Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
>> Toutes les rubriques <<
· 37 - Lointains échos dictatures africain (393)
· 00 - Archivage des brèves (771)
· .[Ec1] Le capitalisme en soins intensifs (549)
· 40 - Planète / Sciences (379)
· 10 - M-O. Monde arabe (382)
· . Histoires et théories du passé (218)
· 20 - Japon, Fukushima (237)
· .[Ec2] Métaux, énergies, commerce (251)
· 24 - USA (299)
· 19 - Chine [+ Hong Kong, Taïwan] (316)
Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
05.10.2025
8589 articles
(Fukushima diary, 20/03) Fuite refroidissement réacteur 3: “On ne peut rien faire, la radioactivité est trop forte“ - Tepco a déclaré au cours de la conférence de presse du 19 mars 2014 qu’ils ne peuvent rien faire pour la fuite de liquide de refroidissement du réacteur 3. En janvier dernier, Tepco affirmait qu’ils allaient installer une camera au niveau de la fuite, courant février ou mars, or ils n’ont même pas commencé cette installation. On peut suspecter Tepco d’avoir avancé un plan sans fondement juste pour calmer l’opinion publique. Tepco prévoyait d’aller dans les escaliers, de faire un trou dans le sol pour suspendre une caméra de surveillance au-dessus de l’endroit probable de la fuite parce que la radioactivité est extrêmement forte. Leur plan rectifié n’a pas encore été communiqué non plus. Environ 27 % du liquide de refroidissement fuit toujours inutilement là où il ne le faudrait pas.
(Fukushima diary, 12/03) Dans les eaux souterraines du côté du réacteur 3, le césium s’est multiplié par 12 en 5 jours - Selon Tepco, le césium 134/137 des eaux souterraines est 12 fois plus élevé que dans le dernier relevé. L’échantillon provient du côté mer du réacteur 3. Le 6 mars 2014, le césium 134/137 était à 5 700 Bq/m³. Il est passé à 67 000 Bq/m³ le 11 mars 2014. Tepco affirme que c’est sans doute parce que “une substance radioactive quelconque” est mélangée à l’échantillon d’eau souterraine, ils n’ont parlé ni de la possibilité d’une nouvelle fuite, ni d’une réaction inconnue en sous-sol.
(Fukushima diary, 09/03) Plus de 50 m3 d'eau extrèmement radiocative sont dispersés quotidiennement dans la centrale - Tepco disperse des eaux extrêmement radioactives de façon quotidienne dans l’enceinte de la centrale. La NRA l’a mis en avant au cours de la réunion du groupe de travail du 5 mars 2014. Selon Tepco et la NRA, ces eaux dispersées sont des eaux souterraines qui ont inondé les fondations des réacteurs 5 et 6. Ces deux réacteurs sont à l’arrêt, mais leur système de pompage des eaux souterraines fonctionne toujours mal. Les eaux souterraines inondent donc automatiquement les bâtiments.Sur la base des analyses de Tepco, elles titrent à 3 millions de Bq/m3 de tritium. Par exemple, le volume d’eau dispersé le 25 février 2014 a été de 72 m3. Ils en ont aussi dispersé 76 m3 le 26 février 2014. Les eaux dispersées sont supposées retourner dans le flot souterrain et finir en mer. Néanmoins, Tepco affirme que ce n’est pas un “déversement” parce qu’elles ne passent pas par les canalisations.
(ACRO, 08/03) L’eau reste le cauchemar principal de TEPCo sur le site de la centrale - La compagnie a tout misé sur sa nouvelle station de traitement ALPS, supposée retirer 62 radioéléments, initialement prévue pour septembre 2012 et dont le démarrage officiel est sans cesse repoussé. La compagnie n’a, semble-t-il, pas de plan B. En attendant, l’eau s’accumule et la situation sur place est de plus en plus complexe. Le rayonnement ambiant a fortement augmenté. Certaines sont bon marché, car TEPCo pensait ne pas avoir à les utiliser longtemps et doivent être remplacées. Les cuves avec près de 400.000 m3 d’eau contaminée sont vulnérables. Que se passera-t-il en cas de fortes secousses ? Des fuites massives qui vont contaminer les terrains et rendre le travail sur place plus difficile ?
Il serait temps que TEPCo réfléchisse à une autre option. Elle retire déjà une partie du césium dans son installation SARRY. Pourquoi ne pas retirer les quelques éléments supplémentaires pour lesquels la nouvelle station est performante ? Cela diminuerait les risques. Surtout s’il y a le strontium parmi eux car il domine dans la contamination de l’eau et est particulièrement radiotoxique. Pourquoi la NRA n’impose pas un changement de stratégie ?
(Fukushima diary, 08/03) Toujours 3600 tonnes d’eau extrêmement radioactive dans les réservoirs enfouis: “Pas de place ailleurs” - Tepco garde toujours 3600 tonnes d’eau d’écoulement extrêmement radioactive dans les réservoirs enfouis qui ont connu la fuite majeure du printemps dernier. Tepco avait creusé le sol, recouvert ses trous avec des feuilles d’isolation étanche et appelé ça des réservoirs enfouis. En avril 2013, au moins 3 de ces 7 réservoirs ont fuit. Ils ont décidé d’abandonner ces réservoirs. Or, à cause des incessants typhons de l’automne dernier qui ont provoqué des débordements des endiguements des citernes, Tepco a recommencé à utiliser ces réservoirs mal conçus pour stocker les eaux de pluies qui se sont mélangées avec celles extrêmement radioactives des endiguements.
Tepco était supposé envoyer vers des citernes ces eaux récemment ajoutées mais ils ne peuvent toujours pas vider ces réservoirs à cause de la pénurie des autres moyens de stockage. Actuellement 2 des 7 réservoirs stockent des eaux de pluie radioactives. Un en a 1.500 tonnes, l’autre 2.100 tonnes. Pour l’instant, ils n’ont pas d’endroit plus sécurisé où les mettre.
(Fukushima diary, 02/03) Les eaux extrêmement radioactives qui ont débordé sont récupérées à la main par des ouvriers - Tepco a tenu une conférence de presse extraordinaire le 28 février 2014 sur le débordement des 100 m³ d’eau extrêmement radioactive d’une citerne. Au cours de cette conférence de presse, où le vice-président et le chef de la centrale étaient présents, ils ont affirmé que des ouvriers doivent récupérer ces eaux à la main parce que le débordement a eu lieu dans une zone où les vannes et les tuyaux sont installés de façon compliquée. Au 28 février 2014 il reste encore plus de la moitié des eaux à ramasser. Concernant le sol contaminé, ils en ont retiré 130 m³. Les eaux qui ont débordé sont supposées titrer à 240 milliards de Bq/m3 de radioactivité beta dont du strontium 90. Même protégés, les ouvriers sont obligatoirement exposés au rayonnement continu de freinage de ces eaux extrêmement radioactives.
Fukushima: Thermomètres défectueux et nouvelle fuite
AFP, NHK, rapporté par Nippon connection - 20 fev 2014
http://www.nipponconnection.fr/fukushima-thermometres-defectueux-et-nouvelle-fuite/
Une nouvelle fois, un des réservoirs destiné à contenir de l’eau contaminée a fui à proximité de la centrale de Fukushima. Selon l’opérateur, cette eau ne devrait toutefois pas atteindre la mer. 100 m3 d’eau contaminée répandus hors du réservoir. Une nouvelle fuite a été constatée sur la partie supérieure d’un des nombreux énormes réservoirs installés à la centrale accidentée de Fukushima, a annoncé jeudi l’opérateur, Tepco. « Il n’y a pas de fossé à proximité de ce réservoir qui est éloigné de l’océan Pacifique, et il est donc peu probable que l’eau qui a fui soit allée jusqu’à la mer », a-t-il précisé. La distance entre le réservoir et la côte est de l’ordre de 700 mètres. Cette eau, bien que débarrassée de césium radioactif, reste contaminée en radionucléides émettant des rayons bêta. Tepco dit avoir mesuré une radioactivité de 230.000 Bq de strontium et autres émetteurs de rayonnements bêta par litre. « La fuite a été stoppée et nous sommes en train de récupérer l’eau qui a coulé et la terre contaminée », a précisé le porte-parole.
Selon l’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, un seul thermomètre serait opérationnel pour le contrôle de la température du combustible fondu, dans le réacteur n°2. Les officiels de Tepco ont en effet découvert un dysfonctionnement au niveau de l’un des deux thermomètres qui servent à contrôler la partie inférieure de l’enceinte de confinement du réacteur. Le problème a été décelé cette semaine, après que les techniciens ont accidentellement provoqué un court-circuit en utilisant une charge de 250 volts, au lieu de 100 volts, pour le contrôle des thermomètres. Tepco continue de verser de l’eau dans le réacteur n°2 pour refroidir le combustible fondu dans la partie inférieure. Suite à de nombreux incidents techniques, un seul des 9 thermomètres installés au fond de la cuve était opérationnel en septembre 2012. Selon Tepco, le remplacement de la jauge devrait prendre du temps en raison des hauts niveaux de radiation à l’intérieur et autour du réacteur. Un nouveau thermomètre doit y être introduit, à travers un tuyau.
(ACRO, 20/02) ALPS toujours pas au point - TEPCo a dû mal avec sa nouvelle station de traitement des eaux contaminées ALPS, supposée retirer 62 radioéléments. L'unité en cours de test devrait avoir une performance de 750 m3 par jour, mais la réalité est plus proche de 560 m3 par jour à causes des nombreux arrêts de maintenance et de contrôle. TEPCo espère un démarrage en octobre 2014 avec un doublement de la capacité. Et le gouvernement devrait payer une autre ligne avec une capacité nominale de 500 m3/j. TEPCo arriverait à une capacité installée de 2.000 m3/j. Mais avec les performances actuelles, cela ferait plutôt 1.500 m3/j, sans compter les pannes. Et cela ne suffira pas, comme le révèle le Yomiuri, journal promoteur de l'industrie nucléaire. TEPCo affirme avoir besoin de traiter 1 960 m3/j.
TEPCo injecte environ 360 m3 d'eau par jour dans les réacteurs pour les refroidir. Cette eau se contamine et s'enfuit dans les sous-sols. TEPCo pompe des sous-sols environ 760 m3/j. Les 400 m3 supplémentaires viennent des infiltrations d'eau souterraine. Cette eau est traitée avec SARRY qui ne retire que le césium avant d'être réinjectée ou stockée.
TEPCo pompe aussi l'eau des tranchées entre les bâtiments turbine et les réacteurs, enlève une partie du césium et réinjecte l'eau dans la tranchée. Il est question de 20 m3/h, ce qui fait 480 m3/j par installation. Et comme il y a deux installations mobiles, on arrive à un total de 960 m3/j. Mais cette eau ne doit pas entrer dans le bilan présenté par TEPCo. Les 1 960 m3/j annoncés par TEPCo - 760 m3/j pompés dans les sous-sols = 1 200 m3 par jour pour traiter l'eau accumulée dans les cuves en un an ? Est-ce cela le calcul de TEPCo ? Le journal ne l'explique pas.
Pour le moment ALPS n'est pas au point: les performances sont moins bonnes que prévu pour certains radioéléments et elle génère beaucoup de déchets. Et même si elle était au point, elle suffirait pas selon TEPCo. Veut-elle que le gouvernement lui paye une 4e chaîne de traitement ?
(ACRO, 17/02) La contamination de l'eau des nappes phréatiques se remettent à monter.Dans le puits 1-16, situé près des réacteurs, il y a maintenant 640.000 Bq/L en bêta total (prélèvement du 13 février). Du côté des cuves, la contamination en tritium du puits E10 est passée à 36 000 Bq/L (prélèvement du 15 février). Celle en bêta total du puits E1 est de 220.000 Bq/L (prélèvement du 16 février). Ces valeurs ne sont pas des records, mais sont très élevées.
15/02/2014 >> ACRO signale qu'un nouveau puits a été creusé (1-13) à 50 m du rivage, à proximité du réacteur n°2. Les mesures qui viennent d'y être effectuées à 16 m de profondeur battent des records. La contamination de l'eau s'élève à 93.000 Bq/L en césium 137 et 37.000 Bq/L en césium 134. La contamination augmente aussi dans les puits E11 et E12, près de la zone où une cuve avait fui. On y a mesuré respectivement 1.000 Bq/L et 2.900 Bq/L en tritium.
(ACRO, 12/02) Des fissures sous les cuves - TEPCo a trouvé deux fissures de 8 et 12 m de long dans la dalle en béton qui est sous les cuves d'eau contaminée. De la neige contaminée a pu s'écouler par là après avoir fondu. Ces fissures ne sont pas loin de la cuve qui avait perdu 300 m3 d'eau contaminée pendant un mois durant l'été 2013. TEPCo a trouvé 58 Bq/L en césium dans la neige fondue et 2 100 Bq/L en strontium. Comment la neige a-t-elle pu se contaminer autant ? L'eau souterraine à proximité reste fortement contaminée. Il y a 51 000 Bq/L en tritium dans le puits E1 (prélèvement du 10 février 2014). Il y a 7 200 Bq/L en bêta total. Comment expliquer cette contamination persistante autrement que par des fuites persistantes ?
(Fukushima diary, 06/02) Le système de filtrage multi-nucléides ne retient pas 4 types de radionucléides - Le 5 février 2014, la NRA a annoncé que le système de filtrage multi-nucléides, ALPS ne filtrait pas 4 types de radionucléides. Tepco et le gouvernement du Japon attendent de ALPS qu’il filtre 62 des principaux nucléides des eaux extrêmement radioactives pour les déverser en mer ensuite. (le tritium reste toujours dans ces eaux.) Les noms exacts de ces nucléides non filtrés n’est pas communiqué. Tepco essaye toujours d'ajouter d’autres élément d’absorption au système. Le système n’a jamais été totalement rendu opérationnel depuis que ALPS a été mis à l’épreuve en mars 2013.
(Fukushima diary, 06/02) La radioactivité ambiante frise les 0,1 mSv/h à la piscine du réacteur 4 - La radioactivité ambiante sur le “stand” au-dessus de la piscine du réacteur 4 est de 90 μSv/h, selon la NRA. La dose annuelle maximale admissible pour les travailleurs est de 20 mSv. La dose d’exposition totale des travailleurs du chantier de retrait des combustibles atteint cette limite en 200 heures seulement. Tepco va continuer le retrait des combustibles jusqu’à la fin de l’année. Or, Tepco a annoncé qu’ils n’allaient plus publier les doses reçues par les travailleurs. Ils n’en donnent aucune justification non plus.
(Fukushima diary, 03/02) Depuis octobre 2013, la radioactivité en tritium augmente continuellement en amont des forages de dérivation - Tepco prévoit de déverser en mer les eaux souterraines radioactives si elles sont à moins de 30 millions Bq/m3, annoncé le 3 février 2014. Les eaux souterraines sont pompées dans le sous-sol par les puits de dérivation.
Concernant les autres radionucléides, ils ont fixé la limite à 2.000 Bq/m3 pour les césium 134/137 et à 10.000 Bq/m3 pour la radioactivité bêta totale. Tepco affirme que, à ce niveau de radioactivité-là, même si quelqu’un buvait 2 L de cette eau par an son exposition interne ne serait que de 0,86 mSv.
400 m3 d’eaux souterraines s’écoulent chaque jour dans les bâtiments de la centrale et sont ainsi transformées en eaux extrêmement radioactives. Ils espèrent en réduire la quantité quotidienne en pompant les eaux avant qu’elles n’arrivent dans les bâtiments. Cependant, leur propre simulation montre qu’un volume identique d’eau se répandra même s’ils les pompent, donc ça n’y changera strictement rien. Ceci n’a jamais été rapporté par aucun média. La raison en est inconnue.
Pourquoi le problème des eaux extrêmement radioactives est-il si important ?
par Iori Mochizuki
Fukushima diary - 30 jan 2014
http://fukushima-diary.com/2014/01/column-why-is-contaminated-water-issue-important/
Le Fukushima Diary met en valeur le problème des eaux extrêmement radioactives depuis l’été dernier et ça a fait chuter le trafic du site. Lol. Je ne peux néanmoins pas passer ce problème sous silence. Je vous en donne trois raisons avant la livraison de la pizza.
1, Ça augmente la radioactivité ambiante de toute la centrale au point que pratiquement personne ne peut plus y travailler.
Les eaux souterraines sont extrêmement radioactives aussi et elles remontent tout près de la surface. Tepco a construit le mur souterrain le long du rivage et les eaux souterraines refluent vers la terre. En certains endroits du côté mer, les ouvriers ne peuvent déjà plus travailler sans le “stand” qui leur évite d’être en contact direct avec le sable ou la terre et, en plus, ils posent des plaques de plomb sur le “stand”. De même, les citernes d’eau contaminée sont aussi extrêmement radioactives. La radioactivité est dans la citerne mais quand elle en frappe les parois, elle se transforme en rayonnement continu de freinage (Bremsstrahlung). Les travailleurs sont irradiés par ce “bremsstrahlung” même au cours de simples patrouilles d’inspections des fuites.
2, La poussée d’Archimède endommage les bâtiments.
Comme je viens de l’écrire, la montée du niveau des eaux souterraines extrêmement radioactives attaque la fiabilité des bâtiments de la centrale. La centrale de Fukushima est construite sur un sol de bord de mer artificiellement consolidé. Sachant qu’il a eu à absorber le séisme et le tsunami, il est possible que la montée des eaux souterraine soit le coup de grâce. Si un bâtiment de réacteur s'effondre, ce réacteur déjà endommagé ne sera plus refroidi et on repart pour un autre 11-3.
3, Ça s’écoule en mer.
La destination finale de la contamination est le Pacifique. A présent, Tepco construit un mur souterrain le long du rivage mais l’eau détournée par le mur rejoint la mer. La radioactivité de la mer reste extrêmement élevée depuis juin dernier. De plus, Tepco a censuré toutes les données importantes jusqu’à ce que le CIO sélectionne Tokyo pour les jeux olympiques de 2020. (Je suis certain que ce n’était pas voulu). Elles montrent une forte radioactivité en strontium 90 dans le port depuis l’été dernier. Le strontium 90 est connu pour provoquer des leucémies.
Ils stockent actuellement 400.000 tonnes d’eau extrêmement radioactive, mais ils vont finir par les déverser dans le Pacifique comme le recommande l’AIEA. Le nouvel appareillage de filtration n’a jamais été fonctionnel, depuis début 2013. Même s’il entrait en fonctionnement complet, il resterait des éléments non filtrables. Tepco aurait à les déverser au niveau maximum autorisé de “limite de sécurité” pendant au moins les 60 prochaines années.
J’en étais venu aux sushis. Les sushis de la mer qui entoure le Japon ont toutes les chances d’être sains, les rivières de remonter vers leurs sources et le soleil de se lever à l’ouest.
(Fukushima diary, 24/01) 23,8 milliards de Bq/m3 de césium 134/137 dans les eaux retenues dans le réacteur 2 - Il y a toujours des eaux extrêmement radioactives dans l’étage le plus bas du réacteur 2. Tepco a relevé 23,8 milliards de césium-134/137 dans ces eaux. L’échantillon a été pris le 15 janvier 2014. La radioactivité beta (dont le strontium 90) titrait à 69 milliards Bq/m3 à partir du même échantillon. Dans les eaux équivalentes du réacteur 1 ils avaient relevé 3,7 milliards de Bq/m³ de césium 134/137 mais c’était moins fort que dans le réacteur 2. Le bâtiment du réacteur 2 reste relativement fiable. On ne sait pas ce qui s’y est passé en mars 2011 mais les niveaux de radioactivité sont parfois pires que ceux de tous les autres réacteurs.
A partir du 27 janvier 2014, Tepco va forer 12 points dans le toit du réacteur 2 pour pouvoir explorer l’étage opérationnel du bâtiment. Le but de ces explorations est de déterminer le niveau de radioactivité, de tester la fiabilité de la grue, de réalimenter la machine et le bâtiment. Les forages et explorations seront effectués à distance, cependant, l’outillage nécessaire devra être installé par des travailleurs humains. Selon Tepco, le record relevé en haut du bâtiment est de 4,0 mSv/h. Tepco a aussi fait entrer des robots dans l’étage opérationnel par des panneaux éclatés. Les robots vont forer en 3 endroits du sol et des murs pour prendre 3 échantillons de béton. Le record relevé à l’étage opérationnel a été de 880 mSv/h. Ils vont analyser à quel point la radioactivité a pénétré dans le sol et les murs en béton.
(Fukushima diary, 22/01) La radioactivité explose côté mer du réacteur 2 - La radioactivité beta grimpe toujours rapidement dans les eaux souterraines du côté mer du réacteur 2. Elle était de 2,7 milliards de Bq/m3 le 16 janvier et elle est passée à 3,1 milliards de Bq/m3 le 20, en 4 jours. C’est 3,4 fois plus qu’il y a 2 mois.
(ACRO, 19+20/01) Fuite d'eau dans le réacteur n°3 - Samedi 18 janvier, un robot qui inspectait le rez de chaussée du bâtiment réacteur n°3 a trouvé une fuite d'eau. TEPCo ne sait pas d'où vient l'eau. D'un tuyau qui amène l'eau au réacteur ? De la cuve elle-même ? Dans l'un ou l'autre des cas, elle est fortement radioactive, ce qui ne va pas simplifier les choses. En revanche, TEPCo prétend que cette eau va dans les sous-sols et qu'elle ne fuit pas vers l'extérieur. (...)
Il y a 1,7 million Bq/l en césium 137, 700 000 Bq/l en césium 134, 25 000 Bq/l en Cobalt 60 et 24 MBq/l en bêta total. (Les données de TEPCo sont en Bq/cm3 pour faire moins peur). C'est donc beaucoup plus contaminé que l'eau injectée. TEPCo en conclut pudiquement que "ce n'est pas l'eau qui pénètre dans le réacteur". Certes, mais elle n'en dit pas plus sur la provenance. Toujours pas d'hypothèse alarmante, alors que la veille, elle n'avait pas hésité à suggérer qu'il pouvait s'agir d'eau de pluie... Quand les médias l'interrogent, le porte-parole de la compagnie ne peut nier que cette eau doit sortir de l'enceinte de confinement.
Cette eau a donc fort probablement pénétré dans la cuve où elle a été en contact avec le combustible. La fuite existe-t-elle depuis le début ? Est-elle partiellement responsable de la fusion ? Si oui, est-elle due au séisme ou au tsunami ? Si cette eau coule depuis le début de l'accident, ce pourrait expliquer en partie la perte de refroidissement et aurait des conséquences pour la sûreté des autres réacteurs. Rien à ce propos, même en japonais. Et comme les débits de dose sont très élevés sur place, aucun être humain ne peut aller inspecter. La réponse à ces questions va tarder.
19/01/2014 >> Notez le changement de vocabulaire. On parle désormais en TéraBecquerels ou trilliards de Becquerels. 1 TBq = 1.000 milliards de Bq
(ACRO, 18/01) Selon le Maïnichi en japonais, l'eau contenue dans les cuves atteint désormais 400.000 tonnes (ou m3). La quantité de tritium dans ces cuves serait de 817 TBq (817.000 milliards). Il y aurait aussi 58 TBq dans les sous-sols des bâtiments réacteur et turbine. Cela fait donc un total de 875 TBq. Comme l'autorisation de rejet annuelle est de 22 TBq, le stock de tritium représente donc 40 années de rejets à la limite [Iori Mochizuki a calculé 59 ans parce que ce serait 59 fois la limite annuelle autorisée pour les déversements en mer, ndc]. Si la station de traitement ALPS devait marcher, TEPCo devra revoir à la hausse ses autorisations de rejet avant de pouvoir rejeter l'eau qu'elle a sur les bras.
L'eau du puits 1-16 a désormais une contamination bêta totale de 270.000 Bq/L [ou 2,7 milliards de Bq/m3]. C'est un nouveau record. Le prélèvement date du 16 janvier 2014. [Ce puits se trouve près du réacteur 2, côté mer, ndc]
(Fukushima diary, 15/01) Tepco a caché plus de 6 mois ses faux résultats sur l’eau de mer: “Trop occupés pour vérifier” - 5,1 millions de Bq/m3 de strontium 90 avaient été relevés dans les eaux souterraines en août dernier mais Tepco n’en a rien publié pendant 5 mois.
A la question de la presse demandant pourquoi Tepco n’avait pas publié ces données sur le strontium 90 des eaux souterraines et marines, Tepco a expliqué que c’était parce qu’ils avaient découvert des erreurs techniques dans certains résultats. Le 15 janvier 2014, Tepco publie les données censurées sur le strontium 90 ainsi que les données erronées. Les nouvelles données révèlent le fait que Tepco était parfaitement au courant de la contamination grave en strontium 90 des eaux souterraines et marines. Les échantillons “en cours d’analyse” pendant 6 mois mis à part, Tepco a relevé du strontium 90 dans tous les échantillons d’eau souterraine pris sur le côté mer des réacteurs 1 et 2. Le record était à 5,1 millions de Bq/m3 (le 22 août 2013). C’est 94 fois plus que le record précédent qui datait de mai dernier. De plus, du strontium 90 a été relevé dans 97 % des eaux de mer prises dans le port de la centrale de Fukushima. Les données montrent que le strontium 90 a été relevé en divers endroits du ports, dans les eaux superficielles comme dans les profondes et aussi à l’entrée du port. Le record était de 720.000 Bq/m³ (le 22 septembre 2013). C’est 97 fois plus haut que le record précédent qui datait de juin dernier.
14/01/2014 >> Une nouvelle fuite radioactive a été découverte le 12 janvier sur un joint à la base d'une citerne. 50 m3 d'eau se seraient échappés pendant 17 heures.
(Fukushima diary, 08/01) 60 000 Bq/m³ de strontium 90 dans les eaux souterraines à 25 m de profondeur - Selon Tepco, des niveaux élevés de strontium 90 ont été relevés dans des eaux souterraines prises à 25 m de profondeur. Le relevé donne 60 000 Bq/m3. L’échantillon est du 10 décembre 2013. C’est 32 fois plus que le relevé précédent, vieux d’une semaine. Tepco a pris un autre échantillon le 18 décembre 2013 mais ils n’y recherchent plus le strontium 90. La raison n’en est pas donnée. Tepco a toujours affirmé que la contamination n’atteignait pas une telle profondeur. Or, maintenant avec même du strontium-90 en plus des césium 134/137, il devient évident qu’une source indéterminée pollue les eaux souterraines bien plus profondément que ce qui a toujours été estimé.
(ACRO, 01/01) Qu'est-ce qui coince dans l'ALPS ? - La station ALPS de traitement des eaux contaminées qui s'accumulent jour après jour à la centrale de Fukushima daï-ichi devait être initialement prête pour septembre 2012. Depuis, on ne compte plus les reports. TEPCo a officiellement admis que ce ne sera pas avant avril 2014, sans donner de date. Il y a eu des problèmes de corrosion après seulement quelques mois de test. TEPCo les aurait réglés et repris les tests. Qu'est-ce qui coince ?
Ex-skf a déniché et partiellement traduit un document officiel sur le site du ministère de l'industrie, où il apparaît qu'ALPS produit trop de boues radioactives. Une des premières étapes du procédé, qui consiste en une coprécipitation avec des ions fer et carbonates, produit à elle seule 95 % des déchets. Le document suggère de remplacer cette étape par un procédé qui utilise une autre technique. Laquelle ? C'est ce qui semble coincer.
Il apparaît que 93 % du césium est sous forme de colloïdes et 5 % de particules. Le reste est sous forme d'ions. Pour les autres émetteurs bêta, dont le très toxique strontium, 59 % est sous forme de colloïdes et 37 % de particules. Et donc l'étape de coprécipitation des boues et particules forme des boues très radioactives pour lesquelles il n'y a pas de solution par la suite. Les résines échangeuses d'ions, qui devaient retirer la majorité des éléments radioactifs, n'en retirent donc qu'une faible partie.