Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Compilation des bulletins de santé, été 2015

Publié le 27/09/2015 à 20:00 par monde-antigone

 
27 septembre 2015 - Les marchés sont toujours sujets partout, mais un peu plus au Japon, à des variations importantes tant à la baisse qu'à la hausse. Le scandale Volkswagen a plombé les valeurs de l'automobile et des secteurs associés (métaux, électronique) en début de semaine. Mais jeudi soir la tendance s'était inversée après le "probablement" de Yellen au sujet d'un relèvement des taux de la Fed "avant la fin de l'année... qui contredisait son discours une semaine plus tôt... mais la malheureuse n'a pas fini de se contredIre avant d'activer le QE4. L'actualité a fait passer au second plan le numéro de clown de Draghi qui, par rapport à un contexte économique qui va en se dégradant avait affirmé mercredi ne "pas voir de risques majeurs pour la stabilité financière se matérialiser à l'heure actuelle". Le QE, ça fait planer...

Pour finir le trimestre, et comme il y a peu de changement par rapport à la semaine dernière, j'ai fait ce tableau des principales économies. Il contient les dernières mises à jour... mais il y en a quelques unes qui datent de décembre 2014

Pays........................S&P..... emprunt......prêt.......inflation...... dette/PIB.....croissance
100 SUISSE.............AAA.....- 0,08 %....- 0,75 %...- 1,40 %......34,20 %.......1,20 %
99   SUEDE..............AAA..... 0,67 %.....- 0,35 %...- 0,20 %.......43,90 %......3,30 %
99. ALLEMAGNE.....AAA......0,65 %......0,05 %......0,20 % ..... 74,70 %.......1,60 %
98. NORVEGE.........AAA .....1,49 % .....0,75 % .....2,00 % ..... 26,40 %...... 2,20 %
99. CANADA.............AAA..... 1,53 %.....0,50 %.....1,30 % ...... 86,50 %...... 1,00 %
94. ROYAUME-UNI.."AAA"... 1,84 % .....0,50 %.....0,00 %...... 89,40 %..... 2,60 % > surestimé
97. AUSTRALIE.......AAA .....2,69 % .....2,00 % .....1,50 %...... 28,60 %...... 2,00 %
98. PAYS-BAS.........AA+..... 0,83 % ..... 0,05 % ....0,80 %...... 68,80 %...... 1,80 %
97. ETATS-UNIS......AA+ .... 2,17 % ....0,25 % ......0,20 %.....103,00 % .... 2,70 % > truqué
89. FRANCE..........."AA"..... 1,05 % .... 0,05 % ......0,00 % ......95,00 %...... 1,05 %
88. ARABIE KS......"AA-".....f.islamiq.... 2,00 % .....2,10 % ....... 1,60 % ...... 3,80 %
83. COREE..............AA- .....2,16 % ......1,50 %......0,70 %.......33,80 %.......2,20 %
79. CHINE...............AA- .... 3,38 % ..... 4,60 %.... . 0,80 % ......41,05 % ......7,00 % > Hahaha ! n'importe quoi
77. JAPON...............A+ ..... 0,32 % ........... 0 % ......0,20 %.... 230,00 % .... 0,80 %
68. POLOGNE..........A- .......2,78 % .... 1,50 %.....-0,60 %.......50,10 % ..... 3,30 %
60. MEXIQUE..........BBB+....6,09 % .....3,00 %..... 2,60 % ......30,70 % ......2,20 %
60. ESPAGNE.........BBB .....2,04 % ....0,05 % ...- 0,40 %...... 97,70 % ......3,10 % > avec de la déflation et de la dette
59. ITALIE..............BBB-......1,80 % .....0,05 % .... 0,20 % .....132,30 % .... 0,70 %
47. INDE................BBB- .....7,72 % .... 7,25 %......3,65 % .......65,50 % ..... 7,00 % > très avantageux
50. AFRIQ. SUD....BBB-......8,43 %...... 6,00 %..... 4,60 % ......39,00 % ......1,20 %
45. INDONESIE......BB+.......9,22 % .....7,50 % .....7,20 % ......25,00 % ......4,65 %
43. TURQUIE........"BB+".....10,52 %......7,50 % .....7,15 %......33,00 % ......3,80 %  > surestimé
41. RUSSIE..........."BB+".....11,41 %....11,00 % ....15,80 %......17,90 % ....- 4,60 %
41. BRESIL..........."BB+".....16,43 %.... 14,25 % ... 9,50 % ......58,90 %......- 2,60 %
22. NIGERIA............B+.......14,75 %.....13,00 %.....9,30 % .....10,50 % .......2,35 %
20. ARGENTINE....SD....... défaut .. ....23,86 %.....14,70 % .....43,00 % ..... 2,30 %

NB: Les notations S&P entre guillemets sont avec "perspective négative".

- Top 5 des pays les plus inflationnistes: Venezuela, Soudan du sud (58 %), Corée du nord, Ukraine (52 %), Syrie (39 %)
[Le Venezuela et la Corée du nord ne fournissent plus de chiffres. Il faut s'en tenir aux estimations du FMI]
- Top 5 des pays les plus déflationnistes: Afghanistan (- 4,9 %), Liban (- 4,6 %), Zimbabwe (- 2,75 %), Chypre (- 2,7 %), Salvador (- 2 %)
- Top 5 des pays les plus en récession: Libye (- 21,8 %), Ukraine (- 14,6 %), Russie (- 4,6 %), Belarus (- 4,4 %), Brésil (- 2,6 %)


20 septembre 2015 - Les marchés se faisaient peu d'illusions jeudi sur les chances de la Fed de relever ses taux directeurs. Ils ont tout juste corrigé à la baisse: 200 points sur les 16.000 du Dow Jones, c'est négligeable. C'est sur les taux d'emprunt américains qu'on a vu le plus de mouvement. 10 minutes avant que la Fed fasse connaître sa décision (une fuite ???), le taux à 2 ans a brusquement chuté de 0,80 % à 0.67%, et le rendement à 10 ans est passé de 2.30 % à 2.18 %. Le Trésor emprunte même à 3 mois à taux négatifs !!... tout comme l'Espagne et l'Italie ! Et il y en a qui persistent à ne pas parler de déflation ?
Yellen est dans la nasse. Elle n'a cessé de répéter qu'elle relèverait les taux "avant la fin de l'année", et la presque dernière occasion de le faire est passée. Désormais, personne ne croit qu'il se passera quelque chose en octobre parce qu'aucune communication de presse n'est prévue. Il restera alors une ultime fenêtre de tir en décembre... Les économistes dans leur grande majorité se résignent à l'idée que les taux resteront à zéro jusqu'à l'année prochaine. Mais 2016 est une année électorale peu propice à une annonce spectaculaire. Et la Fed a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2017 et 2018...
Imaginez une voiture qui n'a plus d'amortisseurs lancée à pleine vitesse dans un champ de labour parsemé de nids de poules. Ce serait un miracle si elle ne se retournait pas. De toute façon, même si la Fed avait relevé ses taux de 0,25 %, cela n'aurait rien changé. Le système est mort. Tellement mort qu'en cherchant à le ranimer après 7 années de coma, la Fed risquerait de provoquer une panique planétaire. Frankenstein donnant naissance à un mort-vivant... Les banques centrales vont donc continuer à inonder les marchés de liquidités. La Fed sera sans doute obligée de lancer un QE4 illimité.
Avec toute cette histoire, la dégradation d'un cran mercredi de la note souveraine du Japon de "AA-" à "A+", par S&P est passée inaperçue. Le Japon qui accumule près de 250 % de dette/PIB enchaîne les résultats économiques catastrophiques. Pour compenser la baisse de leur pouvoir d'achat, les Japonais revendent leurs titres obligataires ainsi que les titres de leurs parents décédés aux banques qui gonflent leurs bilans et que la BoJ rachète. Fatalement il va arriver un moment où le pays ne pourra plus payer ses retraites sans tout faire exploser. D'après les algorithmes, cela devrait arriver entre 2018 et 2020.

13 septembre 2015 - Les marchés boursiers étaient extrêmement volatiles à une semaine du rendez-vous de la Fed. Le graphique suivi par l'indice Nikkei de lundi à vendredi résume à lui seul les grandes caractéristiques de la tendance boursière de ces derniers jours: Lundi: 17.860 / Mardi: 17.427 / Mercredi: 18.770 (+ 7,7 %) / Vendredi: 18.264. Des mouvements en dents de scie avec de fortes amplitudes... mais que personne n'est capable d'expliquer, si ce n'est par des conneries du genre "c'est en raison de l'indice de confiance des consommateurs" ! Hahahaha !! Idem pour les cours pétroliers du Brent: ils ont varié entre un plus haut à 49,61 $ et un plus bas à 47,58 $: - 2,11 %, - 3,99 %, + 3,97 %, - 3,92 %, + 2,75 %. Aucune variation n'a été inférieure à 2 % entre l'ouverture et la clôture; ce n'est guère habituel. La spéculation bat son plein mais les vendeurs et les acheteurs se répondent à tour de rôle. Il n'y a que 3 $ d'écart entre le Brent et le WTI. Avantage toutefois aux sceptiques à propos de la décision que devra prendre la Fed. Le léger repli du dollar a provoqué un mouvement d'achat sur des valeurs refuge, des obligations à court terme. Les "bulls" (acheteurs) et les "bears" (vendeurs) sont à couteaux tirés.
Les voix n'ont pas manqué pour mettre en garde la Fed sur les conséquences d'un relèvement des taux dans une conjoncture aussi pourrie. Aux exhortations du FMI et de la Banque mondiale se sont ajoutés les avertissements des Nobel "anti-austériens" Stiglitz et Krugman, les déclarations d'économistes éminents, et même celle de Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor et ancien candidat à la présidence de la Fed qui prend peut-être acte pour plus tard. Mais les partisans du relèvement sont aussi nombreux dans les milieux financiers à s'irriter de ces reports, à faire pression par tous les moyens possibles et à souhaiter que Yellen abatte enfin ses cartes.
Ce sera "la décision la plus importante du monde" comme le répète Soumier sur BFM Business. Jeudi avant 20h, les pubs vaudront très cher. Si vous n'avez pas CNBC, vous pourrez tout comprendre en observant la réaction des indices boursiers. Vert en cas de relèvement. Rouge: pas de relèvement. Le feu d'artifice promet d'être grandiose quelle que soit la décision. C'est beau le capitalisme. La misère de millions de gens se jouent sur quelques mots, et c'est en couleur !

6 septembre 2015 - La volatilité agite les marchés. Les variations sont importantes d'un jour sur l'autre. L'indice VIX, appelé indice de la peur, qui mesure le degré de panique, avait dépassé 40 le 24 août, il a encore fait une pointe à 32 lundi, alors que depuis des mois il rampait autour de 15. Les variations de 2 à 3 $ sur les cours du pétrole au cours d'une même séance sont aussi un signe d'inquiétude, à tel point que le NYSE qui régit la bourse de Wall Street s'est mise à activer à plusieurs reprises la règle 48 qui suspend les cotations avant l'ouverture.
Le stress qui s'est emparé des bourses ces derniers jours s'explique par le fait que personne n'est plus capable de dire ce qui se passe réellement en Chine actuellement. Les chiffres incohérents livrés par le bureau de la propagande alimentent la spéculation à la baisse comme à la hausse. Les autorités de Pekin ont fait le forcing mercredi afin de ne pas perturber le défilé militaire célébrant la capitulation japonaise de 1945. La bourse de Shanghai, grâce à des rachats considérables, a réussi à clôturer à seulement - 0,2 % après avoir ouvert à - 4 %. Les acteurs de marché ne cachaient donc pas leur anxiété avant une réouverture à hauts risques lundi faisant suite à 4 jours de fermeture. D'autant qu'à Tokyo, qui fonctionnait normalement vendredi, l'indice Nikkei était nettement dans le rouge.
En Europe, si l'intention de Draghi était de rassurer pour sa conférence de presse de rentrée (en plus, c'était son anniversaire), c'est raté. Rien dans ce qu'il a annoncé mercredi n'a permis de faire retomber la tension. La BCE a une nouvelle fois abaissé ses prévisions de croissance pour cette année ET les deux suivantes, De ce fait, il a laissé entendre qu'il pourrait étendre le QE au-delà de septembre 2016... « si nécessaire », bien entendu. Les problèmes ne sont donc pas prêts de se résorber ! Mais surtout, il a reconnu l'impact de la chute de l'économie chinoise sur l'inflation en Europe: « Nous pourrions voir des (chiffres) d'inflation négatifs dans les mois à venir » a-t-il déclaré, mais ce serait « des effets temporaires liés au prix du pétrole ». Ben voyons !... En août, la hausse des prix à la consommation est restée stable à 0,2 %, mais la BCE n'espère plus qu'une inflation de 0,1 % pour la fin de l'année.
Ainsi le fameux "alignement des planètes" (euro faible + dollar bas + taux négatifs) que les imbéciles d'économistes présentaient comme une configuration exceptionnelle permettant d'envisager une reprise durable s'avère n'être qu'un symptôme de plus de déflation et de dépression. Attachez vos ceintures et accrochez-vous aux branches, ça va secouer !

30 août 2015 - Encore une semaine très agitée qui peut se décomposer en 2 temps. Une grosse tourmente en début de semaine sur les marchés chinois et asiatiques, puis un retournement venu des Etats-Unis qui a permis de regagner tout ou une grande partie des pertes. Certains marchés ont même fini la semaine à un niveau supérieur à la semaine dernière ! Le dollar est remonté faisant prendre 5 $ au pétrole. La banque centrale de Chine a racheté des masses considérables d'actions, vendu des titres obligataires américains, peut-être européens pour arrêter l'hémorragie. La situation est loin d'être stabilisée mais les autorités chinoises font l'impossible pour que tout tienne jusqu'au 3 septembre, date de la célébration à Pékin du 70e anniversaire de la capitulation japonaise sur le front oriental.
J'ai déjà abondamment parlé de la Chine, je m'attarderai cette fois sur les interventions de certains membres éminents de la Fed à la veille du traditionnel rendez-vous des banquiers centraux à Jackson Hole ce week-end. Dans un entretien à la chaine CNBC mercredi, le vice-président de la Fed, Stanley Fischer, a reconnu que la volatilité des marchés, le ralentissement de l'économie chinoise et son impact sur le commerce de nombreux pays, en particulier en Extrême-Orient, "affecteraient le calendrier de la décision" concernant un relèvement des taux d'intérêt... mais il a minimisé les problèmes et indiqué qu'il s'attendait à ce que tout ceci "se calme assez rapidement". Il a estimé que la dévaluation du yuan avait provoqué une "petite appréciation" du dollar mais que son impact serait "faible". Il restait cependant prudent, sûr de "ne pas tout comprendre" (Hahahaha !), et attendant de voir ce qui allait se passer. Un de ses collègues, James Bullard, président de l'antenne de Saint Louis, lui a emboîté le pas, estimant que les secousses boursières n'allaient pas "changer la donne". Ces propos rassurants précisaient quelque peu ceux de William Dudley, président de la Fed de New York et considéré comme un proche de Yellen, qui avait affirmé la semaine dernière que la perspective d'une hausse de taux en septembre lui semblait "moins impérieuse qu'il y a quelques semaines". Les marchés avaient alors traduit qu'il n'y aurait pas de relèvement en septembre et que celui-ci n'interviendrait qu'en décembre.
Pour finir, le n°2 de la Fed s'est félicité du chiffre (bidon parce que l'inflation reste basse) de 3,7 % de la croissance américaine pour le 2e trimestre. Selon lui, l'économie américaine "marche vraiment bien". Tout indiquerait qu'elle serait "en train de revenir à la normale", mais, en bon banquier central qui doit satisfaire autant les optimistes que les pessimistes, il a tempéré son propos en ajoutant qu'il y avait encore du chemin à faire et qu'on n'était pas encore "au bout du compte". Dois-je rappeler qu'un relèvement des taux dans le contexte actuel reviendrait à dynamiter un barrage.
Toute la planète finance sera à l'écoute les 16 et 17 septembre pour la grande rentrée de Janet Yellen. Pour l'instant, elle enchaine les séances de fitness...

23 août 2015 - Les marchés boursiers ont à nouveau chuté en fin de semaine, entrainés par les mauvaises nouvelles en provenance de Chine. Le recul de la demande chinoise a fait plonger encore un peu plus les prix du pétrole sur la ligne des 40 $. Les autorités de Pékin avaient pourtant mis le paquet en injectant presque 100 milliards de dollars dans deux banques chargées d'accorder des prêts afin de stimuler l'activité économique, mais rien n'y a fait. L'indice de la bourse de Shanghai a perdu 7 % depuis la dévaluation du yuan, malgré le rachat par les fonds publics d'une partie de leur capital. Décidément la situation parait hors de contrôle...
Wall Street a connu sa pire semaine depuis 2011. L'indice élargi S&P500 a perdu 6 %, descendant sous la barre des 2000 pts, inquiétant de nombreux investisseurs. On attend de voir ce qui va se passer lundi, si la chute se poursuit où si une accalmie est envisageable. En dernier ressort, c'est la décision que prendra la Fed de relever ou pas ses taux qui sera déterminante. C'est elle qui détient la clé de l'armoire à pharmacie où sont enfermées les réserves de morphine. Si ça continue de se dégrader, Yellen pourrait annoncer un QE4 indéfini et placer le système financier sous assistance pour une durée illimitée.

16 août 2015 - La semaine du 15 août est traditionnellement une semaine tranquille, mais cette année, elle a été bien agitée. La banque centrale de Chine (PBoC) a brusquement dévalué sa monnaie, le yuan, de 5 % en 3 fois, faisant passer la parité avec le dollar de 6,11 à 6,44, confirmant les gros problèmes rencontrés actuellement par l'économie chinoise... et la dévastation du port de Tianjin qui approvisionnait Pékin ne va rien arranger. Ces opérations qui visent à rendre les exportations meilleur marché mais qui, en retour, accentueront le repli des importations, donnent aussi à penser que le yuan pourrait bientôt devenir une monnaie fluctuante, accéder au statut de monnaie de réserve, étendre son influence dans les échanges commerciaux, et, sans même attendre le bout du bout, participer à la guerre des monnaies, rivaliser avec le roi dollar.
Tous les regards se tournent à présent vers la Fed qui va se retrouver à la rentrée dos au mur après avoir multiplier les annonces au sujet d'un relèvement de ses taux. L'intervention de la PBoC d'une part et un dollar beaucoup trop fort d'autre part pourraient servir de prétextes tout trouvés à Yellen pour reporter son opération catastrophique à plus tard. Avec des monnaies qui s'effondrent dans les pays émergents, les capitaux n'attendent qu'un signal de la Fed pour affluer, ce qui ne manquerait pas d'avoir pour conséquence d'inonder les circuits spéculatifs, ruiner les entreprises, provoquer un emballement sur la dette américaine et rendre certaines économies du monde encore plus exsangues.
La réponse qui sera apportée lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed sera particulièrement commentée. Yellen attendait la fin des soldes pour faire les boutiques et s'acheter un nouvel ensemble noir, assorti au contexte.

9 août 2015 - Rien de nouveau... On est dans la continuité de la semaine dernière. La croissance mondiale ralentit inexorablement en dépit de statistiques manipulées. Les matières premières poursuivent leur recul, conduites par un pétrole à 45 $. L'indice CRB est passé sous les 200 points; il en valait encore 300 début juillet 2013. Le repli se répercute sur le marché obligataire où désormais 14 pays empruntent à courte maturité à taux négatifs... même l'Italie !
C'est la Chine qui retient toujours le plus l'attention. Elle est sur le point de mettre en œuvre un gros programme de relance par l'émission de titres obligataires provenant de dépenses budgétaires d'une valeur de 164 milliards de dollars. Elle espère par ce biais financer de grands travaux d'infrastructures (équipement urbain, logement social, systèmes d'irrigation, extension des gazoducs) et limiter quelque peu la montée du chômage et plus globalement les dégâts de l'effondrement de son économie. Ce n'est pas la première tentative de relance et ce ne sera sans doute pas la dernière tant les autorités chinoises sont à court de solution. Quelque soit leur importance, chacune de ces tentatives témoigne de l'échec de la précédente, à l'instar des abaissements de taux prodigués par la banque centrale (4 depuis novembre 2014, sans aucun résultat). Celle-ci ne fera pas exception.

2 août 2015 - Les chiffres de cette semaine n'indiquent pas une grosse différence avec ceux de la semaine dernière, pourtant les remous n'ont pas cessé. La Chine en est la cause. L'intervention des autorités chinoises pour suspendre les cotations dès que s'amorce une chute trop importante, ou pour interdire les investisseurs institutionnels de vendre, ou pour les obliger à acheter, n'empêche pas les marchés financiers d'être sous pression. Sans cette quasi mise sous tutelle des bourses de Shanghai et de Shenzhen, le krach aurait été impressionnant. Mais quand on fait les comptes, les marchés chinois peuvent encore se prévaloir d'une progression de 70 % sur un an bien que les bénéfices des sociétés aient chuté de 10 à 20 % et que la croissance se soit effondrée, au bord de la récession. Les autorités pensaient pouvoir effacer les créances douteuses et les bulles immobilières grâce à l'apport de l'épargne des ménages en bourse, mais cette stratégie est en train d'échouer. Le système bancaire est de plus en plus fragilisé, les autorités sont dépassées, en manque de solution, d'autres plongeons sont à prévoir.
La chute des cours des matières premières a considérablement réduit les ressources de nombreux pays qui hésitent à taper dans les subventions et les dépenses sociales par crainte de provoquer des révoltes sociales. Les devises des pays émergents sont en pleine dégringolade. Le cas du Venezuela est particulièrement alarmant. Mais d'autres pays sont en train de connaître le même genre de difficultés: Brésil, Algérie, Turquie, Mexique, Chili, Indonésie, Russie... Quizz de l'été: dans quel pays ça va pêter en premier ?

26 juillet 2015 - La publication de mauvais indicateurs manufacturiers en Europe et en Chine (avec un plus bas de 15 mois) a fait plonger les bourses en fin de semaine, les obligeant à s'interroger sur les éléments qui permettraient de faire entrevoir une reprise de l'économie mondiale. Le repli des cours des matières premières est général: pétrole (WTI à moins de 50 $), céréales, métaux. L'or est passé sous le seuil des 1.100 $ l'once pour la première fois depuis plus de 5 ans. L'indice CRB enregistre plus de 30 % de chute en un an et se rapproche de la barre des 200 points, plus bas qu'en 2009. Avec de telles données, les milieux financiers se mettent à douter des intentions de la Fed de vouloir remonter les taux avant la fin de l'année. Les taux à 10 ans des US T-Bonds se sont eux aussi repliés, comme si les investisseurs commençaient à anticiper un futur QE4 illimité et indéfini.
Alors on lit et on relit les dernières paroles de l'oracle:
« Si l’économie évolue comme prévu, la situation économique devrait justifier à un moment dans l’année d’augmenter les taux fédéraux et de commencer à normaliser la politique monétaire…Si nous attendons plus longtemps, cela signifiera certainement que, quand nous déciderons d’augmenter les taux, nous devrons le faire plus rapidement. L’avantage de commencer plus tôt est d’avoir des hausses de taux plus progressives. »  (J. Yellen)
Est-ce possible que la Fed puisse émettre un tel pronostic compte tenu de la dégradation qu'on observe en ce moment ? Jusqu'où Yellen va-t-elle pousser son bluff et continuer à faire croire que ça va mieux aux USA alors que tout va plus mal ailleurs ? L'histoire économique montre que, 9 fois sur 10, un relèvement des taux américains entraine de grosses turbulences sur les marchés. La machine est-elle en état de repartir ? Les marchés sont-ils capables de l'encaisser ? Après une période aussi longue de taux zéro (depuis 2008), le moindre mouvement risque de provoquer des réactions incontrôlées et prendre des proportions cataclysmiques.

19 juillet 2015 - Les investisseurs respirent un peu. Selon eux, l'accord de Bruxelles lèverait des "incertitudes" sur la Grèce et donnerait un peu plus de visibilité ! Les promesses d'austérité et de misère sont traditionnellement bien accueillies dans les milieux financiers. Aussitôt, on a pu observer une détente d'une vingtaine de points de base sur les taux d'emprunt des pays de la zone euro, en revanche le relèvement de l'euro a été de courte durée. La prudence est de mise. Les investisseurs ont conscience que la facture à payer est élevée et que le risque d'un Grexit et/ou d'un "hair cut" (allègement de la dette) n'est que très provisoirement écarté. Le 3e "plan d'aide", parce qu'il est très récessionniste et qu'il va faire gonfler un peu plus la dette, en appellera nécessairement un 4e si le système n'a pas explosé avant, puis un 5e, jusqu'à ce que la facture des "plans d'aide" devienne insurmontable. Le défaut n'est pas systémique en soi, c'est la contagion des demandes attendues de "hair cut" au Portugal, à l'Espagne et surtout à l'Italie extrêmement endettée, dans le cas où la Grèce obtiendrait le sien (le FMI s'y étant montré favorable) qui serait systémique. Les Etats et les banques prendraient leurs pertes et elles seraient considérables. On parle de 20 à 30 % pour les uns, de 50 à 60 % pour les autres. Il faut être aveugle, borné et con à la fois pour ne pas se rendre compte que cette fuite en avant conduit dans le mur.
Malgré le ralentissement économique mondial, malgré les fortes turbulences en Grèce et en Chine, Janet Yellen a confirmé mercredi devant les élus du Congrès que la Fed avait bien l'intention de remonter ses taux avant la fin de l'année, envers et contre tout. Son fidèle toutou de la Banque d'Angleterre lui a emboité le pas dans des termes identiques, mais pas la Banque du Canada qui a abaissé son taux de base à 0,50 % pour tenter d'atténuer les effets d'un début de récession.


12 juillet 2015 - La semaine a commencé sur un début de krach à Shanghai et à Shenzhen avant que la banque centrale de Chine se mette à employer les gros moyens, en suspendant les cotations de 1500 valeurs en chute libre et en interdisant aux actionnaires qui possèdent plus de 5 % d'une entreprise cotée de vendre leur participation au cours des 6 prochains mois. Plus de 3.000 milliards de dollars de capitalisation se sont désintégrés, l'équivalent de 1,5 fois le PIB de la France, 100 fois la dette de la Grèce. L'hémorragie a été arrêtée, mais les maux sont profonds et on ne pourra envisager de retour à la normale avant  plusieurs semaines. C'est un avertissement car l'économie chinoise va mal. Ce que les financiers redoutent à présent, c'est 1/ une transmission à l'économie réelle par le ralentissement de son financement; 2/ un recul de la consommation maintenant que la manne boursière s'est tarie, même s'il convient de relativiser le phénomène des petits boursicoteurs qui ne représenterait que 5 % de la population totale; 3/ une extension à d'autres places boursières asiatiques.
Mais l'actualité a surtout été dominée par la Grèce, d'abord à travers les renoncements et la capitulation de Syriza, puis à présent par la volonté politique des pays soumis à une forte pression "eurosceptique" d'en finir avec la présence de la Grèce au sein de la zone euro, sans doute pour faire un exemple et éviter une éventuelle contagion à un autre maillon faible de l'UE, l'Espagne, où les forces politiques traditionnelles sont contestées par Podemos, proche de Syriza. Cette crise de solvabilité est en train de devenir une crise de viabilité. C'est une évolution logique dès lors qu'on place des économies en concurrence au sein d'une même zone d'échanges, dès lors que les règles sont peu à peu perverties au fil des arrangements, jusqu'à en arriver à se passer de politique monétaire commune. L'éclatement de la zone euro sera la conséquence naturelle de l'exacerbation des égoïsmes nationaux.
Heu... Au fait, que devient Janet Yellen ? Elle apprend à dégainer son relèvement de taux ?

5 juillet 2015 - On s'interroge toujours sur les gros soubresauts des bourses chinoises: - 29 % à Shanghaï et - 33 % à Shenzhen depuis la mi-juin. L'équivalent de 2.800 milliards de dollars de capitalisation sont partis en fûmée ! Le quotidien Les Échos rapporte une étude réalisée par l’Université d’économie et de finance de Chengdu qui explique qu'en 2014 les 2/3 des nouveaux boursicoteurs ont quitté l’école avant l'âge de 15 ans, 1/3 avant l'âge de 12 ans et 6 % sont analphabètes. Ils sont donc peu ou pas familiers du fonctionnement boursier et ils ont tendance à sur-réagir à la vente dès que les cours dégringolent et qu'ils voient approcher le risque de perdre toutes leurs économies.
Les autorités craignent que ces plongeons à répétition affectent le développement des entreprises venues se financer sur les marchés. Pour l'inst