Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
14.12.2025
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Grèce: L'exploitation minière de l'or ne fait pas l'unanimité
AFP, France24 - 13 jun 2012
http://www.france24.com/fr/20120613-grece-lexploitation-miniere-lor-fait-pas-lunanimite
De l'or dort dans les sous-sols de la Grèce aux finances exsangues et dans le nord du pays, des villages se déchirent sur l'exploitation des prometteuses ressources aurifères relancée par la crise.
Alors que la Grèce tente d'attirer des investisseurs étrangers pour relancer son économie moribonde, l'un des projets les plus significatifs porte sur l'extraction du précieux métal jaune dans trois zones aurifères: près de Perama, en Thrace (nord-est), près de Kilkis et en Chalcidique, en Macédoine (nord). Dans cette dernière région, une presqu'île située à une centaine de kilomètres de Salonique, la procédure est la plus avancée. En juillet 2011, le ministère de l'Environnement a autorisé l'exploitation de deux gisements d'or près d'Olympiada, terre natale du philosophe antique Aristote.
Les richesses minières de la région passent pour avoir financé les campagnes d'Alexandre le Grand. Pour parfaire le mythe, ce territoire se situe à l'entrée du Mont Athos, dont les monastères occupent la pointe est de la presqu'île. Mais ce ne sont pas ces références illustres qui motivent le combat d'une partie des habitants contre le projet d'extraction d'Hellas Gold, filiale à 95 % du canadien European Goldfields. Quand Georgios Tsirigotis a eu connaissance de l'autorisation octroyée par le gouvernement, il a cru à un mauvais rêve. Cet universitaire de 54 ans, habitant de la région, avait encore en mémoire le combat mené contre les précédentes compagnies minières appâtées par l'or local. En 2002, le Conseil d'Etat avait annulé, après des années de procédure, une précédente licence d'exploitation estimant que les mines présentaient "un danger imminent" pour l'environnement.
La crise grecque semble avoir changé la donne. Sur le site de l'agence d'investissement "Investingreece", l'exploitation des métaux précieux est présentée comme un axe de développement important. Dans les mines de Chalcidique, qui produisent plomb, zinc et argent depuis des décennies, European Goldfields prévoit d'investir environ un milliard d'euros. "Quelque 150 millions ont déjà été investis et nous employons 650 salariés. A terme, nous créerons 1.500 emplois", assure à l'AFP Petros Stratoudakis, un représentant du groupe. "Mais combien d'emplois seront détruits dans l'agriculture et le tourisme, à cause des atteintes à l'environnement ? s'inquiète Georgios Tsirigotis. L'eau qui alimente l'est de la péninsule - 8.000 habitants l'hiver, 20 à 30.000 l'été - passe précisément sur le site prévu de l'exploitation."
Chaque camp brandit ses études techniques attestant de la dangerosité environnementale du projet ou de son innocuité. L'entreprise défend l'emploi d'une nouvelle méthode d'extraction sans recours au cyanure. Ses détracteurs affirment qu'elle n'a jamais été testée dans cette configuration. Le débat va au-delà des mots. Le collectif des opposants, qui revendique une centaine d'associations, multiplie les actions de terrain: occupations de bâtiments, manifestations, blocages des routes d'accès au site. En mars, une empoignade avec les ouvriers du groupe minier a fait plusieurs blessés.
En 2011, l'Europe avait condamné la Grèce pour avoir vendu, en 2003, les mines de Chalcidique à un prix sous-évalué et sans appel d'offre à European Goldfields. Le secrétaire d'Etat socialiste à l'Economie de l'époque est aujourd'hui maire d'Aristoteles où se situent les gisements. Favorable aux mines d'or, Christos Pachtas, qui a quitté le gouvernement après des soupçons de corruption dans une autre affaire, est la bête noire des opposants de Chalcidique. Qui pourraient réussir à bloquer le projet en cas de victoire de la gauche radicale du Syriza aux élections du 17 juin. Pour eux, le temps presse: les premières extraction d'or sont prévues "dans les prochains mois", selon European Goldfield. Plusieurs recours ont été engagés en justice.
En Chalcidique, l’appel de la forêt plutôt que la ruée vers l’or
par Stamatis Sakellion et Peti Perka, traduit par Laurelou Piguet
I Avgi (06/06/2012), rapporté par Le Courrier des Balkans - 20 jun 2012
http://balkans.courriers.info/article20177.html
« Notre or, ce sont les forêts, la mer, les rivières... » Dans le nord d’une Grèce exsangue, les citoyens s’élèvent contre l’exploitation des ressources aurifères. L’or, qui dort dans les sous-sols de la Chalcidique, déchaîne les passions et divise les villages: l’exploitation abusive des mines n’est en effet pas sans danger pour l’environnement, cet or vert que les habitants tentent de protéger.
Vendredi et samedi 1er et 2 juin, deux grands rassemblements ont eu lieu contre l’exploitation de gisements d’or à Sapes et à Maronia, dans le département de Rodopi, non loin de Komotini, en Grèce du Nord. Plus de 600 personnes se sont rendues dans la salle de conférences de Sapes pour écouter messieurs Serkenlidis et Tené expliquer les problèmes que provoqueront les investissements de mines d’or de la région.
L’« Eldorado Gold » ne fait pas rêver. La forêt de Mavri Pefki, unique en Europe, le bassin aquifère et l’ensemble de l’environnement seront endommagés de façon irréversible. Les deux orateurs ont souligné que là où l’on exploite l’or, tout autre activité disparaît. Ils ont rappelé également le code législatif inique qui prévaut depuis l’époque de la junte en Grèce, et selon lequel l’État ne reçoit aucun bénéfice, ou très peu, de ces exploitations. En l’occurrence, le projet prévoit de créer 120 emplois, autant qu’une PME. Est-ce que cela vaut donc la peine de détruire tout un site pour que seules les sociétés en tirent profit ? À cette question, les habitants de Sapes ont répondu par un « non » catégorique. À l’exception du représentant du parti LAOS [extrème droite, ndc], qui s’est prononcé en faveur de l’exploitation.
À Maronia, lors d’une assemblée locale, les sujets liés à cette exploitation et plus particulièrement le permis de recherche demandé par la société « Mines d’or de Thrace » sur une superficie de 1 000 hectares d’un site d’une beauté naturelle exceptionnelle ont été discutés. Or, derrière cette société, se cache la société canadienne « Eldorado Gold ». Les maires de Komotini et de Sapes se sont positionnés contre ces projets, tandis que le conseiller régional et chef de la Gauche écologique, Takis Charotis, a déclaré que si un gouvernement de gauche était élu, il mettrait fin à ces projets et réformerait le code d’exploitation minière. Selon Takis Charitos, la valeur de l’or est actuellement de 1600 $ l’once, alors qu’elle n’était que de 350 $ il y a quelques années, ce qui explique que les entreprises se pressent de mettre en valeur jusqu’au plus petit gisement qu’on puisse trouver.
Lors des rassemblements à Maronia, un ancien ministre Nouvelle-Démocratie a essayé de se démarquer des prises de position du porte-parole du parti qui avait, à Komotini, quelques jours auparavant, fait de l’œil aux enteprises intéressées. Les habitants de Rodopi ont recommencé à se mobiliser contre l’or et il semble certain que ce projet ne se réalisera pas, car la société locale ne le souhaite pas. Plus vite les entreprises le comprendront, et mieux ce sera.
Selon Peti Perka, candidate aux élections législatives pour SYRIZA, et ingénieur qui a travaillé pour l’aménagement du territoire et la communication dans la région élargie de Thessalonique, le cas de la Chalcidique, dans les environs de Thessalonique, est un exemple des conséquences négatives de ce type d’investissement. « La Chalcidique du Nord et du Nord-Est est une région où l’exploitation minière qui se pratique depuis des années, le manque de cadre institutionnel, les conséquences très importantes sur l’environnement de ces activités et la faiblesse du contrôle et de regard de la part de l’État ont provoqué des dégâts environnementaux qui continuent de peser », écrit-elle. « Les responsabilités en incombent aussi bien aux entreprises qui ont mené l’exploitation dans la région qu’à l’État, parce que celui-ci n’a brillé que par son absence et n’a pas protégé les intérêts de la région pendant la négociation des contrats ».
Il est connu que la région (31 700 hectares dont 40 000 m² de bâtiments industriels et de bureaux, 11 000 m² de terrain urbanisé, 310 habitations, des équipements industriels... ) a été cédée par le gouvernement PASOK en 2004 à la société nouvellement formée « Or Hellénique SA » pour 11 millions d'euros. Une décision de la commission européenne a stipulé qu’« Or hellénique » devait rendre à l’État grec 5,4 millions d’euros plus les intérêts pour cette transaction. Le 28 avril 2011, alors que le gouvernement grec massacre salaires et pensions pour redresser les finances publiques, il s’est empressé de déposer un recours pour demander l’annulation de la décision de la commission européenne, et donc de ne pas recevoir ces 15,4 millions.
De toutes façons, même s’il résultait un quelconque intérêt pour l’État de cet investissement, il n’est pas possible de pondérer la catastrophe écologique causée par l’exploitation abusive de ces ressources naturelles, le drainage de ces reliefs, la dévalorisation quantitative et qualitative des sous-sols et des eaux de surface et la mise en danger des habitants.
Par ailleurs, cet investissement a un impact direct sur le type de développement dans cette zone, mais aussi dans toute la région avec des conséquences indirectes sur l’emploi et la société locale. Une activité minière ne peut être qualifiée de pérenne que dans la mesure où elle ne réduit pas à néant les marges du développement agricole, du tourisme et d’autres secteurs de développement plus doux dans la région, et tant qu’il considère l’environnement comme une réserve écologique, sociale et économique irremplaçable, et comme un atout pour le développement.
FAUCOUNAU, le 02/08/2012
Je suis français mais grec de coeur. Une usine d'extraction d'or est assimilable à une centrale nucléaire. Les ingénieurs savent faire. Sauf un événement naturel grave. Cette région connait un tremblement de terre par jour. Il faut être complétement fou pour construire une telle installation dans un tel endroit.
EDIT (19 août 2012) Supplément d'informations du mois de juillet.
Bataille de l'or dans le nord de la Grèce
par Elisa Perrigueur
La Tribune - 17 aot 2012
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120817trib000714770/bataille-de-l-or-dans-le-nord-de-la-grece.html
IERISSOS (Chalcidique) - Pour combler une partie de sa dette, le gouvernement grec a autorisé l'entreprise canadienne Eldorado Gold à exploiter la mine d'or de Skouriès dans la péninsule de Chalcidique, au nord du pays. Les défenseurs de l'environnement sont révoltés.
En Chalcidique, les montagnes vertes du site de Skouriès dominent la mer azur. Ce coin de nature paisible est toutefois le théâtre d'un violent conflit. Fin juillet, l'entreprise minière Eldorado Gold a été autorisée à exploiter l'espace. Aux yeux de plusieurs centaines de riverains, Skouriès, la "terre d'Aristote" est bien plus précieuse que les gisements d'or, de zinc, de plomb et d'argent présents dans le sol. Ils dénoncent un danger pour l'écosystème et veulent bloquer l'activité minière. « Notre mouvement prend de l'ampleur, la population devient hors de contrôle, prévient Annie, une activiste, nous nous battrons jusqu'au bout. » Le 5 août dernier, la contestation est montée d'un cran entre manifestants et forces de l'ordre. Katerina Igglezi, une députée de Syriza (coalition de gauche radicale), reste choquée: « on a tiré des balles de caoutchouc sur la foule ». Depuis, des barrages, barbelés et des cordons de police anti-émeutes ont été installés en catastrophe sur les hauteurs.« Nous ne pouvons même plus entrer sur le site, s'énerve Xanis, minéralogiste dans la région, une quinzaine de policiers bloquent notre montagne. »
Le 26 juillet dernier, le Conseil d'Etat Grec, convaincu par les gains de l'extraction minière, autorise Elodrado Gold à exploiter les mines de Skouriès. Le site minier, qui emploie déjà plus de 300 employés, devrait créer 1.500 à 2.000 emplois d'ici dix ans. L'entreprise canadienne annonce l'extraction de 50.000 onces d'or (1,5 tonne) par an jusqu'en 2015. Une extension du site portera la production à 170.000 onces (5,3 tonnes) par an dès 2018. Eldorado Gold est déjà bien implantée en Grèce. Elle possède des permis d'exploitation pour les sites de Perama (en Thrace) et Olympias (également en Chalcidique). L'ensemble des trois réserves atteignent au total 8,37 millions d'onces d'or (260 tonnes), selon l'entreprise.
Depuis 30 ans, des centaines de Grecs s'opposent à l'extraction minière du site de Skouriès. « C'est un patrimoine naturel vieux de 2500 ans, ici tout est classé "Natura 2000" exceptée cette zone », s'attriste Dimitris, un activiste. « Sous prétexte que l'économie va mal, on autorise des activités nocives. » En 2002, au terme de protestations locales, le Conseil d'Etat grec interdit en effet l'exploitation du terrain, sous motif qu'il représente "un danger imminent" pour l'environnement. En 2003, les mines sont néanmoins cédées à European Goldfields (rachetée depuis par Eldorado Gold). « Un coup dur, se souvient Dimitris, nous étions soulagés et notre combat a été anéanti par cette décision. » En 2011, l'Europe a par ailleurs condamné la Grèce pour la vente de Skouriès. Avec cette transaction « sans appel d'offres et à un prix sous-évalué », le pays est soupçonné brader ses richesses.
« L'entreprise Eldorado Gold veut réaliser une mine à ciel ouvert mais aussi creuser dans le sol, de 300 à 700 mètres de profondeur pour trouver 0,18 grammes d'or par tonne de terre », détaille la militante Annie. Son collègue Thanasis renchérit: « Avec cette exploitation, nous atteindrons le même niveau de pollution atmosphérique que la ville de Thessalonique (la deuxième du pays), de l'arsenic (composante des roches) sera diffusé en grande quantité dans l'air. » Les manifestants, qui s'appuient sur une récente étude de l'Université de Thessalonique, affirment que « les données sont falsifiées » par Eldorado Gold.« Ils avancent des chiffres de pollution en deçà de ce qui va réellement se produire », conclut Thanasis. Manifestations à venir.
De son côté Eldorado Gold prétend respecter les normes environnementales et assure que ses activités sont "très bonnes pour l'économie grecque". « Derrière tout ça, il y a un soutien politique important, explique, amer, Dimitris, comme le maire de la ville d'Aristoteles, Christos Pachtas. » Secrétaire d'Etat socialiste à l'Economie en 2003, le politicien a été impliqué dans la vente des mines de Chalcidique à Eldorado Gold. Ce dernier a quitté le gouvernement après des soupçons de corruption dans une autre affaire. « Il assure que toutes les activités peuvent cohabiter», rapporte Dimitris. Fin août, les manifestants reprendront leur lutte. « Nous prévoyons une opération coup de poing pour la rentrée parlementaire», annonce Dimitris.
Halkidiki, nord de la Grèce
Notre lutte n'a pas de patrie
ContraInfo - 18 aot 2012
http://fr.contrainfo.espiv.net/2012/08/18/halkidiki-nord-de-la-grece-notre-lutte-na-pas-de-patrie/
Aussi longtemps que nous prenons part à cette lutte, nous ne faisons pas seulement face à la destruction environnementale mais aussi contre l’État et les patrons, tous deux locaux et étrangers. Leur pays d’origine n’a pas d’importance puisque leur intention est le profit et non le "développement de la région" ou des "intérêts nationaux".
Dans une période où chaque jour la survie devient une lutte et toujours plus de pans de la société s’appauvrissent, les intérêts des puissants sont baptisés nationaux, la destruction est appelée développement et la menace de la fascisation de la société devient une réalité.
Ce qui est en jeu pour notre lutte contre les mines d’or n’est pas que le fait qu’elle sera sous le contrôle d’une entreprise grecque ou canadienne ou si elles seront sous le contrôle de l’État, mais qu’elles ne devraient même pas exister. Dans cette vision défendre "la forêt, l’eau et nos vies" n’est en rien relié à un "devoir patriotique". Parce que tout comme les profits des patrons, la dignité de ceux qui résistent ne connaît pas de frontières.
Et de plus nous n’avons jamais pensé mettre nos espoirs dans le Conseil d’État, son rôle en tant que partie de l’État n’est pas de bloquer mais de faciliter les fonctions du système capitaliste. Même si la Constitution est claire. Quand on en vient à l’économie nationale et à la rentabilité, l’environnement et nos vies passent après.
Cette lutte comme tout autre combat devrait se reposer sur nos forces propres et ne pas attendre un deus ex machina de nous sauver. Nous nous voyons comme un pan de la lutte qui se déroule actuellement de manière internationale contre l’oppression de nos vies et l'environnement.
Du Pérou à l'Indonésie et du Canada au Chili
La lutte est une nécessité.
Comité de Coordination de Thessalonique pour Combattre les Activités des Mines d’Or
EDIT (10 septembre 2012)
Grèce: La police affronte en forêt les écolos anti mines d'or
AFP, Romandie news - 09 sep 2012
http://www.romandie.com/news/n/_Grece_la_police_affronte_en_foret_les_ecolos_anti_mines_d_or87090920122002.asp
HALKIDIKI (Grèce) - Une manifestation contre l'exploitation de mines d'or dans le nord de la Grèce a dégénéré dimanche en échauffourées, en pleine forêt, entre la police et les manifestants, a constaté un journaliste de l'AFP. Sur le millier de personnes qui manifestaient dimanche devant l'entrée de la mine contre les risques environnementaux pesant sur la région de Halkidiki avec le projet d'extraction d'Hellas Gold, filiale à 95 % du canadien European Goldfields, environ 400 sont partis dans la forêt, poursuivis par la police, a constaté ce journaliste. « Beaucoup aiment l'or, mais personne n'aime le cancer » indiquait une bannière de manifestants, tandis que d'autres proclamaient qu'ils ne voulaient pas vendre leur avenir, même si la Grèce en crise a un besoin criant d'activité pour tenter de remonter la pente.
Les manifestants ont lancé des cocktails molotov sur la police, qui a répondu avec des gaz lacrymogènes, une scène désormais courante dans le centre d'Athènes, habitué depuis plus de deux ans aux manifestations anti-austérité, mais inédite en pleine forêt. Parmi les manifestants, Heleni Koldera, la trentaine, psychologue, reproche aux investisseurs de parler seulement des créations d'emploi, mais pas de la destruction de l'environnement. Néanmoins localement, tout le monde n'est pas d'accord. Ainsi Vassilis Moshopoulos, la quarantaine qui travaille déjà pour la mine, employant au total quelque 600 personnes, souligne que beaucoup de gens sont au chômage dans le village. « Ils ont des problèmes économiques et ils veulent travailler » dit-il en fustigeant les manifestants. « Nous ne voulons pas qu'on nous dise ce que nous devons faire » lance-t-il à leur adresse.
Depuis la relance du projet d'exploitation de la mine d'or, en juillet 2011, lorsque le ministère de l'Environnement a autorisé l'exploitation de deux gisements, chaque camp brandit ses études techniques attestant de la dangerosité environnementale du projet ou de son innocuité. L'entreprise met en avant l'utilisation d'une nouvelle méthode d'extraction sans recours au cyanure. Ses détracteurs affirment qu'elle n'a jamais été testée dans cette configuration. Le débat va au-delà des mots. Le collectif des opposants, qui revendique une centaine d'associations, multiplie les actions de terrain: occupations de bâtiments, manifestations, blocages des routes d'accès au site. En mars, une empoignade avec les ouvriers du groupe minier a fait plusieurs blessés.
EDIT (18 février 2013)
Le site aurifère d’une minière canadienne est attaqué en Grèce
AFP, Le Devoir - 18 fev 2013
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/371209/le-site-aurifere-d-une-miniere-canadienne-est-attaque-en-grece
PARIS – Des hommes cagoulés ont attaqué et endommagé dans la nuit de samedi à dimanche, dans le nord de la Grèce, des installations du groupe minier canadien Eldorado Gold qui souhaite y exploiter de l’or, mais dont la présence est controversée, a indiqué la police à l’AFP. Un groupe de 40 à 50 hommes a jeté des cocktails Molotov et mis le feu à des équipements d’Hellenic Gold, filiale grecque d’Eldorado Gold, dans la région d’Halkidiki dimanche, endommageant notamment des conteneurs et des camions, a précisé la police. Un des vigiles du site a été transféré à l’hôpital pour des problèmes respiratoires et des blessures légères et 27 personnes ont été retenues avant d’être relâchées.
La présence du groupe canadien suscite l’opposition de nombre d’habitants de cette région touristique qui craignent qu’il ne cause des dommages irréparables à l’environnement. Le gouvernement grec a autorisé en 2011 la filiale grecque d’Eldorado Gold à creuser. Le projet est soutenu par le maire de Thessalonique et les autorités locales, qui misent sur la création de plusieurs centaines d’emplois dans un pays frappé par la récession et où le taux de chômage dépasse les 26 %. Mais les opposants, qui se battent contre le projet depuis son autorisation, estiment qu’il va contaminer et assécher les réserves hydrauliques locales et conduire au rejet dans l’air de substances dangereuses telles que du plomb, du cadmium, de l’arsenic et du mercure. Ils sont soutenus dans leur combat par la Gauche radicale Syriza, principal parti d’opposition grec.
En janvier, des centaines de personnes ont manifesté à Athènes contre Eldorado Gold, emmenées par des jeunes transportant troncs de chênes et de hêtres ou habillés de vêtements de décontamination. Située dans le nord-est de la Grèce, la péninsule boisée et pittoresque d’Halkidiki est une destination prisée des touristes, en particulier de ceux venant des Balkans et de la Russie proches.
EDIT (10 mars 2013)
Grèce: Manifestation contre un projet canadien de mine d'or
AFP, France24 - 09 mar 2013
http://www.france24.com/fr/20130309-grece-manifestation-contre-projet-canadien-mine-dor
Environ 15.000 personnes ont manifesté samedi à Thessalonique contre un projet canadien de mine d'or, qui, selon ses opposants, causerait des dégâts irréversibles à l'environnement. Les manifestants (9.000 selon la police) ont parcouru le centre de la deuxième ville du pays en scandant des slogans hostiles au gouvernement dirigé par le conservateur Antonis Samaras.
Soutenus par le parti de gauche Syriza, deuxième au Parlement, les opposants dénoncent le projet mené par Hellenic Gold, filiale du groupe canadien Eldorado Gold, pour l'exploitation d'une mine dans la péninsule d'Halkidiki. M. Samaras a déclaré au journal économique Axia de samedi qu'il n'était pas question de revenir sur le feu vert du gouvernement donné en 2011. En revanche, il a indiqué que le gouvernement n'avait pas encore statué sur la demande d'Eldorado Gold pour une deuxième concession dans la province voisine de Thrace, qui se heurte également à une forte opposition. Le mois dernier, des dizaines de militants cagoulés ont lancé des cocktails molotov contre des installations d'Hellenic Gold à Skouries (péninsule d'Halkidiki) blessant un vigile et causant des dégâts.
Le maire de Thessalonique et les autorités locales soutiennent le projet d'Hellenic Gold en faisant valoir qu'il permettra de créer des centaines d'emplois alors que la Grèce est en proie à la crise économique et à un taux de chômage record de 26 %. Les opposants assurent de leur côté que l'exploitation de la mine contaminera les nappes d'eau et l'atmosphère avec du plomb, du cadmium, de l'arsenic et du mercure. La péninsule boisée d'Halkidiki est un haut-lieu touristique qui attire notamment des visiteurs russes et des pays des Balkans voisins. Un autre groupe canadien, TVX, avait commencé à exploiter l'or à Halkidiki il y a une vingtaine d'années, avant de se retirer en 2003.
EDIT (10 avril 2013)
Grèce: Des opposants à une mine d'or saccagent un poste de police
Belga, RTBF - 10 avr 2013
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_grece-des-opposants-a-une-mine-d-or-saccagent-un-poste-de-police?id=7968389
Des habitants du village de Ierissos, dans le nord de la Grèce, ont saccagé le poste de police local après l'arrestation mercredi à l'aube de deux personnes soupçonnées d'avoir attaqué les installations minières d'un groupe aurifère canadien, a indiqué le ministère de l'Ordre public. "Un groupe a fait irruption et saccagé le poste de police", a affirmé sur la radio skaï le ministre, Nikos Dentias. Selon une source policière, le groupe a brisé à l'aube les portes et fenêtres du poste de police, qui était vide, et brûlé du matériel et des documents.
Dans ce village, dont une partie des habitants résiste depuis des années au projet du groupe canadien Eldorado Gold d'exploiter la mine d'or proche de Skouriès, l'attaque visait à riposter à l'arrestation plus tôt dans la nuit de deux suspects d'un raid vandale mené en février contre les installations minières contestées. Selon les médias, des groupes d'habitants ont aussi commencé à se masser dans la matinée devant le tribunal de la bourgade proche où les deux personnes arrêtées doivent être présentées au juge d'instruction. Les deux hommes ont été arrêtés vers 3h (mardi minuit GMT).
Nikos Dentias a expliqué sur Skaï que l'heure de l'arrestation avait justement été choisie pour éviter des troubles dans le village, où de violents affrontements avaient opposé en mars police et habitants lors d'une précédente intervention policière. Il a souligné que les deux suspects étaient poursuivis pour de "graves crimes", dont "constitution d'une organisation criminelle, tentative d'homicide et usage d'explosifs". Le raid qui avait endommagé matériel et installations d'Eldorado Gold en février avait été mené par une quarantaine de personnes, pour la plupart cagoulées.
La décision du gouvernement de concéder au groupe canadien l'exploitation de Skouries, menace selon les riverains, écologistes et l'opposition de gauche, l'environnement de cette région boisée et touristique de la péninsule de Chalcidique. Rejetant comme infondées ces inquiétudes, le groupe a pour sa part sommé le gouvernement de protéger ses investissements, et par la même l'emploi local, dans un pays plombé par six ans de récession. Exploité depuis l'Antiquité, l'or de Chalcidique avait déjà attiré il y a une vingtaine d'années le groupe canadien TVX, mais il s'était retiré en 2003, faute de soutien public à ses projets.