Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
20.09.2025
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Les cours des actions sont au plus haut, les taux d'intérêt sont au plus bas. Si les cours sont au plus haut, ils pourraient ne pas le rester longtemps. Si les taux d'intérêt sont historiquement bas, ça pourrait changer bientôt... Les acteurs de marché ont bien compris que c'est le moment ou jamais d'en profiter avant que ce ne soit trop tard, d'utiliser le cash accumulé, d'introduire des valeurs en bourse ou de conclure des fusions-acquisitions. La stratégie est défensive. L'objectif est de consolider en prévision de la tempête.
Des fusions-acquisitions, il y en a partout actuellement en Europe; plus particulièrement dans les secteurs de l'informatique de service, de la téléphonie, des bio-technologies. Elles s'accompagneront, n'en doutons pas, de nouvelles restructurations et d'un paquet de licenciements...
Pendant ce temps à Wall Street, Facebook a perdu 20 % depuis ses dernières publications, et quelques valeurs phares du Nasdaq (Netflix, Pandora, Tesla, Twitter...) dont les cours ont flambé grâce à l'argent gratuit de la Fed sans avoir créé de bénéfice, ont connu de spectaculaires turbulences en fin de semaine dernière.
La mise en parallèle de ces deux tendances intriguent. On parle de la "fin d'un cycle haussier", d'un alignement des planètes semblable à ceux qui ont précédé le krach asiatique de 1997, l'éclatement de la bulle internet en 2000, la crise des subprimes de 2007-2008, la tourmente boursière de l'été 2011. Il y a quelques jours on a introduit le jeu débile Candy crunch à la hauteur de la valorisation de Peugeot PSA. De telles aberrations sont en général rapidement corrigées, surtout quand il n'y a pas de croissance.
Une multitude de petites bulles sont en train de remonter, et elles éclateront une fois arrivées à la surface. L'éclatement de toutes ces bulles entrainera-t-elle un séisme plus important ? C'est là la question.
La Bourse salue la reprise des fusions-acquisitions
par Isabelle Chaperon
Le Monde - 07 avr 2014
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/04/07/la-bourse-salue-la-reprise-des-fusions-acquisitions_4396850_3234.html
Cette fois, c’est vraiment parti. Après six années d’immobilisme, les entreprises ont repris les grandes manœuvres en Europe, et en France en particulier. Coup sur coup, deux opérations majeures ont ainsi été entérinées samedi 5 avril, à savoir la fusion entre les cimentiers Lafarge et Holcim et le rachat de SFR par Numericable. A cela s’ajoute le mariage en vue des sociétés de service informatique Sopra et Steria, les éternels rivaux, dont les cours de Bourse ont été suspendus lundi 7 avril.
La fusion entre le français Lafarge et le suisse Holcim, les deux leaders mondiaux du ciment, validée par les conseils d’administration des deux groupes samedi, devrait donner naissance à un géant pesant 40 milliards d’euros en Bourse, susceptible de résister à la concurrence venue des pays émergents, de Chine ou du Brésil. La bagarre intense entre Numericable et Bouygues pour s’emparer de SFR s’est achevée samedi, quand le conseil de surveillance de Vivendi a tranché. Il prévoit de céder le 2e opérateur mobile français au câblo-opérateur pour près de 17 milliards d’euros.
Deux transactions qui dépassent déjà en taille le mariage Publicis-Omnicom, la fusion phare de 2013. « Et beaucoup d’autres opérations se préparent… », lâche Thierry d’Argent, le responsable mondial du corporate finance à la Société générale. « Il y a un certain nombre de transactions à l’étude. Le marché est beaucoup plus actif que l’année dernière à la même époque », embraie François Kayat, associé gérant chez Lazard. Cette tendance traduit un regain d’optimisme chez les chefs d’entreprise qui s’est déjà concrétisé depuis le début de l’année outre-Atlantique. Depuis le début 2014, 5 transactions excédant 10 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros) ont été réalisées aux Etats-Unis, du rachat de Time Warner Cable par Comcast, pour 45 milliards de dollars, à celui des bourbons Beam par le japonais Suntory, pour 16 milliards de dollars.
Derrière le redressement progressif de la conjoncture, l’environnement financier s’améliore depuis quelques mois. Les banques, tout d’abord, ont ouvert à fond le robinet du crédit. Cette largesse a aidé Numericable à financer le rachat d’un opérateur près de 5 fois plus gros que lui. En sens inverse, le français Imerys qui voulait racheter Amcol, le roi de la bentonite – cette argile utilisée notamment dans la litière pour chats – s’est retrouvé face au concurrent américain Minerals Technologies très soutenu par ses banques ce qui lui a permis de remporter la mise.
La remontée des Bourses en 2013 n’est pas non plus étrangère à ce nouvel élan. « Les valorisations sont revenues à des niveaux qui rendent les transactions possibles », précise M. Kayat, chez Lazard. A ces prix, les vendeurs acceptent enfin de vendre et les acheteurs se disent que s’ils attendent encore, ils devront payer plus cher. « Les marchés actions saluent les “deals” qui sont annoncés », poursuit M. d’Argent à la Société générale. A l’ouverture lundi, l’action Numericable flambait de 15 %. Depuis le début de la bataille entre Bouygues et le câblo-opérateur pour la conquête de SFR, les investisseurs ont accordé une prime à celui qui paraissait le mieux parti pour l’emporter, pénalisant par ricochet le supposé perdant.
De même, l’action Lafarge grimpait encore à l’ouverture lundi, après avoir bondi de près de 9 % vendredi, lorsque l’agence Bloomberg a fait état d’un projet de mariage avec Holcim. La Bourse n’a pas toujours mis les candidats au rapprochement à pareille fête, préférant souvent dans le passé s’inquiéter d’un empilement de dettes. De quoi inciter les chefs d’entreprise à aller de l’avant sans risque de voir leur cours de Bourse maltraité. D’autant qu’un facteur psychologique n’est pas à ignorer: après 6 ans de serrage de boulons, les grands patrons, qui restent en moyenne 10 ans à la tête de leur entreprise, rêvent de mener à bien une opération transformante une fois dans leur carrière.
Or, les candidats sont nombreux. « La crise a plus ou moins gelé les opérations de fusion-acquisition pendant près de 6 ans. Il y a donc de nombreux projets en retard », ajoute M. d’Argent. Car le monde a bien changé depuis ce temps, marqué à la fois par la révolution numérique qui bouleverse de nombreux modèles économiques et par la montée en puissance des acteurs des pays émergents. Les cimentiers européens ont ainsi vu débouler des géants chinois, qui n’étaient même pas sur le radar en 2005.
Cette dynamique concerne toute l’industrie lourde. Mais pas seulement. Le rapprochement entre Sopra et Steria, deux SSII de taille moyenne témoigne de la nécessité de créer des champions assez gros pour résister aux assauts des grands acteurs indiens. La consolidation dans les télécommunications, confrontées à la convergence fixe-mobile, s’opère à marche forcée, en France, en Allemagne ou en Espagne. Dans l’industrie pharmaceutique, tout s’accélère aussi. Lundi, le laboratoire indien Sun Pharmaceutical a annoncé le rachat pour 3,2 milliards de dollars de son compatriote Rambaxy afin de former le 5e fabricant mondial de génériques. En février déjà, l’irlandais Actavis avait acquis pour 25 milliards de dollars le laboratoire américain Forest Laboratories.
Boom des grosses fusions-acquisitions en France
AFP, Challenges - 08 avr 2014
http://www.challenges.fr/entreprise/20140408.CHA2468/sfr-numericable-steria-sopra-boom-des-grosses-fusions-acquisitions-en-france.html
SFR avec Numéricable, Lafarge avec le suisse Holcim, et maintenant les groupes informatiques Steria et Sopra: après le net redémarrage des fusions-acquisitions dans le monde au 1er trimestre, la France est à son tour le terrain de jeu de grosses transactions financières. Il y a 8 mois, une première vague d'opérations, avec notamment la fusion géante de Publicis avec l'américain Omnicom dans la publicité, avait sorti le marché parisien de sa torpeur. Mais cette salve (rachat du britannique Invensys par Schneider, de l'italien Loro Piana par LVMH, de Transitions Optical par Essilor...) avait été aussi impressionnante que brève.
La fièvre acheteuse de ces derniers temps retombera-t-elle aussi vite ? "Il y a un terreau encore plus favorable que l'année dernière", analyse Fabien Laurenceau, stratégiste actions chez Aurel BGC. "Le mouvement est en marche globalement depuis le début de l'année, dans le monde, en Europe, et maintenant en France, et le 1er trimestre a été très fort en termes d'annonces", souligne-t-il. Au niveau mondial, la valeur des acquisitions annoncées lors du 1er trimestre a bondi de 26 %, à 637 milliards de dollars, soit le meilleur début d'année depuis 2007 selon des données compilées par Bloomberg. Avec une prédominance de "deals" dans les télécoms et les nouvelles technologies.Le rachat de Time Warner Cable par son compatriote le groupe de médias Comcast, en février, ressort en tête, avec la somme rondelette de 45,2 milliards de dollars. Facebook avait lui aussi fait valser les zéros avec son rachat de WhatsApp (19 milliards), la nouvelle coqueluche de la messagerie gratuite via Internet. Le mois dernier, le britannique Vodafone, lui-même l'objet de rumeurs de "transaction du siècle", a payé 10 milliards pour s'offrir le cablo-opérateur espagnol Ono.
"Déjà, il faut de la confiance des chefs d'entreprises, c'est-à-dire que les principaux risques macroéconomiques soient un peu derrière nous, qu'on ne soit pas dans une époque de stress intense. Or, on a le sentiment depuis quelques mois que les choses commencent à s'améliorer", souligne Fabien Laurenceau à l'AFP. "La deuxième chose, c'est que les marchés (boursiers) ont progressé. Contrairement à ce qui pourrait sembler assez intuitif de dire: « on va racheter notre concurrent quand le cours de l'action sera au plus bas », ça se passe rarement à ces moments-là, où la situation est très incertaine. Et on a aussi besoin d'avoir soi-même une valorisation forte si on paie en titres", fait valoir l'analyste. Les entreprises ont aussi globalement réduit leur dette ces dernières années, note-t-il.
Dans le même temps, la crise offre des opportunités, avec des taux d'intérêt bas, des valorisations boursières encore loin des sommets et des besoins de constituer des alliances plus solides face à des perspectives moyennes. "Ces opérations de grande ampleur, on les voit aussi parce que l'environnement n'est plus ce qu'il était et qu'on regroupe pour essayer d'être beaucoup plus fort", note Isabelle Enos, directrice adjointe de gestion chez B*Capital, une filiale de BNP Paribas. C'est par exemple le cas de SFR, malmenée par la nouvelle concurrence de Free, ou du secteur cimentier pour Lafarge et Holcim qui ont dû réaliser plusieurs restructurations.
Mais dans le même temps, le fait que des fusions-acquisitions soient préférées à des introductions en Bourse, comme c'est le cas pour SFR, est un signe de confiance, notent les analystes. "Le cycle est généralement comme ça: lorsque les marchés reprennent, on a d'abord les introductions en Bourse, après on a les offres amicales et les fusions, et le summum, c'est l'OPA hostile", note Fabien Laurenceau. Une troisième marche qui reste encore un peu lointaine, note Isabelle Enos. "On voit quand même que l'environnement est lourd pour les sociétés, qu'elles cherchent à entamer les discussions avant pour ne pas aller vers une opération trop hostile", souligne-t-elle. Qu'est-ce qui pourrait mettre un terme à ce retour en force des fusions-acquisitions ? "Clairement s'il y a de nouvelles inquiétudes pour les pays émergents, si cela revient au coeur des attentions du marché, il est certain qu'on aura de nouveau une pause", croit savoir Fabien Laurenceau.
Pourquoi Casto rachète Mr Bricolage ?
par David Barroux
Les Echos - 04 avr 2014
http://blogs.lesechos.fr/david-barroux/pourquoi-casto-rachete-mr-bricolage-a14487.html
Ca bouge dans le bricolage. Le géant Castorama va en effet racheter Mr Bricolage pour donner naissance au n°1 français du secteur, devant Leroy Merlin. Pourquoi ce secteur vit à l’heure des fusions et acquisitions comme dans les télécoms ?
Le commerce c’est un secteur sans pitié. Quand vous êtes dans le luxe, le haut de gamme, vous pouvez en cas de réussite dégager de bonnes marges. Mais quand vous êtes sur un métier finalement assez banalisé comme le bricolage, c’est un peu “malheur aux petits”. Il faut être gros pour bénéficier d’une puissance de feu dans les achats. Et pour pouvoir investir dans le marketing. Il y a une claire prime au leader. Et Mr Bricolage avec ses 800 magasins était trop petit. Il était certes n°3 français, mais trois fois plus petit que les deux premiers. Et ça, en période de crise, ça ne pardonne pas.
Et justement on est dans une période de crise ? Le commerce en général est dans une période d’ajustement structurel. La montée du e-commerce change la donne. D’abord ça fait apparaître de nouveaux concurrents mais en plus ça intensifie la guerre des prix. Et dans le bricolage, en particulier, il y a en prime depuis l’an dernier une crise conjoncturelle. En général, le bricolage résiste bien pendant les périodes de crise car on retape ça maison. Mais là, même les bricoleurs du dimanche hésitent à ouvrir leur porte-monnaie. Le marché a donc reculé l’an dernier et du coup ça accélère le mouvement de consolidation.
EDIT (12 avril 2014) "Succombe" ! Ce mot est un peu fort... Le Nasdaq n'a perdu que 3 % en une semaine. Mais c'est une alerte qui confirme celle survenue en fin de semaine dernière. Il y a moins de liquidité qu'au début de l'année, et ça suffit déjà à semer le trouble dans les salles de marché.
La Bourse de New York succombe une nouvelle fois à la déroute du Nasdaq
AFP, Romandie news - 11 avr 2014
http://www.romandie.com/news/La-Bourse-de-New-York-succombe-une-nouvelle-fois-a-la-deroute-du_RP/467437.rom
NEW YORK - Wall Street a une nouvelle fois succombé vendredi à la déroute de son indice Nasdaq, plombé par une crise de confiance des investisseurs sur sa valorisation: il a décroché de 1,34 %, le Dow Jones chutant de 0,89 % dans son sillage. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq a plongé de 54,37 points et a clôturé sous le seuil des 4.000 points pour la première fois depuis le 3 février, à 3.999,73 points. Le Dow Jones a lâché 143,47 points, à 16.026,75 points, tombant à son niveau le plus bas depuis le 12 février. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est affaissé de 17,39 points, à 1.815,69 points, un niveau pas vu en clôture depuis le 10 février.
Malgré une brève incursion en territoire positif en cours de séance, le Nasdaq n'est pas parvenu à inverser la tendance et s'est laissé emporter vers une nouvelle chute. Il avait été emporté la veille par un raz-de-marée qui lui avait ôté 3,10 % de sa valeur. "C'est ce qui arrive quand les investisseurs se laissent emporter, comme ils l'ont fait avec le secteur des biotechnologies, des réseaux sociaux et certains sous-secteurs technologiques", a commenté Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management. Ces domaines ont connu depuis 2013 des trajectoires paraboliques, semblables à celles que l'on a observées lors de précédentes bulles, a-t-il ajouté. Très prisés des investisseurs en temps de liquidités exceptionnellement abondantes comme en 2013, des titres technologiques phare tels que Facebook, Netflix, Tesla ou Amazon ont été cette année les premiers à souffrir d'inquiétudes sur un resserrement des taux et du crédit sur les marchés financiers, et sur la croissance mondiale.
Le nouveau plongeon du Nasdaq après une semaine éprouvante laissait certains investisseurs perplexes. De deux choses l'une: ou c'est la routine, avec une petite angoisse liée à la valorisation de certains noms du Nasdaq, et une déception dans le secteur bancaire, après les mauvais résultats de JPMorgan Chase, a noté Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management, gérant de fortune qui travaille sur le marché des actions américain depuis plus de 30 ans. Ou bien c'est beaucoup plus grave que cela et c'est le début d'une réelle correction du marché après les gains insensés de l'année dernière, a-t-il souligné. Le Nasdaq s'était notamment apprécié de 38,3 % sur l'année (contre 29,6 % pour le S&P 500). Quoi qu'il en soit, pour M. Blicksilver, les investisseurs ont peur et redoutent le scénario d'une explosion de la bulle internet comme au printemps 2000, même si la survalorisation du marché n'était (à l'époque) pas du tout au niveau actuel, a-t-il noté.