Le Monde d'Antigone

Ni rouge, ni noir, ni vert. L'autonomie rejette partis,
syndicats et toute forme de gestion et de pouvoir.
Rassembler des foules sous un même drapeau
trouve toujours son origine dans une imposture.
Seule une révolution mettra fin à un système
dont l'obsession de l'argent entraine l'humanité
vers la catastrophe.

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· 37 - Lointains échos dictatures africain (399)
· 00 - Archivage des brèves (780)
· .[Ec1] Le capitalisme en soins intensifs (550)
· 40 - Planète / Sciences (386)
· 10 - M-O. Monde arabe (383)
· . Histoires et théories du passé (220)
· 20 - Japon, Fukushima (237)
· .[Ec2] Métaux, énergies, commerce (253)
· 24 - USA (304)
· 19 - Chine [+ Hong Kong, Taïwan] (320)

Statistiques

Date de création : 10.03.2011
Dernière mise à jour : 06.12.2025
8661 articles


Rechercher

Compilation des bulletins de santé, automne 2012

Publié le 30/12/2012 à 20:00 par monde-antigone

 
30 décembre 2012 - Aux USA vendredi le compte à rebours du "fiscal cliff" déprimait quelque peu Wall Street. Un accord a minima est possible avant le 31 décembre minuit mais on s'achemine plus vraissemblablement vers des prolongations en janvier, et une austérité qui, quelque soit le scénario retenu, fera des ravages.
Au Japon la prise de fonction du nouveau PM et ses vieilles recettes de relance de l'activité par les déficits ont propulsé le Nikkei à son plus haut depuis Fukushima. Mais l'effet sur le yen se dissipera bien avant les prochaines élections. La dette du Japon (236 %) n'est pas prête de se résorber !
Ailleurs, calme plat sur les marchés. Le pétrole connait son augmentation de fin d'année en raison de la demande de chauffage. Pour l'obligataire, les matières premières et les devises, j'ai déjà tout dit dans mes précédents bulletins.

EN GUISE DE BILAN 2012 - Il y a exactement un an, le Baltic (l'indice des frets maritimes) décrochait. Il s'effondrait de près de 70 % et il ne s'est toujours pas relevé. Je m'attendais à un krach boursier avant la rentrée, il ne s'est pas produit. Mais c'est juste un sursis, les marchés sont beaucoup trop hauts. En tout cas les indicateurs n'ont pas eu besoin de krach pour décliner. L'activité économique a partout ralenti et l'ombre de la dépression se fait chaque trimestre plus oppressante avec un chômage qui gonfle, des déficits qui se creusent, une tendance au protectionnisme qui se généralise, une paranoïa de la compétitivité de plus en plus déflationniste et les planches à billets qui tournent, qui tournent... L'ampleur de la crise dépasse les prévisions les plus alarmantes. Les doses de plus en plus importantes de morphine monétaire injectées par les banques centrales n'empêchent pas le mal de progresser. Le système n'a pas de solution. Les sommets internationaux ne proposent que de la com'. Mais si l'on se fie aux discours des dirigeants, les problèmes en Europe seraient en voie de résolution, le gros de la "crise systémique" serait derrière nous. Leur stratégie est de gagner du temps et de donner de l'espoir aux électeurs. Certains économistes éminents poussent le ridicule à pronostiquer le retour de la croissance en Grèce et en Espagne en 2014 !
Cette folie économique nous conduit à la mort. Vivement une réaction sociale qui dépasse la défense de "son" boulot.

23 décembre 2012 - Les Bourses vont continuer de monter jusqu'à la fin d'année. Cela fait un mois que le CAC à Paris enchaine les séances haussières. Il devrait enregistrer un gain sur l'année de 16 à 18 %. Ce prodige a été rendu possible par l'action des banques centrales et les milliards d'argent gratuit que leurs planches à billets déversent en quantité illimitée sur les marchés. Qu'importe les économies en récession en Europe, au Japon, à l'arrêt en Chine, au Brésil, en Inde, en sursis aux USA, qu'importe les perspectives désastreuses annoncées pour 2013 que confirme un indice Baltic au plus bas à 700, il faut faire croire que tout ira bien aussi longtemps que ce sera possible, en augmentant les doses de morphine monétaire jusqu'à l'overdose, jusqu'à l'accident cardiaque.
Le résultat est qu'on pousse la bête à avoir faim alors que le frigo est vide. La quête de rendement dans un environnement dominé par les taux bas ou nuls est devenue obsessionnelle. En 2011 les capitaux avaient afflué sur les matières premières, en 2012 ils se sont mis à l'abri sur le marché obligataire, aujourd'hui ils tentent de s'aventurer sur les marchés actions faisant fi de toute prudence. On en observe les signes annonciateurs ici et là à travers la ruée en octobre sur le livret A et un certain désinvestissement sur les fonds de placements. Mais surtout l'or, valeur refuge par excellence, a baissé de 50 $ en une semaine sans que le dollar en soit la cause alors que depuis plusieurs mois sa stabilité "rassurait". Or si l'or se met à bouger, d'autres mouvements devraient suivre qui remettront en question les équilibres qui prévalaient depuis l'été. On peut s'attendre à voir l'euro monter à plus de 1,35 $ au 1er trimestre 2013, et plus généralement la monnaie devenir le prochain champ de bataille d'économies aux abois. Dans ce cas ce serait étonnant que les bourses se maintiennent à leurs niveaux actuels.

16 décembre 2012 - Même tendance haussière que la semaine dernière et il y a de fortes chances pour cela continue jusqu'à la fin de l'année. Toutefois deux informations sont à mettre en parallèle. Bernanke, le patron de la Fed, a annoncé qu'il allait faire passer son programme de QE3 de 40 milliards de dollars par mois à 85 milliards jusqu'à la fin de l'année... puis qu'il continuerait à imprimer du papier jusqu'à ce que le taux de chômage retombe... à moins de 6,5 % ! Quel foutage de gueule ! Le chômage aux Etats-Unis explose. Un million de plus au cours des 2 derniers mois. Un Américain sur 6 est touché par la pauvreté, soit presque 50 millions de personnes. Les centaines de milliards de dollars déversés par la Fed servent aux entreprises à réduire leurs effectifs. Elles servent aussi à maintenir les cours de Wall Street à des hauteurs stratosphériques.
L'autre information est complètement passée inaperçue. C'est la nouvelle dégringolade de l'indice Baltic: - 182 points en une semaine. Même si l'approche des fêtes de fin d'année entraine généralement une baisse de la demande et une pénurie de cargaisons sur les routes maritimes, l'ampleur de la chute, alors que l'indice est déjà historiquement bas, est inhabituelle. Quand on observe le graphique et qu'on écoute Hollande affirmer devant les caméras que la crise systémique est derrière nous et que la croissance reviendra en 2013, cela dépasse l'entendement. C'est plus que du foutage de geule. Ça porte un nom: la communication par le déni. Pourtant il va bien arriver bien un moment où la réalité rattrapera cette propagande.

9 décembre 2012 - Noël approche. Les gros investisseurs qui redoutent d'être (un petit peu plus) taxés l'année prochaine savent qu'ils ne leur restent que quelques jours pour faire monter les cours sur lesquels ils toucheront leurs gros dividendes de fin d'année. Depuis la mi-novembre, les cours montent inexorablement et dépassent leurs plus hauts annuels. Les taux sont bas, voire négatifs; les rendements sont donc très recherchés, mais les volumes d'échanges sont faibles (20 à 25 % de leur niveau normal) et peu d'argent est nécessaire pour créer une tendance.
Qu'est ce qu'ils achètent ? L'immobilier ? Il est encore trop cher. Les métaux ? Ils ne monteront pas plus haut; la Chine a reconstitué ses stocks. Les emprunts d'Etats ? La bulle a atteint une dimension historique. Tout juste dégradée, la France a vu cette semaine ses taux descendre sous les 2 %.
Il reste le marché actions. Pari risqué à moins de continuer à faire l'autruche, à faire comme si la crise de solvabilité était en cours de résorption, comme si la valeur des entreprises était de plus en plus solide, comme si la croissance était encore de 2 à 3 % en zone euro alors que toutes les institutions prévoient pour 2013 un recul de l'activité économique pire qu'en 2012. Mais cela fera bientôt un an, depuis son effondrement, que le Baltic n'a pas émergé au-dessus de 1200 points. Un niveau aussi bas sur une durée aussi longue: c'est du jamais vu ! Je n'ai donc pas besoin de calculs savants ni de réviser mes prévisions à la baisse tous les trimestres comme le font ces institutions sur lesquelles les analystes financiers ont les yeux rivés pour comprendre qu'il ne s'agit pas d'une récession de 2 à 3 ans mais d'une DEPRESSION décennale dont on commence tout juste à percevoir les terribles effets déflationnistes.
Les politiciens peuvent faire croire qu'avec plus de sacrifices ça ira mieux demain, les marchés peuvent bien monter et enregistrer des records, la réalité va les rattraper bientôt. C'est comme quand on entasse des objets en hauteur et de plus en plus haut sur un tapis roulant, dès que le tapis va prendre de la vitesse, dès que les volumes reviendront sous l'effet de brusques mouvements de ventes (comme sur GDF-Suez, - 11 % vendredi), les plus hauts tangueront, ce sera la panique, et tout tombera. Je le dis, je le répète depuis des mois: aucun marché n'a jamais résisté à une dépression. Leur écroulement soulèvera beaucoup, beaucoup de poussière.

2 décembre 2012 - Les volumes sont insignifiants. Les ordinateurs sont les seuls à "travailler". Comme ils ont été programmés pour être optimistes, les séances de hausses s'enchainent, les marchés montent, Wall Street a retrouvé son brelan magique. Plus les marchés montent, plus le risque est grand de les voir tomber. Mais qu'importe, la quête de rendement est plus forte que tout, alors ils montent. Les marchés sont gavés mais jamais rassasiés. Plus ils montent, moins il y a à acheter, mais tout est à acheter, même le pire. Ainsi les acheteurs lassés de ronger leur frein se laissent-ils tenter par n'importe quel papier obligataire. Cela explique pourquoi les taux d'emprunt baissent uniformément de l'Allemagne à l'Espagne. Même les dettes des entreprises (les "corporates") qui affichent des bénéfices en perte de vitesse trouvent preneurs, même les titres des banques françaises archi dégradées ! Les fonds d'investissement américains les achètent parce qu'il y a de l'argent, du cash, et parce que les banques centrales impriment de la monnaie à tout va. La BoJ est prête, pour tenter de faire baisser le yen, à se lancer dans un QE "illimité" après 15 ans de QE à répétition qui n'ont jamais marché. La BoE qui a alerté ses banques de l'insuffisance de leurs capitalisations pourrait suivre le mouvement. Mais surtout la Fed pourrait porter dans quelques jours son QE de 40 à 80 milliards de dollars par mois, en prétextant comme d'habitude de soutenir l'emploi !! Si avec tout ça les bourses ne montent pas au zénith... Depuis qu'Obama est arrivé aux affaires, Wall Street a pris 70 % ! Même le CAC a gagné 12 % depuis le début de l'année malgré une dette d'Etat qui atteint 90 %, des statistiques calamiteuses, un chômage qui n'en finit pas de grossir, une économie dégradée. Pour les charognards, c'est Noël avant l'heure; le "rally" de fin d'année s'annonce grandiose. La dépression a du bon. Vive la misère (des autres) !

25 novembre 2012 - Pas de volume et peu de changement. Les zones de turbulences qui étaient redoutées pour le mois de novembre sont finalement passées sans encombres. Les bourses respirent. L'environnement économique est toujours aussi mauvais, les problèmes de solvabilité en Europe toujours aussi persistants, mais les investisseurs ne semblent pas s'en inquiéter. La dégradation de la France par Moody's est pour l'instant sans conséquence. Les échanges de tirs entre Israël et le Hamas n'ont fait prendre que 2 $ au Brent. La plafond de la dette américaine devrait être une nouvelle fois revelé. L'UE et la BCE savent bien que la Grèce ne remboursera jamais et qu'il arrivera un jour où elles devront prendre leurs pertes, pourtant elles continuent de lui mettre des dettes sur le dos en lui imposant des conditions toujours plus draconiennes. Oublions l'Espagne pour aujourd'hui. La mêche se rapproche de la bombe mais il faut savoir profiter de l'instant présent. Personne n'a envie à gâcher Thanksgiving et le rally de fin d'année. A Paris certains analystes voient le CAC bientôt à 3700...

18 novembre 2012- Des bruits courent depuis la fin du mois d'octobre que Moody's va dégrader la France dans les prochains jours. A vrai dire, ces rumeurs sont fondées. La note "AAA" est sous surveillance depuis le 17 octobre 2011 et l'agence s'accorde en général un an pour la reconsidérer. De plus, tous les critères sur lesquels elles s'appuie (chômage, croissance, ratio dette/PIB) se sont détériorés depuis l'année dernière. C'est pour éviter la dégradation que le gouvernement français a décidé de suivre les préconisations du rapport Gallois en instaurant un crédit d'impôt sans condition de 20 Mds d'euros sur 3 ans à toutes les entreprises, une mesure qui sera financée par une réduction des dépenses publiques et une augmentation de la TVA. Le Medef applaudit; cependant pour beaucoup d'investisseurs, surtout du côté anglo-saxon, ces mesures (qui ne prendront effet qu'après mars 2013) seront insuffisantes. L'hebdomadaire britannique The Economist estime que la France est "une bombe à retardement au coeur de l'Europe" en représentant cette semaine en Une des baguettes de pain en bâtons de dynamite. Mais pour l'instant, rien ne bouge. La situation sur le marché obligataire est la même qu'à la fin de l'été. La France (tout comme de nombreux pays "centraux") continue d'emprunter à des taux historiquement bas.
Par ailleurs, on note peu de changement sur les marchés depuis la semaine dernière, hormis une baisse du blé de 0,50 $ et une remontée du Baltic au dessus de 1000. Toujours autant de mauvais chiffres et toujours autant de propos rassurrants. Les planches à billets tournent. Aux Etats-Unis, au Japon, au Royaume-Uni on parle de les faire tourner encore plus vite...
 

11 novembre 2012 - Le décrochage de Wall Street le soir même de la réélection d'Obama démontre que lorsque la Fed ne soutient plus artificiellement les indices, les supports graphiques ne résistent pas et sont enfoncés. Wall Street a perdu le brelan magique qui tenait depuis l'été. Le Dow Jones est descendu sous les 13.000 points, le S&P est tombé sous les 1400, quant au Nasdaq, il avait été le premier à lâcher prise en passant sous les 3000 consécutivement aux mauvais résultats de ses locomotives Apple, Google, Microsoft etc. On va s'apercevoir dans les prochaines semaines que dès lors que les instituts économiques ne sont plus tenus à magouiller les statistiques, les chiffres qui sortiront ne seront plus aussi flatteurs. Les marchés seront alors bien obligés de voir la réalité en face. Pour l'instant le recul de Wall Sreet n'a eu pour conséquence que de conforter la bulle obligataire... mais attention à de possibles dégradations par les agences de notation.
Le WTI s'est un peu calmé alors qu'il avait vivement réagi mercredi matin en passant en quelques heures de 85 à 88 $. Il reste toutefois fortement soumis à la spéculation. L'écart Brent-Brut approche les 25 $: c'est du jamais vu ! Là aussi, il faudra encore un peu de temps avant que la tendance baissière se concrétise devant l'offre pléthorique et des prévisions de croissance qui ne cessent d'être abaissées. La dépression s'étend. La chute viendra, et elle pourrait etre brutale.
En Chine, aux USA, en Europe, les dirigeants font miroiter la croissance et les créations d'emplois à condition de réduire les dépenses publiques et que les mesures prises en faveur de la compétitivité des entreprises nationales soient financées par la consommation. Ainsi l'économie chinoise espère trouver son salut par la consommation intérieure. De son côté, Obama, tout juste réélu mais toujours à cours de solution, a lancé hier un appel aux idées nouvelles d'où quelles viennent. Il s'agit a-t-il déclaré "d'aider les petites entreprises et le secteur manufacturier à créer des emplois, ici, pas à l'étranger". Partout les produits "made in chez nous" sont présentés comme le seul moyen de sortir de la crise. Partout la même stratégie protectionniste et le chacun pour soi sont mis peu à peu en pratique.
Le système est en panne. Le capitalisme a faim, mais il n'a rien à manger. Son smartphone et ses tablettes ne sont pas comestibles. Alors il se mange la queue... et, le pire, c'est qu'il fait croire, comme l'a dit Obama, que "le meilleur est à venir" !

4 novembre 2012 - Cette semaine, le seul chiffre qui a une réelle signification est celui du Baltic. Après une courte embellie dûe à un regain d'activité sur les routes maritimes en direction de la Chine, l'indice est retombé vendredi sous les 1 000 points. Il n'est pas repassé au dessus des 1 200 points depuis bientôt 10 mois ! Cela signifie que dans 6 mois, l'économie mondiale ne sera toujours pas repartie. Pire, la dépression va se poursuivre et s'approfondir. Aucune sortie de crise n'est même envisageable avant longtemps.
Cette réalité des graphiques est sans rapport avec les déclarations dont on nous abreuve dans les médias et les chroniques économiques, qui laissent entrevoir une "sortie de crise" aux Etats-Unis, en Chine, une bulle d'air dont finira par profiter l'Europe. « Nous devons retenir notre souffle pendant 5 ans ou plus » pour surmonter la crise de l'euro, a déclaré Merkel hier lors d'un congrès régional de son parti. Il faut bien faire croire à la population qui ne comprend rien à l'économie que le bout du tunnel se rapproche, que ses sacrifices ne seront pas vains à condition de donner le dernier coup de collier et d'accepter les "nécessités" de la compétitivité. Le repli sur soi protectionniste est déjà à l'œuvre. En France on a beaucoup ironisé sur le "couac" d'Ayrault en début de semaine quand il a laissé parler son inconscient en reconnaissant que la remise en cause des 35 heures n'est pas un sujet tabou. Selon toute vraissemblance, il s'agissait d'un "couac" calculé, une manière de tester l'opinion. Il sait qu'un jour, lorsque les marchés se montreront insistants, il faudra faire cette annonce.
Je ne ferais pas de commentaire sur les autres chiffres de la semaine, pas parce que l'ouragan Sandy a obligé Wall Street à rester fermé lundi et mardi, mais parce qu'ils sont fantaisistes et que ce serait inutile d'y chercher la moindre signification tellement les cours du pétrole, les statistiques, les indices boursiers sont gonflés, survalorisés, truqués, manipulés... Attendons le scrutin présidentiel du 6 novembre aux Etats-Unis; on y verra peut-être plus clair après. N'oublions pas enfin qu'il y aura entre le 12 et 22 novembre plusieurs jours qui pourraient réserver des surprises à cause des contrats qui arriveront à terme juste avant les bilans de fin d'année, et que dans le même temps, l'agonie continuera en Espagne et en Grèce.

28 octobre 2012 - Les chiffres économiques de cette semaine ont encore moins de sens que ceux de la semaine dernière. Ils sont grossièrement manipulés, sans rapport avec la réalité. La semaine a pourtant été dominée par une salve de résultats décevants (en dessous des attentes) pour le 3e trimestre et des perspectives pas plus encourageantes pour la fin d'année de la part des grandes entreprises de Wall Street. Est-ce que les cours se sont pour autant effondrés ? Non, parce que chaque fois que ça chauffait pour un titre, la cotation a été suspendue le temps d'injecter des milliards de liquidités hors séance. C'est ce qui s'est passé jeudi pour Amazon et Apple. Le volume de transactions échangées pour faire remonter les cours a représenté en quelques minutes l'équivalent du chiffre d'affaires d'une journée de la Bourse de Paris. La seule ombre au tableau est de ne pas avoir réussi à maintenir le Nasdaq au dessus des 3000 points. Arf !
UPS et 3M qui font fonction de baromètres de l'activité des entreprises ont bu la tasse. Les chimiquiers Dow Chemical et DuPont qui enregistrent des bénéfices en chute libre ont tout de suite annoncé des restructurations et des fermetures de sites en Europe. Les prévisions pour le 4e trimestre malgré le rush des ventes de fin d'année sont mauvaises. Les carnets de commande se vident sous l'effet du ralentissement de l'économie mondiale... Mais, magie des élections américaines, le PIB américain pour le 3e trimestre aurait progressé à 2 % !! Quel foutage de gueule !
Obama serait sérieusement menacé par Romney dans quelques Etats clé, les "swing states". Alors, à 15 jours de la date cruciale, l'administration ne s'embarrasse plus. Elle a fait descendre le WTI à 85 $. La manipulation a créé un mouvement à la baisse sur les matières premières; le dollar est remonté... Voilà pourquoi les chiffres de ce dimanche n'ont aucun sens, sauf l'écart Brent/WTI qui tourne autour de 23 $, signe de très forte spéculation. La Fed est à la manoeuvre pour empêcher le Dow Jones de plonger. Encore quelques jours à tenir, après on ne répond plus de rien...

21 octobre 2012 - Deux interprétations de la situation économique sont entrées en interférence cette semaine. Tout d'abord celle de la propagande macro économique: emploi, immobilier, consommation, production industrielle... Elle a mis en avant "des signes avancés d'amélioration" aux Etats-Unis et en Chine en se basant sur les statistiques truquées fournies par les administrations des deux pays à quelques jours des élections américaines et du congrès du PCC. Une com' rassurante et optimiste à laquelle Hollande s'est associé en déclarant avant la réunion du Conseil européen que "nous sommes tout près" d'une sortie de crise de la zone euro. Les problèmes (Grèce) seraient "règlés" et les solutions (union bancaire) bientôt mises en place ! (enfin, pas avant 2014). Mais ce discours officiel a été battu en brèche par les chiffres de la micro économie et la publication des mauvais résultats trimestriels des grosses entreprises de Wall Street, en particulier les valeurs technologiques (Google, Microsoft, IBM). Cette tendance pourrait se confirmer la semaine prochaine. On attend notamment les résultats de Yahoo! lundi, Facebook mardi, AT&T mercredi, Apple et Amazon jeudi...
Les centaines de milliards injectés par les banques centrales ne parviendront pas à empêcher le principe de réalité de s'imposer sur les marchés. La croissance mondiale ralentit, les flux de capitaux déséquilibrent le système financier, même le FMI commence à s'en inquièter. Il est impossible que cela ne se répercute pas sur les indices boursiers. La semaine qui vient pourrait être délicate parce que, jusqu'au 25 octobre, beaucoup de contrats arriveront à terme. Mais pourtant, en principe, aucun bouleversement ne devrait se produire avant le verdict que rendront les élections américaines le 6 novembre et avant le renouvellement de l'équipe dirigeante en Chine lors du congrès qui commencera le 8 novembre. En principe...

14 octobre 2012 - Toujours autant de spéculations et de mouvements incompréhensibles sur le pétrole. L'écart entre le Brent et le Brut s'est encore accru. Il atteint maintenant 23 $. C'est record. C'est inquiétant et ça pourrait devenir très dangereux si l'écart dépassait 25 $. Pour le WTI, il faut s'attendre à ce que le cours se maintienne aux alentours de 90-92 $ jusqu'aux élections américaines. S'il remontait juste après, on pourrait parler alors de manipulation. Pour le Brent, les explications de la hausse sont difficiles à trouver. En effet les perspectives économiques s'assombrissent partout. Vendredi, l'AIE a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière jusqu'en 2016. Quant aux "analystes" qui invoquent depuis plusieurs mois l'imminence d'une guerre avec l'Iran, ils en sont pour leurs frais depuis que Netanyahu a annoncé des élections anticipées pour début 2013.
Le marché des matières premières n'apporte pas plus de réponses satisfaisantes. D'un côté les révisions à la baisse des prévisions sur la croissance économique mondiale par l'ensemble des institutions auraient tendance à pousser les investisseurs à délaisser ce marché pour se procurer du dollar, de l'autre le QE3 de la Fed qui dilue la valeur du dollar rend attractifs les achats d'or, de métaux et de matières prémières en général. Pour l'instant, ces forces contraires s'équilibrent, d'où la relative stabilité que l'on a constaté cette semaine, mais c'est une stabilité trompeuse tant les tensions souterraines sont importantes et le seront de plus en plus. Une déstabilisation viendra, pas de la Fed qui soutient les marchés en faisant tourner la planche à billets, mais de l'aggravation de la situation économique et des résultats de plus en plus mauvais des entreprises.

7 octobre 2012 - L'automne s'ouvre sur un calme trompeur à un mois des élections américaines. Le département du Travail a publié une statistique convenue d'avance qui fait opportunément passer le chiffre du chômage sous les 8 %, et cherche à faire croire que le chômage aux USA n'a jamais été faible depuis l'accession au pouvoir d'Obama. Toutefois ce truquage officiel est arrivé 48h trop tard pour Obama, 48h après son débat avec Romney.
En Europe, l'Espagne utilise cette accalmie pour tenter de tenir jusqu'aux élections régionales sans avoir à solliciter une aide du MES tout juste opérationnel et de la BCE. De son côté, l'Allemagne, qui voit arriver chez elle les difficultés de ses voisins, met de plus en plus d'eau dans sa bière. A tel point que Merkel (en pré-campagne électorale) se déplacera en Grèce mardi pour saluer "l'effort de réforme" et accorder au PM Samaras des délais supplémentaires pour les remboursements.
En Chine, c'était la semaine de congés à un mois du congrès du Parti. Rien à signaler là-bas... sauf un petit rien, des signaux inquiétants venus d'Australie: un déficit commercial qui explose (+ 32 %) et un marché de l'emploi qui fléchit. La Banque centrale australienne a été obligée de baisser son principal taux directeur pour la 5e fois en une quinzaine de mois. La lente détérioration de la situation économique en Australie révèle les difficultés que rencontre actuellement l'économie chinoise. Pekin peut bien truquer ses chiffres, tout finit par ressortir à Sydney parce que l'Australie est la caisse de résonance de la Chine. Quand la Chine s'enrhume, l'Australie tousse.
L'attentisme des bourses est général; elles ont toutes voté pour le ticket Obama-Bernanke. Pourtant l'écart Brent/Brut bat des records à plus de 22 $. Est-ce que cela indique une manipulation de plus ? Il faut admettre qu'il y a beaucoup trop de mouvements sur le pétrole en ce moment: + 2 $ un jour, - 3 $ le lendemain. D'ailleurs, le jour même où tombait le chiffre truqué du chômage américain, le WTI finissait la semaine sous la barre psychologique des 90 $ et la chaine CNBC faisait un reportage aux abords d'une station service californienne (un Etat cher) pour vérifier cette répercussion.
Y a-t-il une info qui ne soit pas en lien avec les élections américaines ? Peut-être la baisse cette semaine de 5 % du cours du blé et des produits agricoles en général. C'est la saison des récoltes et les prix ont l'habitude de baisser. Une autre raison est qu'il pleut dans les régions de l'ouest américain alors que la prochaine récolte commence tout juste à être semée, mais cela n'explique pas tout. En fait, les agriculteurs les plus modestes profitent des cours élevés pour vendre rapidement, ce qui accroit l'offre et fait baisser les prix.