Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
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Le barrage géant de Belo Monte sème le désarroi en Amazonie

Publié le 07/06/2012 à 15:53 par monde-antigone


Le barrage géant de Belo Monte sème le désarroi en Amazonie
AFP, France24 - 06 jun 2012
http://www.france24.com/fr/20120606-le-barrage-geant-belo-monte-seme-le-desarroi-amazonie


ALTAMIRA - Au coeur de l'Amazonie brésilienne, une légion de 8.000 travailleurs et des centaines de camions et d'engins construisent le troisième plus grand barrage au monde, une oeuvre colossale qui provoque le désarroi des indiens sur les rives du fleuve Xingu. Au moment où le Brésil s'apprête à accueillir fin juin le sommet de l'ONU Rio+20 sur le développement durable de la planète, la centrale hydroélectrique de Belo Monte, d'un coût de 13 milliards de dollars, est l'exemple des dilemmes de la sixième économie mondiale. D'un côté, le Brésil a réussi à réduire drastiquement la déforestation de la forêt amazonienne et affirme avoir la source énergétique la plus propre parmi les grandes économies. De l'autre, il a lancé de gigantesques projets d'infrastructure, dont des barrages et des routes en Amazonie.

Belo Monte a gagné une notoriété mondiale avec la campagne menée contre le barrage par des célébrités comme le chanteur Sting et le réalisateur à succès de Titanic et d'Avatar, James Cameron. Un survol du Xingu, un des principaux affluents de l'Amazone long de 2.000 km, parsemé d'îles et encerclé de forêt, permet d'observer les travaux avançant à grande vitesse sur trois immenses chantiers, dans une chaleur moite. Quelque 900 camions et équipements lourds vont et viennent 17 heures par jour. A la fin de l'année, il y aura 12.000 ouvriers travaillant jour et nuit, et 22.000 en 2013. La première turbine entrera en opération en 2015 et la dernière en 2019.

Le début des travaux, il y a un an, a fait exploser la ville d'Altamira, à 40 km du barrage, reliée au reste du pays par la Transamazonienne, cette route qui traverse de part en part l'Amazonie et n'est asphaltée que sur quelques kilomètres. La population de 100.000 habitants a augmenté de 50 %, les services de santé et d'éducation sont débordés, les coupures d'électricité de plus en plus fréquentes et le trafic chaotique, explique Vilmar Soares, coordinateur de Fort Xingu, une association regroupant commerçants, organisations de quartiers et les Eglises. Quelque 6.000 familles se préparent à abandonner leurs maisons qui seront inondées. « Je ne veux aller nulle part ailleurs », se lamente Helinalda de Lira Soares, au côté de ses trois petits enfants, bien qu'elle vive dans un quartier de palafitas, ces baraques sur pilotis, devant un dépôt d'ordures. Ni elle ni ses voisins ne savent où ils iront. « Les travaux avancent vite mais les oeuvres sociales pour la ville et les communautés vont très lentement », dénonce Helinalda. « On se sent très menacés », disent les indiens

Le consortium hydroélectrique et le gouvernement se sont engagés à financer le développement régional et les communautés indigènes, la construction d'écoles et d'hôpitaux. Le barrage aura une puissance de 11.233 MW (près de 11 % de la capacité installée du pays), inférieure seulement aux barrages des Trois Gorges en Chine et à celui d'Itaipu, à la frontière du Brésil et du Paraguay. Il inondera 502 km², doublant l'espace occupé aujourd'hui par le fleuve.

Aucune terre indigène ne sera inondée mais les 2.000 indiens vivant dans la région du Xingu peuvent pâtir de la baisse du niveau du fleuve. « Nous vivons de la pêche et nous allons subir un assèchement bien plus grand du fleuve. On se sent très menacés », a dit à l'AFP Marino Felix Juruna, fils du chef de la communauté Paquiçamba, qui regroupe soixante familles de l'ethnie Juruna, à trois heures d'Altamira par barque rapide. En arrivant au village, sur une petite colline surplombant le fleuve, on est surpris de découvrir à côté de l'unique petite école, des antennes paraboliques flambant neuves et de nouvelles barques aux moteurs puissants, cadeaux de Norte Energia, le consortium public-privé chargé de la construction du barrage. « Comme les indiens étaient les seuls à représenter une menace pour les travaux, on les achète avec des barques et des biens », dénonce José Cleanton, coordinateur du Conseil indigène missionnaire (Cimi) de l'Eglise catholique.

En autorisant les travaux, l'Institut de l'Environnement et la Fondation de l'indien, deux organismes publics, ont assuré que le barrage assurera un débit d'eau suffisant pour maintenir les écosystèmes et les populations traditionnelles. Jusqu'à présent, tous les grands travaux en Amazonie ont provoqué de la déforestation. Certains, toutefois, estiment que, cette fois-ci, ils pourraient être positifs. « La vie de ma famille s'est améliorée de 100 % », explique Luci Cleide, une des mille femmes employées sur le site. Mais beaucoup craignent plus de dommages que de bienfaits. Ils disent qu'il s'agit de grands travaux de développement mais cela n'a pas apporté plus d'argent à la population. « Nous voulons nos rivières et la forêt », a déclaré Antonia Melo, un des principaux porte-parole du groupe Xingu Vivo qui regroupe écologistes et habitants hostiles au barrage.


EDIT (16 juin 2012)


Amazonie: Indiens et écologistes occupent le barrage de Belo Monte
AFP, France24 - 16 jun 2012
http://www.france24.com/fr/20120616-amazonie-indiens-ecologistes-occupent-le-barrage-belo-monte


En pleine conférence de l'ONU sur le développement durable à Rio, 300 membres des communautés installées en Amazonie ont occupé à plus de 3.500 km de là le chantier du barrage de Belo Monte, un ouvrage géant au coeur de la forêt. « Notre lutte est loin d'être finie. Notre appel au monde est pour que le fleuve reste en vie ! », a déclaré Antonia Melo, responsable du Mouvement "Xingu vivant pour toujours", dans un communiqué. L'objectif des manifestants, agriculteurs, pêcheurs, indiens et militants écologistes, est de dénoncer une fois de plus "les crimes sociaux et environnementaux commis par la construction de ces grands projets hydroélectriques en Amazonie".

Belo Monte est le premier d'une dizaine de barrages que le gouvernement brésilien veut construire dans la région pour assurer l'approvisionnement énergétique dont la sixième économie du monde a besoin pour croître. Munis de pelles et de bêches, les manifestants ont ouvert un canal dans le chantier pour restaurer le cours naturel de la rivière Xingu alors que d'autres militants ont utilisé leur corps pour écrire le message "Pare Belo Monte"  (Arrêtez Belo Monte). Ils ont planté 500 boutures d'arbres açaï pour stabiliser les berges du Xingu et installé aussi 200 croix en bois pour rappeler tous ceux qui sont morts en défendant la forêt. Le chef indien Raoni, 82 ans, connu dans le monde entier pour son combat en faveur de l'Amazonie et des peuples indiens, a demandé jeudi à Rio "l'arrêt" de la construction du barrage, à l'occasion de la conférence sur le développement durable Rio+20, qui s'est ouverte mercredi.


EDIT (27 juin 2012)

 

Amazonie: Plus de 150 indiens occupent le barrage de Belo Monte
AFP, Romandie news - 26 jun 2012
http://www.romandie.com/news/n/_Amazonie_plus_de_150_indiens_occupent_le_barrage_de_Belo_Monte49260620122355.asp


RIO DE JANEIRO - Plus de 150 indiens affectés par la construction du barrage de Belo Monte, un ouvrage géant au coeur de l'Amazonie brésilienne, occupent depuis cinq jours l'un des quatre chantiers et réclament la présence du directeur de l'entreprise responsable des travaux. Les indiens occupent le chantier Pimentel où le fleuve a déjà été asséché et attendent l'arrivée - prévue jeudi - du directeur du Consortium Norte Energia (public), Carlos Nascimento, a déclaré mardi à l'AFP, Cleanton Ribeiro, porte-parole du Conseil missionnaire indigène (Cimi) local. « Ils ne croient plus aux promesses et disent qu'ils ne sortiront de là que lorsque les actions concrètes auront commencé », a ajouté M. Ribeiro. Selon lui, les indigènes attendent depuis plus d'un an les actions promises par Norte Energia. Ils exigent avant tout la délimitation de leurs terres et l'expulsion des envahisseurs, l'amélioration du système de santé, l'eau potable et l'assainissement de base. Le groupe d'indiens est composé des ethnies Xicrin, Juruna, Aarara, Aawete, Assurini et Parakanawa.

Norte Energia affirme que 117 projets socio-économiques et environnementaux sont déjà en cours dans la région au coût de 117 millions de dollars, selon le quotidien économique Valor. Parallèlement, le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux en 2019 avec 24 turbines en fonctionnement, pour réduire les impacts négatifs de la construction.


EDIT (15 août 2012)


[AFP, 14/08/2012] BRESIL - Un tribunal fédéral brésilien a annoncé mardi avoir ordonné la suspension des travaux du barrage de Belo Monte, en Amazonie, le troisième plus grand ouvrage de ce type en construction dans le monde. Le Tribunal régional fédéral de la première région (TRF1) a motivé sa décision par le fait que les indiens habitant dans la région de construction du barrage n'avaient pas été consultés avant le début des travaux. (...) Les indiens devront être auditionnés par les parlementaires avant que les travaux ne puissent reprendre, selon une source de ce tribunal qui a précisé que cette décision était susceptible d'appel par le consortium public Norte Energia, en charge des travaux.


EDIT (28 août 2012)


Brésil: La Cour suprême ordonne la reprise des travaux du Belo Monte
AFP, Maxisciences - 28 aot 2012
http://www.maxisciences.com/belo-monte/bresil-la-cour-supreme-ordonne-la-reprise-des-travaux-du-belo-monte_art26303.html
La Cour suprême du Brésil a annoncé hier avoir autorisé la reprise des travaux du barrage de Belo Monte. Cette nouvelle décision de justice suspend le verdict du 14 août émis par le Tribunal régional fédéral qui avait ordonné l'arrêt du chantier au motif que les indiens n'avaient pas été consultés avant le début des travaux. C'est une mauvaise nouvelle pour tous les opposants au projet qui avaient cru à une première victoire il y a une quinzaine de jours. Dans une décision préliminaire, le président du Tribunal suprême fédéral brésilien, Carlos Ayres Britto, a en effet autorisé la reprise des travaux du barrage de Belo Monte, le troisième plus grand ouvrage de ce type en construction dans le monde. Un pas en arrière alors qu'on avait appris le 15 août dernier que le Tribunal régional fédéral de la première région au Brésil avait ordonné l'arrêt des travaux. En prenant cette décision de les reprendre, la Cour suprême a ainsi donné raison à l'avocat général Luis Inacio Adams qui représentait les intérêts de l'Etat brésilien. Celui-ci a plaidé en expliquant que les travaux devaient reprendre "pour empêcher des dommages notables et irréparables du patrimoine public, de l'administration, de l'économie et de la politique énergétique brésilienne". C'est cette politique énergétique d'un pays en plein développement et qui doit accueillir les Jeux olympiques en 2016 qui a donc primé sur la vie de toutes les populations indiennes locales. (...)