Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Dernière mise à jour :
30.09.2025
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Insécurité dans le Sahel: Barkhane et Minusma perdent le désert
par Bréhima Sogoba
Indicateur du Renouveau, rapporté par Tamoudre – 25 sep 2014
http://www.tamoudre.org/insecurite-dans-le-sahel-barkhane-et-minusma-perdent-le-desert/non-classe/
Lancée début août, l’opération Barkhane s’était fixée l’objectif d’empêcher la reconstitution des groupes jihadistes après le démantèlement des bases découvertes dans le Nord du Mali par Serval. Deux mois après, l’opération antiterroriste française dans la bande sahélo-saharienne et ses alliés sur le théâtre des opérations ne sont pas vraiment convaincants pour désorganiser les terroristes d’Aqmi. Les enlèvements et attaques sont plutôt monnaie courante dans le Sahel.
Pour désorganiser les terroristes d'Aqmi dans la bande sahélo-saharienne, la France a lancé une opération antiterroriste dénommée Barkhane. Avec cette opération, d’un effectif de 3.000 hommes, la France voulait, dit-on, prévenir la reconstitution de sanctuaires et protéger les pays du Champ qui constituent la majeure partie du Sahel. Il s’agit de la Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad. Mais ce dernier pays abrite le Q.G. de l’état-major de Barkhane, notamment dans la base de N’Djamena. Les troupes sont répartitives sur deux pôles principaux. N’Djamena avec environ 600 hommes et Gao avec plus d’un millier de soldats. Les autres vont se positionner sur des bases avancées. Avec ce dispositif, la France reste très présente dans les pays du Champ. L’opération Serval a été mise dans un cadre juridique. Et cela pour l’assistance des armées des pays concernés qui n’ont jusque-là selon les spécialistes, pas en état d’assurer la sécurité dans la zone.
La force de l’ONU bien qu’elle soit engagée dans 2 sur 5 pays de la zone d’intervention de Barkhane n’est pas encore entièrement constituée. Et la situation politique dans le Nord du Mali reste incertaine malgré le début des pourparlers politiques engagés entre le gouvernement et les groupes armés touaregs. L’autre point chaud pour les Français se situe dans le Nord du Niger, à la confluence des frontières avec la Libye et l’Algérie. « La menace qui était très localisée au Mali a dû se réfugier ailleurs, que ce soit en Algérie, en Libye, au nord du Niger. Et le Niger est un axe logistique majeur pour ces groupes qui utilisent le Nord de ce pays pour acheminer armement, vivres et munitions vers le Nord du Mali », explique un haut gradé de l’armée française pour justifier le bien-fondé de l’opération. Cette intervention s’entendra dans les secteurs est et ouest de la frontière au nord du Niger, l’information sur la situation des chercheurs d’or dans le secteur montagneux du Djado, à cheval sur le Tchad et le Niger. Et pour plus d’efficacité, 4 drones et 6 avions de chasse sont engagés.
Malgré cet important dispositif engagé, la sécurité dans la bande n’est toujours pas une réalité. Les soldats des forces étrangères pour la stabilité dans le Nord du Mali et les populations continuent de récolter les frais des islamistes radicaux. Les Tchadiens de la Minusma à Aguelhok encaissent sérieusement le coup ces derniers temps. Le bilan des pertes de la Minusma s’alourdit. Les Tchadiens payent le plus lourd tribut à l’engagement des forces onusiennes au Mali. Entre le 27 mai et le 5 septembre, 27 attaques ont visé la Minusma. Ce qui a poussé le gouvernement tchadien a dénoncé le traitement « discriminatoire » réservé à ses troupes dans le Nord du Mali, accusant la mission de l’ONU de les utiliser comme « bouclier », après la mort de cinq soldats la semaine dernière. « Face à cette situation de précarité et de discrimination (…) le gouvernement interpelle les responsables de la Minusma et les invite à un traitement juste et équitable de tous les contingents mobilisés dans cette opération », laisse entendre le gouvernement tchadien.
Les civils aussi ne sont pas épargnés par ces attaques. Selon une source locale, cinq civils touaregs ont été enlevés la semaine dernière par Aqmi dans la région de Tombouctou. Le 5e a été retrouvé sans son corps, décapité. Le rapt n’a jusque-là officiellement revendiqué, mais l’accoutrement des ravisseurs et leur mode opérationnel, selon un témoigne laisse soupçonner Aqmi. « Ils étaient équipés de talkies-walkys – portaient la signature d’Aqmi », explique un responsable local. Et d’ajouter que les islamistes radicaux seraient activement à la recherche de civils qui, dans le Nord du Mali, informeraient les troupes de sécurité sur leurs positions et leurs mouvements.
C’est dire que le pire est à craindre dans le Nord du Mali ainsi que tout le Sahel et au regard de l’évolution des choses, les tensions pourraient motiver dans les jours à venir une décision onusienne d’évacuation certains postes et un repli sur les positions onusiennes de Tessalit et de Kidal. Deux mois après, la situation n’est pas rassurante et les pays du Champ doivent se résoudre à se mobiliser pour une action concertée, rapide et efficace, car la menace des terroristes ignore les frontières. Barkhane, qui devait aider les pays dans ce processus, semble avoir perdu le contrôle de la bande sahélo-sahélienne. La situation échappe à la vigilance de la force antiterroriste française engagée depuis le 1er août dans le Sahel pour la lutte terroriste.
L'ONU s'inquiète de la résurgence des jihadistes dans le nord du Mali
AFP, Romandie news - 27 sep 2014
http://www.romandie.com/news/LONU-sinquiete-de-la-resurgence-des-jihadistes-dans-le-nord-du_RP/521908.rom
NEW YORK - Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, s'est inquiété samedi de la résurgence incontestable des jihadistes dans le nord du Mali, où plusieurs soldats de l'ONU ont été tués ces dernières semaines. « Je crois que c'est incontestable: les terroristes et les jihadistes, et sans doute aussi les trafiquants, ont repris du poil de la bête, dans le nord du Mali », a déclaré M. Ladsous à des journalistes, jugeant intolérables les attaques perpétrées contre les Casques bleus.
Au cours du mois de septembre, 10 soldats tchadiens ont été tués par des engins explosifs. Depuis le début de la mission de l'ONU (Minusma) en juillet 2013, plus de 20 Casques bleus ont été tués et une centaine blessés par des engins explosifs ou dans des attaques au Mali. « On est dans une situation où les forces françaises de Serval ou de Barkhane ont beaucoup réduit leur présence dans le nord malien, l'armée malienne n'est pas revenue, il n'y a donc pratiquement que les Nations unies sur le terrain », a déploré M. Ladsous. « Nous sommes donc leur cible, et c'est évidemment intolérable. Mais cela nous amène aussi à prendre une posture beaucoup plus dynamique, à nous projeter et aller chercher les attaquants avant qu'ils passent à l'acte », a-t-il poursuivi. « Nous avons des troupes spéciales, des hélicoptères d'attaque - il nous en faut davantage -, pour une stratégie offensive », a ajouté le responsable, qui sortait d'une réunion consacrée au Mali en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. (...) Outre les Casques bleus, civils et militaires maliens sont également victimes d'attaques ou de mines. Devant la tribune de l'ONU samedi, le président malien a évoqué le cas d'un soldat malien décapité cette semaine dans le nord du pays, et dont la tête a été retrouvée pendue à un arbre par des villageois.
26/12/2014 >> Quand Barkhane se disperse dans la nature, cela permet aux mouvements armés de frapper localement. Ainsi les combattants du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) opposés à Bamako ont pris le contrôle cette semaine de Taoudéni, à 600 km au nord de Tombouctou, où ils encaissent une "taxe" sur l’exploitation de la mine de sel. Par ailleurs des combats sporadiques accompagnés de pillages ont repris entre des groupes armés qui tentent de gagner des positions sur le terrain en attendant la reprise des négociations le mois prochain.
EDIT (2 janvier 2015)
La base militaire française de Madama, au Niger, appelée à durer
Reuters, Yahoo! actualités - 01 jan 2015
https://fr.news.yahoo.com/la-militaire-fran%C3%A7aise-madama-au-niger-appel%C3%A9e-%C3%A0-180940902.html
MADAMA (Niger) - La présence de l'armée française sur la base de Madama, située dans l'extrême nord du Niger à une centaine de kilomètres des "sanctuaires terroristes" du Sud libyen, s'inscrit dans la durée, a déclaré jeudi Jean-Yves Le Drian, en visite dans cette base avancée du dispositif militaire français Barkhane. "Nous sommes à Madama pour la durée pour que le contre-terrorisme aille jusqu'à son terme", a dit le ministre français de la Défense lors d'une visite de quelques heures dans cette base en construction, à une dizaine de jours de route de la capitale du Niger, Niamey, et d'où les montagnes libyennes sont à portée de vue.
Entamée en novembre, la construction de la base militaire de Madama, où sont actuellement déployés quelque 200 soldats français, devrait être achevée au printemps. "Dans l'opération Barkhane, il nous a paru essentiel d'avoir une base avancée au Niger le plus proche possible de la passe du Salvador", a souligné Jean-Yves Le Drian. Situé à la frontière entre la Libye et le Niger, il s'agit d'"un passage extrêmement fréquenté de cette route caravanière qui est devenue aujourd'hui la route de trafics en tous genres, trafic d'armes, de drogue, lieu d'itinéraires des groupes djihadistes", a-t-il poursuivi. "Il fallait enrayer cette logique-là par un contre-terrorisme régionalisé et une présence plus au nord du Niger qui nous permet d'intervenir le cas échéant, c'est déjà le cas".
En décembre, une opération a été menée conjointement par les armées française, tchadienne et nigérienne, une première depuis le début de l'opération antiterroriste française Barkhane début août dans la bande sahélo-saharienne. (...) Mercredi soir, de la base de N'Djamena, au Tchad, où est situé le poste de commandement de l'opération Barkhane, Jean-Yves Le Drian avait appelé la communauté internationale à ne pas laisser se développer un "sanctuaire terroriste" dans le sud de la Libye.
Madama, "place forte" de Barkhane près de la Libye
par Marine Pennetier
Reuters, Yahoo! actualités – 02 jan 2014
https://fr.news.yahoo.com/madama-place-forte-barkhane-près-la-libye-105957670.html
MADAMA (Niger) - « Ici, c'est un "mandat zéro"... Quand on est arrivé sur Madama, il n'y avait quasiment rien, que du sable et du vent », se rappelle Jean-Baptiste, un logisticien de l'armée de terre française. Il faut une dizaine de jours de route de Niamey, la capitale du Niger, ou 2 heures et demie de vol de N'Djamena, la capitale tchadienne, pour rejoindre cette base militaire française située en plein désert et ouverte à tous les vents, qui peuvent souffler jusqu'à 120 km/h.
Cette base en construction dans l'extrême nord du Niger fait partie de l'opération Barkhane menée depuis août dans 5 pays de la bande sahélo-saharienne, avec pour objectif la traque des djihadistes qui circulent librement dans la région au gré des frontières poreuses. « Très clairement, on est perdu au milieu du désert mais notre intérêt c'est de se prépositionner aux carrefours (des itinéraires empruntés par les djihadistes-NDLR) et c'en est un » souligne le capitaine Raoul.
« Il y a énormément de caravanes qui dans le temps passaient par là, ce sont des routes traditionnelles qui sont encore utilisées aujourd'hui », ajoute-t-il. « On en a une qui vient de Libye et qui descend vers le Niger (via la passe de Salvador), une à 300, 400 km d'ici qui va sur les zones de transit entre l'Algérie, la Libye et le Mali ». Ces itinéraires sont empruntés fréquemment par des groupes djihadistes cherchant notamment à s'approvisionner en armes et par des trafiquants en tout genre, souligne-t-on à Madama, où s'est rendu jeudi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. A l'heure où plusieurs pays africains de la région appellent la communauté internationale à agir face au « sanctuaire terroriste » qui se développe dans le Sud libyen, la base, située à une centaine de kilomètres de la frontière, constitue un point stratégique.
Entamée en novembre, la construction de la base, dans laquelle sont déployés quelque 200 soldats français, devrait être achevée au printemps. A l'heure actuelle, les soldats sont logés dans des tentes situées non loin de plusieurs engins de chantier prêts à intervenir pour terminer la piste d'atterrissage. Car à leur arrivée les forces françaises ont découvert, outre « un paysage lunaire », une piste dégradée et insuffisante pour accueillir des avions de transport tactique. En quelques semaines, la piste de 800 m a donc été rallongée de 500 m. Elle devrait atteindre 1.800 m à la fin des travaux. « Ici il n'y a rien, donc c'est un vrai défi logistique. Pour la mise en place du matériel, nos véhicules ont fait un peu plus de 2.000 km de désert », indique le capitaine Raoul. « Tout est à faire », renchérit le sergent-chef Grégory, du 25e régiment du génie de l'air d'Istres. « On arrive, on n'a pas de matériau, il faut le trouver, il faut également de l'eau, donc c'est un challenge ».
Les soldats français, dont certains sont habitués à opérer dans des théâtres sahéliens, doivent composer avec l'harmattan, qui provoque des tempêtes de sable déréglant les machines et ne laissant pas indemnes les hélicoptères. « Ils en pâtissent au niveau des moteurs, des structures, des pales, avec beaucoup d'érosion notamment, ce qui explique des performances qui se réduisent au fur et à mesure », explique le sergent-chef Harry. « C'est une surveillance de tous les instants, l'objectif c'est de maintenir une machine en parfait état pour partir à n'importe quel moment en cas de mission », ajoute-t-il.
Du fort de Madama, qui jouxte les tentes des soldats français et où sont basés 80 militaires nigériens, l'horizon s'ouvre au nord sur les montagnes libyennes par lesquelles transitent marchandises légales comme illégales. Dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite dans la région, une opération tripartite a été menée fin décembre par des unités françaises, tchadiennes et nigériennes, une première depuis le début de Barkhane. « On s'est placé sur les itinéraires des trafiquants avec du renseignement et la connaissance du terrain qu'avaient les Nigériens. Résultat en une semaine: 2 tonnes de drogue interceptées ainsi que de l'armement, et quelques trafiquants capturés », dit le capitaine Raoul.
01/03/2015 >> La presse annonce qu'un accord de "paix" et de "réconciliation" a été signé à Alger... mais c'est un accord bidon puisqu'il n'a été validé que par le gouvernement malien et les milices pro-Bamako, pas par les groupes armés réunis dans la Coordination des mouvements de l'Azawad. Ces derniers auraient bien voulu signer mais les manifestations de samedi à Kidal les en ont dissuadés. La base reproche au texte de ne faire mention ni de fédéralisme, ni d'autonomie. C'est un échec pour le gouvernement français qui recherchait depuis des mois l'aboutissement des négociations afin de soulager l'opération Barkhane..
11/03/2015 >> Le Drian annonce qu'une partie des effectifs de la force Sangaris en Centrafrique sera transférée sur Barkhane au Sahel, et plus particulièrement autour du lac Tchad, en soutien aux troupes africaines engagées contre Boko Haram.
14/05/2015 >> La rébellion à dominante touareg signe à Alger l'accord de principe mais souligne que de nouvelles négociations seront nécessaires pour aboutir sur un accord de paix définitif.
EDIT (16 mai 2015)
Trois ans après “Serval”, le Nord Mali toujours en plein chaos
par Hamaya Hamed
Mondafrique - 14 mai 2015
http://mondafrique.com/lire/politique/2015/05/14/trois-ans-apres-serval-le-nord-mali-toujours-en-plein-chaos
Bamako s'apprête à accueillir, le 15 mai, les principaux acteurs de la crise malienne. Les chancelleries, notamment la diplomatie française, veulent croire à un accord de paix, grace aux pourparlers d'Alger. Mais les chances de succès paraissent minces.
Le Nord Mali reste plongé dans le chaos. Dans la région de Tombouctou, les violences touchent aux populations civiles. Le jeudi 7 mai, des boutiques du village de Douékiré, 50.000 habitants, où se tenait la foire hebdomadaire, ont été la cible de pillages. Une voiture et cinq motos appartenant à des civils ont été dérobées par des hommes lourdement armés qui ont fait irruption. D’autres vols de véhicules ont eu lieu sur la route reliant Goundam à Tombouctou. Le scenario s’est répété dans plusieurs localités de la région du cercle de Goundam dont M’bouna, Goundam, Bintagoungou et Douékiré. Au delà des groupuscules terroristes qui sévissent, l'insécurité quotidienne est totale. Les juges envoyé de Bamako ont déserté, l'Etat n'existe plus.
La semaine précédente, le passage d'une "caravane pour la paix" dirigée par Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmed, le chef traditionnel de la tribu « Kel Ansar » avait déclenché un regain de violences. La MINUSMA qui escortait le convoi n'a rien pu faire. Les touarègues de Kel Ansar s'en étaient pris aux populations sédentaires de la région. Extrêmement fragile, la situation sécuritaire s’est particulièrement dégradée ces 15 derniers jours dans cette partie du Mali où les affrontements font rage entre les groupes indépendantistes et l’armée malienne.
Les groupes terroristes continuent par ailleurs de sévir sur le sol malien. AQMI reste actif dans la région de Tombouctou qui couvre le bassin de Taoudeni jusqu'en Algérie et au Sahara occidental. Malgré plusieurs opérations de la force française anti terroriste Barkhane, l'organisation conserve plusieurs hommes forts à sa tête dont Yehiya Abou Elhamam et Abou Talha le Mauritanien. Le MUJAO, El Mourabitoune et Ansar Eddine dirigés respectivement par Hamada Ould Khairou, Mokhtar Bel Mokhtar et Iyad Ag Ghaly sont pour leur part présents à Gao, Kidal jusqu'en Algérie et au nord Niger. "Ils sont très influents sur le terrain et agissent à travers des assassinats ou des attaques planifiés. Ils disponsent par ailleurs d'informateurs au sein des populations et dans jusqu'au sein de l'Etat malien" déclare une source administrative malienne.
Plus inquiétant encore, d'autres zones relativement épargnées jusqu'à présent sont au bord de l'embrasement. Les violences se multiplient au centre du pays dans les régions de Mopti et Ségou où vivent majoritairement les populations peules. Ces éleveurs nomades noirs entretiennent une rivalité historique avec les touaregs, eux aussi éleveurs. Outre le classique vol de bétail, les deux communautés s’accusent mutuellement d’organiser des braquages dans des villages reculés du nord et du centre du pays. Face à l'inaction de Bamako, une grande partie des populations peuls a développé un sentiment de défiance vis-à-vis de l'Etat central accusé de les avoir abandonnés à leur sort. Nombre d'entre eux ont ainsi rejoint les rangs du MUJAO lors de l'éclatement de la crise malienne en 2012.
L'atmosphère est de plus en plus électrique dans cette zone du centre du Mali en proie à une inquiétante recrudescence des violences. Selon des sources touarègues, 150 familles peuls ont été victimes d'exactions et d'actes de tortures par l'armée malienne depuis le début de l'année 2015. Une version que conteste le journal malien d'opposition L'Aube qui pointe la responsabilité des rebelles du MNLA. Toujours de source touarègue, ces actes sont le fruit de représailles face aux attaques menées contre les militaires maliens par "le front de libération du Macina" [*]. En janvier dernier, ce groupe s'était en effet attaqué à des positions militaires maliennes dans plusieurs villages de la région centrale de Mopti dont Djora, Teninkou et Nampala. Composé de peuls, ce groupe est affilié à Hamadoun Kouffa, un prêcheur radical de la zone qui a rejoint le MUJAO en 2012. Il est soupçonné aujourd'hui de proximité avec le terroriste Iyad Ag Ghali. (...)
[*] "L'Emir du Macina": Le "front de libération du Macina" est un mouvement radical peul qui a fait son apparition fin décembre 2014. A cette époque, il lance une série d'attaques sur les positions de l'armée malienne à Nampala dans la région de Segou à une trentaine de kilomètres de la frontière mauritanienne. Ce groupe est dirigé par Hamadoun Kouffa, surnommé "l'émir du Macina". Ce prêcheur radical peul originaire de la région de Mopti fut l'une des têtes pensantes de l'attaque de Konna par les groupes djihadistes en 2013 qui a précipité le lancement de l'intervention militaire française Serval. Les autorités maliennes et les populations locales l'accusent de s'être lié aux intégristes d'Ansar Eddine en 2012 lors de l'occupation du nord Mali par les mouvements jihadistes. Des sources peuls locales affirment que 33 marabouts de la région de Mopti proches de Hamadoun Kouffa avaient été tués et jeté dans les puits par l'armée malienne au début de l'opération Serval en janvier 2013.