Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
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dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

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Bowling for Damascus

Publié le 28/08/2013 à 18:47 par monde-antigone


On sait peu de choses sur ce qui s'est passé à Mouadamiya Al-Cham au sud-ouest de Damas le 21 août dernier. Un gaz a été utilisé mais on ne sait pas lequel (!). Les équipes médicales ont juste constaté des symptômes neurotoxiques sans avancer la moindre hypothèse. Il y a eu des morts, oui mais on ne sait pas combien exactement. Les chiffres varient entre une centaine et 1300. L'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme dont les militants suivaient les bombardements ne s'était pas prononcé sur l'usage d'armes chimiques avant de dénombrer le lendemain 322 morts dans les hôpitaux. Mais l'élément le plus troublant est que cette attaque s'est produite le jour même où les experts de l'ONU arrivaient à Damas avec l'accord... presqu'à l'invitation du régime qui souhaitait profiter pleinement des progrès de son armée sur le terrain et utiliser la présence des experts pour soigner sa communication. Bachar al-Assad s'était montré quelques jours plus tôt à Homs dans le quartier de Khaldiyé "bastion de la rebellion" que son armée avait repris après plusieurs jours de bombardements intensifs. Il voulait en faire autant dans ce quartier au sud de Damas, mais on lui a gâché la fête.

Depuis un an la "ligne rouge" tracée par Obama avait été franchie à plusieurs reprises, de manière extrèmement localisée, sans provoquer plus de réaction que la simple désapprobation et la condamnation verbale. Le 6 mai dernier Carla Del Ponte, chef d'une commission d'enquête de l'ONU, avait affirmé que du gaz sarin avait probablement été utilisé non pas par le régime mais par la rebellion, avant de démentir mystérieusement quelques heures plus tard. Mais cette fois, voilà qu'en quelques heures la Grande-Bretagne et la France montent sur leurs grands chevaux, se mettent en ordre de bataille et poussent les Etats-Unis, jusque là très réticents, à les suivre, et sans même attendre les résultats de l'enquête onusienne, un comble ! On ne peut pas gober cette mise en scène guerrière sans se poser un minimum de questions.

L'emploi des armes chimiques seraient une "infâmie"... mais toutes les grandes puissances en fabriquent et en vendent. Par exemple le phosphore blanc qui a la propriété de s'enflamer au contact de l'air a été employé par l'aviation israëlienne sur Gaza en 2009. Le phosphore est jusqu'à preuve du contraire une substance chimique, non ? Mais, me semble-t-il, aucun gouvernement occidental n'avait réagi à l'époque pour condamner une telle infâmie. Je pourrai parler de bien d'autres armes de destruction sophistiquée utilisées ici et là sur la planète, comme ces bombes à fragmentation soit-disant interdites qui tuent et mutilent des années après la fin des conflits. L'imagination humaine est décidément sans limite.

On sait que la guerre est la plus efficace des diversions (à condition de la gagner). Toutefois pour être prêt à faire la guerre, il faut avoir des raisons. Quel est le problème principal des pays unis dans la coalition qui est déterminée à frapper Damas ? la crise. Or ils savent qu'il est impossible de la résoudre avec des moyens conventionnels. Pendant un temps on peut faire croire que tout va mieux... lorsque, patatra !, survient un élément extérieur que l'on désigne immédiatement comme étant la cause de tous les malheurs. C'est de cette façon que les "chocs pétroliers" avaient été utilisés en 1974 et en 1981 suite à la guerre du Kippour puis à la révolution islamiste en Iran. Si le pétrole flambait à nouveau, cela donnerait aux gouvernements prétexte à imposer et à faire accepter des sacrifices supplémentaires en matière économique, davantage de mesures sécuritaires, et l'exploitation du pétrole de schiste meilleur marché. Un pétrole à plus de 125 $ pourrait également constituer une arme qu'utiliseraient les Etats-Unis contre les pays émergents dont les monnaies vacillent et principalement contre la Chine, le plus gros importateur.


31/08/2013 >> Les préparatifs de guerre auxquels on nous prépare depuis plus d'une semaine ne consistent pas seulement à concentrer des moyens militaires et une puissance de feu incroyable, ils s'accompagnent aussi de grands discours à la nation, prenant le monde à témoin pour accuser le grand méchant et justifier l'intervention par des motifs moraux et humanitaires. On nous jure que tout ceci s'effectuera dans le strict respect du droit international de la guerre, celui dont s'arrogent les gendarmes du monde. Il s'agira juste d'une intervention "punitive" menée par les USA, la France et d'autres Etats qui se sont portés volontaires pour réprimander le régime syrien d'avoir enfreint (croient-ils, mais sans être complètement sûrs) l'interdit des armes chimiques qui ne font pas partie de l'arsenal communément utilisé et généralement admis pour tuer les gens. Car voyez-vous, la guerre n'est pas jolie jolie, mais elle a des règles, des normes... et toutes cyniques qu'elles soient, si elles ne sont pas respectées, si la principale puissance militaire laisse faire ou rugit avec mollesse, comment pourra-t-elle continuer à imposer ses règles et se faire craindre ? Il en va de sa crédibilité. D'autre part si trop de gens sont tués trop vite par un gazage de masse, le marché de la mort, celui des assassinats d'Etat, sera déstabilisé, et c'est toute une industrie lucrative qui sera d'un seul coup menacée, et avec elle, le rapport de force régional et l'équilibre planétaire de la terreur.

Les frappes qu'Obama qualifie aujourd'hui de "ciblées", de "chirurgicales", de "limitées", on connaît. Ce sont les mêmes dont se prévalait son prédécesseur à la Maison-Blanche juste avant de s'engager en Afghanistan (2001) et en Irak (2003); et pour quels résultats ?… Chaque fois elles ont eu des effets collatéraux destructeurs. Et puis qui imaginerait que Bachar n'aura pas eu le temps de s'organiser de sorte que les missiles US n'atteindront que des installations désaffectées ? Chaque fois les opérations ne devaient durer que quelques jours et elles ont débouché sur plusieurs années d'engagement meurtrier. Tout porte à croire qu'au-delà des premières frappes "punitives", l'escalade guerrière en Syrie se poursuivra et s'étendra. Des milliers de gens vont encore payer de leur vie le jeu d'influence entre les grandes puissances de ce monde.


Le pétrole continue de grimper
AFP, France24 - 28 aot 2013
http://www.france24.com/fr/20130828-syrie-bourses-asiatiques-reculent-le-petrole-continue-grimper


(...) Le pétrole, lui, continuait de grimper, après avoir atteint la veille son plus haut niveau depuis 18 mois (pour le WTI) et 6 mois (pour le Brent). Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre gagnait 1,26 $ à 110,27 $. Le Brent de la mer du Nord, à même échéance, prenait 1,54 $ à 115,90 $. "La possibilité d'une frappe militaire sur le pays (la Syrie: ndlr) s'accroit chaque minute et les investisseurs s'inquiètent que cela ne destabilise la région (le Moyen-Orient: ndlr)", a résumé Kathy Lien, analyste chez BK Asset Management. Concernant le pétrole en particulier, les opérateurs prenent en compte les "risques de perturbation pour le commerce et l'acheminement" du brut dans la région, a souligné pour sa part Michael McCarthy, de CMC Markets à Sydney.

Le ministre américain de la Défense Chuck Hagel, en tournée en Asie, a prévenu mardi que les forces armées américaines étaient "prêtes" pour une action militaire si le président Barack Obama donnait son aval. Et pour la première fois, l'administration américaine a explicitement montré du doigt Damas, le vice-président Joe Biden déclarant, toujours mardi, que "les responsables de cet usage effroyable d'armes chimiques en Syrie ne font aucun doute: c'est le régime syrien". Selon des responsables de l'administration Obama, l'intervention serait limitée à une campagne ponctuelle de quelques jours de tirs de missiles de croisière Tomahawk depuis les quatre destroyers croisant au large de la Syrie.

La Syrie est un tout petit producteur de pétrole (quelques milliers de barils de pétrole par jour) mais les marchés craignent qu'une intervention internationale ne destabilise l'ensemble du Moyen-Orient, région clé pour le brut. Avant le début de la crise en mars 2011, elle extrayait environ 380.000 barils de brut par jour. Début août, après plus de deux ans de guerre civile, ce chiffre est tombé à 39.000 barils par jour. Le marché redoute surtout que le conflit en Syrie ne cristallise des enjeux beaucoup plus larges.


La crise syrienne pourrait porter le pétrole à 150 $
Reuters, Les Echos - 28 aot 2013
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00545436-la-crise-syrienne-pourrait-porter-le-petrole-a-150-dollars-598698.php


Le cours du pétrole Brent pourrait atteindre 125 $ le baril en cas de frappes aériennes occidentales contre la Syrie et sa hausse pourrait continuer dans le cas d'une contagion du conflit au Moyen-Orient, estime un analyste de la Société générale. "Nous pensons que dans les jours à venir, le Brent va encore gagner entre 5 et 10 $ et atteindre 120-125 $ (le baril), que ce soit dans l'anticipation de l'offensive ou en réaction à l'annonce du début de cette offensive", explique Michael Wittner dans une note à ses clients. Le prix du baril de brut pourrait ensuite atteindre 150 $ dans l'éventualité où le conflit s'étendrait à d'importants pays producteurs comme l'Irak, ajoute-t-il, tout en précisant qu'une forte hausse serait certainement limitée dans le temps. "Si les répercussions régionales se traduisent par des perturbations importantes de l'approvisionnement, en Irak ou ailleurs, le Brent pourrait culminer brièvement à 150 $", estime l'analyste. Mercredi, le contrat octobre sur le baril de Brent a atteint un plus haut de 6 mois à 117,34 $, la crise syrienne venant s'ajouter à une diminution de la production d'autres pays producteurs, comme la Libye.

Dans les cas où un conflit viendrait perturber l'approvisionnement en brut, le marché dépendrait de l'augmentation de la production de l'Arabie Saoudite, seul pays membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à disposer de capacités excédentaires, explique Michael Wittner. Il ajoute que les pays consommateurs pourraient envisager de puiser dans leurs réserves stratégiques si les cours montaient trop haut ou si l'offre se raréfiait.


Bombes chimiques en Syrie, les coupables sont peut-être ailleurs...
par Philippe Jandrok
Médiapart - 23 aot 2013
http://blogs.mediapart.fr/blog/philippejandrok/230813/bombes-chimiques-en-syrie-les-coupables-sont-peut-etre-ailleurs


C’est aujourd’hui une évidence, des armes chimiques ont été utilisées pour la seconde fois en Syrie sur la population civile, en revanche il semble peu probable que ces armes aient été utilisées par l’armée régulière de Bachar El Assad, même si tout l'accuse, qui, si elle s’est distinguée par des meurtres en série, par des enlèvements, par des tortures horribles sur des enfants et des adultes, sur la population syrienne, il ne semble pas que la méthode radicale employée de l’arme chimique soit du fait du gouvernement syrien, comment en effet, pouvoir justifier par la suite une fois le pouvoir restauré, une quelconque autorité ?

Et quel intérêt aurait Assad d'attirer l'ONU en Syrie, depuis deux ans de conflit, il pouvait assassiner comme il le souhaitait, alors quel serait son intérêt d'utiliser des armes chimiques sur son peuple ? C'est un assassin, mais certainement pas un idiot.

En revanche, on ne parle pas assez d’Al Qaïda, qui, si ces soldats de Dieu sont capables d’assassiner et de trancher la tête d’enfants kurdes en Syrie, sous prétextes qu’ils ne pratiquent pas l’Islam comme Al Qaïda le réclame, sont tout à fait capables de lancer des bombes chimiques sur la population pour accuser le gouvernement en place et motiver les puissances occidentales contre le régime dictatorial de Bachar el Assad.

Nous devons rester très prudents dans cette affaire et bien observer la réalité de terrain, qui de toutes les façons nous montrera que du côté du gouvernement en place, nous avons des assassins, et du côté d’une certaine résistance, la résistance Islamique internationale n’a rien à voir avec le peuple, nous avons des criminels patentés qui sont capables du pire pour prendre le pouvoir.

Le leader charismatique d’Al Qaïda exécuté par les américains au Pakistan, avait commis plus de meurtres en Afghanistan sur les populations civiles que l’on pourrait l’imaginer. Le Commandant Massoud, grand résistant et libérateur du pays, attendait la libération de l’Afghanistan pour juger et condamner Ben Laden pour ses crimes commis sur le territoire Afghan contre la population afghane, il le considérait comme un criminel, un assassin qui devait être jugé par un tribunal comme tout criminel de guerre, mais Massoud a été assassiné par Ben Laden et par d’autres.

Aujourd’hui, la technique employée est simple, on lance une bombe chimique, on appel l’ONU, l’ONU se présente, on lance une seconde bombe chimique sur la population et on attire le regard vers la cause « logique », le gouvernement d’el Assad, ce qui serait logique en effet, mais c’est trop logique, trop facile, nous avons là une méthode employée depuis des années par les résistants arabes, les communistes, comme de mettre des armes dans les ambulances en Palestine et d’appeler au secours la communauté internationale en prétendant que les Israéliens tirent sur des ambulances qui ne transportent en fait aucun blessé, mais des armes de guerre, pour la résistance palestinienne.

Cette technique était déjà employée à Budapest en 1956, par la police politique communiste pour amener des armes à la Maison de la Radio où étaient retranchés quelques policiers qui tiraient du toit sur les civils. Mais les étudiants interceptèrent les ambulances qui prétendaient charger les blessés de la Maison de la Radio, alors que les blessés étaient les étudiants, les femmes, les enfants, les curieux qui étaient venus voir ce qui se passait. Les étudiants ont arrêté et ouvert les ambulances et ont découvert des armes, à partir de cet instant le soulèvement est devenu une révolution.

En Syrie, il semble se passer la même chose, nous avons des civils qui se révoltent, se greffent des opportunistes islamistes prêts à tout pour obtenir le pouvoir comme en Egypte, des brigades internationales islamistes envahissent le pays et chassent les civils, ils prennent la place des civils et ne se battent pas pour le peuple mais pour l’Islam. Les civils syriens ne sont pour eux que de la chair à canon, ils sont le prétexte à leur guerre sainte, toute la haine de l’Islam contre les musulmans modérés est ici ; en Syrie, un musulman modéré est un ennemi et doit être éliminé et tant pis si des camarades sont pris dans les gaz, c’est pour une cause juste, celle de la radicalisation.

Alors, je mettrais un bémol sur cette sordide affaire et je n’accuserais pas comme semble le faire notre ministère des affaires étrangères le gouvernement Syrien, qui pour une fois, n'est peut-être pas coupable de ce qu'on l'accuse, je porterais mon regard sur ceux qui se cachent et qui se frottent les mains de leur succès relatif, comme les américains, qui décident de voter une loi pour armer les rebelles, mais lesquels ? Or depuis la mi-août, des commandos jordaniens, israélien, américains encadrent des opposants syriens en Syrie... Si les USA apportent un soutient logistique, ils peuvent également tirer les ficelles pour provoquer une crise internationale en agissant de la pire des façons, après tout, c'est la guerre...

Comment aujourd'hui faire le tri entre le bon et le mauvais rebelle ? L'intérêt des USA dans cette affaire est de gagner la Syrie aux Russes et de protéger Israël (qui a déjà déclaré qu'ils n'hésiteraient pas à utiliser la bombe atomique si nécessaire), pourtant, les Israéliens sont à ce jour incapables de régler le problème du Hamas au Liban, malgré l'atteinte au régime Syrien, c'est encore un problème de géo-politique et ce sont les civils qui en font les frais.

Mais tout cela me rappelle un scénario similaire en Irak, pas vous ? Et s'ils parviennent à déchoir Assad, comment se débarrasser de toutes ces milices islamiques ? La Syrie est loin d'être tirée d'affaire, et le chaos s'installe petit à petit, en guerre, en guerre de maquis, la Syrie sera un deuxième Irak pour les USA, et encore une ombre de scandale à venir. Si l’évidence saute aux yeux, c’est que quelque chose ne va pas, et c’est le cas en Syrie.

Encore une question, qui vend les armes chimiques et à qui ? Les pays Occidentaux, puisque les autres n'ont pas la technologie... et qui fournit aux hôpitaux, la Cortisone et l'Atropine pour lutter contre les gaz chimiques ? Les mêmes! Ces médicaments tombaient à point nommé, n'y a-t-il pas ici un heureux hasard dans le malheur de la population syrienne bombardée ?
Alors, qui favorise le conflit ? ceux qui vendent et fournissent les armes assurément... Nous vivons une époque formidiable...


Syrie: Une intervention militaire dans les prochains jours
AFP, Romandie news - 27 aot 2013
http://www.romandie.com/news/n/_Syrie_une_intervention_militaire_dans_les_prochains_jours_95270820131808.asp


BEYROUTH - Une intervention militaire occidentale contre des positions du régime de Bachar al-Assad est une question de jours, a affirmé mardi l'opposition syrienne qui dit avoir discuté avec ses alliés des cibles éventuelles. "Il n'y a pas de timing précis car il s'agit d'une question militaire, mais on parle d'une intervention internationale imminente contre le régime, c'est une question de jours et pas de semaines", a affirmé Ahmad Ramadan, membre du comité politique de la Coalition de l'opposition basée en Turquie.

Cette déclaration intervient au moment où les Etats-Unis et leurs alliés semblent de plus en plus déterminés à lancer une frappe contre le régime syrien, après l'attaque chimique présumée près de Damas le 21 août. "Il y a des rencontres entre la Coalition, l'ASL et les pays alliés durant lesquelles sont discutées les cibles éventuelles", a-t-il indiqué, précisant que les rebelles ont présenté leur point de vue. Parmi les cibles éventuelles, figurent des aéroports utilisés par les avions équipés de missiles et de barils explosifs, des sièges de commandement où se trouvent des officiers du régime, des Gardiens de la révolution (iraniens) et du Hezbollah (chiite libanais), a-t-il ajouté. Il a aussi évoqué des bases à partir desquelles sont lancés les missiles, dont les missiles (balistiques) Scud, notamment la Brigade 155 près de Damas, ainsi que les dépôts d'armes utilisés par le régime pour l'approvisionnement de ses troupes.

M. Ramadan a précisé que l'opposition n'a pas demandé une intervention pour faire chuter le régime car cela relève de la responsabilité de l'ASL. "Nous avons demandé que soient frappées les positions (militaires) utilisées par le régime dans les meurtres sans discernement", a indiqué M. Ramadan. "Nous n'avons pas demandé une intervention d'un seul pays mais que ce soit sous la houlette de la communauté internationale. Si le Conseil de sécurité de l'ONU parvient à prendre cette décision, ce serait une bonne chose", a poursuivi l'opposant. "Mais si la Russie et la Chine continue de bloquer (une telle décision), nous avons demandé une mobilisation des Amis de la Syrie", une coalition qui soutient l'opposition syrienne.

La Russie et la Chine ont bloqué à trois reprises les tentatives du Conseil de sécurité de l'ONU de faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 et qui a fait plus de 100.000 morts, 2 millions de réfugiés et plus de 4 millions de déplacés. Le régime syrien a promis mardi de se défendre contre une éventuelle frappe, affirmant disposant de moyens qui surprendraient le monde. "Le régime syrien a toujours prouvé qu'il était incapable de répondre à telles attaques", a répliqué M. Ramadan.

Selon le Washington Post, le président américain Barack réfléchirait à une frappe limitée, qui ne durerait probablement pas plus de deux jours. Le New York Times a aussi parlé d'une possible opération limitée, tels que des tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée, sans chercher à renverser le président Assad.

"La France ne se dérobera pas à ses responsabilités en Syrie", a déclaré mardi une source proche de la présidence française, avant un discours de François Hollande sur la crise syrienne. Soulignant que l'utilisation massive d'armes chimiques est inacceptable, la même source estime qu'il n'y a aucun doute qu'une attaque chimique a eu lieu la semaine dernière dans la banlieue de Damas et que c'est le régime (de Bachar al-Assad) qui en est l'auteur.

François Hollande doit fixer mardi en fin d'après-midi devant les ambassadeurs français la doctrine de Paris sur la Syrie, au moment où la France pourrait se joindre à une intervention militaire alliée contre le régime de Bachar al-Assad et ses forces. L'option la plus vraisemblable est celle de frappes contre des objectifs stratégiques, visant à punir le régime et le dissuader de recourir une nouvelle fois à ses armes chimiques. L'hypothèse d'un déploiement de troupes au sol a en revanche été exclue en fin de semaine dernière par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Pour Paris, un nouveau cap a été franchi avec une attaque chimique qui a fait plus d'un millier de morts mercredi dans la banlieue de Damas, selon l'opposition au régime syrien. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme, qui s'appuie sur un réseau de sources médicales et de militants anti-régime, a de son côté annoncé avoir comptabilisé 322 morts par gaz toxique depuis mercredi, dont 54 enfants. Et Médecins sans frontières a affirmé samedi que, selon ses contacts en Syrie, 355 patients présentant des symptômes neurotoxiques étaient morts dans des hôpitaux de la région de Damas depuis mercredi.


« L'Occident agit dans le monde musulman comme un singe avec une grenade »
AFP, Romandie news - 27 aot 2013
http://www.romandie.com/news/n/_L_Occident_agit_dans_le_monde_musulman_comme_un_singe_avec_une_grenade__RP_270820131805-21-393956.asp


MOSCOU - Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a accusé mardi l'Occident d'agir comme un singe avec une grenade dans le monde musulman alors que les Etats-Unis et plusieurs capitales européenne envisagent une intervention en Syrie. "L'Occident se comporte avec le monde musulman comme un singe avec une grenade", a écrit sur son compte Twitter Dmitri Rogozine, en charge du complexe militaro-industriel. La Russie, puissante et fidèle allié du régime de Bachar al-Assad a déjà prévenu mardi qu'une intervention militaire aurait des conséquences catastrophiques pour les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déploré lundi les conséquences graves des interventions précédentes occidentales dans la région en citant à titre d'exemple le gouvernement de Libye qui ne contrôle pas la majorité du territoire et l'Irak où des dizaines de personnes meurent tous les jours dans des attentats sanglants. La Russie s'était fermement opposée en 2003 à l'intervention en Irak où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient mené l'opération militaire qui a permis de renverser le dictateur Saddam Hussein. Les accusations sur les armes irakiennes de destruction massive, brandies pour justifier l'intervention, ont été depuis battues en brèche.

En 2011, la Russie avait laissé les Occidentaux agir en Libye en s'abstenant de mettre son veto à une résolution à l'ONU. Mais Moscou avait exprimé sa colère quand la résolution sur la zone d'exclusion aérienne avait été utilisée pour justifier le bombardement de positions militaires du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, un allié de la Russie depuis l'époque soviétique.


Syrie: Les enquêteurs de l'ONU sur les armes chimiques reprennent leur mission
http://www.romandie.com/news/n/_Syrie_les_enqueteurs_de_l_ONU_sur_les_armes_chimiques_reprennent_leur_mission86280820130946.asp


DAMAS - Les enquêteurs de l'ONU se sont dirigés mercredi vers un des sites de l'attaque chimique présumée imputée au régime syrien, après avoir suspendu mardi leur mission pour des raisons de sécurité, a constaté un photographe de l'AFP. Le photographe a vu les inspecteurs, qui sont basés à Damas, partir à bord d'un convoi de 6 voitures de l'ONU. On ignore vers quel site ils se dirigeaient. La responsable de l'ONU pour le désarmement Angela Kane et le chef suédois des enquêteurs Aake Sellström ont salué les inspecteurs à l'entrée de l'hôtel. Les experts des Nations unies enquêtent sur l'attaque chimique, qui, selon l'opposition, a tué des centaines de personnes le 21 août à Mouadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux zones contrôlées par les rebelles à l'ouest et à l'est de Damas. Malgré des tirs sur leur convoi, ils se sont rendus lundi à Mouadamiyat al-Cham, où ils ont effectué, selon l'ONU, une collecte productive de preuves. Ils devaient continuer mardi, mais leur mission a été suspendue pour des raisons de sécurité.


EDIT (30 août 2013) Après le Mali en début d'année, la France va s'engager dans un nouveau conflit armé. Hollande est déterminé à servir de force supplétive aux Etats-Unis. Depuis le Second Empire la gauche française court après sa reconnaissance auprès de la bourgeoisie, cherchant à paraître toujours plus responsable. D'où son zèle à s'engager dans les aventures militaires coloniale ou impérialiste chaque fois qu'il y en a une qui se présente.


Le Parlement britannique vote contre l’intervention en Syrie
RFI - 30 aot 2013
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130830-le-parlement-britannique-vote-contre-intervention-syrie


La Chambre des communes a rejeté ce jeudi soir une motion présentée par le Premier ministre britannique, David Cameron, défendant le principe d'une intervention militaire en Syrie. David Cameron a affirmé qu’il respectera la volonté de la Chambre des communes. « Il est clair que le Parlement britannique ne veut pas d'intervention militaire britannique. Je prends note et le gouvernement agira en conséquence », a déclaré David Cameron, le Premier ministre britannique, à l’issue du vote à la Chambre des communes qui a rejeté la motion qu’il présentait en faveur d’une intervention militaire en Syrie pour répondre à l’usage d’armes chimiques.

La motion présentée par le gouvernement britannique a été rejetée par 285 députés contre 272. En réponse à l’usage d’armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad, la motion gouvernementale évoquait une « réponse humanitaire forte (…) requise de la part de la communauté internationale, impliquant si nécessaire une action militaire qui soit légale, proportionnée et destinée à sauver des vies en empêchant tout usage futur d'armes chimiques en Syrie ». Si cette première motion avait obtenu un vote positif, un second vote devait être organisé à la Chambre des communes - après la publication du rapport des enquêteurs de l’ONU actuellement à Damas - pour décider ou non du déclenchement d’une action militaire.

Ce vote des parlementaires britanniques intervient après qu’une nouvelle réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité s’est tenue à New York, ce jeudi soir, à la demande de la Russie. La réunion a été courte, moins de 45 minutes, et n’a débouché sur aucune déclaration officielle commune.


Les Etats-Unis prêts à intervenir seuls en Syrie
par Jean-Louis Pourtet
RFI - 30 aot 2013
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130830-etats-unis-prets-intervenir-seuls-syrie


WASHINGTON - Après le vote du Parlement britannique contre une intervention militaire en Syrie, la réaction américaine ne s'est pas fait attendre et une action unilatérale des Etats-Unis n'est pas à exclure. Selon la Maison Blanche, Barack Obama prendra sa décision d'intervenir ou non selon les intérêts des Etats-Unis. Le président américain continue d'évaluer les options à sa disposition. Les consultations se poursuivent avec les chefs de file du Congrès notamment. L'administration Obama assure avoir intercepté des communications entre officiels syriens, prouvant que le gouvernement de Bachar el-Assad a bien utilisé des armes chimiques.

La coalition que Barack Obama espérait former pour punir le régime syrien est en train de se défaire. Avec le vote du Parlement britannique, les Etats-Unis viennent de perdre leur principal allié, et les autres participants potentiels tels que la France et l’Allemagne semblent beaucoup moins chauds. « Notre approche est de continuer [à chercher] une coalition internationale qui agira de concert », a néanmoins déclaré ce vendredi Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense.

En dépit de ces défections, le président américain se dit prêt à agir seul. Un cinquième destroyer vient d’être ajouté à la flotte se trouvant en Méditerranée orientale. Obama n’a guère le choix. S’il s’avère comme le pense Washington que le régime d’Assad est bien responsable du massacre du 21 août, ce sera la deuxième fois que le gouvernement syrien aura franchi la « ligne rouge » qu’il avait fixée l’an dernier. Ne rien faire rendrait à l’avenir ses menaces dérisoires.

Pour convaincre l’opinion, les services de renseignement américains doivent présenter en principe ce 30 août les preuves qu’ils ont recueillies. Barack Obama s’est d’autre part entretenu avec une délégation d’élus afin de partager avec eux les informations dont il disposait. Le Congrès réclame en effet d’être consulté avant le déclenchement d’une opération militaire. Mais l’histoire a montré que souvent les présidents partent en guerre sans demander l’autorisation de la branche législative.


Syrie: Possible action unilatérale de Washington
AFP, France24 - 30 aot 2013
http://www.france24.com/fr/20130830-syrie-londres-renonce-possible-action-unilaterale-washington


(...) La France, l'autre alliée de Washington au Conseil de sécurité, a reconnu qu'une riposte militaire était "compliquée à construire". Le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont dit attendre les résultats de l'enquête de l'ONU. Le chef de l'Etat français a cependant insisté sur la nécessité de "marquer un coup d'arrêt par rapport à l'escalade de la violence". Et le Canada a d'ores et déjà annoncé ne pas envisager de participer à d'éventuelles frappes.

Les Etats-Unis ont rassemblé depuis une semaine des renseignements et informations sur l'attaque chimique et la Maison Blanche devait communiquer jeudi soir au Congrès les éléments en sa possession. Alors que l'invasion de l'Irak en 2003 , construite sur de faux renseignements, est dans toutes les têtes à Washington, le gouvernement américain devait organiser dans la soirée une conférence téléphonique avec des parlementaires du Sénat et de la Chambre des représentants. Une "version déclassifiée" d'un rapport des services de renseignement américains devrait être publiée "avant la fin de la semaine". Le Pentagone a déployé un destroyer supplémentaire face aux côtes syriennes, portant temporairement à 5 le nombre de navires équipés de missiles de croisière en Méditerranée orientale. Le Royaume-Uni a déployé 6 avions de chasse Typhoon sur l'une de ses bases à Chypre, à une centaine de kilomètres seulement des côtes syriennes.

A Damas, les forces armées syriennes ont été repositionnées hors de leurs postes de commandement, et les habitants se préparaient au pire, certains pliant bagages, d'autres subissant des contrôles renforcés à des barrages routiers. S'exprimant depuis la Turquie, qui prône une opération musclée contre le voisin syrien, l'opposition syrienne a affirmé que les défections s'étaient multipliées dans l'armée syrienne ces derniers jours. Dans le camp des alliés de Damas, Moscou a annoncé l'envoi en Méditerranée d'un bateau de lutte anti-sous-marine et d'un navire lance-missiles. L'Iran, par la voix de son chef d'état-major Hassan Firouzabadi, a prévenu qu'une action militaire contre la Syrie aurait des conséquences sur toute la région et mènerait Israël "au bord des flammes". Celui-ci a rétorqué qu'il répliquerait "avec toute sa force" et fait état du déploiement de systèmes d'interception antimissiles.


Position inchangée de la France sur la Syrie
AFP, Romandie news - 30 aot 2013
http://www.romandie.com/news/n/_Hollande_position_inchangee_de_la_France_sur_la_Syrie19300820131139.asp


PARIS - Le refus de la Grande-Bretagne d'intervenir en Syrie ne change rien à la position de la France qui souhaite une action proportionnée et ferme contre Damas, a déclaré vendredi le président François Hollande dans un entretien au journal Le Monde. « Chaque pays est souverain pour participer ou non à une opération. Cela vaut pour le Royaume-Uni comme pour la France », a indiqué M. Hollande, interrogé sur la possibilité d'agir en Syrie sans Londres. « J'aurai ce vendredi un échange approfondi avec Barack Obama », a-t-il ajouté au lendemain du refus des députés britanniques d'une intervention militaire en Syrie. « La France veut une action proportionnée et ferme contre le régime de Damas », a insisté le président, martelant que toutes les options sont sur la table.

M. Hollande, désormais principal allié des Etats-Unis après le désengagement britannique, a exclu toute intervention avant le départ des inspecteurs de l'ONU qui enquêtent en Syrie sur les attaques présumées à l'arme chimique. Ces derniers doivent quitter le pays samedi et faire immédiatement un premier compte-rendu oral au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Interrogé sur le but de l'intervention, M. Hollande a affirmé ne pas être favorable à une intervention internationale qui viserait à "libérer" la Syrie ou à renverser le dictateur. « Mais j'estime qu'un coup d'arrêt doit être porté à un régime qui commet l'irréparable sur sa population », a ajouté M. Hollande. Le président n'exclut pas par ailleurs des frappes aériennes avant mercredi, date de la réunion du Parlement français pour un débat sans vote sur la Syrie. « Un faisceau d'indices (pointe) dans le sens de la responsabilité du régime de Damas » après la mort de centaines de personnes le 21 août dans la banlieue de la capitale syrienne dans des attaques à l'arme chimique, selon lui. 


EDIT (1er septembre 2013)


Syrie: Obama gagne du temps mais le pari est risqué
AFP, Le Monde - 01 sep 2013
http://www.lemonde.fr/international/article/2013/09/01/syrie-obama-gagne-du-temps-mais-le-pari-est-risque_3469469_3210.html#ens_id=1481132&xtor=RSS-3208


Le président américain Barack Obama a pris le monde par surprise samedi 31 août en annonçant sa décision d'engager des frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès, écartant ainsi une action militaire à court terme. Une déclaration d'autant plus surprenante qu'elle est intervenue juste après que la Syrie a déclaré que son armée était "mobilisée", le "doigt sur la gâchette" face à l'éventualité d'une frappe. Les alliés russe et iranien de Damas avaient même renouvelé leurs mises en garde aux Etats-Unis. Ce changement de direction soudain traduit la volonté de Barack Obama de gagner du temps et des soutiens avant de s'engager dans ce conflit, au risque d'apparaître indécis et hésitant dans sa gestion des conflits internationaux.

Les auditions parlementaires au Sénat américain sur le projet d'autorisation de l'usage de la force en Syrie débuteront la semaine prochaine, a annoncé samedi le chef de la majorité démocrate, qui a promis un vote la semaine du 9 septembre. Les auditions seront organisées par la commission des affaires étrangères de la chambre haute du Congrès, et de hauts responsables de l'administration y participeront. La Chambre des représentants, dominée par les républicains, débutera quant à elle les débats le 9 septembre, jour initialement prévu pour leur rentrée, a annoncé son président, John Boehner.

Plusieurs représentants ont exprimé sur Twitter l'urgence qu'il y avait à réunir la Chambre au plus vite, à l'image du démocrate Adam Schiff: "J'ai demandé au speaker de nous rappeler, il est essentiel que nous ouvrions le débat immédiatement."La résolution d'ores et déjà soumise officiellement par le président au Congrès indique vouloir permettre au président Barack Obama de "faire cesser" et "prévenir" les attaques avec des armes chimiques. Ce texte ajoute que le soutien du Congrès "enverrait un signal clair de l'attitude résolue de l'Amérique" sur cette question.

L'issue du débat au Congrès américain est incertaine, puisque de nombreux parlementaires restent à convaincre, y compris au sein du parti démocrate. M. Obama dispose du soutien sans faille de plusieurs démocrates importants, qui ont la majorité au Sénat. "Le régime syrien et les autres comme lui doivent comprendre que les lignes rouges sont indélébiles, nos ennemis ne doivent jamais douter de la résolution des Etats-Unis", a déclaré le sénateur démocrate Robert Menendez, président de la commission des affaires étrangères. Il appelle à un vote "aussi rapidement que possible". "Je soutiens la décision du président. Mais en ce qui me concerne, nous devrions frapper la Syrie aujourd'hui", a même affirmé Bill Nelson, un autre démocrate. Sur Twitter, la démocrate Yvette D. Clarke a exprimé son soutien pour le président: "J'applaudis la décision du président Obama de demander l'autorisation du Congrès avant tout usage de la force en Syrie." D'autres sont plus circonspects et se disent simplement "ouverts au débat", tel le sénateur Richard Durbin.

Nul doute que de nombreux républicains rechigneront à endosser politiquement Barack Obama, alors que d'autres dossiers brûlants vont occuper la rentrée parlementaire, comme la dette, le budget ou l'immigration. Certains, comme les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham, ont d'ores et déjà averti qu'ils voteraient contre toute résolution trop timorée, qui ne viserait pas à ébranler le pouvoir de Bachar Al-Assad. Leur credo tranche avec la position réservée, volontairement ambiguë, affichée jusqu'ici par la plupart des responsables républicains, au pouvoir à la Chambre des représentants. Leur aval, répétaient-ils déjà depuis plusieurs jours, dépendra des arguments développés par Barack Obama pour convaincre le pays que les frappes ne sont pas destinées à soulager sa conscience.

"Une action militaire prise simplement pour envoyer un message ou sauver la face" n'est pas dans l'intérêt national, a mis en garde le sénateur de Floride Marco Rubio, qui milite depuis des mois pour augmenter l'aide militaire aux groupes rebelles. Désormais, a recommandé le sénateur républicain Bob Corker, il est impératif que Barack Obama "dépense immédiatement toute son énergie pour convaincre les Américains". Quant à l'issue du vote, "elle peut être problématique dans les deux chambres", a-t-il reconnu.

L'équipe de M. Obama explique que remettre le Congrès dans le jeu en matière d'usage de la force à l'étranger, une formalité à laquelle lui-même – sur la Libye en 2011 – et nombre de ses prédécesseurs se sont soustraits, est cohérente avec son souhait de ne pas faire tomber les Etats-Unis dans un état de "guerre perpétuelle", comme il l'avait dit le 23 mai en recadrant sa stratégie antiterroriste.

M. Obama, très critique de la guerre en Irak, "a fait campagne en 2008 sur l'importance pour le Congrès de prendre des décisions militaires, il s'en est pris au président George W. Bush pour avoir lancé une guerre sans autorité législative", a rappelé le professeur d'histoire Julian Zelizer de l'université de Princeton, samedi sur CNN. Mais l'administration s'est conservée une porte de sortie en assurant que M. Obama n'avait pas renoncé à agir unilatéralement si le Congrès, avec lequel les contentieux sont nombreux, décidait de rejeter une intervention. Voir une action militaire en Syrie validée par le pouvoir législatif américain, selon ces responsables, pourrait aussi décider davantage de partenaires internationaux des Etats-Unis à apporter leur soutien, alors que la "relation spéciale" Washington-Londres a subi un grave revers cette semaine avec le rejet d'une intervention par le Parlement britannique.

Reste, au-delà du risque d'un possible rejet parlementaire qui porterait un coup très dur au prestige de M. Obama, à évaluer les conséquences immédiates d'un délai dans l'intervention en Syrie. M. Obama, qui avait été accusé de "tergiverser" par l'ancien vice-président républicain Dick Cheney en 2009 lorsqu'il avait évalué des semaines durant un renforcement du contingent en Afghanistan, a tenté samedi de se prémunir contre ces critiques en assurant que l'armée lui avait indiqué que "notre capacité à effectuer cette mission n'est pas tributaire du temps".