Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
11.12.2025
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Pourquoi Internet a tourné au ralenti ces derniers jours
par Gaël Lombart
Le Parisien - 14 aot 2014
http://webplus.imatin.net/leparisien.fr/109294_pourquoi-internet-a-tourne-au-ralenti-ces-derniers-jours
Pages qui ne se chargent pas, téléchargements interminables, site eBay inaccessible... Que ceux qui, de rage, ont brutalisé leur clavier en surfant sur Internet ces derniers jours se consolent: de nombreux internautes, de par le monde, ont connu ces aléas techniques. La faute à... 512.000 ! Soit approximativement le nombre de routes par lequel transitent aujourd'hui les données sur Internet. Le réseau étant en perpétuelle expansion, ce nombre ne cesse de grimper.
Le problème est que de nombreux vieux routeurs, dits « coeurs de réseaux », ont été configurés par défaut pour supporter 512.000 routes et ne peuvent plus fonctionner correctement au-delà de ce seuil, faute de mémoire suffisante et de processeurs performants, explique Renesys, une société experte en surveillance des réseaux. Voilà pourquoi de nombreux soucis de navigation ont été enregistrés notamment en Europe et aux Etats-Unis, que ce soit chez des particuliers ou au sein d'entreprises. Les médias n'ont pas été épargnés...
Selon TheNextWeb, le bug a rendu indisponible le site d'Ebay un peu partout au Royaume-Uni et dans une moindre mesure en France et dans d'autres pays européens. La plateforme d'enchères a confirmé. « Certains utilisateurs ont rencontré des problèmes pour accéder à eBay en Europe de 9h55 à 13h33 heure française le 12 août », a écrit Ebay France dans un communiqué. Mais sur Twitter, des internautes ont fait part de problèmes plus tard dans l'après-midi. (...) A l'image du « bug de l'an 2000 », ce problème était prévu depuis plusieurs années. En revanche, il aurait été mal anticipé par les professionnels du secteur. Cisco notamment est pointé du doigt., ce fabricant de routeurs se défend en disant avoir averti en mai ses consommateurs des démarches à suivre avant que le seuil soit atteint. (...)
Devenu trop grand, Internet est tombé en panne
par Martin Untersinger
Le Monde (Pixels, chroniques des révolutions numériques) - 16 aot 2014
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/08/15/devenu-trop-grand-internet-est-tombe-en-panne_4472153_4408996.html
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais Internet est brièvement et partiellement tombé en panne, mardi 12 août. Plusieurs sites, notamment en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis, ont souffert de ralentissements et, dans des cas plus rares, ont été coupés du réseau. Pour les utilisateurs, les dommages ont été discrets. Mais en coulisses, là où des techniciens s'assurent du bon fonctionnement d'Internet, cela a été nettement plus sérieux.
Pour comprendre ce qu'il s'est passé, il faut plonger dans les arcanes du réseau. Internet est une gigantesque toile d’araignée. Des millions de serveurs, appartenant à des entreprises, plus ou moins grandes, qui communiquent entre eux. Lorsque vous entrez une adresse dans votre navigateur ou cliquez sur un lien, votre connexion va cheminer de serveurs en serveurs jusqu’à sa destination. Aux points d’intersection de ce réseau se trouvent des routeurs. Ces sortes de gros ordinateurs remplissent le rôle de postes d’aiguillage en répertoriant, dans ce qu’on appelle une « table de routage », tous les différents chemins possibles que peuvent emprunter les données pour parvenir à destination.
Tous les routeurs du réseau communiquent entre eux et se transmettent les mises à jour de cette table de routage, afin que leur « carte d’Internet » soit en permanence à jour. C’est fondamental pour qu’Internet puisse fonctionner, car il est en mouvement permanent: il grandit et le nombre de chemins possibles avec. Depuis le début d’Internet, on ajoute au fil des années des chemins à cette table. C’est ce qu’a fait l’opérateur de télécommunications américain Verizon, qui a rajouté mardi plusieurs milliers de chemins sur ses routeurs.
Comme tous les routeurs de la planète parlent entre eux, ils ont commencé à répercuter les changements impulsés par Verizon. Problème: de nombreux routeurs un peu dépassés mais encore nombreux ne pouvaient pas gérer plus de 512.000 routes. Avec l’ajout de Verizon, le total dépassait cette limite. Résultat, ils ne pouvaient rien faire du tout et n’ont plus rempli leur rôle. Et tous les sites ou utilisateurs desservis par ces routeurs ont subi des ralentissements ou, pire, ont été totalement inaccessibles du reste du réseau pendant quelques heures.
Ce petit hoquet d’Internet, s'il a provoqué des ralentissements et mis quelques sites hors ligne pendant plusieurs heures, n’a pas eu de conséquence majeure au niveau mondial. « Nous avons détecté sur Internet certains changements de route, des problèmes de latence et de baisse de performance plus que de véritables interruptions », constate Frédéric Dhieux, responsable réseau et infrastructures au sein du groupe Rentabiliweb (qui explique avoir « prévu bien à l'avance le problème » et remplacé « tous les cœurs de réseau »).
« C'est un incident significatif mais d'impact limité: il n'a concerné que certains types d'équipements assez anciens, d'un constructeur particulier, dans leur configuration par défaut, utilisés plutôt en périphérie que sur le cœur du réseau proprement dit », estime Pierre Beyssac, fondateur de l'entreprise spécialisée Eriomem et ancien responsable système et réseaux de Télécom ParisTech. « C’est un peu comme le “bug de l’an 2000”, il y a eu des perturbations, mais elles étaient localisées », abonde Stéphane Bortzmeyer, ingénieur réseau et spécialiste de l’architecture d’Internet.
Que faire pour éviter ce genre de pannes ? Techniquement, pas grand-chose: il s’agit davantage d'un problème humain que d’un bug technique. Depuis plusieurs mois voire plusieurs années, les experts du réseau alertent en effet sur le nombre croissant de routes [*]. En juin, l’entreprise Cisco, qui fabrique des routeurs, avait par exemple averti ses utilisateurs. Malgré son impact limité, cette panne montre en réalité certaines carences dans la gestion technique d’Internet, un domaine obscur mais nécessaire à son bon fonctionnement.
Chaque fournisseur d’accès à Internet, chaque hébergeur, bref chaque acteur qui dispose de routeurs est responsable de l’entretien de son petit bout de réseau. En s’assurant, par exemple, que ses routeurs pourront gérer l’ajout de nouvelles routes. Cette interdépendance, frôlant l’autogestion, est prise en défaut lorsque des gens ne font pas correctement leur travail. Frédéric Dhieux explique: « C'est à chacun de prendre ses responsabilités. Ceux qui ont été touchés sont ceux qui n'ont pas pris les mesures appropriées. Ils n’ont pas suffisamment anticipé ce problème ». « Ne pas avoir pris ce genre de précaution, c’est comme un capitaine de bateau qui prend la mer sans regarder la météo », juge pour sa part Stéphane Bortzmeyer.
Si le nombre de routes est repassé sous les 512.000 (l'ajout par Verizon des quelques milliers de routes à l'origine de la panne était une erreur), la croissance d’Internet, ininterrompue depuis sa création, amènera inévitablement leur nombre au dessus de cette barre fatidique. Actuellement, il est aux alentours de 500.000. Et rien ne dit qu’après la panne de mardi tous les serveurs soient capables de gérer cette évolution. Dans de nombreuses petites entreprises, les moyens manquent pour effectuer une mise à niveau coûteuse des routeurs, et la priorité n'est pas toujours donnée à ce type de maintenance qui ne présente que peu de retour sur investissement immédiat. M. Bortzmeyer avertit: « Le problème va revenir pour de bon dans quelques semaines, lorsqu’on passera définitivement la limite des 512.000 routes ». « Cet incident montre que tout le monde n'est pas préparé à passer ce seuil. En un sens c'est une chance, cet événement a rappelé que ce seuil allait arriver », renchérit Frédéric Dhieux.
Il est urgent de continuer comme avant - Que faire pour éviter qu’une panne similaire survienne dans les prochaines semaines ? Rien n’oblige, dans les faits, les ingénieurs réseaux à mettre à jour leurs équipements (sinon pour leur bon fonctionnement). Certains, comme Frédéric Dhieux, estiment que l’Anssi, l’organisme de l’Etat chargé de la défense des réseaux français, pourrait jouer un rôle de veille, d'information et d'alerte sur ces questions. Pour d’autres, comme Stéphane Bortzmeyer ou Pierre Beyssac, cela ne ferait qu’ajouter une source d’information à un secteur qui n’en manque pas. La seule solution: rappeler la responsabilité des petites mains d’Internet. Une option qui a, à l’exception de ce type de pannes limitées, fait largement ses preuves.
[*]http://s2.lemde.fr/image/2014/08/15/644x0/4472156_6_362f_l-evolution-continue-du-nombre-de-routes_238faa4aa267f27fc51bd1c1c16f9994.png
Google reconnaît que l'Internet mondial est attaqué par des requins
par Will Oremus
traduit par Grégoire Fleurot
Slate - 16 aot 2014
http://www.slate.fr/story/91049/google-internet-requins-cables-sous-marins
L'Internet est une série de tubes... qui sont parfois attaqués par des requins. Les requins mordent les câbles transportant nos données à travers le monde depuis au moins 1987. Cette année-là, le New York Times écrivait que « des requins ont démontré un goût inexplicable pour les nouveaux câbles à fibre optique que l'on installe au fond de l'océan et qui relient les Etats-Unis, l'Europe et le Japon ». Aujourd'hui, Google a décidé de mordre à son tour. Selon Brandon Butler de Network World, un chef de produit de Google a expliqué au cours d'un récent évènement que l'entreprise s'est décidée à enrober ses câbles sous-marins trans-Pacifique dans du Kevlar pour les protéger contre les morsures de requin.
Google m'a confirmé que sa nouvelle génération de câbles sous-marins sont entourés d'un fil protecteur et d'un câble en acier, et que le but est de les protéger contre les incisions, y-compris celles provenant de possibles attaques de requins. Que Google investisse dans de meilleures manières de protéger ses câbles de données transocéaniques est tout à fait logique. Il y a eu plusieurs exemples par le passé de lignes sous-marines endommagées qui ont perturbé le service Internet de manière importante. Une infrastructure du réseau sur laquelle on peut compter est devenu de plus en plus essentiel pour les affaires de Google, dont le modèle dépend de la transmission ultrarapide d'information entre ses centres de données autour de la planète.
Lundi 11 août, le ponte de l'infrastructure de Google Urs Holzle a annoncé que l'entreprise participe à la construction d'un nouveau système de câbles trans-Pacifique reliant les Etats-Unis au Japon à des vitesses pouvant atteindre 60 Tbps. « C'est 10 millions de fois plus rapide que votre câble de modem » a souligné Holzle. Les partenaires de Google sur le projet incluent China Mobile et SingTel.
Pourquoi les requins s'en prennent-ils aux câbles de données sous-marins ? Difficile à dire. Plusieurs médias ont souligné le fait que les requins perçoivent les champs électromagnétiques, et pourraient donc être attirés par le courant. Un expert en requins de Californie a proposé une autre hypothèses à Wired: ils sont peut-être tout simplement curieux. Toute personne ayant une double expertise en comportement chondrichtyen et en ingénierie électrique est chaudement invitée à offrir une explication plus convaincante dans les commentaires.
Quoiqu'il en soit, il est clair que leurs puissantes morsures peuvent créer des problèmes. On peut lire dans un rapport du programme environnemental des Nations unies de 2009 repéré par Popular Science: « Les poissons, y-compris les requins, mordent depuis longtemps les câbles, comme le montrent les dents incrustées dans les revêtements. Les barracudas, les requins et d'autres espèces ont été à l'origine de pannes de câbles. Les morsures ont tendance à pénétrer l'isolation des câbles, ce qui permet au conducteur de courant d'entrer en contact avec l'eau de mer ».