Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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L'abondance et la gratuité ou l'abandon de la valeur ?

Publié le 18/08/2013 à 12:55 par monde-antigone


L'abondance comme solution à tout me laisse dubitatif. En théorie, ça marche, mais en pratique il faudra du temps, beaucoup de temps avant que tout soit abondant. Cette idée d'abondance se rattache à celle de progrès technique, de développement des forces productives qui, selon Marx, conduirait au bonheur de l'humanité. Que n'a-t-on pas fait pour du progrès social ! C'est l'un des fondements de la gauche et il faut bien convenir que l'idée de progrès technique garantissant le progrès social a conduit à toujours plus d'exploitation humaine, de contrôle et de surveillance rémunérés par un confort de vie toujours plus aliénant.
L'abondance d'offres, pour parler en termes économiques, provoque l'effondrement des prix, ce qui tend effectivement à la gratuité. Certes, mais la gratuité ne signifiera pas forcément l'abandon de la valeur, de toute valeur. D'ailleurs aujourd'hui beaucoup de choses sont présentées comme gratuites tandis que le prix de leur valeur est reportée sur d'autres produits sans que l'on s'en rende compte. Au Brésil les manifestants ont réclamé la gratuité des transports; ils l'ont obtenue, mais comme l'a dit le maire de Sao Paulo, le manque à gagner devra être rattrappé sur autre chose.
La gratuité appartient au système capitaliste parce qu'elle signifie que le prix est égal à zéro... mais même s'il est nul, il s'agit quand même d'un prix puisqu'il résulte d'un marché. En revanche l'abandon de la monnaie viendra de la nécessité ressentie et bien comprise par les hommes de se débarrasser de la notion de valeur... et donc de la gratuité. Ceci ne résultera pas d'une abondance d'offres venue du ciel mais d'une transformation consciente des rapports sociaux excluant toute marchandisation des échanges. Et une révolution sera nécessaire
...


Assez pour tous
Socialisme mondial - 10 mai 2013
http://socialisme-mondial.blogspot.fr/2013/05/assez-pour-tous.html


Les arguments en faveur d’une économie dans laquelle la production vise à satisfaire les besoins humains et où la production pour la vente et l’économie marchande sont abolies, reposent sur le fait suivant: l’industrie moderne et la technologie se sont développées à un tel degré qu’elles pourraient fournir en abondance des biens de consommation et services à toute la population du monde, à condition qu’elles soient utilisées rationnellement pour arriver à ce but.

Les problèmes d’une production en quantité suffisante pour tous sont déjà résolus. Après de longs efforts pour combattre la pénurie l'humanité en est venue à bout et la possibilité de produire en abondance est devenue une réalité. Mais ceci ne peut être accompli dans le cadre d’une société où les moyens de production sont la propriété d’une minorité et où les richesses sont produites pour la vente en vue de profits. Le seul cadre où cette abondance serait réalisable est celui d’une société dans laquelle toutes les ressources, qu’elles soient naturelles ou industrielles, sont devenues l’héritage commun de toute l’humanité. Dans ces conditions seulement, est-il possible de décider rationnellement ce qui sera produit et satisfaire les besoins humains. Dans une telle société, marché, salaires, profits, achat et vente seraient hors de contexte; ils finiraient simplement d’exister.

Une société d’abondance n’est pas l’extension de notre prétendue société de consommation caractérisée par son énorme gaspillage de ressources; cela ne signifie pas que les gens acquièrent de plus en plus de gadgets inutiles et qui gaspillent des ressources, mais tout simplement que les besoins matériels des gens, à la fois en tant qu’individu et en tant que communauté, soient satisfaits d’une façon rationnelle. Contrairement à la croyance générale que cultivent prudemment les défenseurs du capitalisme, l’homme n’est pas avide par nature et les besoins humains ne sont pas sans limite. Du point de vue matériel, un être humain a besoin d’une certaine quantité et variété de nourriture, vêtements et abris et bien vite chaque individu pourra découvrir ce qu’elles sont dans son propre cas. Cela aurait lieu si les biens et les services pouvaient être utilisés librement et gratuitement.

Mais, on peut faire objection, avec cette utilisation libre les gens prendraient au-delà de leurs besoins. Mais au contraire, pourquoi agiraient-ils ainsi alors qu’ils seraient assurés (et ils le seraient vu la puissance productrice de l’industrie moderne et le fait que les moyens de production seront devenus l'héritage commun de tous) d’une production subvenant toujours aux besoins de tous ? Après tout, aujourd’hui, l’utilisation de l’eau (ou du moins la quantité d’eau consommée à n’importe quel moment) est gratuite, et les gens n’utilisent que ce dont ils ont besoin pour laver, cuisiner, etc. Pareillement, lorsque tous les besoins de consommation et les services seront librement et gratuitement disponibles, on peut s’attendre à ce que les gens ne prennent de nourriture, vêtements, etc., que selon leurs besoins. En prendre davantage serait anormal et sans intérêt.

Mais est-ce que l’industrie moderne peut vraiment fournir suffisamment pour tous et ainsi permettre l’utilisation libre et gratuite des biens de consommation et des services ? Ceci est indéniable, dès que l’on aura supprimé les gaspillages du capitalisme. Citons tout d’abord les forces armées, l’armement, et en deuxième lieu tout le personnel, tous les bâtiments et tout l’équipement employés pour le marché et l’économie marchande en général: banques, assurances, services gouvernementaux à la charge des pensions et des impôts, vendeurs, contrôleurs, comptables, caissiers, etc. En vérité, on peut dire que sous le capitalisme bien plus de la moitié de la population est employée dans de pareilles activités improductives. Et troisièmement la production vise à ce que les produits deviennent rapidement surannés en les fabriquant pour se casser ou s’user en comparativement peu de temps. Dans une société organisée rationnellement, les biens de consommation pourraient être fabriqués de manière à durer et cela résulterait en une énorme économie de ressources.

En éliminant ces trois causes de gaspillages inhérentes au capitalisme, on pourrait produire en quantité suffisante pour nourrir, vêtir et loger convenablement tout le monde, si bien que, de nos jours, le seul programme réaliste est le suivant:  Abolition de l’argent, utilisation gratuite des richesses par tous selon les besoins individuels, tel que l’énonce le vieux mot d’ordre: « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».


Le pape en appelle à la "gratuité" contre le "capitalisme sauvage"
AFP, France24 - 21 mai 2013
http://www.france24.com/fr/20130521-le-pape-appelle-a-gratuite-contre-le-capitalisme-sauvage


Le pape François en a appelé mardi à "la gratuité" et à "la solidarité" pour contrer le "capitalisme sauvage", en rendant visite dans l'enceinte du Vatican à une maison d'accueil tenue par les soeurs de Mère Teresa de Calcutta, qui abrite des personnes tombées dans la misère. "Ici se vit une hospitalité ouverte, sans distinction de nationalité et de religion, selon l'enseignement de Jésus. Nous devons tous retrouver le sens du don, de la gratuité, de la solidarité. Un capitalisme sauvage a enseigné la logique du profit à tous prix, du don fait pour obtenir, de l'exploitation sans attention aux personnes. Et nous en voyons les résultats dans la crise que nous vivons !", s'est exclamé le pape. (...)

(Humour)