Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Evénements sociaux au Brésil du 23 avril au 22 mai 2014

Publié le 22/05/2014 à 17:29 par monde-antigone


Jeudi 22 mai

 

Les anti-Coupe du monde ont trouvé leur icône
par Clément Guillou
Rue89 - 21 mai 2014
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-sport/2014/05/21/bresil-les-anti-coupe-monde-ont-trouve-icone-252342


Au Brésil, la politique s’exprime souvent dans les rues, sur les murs ou les palissades: le street art est omniprésent, particulièrement à São Paulo. Il fallait s’attendre à ce que la contestation contre les dépenses suscitées par la Coupe du monde de football s’exprime aussi par l’art, et une œuvre de Paulo Ito, graffeur paulista de 36 ans, circule énormément sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’un enfant rachitique, criant famine, ayant devant lui, en guise de nourriture dans son assiette, un ballon de foot [Dessin]. Nul besoin de commentaire: le dessin en dit plus long qu’un discours contre la pauvreté au Brésil et les frais engagés pour l’organisation de la compétition (11 milliards d’euros), sous l’autorité de la richissime Fifa.

Vous avez peut-être déjà vu passer cette image sur Facebook ou Twitter. Paulo Ito l’a publiée le 13 mai sur sa page et sa publication par TV Revolta, une page Facebook extrêmement suivie (3,5 millions d’abonnés) au Brésil, l’a propagée. Ito voulait à l’origine graffer devant le stade Itaquerão, qui accueillera le match d’ouverture le 12 juin. Il s’est finalement dit que l’entrée d’une école de Pompeia, un quartier des classes moyennes de la ville, était plus appropriée et a profité d’un festival de street-art.

Un dessin similaire peint sur la route est aussi partagé sur les réseaux sociaux. D’autres pourraient surgir pendant le Mondial, nous dit Ito par e-mail: « Je ne répète jamais une idée mais je réfléchis sérieusement à faire une exception pour celle-là ». Ito dit avoir été inspiré par une peinture murale réalisée par le Français Goin en 2013 dans les rues d’Athènes. Un enfant noir, malheureux, la peau sur les os et un ballon à ses pieds, avec ce slogan: « On a besoin de nourriture, pas de football. »


Mercredi 21 mai


[Non Fides, 21/05/2014] Mardi 20 mai, des chauffeurs de bus du réseau de transport en commun de la ville (SP Trans) de Sao Paulo se sont mis en grève sauvage. Cette grève spontanée rompt avec les nombreuses journées de grève planifiées et organisées par les centrales syndicales dans les transports qui ont lieu ces derniers temps dans les grandes villes brésiliennes (qui pour la plupart accueilleront la coupe du monde en juin). Le principal syndicat des travailleurs du transport de la ville s’est clairement démarqué et a condamné ce mouvement spontané de la part d’une minorité, car échappant à tout contrôle des bureaucrates syndicaux. Par conséquence, la circulation dans la ville et sa périphérie en a été fortement perturbée. (...)


Samedi 17 mai- RFI >> Trois des villes hôtes brésiliennes (Natal, Fortaleza et Recife) risquent de connaître une épidémie de denge pendant la période Coupe du monde de football, selon une projection réalisée par des chercheurs. Publiée dans la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases, la projection s'appuie notamment sur l'étude des températures, des précipitations et des cas de dengue observés dans le passé. Elle montre que le risque de dengue est nettement plus important dans les 3 villes situées dans le nord-est du pays, par rapport aux 9 autres villes hôtes, même si en termes absolus le risque « est probablement faible », selon les chercheurs.


Vendredi 16 mai - Les manifestations contre le Mondial se multiplient. Elles ont gagné une cinquantaine de villes. Agents de la circulation, agents de nettoyage, techniciens administratifs, chauffeurs, professeurs, agents de santé, métallurgistes, etc., les catégories professionnelles sont de plus en plus nombreuses à faire entendre leurs revendications et à déclencher des grèves.

Au fait, on n'en parle pas encore, mais la Coupe du monde de foot en 2018, elle aura lieu où ça ?.... En Russie ! Hahahaha !... Et ils joueront des matches à Donetsk !... Non ?... Hahahaha !


Manifestations anti-Mondial, incidents à Sao Paulo
AFP, RTBF - 16 mai 2014
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_bresil-manifestations-anti-mondial-incidents-a-sao-paulo?id=8270104


Aux cris de « Hé Fifa, retourne en Suisse ! », quelques milliers de manifestants ont bloqué la circulation jeudi dans plusieurs grandes villes du Brésil à 28 jours du Mondial, notamment à Sao Paulo où des incidents ont éclaté dans la soirée. A Sao Paulo, ville du match d'ouverture du Mondial le 12 juin, la police a dispersé en début de soirée, avec des gaz lacrymogènes, un groupe de manifestants qui avaient enflammé des barricades. Des images aériennes de TV Globo montraient quelques casseurs en train de saccager un concessionnaire d'un fabriquant automobile partenaire officiel du Mondial. Au moins 20 manifestants ont été interpellés avant d'être relâchés pour 13 d'entre eux. Deux photographes de presse ont été légèrement blessés.

A Rio de Janeiro et Brasilia, la police a également fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des petits groupes de manifestants. Les anti-Mondial brésiliens avaient convoqué des manifestations sur les réseaux sociaux pour mesurer leur capacité de mobilisation à l'approche de la coupe du Monde. Les manifestations ont réuni en tout environ 10.000 personnes à Sao Paulo, Rio, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre et Manaus. Encadrées de très près par les forces de l'ordre, elles se sont déroulées très majoritairement de façon pacifique et même festive, autour du slogan « Coupe sans le peuple, me revoilà dans la rue ! ». Les principales manifestations ont eu lieu dans la mégapole de Sao Paulo, où plusieurs cortèges tout au long de la journée, ont réuni 6000 personnes, selon les autorités. Dans la matinée, quelque 3.000 membres du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) avaient brûlé des pneus aux abords du stade Itaquerao, où aura lieu le match d'ouverture Brésil-Croatie.

A Recife (nord-est) où la police militaire (PM) est en grève depuis 3 jours, certains habitants en ont profité pour piller des magasins. Plusieurs personnes ont été arrêtées. A Rio, 700 manifestants, certains enroulés dans des drapeaux brésiliens, ont protesté devant la gare Central do Brasil. Ils ont brûlé un énorme billet symbolique d'entrée pour un match aux cris de « Fifa go Home ! ». A Brasilia, 200 manifestants se sont concentrés près de la gare routière. « Dilma, écoute, pendant la Coupe il y aura de la lutte », scandaient les protestataires. « Le peuple n'a pas accès à la Coupe et tout cet argent public aurait dû être investi ailleurs. La seule façon de changer le pays est de descendre dans la rue », a déclaré à l'AFP Karina, une étudiante de 19 ans, membre d'un groupe féministe à Sao Paulo. Parmi les autres organisations ayant appelé à manifester jeudi figurent les Comités populaires de la Coupe, qui s'opposent aux entraves aux droits de l'homme dans l'organisation du Mondial, et le mouvement étudiant Passe livre (MPL). (...)

La présidente Rousseff, favorite à sa réélection en octobre bien qu'en baisse dans les sondages, est confrontée à un scénario complexe à l'approche du Mondial et des élections générales d'octobre, propices à l'éclosion de grèves sectorielles. Après une grève des conducteurs d'autobus à Rio au cours de laquelle 708 autobus ont été saccagés, apparemment par des grévites, les professeurs des écoles publiques de Rio sont en grève depuis lundi, ainsi que les fonctionnaires du ministère de la Culture. A Recife les policiers militaires et agents pénitentiaires sont en grève depuis mercredi alors que la police fédérale, qui contrôle notamment l'accès aux frontières, a menacé de garder les bras croisés pendant le Mondial, avant finalement de renoncer.

 

Mardi 13 mai - Les conducteurs de bus de Rio ont décidé d'une nouvelle grève de 48h. La mairie a annoncé qu'elle allait mettre davantage de moyens de transport en circulation et que la police militarisée assurera la sécurité des bus qui rouleront pendant ces deux jours.


Vu d'Allemagne: Le Brésil a le blues du Mondial
Courrier international - 13 mai 2014
http://www.courrierinternational.com/article/2014/05/13/le-bresil-a-le-blues-du-mondial


Des manifestations, des grèves et fusillades: au lieu de faire la fête du foot, les Brésiliens sont en colère. Ils se révoltent contre les stades hors de prix, une classe politique corrompue et souffrent d'une économie qui stagne, rapporte Der Spiegel. Le monde entier se prépare pour fêter la Coupe du monde 2014 – sauf son hôte, écrit ce 12 mai l'hebdomadaire de Hambourg. Célèbre pour sa joie de vivre et son carnaval, la population brésilienne a le moral au plus bas et voit "les vieux démons du Brésil ressurgir": des manifestations, des grèves, des problèmes d'infrastructure, de la violence. "La mort et les jeux – Le Brésil avant le mondial", titre Der Spiegel qui consacre un dossier spécial au géant d'Amérique latine. Pour l'hebdomadaire, c'est une ironie de l'histoire que ce soit précisément dans la patrie du foot que la Coupe risque de se transformer en fiasco.

Les signes se multiplient, à commencer par le comportement craintif de la présidente Dilma Roussef, d'ordinaire "une femme sans peur", qui effectue des "visites désormais fantomatiques" dans le stade de Sã‬o Paulo, Itaqer‪ã‬o, accompagnée d'un impressionnant cortège d'agents de police et de soldats, et qui renoncera probablement à un discours pour l'ouverture de la Coupe par peur d'un concert de sifflets. Vient ensuite la gestion catastrophique des travaux: à quatre semaines du coup d'envoi "du tournoi le plus cher dans l'histoire de la Fifa", le stade est toujours en chantier, "les coûts ont explosé, trois ouvriers ont été tués dans des accidents du travail, aucun délai n'a été respecté". Enfin, la violence. "Dans les favelas de Rio, les dealers se livrent à de violents combats avec la police, à S‪ã‬o Paulo, chaque nuit ou presque, des gangsters brûlent des bus. A Rio, des citoyens furieux ont détruit plus de 400 bus jeudi [8 mai] parce que les conducteurs étaient en grève. A S‪ã‬o Paulo, des sans-terres [organisation militant pour que les paysans brésiliens puissent disposer de terrains pour cultiver] ont bloqué la circulation et des manifestations ont eu lieu à Belém, Florinaopolis, Fortaleza et Belo Horizonte. Et ce n'est qu'un avant-goût des protestations prévues lors du tournoi.

En cause, selon Der Spiegel: la démythification du pays du miracle économique des années 2000 et des promesses de l'ancien président Lula da Silva; une croissance qui stagne à 2,3 %, accompagnée du retour de l'inflation; les nombreuses ruines qui restent des grands projets étatiques, témoins visibles des promesses non tenues et des milliards de réaux gaspillés; des voies ferrés qui partent dans le vide, des canaux qui s'évaporent nulle part, des ponts sans connexion au réseaux routiers.

Et si les années Lulas ont des mérites incontestés, les classes moyennes, grandes oubliées dans le partage des nouvelles richesses, en ont fait les frais, observe le magazine: "Quand elle a été élue pour succéder à Lula, Dilma Roussef a promis qu'elle ne tolérerait aucune corruption dans ses lignes. Mais aujourd'hui, il s'avère que dans le groupe Petrobras, au cœur du capitalisme étatique à la brésilienne, le népotisme est à l'ordre du jour. [...] La grogne des citoyens concernant leurs conditions de vie se mélange avec le ressentiment envers la Fifa. La joie qu'éprouvaient beaucoup à l'égard de la Coupe du monde s'est transformée en colère."


Jeudi 8 mai


Grève de 24 heures de conducteurs d'autobus à Rio, 325 bus endommagés
AFP, Romandie news - 08 mai 2014
http://www.romandie.com/news/Greve-de-24-heures-de-conducteurs-dautobus-a-Rio-325-bus/475987.rom


RIO DE JANEIRO - Une grève d'une partie des conducteurs d'autobus de la ville de Rio, qui réclament 40 % de hausse de salaire, a paralysé jeudi 20 % de la flotte, a annoncé Sebastiao José da Silva, vice-président du syndicat des conducteurs qui ne soutient pas le mouvement. Le syndicat des compagnies d'autobus - qui sont toutes privées à Rio - a indiqué que 325 autobus avaient été endommagés dans la matinée, la plupart par des pierres lancées par les grévistes, certains autres ayant été incendiés [A la fin de la journée on a compté 531 autobus endommagés ou incendiés, ndc]. Le maire de Rio, Eduardo Paes, a qualifié la violence d'inacceptable et demandé au secrétariat des Transports de tout mettre en oeuvre pour faciliter le retour des usagers chez eux.

Jeudi matin, des piquets de grève ont bloqué plusieurs axes routiers, provoquant d'immenses embouteillages dans plusieurs quartiers et des milliers de personnes avaient du mal à se rendre sur leurs lieux de travail. Trains et métros étaient bondés. Le gouverneur, Luiz Fernando Pezão, a déclaré quant à lui qu'il ne tolérerait pas les piquets de grève ni le blocage de rues. "J'ai demandé qu'on arrête ceux qui endommagent les autobus. Nous savons que c'est une grève en dehors du syndicat. Les patrons ont déjà accordé une augmentation supérieure à celle demandée, alors nous n'allons pas tolérer le vandalisme à Rio", a souligné le gouverneur.

Les grévistes revendiquent une hausse de salaire supérieure à celle négociée en assemblée le 11 mars dernier par le syndicat, pour porter leur salaire à 2.500 reais (815 €), ainsi que la fin de la double fonction de conducteur et de receveur. "J'ai obtenu 10% d'augmentation pour les salaires. C'est la plus forte augmentation pour la catégorie dans le pays et ils ont déjà reçu ce mois-ci leur salaire augmenté", a déclaré le porte-parole du syndicat (Sintraturb), José da Silva, cité par le site G1 de Globo. Le leader de la grève, Hélio Teodoro, a déclaré à la station de radio CBN que le mouvement était pacifique et avait le soutien d'autres syndicats comme celui des employés de l'industrie pétrolière. Il a nié l'appui de partis politiques et critiqué les actes de violence. Les grévistes prévoient une manifestation vendredi au centre-ville et une nouvelle réunion pour décider de la suite du mouvement, selon lui. Pour M. da Silva du Sintraturb, le mouvement répond à des intérêts politiques. "C'est l'année des élections générales (en octobre) et celle de la Coupe du monde (de football), il y en a qui veulent être candidats, apparaître comme les sauveurs de la patrie", a souligné M. da Silva sans citer de nom. Son syndicat a fixé une réunion à 15h locales (18H00 GMT) pour évaluer la situation.

Mercredi, à 37 jours du Mondial, ce sont des agents de la Police fédérale brésilienne qui avaient suspendu leurs activités dans plusieurs Etats du pays pour réclamer de meilleurs salaires et plans de carrière. Ils ont renouvelé leur menace de ne pas travailler pendant la Coupe du monde.


Mercredi 30 avril


Sao Paulo: Violences après une manifestation
AFP, Le Figaro - 30 avr 2014
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/04/30/97001-20140430FILWWW00033-sao-paulo-violences-apres-une-manifestation.php


Un millier de sans-abri ont affronté hier à Sao Paulo des forces de police avec des jets de pierres et des barricades, auxquels la police a riposté avec des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes, selon la police et la presse locale. Les manifestants protestaient contre le retard dans la discussion du plan d'urbanisme censé réguler l'expansion de la ville, a indiqué la police.

Un millier de manifestants, selon la police, se sont rassemblés devant la mairie, où les conseillers municipaux devaient discuter du plan régissant notamment les zones réservées au logement. Quand les conseillers ont décidé que le plan serait examiné plus tard - alors que les débats étaient retransmis à l'extérieur du bâtiment sur de grands écrans -, les membres du Mouvement des Travailleurs sans-abri ont commencé à jeter des pierres et à brûler des pneus et des ordures en signe de protestation, selon des images de Globo TV.  La police est alors intervenue avec des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes pour disperser les manifestants. "Des policiers militaires et municipaux ont fermé les portes de l'hôtel de ville pour empêcher une occupation des lieux", a indiqué la police sur son compte Twitter. Les manifestants ont répliqué en bloquant la circulation dans les rues autour de la mairie, située dans un quartier très central de Sao Paulo et à un moment de pic du trafic chaotique de la ville. (...)


Mardi 29 avril


Cinq bus brûlés après la mort d'un jeune à Rio
AFP, i24news - 29 avr 2014
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/ameriques/140429-bresil-cinq-bus-brules-apres-la-mort-d-un-jeune-a-rio


Cinq bus ont été incendiés dans une favela du nord de Rio de Janeiro lundi soir après la mort d'un jeune, tué lors d'un échange de tirs entre forces de l'ordre et criminels, selon la télévision Globo. Le mineur a été tué par balles alors qu'il se trouvait dans une voiture volée et qu'une arme à feu à été trouvée à ses côtés, a indiqué la Police militaire (PM) au site G1. Selon elle, les forces de l'ordre procédaient à une opération contre un trafic de drogue et de véhicules volés sur la colline de Chapadao. Le jeune avait 17 ans et était impliqué dans le trafic de drogues sur le secteur, a dit un responsable de la police à G1. Une vingtaine de personnes sont ensuite descendues de la favela de Joquei et ont mis le feu à cinq bus.

Le matin-même, trois voitures avaient été brûlées dans une autre favela de Rio (Alemao), en réaction à la mort d'une femme de 72 ans, Arlinda Beserra de Assis dans des circonstances encore indéterminées. Ces incidents se produisent quelques jours après les émeutes qui ont secoué Copacabana à la suite du décès d'un jeune danseur attribué à la police, originaire de la favela de Pavao-Pavazinho qui surplombe ce quartier chic et touristique. De nombreuses violences ont touché les favelas cariocas ces dernières semaines.

Une série d'attaques attribuées aux trafiquants de drogue, qui tentent de regagner du terrain dans les secteurs où ils ont été écartés, ont visé des postes d'UPP (Unités de police pacificatrice). (...) Au total, 150.000 policiers et militaires et 20.000 agents privés seront mobilisés au Brésil pendant la Coupe du monde (12 juin-13 juillet). La sécurité dans les stades sera à la charge d'agents privés, tandis que la police brésilienne sera mobilisée à l'extérieur et n'interviendra à l'intérieur qu'en cas de situation extrême. Rio doit accueillir 7 matches du tournoi, dont la finale au Maracana.


Rio de Janeiro: Violences et expulsions, les tâches du Brésil
Aufait Maroc - 29 avr 2014
http://www.aufaitmaroc.com/actualites/monde/2014/4/29/violences-et-expulsions-les-taches-du-bresil_219399.html#/pictures/0145/8316/Brsil1_29042014100449.jpg


Pendant que Michel Platini, président de l'UEFA, réclame que les Brésiliens mettent de côté leurs problèmes sociaux jusqu'à la fin de la Coupe du monde, les autorités brésiliennes vident les bâtiments abandonnés de Rio de Janeiro et les favelas attenantes de leurs squatteurs.

À 42 jours de la grand-messe du football mondial, les images en provenance du Brésil sont terrifiantes. Elles montrent des familles et des enfants expulsés et molestés. Plusieurs médias, dont la BBC, ont reçu des clichés datant du 11 avril d’une opération d’expulsion d’un site du centre de Rio abandonné depuis plusieurs années, appartenant à une entreprise de télécommunication. Plus de 1.500 agents ont forcé près de 5.000 personnes à quitter leur habitat de fortune, se retrouvant ainsi à la rue. Certaines familles se sont résignées à quitter pacifiquement les lieux, alors que d’autres ont décidé de résister, entraînant des affrontements avec les forces de l’ordre. En réaction aux jets de pierre, les policiers ont riposté avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes. Plusieurs personnes ont été blessées, dont des enfants.

Alors que les affrontements étaient en cours, les grues et tracteurs de la ville ont démoli les cabanes en bois construites autour des bâtiments forçant les résidents démunis, qui finissaient d’emballer leurs biens, à fuir. “Les policiers sont venus tout casser. Je pleure parce que je n’ai nulle part où aller. Je n’ai pas de place pour vivre.” Drielo Almeida, un squatteur explusé. Bon nombre des personnes expulsées migrent de squats en favelas de Rio de Janeiro, depuis le début de l’année et la multiplication des opérations d’expulsions dans toutes les régions brésiliennes. Les autorités municipales assurent que l’aide de travailleurs sociaux a été proposée aux familles sans abri. Cependant, aucune offre de relogement n’a été faite auprès des familles interrogées par Globo. (...)


Lundi 28 avril - La "souveraineté abandonnée" et le monopole des ventes de souvenirs à la con (points 4 et 6): on s'en tape.


Action internationale contre la Coupe du Monde de 2014, le 15 mai prochain
Indymedia-Brésil, rapporté par Squat net - 27 avr 2014  
http://fr.squat.net/2014/04/27/15-mai-action-internationale-contre-la-coupe-du-monde-de-2014/


Le 15 mai, le Comité Populaire de la Coupe organise une action contre la Coupe du monde à 17h, Place du Cycliste à São Paulo. La Coupe du monde de 2014 sera la coupe des violations et de la répression. Si certains disent #vaitercopa (la coupe aura lieu), nous affirmons #vaiterrepressão (il y aura de la répression). Voici les 10 motifs pour lesquels nous protestons contre la coupe:

1) 250.000 personnes ont été où seront expulsées de leurs logements au Brésil en raison des chantiers dédiés à la Coupe du monde et aux Jeux olympiques;

2) La Coupe laissera des “éléphants blancs”. En effet, des œuvres hors de prix, gigantesques, mais sous-utilisées. Les stades millionnaires de Natal, Brasília, Cuiabá et Manaus devraient être uniquement remplis lors du méga événement qu’est le mondial de foot. Ensuite, vu la moyenne de public des championnats locaux, on devrait voir voler les mouches;

3) A l’inverse de ce qui a été promis, une grande partie des fonds utilisés pour la construction où la restauration des stades provient des coffres publics: via le financement de la BNDES (banque publique d’investissement) où grâce aux apports financiers des gouvernements d’États (le Brésil étant une république fédérale);

4) Pour pouvoir recevoir la Coupe du monde, le Brésil a dû signer une clause qui l’engage à changer toutes les lois nécessaires afin d’être en adéquation avec les exigences de la FIFA. Ainsi, le pays a abandonné sa souveraineté pour servir une entité privée;

5) De véritables zones d’exclusion seront créées pendant la Coupe du monde : la FIFA sera responsable d’une zone de jusqu’à 2 km de diamètre autour des stades et autres activités officielles du méga événement, où seuls les personnels autorisés pourront exercer des activités commerciales;

6) Malgré les promesses qui affirmaient que la Coupe offrirait des opportunités de travail aux Brésilien-ne-s, vendeur-euse-s, marchand-e-s ambulant-e-s, petit-e-s commerçant-e-s et artistes de rue sont interdits de travailler dans les zones de la FIFA et de commercialiser des symboles nationaux reliés à l’événement. Tout ceci sera entre les mains de la FIFA et de ses entreprises partenaires, comme Coca Cola;

7) La FIFA et ses entreprises partenaires auront une exemption fiscale totale de tous les impôts brésiliens, qu’il s’agisse de la sphère municipale, d’État où fédérale, privant ainsi les coffres publics brésiliens d’un milliard de réais (plus de 300 millions d’euros, selon les propres chiffres du gouvernement brésilien);

8) Pour recevoir la Coupe du monde, les gouvernements et clubs de foot ont été obligés de construire et réformer les stades afin qu’ils obéissent aux normes de qualité de la FIFA. Au premier regard, il s’agit de nouvelles positives mais en apparence seulement. En fait, il y a un effet collatéral tragique en action: l’élitisation des Jeux, qui, désormais, doivent être fréquentés à peine par des classes sociales élevées qui peuvent payer des entrées chères et acheter dans les magasins installés dans les stades;

9) Au nom de la Coupe du monde, l’État brésilien a étendu son appareil répressif: en plus d’avoir dilapidé des milliards de reais en armement et nouveaux groupes policiers, ont été créées de nouvelles spécificités pénales pour encadrer les manifestant-e-s dans le code pénal;

10) Le Ministère de la Défense a publié un document, intitulé « Garantie de la loi et de l’Ordre », document dans lequel les mouvements et organisations sociales sont classifiés comme des forces d’opposition, comme toute personne où organisation qui entrave les voies d’accès (même de forme pacifique), provoquant où instiguant des actions radicales et violentes. Contre eux/elles, le gouvernement autorise les Forces Armées à agir.


Samedi 26 avril - La phrase du jour: « Le Brésil, faites un effort pendant un mois, calmez-vous ! », par Michel Platini, président de l'UEFA. La Coupe du monde doit commencer le 12 juin et se terminer le 13 juillet.


Mercredi 23 avril - La panique gagne les autorités brésiliennes aux prises avec une croissance économique proche de zéro, des risques de coupures de courant dans les grandes villes, et des moustiques porteurs de dengue qui attendent l'arrivée des touristes. La coupe du monde de football commence dans une cinquantaine de jours et rien n'est prêt. La police (UPP), mise sous pression, multiplie les opérations de "pacification" dans les favelas. Ça cogne et ça mitraille ! Toute personne qui se met à courir à l'approche des UPP devient un suspect en puissance. Samedi à Niteroi près de Rio, deux jeunes ont été victimes de "balles perdues", et hier à Copacabana, un DJ a été battu à mort. Un autre s'est pris une balle dans la tête. Les habitants en ont marre et se révoltent, les quartiers s'embrasent. 


Brésil: Au moins un mort dans des émeutes à Copacabana
AFP, France24 - 23 avr 2014
http://www.france24.com/fr/20140423-bresil-moins-mort-emeutes-a-copacabana-rio-mondial-violence/


Une favela du quartier touristique de Copacabana, à Rio de Janeiro, s’est embrasée dans la nuit de mardi à mercredi après la découverte du corps d’un danseur local. Au moins une personne a été tuée dans des affrontements avec la police. Des barricades fumantes et des scènes de guerre urbaine en plein cœur de Rio de Janeiro, à moins de deux mois du Mondial de football. Ces images chocs ont fait le tour du Brésil au lendemain d’une nuit d’émeutes dans une favela du quartier de Copacabana, mardi 22 avril. Pneus brûlés pour ériger des barricades, coups de feu et casse, ces émeutes ont fait au moins une victime, un homme d’environ 30 ans tué d’une balle dans la tête, selon le secrétariat municipal à la santé.

Les troubles ont commencé vers 17h30 (heure locale), après que le corps d'un danseur de la favela Pavao-Pavaozinho, Douglas Rafael da Silva Pereira, 25 ans, a été retrouvé mort dans une crèche locale. Selon les amis de Douglas, il aurait voulu échapper, lundi soir, à des échanges de tirs entre policiers et trafiquants de drogue. Il aurait alors sauté un mur pour se réfugier dans la crèche, mais aurait été pris pour un trafiquant et battu à mort par les forces de l'ordre de l'Unité de police pacificatrice (UPP). Cette unité est installée depuis décembre 2009 dans la favela, en vue de la sécurisation de la ville pour la Coupe du monde de football, du 12 juin au 13 juillet prochains. "Ce danseur c'était un miroir pour les jeunes. Les jeunes se sont révoltés. Il y a eu une révolution des jeunes. Quelle Coupe du monde on va avoir ! Il faut descendre dans la rue", criait un femme au coeur du tumulte, rapporte l'AFP.

Deux grandes avenues et un tunnel ont été fermés à la circulation, provoquant de gros embouteillages. À Ipanema, le quartier voisin, des manifestants qui cherchaient à échapper à la police ont saccagé une clinique privée, selon le site d'informations G1. Sous un pont de Copacabana, à proximité de la favela, une vingtaine de véhicules de police étaient garés, a constaté l'AFP. De nombreux débris de verre jonchaient le sol, apparemment des bouteilles de bière jetées sur la chaussée depuis la favela qui la surplombe.

"Les circonstances de la mort de Douglas font l'objet d'une enquête. Le rapport fait sur place indique que les blessures de Douglas sont compatibles avec une mort occasionnée par une chute. Témoins et habitants seront convoqués pour témoigner", a indiqué de son côté la police, dans un bref communiqué. L'électricité est restée coupée plusieurs heures dans toute la favela, selon un autre témoignage. Des hélicoptères ont survolé la zone, où un trafiquant surnommé "Pitbull" était toujours recherché et vers 20h, la situation restait tendue mais les affrontements avaient cessé.

Depuis 2008, le gouvernement de Rio a installé 39 UPP dans 174 favelas de la ville, afin d'en chasser les trafiquants. Dernièrement, il y a eu un regain de violence à l'encontre des ces UPP, attribuée au crime organisé. Selon des spécialistes, ces émeutes et ces attaques sont une démonstration de force orchestrée par les trafiquants de drogue, qui avaient perdu du terrain. Rio de Janeiro, à l'instar d'autres villes du Brésil, est périodiquement secoué par des émeutes ou des manifestations, qui dégénèrent en violents affrontements, semant l'inquiétude sur l'organisation de la grande fête mondiale du football.

Samedi, quatre autobus, un camion et deux voitures ont été incendiés à Rio de Janeiro par plusieurs dizaines de manifestants, protestant là encore contre la mort de deux jeunes gens lors d'interventions policières. Quelques jours plus tôt, à Salvador de Bahia, l'une des 12 villes hôtes du Mondial, la police avait fait grève, avec pour résultat une vague de pillages et 39 meurtres en moins de 48 heures.