Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
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Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour : 17.12.2025
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Québec: La face cachée du Plan Nord

Publié le 16/05/2011 à 09:49 par monde-antigone


Québec: L’industrie minière va s’associer au Plan Nord du gouvernement Charest
Agence QMI, Canoë - 08 mai 2011 
par Alain Laforest (TVA Nouvelles)
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2011/05/20110508-122543.html


Le premier ministre Charest va confirmer lundi lors du dévoilement du Plan Nord des investissements miniers de l’ordre de 10 milliards $ (CND), a appris TVA Nouvelles. Selon nos informations, 11 compagnies vont annoncer des projets d’exploitation ou d’exploration au nord du 49e parallèle pour des projets de mines d'or, nickel, cuivre, fer, diamant, uranium. Ces 11 projets privés devraient permettre la création de 10 000 emplois durant la phase de préparation.

« C'est vraiment un boum minier auquel on assiste présentement, qui est en train de transformer complètement l'économie du Québec », a affirmé André Lavoie, porte-parole de l’Association minière du Québec. « Il y a une volonté claire du gouvernement de participer, de stimuler tout ce développement économique et d'y participer également via certains mécanismes comme Investissement Québec et la SGF », a-t-il ajouté.

Dans son dernier budget le ministre des Finances, Raymond Bachand, a prévu 1,6 milliard $ pour le Plan Nord. De l’argent qui servira entre autres à la construction d’une route pour se rendre aux projets miniers des monts Otish à partir de Chibougamau, et pour la construction d’un port en eau profonde à Whapmagoostui Kuujjuarapik dans la Baie d’Hudson. Dans le cadre de son Plan Nord le gouvernement s’engagera aussi à planter 100 000 arbres. Des arbres qui serviront à développer un nouveau procédé pour fabriquer de la colle pour l'industrie de l'aviation à partir d'épinette noire.

Un bémol sur la Côte-Nord
Le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque, déçu d’avoir été écarté du processus de consultation pour la préparation du Plan Nord, émet des réserves. « Faudrait pas pour autant conclure que ces projets-là qui sont en gestation vont se réaliser grâce au Plan Nord, ce sont des projets qui ont été conçus même avant l'annonce du plan », a soutenu le maire de la plus importante ville de la Côte-Nord. « Oui, c'est à souhaiter que ça amène un renouveau économique, mais j’ai hâte de voir quels seront les investissements du gouvernement dans notre région » a ajouté du même souffle le maire Lévesque.
Lundi après-midi, Jean Charest va annoncer le plan de développement de 72 % du territoire québécois.


Le Québec investit dans le Grand Nord
Le Monde - 09 mai 2011
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/05/09/le-quebec-investit-dans-le-grand-nord_1519431_3222.html

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a annoncé lundi 9 mai un investissement colossal de 80 milliards de dollars canadiens (58 milliards d'euros) en 25 ans pour le développement des infrastructures du Grand Nord de la province canadienne.
Ce programme de développement du Nord québécois porte sur une zone de 1,2 million de kilomètres carrés qui représente 72 % du territoire de la province, mais où n'habite que 1,6 % de la population québécoise, dont des communautés autochtones. Il s'agit de toute la zone située entre le 49e parallèle au sud et le détroit d'Hudson au nord, et entre la Basse-Côte-Nord à l'est et la partie boréale de l'Abitibi-Témiscamingue à l'ouest.

"Une moyenne de 20 000 emplois par année seront maintenus ou créés" dans le cadre de ce "Plan Nord", a indiqué M. Charest qui s'exprimait à Lévis, près de Québec. Il n'a pas précisé à quelle hauteur l'Etat et les fonds privés contribueraient à cet investissement. "Cette activité entraînera pour l'Etat des recettes fiscales de 14 milliards de dollars. Et la contribution du Plan Nord au produit intérieur brut du Québec est estimée à 162 milliards de dollars sur une période de 25 ans", a encore dit le chef du gouvernement provincial.

 

La face cachée du Plan Nord
par Denis Lessard
La Presse (Montréal), Cyberpresse - 16 mai 2011
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201105/15/01-4399751-la-face-cachee-du-plan-nord.php


Les conditions de vie très difficiles des autochtones qui vivent sur le territoire couvert par l'ambitieux Plan Nord du gouvernement Charest ont des conséquences catastrophiques sur leur santé et leur équilibre psychologique. Le taux de suicide au Nunavik est 10 fois plus élevé que pour le Québec entier. Et pour l'ensemble du territoire couvert par l'annonce enthousiaste de la semaine passée, le taux de suicide est le double de la moyenne québécoise. Obtenu par La Presse, le document intitulé La santé de la population des territoires du Plan Nord fait une lecture inquiétante de la santé publique dans la région - le document de juin 2010, préparé par le ministère de la Santé à l'intention des négociateurs du Plan Nord, n'avait pas été rendu public.

Un premier constat dramatique: les statistiques déplorables sur la santé et l'espérance de vie ne sont pas réservées aux communautés inuites de l'extrême nord de la province. À Mashteuiatsh, anciennement Pointe-Bleue, près de Roberval, le taux de suicide est presque aussi élevé avec 7,8 cas par 100 000 habitants contre 9,8 au Nunavik.

Trois habitants sur quatre sont fumeurs au Nunavik alors que le quart des Québécois fument encore dans l'ensemble. La moitié des Cris de la Baie-James sont fumeurs. De plus, 68 % des Inuits du Nunavik ont une consommation importante d'alcool, trois fois plus que l'ensemble de la population québécoise. À la Baie-James, la moitié des habitants sont de grands buveurs.

Ce portrait inquiétant des habitudes de vie a un impact direct sur la santé publique. Au Québec, l'espérance de vie est de 77,7 années pour un homme - elle n'est que de 63 ans pour un Inuit, et de 69 ans pour un habitant de Mashteuiatsh. Partout sur le territoire du Plan Nord, les hommes vivent moins longtemps qu'ailleurs au Québec. Même constat chez les femmes, qui vivent 82,8 années dans l'ensemble du Québec - l'espérance de vie n'est que de 68,8 ans au Nunavik.


Mortalité infantile
Le taux de mortalité infantile est aussi deux fois plus élevé sur le territoire du Nord que dans l'ensemble du Québec. Mais il est quatre fois plus élevé au Nunavik et à Mashteuiatsh, près de Roberval. Le taux de fécondité des jeunes filles de 15 à 19 ans est cinq fois plus élevé dans le Nord que dans l'ensemble du Québec. Une jeune fille au Nunavik ou une jeune Crie de la Baie-James court 10 fois plus de risques de devenir enceinte avant 19 ans que l'ensemble des adolescentes québécoises. Dans le territoire du Plan Nord, la proportion de bébés prématurés est plus élevée que dans l'ensemble du Québec - 10,5 % des naissances au Nunavik et en Basse-Côte-Nord, 3% de plus que la moyenne. Dans l'ensemble, on compte moins de bébés de faible poids, mais en Jamésie et en Basse-Côte-Nord, le pourcentage est un peu plus élevé que la moyenne québécoise.

Les maladies à déclaration obligatoire - essentiellement des maladies vénériennes - sont 54 % plus fréquentes sur le territoire du Plan Nord. Au Nunavik, la proportion atteint le triple de la moyenne québécoise, chez les femmes. En moyenne, les cas de cancer sont un peu plus nombreux sur le territoire du Nord qu'au Québec, mais cela cache une réalité bien différente. Au Nunavik et au Lac-Saint-Jean, la mortalité par cancer est deux fois plus importante que la moyenne québécoise. Si les problèmes circulatoires sont aussi fréquents qu'au Québec, ils entraînent toutefois beaucoup plus souvent la mort au Nunavik. Le taux de décès pour les maladies respiratoires est 50% plus élevé qu'au Québec sur l'ensemble du territoire nordique, mais il est 6 fois plus élevé au Nunavik et 3 fois plus élevé à Mashteuiatsh. On meurt six fois plus souvent des suites d'un accident au Nunavik qu'au Québec.

Pas moins de 51 % des Cris de la Baie-James sont obèses, contre 16 % dans l'ensemble du Québec. L'obésité frappe aussi 28 % des gens du Nunavik. Seulement 6 % des Québécois sont frappés par le diabète, c'est 3 fois moins que les Cris de la Baie-James. Quant à l'hypertension, elle est partout plus répandue qu'au Québec (16 %). On atteint 24 % à la Baie-James, 20 % sur la Côte-Nord.


Logement
Le problème du logement, de la promiscuité et de la violence conjugale est chronique. Le nombre d'enfants n'y est pas étranger; au Québec, 15 % des familles comptent 3 enfants ou plus, alors que 43 % des familles du Nunavik et 39 % des ménages cris de la Baie-James ont plus de 3 enfants. Le Nunavik compte 42 % de familles monoparentales, beaucoup plus que la moyenne du Québec, qui est de 28 %. Une famille monoparentale sur quatre vit dans la pauvreté au Québec; c'est une sur deux chez les Cris de la Baie-James et une sur trois au Nunavik.
Au Québec, environ 8% des logements ont besoin de réparations majeures. Or, 36% des habitations au Nunavik et 31% des maisons cries nécessitent des travaux importants.
Au Nunavik et sur la Basse-Côte-Nord, la moitié des résidants de 25 à 64 ans n'ont aucun diplôme, et la proportion est presque identique à la Baie-James. On compte deux fois moins de diplômés universitaires sur ce territoire que dans l'ensemble du Québec. Le taux de décrochage scolaire est aussi beaucoup plus élevé dans le Nord. En effet, 37 % des jeunes Québécois n'ont aucun diplôme, mais 80 % des Inuits et 73 % des Cris de la Baie-James sont dans cette situation.

 

EDIT (7 juillet 2011)


Le Plan Nord aurait déjà coûté 2 millions $ aux Québécois
Agence QMI, Canoë - 06 jul 2011
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2011/07/20110706-224625.html


QUÉBEC – Le Plan Nord aurait coûté 2 millions $ aux contribuables québécois, a rapporté Radio Canada mercredi soir, sur la base de données obtenues en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Le premier ministre du Québec, Jean Charest, avait lancé le projet en 2009. Il avait réuni environ 200 personnes en novembre de la même année, dont des représentants autochtones, pour échanger sur la question. Cette grande réunion aurait coûté 92 000 $, selon la société d’État. Une série de réunions, notamment pour débattre sur des sujets spécifiques comme les forêts, les mines ou encore le tourisme, se sont déroulées jusqu’au lancement officiel du Plan Nord, au mois de mai dernier, pour un coût total estimé à 746 000 $. Enfin, l’annonce en grande pompe du Plan Nord se chiffrerait à elle seule à un demi-million de dollars, tandis que la campagne publicitaire commandée par le gouvernement aurait coûté plus de 620 000 $.