Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour :
15.10.2025
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Offensive meurtrière contre les éléphants au Cameroun
par Frédéric Schneider
Afrik - 27 fev 2012
http://www.afrik.com/article24909.html
Après avoir ratissé le Tchad et la Centrafrique, des groupes armés originaires du Tchad et du Soudan ont écumé ces dernières semaines le nord du Cameroun. Armés de kalachnikovs, les braconniers passent la frontière du pays en bande armée avant de se séparer en plusieurs groupes à l’approche de leur lieu de chasse. Cette année, le massacre des éléphants a pris une ampleur sans précédent. 200 éléphants auraient été abattus dans la région de Bouba N’Djida depuis la mi-janvier [les chiffres depuis le début de l'année varient entre 128 d'après le gouvernement et 480 pour les responsables du Parc, ndc]. Les éléphants du Cameroun risquent maintenant de disparaître selon certains spécialistes.
Des bandes armées se déplacant à cheval, parfois accompagné d’un chameau, les chassent à l’arme lourde. Depuis des années, les braconniers pénètrent en toute impunité dans la région durant la saison sèche. Ils viennent chercher de l’ivoire dont ils font un commerce très lucratif, notamment avec la Chine. « L’ivoire est sortie de l’Afrique de l’Ouest et du centre vers les marchés asiatiques et européens. Les bénéfices de ce trafic servent à l’achat d’armes pour des conflits régionaux, particulièrement au Soudan et en République centrafricaine », selon le Fonds pour le bien-être animal cité par la Presse Canadienne. Il peut aussi servir à financer certaines mafias locales.
Les populations locales sont largement indifférentes au sort de ces éléphants, le braconnage est perçu comme un problème occidental. En effet, les pachydermes sont la cause de dégâts sur les récoltes et leur viande est ensuite donnée à ces populations par les braconniers, avec lesquels la cohabitation s’effectue plutôt bien. Les chasseurs sont d’autant plus encouragés à revenir que les autorités camerounaises font preuves d’une indifférence presque totale. « Dans toute l’Afrique centrale, nos efforts sont anéantis parce que la loi n’est pas appliquée. Les braconniers ne sont jamais condamnés, alors ils reviennent. Au Cameroun, le problème est pourtant devenu un enjeu de sécurité nationale », selon Bas Huijbregts, chargé de la gestion des projets régionaux de conservation au WWF, rapporte Le Monde.
« Le braconnage est un problème transfrontalier. Il faut arrêter de penser qu’on le réglera en chassant le petit trafiquant. Le crime organisé n’est pas dans la brousse, mais dans les villes » explique Ofir Drori, directeur de LAGA, organisation qui se bat contre le trafic international de la faune sauvage. Il est de plus en plus difficile d’empêcher les populations locales, en proie à une grande pauvreté, de participer à ce commerce lucratif. Le commerce international de l’ivoire est interdit depuis 1989. Entre 1 000 et 5 000 éléphants vivent au Cameroun, selon les chiffres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) datant de 2007.
Cameroun: Des éléphants en danger de mort
RFI - 03 mar 2012
http://www.rfi.fr/afrique/20120303-cameroun-elephants-bouba-ndjida-defenses-ivoire
Des éléphants survivants au massacre du parc national de Bouba Ndjida sont en détresse au nord Cameroun. Ces dernières semaines, les pachydermes ont été victimes d'un braconnage sans précédent pour leurs défenses d'ivoire. 128 éléphants tués, c’est le bilan officiel des massacres de Bouba Ndjida. Mais le désastre ne devrait pas s’arrêter là.
D’après les témoignages, des animaux blessés, désorientés, seraient actuellement en souffrance et promis à une mort certaine. « Le problème, c'est que les éléphants ont une peau particulière qui ne guérit jamais. Donc s'ils ont une blessure profonde, cette blessure restera à jamais ouverte. Dans quelques semaines, quelques mois, elle s'infectera et les éléphants mourront. Lentement. »
Autre inquiétude majeure pour les spécialistes: le devenir des éléphanteaux qui ont perdu leurs parents sous les balles des braconniers. Cécile Cesler, directrice France et Afrique francophone de la IFAW, le Fonds international pour la protection des animaux: « C’est une question de vie ou de mort pour eux. Dans quelques jours, ils mourront de faim, ils mourront de soif. Donc voilà, nous aurions aimé pouvoir être sur place, évaluer les besoins, et si possible mettre ce plan de sauvetage en place ».
Dans le parc de Bouba Ndjida, l’opération de patrouille menée par l’armée depuis mercredi serait en train de s’achever. En attendant, aucune mission de spécialistes de la faune n’a encore pu se rendre dans le parc pour évaluer les dégâts. Le temps presse. Paul revient de Bouba Ndjida où il tient l’unique campement de la réserve: « Il y a des éléphants blessés. Toute une nuit durant, un groupe d’éléphants a pleuré. Et puis on peut vraiment parler de pleurer. Le cri d’animaux en détresse, c’est quelque chose de très particulier à entendre et ça ne laisse pas indifférent ».
Braconnage d'éléphants: Plus de 100 soldats déployés au Cameroun
ATS, Romandie news - 03 mar 2012
http://www.romandie.com/news/n/Braconnage_d_elephants_plus_de_100_soldats_deployes_au_Cameroun030320120739.asp
Plus de 100 soldats de l'armée camerounaise ont été déployés dans le parc de Bouba Ndjidda (nord) où entre 128 et 480 éléphants ont été massacrés depuis janvier par des braconniers soudanais et tchadiens. Selon le WWF, les braconniers semblent constituer de vastes quantités d'ivoire destinées aux marchés asiatiques.
Le déploiement de l'armée camerounaise "a pour objectif de sécuriser le parc (de Bouba Ndjidda) et de protéger sa population d'éléphants et les populations locales (...) afin de mettre un terme au massacre de centaines d'éléphants perpétué depuis huit semaines dans le nord du Cameroun", a expliqué sur son site le WWF. "L'armée va entrer concrètement en action" a affirmé un responsable régional du ministère de la Faune et de la Forêts (Minfof) ayant requis l'anonymat. "Les autorités ont tellement fait de bruit autour de cette opération que les braconniers risquent de s'enfuir si ce n'est déjà fait", a ajouté le responsable régional du Minfof.
"Selon les autorités nationales camerounaises, des bandes de braconniers, lourdement armées, ont pénétré en territoire camerounais, le long de la frontière avec le Tchad, afin d'alimenter le trafic d'ivoire", d'après le WWF. Depuis janvier, les braconniers ont abattu "128 éléphants", a annoncé jeudi le gouvernement, alors que la direction du parc avait fait état de plus de "480 éléphants" tués. "Les braconniers, qui s'expriment en arabe et se déplacent à cheval, semblent venir du Soudan afin de constituer de vastes quantités d'ivoire destinées aux marchés asiatiques", selon le WWF. "Le gouvernement ne doit pas être surpris par la gravité de la situation car nous l'avons alerté à de nombreuses reprises sur l'augmentation dramatique du braconnage d'ivoire au Cameroun", a affirmé le directeur du WWF Cameroun.
EDIT (7 mars 2012)
Cameroun: Nouveau massacre d'éléphants
RFI - 07 mar 2012
http://www.rfi.fr/afrique/20120307-cameroun-massacres-elephants-braconnage
Les braconniers ont abattu, ce lundi 5 mars, dix éléphants, et ce, malgré la présence du BIR (Bataillon d'intervention rapide, un corps d’élite de l’armée camerounaise) dans le parc de Bouba Djida, situé dans le nord du Cameroun. Depuis un mois et demi, ce parc est l'objet d'un braconnage massif d'éléphants pour leurs défenses en ivoire. (...) Les braconniers, qui opèrent à cheval, ont affronté à plusieurs reprises les militaires camerounais faisant, de sources concordantes, au moins un mort et un blessé. En revanche, on ignore si les cavaliers ont été appréhendés.
Depuis le début de leurs chasses clandestines, mi-janvier 2012, ces hommes qui viendraient du Tchad et du Soudan, effectuent leurs raids par petits groupes, grâce à une bonne connaissance du terrain. Jusqu’ici, ils ne s’étaient pas montrés agressifs avec ceux qui les ont croisés, leur seul objectif étant d’abattre les éléphants pour leurs précieuses défenses. Ils seraient armés de mitraillettes et disposeraient de mortier. On sait désormais qu’ils ne craignent pas la présence de l’armée déployée à Bouba Ddjida depuis une semaine.
Le gouvernement, lors d’une conférence de presse, lundi, à Yaoundé, a assuré que la situation était sous contrôle. Selon les autorités, 128 éléphants ont été tués.Un chiffre largement minimisé. Plusieurs témoignages indiquent le chiffre d'au moins 250 pachydermes massacrés. 450 selon les experts de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore).
EDIT (13 mars 2012)
Au Cameroun, les massacres d'éléphants continuent
par Sarah Sakho
RFI - 13 mar 2012
http://www.rfi.fr/afrique/20120313-cameroun-massacres-elephants-continuent
Pour la première fois depuis le début du massacre d’éléphants, une ONG, IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) se rend sur place pour établir un état des lieux du désastre. Il y a quelques semaines, Boubandjida (le plus grand et le plus riche des parcs nationaux du Cameroun) comptait entre 600 et 1 000 éléphants. Les braconniers et leurs armes de guerre sont passés par là: en deux jours de patrouille, la mission d’IFAW venu faire un premier état des lieux, n’est parvenue à pister que quelques traces d’éléphants vivants, alors que le braconnage se poursuit.
« Ils reviennent auprès des leurs renifler les carcasses. On aperçoit leurs traces tout autour des cadavres. On connaît ce comportement chez les éléphants. C’est une des raisons qui font que cet animal occupe une place particulière dans le règne animal », explique Paul Bour qui accompagne les spécialistes de la faune sur le terrain, insistant sur le comportement social des éléphants.
Depuis plusieurs semaines, l’homme qui gère l’unique campement du parc, qu’il connaît comme sa poche, traque les odeurs de carcasse en décomposition pour retrouver les éléphants abattus. Ils gisent par dizaines dans la savane. « Personne ne peut se permettre d’avancer des chiffres définitifs. Aujourd’hui, le comptage de carcasses avoisine les 150-200 éléphants. Les présomptions et les informations précises de villageois que l’on a pas encore eu le temps de vérifier laissent penser à 150 bêtes massacrées de plus. Mais toutes ces observations se font le long des pistes et depuis le début du massacre personne n’est allé prospecter aux fins fonds de la brousse… »
EDIT (18 mars 2012)
Cameroun: Plus de 500 éléphants tués dans le parc de Bouba Ndjidda
ATS, Romandie news - 18 mar 2012
http://www.romandie.com/news/n/Cameroun_plus_de_500_elephants_tues_dans_le_parc_de_Bouba_Ndjidda97180320121352.asp
Plus de 500 éléphants ont été abattus dans le parc national camerounais de Bouba Ndjidda depuis janvier par des braconniers soudanais et tchadiens [d'après le WWF, cela correspondrait à la moitié des éléphants de cette réserve, ndc].Le gestionnaire du centre touristique de cette réserve conteste le chiffre des autorités, estimant à 128 le nombre de pachydermes tués. Des pisteurs villageois ayant parlé aux braconniers font état de 650 animaux tués, un chiffre que le responsable qualifie de "plausible". "Il y aurait moyen de connaître le nombre exact d'éléphants tués si l'administration voulait s'en donner les moyens, mais manifestement il y a une volonté de minimiser l'ampleur des massacres", a-t-il poursuivi.
Il a relevé la témérité et l'organisation très militaire des braconniers, incitant à la prudence. "Ils sont très bien équipés. Ils seraient parfaitement capables d'oser un coup de main ou une réaction militaire face aux forces (camerounaises)" a-t-il estimé. "Les braconniers, qui s'expriment en arabe et se déplacent à cheval, semblent venir du Soudan afin de constituer de vastes quantités d'ivoire destinées aux marchés asiatiques", selon le WWF.