Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
11.09.2025
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Jeudi 2 octobre - Les événements pourraient se précipiter dans les prochaines heures. Placés au pied du mur, les trois leaders du mouvement sont fréquemment interviewés. Sur les chaines anglo-saxonnes, on ne voit qu'eux. J'ai donc appris à les reconnaître. Leurs propos font apparaître trois tendances distinctes.
- Les étudiants, avec à leur tête Joshua Wong pour Scholarism et Alex Chow, président de la Fédération des étudiants de HK, sont les plus radicaux. Ils disent ne pas redouter la confrontation et menacent d'occuper le bureau du gouverneur, alias "C.Y.", alias "le pantin de Pékin", pour obtenir sa démission. Inacceptable pour les autorités qui ont fait savoir que la fête était finie et qu'elles se préparaient à employer des moyens plus répressifs que le gaz au poivre si les manifestants ne se dispersaient pas rapidement.
- Le mouvement Occupy Central par les voix de Chan KinMan et Benny Tai défend une position pacifiste modérée. Il souhaiterait trouver un compromis et renégocier la forme sous laquelle l'éxécutif est désigné à Hong Kong. Il se dit prêt à se contenter d'un geste de bonne volonté de Pékin pour tout arrêter.
- Enfin le lobby financier, dont Edward Chin est le porte-parole, se situe sur une position ferme sur le fond que je résumerais par "l'autonomie totale ou rien", mais sur les moyens, il se refuse à créer une situation qui dégénérerait en chaos.
Le pouvoir à Pékin n'a pas l'air de vouloir attendre la fin des vacances. Cela semble parti pour une répression sur le mode sud-africain. On va rentrer dans une nouvelle phase [Un autre topic va prendre la suite de celui-ci]
Hong Kong: Les manifestants prévenus, la police fait le plein de balles en caoutchouc
par Laura Mannering & Gaël Branchereau
AFP, Yahoo! actualités - 02 oct 2014
https://fr.news.yahoo.com/hong-kong-manifestants-exigent-démission-numéro-052652141.html
La tension est brusquement montée jeudi soir à Hong Kong après l'avertissement lancé par les autorités aux manifestants, sommés de se disperser, et le transport par la police de caisses de balles en caoutchouc qui faisait craindre un épilogue violent. Aux leaders étudiants de la "révolution des parapluies" qui exigent la démission du chef de l'exécutif avant minuit, le gouvernement a répondu par la fermeté et lancé un appel à la fin du mouvement qui sonne comme un ultime avertissement. "Le gouvernement et la police appellent ceux qui sont rassemblés aux abords du quartier général de la police, du CGO (siège du gouvernement) et du CEO (bureaux du chef de l'exécutif) de ne plus bloquer leur accès et de se disperser pacifiquement le plus tôt possible", indique un communiqué officiel. (...)
Les autorités semblent vouloir éviter une nouvelle confrontation mais les manifestants refusent de leur côté la moindre concession tant que le chef de l'exécutif, Leung Chun-yin, perçu comme la marionnette du Parti communiste chinois (PCC), reste en place. De brèves échauffourées ont éclaté jeudi après-midi lorsque des manifestants ont vu des policiers décharger des caisses en bois et des fûts en métal. Sur des images abondamment relayées par les internautes, on peut lire sur les caisses: "Round, 38 mm rubber baton multi", ce qui désigne sans équivoque des balles en caoutchouc. Sur un fût, les lettres "CS" laissent penser à des projectiles de gaz lacrymogène, parfois désigné en anglais d'après les initiales de ses inventeurs. "C.Y", comme est surnommé à Hong Kong le chef de l'exécutif, semble d'autant moins enclin à négocier que Pékin lui a de nouveau apporté son soutien "ferme et intangible" par la voix du Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir. (...)
Face à la fermeté du gouvernement, des leaders étudiants ont donné jusqu'à la fin de la journée à "C.Y" pour remettre sa démission, en menaçant d'intensifier leurs actions et d'envahir les bâtiments gouvernementaux. La police les a mis en garde, affirmant qu'elle ne "tolèrera pas" qu'ils "encerclent les bâtiments gouvernementaux (...) entraînant un blocus total et nuisant gravement à la sécurité et à l'ordre publics". Andrew Shum, membre de la principale coalition prodémocratie, a déclaré à l'AFP craindre que "la police ne recoure à la force pour disperser les manifestants ce soir" jeudi. Tous ne sont pas d'accord toutefois avec les plus remontés des manifestants, redoutant de nouveaux affrontements. "Je pense que cela doit rester une révolution pacifique", a dit Janice Pang, une conceptrice de costumes. "Le peuple de Hong Kong pourrait ne pas nous soutenir si nous faisons quelque chose de plus extrême".
Sous forte pression médiatique et diplomatique, Pékin a prévenu Washington qu'il ne fallait pas se mêler de cette crise politique, la plus grave depuis la rétrocession. "Les affaires de Hong Kong sont les affaires intérieures de la Chine", a lancé le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi comme son homologue américain John Kerry le recevait à Washington. La Chine marche sur les oeufs dans cette crise alors que le président Xi Jinping a resserré l'étau sur la dissidence et cherche par tous les moyens à se prémunir contre une contagion démocratique.
Hong Kong: Les manifestants ciblés par une application espion ?
par Clara Tellier
Courrier international - 02 oct 2014
http://www.courrierinternational.com/article/2014/10/02/hong-kong-les-manifestants-cibles-par-une-application-espion
L'entreprise Lacoon Mobile Security a repéré une fausse application pour iPhone et Android qui, sous couvert de faciliter l'organisation du mouvement Occupy Central à Hong Kong, recueillerait en réalité les données personnelles des manifestants. "Regardez cette appli créée par Code4HK pour la coordination d'Occupy Central !" Voici le message que des manifestants hongkongais ont reçu via l'application WhatsApp, raconte un article du New York Times. Sauf que Code4HK, un groupe de programmateurs qui met son savoir-faire numérique au service du mouvement Occupy Central, dément être à l'origine de cette application, qui se trouverait en réalité être un logiciel espion qui enregistre toutes les données du téléphone de celui qui la télécharge.
C'est l'entreprise israélienne spécialisée dans la sécurité numérique Lacoon Mobile Security qui a repéré cette application espion. Elle se présente comme un outil permettant d'organiser les manifestations, et demande donc l'accès aux contacts, à l'historique du navigateur, aux données de localisation, aux SMS et à l'historique des appels. Elle peut aussi enregistrer du son à partir du téléphone. Les données recueillies sont ensuite envoyées sur un serveur en Corée du Sud, qui semble être contrôlé par une source localisée en Chine. Citant les propos du directeur général de Lacoon Mobile Security, The New York Times précise qu'il n'est pas possible d'être certain de l'origine de cette fausse application, mais que "les personnes ciblées, la localisation des serveurs et la sophistication de l'attaque donnent à penser qu'il y a de fortes chances que le gouvernement chinois soit derrière."
Dans un article posté sur son site, l'entreprise Lacoon Mobile Security précise qu'il n'y a pour l'instant pas de preuve que des téléphones ont été infectés par l'application. Si tous les téléphones Android sont susceptibles d'être touchés une fois l'application téléchargée, seuls les iPhones qui ont été "jailbreakés" (déverrouillés pour ne plus être soumis aux restrictions d'Apple) sont vulnérables. Interrogé sur ce sujet par The Guardian, David Emm, spécialiste de la sécurité chez Kaspersky, remarque que "de nombreux activistes ont tendance à faire excessivement confiance à leur téléphone et à se méfier de leur ordinateur, ce qui peut entraîner un usage irresponsable de ces technologies."
Mercredi 1er octobre - En Chine, le 1er octobre, date anniversaire de la proclamation de la RPC, marque le début de la Golden week: 3 jours fériés + le week-end + 2 jours rattrapés en travaillant le week-end d'avant ou celui d'après (il y en a une autre au Nouvel an). Des centaines de millions de voyageurs partent en même temps. Dès le 30 en fin d'après-midi, les gares sont prises d'assaut et les routes connaissent des embouteillages monstrueux. Sur les 7 jours de "vacances", il y en a parfois 3 ou 4 (aller-retour) passés dans les transports (quoique sur les grands axes, les trains sont devenus plus rapides), 1 ou 2 dans les commerces (avant de partir, mais ça bouffe le temps libre), et le peu de temps qui reste: en famille, à faire des photos.
A Hong Kong, la fête nationale du 1er octobre donne droit à 2 jours fériés. Comme les gens aiment se promener et se rencontrer, on s'attend à une forte affluence dans les quartiers du centre. Je pense que la situation est gelée le temps des "vacances". A Pékin, on mise sur un essoufflement de la mobilisation, sinon sur une division marquée entre les radicaux qui veulent occuper les bâtiments du gouvernement et les modérés ouverts à la négociation. A HK, les autorités attendront de voir la semaine prochaine où en est la mobilisation avant de décider de quoique ce soit.
Hong Kong: Démonstration de force des manifestants
AFP, Le Devoir - 01 oct 2014
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/419912/hong-kong-demonstration-de-force-des-manifestants-pour-la-fete-nationale-chinoise
HONG KONG — Des dizaines de milliers de manifestants prodémocratie se sont rassemblées mercredi à Hong Kong pour une démonstration de force le jour de la fête nationale chinoise, les leaders étudiants brandissant la menace d’une escalade pour obtenir la démission du chef de l’exécutif. (...) Ils ont lancé mercredi un ultimatum au chef de l’exécutif, Leung Chun-ying. « Si notre chef de l’exécutif et le gouvernement central [à Pékin] ne respectent ni n’écoutent l’opinion publique, nous étudierons différentes actions à mener dans les jours prochains, y compris l’occupation d’autre lieux comme les principaux bâtiments gouvernementaux », a déclaré Agnes Chow du mouvement Scholarism. Leung Chun-ying devra démissionner « aujourd’hui ou demain », a-t-elle ajouté.
Un des responsables de la principale coalition des manifestants, Occupy Central, a aussitôt pris ses distances. Toute escalade sera « une initiative des étudiants », a-t-il dit, en fermant néanmoins la porte à toute négociation avec l’actuel n°1 hongkongais.« Nous pouvons parler avec n’importe quel membre du gouvernement, sauf lui », a martelé Chan-Kin-man. Les meneurs des manifestations cherchent à éviter une répétition des violences de dimanche lorsque la police antiémeute avait tenté de déloger les manifestants en faisant usage de gaz lacrymogène et de gaz au poivre. Mais ce sont les étudiants et les lycéens qui battent inlassablement le pavé et occupent les quartiers vitaux de la ville et ils répondent en premier lieu aux mots d’ordre de leurs leaders.
D’après le Wall Street Journal, le gouvernement entend jouer la montre en espérant que les protestataires se lasseront. Pékin, affirme le journal, a expressément interdit à Leung Chun-ying de recourir à la force. « Pékin a été clair avec C.Y [Leung]. Vous ne pouvez ouvrir le feu », a indiqué le quotidien. « Vous devez y mettre fin pacifiquement ». Il faut dire que « la révolution des parapluies » connaît un fort retentissement à l’étranger où la presse ose parfois la comparaison avec la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, et Pékin marche sur des oeufs. Une page Facebook « United for Democracy: Global Solidarity with Hong Kong » a annoncé des dizaines de rassemblements ce mercredi sur tous les continents. Quelque 1.000 personnes se sont réunies à Taipei, 300 à Auckland, en Nouvelle-Zélande, et des meetings étaient prévus notamment à Paris, Los Angeles, New York et Londres.
Leung Chun-ying n’a pas fait explicitement allusion au mouvement prodémocratie dans le discours qu’il a prononcé mercredi à l’occasion de la fête nationalise chinoise. Il a appelé au contraire à la coopération avec la Chine. « Le développement de Hong Kong et celui du continent [la Chine] sont étroitement liés. Nous devons travailler main dans la main pour que le rêve chinois devienne réalité », a lancé M. Leung. « Bien sûr que le peuple de Hong Kong doit travailler avec Pékin », a rétorqué Edward Chun, un leader d’Occupy Central. « Mais ils ne peuvent pas contraindre Hong Kong à une démocratie fallacieuse. On n’est pas au Tibet ni au Xinjiang », régions chinoises en proie à des troubles, a-t-il jugé. Sans mentionner Hong Kong, le président chinois Xi Jinping a juré mardi d’éradiquer « toutes les tumeurs qui se développeraient sur le corps sain » du Parti communiste chinois (PCC).
Selon des associations de défense des droits de l’Homme, les autorités chinoises ont également arrêté une dizaine de dissidents et interrogé une soixantaine qui avaient exprimé leur soutien aux manifestants. « La répression de militants en Chine éclaire les raisons pour lesquelles tant d’habitants de Hong Kong craignent le contrôle grandissant de Pékin sur les affaires de la ville », a écrit Amnesty International. Washington a fait savoir que la situation ferait partie des discussions prévues mercredi au département d’État entre le secrétaire d’État américain, John Kerry, et son homologue chinois, Wang Yi.
Comment évoluera la situation à Hong Kong ?
20minutes - 01 oct 2014
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Comment-evoluera-la-situation-a-Hong-Kong--12494308
Quels sont les scénarios possibles dans les jours à venir pour dénouer la plus grave crise politique en 15 ans à Hong-Kong ? La police anti-émeute sera-t-elle déployée ou le mouvement est-il déjà en train de s'effriter ?
Des foules immenses de manifestants intraitables sur leurs exigences de libertés politiques se sont rassemblées à Hong Kong mercredi pour une démonstration de force le jour de la fête nationale chinoise. Alors que les hauts responsables chinois et hongkongais marquaient le 65e anniversaire de la République populaire de Chine, les manifestants ont de nouveau occupé le coeur de Hong Kong, plus nombreux que jamais même si aucune estimation fiable n'était immédiatement disponible. De nombreux Hongkongais ne sont pas au travail en raison de la fête nationale chinoise et jeudi est également férié. Les organisateurs espèrent pour cette raison que les manifestations seront encore plus massives que ces derniers jours.
Avec des manifestants pro-démocratie qui exigent des libertés politiques que Pékin refuse de leur donner, Hong Kong est plongée dans sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. La situation semble dans l'impasse. D'un côté, une coalition de groupes pro-démocratie paralyse l'ancienne colonie britannique pour réclamer l'instauration du suffrage universel plein et entier et exiger la tête du chef de l'exécutif Leung Chun-ying, perçu comme la marionnette de Pékin. En face, les autorités locales soutenues par la Chine refusent de bouger d'un pouce. Pour elles, il vaut mieux un suffrage universel dont la portée est limitée, comme le propose Pékin, que pas de suffrage universel du tout. Quels sont les scénarios possibles pour les jours à venir ?
Depuis quatre jours, les protestataires sont descendus par dizaines de milliers dans les rues. Ils occupent des artères stratégiques, paralysant de nombreux quartiers. Mercredi et jeudi sont des jours fériés à Hong Kong, libérant de nombreux habitants de la nécessité d'aller au travail. Les organisateurs espèrent en conséquence une mobilisation encore plus massive, surtout si la police continue d'observer le profil bas observé depuis dimanche soir, lorsque les policiers avaient tenté de déloger les manifestants en tirant des salves de gaz lacrymogène.
Et si le mouvement perdurait ? Les autorités sont sous pression: les activités normales du territoire réputé être un havre du capitalisme financier international sont fortement perturbées. Si la situation devait perdurer, elles pourraient être contraintes soit d'accéder à certaines des demandes des protestataires, soit de réprimer le mouvement. D'après les analystes, la démission de Leung Chun-ying pourrait désamorcer la crise, mais elle est peu probable.
La mobilisation est impressionnante mais les organisateurs sont tenus de tenir le rythme: si le nombre de manifestants devenait trop faible, les autorités pourraient être tentées de déployer la police pour disperser les irréductibles. Les sites où les rassemblements sont de moindre importance que dans le centre, comme Causeway Bay, temple du shopping et Mongkok, quartier très densément peuplé de Kowloon, en face de l'île de Hong Kong, sont les plus vulnérables. Les manifestants doivent aussi tenir compte de l'opinion publique dans cette ville de plus 7 millions d'habitants, fière d'être un lieu propice aux affaires.
Répression des autorités ? Il y a bien eu quelques échanges de mots entre manifestants, usagers des transports publics et commerçants contrariés mais pour l'instant, aucun mouvement de désapprobation d'importance n'a vu le jour. Une situation qui pourrait changer si les perturbations devaient se prolonger pendant des jours, voire des semaines. Les autorités pourraient décider de déployer à nouveau la police anti-émeute dans un effort concerté pour nettoyer les rues. La police a refusé d'exclure d'utiliser à nouveau les tirs de gaz lacrymogène ou même de faire usage de balles en caoutchouc.
Mais comme dimanche, toute confrontation directe pourrait faire descendre davantage de gens dans la rue, tandis que certains analystes estiment que les leaders ne contrôlent plus totalement le mouvement. Même s'ils étaient arrêtés, « le mouvement pourrait survivre tout seul », écrit le consultant Steve Vickers Associates. La Chine pourrait décider que la situation a assez duré et demander à son armée, qui a une garnison à Hong Kong, de régler la situation. La rumeur d'une intervention de l'Armée de libération du peuple circule dans les rangs des manifestants sans que rien ne vienne étayer cette hypothèse.
M. Leung comme Pékin ont dit que Hong Kong était capable de régler ses propres affaires. Un tel scénario, « le moins probable », selon un analyste occidental, serait condamné par le monde entier. Il serait plus plausible que la police hongkongaise renforce ses rangs avec des collègues chinois revêtus de l'uniforme local. « De cette façon, ils pourraient toujours dire qu'ils règlent la situation en interne », ajoute cet analyste.
Mardi 30 septembre - La densité de population à Hong Kong est (pour une grande ville) la 6e au monde. Cela tient à son histoire, à son développement sur un espace limité, ramassé sur 1.000 km². Il n'y existe donc pas de grande place comme Tahrir au Caire ou Taksim à Istanbul. C'est pourquoi les manifestants occupent dans les quartiers du centre un réseau d'avenues et de rues dont il sera difficile de les déloger. C'est ce qui explique aussi qu'il soit difficile de les compter. Je connais assez bien la topographie de Hong Kong et de Kowloon et je vois mal les chars y faire irruption et entrer en action comme à Tiananmen en 1989.
Il y a deux solutions: soit le mouvement fait du sur place et finira par s'épuiser, soit il débordera sa matrice originelle (Occupy central et les étudiants), il s'élargira à d'autres couches de la population et s'orientera vers quelque chose de négociable. La classe dirigeante est partagée. Il y a ceux dont les intérêts les poussent à maintenir leurs liens avec la Chine et les autres, lassés de voir le PIB ne pas décoller depuis la rétrocession de 1997, qui sont convaincus que seule une totale autonomie dynamiserait le marché.
Un ami qui a travaillé à Canton m'a aussi expliqué que les jeunes diplômés et "entrepreneurs" de Shenzhen et plus globalement du sud de la Chine qui parlent le cantonais se sentent méprisés par les autorités de la capitale où l'on parle le mandarin. Les emplois cantonais sont déqualifiés et la main d'œuvre est moins bien payée. Les gens en ont marre de cette situation; le ressentiment est fort contre le nord. Ce problème commence à devenir sérieux parce que le pays connaît des difficultés économiques, la croissance piétine et le chômage augmente. Cette frange de la population pourrait prêter une oreille attentive à ce qui se passe actuellement à Hong Kong car le renforcement de la censure n'empêche pas les informations de passer et de circuler.
Beaucoup d'entreprises du Territoire ont en effet devéloppé leur activités dans le sud de la Chine. Les réseaux sociaux sont bloqués, certes, mais le téléphone fonctionne toujours entre les bureaux de Shenzhen et ceux de Hong Kong. Il est également possible aux internautes avertis de contourner la censure grâce au logiciel VPN Astrill qui permet de naviguer sous une fausse adresse IP. Une fois connectés, ils peuvent surfer comme s'ils étaient à l'étranger et avoir accès aux informations interdites.
Les dirigeants de Pékin exercent certainement une grosse pression sur les autorités hong-kongaises pour trouver rapidement une solution. Ils savent que plus la situation durera, plus les informations passeront et plus les risques d'une contagion augmenteront. L'issue la plus plausible serait que le gouverneur démissionne (ou se fasse démissionner) et que débutent des négociations bidon sur plusieurs années....
Troisième jour de manifestations à Hong Kong
Synthèse des observations de Florence de Changy à Hong Kong et Caroline Puel à Pékin
RFI - 30 sep 2014
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20140930-chine-hong-kong-troisieme-jour-manifestations-pro-democratiques/
Dans la nuit de lundi à mardi, les manifestations se sont encore poursuivies. Le mouvement hongkongais « Occupy Central » a été débordé par la jeunesse, qui a commencé à manifester vendredi et rallie à présent tous les échelons de la société. Tous les quartiers centraux de Hong Kong sont occupés depuis dimanche par des manifestants pour l'instant pacifiques. Ces dernières heures, la police est restée en retrait, après avoir utilisé les gaz lacrymogènes dimanche. Ce mardi 30 septembre, des barricades sont apparues. Les ambassades étrangères appellent leurs ressortissants à la prudence.
Le mouvement est là, mais il se trouve pour l'instant dans un creux. Non pas qu'il ait perdu de l'ampleur - il a même plutôt l'air de s’inscrire dans la durée -, mais on est entre deux vagues. Pour rappel, les violences policières de dimanche ont créé un véritable traumatisme et ont fait redoubler la sympathie envers les manifestants. Lundi, beaucoup de gens sont sortis dans la rue à leur tour. Ils l'ont plutôt fait dans l'optique de soutenir les étudiants que de soutenir la démocratie.
La nuit de lundi à mardi a été calme, malgré au moins cinq quartiers transformés en dortoirs populaires, y compris Mongkok, où plusieurs bus sont installés en travers de Nathan Road, une très grande artère de quatre voies, et où la route est complètement inaccessible avec des poteaux d'arrêts de bus qui retiennent les barricades. La police n'a pas empêché leur installation. Donc, clairement, cela signifie qu'elle a désormais reçu la consigne de laisser faire. Et l'absence visible des forces de l'ordre donne une sensation de répit.
Sur place, on se demande surtout comment vont se dérouler les deux prochains jours, fériés tous les deux. Au départ, avant d'être finalement avancé, le mouvement « Occupy Central » devait commencer ce mercredi 1er octobre, jour du 65e anniversaire de la République populaire. Les feux d’artifice ont été annulés et la journée est perçue comme un moment de vérité. Officiellement, rien n'est prévu - jusqu'ici, les manifestations sont pourtant très encadrées -, mais certains prédisent une manifestation « monstre ».
Il s'agira donc de voir si la majorité silencieuse soutient, autant qu’on est en mesure de le penser, cette révolte. Il est probable que le gouvernement attende également de voir ce qui se passe pour décider de la meilleure stratégie à adopter pour sortir de la crise. Pour l’instant, Pékin dit soutenir les autorités hongkongaises et juge les manifestations « illégales », selon le terme employé ce mardi par un porte-parole du régime. Quant aux médias continentaux, ils gardent le silence sur ce qui se passe à Hong Kong. Pas d’images à la télévision, rien dans les journaux. Les réseaux sociaux sont censurés, notamment ceux qui ont permis de faire passer des photos des premières manifestations de lycéens. Si le grand public chinois ne réalise pas encore très bien l’ampleur de ce qui se passe à Hong Kong, la nouvelle génération et tous les intellectuels, équipés de logiciels permettant de contourner la censure, suivent d’heure en heure la situation dans le sud. Pour le gouvernement de Pékin, qui est sur le qui-vive ce mardi, le réveil démocratique en cours est donc un test que peu avaient vu venir.
L‘ombre de Tiananmen plane dans les couloirs de la capitale. Le régime chinois sait que s’il donne la même réponse qu’en 1989, à savoir la répression d’un mouvement démocratique sous les yeux du monde entier, cela pourrait marquer la fin de ses efforts pour se présenter comme une nouvelle grande puissance prônant l’harmonie. La peur, c'est la contagion. Pour l'heure, Pékin essaie donc montrer un visage uni. Ce mardi, toutes les Unes des journaux sont consacrées aux dirigeants du régime, réunis au grand complet lundi soir à un concert célébrant le 65e anniversaire du régime.
Et si la solution se trouvait dans la reprise de discussions politiques et la recherche d’un compromis ? Cy Leung, responsable politique de Hong Kong, ne donne pour l’instant pas l’impression d’aller dans cette direction. Il a appelé à la fin immédiate des manifestations. Signe de son énervement, il se serait même frayé, ce mardi, un passage en voiture à grande allure parmi les manifestants. Mais Li Yuanchao, vice-président chinois - considéré comme un réformiste -, a demandé que des études soient lancées d’urgence sur l’évolution de Hong Kong et Macao. Si les évènements hongkongais ne sont donc pas clairement relatés dans la presse, cette idée du long terme commence à passer dans la presse chinoise ce mardi.
A Hong Kong, les manifestants plébiscitent FireChat pour rester connectés
20 minutes - 30 sep 2014
http://www.20minutes.fr/article/1452175/ynews1452175?xtor=RSS-176
FireChat, une nouvelle application de messagerie sur smartphone fonctionnant sans réseau ni internet, fait fureur parmi les manifestants prodémocratie à Hong Kong qui craignent la censure ou la saturation des communications. Lancé par une société californienne créée par un Français, Micha Benoliel, cette application sous technologie Bluetooth a été téléchargée 100.000 fois pour la seule journée de dimanche à Hong Kong.
Jusqu'à présent le réseau mobile de la ville n'a pas été délibérément coupé par les autorités mais il est surchargé et les manifestants ont parfois rencontré des difficultés à téléphoner ou envoyer des messages. Ils se sont aperçus qu'ils pouvaient en revanche rester en contact avec leurs amis, dans un rayon de quelques dizaines de mètres [Bof, ça porte à 70m; ndc], grâce à cette application. « Des groupes sur Facebook ont conseillé de la télécharger en cas de moments critiques » pendant les manifestations, a expliqué Minnie. Basée à San Francisco, l'entreprise de Micha Benolien, OpenGarden a régulièrement publié des messages à l'adresse des manifestants. « Nous espérons que FireChat vous sera utile. Souvenez-vous que pour le moment les messages ne sont pas encryptés. Soyez prudents », disait l'un de ces textes. [L'application a été utilisée à Taïwan il y a quelques semaines quand les étudiants ont tenté d'occuper le Parlement, ndc]
Lundi 29 septembre - La campagne de désobéissance civile s'est nettement étendue depuis hier. La ville est paralysée. Les transports publics (tramways, bus, métro) sont très perturbés, les grandes artères sont désertes, les écoles et un grand nombre d'entreprises sont fermées et la bourse a perdu 2 %.
Le centre ville est noir de monde. Beaucoup de gens sont assis par terre. Aucun chiffre n'est avancé sur le nombre de manifestants. On a donné à ce mouvement le nom de "révolution des parapluies" à cause des parapluies et bâches en plastique qui ont servi de protection contre les projections de gaz au poivre par la police. Le retrait provisoire des forces anti-émeutes a permis ce matin (GMT) d'établir le bilan des affrontements depuis samedi à 41 blessés et 78 arrestations.
En Chine, les médias officiels ignorent la mobilisation à Hong Kong et censurent bien entendu toute information qui y ferait allusion (je jetterai quand même un oeil sur les infos de CCTV ce soir). Le porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao, poste équivalent à notre secrétariat d'Etat aux DOM-TOM, a fait savoir ceci: « Le gouvernement central est certain que la Région administrative spéciale de Hong Kong peut traiter la question du mouvement "Occupy Central" selon la loi ». Autrement dit, il donne carte blanche aux autorités locales pour faire le travail et résoudre le problème, mais la patience de Pékin aura des limites. A ma connaissance, les voyages des Chinois du continent à Hong Kong ne sont pas suspendus.
Instagram bloqué en Chine, sans doute en réaction à "Occupy Central"
Le Monde - 29 sep 2014
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/09/29/instagram-bloque-en-chine-en-reaction-au-mouvement-occupy-central_4495834_3216.html
Plusieurs internautes chinois ont posté sur Weibo une photo de leur compte Instagram bloqué. Instagram, le très populaire service de partage de photos, est bloqué depuis dimanche en Chine, selon de nombreux témoignages concordants. Ce blocage intervient alors qu'à Hongkong, où l'application est toujours accessible, le face-à-face entre manifestants prodémocratie et les forces de l'ordre s'est considérablement tendu ces derniers jours. Cette inaccessibilité limitée au territoire chinois pourrait être la réponse de Pékin à la multiplication des clichés liés au mouvement de désobéissance civile impulsé à Hongkong par « Occupy Central », une organisation prodémocratie. Près de 10.000 photos portant le mot-clé #OccupyCentral ont été partagées sur le réseau social, montrant notamment la police arrosant les manifestants de gaz lacrymogène. Le même mot-clé avait été bloqué peu de temps auparavant sur Weibo, l'équivalent chinois de Twitter. (...)
25 ans après la répression sanglante de la place Tiananmen, dont la date anniversaire donne systématiquement lieu à un tour de vis de la censure sur Internet, les dirigeants communistes redoutent par-dessus tout un effet de « contagion » des appels à la démocratie au reste de la Chine. « Avant le blocage, de nombreux Chinois relayaient des clichés des manifestations », explique le blogueur Wen Yunchao, installé à New York, au magazine Foreign Policy. Plusieurs utilisateurs avaient ainsi publié des messages de soutien, tels que « Nous ne pouvons pas rester sans rien faire parce que Hongkong est en train de mourir », « Nous sommes en pleurs, mais pas à cause des lacrymogènes » ou encore « Pas besoin de nous envoyer du gaz, nous pouvons pleurer par nous-mêmes ». Les médias chinois n'ont pas encore abordé la situation dans cette « région administrative spéciale ».
L'inaccessibilité d'Instagram pourrait toutefois se retourner contre Pékin, les internautes chinois s'interrogeant sur les raisons qui ont conduit les autorités à verrouiller du jour au lendemain un site de plus en plus populaire dans le pays. « Ins », diminutif pour Instagram, est ainsi devenu un des termes les plus recherchés sur le réseau social Weibo, menant les autorités chinoises à le censurer à son tour. Les autorités chinoises ont l'habitude de restreindre et contrôler largement l'accès à Internet dans le pays. Facebook, Twitter et la plupart des services de Google sont toujours bloqués, ainsi que des applications de discussion comme Line ou Kakao Talk. Par ailleurs, une application permettant aux utilisateurs de smartphones de communiquer sans passer par Internet – et donc de contourner la censure – fait partie des applications les plus téléchargées à Hongkong. Ce type d'outil a déjà été utilisé dans d'autres manifestations en Asie, notamment à Taïwan et en Thaïlande.
Dimanche 28 septembre - C'est un mouvement pour une autonomie vue comme la garantie d'une démocratie représentative par rapport à Pékin qui, de son côté, cherche à accroître son emprise sur le territoire. Le mouvement est porté par les étudiants et la petite bourgoisie aisée hong-kongaise qui rêve d'un fonctionnement politique et institutionnel à l'occidental. A ceci, on peut ajouter une certaine dose de nationalisme qui, si elle est chauffée à blanc, peut vite tourner à la xénophobie.
A priori, les caractéristiques de ce mouvement n'ont rien de très exaltantes. Elles s'inscrivent dans la tendance autonomiste « être maître chez soi » qui se signale en Europe (Ecosse, Catalogne, etc.). Mais c'est un mouvement qui, comme tout mouvement à forte mobilisation, peut, dans sa dynamique, révéler des facteurs de dépassement, voire prendre une tournure qui irait dans le sens d'une émancipation par rapport aux forces politiques ou par rapport au système économique. Pour ce que j'en vois actuellement, je n'y crois pas trop, mais sait-on jamais... La manière dont les autorités réagiront peut changer pas mal de choses.
Hong Kong: Des milliers de militants dans un climat tendu
ATS, Romandie news - 28 sep 2014
http://www.romandie.com/news/Hong-Kong-des-milliers-de-militants-dans-un-climat-tendu/522002.rom
La police de Hong Kong a fait usage de gaz lacrymogène dimanche à l'encontre de dizaines de milliers de manifestants. Les militants prodémocratie sont déterminés comme jamais à obtenir de Pékin davantage de libertés politiques. Les protestataires ont envahi une importante voie de circulation et paralysé une partie du centre de la ville.(...) Les policiers ont tiré à deux reprises plusieurs salves de gaz lacrymogène à l'encontre des manifestants, ce qui est très rare à Hong Kong. Les protestataires ont également essuyé des jets de gaz poivre. Ils venaient de forcer un cordon de police mis en place autour des bâtiments abritant le siège du gouvernement et du conseil législatif de Hong Kong, pour empêcher d'autres militants de venir gonfler leurs rangs. Les manifestants campent depuis plusieurs jours devant ces édifices officiels.
Selon les estimations de journalistes de l'AFP, des dizaines de milliers de personnes étaient présentes. "Honte, honte, honte!", se sont écriés les manifestants. Ils tentaient désespérément de se protéger des épais nuages de gaz à l'aide de parapluies, de bâches en plastique et de film alimentaire avec lequel ils s'étaient enveloppé le visage. "Nous avons le droit de rester ici et de protester", a commenté Ryan Chung, un lycéen de 19 ans. "Le monde doit savoir ce qui se passe à Hong Kong. Ils doivent savoir que nous voulons la démocratie, mais que nous ne l'obtenons pas". Ces scènes très inhabituelles dans l'ancienne colonie britannique sont venues ponctuer une semaine de manifestations animées par les étudiants en grève. Dimanche, Occupy Central, l'organisation prodémocratie la plus en vue, a décidé de se jeter officiellement dans la bataille.
Hong Kong: Occupy Central commence avec trois jours d’avance
par Florence de Changy
RFI - 28 sep 2014
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20140928-hong-kong-occupy-central-commence-trois-jours-avance-desobeissance-civile-qu/
À Hong Kong, (...) les organisateurs du mouvement Occupy Central ont annoncé le début de leur campagne de désobéissance civile. Ils étaient cette fois plusieurs dizaines de milliers, 60.000 selon les organisateurs, samedi soir, à occuper le quartier du gouvernement et à installer quelques rangées de barricades dans le but de se protéger d’une éventuelle opération de police qui n’a, en fait, pas eu lieu.
Un peu avant 2h du matin (heure locale), surfant sur l’enthousiasme et le soutien que le mouvement étudiant avait reçu, Benny Tai, le leader du mouvement Occupy Central a déclaré que l’occupation de Central commençait séance tenante, avançant de 3 jours le début officiel de ce que les organisateurs ont appelé le « banquet » prenant de court, et les éventuels participants qui s’étaient préparés pour mercredi, et les étudiants dont certains ont eu l’impression qu’on leur confisquait leur mouvement.
Depuis samedi, la solidarité s’organise. Beaucoup de sympathisants arrivent sur place avec des sacs de course. C’est le cas de ces trois jeunes étudiantes: « Ils nous ont dit ce dont ils avaient besoin sur Facebook, on a pris la liste et puis on a tout apporté de Mong Kok [un quartier résidentiel de Hong Kong] jusqu’ici ». Alors que des montagnes de bouteilles d’eau, de masques chirurgicaux, de biscuits et autres biens de première nécessité, comme des ponchos en plastique ou des masques de plongée pour se protéger contre l’utilisation des gaz lacrymogènes s’accumulent, une grande incertitude règne sur quand et comment le gouvernement va décider de mettre fin à ce mouvement.
Rassemblement pour plus de démocratie
ATS, 20minutes - 27 sep 2014
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Rassemblement-pour-plus-de-democratie-11244560
Ce rassemblement fait suite à la dispersion par la police de centaines d'étudiants qui avaient réussi à pénétrer vendredi soir dans le périmètre du siège du gouvernement local. Les heurts entre la police et les jeunes manifestants, samedi en début de journée, ont fait une trentaine de blessés légers et les forces de l'ordre ont procédé à plus de 60 interpellations. Dans la soirée, des sympathisants du mouvement pro-démocrate sont descendus à leur tour dans les rues pour exprimer leur soutien. « La police a eu recours à une force disproportionnée de la force pour stopper les actions légitimes des étudiants et cela doit être condamné », a déclaré l'universitaire Benny Tai, l'un des chefs de file du mouvement Occupy Central qui dénonce depuis des mois la politique hongkongaise du pouvoir chinois et prône la désobéissance civile.
Les étudiants sont depuis plusieurs semaines le fer de lance d'une campagne de désobéissance civile. Pékin a rejeté le mois dernier les demandes d'élection du prochain dirigeant hongkongais au suffrage universel direct, en 2017, et a affiché son intention de limiter les candidatures aux personnalités qui lui sont favorables, faisant craindre aux habitants de la ville la perte de leur statut spécial. L'intervention policière de samedi matin et la mobilisation dans la soirée accroissent la tension avant un sit-in géant programmé par le mouvement pro-démocratie le 1er octobre pour peser sur l'avenir de à Hong Kong, qui bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d'une certaine autonomie et de plus grandes libertés dans le cadre du principe « Un pays, deux systèmes ». Vendredi soir, des centaines d'étudiants avaient réussi à forcer un cordon établi par la police aux abords du siège du gouvernement, avant d'en être évacués un par un samedi par les forces de l'ordre.