Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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18/06/2015 >> Le mois de mai 2015 a été le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures de températures en 1880. Selon le rapport du 10 juin de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), la température à la surface du globe s'élève à 1° au dessus de la moyenne établie au XXe siècle.
Conséquence du réchauffement, les dauphins s'invitent au menu des ours polaires
AFP, Romandie news - 12 jun 2015
http://www.romandie.com/news/Consequence-du-rechauffement-les-dauphins-sinvitent-au-menu-des-ours-polaires/602183.rom
OSLO - Des ours polaires ont été vus pour la première fois en train de dévorer des dauphins dans l'Arctique, conséquence probable, selon des scientifiques, du changement climatique qui rapproche des espèces jusqu'alors sans interactions connues. Le récit de cette rencontre fatale entre deux animaux chers à une grande partie de l'opinion publique jette, à l'approche de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21) en décembre, une lumière crue sur l'impact du réchauffement sur l'écosystème, au-delà des risques d'extinction qu'il fait planer sur d'innombrables espèces.
Lors de recherches au Svalbard (Spitzberg) dont il vient de faire état dans la revue Polar Research, Jon Aars de l'Institut polaire norvégien a observé et photographié en avril 2014 un ours se repaissant de dauphins à nez blanc dans un fjord de cet archipel norvégien perdu à un millier de kilomètres du pôle Nord. Ces cétacés ne figurent normalement pas au menu de l'ours blanc. Trônant tout en haut de la chaîne alimentaire, celui-ci se nourrit principalement de phoques mais, prédateur opportuniste, il peut aussi jeter son dévolu sur de petites baleines comme la baleine blanche ou le narval si l'occasion se présente. "Il est probable que de nouvelles espèces apparaissent dans l'alimentation de l'ours polaire à cause des changements climatiques, parce que de nouvelles espèces poussent vers le nord", a expliqué M. Aars à l'AFP. Si les dauphins à nez blanc fréquentent ces eaux septentrionales l'été lorsque la banquise a fondu, ils n'y avaient jusqu'à présent jamais été observés en hiver ou au printemps, saisons où la mer est généralement recouverte de glace.
Selon les chercheurs, le recul prononcé de la glace marine, voire sa quasi-absence, dans la région au cours des hivers derniers a pu attirer les cétacés, lesquels ont sans doute été piégés par la formation soudaine d'un pack sous l'effet de vents du Nord. Selon M. Aars, l'ours, un vieux mâle visiblement famélique, a vraisemblablement capturé les deux dauphins alors que ceux-ci étaient remontés à la surface pour respirer à travers un petit trou dans la banquise. Il en a dévoré un et, autre fait rarement observé, a partiellement enseveli l'autre sous la neige. "Nous pensons qu'il a essayé de recouvrir le dauphin de neige dans l'espoir qu'il y ait moins de chances que d'autres ours, renards ou oiseaux le trouvent, pour peut-être pouvoir le manger un ou deux jours plus tard, une fois le premier digéré", a avancé M. Aars.
Après ces premières observations, cinq autres cas de dauphins échoués ou capturés puis dévorés par des ours ont été rapportés. "Je ne pense pas que cela soit révélateur d'un grand bouleversement dans l'alimentation du carnivore", a estimé le scientifique. "C'est juste que l'ours polaire côtoie des espèces qu'il n'avait jusqu'à présent pas l'habitude de côtoyer". Selon les scientifiques, il ne s'agit pas d'un exemple isolé même si les autres cas marquent moins les esprits car ils mettent en scène des espèces moins emblématiques. "Il y en a plein d'autres mais ils sont beaucoup plus discrets", souligne Gilles Boeuf, un des grands spécialistes français de la biodiversité et président du Muséum national d'histoire naturelle. Le dérèglement climatique modifie les champs des espèces et ces espèces sont consommées par les prédateurs locaux, ajoute-t-il.
Malgré son nom, le frelon asiatique est ainsi devenu une espèce courante en Europe, se nourrissant d'autres insectes locaux et... enrichissant aussi le régime alimentaire d'autres espèces. Le réchauffement peut déplacer soit la proie soit le prédateur: un requin tigre a ainsi été observé pour la première fois en Méditerranée récemment. Parfois, ce changement climatique entraîne des désynchronisations entre la proie et le prédateur, souligne M. Boeuf. En France, les mésanges peuvent ainsi peiner à adapter leur cycle de reproduction au stade de plus en plus imprévisible auquel les arbres bourgeonnent et leur fournissent, par la même occasion, des chenilles, la nourriture de base de leurs oisillons. On sait qu'il y a des poissons qui étaient dans le sud qui sont remontés, précise le directeur de l'association Humanité et Biodiversité, Christophe Aubel. Est-ce que leurs proies ont aussi suivi? Ce n'est pas sûr.
La hausse du niveau de la mer s'est accélérée
AFP, France24 - 11 mai 2015
http://www.france24.com/fr/20150511-hausse-niveau-mer-sest-acceleree
L'élévation du niveau de la mer dans le monde s'est accélérée ces 10 dernières années, contrairement à ce qu'indiquaient de précédentes estimations, selon une étude parue lundi dans la revue Nature Climate Change. Des études basées sur des données satellitaires avaient montré que la hausse du niveau des océans ces 10 dernières années avait ralenti par rapport à la décennie précédente. Mais elles n'incluaient pas d'éventuelles imprécisions des instruments utilisés, qui ne prenaient notamment pas en compte le mouvement vertical de la Terre pour calculer le niveau des mers. Le mouvement vertical de la Terre est un mouvement naturel de hausse de la surface terrestre, qui peut survenir par exemple lors d'affaissements ou de séismes.
L'équipe dirigée par le chercheur Christopher Watson, de l'Université de Tasmanie s'est employée à identifier et à corriger les inexactitudes des mesures satellitaires. Pour cela, elle a combiné des mesures du mouvement vertical de la Terre réalisées par GPS avec des données fournies toutes les heures par un réseau plus vaste de gauges des marées, installées dans les océans du globe. Selon ces chercheurs, entre 1993 et la mi-2014, l'élévation globale du niveau de la mer a été moins importante qu'estimé auparavant, soit de 2,6-2,9 mm par an, avec une marge d'erreur de plus ou moins 0,4 mm, et non pas de 3,2 mm. Sur les 6 premières années de cette période (1993-1999), les chercheurs ont revu à la baisse les estimations de 0,9 à 1,5 mm par an. En revanche, d'après eux, la hausse s'est accélérée depuis le début du XXIe siècle.
Selon les auteurs de l'étude, cette "accélération est plus importante que celle observée (sur la décennie précédente, ndr) mais est conforme à l'accélération provoquée par la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l'Atlantique ouest durant cette période ainsi qu'aux prévisions du GIEC". Selon le GIEC, le niveau global de la mer s'est élevé de 19 cm entre 1901 et 2010, soit de 1,7 mm en moyenne par an. Le GIEC prévoit une hausse du niveau des océans de 26 à 82 cm à l'horizon 2100 par rapport à la fin du XXe siècle.
La semaine dernière, il a fait plus chaud en Antarctique qu’à Montréal
par Jean-Philippe Daoust
Le Journal de Montréal - 01 avr 2015
http://www.journaldemontreal.com/2015/04/01/la-semaine-derniere-il-a-fait-plus-chaud-en-antarctique-qua-montreal
Alors qu’il faisait - 6°C à Montréal et - 8°C à Québec, les scientifiques ont enregistré, le mardi 24 mars dernier, la température la plus élevée jamais enregistrée en Antarctique: 17,5 °C. Selon ce que rapporte le site Weather Underground, cette température a été enregistrée à la base Esperanza, une station de recherche argentine située au nord de la péninsule Antarctique. Le record précédent datait du 24 avril 1961, journée pendant laquelle il avait fait 17,1°C.
L’Organisation météorologique mondiale n’a toutefois pas encore validé ce nouveau record de température enregistré dans la région la plus froide de la planète.Le scientifique Gavin Schmidt, qui travaille pour le NASA's Goddard Institute for Space Studies, affirme néanmoins qu’il est difficile de tirer des conclusions à partir d’un unique record. En entrevue à National Geographic, il rappelle que l’Antarctique a aussi enregistré l’an passé un record de la température la plus froide. Schmidt avoue qu’il est difficile de se faire une idée claire de la situation climatique en Antarctique. Le climatologue explique que les océans se sont réchauffés rapidement. Les glaciers qui sont en contact avec l’eau plus chaude des océans ont donc tendance à fondre plus rapidement que ceux situés plus profondément sur le continent [La station Esperanza n'est pas représentative du continent antarctique car elle se situe au-delà du cercle polaire à l'extrême pointe de la péninsule antarctique. Par ailleurs, en matière de réchauffement, la situation est contrastée puisque le centre-ouest se réchauffe depuis 50 ans tandis que la partie est a tendance à se refroidir. L'information telle qu'elle est présentée est simplificatrice; ndc].
Selon ce que rapporte le site Weather Underground, la péninsule Antarctique est toutefois l’un des endroits sur terre ou le climat grimpe le plus rapidement. Alors que la température de la Terre a augmenté d’un peu moins d’un degré Celsius en moyenne entre 1900 et 2011, elle a augmenté de près de trois degrés Celsius sur la péninsule Antarctique. Comme l’expliquait la revue Nature, sur la péninsule Antarctique, le siècle dernier a été témoin de l'augmentation des températures la plus rapide jamais observée sur une période de 100 ans. Par ailleurs, en plus de contribuer à la fonte des glaciers, la hausse des températures accélère la disparition des populations de manchots.
La superficie des glaces d'hiver de l'Arctique au plus bas
AFP, Le Monde - 20 mar 2015
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/20/la-superficie-des-glaces-de-l-arctique-au-plus-bas_4597618_3244.html
L'étendue maximale des glaces arctiques a été la plus faible mesurée en hiver cette année depuis le début des observations par satellite en 1979, a indiqué jeudi le Centre américain de la neige et de la glace (National Snow and Ice Data Center/NSIDC). La superficie de la banquise a atteint au plus 14,54 millions de km2 le 25 février ce qui devrait être le maximum pour l'année, selon une estimation préliminaire, soit 1,10 million de km2 sous la moyenne de 15,64 millions km2 mesurée de 1981 à 2010 et 130 000 km2 au-dessous du précédent minimum en 2011. Cette année, le maximum a été atteint 15 jours plus tôt que la moyenne entre 1981 et 2010 à savoir le 12 mars, précise le NSIDC.
La date de l'étendue maximale de la banquise arctique varie considérablement d'une année sur l'autre allant du 24 février en 1996 au plus tôt au 2 avril au plus tard en 2010, précisent ces scientifiques. Vu la variabilité de la superficie des glaces à cette époque de l'année, il est possible que la banquise continue à s'étendre au cours des 2 ou 3 prochaines semaines, selon eux. Toutefois, il apparaît désormais improbable qu'il se produise une accumulation de glace suffisante pour surpasser l'étendue atteinte le 25 février, estiment ces glaciologues.
Au cours de l'hiver 2014-2015, les glaces dans l'océan Arctique se sont accrues de 9,91 millions de km2, un accroissement nettement inférieur comparativement à 2013-2014 qui avait connu une augmentation record. La faible formation de glace durant ce dernier hiver s'explique en partie par un mois de février caractérisé par une combinaison inhabituelle du jet-stream qui s'est traduit par un réchauffement de l'Arctique du côté de l'océan Pacifique entraînant une faible étendue de la glace dans la mer de Béring et d'Okhotsk.
Durant les deux première semaines de mars, les températures sur l'ensemble de l'Arctique à environ 1.000 m d'altitude ont été de plusieurs degrés au-dessus de la moyenne, jusqu'à 8 à 10° en mer de Barents au nord de la Norvège. Pour l'organisation écologique WWF, « cela devrait être une sonnette d'alarme ». « Le changement climatique ne s'arrêtera pas au cercle arctique et sans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre nous finirons par avoir un climat complètement différent, imprévisible et destructeur pour les écosystèmes et les humains », a déclaré dans un communiqué Samantha Smith, responsable de l'initiative climat et énergie au WWF. Elle rappelle que 2014 a été l'année la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de température en 1881. [L'Arctique se réchauffe 2 fois plus vite que le reste du globe; ndc]
Les bébés manchots meurent du réchauffement climatique
Francetv info - 16 fev 2015
http://www.francetvinfo.fr/meteo/les-bebes-manchots-meurent-du-rechauffement-climatique_825749.html
Alors qu'un sommet mondial sur le climat doit se tenir en décembre, à Paris, à 15.000 km de là, l'Antarctique fait face aux effets les plus frappants du réchauffement de la planète. Ici, la fonte des glaces est bien visible. Outre les phoques et les baleines, des manchots vivent également sur ce continent de glace, 22 fois plus grand que l'Hexagone. Mais certaines données montrent déjà une hausse de la mortalité chez ces animaux, directement liée à la diminution de leur stock de nourriture.
Céline Le Bohec, ornithologue, confirme: "Il y a eu beaucoup d'impacts de ce réchauffement climatique sur la glace, et donc sur la chaîne alimentaire. Conséquence, les populations de manchots Adélie en Antarctique souffrent", déplore la spécialiste à une équipe de France 2. Parmi les soucis majeurs: depuis 2 ans, il pleut sur la banquise au lieu de neiger. Ce phénomène extrêmement rare a des conséquences sur les manchots. Les poussins mouillés gèlent et meurent en masse. "L'année dernière, on a eu un succès reproducteur de 0 %. C'est-à-dire que pas un seul poussin n'a survécu aux conditions locales", ajoute Céline Le Bohec.
Le réchauffement climatique va entraîner plus d'épisodes La Niña
AFP, Sciences & Vie - 27 jan 2015
http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20150126.AFP6650/le-rechauffement-climatique-va-entrainer-plus-d-episodes-la-nina.html
Le phénomène climatique La Niña, qui provoque périodiquement sécheresses et orages dévastateurs, sera probablement plus fréquent et plus violent au XXIe siècle à cause du réchauffement climatique, indique une étude publiée lundi. Les épisodes exceptionnellement sévères comme celui qui avait fait des milliers de morts et des millions de déplacés en 1998-99, seront presque 2 fois plus fréquents au XXIe siècle qu'au XXe, indiquent les auteurs de l'étude parue dans la revue Nature Climate Change. Les chercheurs ont basé leurs calculs sur le scénario le plus pessimiste en matière de réchauffement climatique, prévoyant la poursuite des émissions de gaz à effet de serre au rythme actuel.
Selon le GIEC, un tel scénario aboutirait à une hausse de 3,7° d'ici à la fin du siècle. La conférence de Paris sur le climat, fin décembre, s'est fixé pour objectif de limiter cette hausse à 2° par rapport à l'ère pré-industrielle. Selon cette nouvelle étude, si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, un phénomène La Niña "extrême" se produira en moyenne tous les 13 ans (une fois tous les 23 ans au cours du siècle actuel). "Cela signifie davantage d'événements météorologiques dévastateurs et plus fréquemment des changements d'un extrême à l'autre, d'une année sur l'autre, avec de profondes conséquences socio-économiques", soulignent les chercheurs. La Niña intervient parfois l'année suivant un épisode extrême d'El Niño, qui pourrait aussi de son côté devenir plus récurrent et plus violent.
Au contraire d'El Niño, elle se caractérise par des températures de surface froides dans la partie centre-est de l'océan Pacifique, et par une différence plus grande avec la température de la terre dans des pays du Pacifique ouest comme l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, le Bangladesh et le Vietnam. Le contraste entre les températures de l'eau et de la terre, qui pourrait augmenter avec le réchauffement climatique, a une influence sur le flux d'air atmosphérique et les précipitations - une différence plus forte entraîne plus de précipitations dans les pays du Pacifique ouest et un temps plus sec pour les Amériques, écrivent les auteurs.
Le phénomène La Niña exceptionnel de 1998-99, qui avait suivi un El Niño exceptionnel en 1997-98, avait transformé les sécheresses en inondations dans les pays du Pacifique ouest, et le temps humide en grave sécheresse dans le sud-ouest des Etats-Unis. "En moyenne, pour la période 2000-2099, nous devrions avoir 8 épisodes extrêmes" de La Niña, a expliqué à l'AFP Cai Wenju, de la Ocean University of China, co-auteur de cette étude réalisée à l'aide de 21 modèles climatiques.
Le plus vaste glacier de l'Antarctique oriental commence à fondre
AFP, France24 - 26 jan 2015
http://www.france24.com/fr/20150126-le-plus-vaste-glacier-lantarctique-oriental-commence-a-fondre/
SYDNEY - Le plus grand glacier de l'Antarctique oriental, dont la disparition pourrait engendrer une hausse de 6 m du niveau des mers, est en train de fondre à cause du réchauffement de l'océan, ont déclaré lundi des scientifiques australiens. Le glacier Totten, qui fait 120 km de long sur plus de 30 km de large, était jusque là considéré comme étant situé dans une zone épargnée par les courants chauds, où la glace est donc très stable et peu sujette aux variations.
De retour d'une expédition sur place, des scientifiques australiens ont cependant indiqué que l'eau autour du glacier s'était avérée plus chaude qu'attendue et que le glacier risquait de fondre par en dessous. "Nous savions grâce à des données satellitaires que le glacier perdait de l'épaisseur mais nous ignorions pourquoi", a déclaré à l'AFP Steve Rintoul, chef de l'expédition. La température des eaux autour du glacier étaient environ 1,5° plus élevée que dans dans d'autres zones explorées à l'occasion de ce séjour dans l'Antarctique pendant l'été austral, a-t-il ajouté. "Le fait que des eaux chaudes puissent atteindre ce glacier témoigne que l'Est Antarctique est potentiellement plus vulnérable à l'impact du réchauffement global qu'on ne le pensait jusqu'alors".
Le glacier Totten ne va pas fondre du jour au lendemain et provoquer une montée brutale du niveau des mers, a dit le chercheur. Mais il a souligné que cette découverte était importante pour mieux cerner l'impact du changement de la température de l'océan sur la couverture glaciaire. Le rythme de la fonte des glaciers dans la zone de l'Antarctique la plus exposée à ce phénomène a triplé au cours de la dernière décennie, selon une étude publiée le mois dernier et portant sur les 21 dernières années.
Les coraux des Seychelles racontent une fonte brutale de l'Antarctique
par Laurent Sacco
Futura-Sciences - 16 jan 2015
http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/elevation-niveau-mers-coraux-seychelles-racontent-fonte-brutale-antarctique-56714/
Dans quelques décennies, la température moyenne globale de la planète devrait retrouver une valeur comparable à celle qui régnait sur Terre il y a un peu plus de 128.000 ans, pendant l’avant-dernière période interglaciaire précédant la glaciation de Würm. Une période d’eustatisme s'est alors ouverte, avec une variation générale du niveau moyen des mers de même amplitude dans toutes les régions du globe. En l’occurrence, il s’agissait d’une élévation du niveau des océans évaluée à 4 à 6 m environ, due à la fonte des glaciers sur les continents ainsi que des inlandsis recouvrant le Groenland et l’Antarctique.
En toute logique, on pourrait s’attendre à ce qu’un phénomène similaire se produise de nos jours. Mais de quelle amplitude exacte et en combien de temps ? Quelle était la part respective de chaque inlandsis dans l’élévation eustatique ? Pour tenter de répondre à ces questions, une équipe internationale de chercheurs en géosciences s’est rendue dans les Seychelles pour y compulser une archive géologique particulièrement précise: pour l’évaluation de l’eustatisme pendant l'Éémien (subdivision du Pléistocène correspondant à l'avant-dernière période interglaciaire): des coraux fossiles.
Une déstabilisation imminente de l'Antarctique ? Les géologues viennent de publier les résultats de leurs travaux dans un article paru dans Quaternary Science Reviews (QSR). Leur conclusion est que l’élévation du niveau des mers s’est bien produite sous l’influence des mêmes facteurs que de nos jours, à savoir la dilatation thermique de l’eau des océans sous l’effet d’une augmentation de température, la fonte des glaciers dans les montagnes mais surtout des inlandsis. La part la plus importante revenant à l’Antarctique.
En effet, le niveau global des océans s’est graduellement élevé de 7,6 ± 1,7 m pendant une période s’étendant d’il y a environ -129.000 à -125.000 ans, ce qui nécessite une fonte des inlandsis d’une épaisseur de 5 à 8 m. Or, tous calculs faits en fonction des données disponibles, celui du Groenland n’aurait fondu que sur une épaisseur de 2 m environ tout au plus. Clairement, l’Antarctique apparaît comme la région du monde ayant le plus contribué à l’eustatisme pendant l’Éémien.
Les chercheurs en concluent aussi que le niveau des océans se serait élevé rapidement il y a 128.600 ± 8.000 ans, atteignant une hauteur de + 5,9 ± 1,7 m à l’occasion de ce qui a probablement été un effondrement partiel de l’inlandsis en Antarctique à ce moment-là. Selon la géochimiste Andrea Dutton de l’université de Floride, co-auteur de l’article paru dans QSR, la température de l’Antarctique à cette époque était plus élevée de seulement quelques degrés par rapport à la température actuelle. On ne peut donc par écarter la possibilité d’une déstabilisation importante et imminente de la couverture glaciaire du sixième continent.