Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
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Rassembler des foules sous un même drapeau
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Une semaine au Congo (RDC) du 2 au 10 mars 2010

Publié le 10/03/2010 à 12:32 par monde-antigone

 

UNE SEMAINE AU CONGO (RDC)
Du 2 au 10 mars 2010,
petite chronique d'un dépeçage

__________________________

 

"Vautours": le contrat chinois attaqué
Le 02 mars 2010 - La Libre Belgique

http://www.lalibre.be/actu/international/article/566514/vautours-le-contrat-chinois-attaque.html
 

Un “fonds vautour” a obtenu le droit d’être payé sur un “pas-de-porte” destiné à la Gécamines. Cela affectera celle-ci et le budget 2010 de l’Etat.

La Gécamines n’aura pas son "pas-de-porte" (droit payé par l’acquéreur d’un gisement). Ainsi en a décidé, le 10 février dernier, un tribunal de Hong Kong, donnant raison à un "fonds vautour" américain après qu’en première instance, en décembre 2008, la justice hong-kongaise se soit estimée incompétente pour trancher sur cette demande.

Les "fonds vautours" sont des entreprises privées, généralement anglo-saxonnes, qui rachètent, à bas prix, des dettes d’entreprises en détresse ou de pays en voie de développement en retard de paiement, pour traîner les débiteurs en justice afin de leur réclamer la dette nominale, augmentée d’intérêts, de pénalités et de divers frais de justice.

Ce sont des pays où règne - ou où a régné - la malgouvernance qui sont le plus souvent les cibles de ce type de manœuvre. En avril 2009, cependant, la présidente élue du Liberia, Ellen Sirleaf Johnson - ancien haut fonctionnaire à la Banque mondiale -, était arrivée à couper l’herbe sous le pied des prédateurs en faisant racheter par l’Etat libérien une partie de sa dette commerciale extérieure à un prix correspondant à 3 % de leur valeur faciale, ce qui avait empêché des fonds vautours de s’en emparer; elle avait ainsi fait baisser la dette extérieure du Liberia de 4,9 à 1,7 milliard de dollars.

Un de ces "fonds vautours", FG Hemisphere - une entreprise américaine du Delaware - a racheté plusieurs dettes du Congo-Kinshasa. Début 2009, il avait obtenu d’un tribunal sud-africain la saisie des recettes escomptées par la Snel (société nationale d’électricité) durant 15 ans sur le courant vendu par l’entreprise congolaise à l’Afrique du Sud, soit 105 millions de dollars. Le tribunal sud-africain clôturait ainsi une procédure entamée devant un tribunal américain du district de Columbia (Washington), devant lequel la partie congolaise avait perdu, en 2007, essentiellement parce qu’elle ne s’était pas présentée devant la justice durant 13 mois

FG Hemisphere s’est aussi attaquée aux "pas-de-porte" en cours de versement par des entreprises étatiques chinoises en contrat avec la Gécamines, société publique congolaise, et l’Etat congolais, pour fournir et construire au Congo diverses infrastructures de base (routes, rail, logements) en échange de matières premières (cuivre, cobalt, or). Le contrat global, qui porte sur 30 ans, atteignait un total de 9 milliards de dollars - ce qui l’avait fait appeler "le contrat du siècle" - avant d’être réduit, en 2009, à 6 milliards de dollars sur pression des institutions de Bretton Woods, préoccupées par les aspects léonins du contrat en faveur de la partie chinoise.

Pour mener cette attaque, FG Hemisphere a racheté une dette de la Snel encourue dans les années 80 auprès de la firme alors yougoslave Energoinvest (aujourd’hui serbe) et d’un montant initial de 37 millions de dollars. Désespérant de se faire jamais rembourser, les Serbes ont revendu cette dette à bas prix en 2004 à FG Hemisphere, qui réclame aujourd’hui, selon le "Financial Times", plus de 100 millions de dollars au Congo pour la valeur nominale de la dette accrue de frais et amendes divers.

Le 10 février, la cour d’appel de la Région administrative spéciale de Hong Kong, par une majorité de deux juges sur trois, s’est estimée compétente pour traiter l’affaire et a donné au "fonds vautour" le droit de faire saisir cette somme sur le "pas-de-porte" de 350 millions de dollars dû par l’entreprise étatique China Railway à la Gécamines.

Selon une source bien informée à Kinshasa, la saisie de cette somme aura des conséquences négatives pour la Gécamines, "qui connaît déjà de sérieux problèmes pour mettre en route son programme de production en raison du manque d’argent pour effectuer les investissements nécessaires". Elle entraînera aussi des difficultés accrues pour l’Etat congolais, "qui comptait sur une partie de ces fonds pour mettre en œuvre le budget 2010".

 

Revisitation des contrats miniers
Le 03 mars 2010 - Le Potentiel

http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=92865
 

La revisitation des contrats miniers est officiellement close depuis novembre 2009. La Société civile qui a été d’une manière ou d’aune autre associée à ce processus vient de s’exprimer sur les conclusions présentées par le gouvernement dans un rapport, résultat d’un atelier organisé en décembre 2009.

La Société civile vient de rendre public un rapport relatif à l’évaluation de la revisitation des contrats miniers en République démocratique du Congo. Rapport publié à l’issue d’un atelier organisé en décembre 2009, par l’Observatoire des ressources naturelles en Afrique australe (SARW) en collaboration avec la Commission ad hoc pour les Ressources naturelles de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Le thème retenu : « L’évaluation du processus de revisitation et de renégociation des contrats miniers ».

Dans ce rapport, les participants mettent en exergue des constats importants. En ce qui concerne les pas-de-porte, la Société civile indique que l’évaluation faite par le ministre des Mines donne un montant de 307.283.004 Usd à titre de l’ensemble des pas-de-porte réalisé à l’issue de négociations de tous les partenariats miniers revisitées. Selon le rapport, la Gecamines a, à elle seule, contribué à plus de 90 % de cette somme.

« Au début de la revisitation, le montant attendu était évalué à 1 milliard de dollars et on est descendu à 600 millions. Il est regrettable que le pas-de-porte n’ait pas atteint le demi-milliard. On estime aussi qu’Okimo devrait aller à plus de 4.500.000 Usd au regard de gisements cédés aux partenaires Moto Gold qui s’est déjà félicité de l’importance des réserves trouvées après sa phase de recherche. Le montant de pas-de-porte payé par Moto Gold est jugé insuffisant ou minime, au regard de gisement. Une inquiétude majeure réside quant au paiement effectif de montant des pas-de-porte, surtout le montant budgétisé pour l’année 2009. Notre question est de savoir si le 66 millions Usd, qu’on devait verser dans la caisse de l’Etat pour l’année 2009, ont été réellement versés pour avoir les premiers impacts de la revisitation dans le Trésor public », note le rapport.

Quant aux droits superficiaires, le rapport de la Société civile indique que le gouvernement a obtenu 5.200.000 Usd de l’Okimo. « … Mais nous ne pouvons pas nous atteler sur ces droits superficiaires. Car il s’agit des droits très bien calculés et suivis par le Cadastre minier, qui n’a pas pu seulement les recouvrer avant la revisitation. Normalement, ce montant des droits superficiaires ne devrait pas être le résultat de la renégociation, parce que c’est une créance bien connue par les entreprises minières et il n’y a eu que la lenteur de l’administration publique dans le recouvrement ainsi que son incapacité d’imposer à ces entreprises de s’exécuter ».

Il importe de signaler que la revisitation des contrats miniers a concerné 57 partenariats. Et dans ces partenariats, les entreprises publiques minières étaient engagées avec des partenaires privés, et 6 conventions minières, soit un total de 63 partenariats. A l’issue de ces travaux, la Commission de revisitation a déposé ses conclusions au gouvernement par le biais du ministère des Mines. Des contrats à revisiter étaient repartis en trois catégories. Il s’agit, entre autres, de la catégorie A (Contrats viables à maintenir en état), la catégorie B (contrats à négocier) et la catégorie C, constituée des contrats à résilier.

CONCLUSION MITIGEE

C’est en novembre 2009 que le gouvernement a présenté officiellement les conclusions de la Commission de revisitation, lancés en juin 2007. Au mois de septembre 2008, la renégociation avait été lancée. Les travaux de renégociation des contrats miniers ont été faits en deux temps. La première phase est partie du 5 septembre au 15 octobre 2008. La deuxième, quant à elle, a couvert la période allant du 26 janvier au 26 mars 2009. L’ONG sud-africaine Osisa a appuyé financièrement la Commission de revisitation.

Au terme de la revisitation en novembre 2009, Au total, 37 contrats ont été renégociés, 20 autres ont été résiliés. Selon le ministre congolais des Mines, Martin Kabwelulu, le gouvernement a pu ainsi récupérer 325 millions de dollars sur des contrats dits léonins.

Commentant les conclusions rendues par le ministre des Mines sur les ondes de la Voix de l’Amérique, Me Emery Kalamba, sénateur et avocat spécialisé dans le secteur minier, s’est inquiété de l’impact de cette opération sur la crédibilité de la RDC. « Ce qu’on a appelé la revisitation minière n’était autre qu’une renégociation unilatérale de ces contrats décidée par un gouvernement », a-t-il expliqué. « Est--ce que cela n’était d’abord utile de voir exactement qui avait négocié ces contrats ? », a demandé Me Kalamba, qui était d’avis qu’il faut déterminer les responsabilités de ceux-là qui avaient négocié au détriment du pays, avant toute remise en cause.

 

Les « fonds vautours » réclament 100 millions USD
Le 04 mars 2010 - Le Potentiel


Coup dur pour la République démocratique du Congo et la Chine. Les « fonds vautours » viennent de se manifester juste au moment où la RDC est en pleine phase de reconstruction nationale. Ils réclament plus de 100 millions de dollars à la RDC et ont été autorisés à se faire payer sur le pas-de-porte chinois qui devrait être versé à la Gecamines. Ce qui va handicaper sérieusement la relance de cette entreprise minière, refroidir les ardeurs des entreprises chinoises qui voient ainsi leur contrat avec la RDC attaqué. Et enfin, le Budget 010 est amputé d’une partie importante de ressources extérieures.

Le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, était-il loin de se douter qu’il se préparait quelque chose contre la RDC et la Chine losqu’il répndait aux questions de Jeune Afrique sur l’avenir de la Gecamines ? Il s’exprimait en ces termes : « Nous sommes engagés dans une réforme des entreprises publiques devenues des sociétés commerciales. A propos de la Gecamines, il convient de s’interroger sur la façon de valoriser au mieux les permis miniers et les participations de l’Etat ».

Comme si les journalistes n’étaient pas satisfaits, ils insistent : La Gecamines est-elle à vendre ? « Elle n’est pas à vendre et restera congolaise » - Une introduction en Bourse ? « C’est l’une des pistes de réflexion et ce serait logique » - Quant à la relance de laproduction, peut-on encore y croire ? « Il faudrait investir massivement, et l’Etat actionnaire n’en a pas les moyens. La Gecamines perd 20 millions d’euros par mois. Il faut d’abord résoudre ce problème avant de s’interroger sur une relance de la production ».

La Gecamines risque d’attendre longtemps ces moyens. En effet, presqu’au même moment que le ministre du Plan accordait cette interview, une décision de la justice de Hong Kong du 10 février 2010 tranchait en faveur du « fonds vautour » américain FG Hemisphère. Verdict rendu dans le cadre d’un litige de créance impayée qui l’oppose au gouvernement de la RDC. Ils demandent que les 100 millions de dollars dus (pénalités comprises) soient retenus sur les 9,25 milliards de dollars que la Chine a versé à Kinshasa pour exploiter 10 millions de tonnes de cuivre.

Or, dans un premier temps, la Chine, à travers la société China Railway en RDC, a garanti un pas-de-porte à hauteur de 350 millions de dollars à la Gecamines. Une première tranche, 50 millions de dollars, a été déjà versée. Il reste 300 millions de dollars. Si cette décision est appliquée, le « fonds vautour » devra automatiquement prélever 100 millions de dollars USD, En attendant ce fonds serait bloqué.

DANGEREUX CREANCIERS

Il est important de retenir que les « fonds vautours » sont des entreprises privées, en majorité anglo-saxonnes. Leur commerce consiste à racheter à bas prix des dettes d’entreprises en détresse ou des pays en développement en retard de paiement pour traîner lesdébiteurs en justice afin de réclamer la dette nominale doublée d’intérêts, de pénalités et de divers frais de justice. Elles sont très bien introduites dans les instances judiciaires internationales et savent comment s’y prendre. Donc des créanciers dangereux, sans état d’âme. Avec leur flair, ce sont des pays où règne la mauvaise gouvernance qui sont le plus souvent des cibles faciles de ce type de manœuvre pour autant qu’ils ont perdu, du moins les dirigeants, tout réflexe de dignité, d’intérêt collectif.

En ce qui concerne la République démocratique du Congo, FG Hemisphère, une entreprise américaine de l’Etat de Delaware, a racheté plusieurs dettes de la RDC. Aussi, avait-elle attaqué déjà la RDC en justice pour rentrer dans ses frais dans les conditions indiquées ci-dessus. C’est ainsi qu’en début 2009, ce « fonds vautour » avait obtenu d’un tribunal sud-africain la saisie des recettes escomptées par la SNEL durant 15 ans sur le courant vendu à l’Afrique du Sud. Soit 105 millions de dollars. C’était l’aboutissement d’une procédure judiciaire, entamée devant un tribunal américain du district de Columbia, mais que la partie congolaise avait perdu en 2007. Tout simplement parce que la RDC ne s’était jamais présentée devant la justice durant 13 mois.

Ce même « fonds vautour » avait racheté en 2004 la dette de 34 millions de dollars de la RDC envers la société yougoslave, aujourd’hui serbe, Energoinvest, pour la construction des installations d’électricité dans les années 1980. Selon Financial Times, souligne la Libre Belgique, FG Hemisphère réclame plus de 100 millions de dollars à la RDC. Le fonds attendait que la RDC, asphyxiée pendant un moment, retrouve une marge financière. Il est revenu à la chargée après l’annonce du contrat entre la Chine Railway et la RDC en avril 2008. Le 10 février, la Cour d’appel de la Région administrative spéciale de Hong Kong, par une majorité de deux juges, Franck Stock et Maria Yuen, sur trois, s’est estimée compétente pour traiter l’affaire et a donné au « fonds vautour » le droit de faire saisir cette somme sur le pas-de-porte de 350 millions de dollars dû par China Railway à la Gecamines.

Ce pas-de-porte devrait servir à la relance des activités de production de la Gecamines pour effectuer des investissements nécessaires, à la réhabilitation et construction des infrastructures de base. Mais également une bonne partie à affecter au Budget 2010. Une décision lourde de conséquences tant qu’elle pourrait tempérer les ardeurs des partenaires chinois.

GUERRE DES MINERAIS

Pas plus tard que dans sa dernière livraison, Le Potentiel ne croyait pas si bien faire en relayant les observations pertinentes de certains analystes. Ceux-ci soulignaient les réticences de l’Occident face à l’intrusion de la Chine en Afrique. Aussi, avaient-ils fait remarquer que l’on assiste à une « première guerre américano-chinoise » en Afrique.

Comme le soulignent les journalistes de Jeune Afrique et de Libre Belgique, ces « fonds vautours » sont composés essentiellement des entreprises anglo-saxonnes qui rachètent les dettes des entreprises d’Etat à bas prix avant de réclamer leurs créances, la dette normale augmentée d’intérêts, de pénalités. Dans l’hypothèse où l’on ne serait pas capable de payer, il n’est pas surprenant qu’ils infiltrent les pouvoirs en place pour « installer » leurs hommes et contrôler toute l’économie nationale.

Une fois de plus, à travers tous ces « fonds vautours » qui se constituent sur fond des guerres de minerais, l’interpellation du professeur Omar Aktouf de l’université HEC Montréal, au Canada, trouve tout son sens : « Il faut que l’Etat soit un intervenant économique. Ce qui manque aux pays du Tiers monde, c’est que l’Etat ne joue pas son rôle véritable, notamment en matière d’éducation… »

L’on salue, dans cet ordre d’idées, le bon réflexe de la présidente du Liberia, selon Libre Belgique. Ellen Sirleaf Johnson est parvenue à couper l’herbe sous le pied des prédateurs en faisant racheter par l’Etat libérien une partie de sa dette commerciale extérieure correspondant à 3 % de leur valeur faciale. Ce qui avait empêché les « fonds vautours » de s’en emparer, faisant ainsi baisser la dette extérieure du Liberia de 4,9 à 1,7 milliard USD. L’Etat libérien a donc été un « intervenant économique ». Mais dans une « économie de prédation », on prête bien sûr le flanc aux « fonds vautours ».

 

RDC: Les Américains forment l’armée
Le 05mars 2010 - La Libre Belgique, rapporté par Afriqu'Infos


50 Américains vont former un nouveau bataillon de 800 à 1000 soldats congolais. Ils répondent ainsi à une demande de M. Kabila. Le général Richard Sherlock et l’ambassadeur Anthony Holmes (le choc des noms de famille est purement fortuit) étaient jeudi à Bruxelles pour y expliquer le projet américain de formation de militaires congolais, inauguré à Kisangani le 18 février dernier. Il s’agit d’un projet d’Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, approuvé par le président George Bush en 2007. Il s’agissait d’en informer les Européens et, au passage, la presse.

Africom, a indiqué l’ambassadeur Holmes, adjoint au commandant chargé des activités civiles et militaires, a été d’abord orienté vers la sécurité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamique après les attentats de New York, le 11 septembre 2001 qui avaient été précédés, le 7 août 1998, par des attaques contre les ambassades américaines de Nairobi, au Kénya, et Dar es Salam, en Tanzanie qui ont fait respectivement 213 et 11 morts, ainsi que 4500 et 85 blessés.

L’intérêt de Washington pour l’Afrique est aujourd’hui "bien plus important qu’auparavant". Depuis 2003 Washington a ainsi développé un programme de lutte contre le terrorisme en Afrique sahélienne (Mali, Niger, Tchad, Sénégal, Maroc, Mauritanie, Nigeria, Algérie, Tunisie) en formant plusieurs centaines d’officiers tout en finançant des projets de développement.

L’engagement d’Africom, précise M. Holmes, "est de construire des capacités en Afrique, pour que ces pays puissent contrôler eux-mêmes leurs problèmes de sécurité". "Ce n’est pas une militarisation de la politique américaine" sur le continent, "mais un appui à celle-ci". Principale préoccupation : la Somalie.

S’agissant du Congo, Africom s’engage "à construire des capacités en faveur de la paix". C’est "à la demande du président Kabila" que Washington prend en charge la formation d’un bataillon congolais, demande faite il y a un an, lorsque les Etats-Unis avaient critiqué les crimes commis par l’armée congolaise dans l’est du pays, en particulier l’abondance des viols dont elle se rend coupable.

L’insistance de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton sur ce point a joué, note ainsi M. Holmes, selon qui la formation donnée par les Américains vise à "renforcer le rôle des militaires dans la démocratie" ; leur "apprendre à protéger les droits de leur po pulation"; "les professionnaliser".

Le général Sherlock a précisé pour sa part que la formation sera donnée à "800 à 1000" Congolais, qui formeront un "nouveau" bataillon chargé de "servir de modèle" au reste de l’armée. La formation, d’un coût évalué à 6 millions de dollars, aura une durée de sept mois.Les militaires qui y participeront, "venus de partout", ont fait l’objet d’une vérification de leurs antécédents "par nous et par le gouvernement congolais", "avec enquête dans leur village" d’origine, afin de ne pas inclure de criminels.

Quelque 80 Américains sont chargés de la formation : 50 venus de l’armée et 30 d’une société de sécurité privée, MPRI (qui a eu des contrats en Bosnie, en Afghanistan, en Irak et dernièrement en Guinée équatoriale). "Beaucoup" d’entre eux parlent français, a précisé le général Sherlock, et il y aura en outre des traducteurs, "y compris pour traduire en swahili" - la lingua franca de l’est congolais - a ajouté M. Holmes.

Selon M. Holmes, le gouvernement congolais "s’est engagé à payer régulièrement" ces soldats. Les Américains ont également obtenu l’assurance, disent-ils, que ce bataillon ne sera pas dispersé, "notamment pour étoffer la garde présidentielle", sa cohésion étant plus apte à lui permettre d’assurer le rôle de modèle qu’on attend de lui.

 

Table ronde entre des entrepreneurs belges et congolais
Le 05 mar 2010 - La Libre Belgique


Le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, de l’Immigration et de l’Egalité des chances de la Belgique, Joëlle Milquet, a annoncé mercredi à Kinshasa l’organisation d’une table ronde entre des entrepreneurs belge et congolais.
Elle a fait cette annonce à la fin de sa visite de trois jours en République démocratique du Congo (RDC), durant laquelle elle s’est entretenu avec le vice-Premier ministre congolais en charge de l’Emploi, Joseph Nzanga Mobutu.

"Nous nous sommes convenus d’organiser dans les prochaines semaines une table ronde regroupant les opérateurs économiques belges et congolais, ainsi que les acteurs de la vie socio professionnelles de nos deux pays", a déclaré Mme Milquet.
Elle a expliqué que l’objectif poursuivi est de "renforcer les capacités dans leurs domaines de compétences" et de "reintéresser positivement les investisseurs belges vers la RDC, un pays qui s’est engagés dans la voie de la reconstruction économique et sociale". Elle a indiqué qu’au cours de sa visite en RDC, elle a eu à échanger avec se collègues sur les trois thèmes de ses compétences, à savoir : l’Emploi, l’immigration et l’égalité des chances notamment entre les hommes et les femmes".

"De nos échanges avec le vice-Premier ministre Mobutu, il s’est dégagé une réelle volonté de partenariat entre la Belgique et la République démocratique du Congo. Il y a un communiqué conjoint pour établir les conclusions de notre travail. Il y aura la signature d’un accord de coopération, avec des échanges d’experts dans le secteur de l’administration et de l’emploi, l’organisation des stages de formation de cadres, le renforcement des capacités du ministère en matière logistique et d’équipements", a déclaré le vice-Premier ministre belge.

 

Six millions USD disponibles pour des explorations géologiques sur les périmètres de l’Okimo

  par Faustin Kuediasala
Le 06 mars 2010 - 7/7

http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=14851


L’Office des mines d’or de Kilo-Moto a mis de côté six (6) millions Usd pour d’intenses explorations géologiques dans son périmètre minier de 83.000 Km². L’ambition est de faire de cette entreprise publique en transformation un véritable opérateur minier, a dit son Adg, jeudi dernier au cours d’une séance d’explication au cabinet de la ministre du Portefeuille.

Après la bouffée d’oxygène, soit 35 millions Usd, reçue de la cession de ses 20% des parts à RandGold dans la joint- venture Kibali Goldmines, l’Office des mines d’or de Kilo-moto (Okimo) s’est fixé de nouveaux objectifs, notamment replacer cette entreprise publique en transformation en société commerciale dans le rang des producteurs de l’or. Ainsi, six (6) millions Usd ont été mis de côté par la Direction générale de l’Okimo pour soutenir un vaste programme d’exploration géologique qui doit s’étendre sur son périmètre minier d’une superficie de 83.000 Km² situé à l’extrême Nord-Est de la République démocratique du Congo.

C’est le jeudi 4 mars 2010 que son administrateur délégué général, Willy Bafoa, est allé présenter ce programme à la ministre du Portefeuille, Jeannine Mabunda Lioko. Impressionnée par la grandeur de ce programme, Jeannine Mabunda n’a pas pu se retenir devant les grandes ambitions affichées par l’Okimo. Que des fleurs jetées à l’Adg de l’Okimo. Pour la ministre du Portefeuille, l’exemple de l’Okimo devait faire école dans les entreprises publiques du secteur minier. Car, 40 ans après, c’est pour la toute première fois qu’une entreprise minière congolaise initie des explorations géologiques pour se faire valoriser avant d’affronter les places boursières pour mobiliser des fonds nécessaires. « Félicitations pour ce nouvel élan que vous imprimez à l’Okimo. Au niveau du gouvernement, ce qui nous intéresse, c’est protéger l’avenir aurifère du Congo à travers l’Okimo », a dit Jeannine Mabunda, s’adressant directement à l’Adg Willy Bafoa.

Le challenge est si grand que l’Okimo ne saurait l’aborder seule sans un réel accompagnement du gouvernement. Jeannine Mabunda n’a pas omis cette éventualité. « Soyez rassuré que vous aurez tout le soutien requis pour mener à bien cette opération, gage de la relance de l’Okimo », a-t-il indiqué, à ce propos. Par ailleurs, la ministre du Portefeuille a promis d’inviter les autres entreprises publiques du secteur telles que la Gecamines, la Sakima, la Sodimico, Entreprise minière Kisenge-Manganèse, etc. à suivre l’exemple de l’Okimo, promettant d’associer le staff dirigeant de l’Okimo à ses différents entretiens pour des échanges d’expérience.

Mais, bien avant la conclusion de la ministre du Portefeuille, l’Adg de la l’Okimo a, dans un exposé magistral en power-point, présenté l’état des lieux de l’Okimo et le plan d’investissements mis en œuvre sur ressources exceptionnelles tirées de la cessions des parts dans Kibali Goldmines. Ces investissements traduisent, a-t-il dit, « l’ambition de faire de l’Okimo un véritable opérateur minier ». Or, pour y parvenir et donner une valeur ajoutée à l’entreprise, il est nécessaire de connaître ses gisements. C’est tout le sens, a-t-il souligné, de la série d’explorations géologiques que lance l’entreprise à partie de cette année 2010.

La mise en œuvre de ce budget global d’exploration, estimé à six millions Usd, s’étend sur une période de trois ans, en raison de 1,7 million Usd pour la première année, 1,8 million Usd pour la deuxième et le reste, soit 2,5 millions pour la troisième année qui devait également coïncider avec la présentation de l’étude de faisabilité, faite en connaissance réelle des gisements de l’entreprise. « C’est la voie choisie pour la relance des activités de l’Okimo. Les résultats de ces explorations nous ouvriront la voie pour mobiliser des fonds au niveau de l’espace boursier », a précisé Willy Bafoa.

Cependant, il ne feint pas d’ignorer que le pari est difficile. C’est le sens, a-t-il dit, de cette descente au ministère du Portefeuille pour non seulement une séance d’explication du plan de relance de l’Okimo mais aussi avoir l’adhésion de la ministre, autorité de tutelle. « Nous sommes dans le processus de transformation de l’entreprise en société commerciale. Ce plan inaugure un nouveau challenge pour l’entreprise. A cet effet, nous sommes venus rendre compte à la tutelle des efforts mis en œuvre pour la relance de l’Okimo ».

Le programme d’exploration présenté par l’Adg Willy Bafoa s’étale sur une série d’actions qui incluent notamment : la compilation et étude de toute la documentation disponible (cartes, rapports et diverses études) ; l’interprétation et choix des cibles ;choix des méthodes à utiliser selon les secteurs et les cibles (géophysique, géochimie, géologie structurelle, cartographie géologique, etc.) ; les travaux de géologie sur les cibles choisis ; la géochimie tactique si nécessaire ; préparation des sites choisis pour le sondage. C’est sur cette dernière étape que devait se jouer l’avenir de l’Okimo. Car les sondages qui seront menées au terme de l’exploration pourraient aboutir à la découverte des gisements d’or « économiquement exploitables ». Ces données réunies, a déclaré Willy Bafoa, devaient permettre à l’Okimo de « gagner la bataille boursière ».

C’est tout le challenge que s’est fixé l’Adg de l’Okimo. Depuis le jeudi 4 mars, il a reçu le feu vert de la ministre du Portefeuille pour s’engager sur la voie de la renaissance de cette entreprise publique, qui a fait jadis la fierté de l’industrie aurifère congolaise. Le programme est certes ambitieux, mais l’Adg Willy Bafoa s’est dit déterminé à relever le défi, en s’appuyant sur une équipe dynamique et mobilisée des congolais. 40 ans après la dernière exploration minière entreprise sur fonds propres, une entreprise minière pilotée par l’expertise locale s’est engagée à briser le mythe.

 

Des animaux massacrés par des inciviques
Le 07mars 2010 - Sous le manguier

http://www.souslemanguier.com/nouvelles/news.asp?id=11&idnews=22362&pays=148


Une dizaine d'animaux menacées de disparition, parmi lesquels des éléphants et des hippopotames, ont été abattus dans le parc national de Virunga en février 2010, indique un rapport de l'ONG "Innovation pour le développement et la protection de l'Environnement" (IDPE) publié le week-end.

Les auteurs de ce braconnage sont des militaires des 15ème et 18ème brigades des Forces armées de la RDC (FARDC) basées dans le secteur de Vitshumbi, à environ 70 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, selon ce rapport.
Ces militaires sont stationnés dans le Parc national de Virunga depuis plusieurs mois. Selon ce le rapport de l'IDPE, ils ont abattu 7 hippopotames, 2 éléphants, 3 chimpanzés et 4 babouins.
"Plusieurs oiseaux migrateurs et reptiles servent également de nourriture à ces militaires. A part le braconnage, les militaires indexés
exercent aussi la pêche illicite et détruisent les arbres pour fabriquer du charbon", souligne l'IDPE.

"Ce braconnage se fait au vu et au su de toutes les autorités. Nous déplorons la passivité des responsables militaires qui, pourtant sont informés de la situation mais ne prennent pas des mesures appropriées pour la protection de ces espèces", a martelé le coordonnateur de l'IDPE, M. Bantu Lukambo.
Le coordonnateur de l'IDPE a poursuivi en expliquant: "Chaque fois lorsque nous revenons du terrain, nous essayons d'aller faire le plaidoyer auprès des autorités militaires; nous leur montrons ce que font les militaires qui sont sur terrain en présentant les images que nous photographions sur terrain. Parfois ils nous disent qu'ils vont s'impliquer mais sur terrain nous ne voyons aucun changement de la part de nos militaires".

De son côté, l'administrateur du territoire de Vitshumbi a confirmé les faits, mais il a déclaré ne pas en connaître les auteurs. Pour sa part, le commandant de la zone 1 qui contrôle ce secteur, le colonel Yav a assuré que les enquêtes sont en cours et que les coupables parmi les éléments des FARDC seront sévèrement punis.

Le rapport de l'IDPE est publié quelques jours après que l' Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) eut dénoncé, dans un communiqué, l'occupation illégale du Parc national de Virunga par des villages où les paysans y font leurs champs et par des militaires des FARDC qui, livrent carrément au braconnage dans ce parc considéré comme site du patrimoine mondial de l'Unesco.

Selon les responsables de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), la présence des villages et des militaires dans ce parc est à la base de la disparition des espèces rares de la faune congolaise et la déforestation qui vide le parc de ses essences exotiques et naturelles.

Le parc national de Virunga a été créé en avril 1925 par décret royal. Il figure parmi les plus vieux parcs nationaux de la planète. Il est le seul endroit du monde où survivent encore les derniers gorilles de montages. Le parc a été déclaré par l'Unesco Site du patrimoine mondial. 

 

Démarrage de l'opération " arme à feu contre 50 US Dollars "
Le 08 mars 2010 - AFP, Star Africa
http://www.starafrica.com/fr/actualites/politique/article/rdcongo-operation-arme-a-feu-contre-50-30418.html


Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) va lancer mardi une opération "arme à feu contre 50 dollars" dans l'est pour "apporter une touche finale au processus de pacification" de cette région très instable, a-t-on appris lundi de source officielle.

"Dans le but d'apporter une touche finale au processus de pacification de l'est, le gouvernement annonce le lancement de l'opération +arme à feu contre 50 USD+", affirme le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, dans un communiqué.
"Le coup d'envoi de l'opération sera donné le mardi 9 mars dans la localité de Kichanga, à 100 km de Goma", chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est), avant d'être étendue au Sud-Kivu et dans la province orientale, ajoute le texte.

Interrogé au téléphone par l'AFP, M. Mende a affirmé que le gouvernement comptait recueillir "20.000 à 30.000 armes dans un premier temps", soulignant que "50 USD, c'est une incitation psychologique, pas un business".
"Il faut que les gens soient convaincus qu'il ne sert à rien de détenir une arme. Détenir une arme est contre la loi", a estimé le porte-parole du gouvernement. Il n'a pas précisé la durée de cette opération, financée par le président Joseph Kabila.

Une grande partie de l'est de la RDC, frontalière avec le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, dont la localité de Kichanga, a été "au coeur de la guerre qui a semé la mort et la désolation" en RDC, rappelle le gouvernement, qui chiffre à "des millions" les pertes en vies humaines.

Plusieurs groupes armés, milices congolaises et mouvements rebelles hutu rwandais notamment, sévissent dans cette région depuis plus d'une décennie. Kinshasa, avec l'appui logistique de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), a lancé récemment deux opérations de rapatriement forcé - dont une en cours - contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).


Point d’achèvement, 5 Chantiers…
Le 08 mars 2010 - Le Potentiel


L’heure est cruciale pour la République démocratique du Congo. Autant elle doit réunir toutes les conditions optimales pour atteindre le point d’achèvement et accéder au Programme PPTE pour bénéficier de la réduction de la dette extérieure, autant le Gouvernement est appelé à faire preuve de bonne gestion pour que le vaste programme de cinq chantiers donne le coup d’envoi de la relance de la production nationale. Des objectifs majeurs dont la réussite est également liée à la contribution des partenaires extérieurs aux intérêts divergents. Comme qui dirait, la RDC est prise entre deux feux. Le Congo- Kinshasa est effectivement sous pression.

La mission d’évaluation du FMI entame sa dernière semaine de revue du Programme économique du gouvernement. Une revue essentielle pour autant qu’elle doit ouvrir la porte à l’atteinte du point d’acheminement pour que la RDC bénéficie des facilités élargies du programme PPTE. Ce qui se traduirait par l’effacement d’une bonne partie de la dette congolaise. Plus ou moins 9 milliards sur les 12 milliards USD à payer.
Néanmoins, l’on observe des signaux positifs, notamment ceux des pays du Club de Paris qui ont promis d’effacer au moins plus d’un milliard de dollars et de rechelonner une bonne partie de leurs créances pour une durée de trois ans. Cependant, ces signaux positifs sont accompagnés de certaines conditions. Notamment l’amélioration du climat des affaires. Il s’agit-là d’un des sept déclencheurs que la délégation du FMI aura à examiner en même temps d’apprécier des efforts accomplis par le gouvernement dans le cadre de la maîtrise des finances publiques, la lutte contre la pauvreté et la corruption. Autant des points autour desquels la délégation du FMI sera très regardante.

Les fonds vautours

Au moment où une lueur d’espoir pointe à l’horizon, d’autres « signaux » soulèvent plus inquiétudes. Il s’agit particulièrement des «
Fonds vautours », ces entreprises privées qui rachètent des dettes des entreprises en détresse, notamment dans les pays en développement, pour finir par réclamer la dette nominale. Cette réclamation de créances est assortie d’intérêts, de pénalités et tout se passe devant la justice internationale. C’est le cas ces jours-ci avec la société Gecamines. Sa dette qui était de 34 millions de dollars a été rachetée par le « Fonds vautour HG Hémisphère », une entreprise américaine qui réclame à l’Etat congolais plus de 100 millions USD. Si ce Fonds vautour gagnait le procès, la RDC serait contrainte de payer cette somme d’argent de gré ou de force. C’est dans ce cadre que le tribunal de Hong Kong a autorisé cette entreprise à se saisir de pas-de-porte chinois pour se faire payer. Presque au même moment, la Société SNEL, à travers ses responsables, est en procès avec l’entreprise Mag Energy. Encore une affaire de dette et de détournement qui risque de tourner au désavantage de la RDC.

Pendant ce temps, la Banque mondiale a brandi le dossier Tenke Fungurume et First Quantum. La résiliation unilatérale des contrats liant la RDC à ces deux entreprises minières soutenues par la Société financière internationale,branche financière de la Banque mondiale aura des répercussions financières sur la RDC. Voire sur l’atteinte du point d’achèvement avec toutes les conséquences que la RDC soit recelée. Il faut entendre par là que la RDC est condamnée à donner les meilleures garanties de l’amélioration du climat des affaires si elle tient à ce que la délégation du FMI dresse un rapport en sa faveur. Le problème semble sérieux tant il est vrai que dans ses premières déclarations, le chef de la délégation du FMI ne cesse d’insister sur l’amélioration du climat des affaires.

Les méfaits de l’économie politique de prédation

Le dernier développement des événements soulève des interrogations et des inquiétudes. Trop de « procès » en un temps record, à telle enseigne que l’on s’interroge si la RDC serait capable de s’en sortir et comment expliquer toute cette situation qui menace même la bonne exécution du vaste programme de 5 Chantiers. A en croire certains analystes, cette situation serait consécutive à la position stratégique de la République démocratique du Congo qui est à la base de la guerre que se livrent, d’une part les anglo-saxons avec à leur tête les américains, les britanniques, les canadiens, et de l’autre, les francophones avec à leur tête les français, belges. A la base, le contrôle des minerais, plus particulièrement les matières premières tel le coltan, la cassitérite, l’or et l’étain. Les Occidentaux ont justement besoin de cette matière première et la RDC représente, en ce qui concerne le coltan, 60 % de la réserve mondiale. Mais les Occidentaux ne se déchirent pas entre eux.
L’irruption de la Chine en Afrique précisément en RDC, a fait qu’ils ont fait bloc ensemble pour freiner justement cette irruption. Les Occidentaux ont besoin de cette matière première tout comme la Chine. Si les premiers considèrent la RDC comme leur « réserve «, l’approche chinoise est tellement séduisante que la Chine est « attaquée » de toutes parts. Sinon, on ne comprendrait pas cet acharnement sur la RDC alors que des pays comme le Congo-Brazzaville, le Cameroun, l’Angola, pour ne citer qu’eux, entretiennent également une coopération avec la Chine sans qu’ils subissent de la pression occidentale.

Dans son livre « L’économie politique de la prédation au Congo-Kinshasa », le professeur Mbaya J. Kankwenda explique l’origine de ce mal qui pourrait s’abattre sur la RDC. De l’époque coloniale jusqu’à ce jour en passant par le régime Mobutu, l’auteur de ce livre souligne : « Le Congo a été dirigé depuis ses origines par différents systèmes et régimes de prédation ». Il écrit ceci : « Le Congo apparaît aujourd’hui comme un conglomérat d’ensembles géographiques, avec chacun leur gouvernement dont les dirigeants ressemblent plus aux chefs de gangs ou chefs de guerre plutôt que chefs de gouvernement avec un territoire dont ils contrôlent et s’approprient les ressources. Ils le font avec l’appui de leurs amis dans la prédation, contrôlant des populations qu’ils gèrent militairement et assujettissent a la loi de leur tarzanisme politique et économique, et dont ils sont bien distants socialement et économiquement : il apparaît que aussi du point de vue régional et mondial comme le terrain de libéralisation du pillage et de la prédation des richesses naturelles, matérielles, financières et humaines, revenant ainsi aux principes de départ de l’Etat indépendant du Congo : la liberté de navigation et de commerce international dans le bassin du Congo.

Que les Léopold II aient augmente en nombre ou change de noms, la situation du pays reste celle d’un vaste terrain de cueillette internationale aux mains de quelques tarzans et leurs réseaux internes surtout externes ». C’est dans ces conditions que de nombreux contrats léonins ont été signés et dont on mesure aujourd’hui la gravité des faits. Ainsi, le point d’achèvement et les 5 chantiers sont dans la zone de turbulence. Mais qui pis est, l’affrontement des grandes puissances dans notre pays est justement aggravé par cette économie politique de prédation. Il n’existe aucune politique de relance de la production nationale, de la protection des entreprises locales pour amortir les effets pervers de cet affrontement de ces « puissances. Or, comme le dit un adage africain, quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit. C’est tout dire.

 

Des paysans d'Oshwe " maltraités " pour avoir protesté contre l'exploitation forestière attendent un procès équitable
Le 09 mar 2010 - ACP/MNC, MédiaCongo
http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=14871


Les 27 paysans du territoire d'Oshwe ayant subi des traitements dégradants et inhumains à Inongo pour avoir protesté contre l'exploitation de la foret par la firme SODEFOR ont été libérés le 08 février 2010 après 13 jours de détention pendant lesquels l'un d'eux, Georges Nkaka, 62ans, est mort des suites des coups reçus .

Dans un communiqué de presse parvenu lundi à l'ACP, la société civile congolaise indique qu'elle a dépêché deux employés de la province de Bandundu qui ont fait un plaidoyer en marge de l'arrestation de ces paysans accusés par la société SODEFOR qui exploite le bois dans ses environs. Ces membres de la société civile qui relèvent des ONG, oeuvrant dans ce secteur de la protection de l'environnement, ont dénoncé les traitements inhumains subis par les 27 paysans à Inongo et partout où ils sont passés.

Dans leurs recommandations, ils attendent des autorités judiciaires de la province de Bandundu des poursuites judiciaires contre les policiers et leur commandant, auteurs des traitements inhumains et dégradants sur les 27 membres de la communauté Bokungu. Un expatrié de la société SODEFOR devrait également faire l'objet des poursuites pour avoir été à la base des arrestations arbitraires et de détention illégale des paysans. La société civile exhorte le gouverneur de province à organiser en toute indépendance une table ronde au cours de ce mois de mars pour la prévention des conflits entre exploitants forestiers et communautés locales.

 

L'Afrique de l'Est, nouveau terrain d'exploration des chercheurs d'or noir
Le 10 mars 2010 - RTL Info
http://www.rtl.be/info/economie/monde/312694/l-afrique-de-l-est-nouveau-terrain-d-exploration-des-chercheurs-d-or-noir


Ouganda, Tanzanie, Mozambique, région des Grands Lacs, Madagascar... L'Afrique de l'Est est devenue un terrain d'exploration nouveau et prometteur des chercheurs d'hydrocarbures sur le continent, provoquant des grandes manoeuvres entre les compagnies multinationales du secteur.

"Il y a encore des zones extrêmement peu exploitées, il faut faire des efforts majeurs en Afrique de l'Est", a relevé mardi Tiziana Luzzi
-Arbouille, spécialiste de l'Afrique subsaharienne auprès du cabinet IHS, lors de la conférence CeraWeek consacrée à l'énergie, à Houston sud des Etats-Unis).

Alors que la côte Atlantique, notamment au large du Nigeria ou de l'Angola, est déjà largement exploitée par les groupes pétroliers occidentaux, il a fallu attendre des décennies pour que l'industrie s'intéresse de plus près à la partie orientale du continent.
En 2006, de premières découvertes ont lieu en Ouganda, dans le bassin du Lac Albert. Depuis, une quinzaine de découvertes ont été confirmées, rapporte Mme Luzzi-Arbouille, qui estime les réserves pétrolières du pays à 700 millions de barils.

"Ce qui est arrivé en Ouganda a rendu l'accès aux financements plus facile pour les petites sociétés", raconte Tewodoros Ashenafi, PDG de la compagnie éthiopienne Southwest Energy, qui explore dans le bassin de l'Ogaden, dans l'est de son pays.
"De nombreuses personnes disaient qu'il n'y avait rien en Ouganda. De nombreuses personnes disent qu'il n'y a rien en Ethiopie. Je suis impatient de pouvoir proclamer, dans environ un an et demi: je vous l'avais dit!", poursuit-il.

Outre le pétrole en Ouganda, d'importantes découvertes de gaz naturel ont été faites au large de la Tanzanie et du Mozambique. L'Ethiopie et la Somalie font l'objet d'intenses recherches. Madagascar dispose "d'énormes réserves", selon Tiziana Luzzi-Arbouille. "La question, 'est ce qu'on va en retirer" vu la difficulté d'accéder aux ressources, nuance-t-elle. "10%, ce serait déjà bien".

Les grandes compagnies pétrolières se sont lancées dans la course. Le groupe français Maurel & Prom fore au large de la Tanzanie, l'américain Anadarko et le norvégien Statoil au large du Mozambique, dans le bassin de Rovuma.
"Au départ, de petites compagnies ont pris des risques. Tout d'un coup, on voit les gros poissons arriver", observe Mme Luzzi-Arbouille.

Le groupe britannique Tullow s'est livré à une véritable bataille contre l'italien Eni pour le contrôle des gisements ougandais du lac Albert, qu'il n'a remporté que début février. Tullow était associé jusque-là au canadien Heritage Oil, qui lui a cédé ses 50% dans deux blocs pétroliers.
Avec les actifs d'Heritage, Tullow s'assure le contrôle total de la partie ougandaise du lac, que se partagent l'Ouganda et la République démocratique du Congo.

L'arrivée des grands acteurs du secteur est aussi une nécessité, vu les investissements colossaux qu'exige l'exploitation de ces champs pétroliers, en matière de forage mais aussi d'infrastructures pour transporter les hydrocarbures.
Total est ainsi "en négociations avancées" avec Tullow pour s'assurer une place sur le lac Albert. Le chinois CNOOC pourrait s'associer à eux.

La région est particulièrement intéressante pour les Chinois, déjà très actifs sur le continent africain. Ouverte sur l'océan Indien, elle offre des ressources bien plus facilement transportables vers l'Asie que l'Afrique de l'Ouest.