Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
08.10.2025
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A l'université de Ouagadougou, joie et frustration mêlées après la nomination du président de la transition
AFP, Africa Time - 17 nov 2014
http://fr.africatime.com/articles/luniversite-de-ouagadougou-joie-et-frustration-melees-apres-la-nomination-du-president-de
"Il y a comme un goût d'inachevé". Jérôme Oubda, étudiant de l'université de Ouagadougou, ne sait sur quel pied danser: sa joie de voir le Burkina Faso doté d'un président intérimaire, ou sa colère de savoir Michel Kafando nommé. "Pourquoi chasser le président Compaoré si c’est pour le remplacer par son sbire ?", s'interroge le jeune trentenaire, vêtu d'un survêtement bleu. "Désigner M. Kafando, c’est perpétuer le règne du parti majoritaire et de Blaise Compaoré", accuse-t-il.
Il y a un peu plus de deux semaines, le Burkina Faso vivait ce que certains appellent sa "révolution noire": des centaines de milliers de jeunes, las de 27 années de règne de l'ex-chef de l'Etat Blaise Compaoré qui souhaitait encore modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, manifestaient à Ouagadougou. Ils incendiaient le parlement et obtenaient finalement la fuite du président le 31 octobre. Après deux semaines de pouvoir militaire, la désignation lundi matin de Michel Kafando, candidat proposé par l'armée mais personnalité peu connue, pour succéder au lieutenant-colonel Isaac Zida, l'actuel homme fort du pays, frustre cette jeunesse.
Figure de la diplomatie burkinabè, cet ancien ambassadeur de la Haute-Volta (l'ancien nom du pays) puis du Burkina Faso auprès des Nations unies, respectivement en 1981-1982 et 1998-2011 a été choisi par un collège de civils et de militaires après une nuit de discussions à Ouagadougou. "Je suis dubitatif, non sur les capacités de l'homme à mener la transition, mais à répondre aux aspirations du peuple", estime M. Oubda, étudiant en communication. "Ce choix est le signe que la révolution du peuple a été volée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP)", dont M. Zida est le n°2, affirme Philippe Edouard Kaboré, 26 ans, en 3e année de droit. Michel Kafando "candidat de l'armée, donc du RSP", et de la "communauté internationale", "préservera les dossiers" de l'ex-majorité et de "Blaise Compaoré, qui l’a fait ambassadeur pendant plus de 10 ans", commente-t-il sur un ton grave, entouré par ses camarades aux poings levés.
Qu'importe que l'ancien diplomate soit reconnu pour son intégrité, cet ex-ministre des Affaires étrangères âgé de 72 ans ne correspond pas vraiment au portrait-type du président intérimaire dont rêvaient les jeunes Burkinabè. "Que connaît-il de la révolution burkinabé, lui qui a quitté le pays sous cette même révolution ?", interroge Frédéric Sodré, enseignant vacataire de 25 ans, qui fait ici référence à la révolution menée par Thomas Sankara, président du Burkina de 1983 à 1987, jusqu'à son assassinat lors du coup d'Etat de Blaise Compaoré. L'ombre de Sankara, homme intègre, idôle du panafricanime et héros des Burkinabè, a plané sur toutes les manifestations anti-Compaoré. Or Michel Kafando n'entretenait pas de bonnes relations avec le "Che" burkinabè, dont la mémoire a été réhabilitée ces dernières semaines.
L'avoir choisi est "une forfaiture", tranche M. Sodré. "Je suis fier de ce que nous Burkinabé avons fait ces derniers jours, mais le choix du président me rend moins fier", poursuit-il, repris en écho par tous les étudiants interrogés. Un fanion national à la main, assis sur sa moto, Harouna Tapsoba, 28 ans, ne masque pas son enthousiasme. "Je ne connais pas M. Kafando, mais il est le témoin de l’après Blaise Compaoré dont le pays a tourné la page", observe cet étudiant en lettres modernes. "Le cas burkinabè fera école dans la sous-région, se réjouit-il. Personne ne pouvait le prédire, mais nous avons réussi en deux semaines à écrire une nouvelle ère pour l’histoire de notre démocratie."
EDIT (19 novembre 2014) Un homme de paille désigne l'homme fort de l'armée comme celui qui dirigera la "transition". S'il ne l'avait pas fait, il aurait été destitué ou il lui serait arrivé un accident, comme pour Sankara.
Une clause prévoit que le président de la transition ne pourra se porter candidat à l'élection présidentielle dans un an. Cela ne concerne pas le Premier ministre. Zida déguisé en civil pourrait fort bien se présenter.
Le lieutenant-colonel Zida nommé Premier ministre du Burkina Faso
AFP, France24 - 19 nov 2014
http://www.france24.com/fr/20141119-lieutenant-isaac-zida-nomme-premier-ministre-burkina-faso-transition-kafando/
À peine a-t-il cédé le pouvoir au président intérimaire qu'il revient aux commandes. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui avait pris le pouvoir dès la chute du président Blaise Compaoré, a été nommé, mercredi 19 novembre, Premier ministre du Burkina Faso par le président intérimaire Michel Kafando. (...) La veille, un officier proche de Michel Kafando avait affirmé que la nomination du lieutenant-colonel Zida était déjà actée, conformément à un accord conclu entre l'armée et les civils. Et dans la matinée, mercredi, le président par intérim Michel Kafando avait confirmé sur RFI soutenir la candidature d'Isaac Zida. (...) Ce n'est qu'au terme du processus de transition, qui doit se conclure par des élections en novembre 2015, que le lieutenant-colonel dit vouloir retourner dans sa caserne.
23/11/2014 >> Formation d'un gouvernement à dominante militaire.