Le Monde d'Antigone

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Dernière mise à jour : 13.11.2025
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Palais et géoglyphes du Pérou

Publié le 21/06/2018 à 09:31 par monde-antigone

 
Une façon intelligente de s'intéresser au Pérou, aujourd'hui.
Oubliez la surface de réparation...


Au Pérou, un site précolombien révèle des peintures millénaires
AFP, France24 - 20 jun 2018
http://www.france24.com/fr/20180621-perou-site-precolombien-revele-peintures-millenaires


RUNIES de CHAN CHAN (Pérou) - Au Pérou, Chan Chan, gigantesque cité d'adobe datant de l'ère précolombienne, n'a pas fini de révéler ses secrets: de grandes peintures murales, vieilles d'un millénaire, viennent d'y être mises au jour. Capitale de la civilisation Chimu, qui a connu son apogée entre l'an 900 et 1450, Chan Chan ("soleil resplendissant" dans la langue de son peuple) comptait 10 palais en terre cuite sur une surface de 20 km² et 30.000 habitants. Aujourd'hui il n'en reste que 14 km² et ses constructions sont menacées par les intempéries, l'installation d'agriculteurs sur son site ou encore les pillages récurrents.

Et pourtant, "Chan Chan est incroyable, sous chaque monticule de terre il y a une nouvelle découverte qui nous surprend", a souligné récemment la ministre péruvienne de la Culture, Patricia Balbuena, en se rendant sur place pour observer de près la dernière trouvaille: un couloir recouvert de hauts reliefs jusque-là enterré. Ce couloir se trouvait à Utzh An, aussi appelé Grand Chimu, l'un des dix palais de la cité de Chan Chan, située à près de 600 km au nord de Lima. "La récente découverte nous prouve l'ampleur de notre patrimoine culturel et à quel point il nous reste encore beaucoup à trouver dans cette citadelle de terre", a salué la ministre.

Les peintures montrent notamment des damiers et des vagues en relief. L'accès au couloir est lui orné de représentations de l'"animal lunaire", symbole mythique de plusieurs cultures précolombiennes du Pérou, explique l'archéologue Henry Gayoso, responsable de la restauration des murs du palais Utzh An. "Le couloir a été découvert il y a deux semaines. Il a une largeur d'environ 6 m et s'étend sur 50 m. Nous avons déterré la moitié, 25 m, et on doit encore descendre d'1,50 m pour arriver au plancher", précise-t-il. "Une fois (ce travail) terminé, nous saurons sa signification, même si nous croyons que c'était le couloir de passage d'un personnage principal" de la civilisation Chimu.

Sur le site travaillent actuellement 500 personnes, dont 50 archéologues, réparties en 5 projets de fouilles, indique le chef de l'Unité de recherche et préservation de Chan Chan, Arturo Paredes. Jusqu'à présent, les équipes ont trouvé des peintures murales, des escaliers, des passages, des statues en bois de guerriers de 40 cm de hauteur, portant sur le visage un masque d'argile blanche. Les chercheurs ont également déterré des vases, des métiers à tisser et une grande quantité de "spondylus", ensembles de frises avec des figures de langoustes, algues, bateaux de pêcheurs et hommes en train de nager.

Moins connue que les Incas qui la renverseront ensuite, la civilisation Chimu se dévoile peu à peu au fur et à mesure des fouilles des archéologues. En avril, National Geographic a ainsi révélé la découverte, près d'une falaise donnant sur l'océan Pacifique où vivait les Chimus, des restes de plus de 140 enfants, soit les "preuves du plus grand sacrifice collectif d'enfants d'Amérique, et probablement de l'histoire mondiale". Les sacrifices humains étaient destinés à plaire à leurs dieux et souvent réalisés dans des huacas ("sanctuaires", en langue quechua), dont une, la huaca Toledo, peut désormais se visiter à Chan Chan. "On pense que c'était un lieu de cérémonie pour les habitants", indique l'archéologue Jorge Meneses Bartra, responsable de la huaca Toledo, datant des années 1350 et en forme de pyramide tronquée (sans pointe), sur plus de 20 m de hauteur.

Chan Chan a été classée au Patrimoine de l'humanité par l'Unesco en 1986, mais aussi dans la liste du Patrimoine de l'humanité en danger: attaquée par les pluies, érodée par l'eau de la mer toute proche, la cité souffre aussi d'invasions par des agriculteurs et éleveurs. Il y a 20 ans, le gouvernement a commencé à déloger les habitants installés sur le site, mais certains continuent d'y vivre, se prévalant même de titres de propriété. La police péruvienne effectue désormais des rondes, de jour comme de nuit, pour protéger Chan Chan, et les autorités préparent un plan pour expulser de l'antique cité les derniers occupants.


Lignes de Nazca: Une cinquantaine de nouveaux géoglyphes découverts au Pérou
Gentside - 12 avr 2018
http://www.maxisciences.com/geoglyphe/une-cinquantaine-de-nouveaux-geoglyphes-similaires-aux-lignes-de-nazca-decouverts-au-perou_art40603.html


Une équipe d’archéologues a découvert, dans une province du Pérou, pas moins d’une cinquantaine d’étranges formes tracées à même le sol et jamais observées jusqu’alors. Comparables aux célèbres lignes de Nazca, ces figures monumentales auraient été élaborées il y a 2.500 ans. Miraculeusement conservées depuis, elles ont aujourd’hui à faire face à la pression grandissante de l’urbanisation, qui pourrait à terme les faire disparaître.

Le Pérou est connu pour abriter l’une des plus énigmatiques collections de figures tracées à même le sol: les célèbres lignes de Nazca. Formes géométriques, animaux ou encore végétaux, ces motifs appelés "géoglyphes" sont variés et s’étendent parfois sur plusieurs kilomètres. Plusieurs centaines de ces représentations ont été identifiées depuis les premières découvertes effectuées en 1927 par l’archéologue péruvien Toribio Mejía Xesspe.

On pourrait alors penser que cette région du Sud-Ouest du pays a aujourd’hui fini par livrer tous ses secrets. Et pourtant, une découverte archéologique récente a permis de mettre au jour près d’une cinquantaine de nouveaux dessins, jamais observés jusqu’alors, comme le révèle le site National Geographic [Plus de 25 figures sont venues s'ajouter récemment aux précédentes repérées par des drones depuis décembre 2017.]. "Cette découverte est franchement excitante. J’ai travaillé là-bas pendant environ 30 ans, ça a donc été sympa de découvrir quelque chose de nouveau", raconte avec enthousiasme après sa visite des lieux Charles Stanish, directeur exécutif de l’Institut pour l’étude avancée de la culture et de l’environnement à l’Université de Floride du Sud.

Les découvreurs de ces mystérieux géoglyphes dessinés sur le sol il y a près de 2.500 ans ont utilisé des drones pour capturer le plus fidèlement possible ces œuvres d’art millénaires. Ces lignes mises au jour tout récemment s’avèrent particulièrement longues et minces, épaisses de quelques centimètres seulement, mais étalées sur plusieurs dizaines de mètres.

C'est parce que ces lignes sont trop lignes pour être vues à l'oeil nu que ces géoglyphes sont restés inconnus pendant si longtemps. Pourtant, leurs caractéristiques sont fascinantes. Contrairement aux formes de Nazca constituées de nombreux tracés géométriques, les spécialistes ont identifié dans les nouveaux dessins des animaux mais aussi des visages humains, y compris ceux de guerriers. Selon eux, ils pourraient être l’œuvre des civilisations Paracas et Toparà, qui ont connu leur essor entre l’an 500 avant notre ère, et l’an 200 de notre ère au Pérou, et notamment dans la province de Palpa, où les scientifiques les ont décelées, presque par hasard.

C’est en décembre 2014 qu’un évènement a priori sans lien avec l’archéologie a permis d’initier la découverte. Lors d’une action menée par l’organisation écologiste Greenpeace, les militants de l’association ont malencontreusement endommagé le géoglyphe d’un colibri [en le piétinant; ndc]. Les États-Unis ont alors envoyé un financement au Pérou afin de réparer les dégâts. Grâce à ces fonds, l’archéologue Johny Isla, restaurateur en chef des lignes de Nazca, aidé d’un collègue péruvien, Luis Jaime Castillo Butters et d’une homologue américaine, Sarah Parcak, ont entrepris de cartographier l’ensemble des sites archéologiques depuis le ciel. Un projet qui n’avait jamais abouti dans son intégralité jusqu’alors.

L’équipe de chercheurs a étudié avec attention les images de drones utilisés pour survoler les lieux, et a ainsi découvert ces géoglyphes qui demeuraient invisibles aux yeux du monde depuis des millénaires. Des lignes qui se révèlent d’ailleurs sensiblement différentes des autres: "Les lignes de Nazca sont toutes sur des terrains plats, et la plupart de celles des Paracas semblent être plus haut dans les zones vallonnées. Peut-être que les gens dans les villes sous ces collines pouvaient les voir", estime Charles Stanish.

Cette particularité ne fait que renforcer le caractère exceptionnel de ces lignes mystérieuses et relancer l'énigme de leur conception. A l'heure actuelle, on ignore encore pourquoi exactement ces tracés étaient réalisés mais les nouveaux géoglyphes indiquent que la pratique était plus commune qu'on ne le pensait au départ et surtout que bien avant la culture Nazca, elle avait déjà cours. "Cela signifie que c'est une tradition étalée sur des milliers d'années qui a précédé les fameux géoglyphes de Nazca, ce qui ouvre la porte vers de nouvelles hypothèses au sujet de leur fonction et leur signification", commente le ministre de la Culture péruvien Johny Isla, en charge de la protection et de la restauration des lignes de Nazca.    

Cette découverte rappelle aussi de nouveau l’importance de leur préservation. Les géoglyphes sont en effet menacés par l’urbanisation grandissante, comme le déplore Charles Stanish: "Les lignes sont en train d’être détruites. Le Pérou a une économie florissante". Préservées depuis 2.500 ans, il se pourrait bien que les affres de la modernité n’effacent à tout jamais ces mystérieux témoignages du passé.


EDIT (21 octobre 2020)


Un géoglyphe de chat découvert dans le désert de Nazca
AFP, France24 - 20 oct 2020
https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20201020-pérou-un-géoglyphe-de-chat-découvert-dans-le-désert-de-nazca


LIMA - Un nouveau géoglyphe, vieux de plus de 2.000 ans et représentant un félin, a été découvert récemment au Pérou qui rouvrira l'accès en novembre à ces mystérieux dessins géants tracés sur le sol dans le désert de Nazca. Ce géoglyphe d'un chat aux oreilles pointues d'environ 37 m de long a été récemment sorti de l'oubli, ses lignes ayant pu être repérées par un survol de drones. "La silhouette était à peine visible, elle était sur le point de disparaître en raison de son emplacement, sur une pente assez raide, et des effets de l'érosion naturelle", a indiqué le ministère de la Culture péruvien. Un groupe d'archéologues a nettoyé et redessiné les contours du géoglyphe situé à flanc de colline et dont les lignes sont de 30 et 40 cm de largeur.

D'après ses caractéristiques stylistiques, le géoglyphe récemment mis au jour date de la fin de la période Paracas, ancienne civilisation pré-inca (- 800 Av-JC). "Les représentations de félins de ce type sont fréquentes dans l'iconographie des céramiques et des textiles de la société Paracas", a expliqué le ministère. Le 10 novembre, le Pérou rouvrira le site des lignes millénaires de Nazca, l'une de ses principales attractions touristiques, fermée depuis 7 mois en raison de la pandémie.

Situées sur une zone de 750 km² dans le désert, à environ 350 km au Sud de Lima, ces lignes avaient, selon les archéologues, une fonction cérémonielle. Les plus connus de ces géoglyphes sont un singe de 135 m d'envergure, la queue en spirale, une araignée (46 m de long), un colibri (66 m d'une aile à l'autre) ou un oiseau géant, long de 300 m et large de 54. Elles ont été gravées par les Nazca, un peuple établi dans la zone de 200 à 700 après JC, et seraient donc postérieures aux géoglyphes des Paracas.