Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
15.09.2025
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La stratégie de la planche à billets des banques centrales qui conduit à une dévaluation compétitive des monnaies (en particulier le dollar) laisse à penser que l'or va se renchérir; d'autant que la demande chinoise soutient le marché et que l'exploitation des mines est de plus en plus profonde et de plus en plus coûteuse. Mais l'or est aussi considéré comme une valeur refuge contre l'inflation. Or nous nous dirigeons lentement vers une spirale déflationniste qui, tout le temps que durera la dépression, ne sera pas forcément favorable à une remontée de l'or.
Donc globalement, le cours de l'or devrait continuer à se maintenir au niveau qui est le sien depuis un an entre 1600 et 1800 $, même si de temps en temps ses mouvements signaleront des moments de haute tension financière. C'est ce qui finira par arriver un jour lorsque les monnaies s'effondreront, faisant place à l'hyper inflation. Alors il se mettra à flamber très au-delà de 2000 $ l'once. C'est pour cette raison que la Banque de Chine rêve de transformer en or la montagne de billets verts dont la valeur ne cesse de se déprécier et qui remplissent ses coffres.
Aujourd'hui la fonction de l'or est d'être un indicateur de la fébrilité du marché.
Discrètement, la Chine fait main basse sur les mines d’or
par Hayat Gazzane
Le Figaro - 04 fev 2013
http://bourse.lefigaro.fr/devises-matieres-premieres/actu-conseils/discretement-la-chine-fait-main-basse-sur-les-mines-d-or-356461
La course à l’approvisionnement en or s’accélère pour la Chine. Depuis quelques années, la 2e économie mondiale cherche par tous les moyens à augmenter son très faible stock de métal jaune. Objectif: diversifier ses réserves, en grande majorité constituées de dollars et d’actifs libellés en billet vert. Pékin dispose certes de 1054 tonnes d’or dans ses coffres - un chiffre qui n’a pas été réactualisé par les autorités depuis 2009 - mais le métal jaune ne représente que 1,7 % de ses réserves totales. Une goutte d’eau comparé aux États-Unis, où l’or compte pour 76,3 % des réserves.
Pour sécuriser ses approvisionnements, Pékin a décidé d’aller chercher le métal précieux directement à la source. Le pays s’est lancé dans une campagne agressive de rachats d’actifs dans les plus importantes sociétés aurifères mondiales. D’après une étude PwC publiée la semaine dernière, quatre des dix principales acquisitions recensées dans le secteur l’an dernier ont été réalisées par des acheteurs chinois, aux côtés des traditionnels canadiens et australiens. « La montée en puissance chinoise a été très rapide. Cette stratégie d’acquisition date seulement de 2006. Avant, la Chine était complètement inexistante des radars mondiaux des acquisitions, toutes matières premières confondues », constate Mariano Marcos, associé spécialiste des matières premières chez PwC. « Il y a des opérations internes qui entraînent un mouvement de concentration en Chine. Et puis il y a les acquisitions extérieures souvent réalisées avec l’appui de l’État », précise-t-il.
Les années 2011-2012 ont particulièrement bien illustré ce phénomène. En plus de quatre deals internes, figurent la prise de contrôle des mines australiennes de Focus Mineral, Norton Gold Fields et Southern Cross par Shandong Gold, Zijin Mining et China Hanking Holdings, les plus gros producteurs d’or chinois. En Afrique du Sud, la mine de Pamodzi est passé sous le contrôle de China African Precious Metals tandis que celle de Zara Mining en Erythrée a été rachetée par Shanghai Construction Group. D’autres opérations ont eu lieu au Kirghizistan et au Brésil. « La Chine n’a pas de zone de prédilection. Elle va là où se trouve l’or », note le spécialiste de PwC. « Les producteurs chinois se ruent sur les aquisitions d’une part parce que l’or local n’est pas de grande qualité et d’autre part parce qu’ils espèrent accéder à de meilleures techniques d’exploration », expliquait l’analyste Li Ning au Wall Street Journal récemment. La technologie chinoise permet d’atteindre des profondeurs de 2 000 m sous le niveau de la mer tandis que les techniques étrangères peuvent creuser trois fois plus profond, selon elle.
Pour l’instant, aucune société chinoise ne figure dans le top 10 des plus importantes compagnies aurifères mondiales [1], « mais cela pourrait se produire dans quelques années », avance PwC. Les opérations d’acquisitions vont en effet s’intensifier. L’an dernier, Zijin Mining a prévenu qu’il comptait investir 872,19 millions de dollars pour grossir à l’extérieur de ses frontières. En plus de ces actifs, Pékin peut aussi s’appuyer sur sa production nationale de métal jaune, la plus importante au monde [2], pour gonfler ses stocks.
La Chine fait aussi des achats sur les marchés internationaux tout en restant très discrète pour ne pas provoquer de mouvements haussiers trop brutaux. Les importations depuis Hong Kong ont bondi à 315 tonnes sur les seuls cinq premiers mois de 2012, d’après les derniers chiffres officiels en date. Enfin, les citoyens chinois contribuent à l’effort national via l’achat massif de métaux précieux. Tous ces éléments constituent un fort soutien aux cours du métal roi. D’après l’étude PwC, 80 % des dirigeants de sociétés aurifères prévoient une poursuite de la hausse des prix de l’or à plus de 2 000 $ l’once cette année. Elle en vaut aujourd’hui 1672,55 $.
[1] Classement 2012 des plus grosses compagnies productrices d'or (en tonnes): Barrick Gold (CAN) 239,5 - 2 Newmont Mining (USA) 161,5 - 3 Anglogold Ashanti (AFS) 122,8 - 4 Gold Fields (AFS) 98,8 - 5 Goldcorp (CAN) 78,2 - 6 Kinross Gold (CAN) 74 - 7 Newcrest Mining (AUS) 71,1 - 8 Polyus Gold (RUS) 46,7 - 9 Freeport McMoran (USA) 42,9 - 10 Harmony Gold (AFS) 40,4. (Source Australia mining fournie par Le Figaro.fr)
[2] Classement 2011 des pays producteurs d'or (en tonnes): 1 Chine 380, 2 Australie 272, 3 USA 243, 4 Afrique du sud 221, 5 Russie 205, 6 Pérou 156, 7 Ghana 102, 8 Canada 101, 9 Indonésie 97, 10 Mexique 82. (source Bloomberg fournie par Le Figaro.fr)
L’Inde veut torpiller l’or mais n’y arrivera pas…
par Simone Wepler
La Chronique Agora - 17 jan 2013
http://la-chronique-agora.com/inde-veut-torpiller-or/
La production minière d’or de l’Inde pèse moins de 1 % de la production mondiale, le reste est importé. Pourtant, l’Inde est le premier consommateur mondial d’or et on pense que ce pays détient 10 % de l’or physique mondial. Le gouvernement en détient 360 tonnes et on estime que les Indiens en détiennent 15 000 tonnes. L’Inde reste un pays pauvre dans lequel l’or est monnaie officieuse et bijou. La saison des mariages est très importante (pas d’or, pas de mariage est un dicton) et les exploitants agricoles transforment leurs récoltes en or. Cependant, la classe moyenne et les riches sont de plus en plus nombreux (1,2 milliard) et l’économie est la 6e mondiale.
Les achats d’or ont creusé le déficit commercial (64 milliards de dollars, 5,4 % du PIB). La Banque centrale indienne (RBI comme Reserve Bank of India) a commis un rapport disant qu’elle avait “besoin de modérer les importations d’or, car l’appétit insatiable pour le métal jaune pourrait mettre en danger la stabilité économique”. L’humble vermisseau qui écrit ces lignes pense que si la roupie était une bonne monnaie, l’or perdrait de son attrait. Mais ce n’est pas ce que pense la RBI qui décide donc de lutter contre l’importation d’or plutôt que d’assainir la roupie.
Donc le gouvernement indien et la RBI essayent d’attirer les gens vers de l’or papier. “Les banques ont besoin d’introduire de nouveaux produits financiers adossés à l’or qui pourraient réduire ou différer la demande d’importation”. C’est d’une naïveté (ou d’un cynisme) admirable: ces produits adossés à l’or sont adossés à quoi exactement ? Ou ils rencontrent du succès et il faut l’or physique qui correspond au papier… ou bien ils n’en ont pas et le problème reste entier. A priori ils n’en auront pas. Les Indiens sont traditionalistes: ils épargnent, ils se méfient de leurs banques et ils se méfient de la roupie. La guerre commence entre des autorités “goldophobes” et des citoyens qui n’entendent pas stocker leur épargne en roupies.
En 2012, le gouvernement a marqué des points en doublant les taxes sur les lingots (portées à 4 %) et sur toutes les autres formes physiques de l’or (taxe portée à 10 %). Les importations d’or ont baissé de 30 %. Selon L’Agefi du 3 janvier, le ministre des Finances, Palaniappan Chidambaram, veut continuer à augmenter les taxes pour faire encore baisser les importations de 20 à 25 %. En attendant, ce recul de l’or doit faire le bonheur des Chinois qui sont poussés par leur gouvernement à détenir de l’or (les autorités y voient un moyen de contenir la bulle immobilière). Oui, l’Inde est un marché majeur. Oui, les taxes freinent les achats d’or. Mais la seule chose qui peut tuer l’or c’est une monnaie saine… et malheureusement, ce n’est pas le cas.
EDIT (8 novembre 2013)
Si la Chine accumule les lingots d'or, c'est pour mieux imposer sa monnaie, le yuan
par Eric Treguier
L'Expansion - 08 nov 2013
http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20131107.CHA6763/si-la-chine-accumule-les-lingots-d-or-c-est-pour-mieux-imposer-sa-monnaie-le-yuan.html
Pour la première fois dans l’histoire, un pays devrait avoir acheté plus de 1.000 tonnes d’or en une seule année. L’année, c’est 2013. Le pays, c’est la Chine. Déjà, pour le 1er semestre, la République populaire de Chine, a importé plus de 700 tonnes de métal jaune, soit 54 % de plus que l’an dernier. Le pays dépasse désormais l’Inde comme premier importateur de métal jaune au monde. Le timing de ces achats est particulièrement intelligent: les cours de l’or, à 1.313 $ l’once, sont quasiment à un plus bas depuis 3 ans. Il est aussi particulièrement "politique", car, à travers ces achats d’or, la Chine veut se construire une monnaie de réserve, avec l’objectif un jour, de remplacer le dollar…
Mais c’est surtout le rythme d’accumulation de l’or qui surprend. En 2 ans et demi, le pays a acheté 2.500 tonnes d’or, c’est-à-dire l’équivalent de la totalité du stock d’or de la France (2.435 tonnes). De plus, elle conserve à l’intérieur de ses frontières l’or que produisent toutes ses mines. Or, la production aurifère des mines chinoises "devrait atteindre 430 tonnes cette année, contre seulement 403 tonnes l’an dernier" explique Du Haiqing, vice-directeur général de China Gold Group Corp, l'un des principaux producteurs.
Bizarrement, le pays est pourtant resté officiellement au 6e rang mondial pour ses réserves de métal jaune, selon les statistiques d’octobre diffusées par le World Gold Council, avec seulement 1.054 tonnes dans ses coffres. Mais le pays ne publie aucun chiffre sur l’état de ses stocks, ni sur ses achats d’or sur le marché. Et le seul moyen de suivre ses réserves est de tracer ses transactions sur la place de Hong Kong, qui sert de principale place de marché pour les achats d’or des autorités chinoises. En réalité, mais officieusement cette fois, la Chine posséderait plus de 3.390 tonnes d’or dans ses coffres. Elle deviendrait ainsi le deuxième pays au monde pour ses réserves, derrière les Etats-Unis et leurs 8.133 tonnes, et devant l’Allemagne (3.390 tonnes) et la France (2.435 tonnes).
Avec son appétit d’or, ses réserves augmenteraient de 100 tonnes par mois. Elle fait tout pour cela. En 2002, le pays créait le Shanghai Gold Exchange (SGE) qui en 10 ans est devenu la première place d’échange sur l’or. Cette année, les contrats qui y sont échangés dépassent les 1.000 tonnes (40 % de la production mondiale). Depuis 3 ans, les banques ont aussi comme instruction de financer des achats de mines d’or à l’étranger et d’encourager les investisseurs individuels. A ce train-là, la Chine devrait devenir, d’ici 2017, le pays ayant les premières réserves au monde, devant les Etats-Unis. Cela fait sens, affirment plusieurs économistes: les dirigeants chinois sont à la manœuvres pour préparer l’après-règne du dollar. La Chine possède en effet plus de 5.000 milliards de dollars, dont la valeur ne cesse depuis 5 ans, de baisser, suite aux opérations d’émissions massives (le "Quantitative Easing") lancées par la Réserve fédérale.
Elle remplace donc petit à petit ses réserves de dollars par des réserves d’or, plus stables, et plus aptes, le jour où sa monnaie, le Yuan (appelé aussi Renminbi), sera convertible… et donc en mesure de faire concurrence à la devise de son principal rival économique. Récemment, l’agence de presse officielle Xinhua, appelait d'ailleurs à une "désaméricanisation du monde". Elle prévoit d’ailleurs que le Yuan remplacera à terme le dollar dans les transactions sur les matières premières. La présence, dans les coffres de la banque centrale de Chine, de plusieurs milliers de tonnes de métal jaune contribuera sans doute à consolider la confiance qu’auront dans cette nouvelle monnaie de réserve les investisseurs du monde entier. Et au train actuel, il ne serait pas étonnant que dans une décennie, nous payions une bonne partie de nos importations de café, de cuivre et d’aluminium en yuans.