Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
14.09.2025
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Nouvelles manifestations contre la vie chère en Cisjordanie
Reuters, 20 minutes - 10 sep 2012
http://www.20minutes.fr/ledirect/1000555/nouvelles-manifestations-contre-vie-chere-cisjordanie
Une centaine de jeunes Palestiniens protestant contre la hausse du coût de la vie en Cisjordanie ont violemment manifesté ce lundi à Hébron, où ils ont attaqué un bâtiment public à coups de pierres et incendié des pneus dans la rue. Des protestataires ont également bloqué les principaux accès de plusieurs autres villes du territoire, ce qui fait craindre aux autorités palestiniennes et en Israël une extension des manifestations contre la vie chère dans un contexte économique de plus en plus difficile.
Les employés des transports publics de Cisjordanie se sont parallèlement mis en grève pour protester contre l'augmentation du prix du carburant, empêchant de nombreux habitants de se rendre à leur travail. Des chauffeurs de taxi ont bloqué la rue menant aux bureaux du Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, à Ramallah, où plusieurs dizaines de jeunes gens ont réclamé son départ.
Le mouvement de protestation en Cisjordanie a débuté la semaine dernière, déclenché par l'augmentation de 5 % du prix du carburant, consécutive à une hausse des charges de la part de fournisseurs en Israël. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a salué ces manifestations, les comparant à celles du printemps arabe de 2011 et imputant les difficultés palestiniennes aux restrictions et contrôles sur l'économie imposés par l'Etat juif.
La protestation s'est cependant pour l'heure focalisée contre le gouvernement palestinien plutôt que contre Israël. Une nouvelle décision pourrait provoquer de nouveaux troubles, celle du ministre palestinien des Finances, Nabil Kassis, de reporter une partie du paiement des fonctionnaires, faute de liquidités suffisantes. Les problèmes financiers de l'Autorité palestinienne sont en partie dus à une baisse des dons, en particulier en provenance des pays du Golfe. Ils ont conduit plusieurs fois cette année au report du paiement des traitements des 153.000 fonctionnaires palestiniens, sans aucune solution en vue.
Grèves et manifestations contre la flambée des prix en Cisjordanie
Associated Press, Radio Canada - 10 sep 2012
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/09/10/012-manifestations-greve-cisjordanie.shtml
Des manifestations et grèves ont touché lundi tous les grands centres urbains de la Cisjordanie, de Jénine dans le nord à Hébron dans le sud, où des incidents ont eu lieu. Les protestataires dénoncent la flambée des prix et l’incapacité de l’Autorité palestinienne à verser l’intégralité des salaires de dizaines de milliers de fonctionnaires palestiniens.
Les chauffeurs des transports en commun ont bloqué les routes, certains magasins ont fermé, tandis que des jeunes incendiaient des pneus. C’est la plus grande manifestation de mécontentement populaire que l’Autorité palestinienne ait dû affronter en 18 ans d’histoire. « Plus personne n'a les moyens de vivre, excepté les gros responsables », expliquait lundi Sami Saleh, un chauffeur de taxi de 57 ans, qui faisait partie des centaines de manifestants. « On doit faire faire pression sur ce gouvernement pour qu'il change. » Pendant qu'il parlait, des jeunes enflammaient des pneus derrière lui en hurlant, bloquant la route principale reliant Ramallah à Jérusalem.
Certains manifestants réclamaient la démission de Salam Fayyad, respecté internationalement notamment pour s'être attaqué à la corruption publique. D'autres protestataires réclament des aides publiques pour les produits de première nécessité, comme les aliments et le carburant, et demandent un salaire minimum, ainsi que l'annulation d'un accord commercial avec Israël.
À Hébron, les manifestations ont dégénéré. Des protestataires ont brisé des vitres et tenté de prendre d'assaut un bâtiment municipal, avant des heurts avec les forces de police. Les policiers ont frappé certains manifestants et dispersé la foule par des jets de gaz lacrymogènes. Au bout d'une heure, les violences ont cessé.
Les manifestations de protestation contre les prix et l'absence de rémunération des fonctionnaires prennent de plus en plus d'ampleur ces derniers jours. Aucun blessé n'était signalé dans l'immédiat. Mais les violences revêtent une signification particulière, puisqu'elles sont dirigées vers le gouvernement palestinien. Habituellement, les Palestiniens réservent leur colère pour dénoncer Israël.
Beaucoup tiennent pour responsable le premier ministre palestinien Salam Fayyad, qui explique que les États-Unis et plusieurs pays arabes n'ont pas versé l'aide promise, creusant un gouffre dans le budget de l'Autorité palestinienne. Cela fait des mois que les salaires des fonctionnaires n'ont pu être versés dans leur totalité.
Une porte-parole de Salam Fayyad a souligné que le gouvernement palestinien avait les mains liées, faute de liquidités. « Il n'y a pas de solutions magiques », résumait Nour Oudeh. L'Autorité palestinienne souffre depuis des mois d'un manque de liquidités. Selon des responsables du ministère des Finances, les donateurs doivent 1,2 milliard de dollars d'aide, dont 200 millions de soutien des États-Unis, qui avait été promise. Le budget annuel est fixé à près de 4 milliards de dollars, dont la moitié sert à rémunérer les 154 000 fonctionnaires, selon l'économiste Samir Abdullah.
Les manifestations palestiniennes ne sont pas sans rappeler celles qui ont donné naissance au mouvement du printemps arabe et qui ont mené au départ des dictateurs qui régnaient d'une main de fer sur la Tunisie, l'Égypte, la Libye et le Yémen. Bien qu'aucun signe ne tende à démontrer que les rassemblements ont atteint la même ampleur, ils demeurent néanmoins les plus importants que l'Autorité palestinienne ait dû affronter en 18 ans d'histoire. À Hébron, environ 50 hommes ont lancé des chaussures en direction d'une affiche de Salam Fayyad sur laquelle était écrit « Dégage, Fayyad ». Ils ont ensuite arraché l'affiche et l'ont piétinée avant d'y mettre le feu.
Les Palestiniens protestent contre la hausse du coût de la vie
[Palestinians protest over high cost of living]
par Joel Greenberg, traduit par moi-même
The Washington Post - 06 sep 2012
http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/palestinian-taxi-drivers-halt-work-in-latest-protest-over-high-cost-of-living/2012/09/06/66c333d0-f85f-11e1-8b93-c4f4ab1c8d13_story.html
Attaf Abu Ali, qui conduit un taxi, a écrit jeudi sur son véhicule: « La voiture est à vendre, le chauffeur aussi. » « Je ne peux plus en vivre » Abu Ali parle de son travail, fait le décompte des dépenses de fonctionnement; la plus sévère: la hausse des prix du diesel. Les chauffeurs de taxi dans plusieurs villes de Cisjordanie se sont arrêtés de travailler deux heures jeudi matin pendant l'heure de pointe et ont perturbé la circulation, protestant contre la hausse des prix du gaz. Cette protestation était la dernière en date d'une vague de manifestations ces jours-ci en Cisjordanie contre le coût élevé de la vie.
Les manifestants ont crié leur colère contre Salam Fayyad, le premier ministre de l'Autorité palestinienne, qui bénéficie d'un solide soutien occidental pour ses efforts visant à éradiquer la corruption et réorganiser l'économie palestinienne. « Le peuple veut la chute de Fayyad ! » scandait un groupe de jeunes manifestants jeudi à Manara Square dans le centre-ville de Ramallah. « Nos demandes sont légitimes ! » Deux habitants de Cisjordanie ont tenté de s'immoler par le feu pour protester contre leurs difficultés économiques, mais ils en ont été empêchés par des gens qui se trouvaient autour. Dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, une personne est décédée à la suite d'une auto-immolation la semaine dernière à cause des conditions économiques.
L'élément déclencheur des manifestations en Cisjordanie est la hausse des prix de l'essence, provoquée par l'augmentation des coûts en Israël où l'Autorité palestinienne achète son carburant. Mais les manifestants sont également révoltés par les prix des produits de première nécéssité, comme les produits laitiers et les bouteilles de gaz, également importés d'Israël et vendus aux mêmes prix, bien que le revenu moyen en Cisjordanie soit nettement inférieur.
Les prix ont augmenté de nouveau récemment lorsqu'une taxe sur la valeur ajoutée imposée sur des biens de consommation a été relevée de 1 % faisant suite à la même augmentation en Israël. Samir Huleileh, économiste et directeur général de la Palestine Development and Investment Co., déclare que la hausse des prix du carburant et l'augmentation de la taxe correspondante était une erreur. « Nous devons établir un équilibre entre la capacité du peuple à survivre et à la capacité du gouvernement à faire de même », a-il dit. « Vous ne pouvez pas imposer quelque chose au peuple en faisant mine de croire qu'il n'y aura pas de réaction. »
Un accord économique signé dans le cadre des accords d'Oslo en 1994 permet à Israël de maintenir une grande partie de l'économie palestinienne sous sa dépendance grâce à une union douanière qui lève toute frontière économique entre Israël et les Palestiniens et donne à Israël le contrôle du régime douanier externe. Au cours des manifestations de cette semaine, des manifestants ont reclamé l'abolition de cet accord, connu comme le protocole dit de Paris.
Fayyad a levé des taxes et élargi leur champ d'application afin d'augmenter les revenus du gouvernement et réduire la dépendance des pays donateurs étrangers dont les contributions ont diminué, laissant l'Autorité palestinienne à court d'argent. Les employés de la fonction publique ont récemment reçu leur salaire de juillet, et l'Autorité palestinienne a négocié un report d'échéances de remboursement avec les banques locales auxquelles elle emprunte ainsi qu'aux entreprises privées sous contrat avec le gouvernement pour des projets. Dans le même temps, le taux de chômage en Cisjordanie a atteint 20 %.
Firas Braweish, l'un des manifestants place Manara, énumère ses récriminations contre le gouvernement de Fayyad: il n'a pas réussi à créer des emplois par le développement du secteur de l'agriculture et l'ouverture d'usines, il n'a pas protégé les produits locaux de la concurrence étrangère, et il n'a pas imposé un salaire minimum.« Nous voulons que le gouvernement construise une économie palestinienne autonome, » dit-il.
Des critiques viennent aussi du milieu des affaires. Sam Bahour, consultant en gestion à Ramallah, déclare que la « politique de dépendance des donateurs a mis cette économie au bord de l'effondrement. » « La question n'est pas de taxer davantage les gens, mais de mettre fin à l'état de l'occupation [israélienne] et de laisser le secteur privé travailler », ajoute-t-il. Un rapport de la Banque mondiale publié en juillet affirme que seul le développement du secteur privé créerait des emplois nécessaires à une économie palestinienne durable, mais les restrictions imposées par Israël au déplacement et à l'accès aux ressources entravent l'investissement. Mohammad Shtayyeh, président du Palestinian Economic Council for Development and Reconstruction, déclare: « la seule solution pour cela est réellement politique. » « Ou bien Israël reprend sa responsabilité en tant que puissance occupante et prend en charge des services comme l'éducation et l'électricité, ce qui signifie la fin de l'autorité palestinienne (...) ou bien Israël met fin à son occupation et permet aux Palestiniens de conduire leurs affaires. L'économie palestinienne est incapable de survivre dans les circonstances actuelles ».