'entassent les migrants.

11 décembre - Le parlement, à la demande des créanciers, adopte à une courte majorité (152 voix contre 146) de nouvelles mesures d'austérité visant à réduire encore davantage les salaires et augmenter les taxes. Le projet de loi budgétaire 2017 a été calculé pour rapporter 1,07 milliard € d'impôts nouveaux touchant les voitures particulières, les services de téléphone, de télé payante, le carburant, le tabac, le café, la bière, etc. Parallèlement les dépenses publiques diminueront de 5,7 milliards €. Un programme de privatisation est censé rapporter 2 milliards €, dont 1,2 provenant de la vente des aéroports régionaux.
La dette publique grecque devrait être stable cette année, à 315 milliards €, soit 180 % du PIB.

5 décembre - Les ministres des Finances de la zone euro s'accordent sur des mesures d'allègement "de court terme" de la dette grecque concernant les taux et les maturités. Ces mesures n'auront cependant aucun impact sur le montant global de la dette en 2016

24 mai - Accord entre Athènes, l'UE et le FMI. La Grèce en reprend pour un nouveau plan de 10,3 milliards €. Le FMI a déjà averti qu'il attendait "plus de garanties" avant de consentir à des "mesures d'allègement de la dette", en fait une restructuration qui s'étalerait sur des décennies.

22 mai - Le parlement adopte le projet de loi qui prévoit un "mécanisme de correction automatique", baptisé "Koftis" ("pince coupante" en grec), en cas de dérapage budgétaire, et d'autres mesures destinées à accélérer les privatisations et augmenter les taxes indirectes. Le gouvernement espère que ces mesures de rigueur réclamées par les créanciers permettront le déblocage du prêt de 5,4 milliards d'euros en échange de ce qui n'est même pas le début d'une promesse d'allègement de la dette.

19 mai - Selon le Wall Street Journal, le FMI proposerait un moratoire jusqu'en 2040 de tous les remboursements de la Grèce, puis leur étalement entre 2040 et 2080 ! 

8 mai - Le parlement adopte une "réforme" des retraites et des impôts réclamée par la troïka. Toute la journée des milliers de personnes manifestent autour du parlement à l'appel du KKE/ PAME. Heurts en soirée.

29 avril - Et voilà qu'on se remet à parler de la Grèce et d'un nouveau possible Grexit ! Rappelez-vous, on s'était quitté le 13 juillet 2015 sur l'acceptation par Tsipras d'un plan de 86 milliards d'euros en échange d'un nouveau memorandum (le 3e depuis 2010) comprenant un ensemble de "réformes": hausse de la TVA, recul de l'âge de départ à la retraite, etc. Cela devait permettre d'"économiser" 5,4 milliards €, une somme dérisoire par rapport à une dette estimée à 180 % du PIB ! Depuis la Grèce a reçu 26 milliards € (qu'il faudra rembourser), mais le versement de la prochaine tranche est conditionné aux 2,6 milliards € de mesures qui restent à imposer à la population pour atteindre les objectifs budgétaires qui lui ont été assignés pour 2018. Or le gouvernement dont la cote de popularité ne cesse de dégringoler dans les sondages traine des pieds et hésite à mettre en oeuvre ces mesures pour ne pas se rendre encore plus impopulaire et renforcer l'opposition de droite. Le ton monte donc ces derniers jours entre la Grèce et l'UE. En outre, le FMI exprime ses "désaccords" avec l'UE à propos d'un éventuel allègement de la dette. L'Allemagne y est toujours farouchement opposée alors que la communication du FMI est nuancée. Le Fonds qui qualifie la ligne allemande d'"irréaliste" laisse la porte ouverte à la perspective de négocier et réaménager la dette sur le très long terme. Mais c'est évidemment très psychologique. La troika recherche le meilleur moyen de faire avaler de nouveaux sacrifices.

14 avril - Le président du Mécanisme Européen de Stabilité, Klaus Regling, rejette toute annulation, même partielle, de la dette. La seule hypothèse envisagée est un réaménagement modéré ou "reprofiling" dans la ligne de l’accord conclu précédemment entre la troïka et le gouvernement Samaras. Ce "reprofiling" consiste d'une part en un allongement du remboursement avec la fixation d’un plafond annuel de 15 % du PIB, et d'autre part en un ajustement des taux qui garantira que les créanciers seront payés jusqu’au dernier euro et que le poids de la dette se reportera sur plusieurs générations.

1er avril - Le parlement adopte les modalités de renvois de migrants prévues dans l'accord entre l'UE et la Turquie.

 4 mars - Pour la 7e année consécutive le PIB grec a encore reculé en 2015. Selon les estimations du service des statistiques, la baisse serait de 0,2 %. La consommation intérieure n'est pas repartie, mais la fréquentation touristique record a permis de limiter la casse. Toutefois depuis plusieurs mois la Grèce supporte le poids financier de l'accueil des migrants venus de l'autre côté de la mer Egée.

9 février - L'indice de la bourse grecque a chuté de 50 % en 3 mois.

4 février - Grève générale et manifestations contre la réforme des retraites et la hausse des cotisations sociales. 50.000 manifestants à Athènes. La réforme fait passer le montant maximum des retraites de 2.700 à 2.300 € et fixe la pension de base à 384 € /mois.

31 octobre  2015 - La BCE estime à 14,4 milliards € maximum les besoins de capitaux des banques grecques. Alpha Bank, Eurobank, NBG et Piraeus Bank ont jusqu'au 6 novembre pour présenter un plan de refinancement à l'autorité européenne de supervision sous l'égide de la BCE. Elles devraient faire appel à des capitaux privés pour couvrir leurs besoins. Les banques grecques se sont considérablement affaiblies en raison de la fuite des capitaux pendant le 1er semestre.

17 octobre - Le parlement vote de nouvelles mesures d'austérité portant, entre autres, sur la hausse de la TVA à 23 % (à l'exception de quelques services), la baisse de 11 % des pensions de retraite (alors qu'elles ont déjà baissé de 45 % depuis 2010) et le recul de l’âge de la retraite à 67 ans.

20 septembre - Tsipras remporte sa 3e élection de l'année. Il reforme un gouvernement avec ses alliés souverainistes d'ANEL pour mettre en œuvre un 9e plan d'austérité en 6 ans. L'UE salue la victoire de la résignation.
Estimations (%)  >> sièges / Majorité 151 sièges
Syriza (gauche déradicalisée): 35,4 %   >> 95 + 50 (bonus) = 145
Nouvelle Démocratie (droite): 28,1 %   >> 75
Aube Dorée (néo-nazi): 6,9 %   >> 18
Pasok (social-démocrate): 6,2 %   >> 17
KKE (stalinien): 5,5 %   >> 15
To Potami (centre droit): 4,0 %   >> 11
ANEL (souverainiste): 3,6 %   >> 10 majorité gouvernementale
Union des centristes: 3,4 %   >> 9
Unité populaire (ex-Syriza): moins de 3 %   >> 0
Abstention: 43,4 % + 2,4 % blancs

27 août - La présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou, est nommée Première ministre par intérim. Elle sera chargée d'expédier les affaires courantes jusqu'aux élections de septembre.

21 août - Au moins 25 députés "frondeurs" de Syriza s'en vont constituer un nouveau parti "anti-austérité", Unité populaire. Il sera dirigé par l'ancien ministre de l'Environnement et de l'Energie, Panagiotis Lafazanis. Son logo: OXI avec le drapeau grec dans le O et le drapeau rouge au sommet du I. Parmi ses objectifs, en plus du refus de l'austérité, la sortie de l'OTAN et la rupture des accords entre la Grèce et Israël.

20 août - La Grèce rembourse les 3,4 Mds € à la BCE. Tsipras annonce sa démission dans la soirée. Des élections anticipées seront organisées dans un mois, le 20 septembre (?).

18 août - Le gouvernement grec approuve la cession, pour une durée de 40 à 50 ans, de la gestion de 14 aéroports régionaux, dont ceux de Thessalonique et de10 îles touristiques, au consortium allemand Fraport-Slentel, pour un montant de 1,23 milliard d'euros. Ce montant constitue le premier apport au fonds de 50 milliards d'euros supervisé par les créanciers.
Les entreprises européennes, chinoises, russes, etc. récoltent les fruits des accords de Bruxelles en achetant à prix bradés des pans entiers de l'économie et des infrastructures grecques. 

14 août - Le Parlement grec entérine l'accord pour un "plan d'aide" de 86 milliards d'euros sur 3 ans par 222 voix pour, 64 contre et 11 abstentions. 32 députés Syriza ont voté contre, 11 se sont abstenus, tandis que 3 autres ont voté oui sur le texte général et non sur des mesures particulières. En tout, 45 défections, soit un nombre supérieur à ceux des précédents votes des 15 et 23 juillet. 

13 août - Le PIB de la Grèce a augmenté de 0,8 % au 2e trimestre selon l'agence des statistiques ELSTAT. Cette croissance contredit les 2,3 % de baisse que prévoyait Bruxelles. Cela s'explique par le fait que les consommateurs ont vidé leurs comptes en banque et se sont rués dans les magasins, utilisant les biens de consommation comme d'une épargne. Ainsi les immatriculations de voiture ont bondi de 9 %, les ventes au détail de 4 %. Avec une consommation domestique qui pèse pour 70 % du PIB, le résultat de cette "consommation de crainte" est forcément spectaculaire.

3 août - La Bourse d'Athènes rouvre après 5 semaines de suspension et plonge d'entrée à - 16 % après une ouverture à - 23 %. Les banques perdent 30 %.

30 juillet - Syriza décide d'un congrès extraordinaire en septembre. D'après Tsipras, des élections anticipées pourraient être organisées au cas où la majorité du parti se rangerait en faveur de "l'accord" avec les créanciers ou encore s'il ne pouvait pas s'appuyer sur une majorité parlementaire.

28 juillet - Les pénuries de produits de première nécessité s'amplifient. Le contrôle des capitaux empêche les commerçants et les entreprises de payer leurs fournisseurs à l'étranger. Le correspondant du Figaro rapportait dimanche que les containers s'accumulaient sur le terminal 1 du Port du Pirée. Le 29 juin dernier (avant le défaut, avant le référendum), il y en avait déjà 5.200 entassés. Il faudra du temps avant que les quais soient vidés. La Grèce importe la plus grande partie de ses besoins (aux environs de 80 % je crois, mais ça demande à être précisé...)

27 juillet - Les "hommes en noir" de la troïka sont arrivés à Athènes. Mais, à vrai dire, on parle surtout du "plan B" de Varoufakis qui a été révélé dans une téléconférence avec des responsables de fonds spéculatifs, et dont les morceaux choisis ont été publiés dimanche par le quotidien Kathimerini. On y apprend que Varoufakis envisageait de mettre en place un "système bancaire parallèle" sans éveiller les soupçons du représentant de la troïka qui supervisait la direction générale des impôts. Il s'agissait ni plus ni moins de pirater le logiciel de l'administration fiscale, carrément !... et de créer des comptes secrets reliés au numéro fiscal de chaque contribuable afin, le moment venu, de transférer des fonds, en cas de faillite ou de Grexit, de ces comptes vers les entreprises créancières de l'Etat. Finalement, le système a été abandonné... faute d'un effectif suffisant pour le mettre en place. C'est délirant mais c'est vrai, confirmé par l'intéressé et rapporté par des journaux sérieux... Pour qui en douterait encore, pour gouverner, il faut savoir magouiller !

26 juillet - Le gouvernement met en circulation des cartes d'alimentation. Les aides apportées par l'Eglise et les municipalités ne suffisent plus. Mais une solidarité s'organise à la base. Des associations fournissent des douches et des générateurs à ceux qui n’ont ni eau ni électricité. Venetis, une chaine de boulangerie industrielle, distribue gratuitement le tiers de sa production. De plus en plus de gens tentent de se nourrir en faisant les poubelles ou font leur marché le soir, quand les prix se mettent à baisser. Les chiens et chats de compagnie sont abandonnés...

24 juillet - La Grèce demande officiellement un nouveau crédit au FMI. Par cette annonce, le ministre grec des Finances déroule le tapis rouge aux experts de la troïka qui sont attendus à Athènes dans les prochains jours. Ils doivent finaliser le contenu du 3e "plan d'aide" dont le principe a été accepté à Bruxelles. Ce plan, estimé entre 82 et 86 milliards €, pourrait être réévalué à plus de 100 milliards en raison de l'actuel effondrement de l'économie.

23 juillet - Le Parlement adopte les mesures par 230 voix contre 63 et 5 abstentions. Moins de défections que la dernière fois chez Syriza (31 + 5). Varoufakis a voté pour. On s'achemine vers un gouvernement d'union nationale. La Grèce n'a plus les moyens financiers d'organiser une élection anticipée.

22 juillet - Le Parlement se prononce sur un nouveau train de mesures réclamées par les créanciers et qui concerne les systèmes bancaire et  judiciaire. J'en ai retenu une: la saisie des logements dont les propriétaires n'ont pas remboursé leurs prêts. Syriza veut faire voter ça !
D'après Reuters, la BCE aurait réhaussé à près de 91 milliards € le plafond de fourniture des liquidités d'urgence aux banques grecques. Hier soir, S&P avait relevé de 2 crans, à "CCC+", la note de la Grèce après l'"accord" conclu à Bruxelles. Cette note est assortie d'une perspective "stable".

19 juillet - Les banques vont rouvrir lundi suite à un décret du gouvernement. Les restrictions sur les retraits seront légèrement assouplies à 420 € /semaine  La TVA passera de 13 à 23 % pour une série de produits de première nécessité et de services. Des experts de la troïka sont attendus à Athènes pour faire un état des lieux après 3 semaines de paralysie. D'après le journal Avgi, Tsipras, qui parait de plus en plus abattu, pourrait démissionner si le nombre de défections augmentait.

18 juillet - Tsipras procède à un remaniement ministériel sur 10 portefeuilles. Tsakalotos reste en fonction aux Finances.
La Grèce va recevoir un versement d'urgence de 7 milliards d'euros qui va immédiatement être consacré à honorer le remboursement de 4 milliards à la BCE et à effacer les retards de paiement au FMI. A première vue, on pourrait résumer ça par: "je te prête 7 milliards pour que tu puisses me les rendre aussitôt". Mais ce sont des factures anciennes qui sont acquittées avec ce nouveau prêt... qu'il faudra rembourser plus tard avec les intérêts et moins de revenus.. Conclusion: le fardeau est encore plus lourd. C'est un système aberrant !

16 juillet - La BCE a relevé de 900 millions d'euros par semaine le plafond des prêts d'urgence accordés aux banques grecques. Lors de sa conférence de presse, Mario Draghi a déclaré que la réduction du poids de la dette grecque était « indiscutable », en ajoutant que la question était de savoir quelle serait la meilleure forme allègement. Mais il a précisé qu'il n'était pas question pour son institution d'abandonner une partie de ses propres créances.
La nuit dernière, le Parlement grec a validé en temps voulu "l'accord" de Bruxelles par 229 voix contre 64 (dont 32 venant de Syriza) et 6 abstentions (toutes de Syriza) + 1 absent.

15 juillet - Des affrontements sont produits entre 20h et 21h devant le parlement, gaz lacrymogène contre cocktails molotov. D'après Okeanews, le drapeau grec a été brulé ainsi qu'un véhicule de la chaine ANT1. Il y a eu quelques arrestations. En fin d'après-midi, les forces anti-émeute avaient envahi le centre d'Athènes et encerclé les abords du parlement alors que prenait fin une manifestation syndicale de PAME. Le vote de validation du mémorandum doit avoir lieu avant minuit
En fin de matinée, le comité central de Syriza a rejeté l'accord avec les créanciers d'une courte majorité (107 voix sur 201). La ministre adjointe des Finances a démissionné... et elle ne devrait pas être la dernière.
Hier soir à la télévision grecque, Tsipras a fait profil bas: « J'assume mes responsabilités pour toute erreur que j'ai pu commettre. J'assume la responsabilité d'un texte auquel je ne crois pas mais que j'ai signé pour éviter un désastre au pays » a-t-il expliqué.

14 juillet - Les huissiers de l'UE qui tentent d'estimer la valeur du patrimoine grec pour constituer le fonds de 50 milliards ont du mal à trouver quelque chose qui ne soit pas pourri, hypothèqué ou libre de tout obstacle juridique ! Hahahaha !!
Dans l'indifférence générale, la Grèce a fait une nouvelle fois défaut hier soir à minuit sur un remboursement de 456 millions d'euros au FMI. Elle devra toutefois rembourser d'ici au 20 juillet près de 3,5 milliards d'euros à la BCE pour éviter l'asphixie de ses banques.

13 juillet 2015 - Le jour d'après.
La phrase du jour: « Avec un pistolet sur la tempe, n'importe qui serait d'accord » (une source gouvernementale grecque citée par la RTBF).