Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
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Rassembler des foules sous un même drapeau
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour : 10.10.2025
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Maroc: Trois ados inculpés pour un baiser sur Facebook

Publié le 08/10/2013 à 18:49 par monde-antigone


Maroc: Le baiser interdit d’un couple d’ados donnent des idées de « kiss-in »
par Fouâd Harit
Afrik - 08 oct 2013
http://www.afrik.com/maroc-le-baiser-interdit-d-un-couple-d-ados-donnent-des-idees-de-kiss-in


Le couple d’adolescents, arrêtés la semaine dernière au Maroc pour « atteinte à la pudeur », a bénéficié d’une remise en liberté provisoire. En Parallèle, des « kiss-in » s’organisent dans le pays.

Ce qui aurait dû être un simple baiser entre amoureux s’est transformé en un véritable cauchemar. Le couple d’adolescents, arrêtés la semaine dernière à Nador, dans le nord du Maroc, a été libéré, dans l’attente d’un procès. Les deux collégiens âgés de 14 et 15 ans s'étaient embrassés devant leur établissement scolaire et avaient immortalisé ce moment en se prenant en photo et la publiant sur leur compte Facebook. Un geste qui leur a coûté, à eux ainsi qu’à l’auteur du cliché, un placement en détention provisoire dans un centre pour mineurs, avant que le procureur général approuve ce lundi la liberté provisoire dans l’attente du jugement prévu vendredi.

Ce nouveau remue-ménage au royaume chérifien a fait le tour du monde. Sur la toile, les internautes se disent outrés par cette arrestation. Ainsi, pour marquer leur solidarité aux jeunes adolescents, des couples ou de simples amis du Maroc et d’ailleurs ont organisé des séances de baisers. Sur Facebook et Twitter, de jeunes Marocains ont à leur tour posté des photos similaires afin de marquer le coup et dénoncer l’hypocrisie du gouvernement. Les internautes s’indignent de voir qu’un jeune couple est arrêté pour un simple baiser alors que des pédophiles agissent librement dans le pays. Sans compter la montée du tourisme sexuel dans le royaume et face à laquelle l’Etat s’accommode.

Les soutiens au jeune couple vont encore plus loin puisqu’ils entendent se réunir mercredi à Mohammedia, entre Casablanca et Rabat, et samedi devant le Parlement, à Rabat, pour des séances de « kiss-in » ! Une page Facebook a été créée pour l’évènement: #FreeBoussa. Il y a de fortes chances pour que ce type de manifestation soit réprimée, mais les jeunes contestataires veulent transmettre le message qu’au Maroc tous les couples s’embrassent. Une action similaire avait été organisée dimanche devant l’ambassade du Maroc à Paris.


Nador/Maroc: Trois mineurs poursuivis en justice pour des photos sur Facebook
Lakome - 04 oct 2013
http://fr.lakome.com/index.php/maroc/1448-nador-trois-mineurs-poursuivis-en-justice-pour-des-photos-sur-facebook


(...) La scène qui s'est déroulée la semaine dernière devant l'institut scolaire Tarik Ibn Ziad de Nador pouvait sembler anodine: deux adolescents visiblement amoureux se tiennent dans les bras et s'échangent des baisers. Un de leurs amis immortalise le moment en prenant des photos. Les trois mineurs ont une quinzaine d'années. Ces photos sont ensuite publiées sur Facebook et circulent rapidement auprès des jeunes de Nador membres du réseau social. Certains médias locaux ont relayé l'information en dénonçant des actes qui incitent à la débauche.

Une association locale dénommée "Organisation pour les droits de l'homme et les libertés publiques", va jusqu'à déposer une plainte à la police pour « atteinte à la pudeur ». Le couple d'adolescents et leur ami qui a pris les photos ont été convoqués mercredi au commissariat et déférés le lendemain devant la justice. Ils sont accusés par le procureur du roi de Nador d'« atteinte à la morale publique » suite à la diffusion des photos sur Facebook. Contactée vendredi par Lakome, l'association locale qui a porté plainte tente de s'expliquer. « Le but n'est pas de terroriser les mineurs de Nador mais d'éclairer certaines choses, pour savoir qui est derrière tout ça. Vous imaginez des photos pareilles qui circulent dans une ville traditionnelle comme Nador ? », lance le président de l'association, Fayçal El Morsi. Selon lui, « ces photos pourraient par ailleurs être exploitées par certaines personnes pour la pornographie ».

Après 24h passés au commissariat de Nador, les trois adolescents ont été placés jeudi dans des centres pour mineurs. Les deux jeunes hommes dans un centre du ministère de la Jeunesse et des Sports à Nador, tandis que la jeune fille a été transférée dans un centre pour mineures à Fès, rapporte sur son blog d'El Pais le journaliste espagnol Ignacio Cembrero. Ils comparaîtront devant un tribunal le 11 octobre prochain selon l'avocat et militant de l'AMDH Mbarek Bouirik, cité par l'agence de presse espagnole EFE.


EDIT (13 octobre 2013)


Maroc: Le « kiss-in » de solidarité a tourné court à Rabat
par Léonard Vincent
RFI - 13 oct 2013
http://www.rfi.fr/afrique/20131013-maroc-le-kiss-in-solidarite-tourne-court-rabat-adolescent-nador-baiser-facebook


La manifestation organisée à Rabat, en solidarité avec les adolescents poursuivis à Nador pour la photographie d'un baiser postée sur Facebook, a tourné court hier après-midi, samedi 12 octobre. Les quelques couples ayant prévu de s'embrasser devant le Parlement ont été rapidement dispersés par un groupe de jeunes contre-manifestants particulièrement hostiles.

C'était un après-midi romantique à Rabat, à n'en pas douter. Un soleil frais d'automne baignait la terrasse du café de l'Hôtel Balima qui fait face au Parlement. Mais sous les élégants palmiers de l'avenue Mohammed V, un officier de police faisait les cent pas, vigilant. Car sur l'esplanade, une trentaine de jeunes Marocains, autour d'un café, préparaient le rassemblement appelé par plusieurs associations issues de la mouvance du 20-Février, le mouvement de contestation populaire qui, en 2011, a bousculé le royaume dans la vague des printemps arabes. Et l'ambiance était tendue.

Betty Lachgar, fondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali) au Maroc, est l'une des organisatrices de ce « kiss-in » de solidarité avec les adolescents de Nador, poursuivis en justice pour avoir posté la photo d'un de leurs baisers sur Facebook. Elle est consciente qu'un tel rassemblement, dans un pays conservateur comme le Maroc, peut être perçu comme une provocation. « Je suis consciente que nous heurtons les sensibilités des citoyens marocains. Mais il faut passer par là pour ouvrir le débat, provoquer pour changer les choses et délier les langues ».

Après avoir organisé la vingtaine de couples ayant répondu présents, c'est elle et son petit ami qui donnent le coup d'envoi du happening, devant une foule de caméras et de micros. Mais à peine se sont-ils pris dans les bras qu'un jeune homme sort de nulle part, renverse une table et brise un verre, à la stupéfaction générale. Il hurle à l'adresse des couples alignés, incrédules: « Vous êtes une honte ! Nous sommes dans un pays islamique et s'embrasser en public est interdit ! ».

Le garçon est rapidement rejoint par une petite bande d'adolescents vindicatifs, qui prennent à partie les manifestants. Bousculades, injures, menaces. Des verres sont brisés, des chaises sont brandies et jetées. Un journaliste local explique que ce sont les « baltajias », un groupe de jeunes nationalistes, hackers à l'occasion, qui font régulièrement le coup de poing dans les manifestations similaires.

Un homme d'une soixantaine d'années, qui se présente comme « un simple citoyen marocain » a pris fait et cause pour eux. Il s'en prend, avec une apparente conviction, aux jeunes venus s'embrasser en public. « Qu'ils aillent faire ça en Amérique ou en Europe ! s'enflamme-t-il. Mais ici, nous ne laisserons jamais faire ! C'est d'abord un baiser, puis des caresses, puis le sexe. On ne fait pas ça dans la rue, ici ! »

Les couples cherchent d'abord à discuter, mais en vain. Ils sont repoussés dans les rues adjacentes, sous les quolibets, les injures et les huées. Repoussés jusque sur les hauteurs du centre-ville, ils avouent pour la plupart qu'ils s'attendaient à une réaction violente. « Nous n'avons pas peur de la police, avoue Riad, la trentaine. Nous avons beaucoup plus peur des schizophrènes, des défenseurs de la vertu qui draguent les filles dans la rue mais qui interdisent que l'on regarde sa sœur ». En épongeant la plaie qu'il porte au crâne après avoir reçu un verre, il soupire, désabusé: « Les Marocains, je ne les comprendrai jamais ».