Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
11.10.2025
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Les manifestations nocturnes marquent le pas. Les syndicats étudiants frappent à la porte du ministère pour reprendre les négociations, mais le gouvernement, qui a laissé passer l'orage après le vote de la loi d'exception, n'est pas pressé de leur ouvrir la porte. Le temps joue en sa faveur. Depuis plusieurs semaines il mise sur le pourrissement, comme au Chili, et au cas où le conflit s'envenimerait à nouveau, il aurait la possibilité de convoquer des élections anticipées avec de bonnes chances de l'emporter en récoltant les suffrages de la "majorité silencieuse" exaspérée, comme en France en juin 68.
Pas de vacances pour les fédérations étudiantes
par Régys Caron
Agence QMI, Canoë - 11 jun 2012
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2012/06/20120611-231757.html
QUÉBEC – À défaut de négocier avec le gouvernement Charest, la Coalition large pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) souhaite profiter de l'été pour engager un dialogue avec la population. La CLASSE prévoit ouvrir ce dialogue directement avec la population afin de « déconstruire certains préjugés » qui ont pu s'installer dans l'esprit des gens. « Ce que les gens voient de la grève étudiante dans les médias, ce sont des images d'affrontement et de violence, a exposé Gabriel Nadeau-Dubois. On veut leur parler directement, répondre à leurs questions, prendre leurs critiques et y répondre. »
L'exercice consistera à passer outre les médias pour rejoindre les gens là où ils sont, a-t-il précisé. Les représentants de la CLASSE entendent se rendre dans les lieux publics, les stations de métro à Montréal et les grands événements pour rencontrer les gens. « Il va peut-être y avoir des tensions, mais si les gens voient clairement qu'on est là pour discuter, la plupart seront contents », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois.
Il n'y a aucun plan pour perturber les spectacles des FrancoFolies, du Festival de jazz ou du Festival d'été à Québec, a promis le porte-parole de la CLASSE. Quant à la reprise des négociations avec le gouvernement, la CLASSE croit que l'initiative doit provenir de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, puisque c'est elle qui y a mis un terme. « On pourrait bien reprendre le dialogue, mais si la position du gouvernement n'a pas changé, on n'ira pas plus loin que la dernière fois, a-t-il dit. Si on est invités, on va se présenter, mais c'est la responsabilité du gouvernement de nous convoquer. »
Pour sa part, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) prépare de nouvelles propositions à présenter à la ministre de l'Éducation en prévision d'une éventuelle reprise des pourparlers. « On fait plusieurs rencontres cette semaine avec des économistes et des fiscalistes qui se sont penchés sur des solutions avant de relancer le gouvernement avec d'autres propositions », a dit la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins.
Les fédérations étudiantes travaillent sur d'autres fronts, a précisé Mme Desjardins. « On a plusieurs plans d'action sur la mobilisation, sur les négociations et sur les élections générales (dont le déclenchement est attendu à la mi-août) », a exposé la présidente de la FEUQ. Sur le plan juridique, une requête en sursis doit être entendue mardi matin, à Montréal, afin d'annuler les articles 16 à 21 de la loi 78 qui restreignent les droits de manifester et qui imposent des amendes jugées exorbitantes. La Fédération étudiante collégiale (FECQ) souhaite elle aussi reprendre les discussions avec le gouvernement, si possible en présence d'un médiateur. Des manifestations sont prévues à Québec et à Montréal les 17 et 22 juin ainsi que le 22 juillet.
49e Manifestation nocturne: La contestation se mêle aux FrancoFolies
par Elizabeth Laplante et Carol-Anne Massé
Agence QMI, Canoë - 11 jun 2012
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2012/06/20120611-215943.html
MONTREAL - La marche contre la hausse des droits de scolarité s'est poursuivie dans une ambiance électrique lundi soir, à Montréal, dans le cadre de la 49e manifestation nocturne. Peu avant 21h, à la place Émilie-Gamelin, quelque 500 participants ont donné le coup d'envoi à la marche, animée principalement par des slogans antipolice. Un peu plus d'une demi-heure plus tard, ils étaient environ 1 000 à défiler dans les rues. Une vingtaine de personnes cagoulées faisaient partie du groupe.
Comme à l'habitude, la marche avait été déclarée illégale quelques instants avant le départ puisqu'aucun trajet n'a été fourni aux policiers. Après avoir tourné en rond dans le centre-ville, les manifestants se sont approchés à trois reprises du Centre de commerce mondial de Montréal, dans le Vieux-Montréal. Ils criaient, mais ne sont pas devenus violents.
Après le Vieux-Montréal, les manifestants sont remontés vers le nord, où ils ont traversé le site des FrancoFolies. Une foule s'y trouvait, et manifestants et festivaliers se sont mêlés. Une pièce pyrotechnique a été lancée au-dessus de la masse de spectateurs. En plus des nombreuses pièces pyrotechniques lancées pendant la soirée, une vitre de l'UQAM a été fracassée près de l'intersection de Sherbrooke et Saint-Urbain. Des projectiles ont aussi été lancés vers les policiers à divers moments durant la marche.
À mesure que la manifestation progressait et que les hésitations se multipliaient aux intersections, des marcheurs partaient. Bien que la foule ait repris de la vigueur en passant à travers le périmètre des FrancoFolies, la marche s'est essoufflée vers 23h30 avec une cinquantaine de personnes dans ses rangs. Après un peu de confusion, les avis de dispersion des policiers ont finalement eu raison des manifestants, qui sont entrés dans la place Émilie-Gamelin.
Interrogé au sujet de la motivation des troupes à la suite de la fin de semaine du Grand Prix de Formule 1, un étudiant du Collège de Maisonneuve a précisé que l'énergie des manifestants était plus grande. « Ce nombre d'arrestations-là, ça ne fait que réveiller en nous une nouvelle fougue », a-t-il précisé. D'autres manifestations ont eu lieu à Montréal, lundi soir, notamment une dans le quartier Villeray.
Le mouvement de contestation semble s'essouffler à Québec
par Nicolas Lachance
Agence QMI, Canoë - 11 jun 2012
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2012/06/20120611-232052.html
QUÉBEC - Une quarantième manifestation nocturne, avec moins de 100 manifestants, s'est mise en marche près du l'hôtel du Parlement lundi soir. Une baisse de régime comparativement aux semaines précédentes. « C'est du cas par cas, mais oui, depuis quelques jours, on a pu constater qu'ils sont moins nombreux », a dit Marie-Ève Painchaud du SPVQ. « Cependant, on n'a pas fait d'étude, donc on garde nos effectifs prêts à toute éventualité. » « On ne veut pas se fier à un soir plus tranquille seulement, parce que ça ne veut pas dire que le lendemain sera pareil », a nuancé la responsable des communications du SPVQ.
Les manifestations qui se sont déroulées durant le mois de mai à Québec ont parfois réuni près de 1 000 manifestants. Depuis le début du mois de juin, la présence des manifestants a baissé radicalement. « Ça fait une quarantaine de soirs que ça dure et je pense que plusieurs sont tannés des manifestations qui ne mènent à rien. Les trajets nous entraînent toujours vers des boulevards barrés où il n'y a personne qui peut nous voir », a dit le cégépien de 22 ans, Mathieu Gauvreau. Pour Émilie Martz-Kuhn, étudiante de 30 ans au doctorat en littérature, l'arrivée des vacances d'été est le principal facteur qui justifie la réduction du nombre de manifestants. « On est en grève depuis la mi-février, donc c'est normal que le mouvement s'effiloche. Les gens sont plus fatigués », a-t-elle dit.
Des Québecois arrêtés pour port du carré rouge
par Marie-Laure Josselin
RFI - 11 jun 2012
http://www.rfi.fr/ameriques/20120612-quebecois-arretes-port-carre-rouge
MONTREAL - Ce bout de tissu cousu sur un vêtement est devenu l'emblème du « printemps érable » québécois et serait désormais à lui seul un motif d'arrestation. Malgré les démentis de la police, c'est ce que dénoncent plusieurs opposants à la loi qui vise à augmenter de 75% les frais universitaires, qui n'osent plus le porter en public, notamment lors des manifestations. « J’ai choisi, dans les manifs, de ne pas porter le carré rouge ». Pour Emilie, une étudiante qui manifeste régulièrement, c'est fini: depuis plusieurs semaines déjà, elle n'accroche plus de carré rouge sur sa veste: « avec ces carrés rouges, on se fait pointer en fait, puis on se fait identifier », assure-t-elle.
Le carré rouge est le symbole de la contestation étudiante, porté désormais par tous les âges. Or, depuis deux jours, les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux. Des personnes y indiquent s’être fait arrêter ou fouiller, uniquement parce qu’elles avaient mis en évidence sur leurs vêtements le fameux symbole. En quatre jours de festivités liées au Grand prix de Formule 1, il y a eu 130 arrestations à Montréal, dont 34 préventives pour la journée de dimanche. Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la Classe, l’association la plus importante et la plus radicale, crie au profilage politique qu'il juge « extrêmement inquiétant pour notre démocratie ». Mais le chef de service de police de la ville de Montréal, Marc Parent, se défend: « il n’y avait pas de fouilles ou d’interpellations systématiques sur les gens qui arboraient le carré rouge. C’était basé sur des comportements qui laissaient croire qu’il y avait des raisons de douter. Il faut se souvenir qu’il y avait aussi des menaces spécifiques dimanche pour la tenue de la manifestation ». La Classe demande une enquête indépendante et s’adresse à la commission des droits de la personne du Québec, pour qu’elle se penche sur la question.
Des journalistes du Devoir qui avaient épinglé le carré rouge sur eux pour tester les réactions des policiers ont été arrêtés ce week-end.
14/06/2012 >> Seulement 200 manifestants pour la 50e marche nocturne à Montréal.
EDIT (18 juin 2012)
Jean Charest en mode électoral
par Robert Plouffe
Agence QMI, Canoë - 17 jun 2012
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2012/06/20120617-181436.html
À peine la session parlementaire terminée, Jean Charest semble se lancer en campagne électorale. TVA Nouvelles a mis la main dimanche sur la publicité qui sera diffusée sur les différentes chaînes de télévision à compter de lundi. Dans cette publicité, qui alimente la rumeur d'une élection à la rentrée d'automne, Jean Charest apparaît seul sur un fond blanc. Il dit que d'« être premier ministre, ce n'est pas un concours de popularité, c'est le moins que l'on puisse dire, surtout quand le Québec vit une période de turbulence », faisant référence au conflit étudiant et à la crise sociale qui en a découlé. « Être premier ministre, c'est d'abord travailler dans l'intérêt de tous les Québécois. C'est être capable de prendre des décisions qui sont souvent difficiles, mais toujours pour le long terme. En d'autres mots, être capable de prendre des décisions qui sont responsables, quelles que soient les pressions. »
La semaine dernière, la fuite d'un document du Parti libéral a permis de démontrer que M. Charest entend, lors de la prochaine campagne, opposer son équipe et son Plan Nord à une Pauline Marois avec son référendum et la rue. Le message télévisé se termine d'ailleurs par une phrase allant dans ce sens: « En politique, comme dans la vie, il faut avoir le courage de ses convictions. J'ai fait le choix de la responsabilité, je sais que c'est le bon », conclut M. Charest. Lors de son bilan de session, le premier ministre avait déjà avancé son pion. « Mme Marois n'a pas été à la hauteur, elle a failli à la tâche » avait-il déclaré.
La chef du PQ, elle, grâce à la fuite du document du Parti libéral, avait accusé Jean Charest de chercher volontairement à alimenter la crise par pure stratégie électorale. Ce message publicitaire à saveur préélectorale, payé par le Parti libéral du Québec, constitue un pied de nez à ses adversaires juste au moment où tous les élus rentrent dans leurs terres après une session particulièrement houleuse. Le message a été enregistré la semaine dernière et sera diffusé à compter de lundi sur les principaux réseaux de télévision francophones et anglophones.
EDIT (24 juin 2012)
Québec: Pas de pause estivale dans la fronde des étudiants contre les frais de scolarité
AFP, 20 minutes - 23 jun 2012
http://www.20minutes.fr/monde/958943-quebec-pause-estivale-fronde-etudiants-contre-frais-scolarite
Après deux semaines d’accalmie, au moins dix à vingt mille étudiants et citoyens de tous bords sont descendus vendredi dans les rues de Montréal et de Québec pour protester contre la hausse des droits de scolarité dans la province francophone. A Montréal, la manifestation a attiré 10.000 à 15.000 personnes, selon des estimations de l’AFP, tandis qu’une porte-parole d’un syndicat étudiant parlait de 100 000. Environ 5.000 manifestants étaient réunis à Québec, la capitale de la province.
A Montréal, par une température de 30°, la foule était composée majoritairement de jeunes, mais aussi de familles et de retraités qui défilaient dans une ambiance bon enfant au son des casseroles, des tambourins, des sifflets et des vuvuzelas. A deux jours de la Saint-Jean-Baptiste, “Fête nationale des Québécois”, une multitude de drapeaux fleurdelisés flottait au-dessus de la foule. Sur une pancarte, un étudiant s’interrogeait: “131 jours de mépris, Charest, où as-tu mis ton coeur?” Son affiche interpellait le Premier ministre libéral Jean Charest, alors que le conflit, qui polarise fortement le Québec, est entré dans son cinquième mois. La mobilisation de vendredi — alors que bon nombre d’étudiants sont retournés dans leur famille ou ont trouvé un travail saisonnier — avait valeur de test pour la suite du mouvement, qui semblait s’essouffler dans les derniers jours. Trois précédentes manifestations — les 22 mars, avril et mai — avaient mobilisé au moins 100.000 personnes chacune dans les rues de Montréal.
Pas d’issue prévisible au conflit. “Ceux qui comptent sur un essoufflement vont se tromper. Ils ont compté sur la division du mouvement pendant des mois et ils ont entraîné le Québec dans un cul-de-sac”, renchérissait Amir Khadir, député de Québec Solidaire (gauche) à l’Assemblée nationale du Québec, présent à Montréal.(...) Réagissant à ces nouvelles manifestations, le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, a accusé le syndicat étudiant le plus militant, la Classe, de manipuler les trois autres. “La Classe n’a toujours qu’un seul mandat (…), c’est le gel des frais de scolarité en route vers la gratuité et le jour où la Classe aura une ouverture pour que les étudiants participent davantage au financement des universités, ce jour-là, ça vaudra la peine de se rasseoir. Entre-temps, c’est une illusion”. Encouragé par les sondages, le gouvernement envisagerait de déclencher des élections anticipées à l’automne pour trancher.